CHAPITRE 7 – LUGNASAD
Le déjeuner fût silencieux, chacun étant perdu dans ses pensées tournées vers le rituel qui allait démarrer peu de temps après, et seule la présence d’Olwenmael fit diversion. En effet, le jeune garçon, mangeant exceptionnellement sur les genoux de sa mère, ne cessait de babiller sur ce qu’il avait pu voir le matin même :
- Et bah parrain, il a dessiné sur le sol de la vallée, et en plus je l’ai aidé !
Lorsqu’il vit qu’il était le seul à parler et que personne ne lui demandait d’arrêter, il poursuivit dans un long monologue.
- J’ai eu le droit de faire des bâtons dans le sol et d’effacer les traces de ses pas après. Et en plus il a prévu un poignard et m’a empêché de le toucher et en plus il m’a demandé de faire le tour de la vallée pour chercher des plantes et j’ai réussi à les trouver et quand je l’ai appelé il les a coupées avec sa serpe et il les a placées au pied des menhirs et il a dit que tout serait près dès qu’on aura fini de se préparer après manger et en plus c’est bientôt l’heure pour y aller et j’ai trop hâte !!!
Seul le silence lui répondit et l’enfant fut vexé. Il se remit à manger, boudeur.
Lorsque tout le monde eut fini son repas, ils allèrent se préparer. Harry ne sachant pas exactement comment s’habiller attendit dans sa chambre. Peu de temps après, on toqua doucement à la porte, et elle s’ouvrit, laissant passer Senrisfinn. Il s’approcha de Harry et commença à parler.
- Tu es sous ta forme d’Alastyn, tu n’as donc pas besoin de t’habiller d’une manière particulière.
Puis il se déplaçant jusqu’au dressing il fouilla quelques minutes et en ressortit avec un foulard blanc qu’il accrocha autour du cou de Harry.
- Seul ce foulard sera nécessaire. Il appartenait à Aphria et servira de lien entre toi et le passé pendant le rituel. Maintenant que nous sommes prêts nous allons pouvoir y aller.
Le souverain, s’approchant de la porte, sentit le malaise de Harry. Il se retourna et sembla comprendre ses réticences à l’idée de se rendre sur le lieu du rituel.
- Je comprends tes craintes Harry mais sache que quel que soit le résultat du rituel, tu seras le bienvenu dans notre royaume et dans notre maison. Nous nous sommes déjà attachés à toi, peut être plus que nous ne l’aurions dû, et je ne pense pas que ma femme te laisserait partir même s’il s’avérait que tu n’es pas un membre officiel de notre famille.
Harry esquissa enfin un sourire, un peu forcé il est vrai, puis suivit le souverain dans le salon où les attendaient tout le reste de la famille. Chacun l’enlaça avant de partir, comme pour sceller leur amitié et lui assurer leur soutien dans cette épreuve. Le jeune homme apprécia grandement ce moment qui le revigora et lui donna la force d’aller se soumettre au rituel.
Avant d’arriver dans la vallée, Harry aperçut les menhirs dont parlait Olwenmael, cependant la structure était plus complexe : Des talus et des fossés étaient en cercle autour des vingt menhirs et au centre de ceux-ci on trouvait un grand fossé avec une butte au milieu où était situé le dolmen sur lequel il était censé se placer.
Une entrée était symbolisée par un terrain plat allant de l’extérieur du cercle jusqu’au cercle de menhirs. Une structure formée de trois pierres taillées dont l’une était posée à plat sur les deux autres érigées verticalement symbolisait cette entrée dans le sanctuaire.
Entre les menhirs et le fossé central, le sable formait des runes et des vagues entrelacées où l’on pouvait deviner les racines d’un arbre dont les trois branches principales s’enroulaient, formant une espèce de triskell.
Le druide, Zephan d’après ce qu’il avait compris, les attendait à l’entrée. C’était un homme d’une soixantaine d’années, vêtu pour l’occasion d’une sorte de toge faite d’un tissu très fluide mais pourtant très opaque de couleur jaune. Des broderies argentées représentant des oghams partaient du bas de sa toge et s’espaçaient vers le haut. Pour l’occasion, quatre oghams étaient particulièrement mis en avant. Ils étaient brodés à différents endroits et dans différentes couleurs : Beith sur la manche gauche était brodé en blanc, Gort, en orange, sur l’omoplate gauche, Ailm à l’emplacement de la colonne vertébrale était en jaune légèrement plus foncé que celui de la toge, Ioho, en vert était sur l’omoplate droite et Onn sur la manche droite, en marron.
Zephan s’approcha de Harry et le salua, puis il dénoua le foulard et passa sa main au-dessus. Les cinq symboles s’inscrivirent et il les examina minutieusement avant de replacer le foulard autour du cou du jeune homme médusé. Le druide n’avait prononcé aucun mot, n’avait pas de baguette et avait réalisé une œuvre d’art sur ce foulard.
L’assemblée se retourna pour voir arriver deux personnes âgées que tous à l’exception de Harry semblaient connaître. Senrisfinn alla rapidement à leur rencontre les serrant dans ses bras puis les aida à avancer jusqu’au reste du groupe. Lorsqu’ils arrivèrent, ils scrutèrent Harry de la tête aux pieds puis lui sourirent.
- Harry, je te présente mes parents, Una et Cionaod. Leur présence servira d’ancrage pour le rituel.
- Enchanté de vous connaître, dit Harry
- De même mon garçon, répondit Una d’une voix claire, tranchant avec son apparence vieillissante.
- Nous sommes ravis de te rencontrer enfin, renchérit son mari.
Il se tourna ensuite vers l’assemblée, s’adressant au druide.
- Zephan, mon ami, pourrais-tu récapituler les faits et gestes de chacun pour que nous ne fassions pas d’impairs ?
- Bien sûr ! Alors comme le disais Senrisfinn, vous vous placerez au niveau du menhir de Beith, devant le bouleau. Maav, dit-il en se tournant vers la souveraine, tu te placeras entre le menhir de Onn et le buisson d’ajonc pour servir de guide. Senrisfinn, au niveau de Ioho et de l’if, symbolisant le cycle de vie, Dubflaith, tu seras au niveau de Gort, le menhir où se trouve le lierre, tu aideras dans la recherche de soi, je me placerais au niveau d’Ailm, juste devant l’épicéa, pour plus de clairvoyance, enfin Harry, tu iras te placer sur l’autel, le dolmen, au centre du henge. Chacun d’entre vous doit rester immobile jusqu’à ce qu’il entende l’ogham qui le concerne lorsque je psalmodierai, à ce moment-là il devra s’avancer. Soyez attentifs car le rituel demande beaucoup d’énergie et si l’un d’entre vous oublie de s’avancer, il faudra tout recommencer et je n’en aurais pas la force aujourd’hui. Harry, j’ai déposé une dague sur l’autel. A la fin de l’incantation, tu devras t’entailler la paume et laisser une goutte de sang tomber sur la pierre, au centre du triskel.
Chacun acquiesça, se concentrant sur sa mission. Ils étaient tous vêtus de toges de différentes couleurs. Harry remarqua que les couleurs de ces toges étaient assorties à celles des oghams brodés sur la toge de Zephan. Celle de Senrisfinn était verte, celle de sa femme était brune, Dubflaith était en Orange, Una et Cionaod étaient eux vêtus de blanc. En procession, il se dirigèrent vers l’entrée du henge.
Chacun s’installa à la place qui lui était dédiée, Harry s'allongea sur l’autel. Il avait pris de l’assurance avec ses pattes et sa queue, ça ne lui prit donc que 2 minutes avant de trouver une position confortable.
Lorsqu’ils furent tous installés, le rituel commença. La voix de Zephan s’éleva, entonnant un chant particulier d’une voix incroyablement aérienne pour un homme de cet âge.
Iarraidh mé ort Eithne,
Banríon na hÉireann agus máthair na déithe go léir.
Cabhraigh linn a fháil amach,
Má tá an comhionannas fola
Aontaigh seo do gach duine atá i láthair ag an nóiméad seo.
Maav, faoi chomhartha Onn
Iarraidh do threoir.
Maav s’avança d’un pas et un pétale de fleur d’ajonc se détacha et vint se poser sur la broderie de l’ogham d’Onn, brodé sur sa toge, qui s’illumina. Puis elle fit un pas en arrière, en transe.
Senrisfinn, faoi chomhartha Ioho
Cuir do chuid eolais níos fearr
Ar an timthriall saoil.
Senrisfinn, ayant fait un pas en avant, vit une épine d’if effleurer le symbole de Ioho qui scintilla. Son regard était vide lorsqu’il revint à sa place.
Dubflaith, faoi chomhartha Gort
Féachann cuardach féin duit le comhlíonadh.
Ce fut au tour de Dubflaith de s’avancer d’un pas. Le lierre présent sur le menhir vint s’enrouler autour de ses poignets et, lorsque l’ogham se mit à luire, la ramena un pas en arrière. Elle était sereine malgré tout et son regard se porta vers la surface.
Una agus Cionaod, sean-seantuismitheoirí dlisteanacha
Faoi chomhartha Beith,
Guí leat an freagra a thabhairt dóibh
Chun a gcuid ceistiúcháin
Ar an comhionannas fola
Idir Harry agus a mac Flaithri.
Pendant cette tirade, plus longue que les autres, les deux anciens souverains s’avancèrent, regardant Harry de leurs yeux verts. Deux morceaux d’écorce de bouleau, immaculés, se posèrent sur leurs cœurs. Les deux oghams de Beith s’illuminèrent et les forcèrent à s’embrasser (1). Ils firent un pas de côté leurs cœurs toujours en contact grâce à l’ogham.
Continuant à psalmodier, Zephan s’avança à son tour.
Gabhaim leo,
Tabhair fianaise do Ailm
Chun do fhíorasc a tharchur
Agus mínigh an fhírinne dian.
Les différents oghams de couleur s’illuminèrent au même moment, la lumière croissant rapidement.
Iarraidh mé ort Eithne,
Banríon na hÉireann agus máthair na déithe go léir.
Cabhraigh linn a fháil amach,
Má tá an comhionannas fola
Aontaigh seo do gach duine atá i láthair ag an nóiméad.
Bí beannaigh. (2)
A la fin de l’incantation, lorsque Harry utilisa la dague pour s’entailler la paume et qu'une goutte de son sang tomba sur le triskell, mettant en exergue le symbole, un grand flash aveugla tout le monde et il perdit connaissance.
*****
Lorsqu’il ouvrit les yeux et se leva, il était à Poudlard, dans le grand parc près de la forêt interdite. Il regarda ses membres antérieurs et fut surpris de découvrir qu’il était à nouveau humain.
Des sortes de lucioles dansaient autour de lui, semblant lui montrer la voie. Il hésita lorsqu’il vit qu’elles voulaient le mener directement vers la forêt jusqu’à ce que l’une d’entre elle se transforme en cerf, ressemblant curieusement à son patronus et donc à son père.
Cornedrue le regarda puis montra d’un coup de tête la forêt, lui faisant signe de le suivre. En confiance, le jeune homme prit le chemin menant à la forêt à la suite de l’image de son père. Ils marchèrent pendant ce qui lui sembla être des heures. Les paysages défilaient sans queue ni tête, passant de la forêt la plus dense au désert en passant par un lac. Harry ne comprenait plus rien et savait pertinemment que s’il devait faire le chemin inverse, il n’y arriverait pas sans l’aide de ces lucioles.
Ils arrivèrent enfin dans une clairière. Au centre de celle-ci se trouvait un arbre. Le plus grand arbre qu’il lui ait été donné de voir. Il faisait au bas mot trois fois la taille des plus grands arbres de la forêt interdite et quatre fois leur diamètre. Cornedrue s’y dirigeait d’un pas plus modéré que précédemment. Harry reprit son souffle en arrivant au pied de ce qui semblait être un sanctuaire. Ce qu’il avait, de premier abord, pris pour un arbre était en fait une sorte de château formé de plusieurs arbres ayant poussé, entremêlés, probablement selon la volonté d’une entité. Harry pouvait y voir des escaliers finement ornementés permettant d’accéder à des pièces dont le nombre était trop élevé pour ne serait-ce qu’en avoir une vague idée. Certaines lianes permettaient de camoufler certaines des entrées pendant que d’autres formaient les rembardes des escaliers et des balcons. Quelques branches au sommet de l’arbre formaient des sortes de nids autour desquels volaient des centaines d’oiseaux multicolores.
Les lucioles qui l’avaient accompagné jusque-là avaient rapidement rejoint le sanctuaire et balisaient maintenant les escaliers qu’il devait prendre. Seul Cornedrue était toujours à ses côtés, rassurant le jeune homme.
Il suivit les indications des lucioles et grimpa prudemment les marches menant à une terrasse. Au sommet des escaliers il arriva sur le parvis du sanctuaire dont le sol, formé d’entrelacs des différents arbres, représentaient un henge. Tous les oghams étaient représentés et devant chacun d’entre eux se situait l’arbre ou le buisson le représentant.
Devant cinq d’entre eux se tenaient des lucioles.
A son arrivée, Cornedrue vint le placer au centre avant de s’éloigner en direction de l’ajonc, symbole de Onn. La luciole située sur l’ajonc se transforma alors, révélant une créature ayant la tête et le buste d’une très belle femme et le corps d’un oiseau au plumage bleu et orange. Elle darda ses yeux dont les iris noirs, omniprésents, attiraient la lumière et tout ce qui était à leur portée vers Harry.
- Monsieur Potter, je me nomme Onn, je représente l’ogham du même nom et je serai votre guide vers la vérité qui vous importe ce soir.
- Merci madame. Répondit Harry, révérencieux.
A cet instant, Cornedrue se dirigea vers le deuxième ogham nommé par le rituel, Ioho. Une luciole sortit de l’if et prit la forme d’un serpent à sept têtes. Toutes les sept s’adressèrent à Harry à l’unisson, créant une voix psychédélique.
- Je me nomme Ioho, gardien du cycle de vie. Mes connaissances dans ce cycle sans fin, éternel, pourront vous instruire sur votre passé mais également sur celui de vos aïeux. Pour cela, j’ai besoin de vous goûter.
Et il fonça sur Harry, chacune de ses têtes mordant à un endroit différent.
Les premiers crocs s’enfoncèrent dans son poignet droit et le jeune homme se vit naître, à Sainte Mangouste, sa mère affichant un sourire éclatant empreint de soulagement à la délivrance et son père, prêt à s’effondrer, trouvant un regain d’énergie pour couper le cordon et le prendre dans ses bras, un grand sourire aux lèvres.
Lorsqu’il reprit ses esprits ce fut pour voir les crocs de la deuxième tête s'enfoncer dans son poignet gauche. Il fut alors transporté dans son enfance chez son oncle et sa tante. Il se vit, réveillé par des tambourinements à la porte de son placard et la voix de sa tante lui intimant de se lever rapidement et de préparer le repas avant le réveil de son cousin et de son oncle. Il devait avoir 5 ans. Le souvenir se poursuivit et le Harry de 5 ans, à présent dans la cuisine, préparait des œufs brouillés et des beans accompagnés de saucisses. La quantité de nourriture était gargantuesque pour quatre personnes cependant ils virent que le cuisinier servait les trois autres avant de boire un simple verre d’eau et de retourner dans son placard pour se préparer avant d’aller à l’école.
Sentant une troisième paire de crocs lui saisir la carotide, le souvenir se dissipa, laissant place à une salle qu’il reconnaîtrait entre mille: le bureau du professeur Dumbledore. Il se vit lors de sa deuxième année, sursautant lorsque Fumseck s’enflamma, puis sursautant à nouveau lorsque Dumbledore entra dans la pièce.
Les canines acérées de la quatrième tête s’enfoncèrent dans sa deuxième carotide et il se retrouva aux pieds de son lit dans le dortoir de Gryffondor. Il observait avec ravissement son nouveau balai qu’il s’appliquait à entretenir. Il vit aussi le regard de Ron auquel il n’avait pas fait attention à l’époque. Un regard qui s’était teint de jalousie et d’amertume lorsqu’il avait fixé Harry et son balai dernier cri. Il le vit se reprendre avant de s’approcher de lui pour lui parler avant que le souvenir ne s'évapore.
A chaque morsure, une nouvelle vision apparaissait. Il vit ainsi comment s’était passée la fuite d’Aphria et la naissance de sa fille et comment Flaithri avait réagi lorsqu’il avait appris son futur mariage à Donnflaith. Mais la plus forte des visions fut la dernière. Il se vit dans une forêt, entouré par des mangemorts, faisant face à Voldemort. Le Harry qu’il vit était à genoux, terrassé par la puissance du Doloris qui lui était infligé jusqu’à ce qu’un rayon vert ne l’atteigne. Au ralenti, il se vit s’écrouler avant que la vision ne s’évanouisse brusquement.
A cet instant, l’inquiétude des souverains, de leur famille ainsi que de Zephan s’accentua en voyant le corps de Harry parsemé de morsures sanguinolentes se recroqueviller, gémissant. Ils ne pouvaient malheureusement rien faire sous peine de briser le rituel et ils espéraient vivement qu’il se termine au plus tôt.
Harry de son côté était supporté par la femme-oiseau. Le nombre de questions se bousculant dans sa tête ne cessait d’augmenter sans avoir de réponse satisfaisante. Elle le guida jusqu’au troisième ogham luisant. Un centaure se tenait devant le lierre.
- Bonjour, je suis Gort, je vais te guider dans ta connaissance de toi-même. Donne-moi tes mains.
Harry tendit les mains que le centaure examina un instant avant d’observer les constellations à travers les branches de l’arbre.
- Tu es droitier avec des mains tordues et irrégulières et des doigts larges et aplatis à leur extrémité. Tu es donc un travailleur ayant une grande imagination. Tu dois être émotif et créatif. Ta ligne de cœur est large au tout début puis s’amincit avant de s’élargir à nouveau. Tu as dû être aimé au tout début de ton enfance puis l’amour que tu as reçu a été très faible. Il semblerait que tu reçoives beaucoup d’amour dans peu de temps ou que ça ait commencé il y a peu. Cette ligne part du centre du Mont de Jupiter ce qui indique un idéalisme profond mais modéré. Tu es donc un être ferme et solide ayant des convictions et t’y tenant. Ta ligne de tête est large et relativement droite ce qui montre une intelligence vive. Elle commence en même temps que ta ligne de vie ce qui montre que tu es timide ou que tu as un complexe d’infériorité, voire les deux. Je vois aussi une nervure partant de la ligne de cœur pour arriver à la ligne de tête, ce qui prouve ta sincérité. La ligne du soleil part de la plaine de Mars et n’a aucun lien avec les autres lignes ce qui indique que tu auras des difficultés à affronter avant de rencontrer le succès.
Ta ligne de destinée part du milieu de la main ce qui est un indice de difficultés au début de ta vie mais que tes buts seront atteints après des luttes pénibles.
Ta ligne de vie est rouge et longue ce qui indique une nature robuste. Elle est cependant entrecoupée transversalement de deux lignes fines, l’une très tôt dans ton enfance et l’autre vers la fin de l’adolescence montrant deux morts soudaines à deux périodes de ta vie. De petites lignes nettes et courtes partant de ta ligne de vie montrent que tes efforts seront récompensés. L’absence de ligne de santé indique qu'elle est robuste.
J’espère t’avoir aidé à mieux te connaître jeune Harry. Tu me semble être quelqu’un d’intègre et de bien et tu mérite que ta vie s’améliore.
Harry était de plus en plus dubitatif en voyant le déroulement du rituel qui lui apportait des réponses floues et encore plus de questionnements. Il regarda Onn avec l’espoir que le prochain ogham lui apporte enfin les réponses à ses questions, du moins la plus importante, celle qu’il était venu chercher, la vérité sur son ascendance.
Elle le guida vers l’ogham de Beith, l’avant dernier ayant été invoqué par le rituel symbolisant le commencement. Un phénix apparut et se posa sur l’épaule de Harry, enfonçant ses serres dans la chair du jeune homme tout en entonnant un chant mélodieux et apaisant. Le chant dura un certain temps, et lorsqu’il cessa, le phénix lâcha une larme, une unique larme qui, lorsqu’elle toucha la peau de son cou, le guérit instantanément de toutes les blessures qu’il avait subies pendant le rituel. Il semblait avoir terminé mais resta perché sur l’épaule de Harry jusqu’à ce qu’ils rejoignent l’ogham suivant.
Onn le guida vers le dernier ogham, Ailm. Harry attendait cette partie du rituel avec impatience car il s’agissait de l’ogham de la clairvoyance. Il espérait vivement que ce dernier ogham lui permettrait de comprendre tout ce qu’il avait pu apprendre et apercevoir depuis le début.
Un aigle prit alors place sur son autre épaule et les deux oiseaux commencèrent à communiquer ensemble. Aucun son ne sortait de leur bec mais les lueurs dans leurs yeux permettaient de suivre leurs émotions. A la fin de leur échange, l’aigle quitta son perchoir pour se poser gracieusement sur une branche de l’épicéa qui caractérisait son ogham.
- Harry, j’ai pu voir toutes les parties du rituel que tu viens d’endurer et observer tes réactions. Tu semble être un jeune homme exceptionnel.
A l’entente de ce mot, Harry fut abasourdi.
- Il me suffit de voir ton étonnement pour en être persuadé. Ton humilité et ta force de caractère t’ont permis de faire face à des obstacles que peu de personnes de ton âge auraient pu affronter. Ta persévérance dans la quête de l’amour d’une famille ainsi que ta foi dans l’humanité t’honorent. Zaira, le phénix sur ton épaule a été touchée par ton passé et a émis le souhait de devenir ton familier. C’est la fille du familier de Fleithri qui si je la crois, et je n’aurais aucune raison d’en douter, est bien ton grand-père. Accepte-tu de te lier à elle ?
Harry, encore sous le choc de ces révélations se tourna vers le phénix, l’interrogant du regard. Zaira trilla joyeusement et frotta sa tête contre la joue du jeune homme ce qui le conforta dans sa décision d’accepter cette amitié indéfectible.
Ce fut les larmes aux yeux qu’il hocha la tête, incapable d’émettre le moindre son.
Il sentit alors sa magie sortir de son corps et se lier à celle du phénix. Une douce chaleur envahit son cœur et son âme. Il sentit alors un léger souffle le long de son corps et, ouvrant vit apparaître le henge du rituel à travers des flammes.
Sa famille avait attendu de longues minutes, observant Harry minutieusement et captant le moindre des changements qui s’opéraient sur l’Alastyn. Lorsque des flammes apparurent autour du jeune homme, ils sursautèrent vivement. La peur se lisait dans leurs yeux. Peur de s’être fourvoyé, peur de le perdre, d’avoir perdu encore une fois un membre de leur famille.
C’est pourquoi, lorsque les flammes se dispersèrent et que le corps humain de Harry apparut, un phénix sur l’épaule, et vêtu d'une toge blanche, ils se hâtèrent de le serrer dans leurs bras. Chacun ayant compris au plumage vert et argenté de ce dernier qu’il s’agissait d’un descendant de celui de Flaithri.
*****
(1) S’embrasser dans le sens se prendre dans les bras.
(2) Je vous implore Eithne,
Reine d’Irlande et mère de tous les dieux.
Aidez-nous à découvrir,
Si le lien de sang
Unit cet être à tous ceux présents en cet instant :
Maav, sous le signe d’Onn
Sollicite votre guidance.
Senrisfinn, sous le signe d’Ioho
Implore vos connaissances
Sur le cycle de la vie.
Dubflaith, sous le signe de Gort
La recherche de soi vous supplie l’accordance.
Una et Cionaod, arrière-grands-parents légitimes
Sous le signe de Beith,
Vous prient de leur accorder la réponse
A leur questionnement
Sur le lien de sang
Entre Harry et leur fils Flaithri.
Je me joins à eux,
Accordez-moi la clairvoyance d’Ailm
Pour transmettre votre verdict
Et expliquer la vérité stricte
Je vous implore Eithne,
Reine d’Irlande et mère de tous les dieux.
Aidez-nous à découvrir,
Si le lien de sang
Unit cet être à tous ceux présents en cet instant.
Soyez Bénie. |