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au 31 Mai 21 :
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Plaidoirie d'une Jalouse
Par Kause
Originales  -  Romance  -  fr
4 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     4 Reviews    
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Qui es-tu ?!

Bonjour à toutes et à tous !

Par ce texte, j'espère vous sensibiliser à ce que peuvent ressentir les jaloux. Mais attention, ne confondons pas jaloux et jaloux. Vous comprendrez ce que j'entends par là en lisant la suite !

Par ailleurs, je vous invite à me donner vos impressions, à me faire part de vos questions et/ou remarques sur le sujet. C'en est un qui me tient particulièrement à coeur, étant moi-même dans cette situation, donc si vous pouviez me laisser quelques mots, ça me ferait vraiment plaisir ! Cela dit, je n'oblige personne ;)

 

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

 

PS : je posterai mes chapitres tous les mois, à peu près.

 

_________________________________

 

« - Marie, il faut que je te parle de quelque chose. Me dit-elle.

- Oui ? Je réponds.

 

L’air anxieux sur son visage me stresse un peu. Je n’ai jamais vu Léna comme ça, elle qui est pourtant si sûre d’elle au quotidien. Comme pour la rassurer, je tends ma main vers la sienne mais elle la retire. Aussitôt, je fronce les sourcils et ce n’est plus du stress qui m’habite, mais bel et bien de la peur. Ai-je fait quelque chose qui l’a vexée ? Ai-je dit quelque chose qui lui a fait du mal ? Mon esprit tourne à cent à l’heure tandis que ses yeux passent de mon visage, à ma jupe, à son short, puis à un point quelconque au-dessus de mon épaule. Comme j’aimerai lire dans ses pensées, juste à cet instant, pour savoir ce qui la tracasse à ce point.

Alors que je triture mes doigts, son regard se plante à nouveau dans le mien et d’une traite, elle dit :

 

- Je sais que ça peut paraitre bizarre. Ça fait longtemps qu’on se connait maintenant et on est amies, et on s’entend bien, et tu vas peut-être me trouver dégoutante mais il faut que je te le dise. Tu comprends ? Il ne se passe pas un jour, une heure en ta présence sans que j’ai envie de te prendre dans mes bras ou de te toucher. Simplement te toucher...

 

Cette dernière phrase, elle l’a murmurée. Je fronce encore plus mes sourcils, si cela est possible, tandis qu’une question me vient à l’esprit : pourquoi est-ce qu’elle a retiré sa main si elle me dit qu’elle veut me toucher ? Il doit se passer une minute pendant que je réfléchis à ça et qu’elle, semble tourner et retourner ses phrases dans sa tête.

 

- Je suis amoureuse de toi...

 

Les bras m’en tombent. Pas trop longtemps parce que sans réfléchir, je plaque mes mains sur ma bouche en ‘O’ et mes yeux s’ouvrent en grand. La panique se lit dans les siens et je comprends que ma réaction peut porter à confusion. Quand je vois les larmes qui commencent à faire briller son regard, je me précipite contre elle dans une étreinte pour le moins étouffante. Je la serre tellement fort contre moi qu’elle ne peut pas dégager ses bras d’entre nos deux corps. Mais je ne veux pas la lâcher. Si je le fais, j’ai peur qu’elle se dise que je lui fais ce câlin pour la consoler. C’est faux. Moi aussi je... Moi aussi... !

 

- Moi aussi Léna... Moi aussi... !

 

Un couinement s’échappe de sa gorge serrée et c’est la voix enrouée qu’elle me demande :

 

- Desserre un peu, Marie...

- Non...

- Si, je peux pas te serrer aussi fort que ce que j’en ai envie sinon... !

 

Le sérieux qu’elle essaye de mettre dans ses dires sonne totalement faux. Je le sais parce que j’entends son sourire. Alors je desserre un peu mon étreinte et non pas partir ou me repousser gentiment comme j’ai pensé qu’elle le ferait, elle se blottit contre moi, le visage niché dans mon cou. J’y sens ses larmes couler, mais celles-là ne sont pas de douleur ou de tristesse. Ce sont des larmes de joie. »

 

Trois mois. Cela fait trois mois que Léna et moi sommes ensemble et c’est le bonheur le plus total. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu de vraies relations. Uniquement, des amours de collégiennes comme on dit. Mais Léna, c’est différent.

C’est une très jolie fille. Elle est comme qui dirait de taille et de corpulence normale, mais ce n’est pas ça qui fait d’elle la beauté qu’elle est. Elle a le visage tout rond, comme si on n’avait pas voulu y mettre d’angles trop durs. Ses yeux sont clairs et ses cheveux aussi, sans être blonds. Elle est tellement belle que parfois, rien qu’à la regarder, je sens mes yeux me piquer d’émotions. Pourtant, on ne peut pas dire qu’elle se mette en valeur. Elle porte souvent des habits assez peu féminins comme des shorts, des pantalons ou des t-shirts. Mais ça lui va bien, c’est comme ça que je l’aime. Dit comme ça, on dirait qu’il n’y a que son physique qui me plait. Loin de là. Léna est une personne qu’il faut apprendre à connaitre pour savoir qui elle est vraiment. En surface, on pourrait croire qu’elle est détachée, voire même effacée. Qu’elle ne s’investit pas plus que ça dans ce qui l’entoure. Pourtant, c’est tout le contraire. Elle ne dit pas souvent de choses pour ne rien dire, pas comme moi. Ces phrases sont toujours pertinentes et elle a toujours le mot adapté à la situation. Elle est incroyable. Clairement, on peut dire que je suis raide dingue de cette fille. Elle me plait comme jamais personne ne m’a plu.

Souvent les gens qui sont au courant pour nous me disent que ça ne fait que trois mois, qu’il faut que je me calme, que je redescende de mon petit nuage. Mais j’ai déjà les pieds sur terre. J’aime Léna. Pour autant, je reste lucide. Je sais que si je l’aime de tout mon cœur à présent, notre couple est encore tout jeune. On se connait, mais pas par cœur. Il nous reste tout un tas de choses à apprendre l’une sur l’autre. Il y aura sûrement des disputes, mais je me sens de taille à les affronter. Je ne sais pas comment l’expliquer. C’est comme une force que je ne soupçonnais pas qui fait que je me sens prête à surpasser les difficultés pour que ce nous dure le plus longtemps possible.

 

Aujourd’hui, on a rendez-vous pour aller boire un coup après le boulot. Elle a fini le sien plus tôt que moi, mais je suis en avance. Je suis toujours en avance quand c’est avec elle que je dois passer quelques heures. Je l’attends dans ma voiture, toutes fenêtres ouvertes, et je me repasse sa déclaration. J’ai un peu honte de ma réaction. Ça me parait enfantin et maladroit maintenant que j’y repense. Mais je ne peux pas empêcher un sourire niais d’étirer mes lèvres. A chaque fois que son « je suis amoureuse de toi » me revient en tête, c’est du coton qui s’étend tout autour de moi. Je me sens comme dans un cocon, une incarnation pure et simple de la douceur.

 

- Mon Dieu ce que je peux être mielleuse...

 

Mon rire résonne doucement dans la voiture. J’essaie de ne pas la montrer, celle-là. Cette tendresse sans borne, sans limite, qui investit de plus en plus mon cœur. Je n’ose imaginer la peur que je ferais à Léna si je me laissais aller à tout ce que j’ai envie de faire. Bien sûr, personne ne m’a jamais confirmé que ça la ferait fuir, mais ça ne fait que trois mois... Si j’ai envie de ces choses-là, peut-être qu’elle non. Je ne veux pas risquer de la perdre parce que je n’ai pas été suffisamment patiente.

Je soupire. Mon esprit est trop compliqué, je me fais des nœuds toute seule à trop réfléchir.

 

- Pourquoi tu soupires Petite Marie ?

 

Bien sûr, je sursaute. Qui n’aurait pas sursauté à la venue d’une bouche tout proche de son oreille alors qu’il était dans ses pensées ? Et évidemment, Léna se moque de moi. Parce que oui, c’est bien elle qui vient de me chuchoter ces quelques mots.

 

- Arrête de rire ! Tu m’as fait peur !

 

Son rire redouble et si j’étais bien partie pour bouder deux ou trois minutes, mes résolutions fondent comme neige au soleil. Je ferme les fenêtres de ma voiture. Je ne le fais pas parce qu’en une demi-seconde, j’ai décidé que finalement, je lui ferai quand même la tête, mais tout simplement parce qu’il vaut mieux que je sorte de mon véhicule si je veux qu’on puisse aller boire notre verre.

Poliment, Léna m’ouvre la porte et c’est avec un sourire digne d’une dame de la haute société que je pose un pied à terre pour m’extirper de mon siège.

 

- Merci Mademoiselle !

- C’est un plaisir.

 

Le clin d’œil qui suit me fait rougir et je ne peux m’empêcher de la pousser doucement pour avoir autant d’effet sur moi. C’est trop injuste ! Je crois qu’en trois mois de vie commune, et même d’avant qu’on soit ensemble, je ne l’ai jamais faite rougir. Ce n’est pas ma faute si à la moindre flatterie, mon sang prend vie et décide de migrer dans son intégralité vers mes joues. Je fais ce que je peux, comme on dit.

 

- Bon, tu veux aller où ? me demande-t-elle.

- Je pensais à ce bar à côté du petit magasin de chaussures. L’autre jour, j’ai un pote qui y est allé et il m’a dit qu’ils faisaient de bonnes glaces.

- On était pas censé boire un verre ?

- Si, mais on peut aussi manger une glace non ?

- Ah je n’ai rien dit !

 

Ses bras se lèvent au ciel en signe de paix mais le rire qui ne la quitte pas depuis qu’elle est arrivée me montre clairement qu’elle n’est pas désolée du tout. J’ai de nouveau envie de la pousser, mais je me retiens. A la place, je me penche pour embrasser son nez.

 

- Ne te moque pas de ma gourmandise ! Et puis je compte prendre un sorbet. C’est tellement bon les sorbets !

 

Aux étoiles qu’elle voit apparaitre dans mes yeux, son rire s’amplifie encore. Elle passe ensuite son bras autour de ma taille et me guide jusqu’au fameux café qui fait de bonnes glaces. On ne se cache pas. Pourquoi le devrait-on ? La ville est suffisamment grande pour qu’on n’ait rien à craindre des gens qui y vivent. Sans généraliser, c’est souvent que les villages sont propices à la fermeture d’esprit. On a de la chance, alors on en profite bien.

 

Quelques minutes plus tard, on arrive à la terrasse et on s’installe. Il y a pas mal de monde attablé de ci de là, mais rien d’étrange quand on sait que les touristes commencent à affluer de toute part. Pendant l’hiver, il est plus ou moins facile de circuler en ville, tant que ce n’est pas pendant les heures où les gens quittent leur travail, mais là, c’est une autre histoire. Il ne se passe pas une heure sans qu’il y ait un bouchon. Quelque part, ça me fait sourire parce que je me dis que c’est bon signe. La ville vie. Mais c’est parfois ennuyeux pour les habitants. On ne fait pas que visiter les lieux et il peut même arriver qu’on soit pressé parce qu’on a tel ou tel rendez-vous. Et voir les personnes boucher le passage parce qu’il y a un truc incroyable à voir là-bas, c’est agaçant.

Pendant que je m’énerve intérieurement en repensant à ces longues minutes que je passe chaque jour dans ma voiture, un serveur vient nous apporter la carte et je m’applique aussitôt à trouver mon bonheur parmi les mille et un parfums de glaces et sorbets qu’ils proposent. Mes yeux suivent la liste quand je sens un regard peser sur moi. Je relève la tête pour me rendre compte que c’est celui de Léna.

 

- Qu’est-ce qu’il y a ? Je lui demande.

 

Une seconde, elle semble réfléchir, puis finit par me répondre.

 

- Rien, rien. Tu as choisi ?

 

Mon sourcil se hausse, mais je comprends qu’elle ne me dira rien. Ça ne doit pas être si important que ça alors j’enchaine.

 

- J’hésite entre pomme et poire ou pomme et pamplemousse.

- Tu prends pomme dans les deux cas ?

- Evidemment ! Je te ferai gouter, tu verras comme c’est bon ! Tu veux quoi toi ?

- Je vais juste prendre un truc à boire.

 

A peine a-t-elle fini sa phrase que le jeune homme revient pour prendre notre commande. J’opte finalement pour un duo pomme/poire tandis que Léna choisit un cocktail. En attendant que tout cela arrive, on commence à discuter de nos journées, de choses et d’autres. C’est toujours comme ça avec elle. Et pourtant, je ne m’en lasse pas. Parfois, j’aimerai qu’on parle de choses un peu plus sérieuses, mais je ne veux pas lui imposer ce genre de discussions. Il fait beau, l’été commence à être bien présent et je ne compte pas mettre à mal cette ambiance si sereine. Alors je lui raconte ce que j’ai fait aujourd’hui, c’est-à-dire pas grand-chose. Les heures sont terriblement longues au boulot. Ce n’est pas réellement un métier qui me plait alors je rechigne à m’y mettre. Pour autant, je ne reste pas assise dans mon bureau à ne rien faire, mais je m’ennuie. Ce n’est pas ce que je veux faire de ma carrière.

Elle me raconte ensuite que de son côté, les choses suivent leur cours. Mais elle n’a pas le temps de m’en dire plus que quelqu’un l’appelle de l’autre côté de la rue. Je connais cette personne, c’est Amélie. Je la vois souvent avec Léna, elles sont bonnes copines. C’est une gentille fille, plutôt intelligente si on en juge par les brillantes études qu’elle fait. Elle a tout pour elle, puisqu’en plus d’être une tête, elle est jolie, comme Léna. Si l’une a les cheveux clairs, elle est carrément blonde. De belles boucles encadrent son visage, mais ça ne fait pas pompeux. Ça lui donne des allures de poupées avec sa peau claire et ses yeux tout aussi pâles. A côté de ces deux canons de beauté, je me sens physiquement banale. Mes cheveux sont châtains et mes yeux bruns. Rien d’extraordinaire donc. Et puis mon look laisse quelque peu à désirer. Entre sarouels et grande salopettes, on ne peut pas dire que j’attire l’œil. Ou en tout cas, pas comme elles deux le font. Il m’arrive de bien m’habiller, comme cette fois où Léna m’a dit qu’elle m’aimait et que je lui ai répondu que moi aussi. C’est plutôt rare, c’est tout.

 

- On a déjà commandé. Lui dit Léna après l’avoir invitée à se joindre à nous. Mais tu pourras demander au serveur ce que tu veux quand il nous amènera nos trucs. Qu’est-ce que tu fais là ?

- Je sors de cours. J’en peux plus ! Il commence à faire vraiment trop chaud dans les amphis !

- Je connais ça. Je dis. Au boulot, je suis dans un bureau complètement vitré et le soleil tape toute l’après-midi dessus.

 

Amélie se met à rire en me répondant que je dois cuire alors je lui souris gentiment et hoche la tête. Par la suite, Léna et elle discute des amis qu’elles ont en commun. Il parait qu’un tel s’est mis en couple avec cette fille, mais comme je ne connais ni l’un ni l’autre, je ne vois pas de qui il peut bien s’agir. Pourtant, ils ne vont pas ensemble à ce qu’on dit...

Cette conversation ne m’intéresse pas. Je n’ai rien contre Amélie, et pourtant, elle vient inconsciemment de me mettre le moral dans les chaussettes. On était bien avec Léna avant qu’elle arrive. Elle allait me parler d’elle, de sa vie quand je ne la vois pas et il a fallu qu’on soit interrompu. J’essaye de me résonner en me disant qu’on en discutera plus tard, mais quand les deux amies proposent qu’on aille faire les magasins en sortant du café, je ne peux empêcher un léger soupir de sortir. Heureusement, Amélie ne semble pas s’en être rendue compte mais je vois bien que Léna, si. Elle me regarde les yeux plein d’excuses alors je hausse les épaules, me force à sourire et lance le plus joyeusement possible :

 

- Oui, pourquoi pas. Il me faut des chaussures de toute façon. C’est l’occasion !

 

D’un naturel enjoué, Amélie confirme notre virée shopping. C’est à ce moment-là que le serveur revient avec ma coupe de glace et le verre de Léna. Son amie en profite pour commander un verre d’alcool quelconque. Il faut dire que je ne l’écoute pas. J’ai une drôle de sensation. Je me sens bien, tout ça n’a rien de physique, mais c’est comme si une tristesse inexplicable s’insinuait en moi. Les sourcils froncés, je mange ma glace sans même la savourer.

C’est une main sur ma cuisse qui me sort de mes pensées. Je ne sais pas combien de temps je suis restée silencieuse, mais je me rends compte que ma coupe est vide et que leurs deux verres aussi.

 

- Pardon... Vous disiez ? Je demande.

- On va au magasin juste à côté, comme on a toutes fini. M’explique ma copine.

- Oh, oui. D’accord !

 

Le sourire aux lèvres, je me lève et vérifie que je n’ai rien oublié.

 

- T’as payé, Léna ?

- Oui, oui, ne t’inquiète pas pour ça Petite Marie.

 

Doucement, elle se penche vers moi et m’embrasse sur la joue. Cette fois, c’est un vrai sourire qui étire mes lèvres et je blottis mon visage contre son cou en commençant à marcher. Elle ne parle pas beaucoup Léna, mais je crois qu’elle voit plus de choses que ce que je peux penser. Quelque part, cette constatation me fait un bien fou.

Le cœur un peu plus léger, je suis leur rythme jusqu’à la petite boutique voisine. Je tente de participer un peu plus à la conversation tout en essayant les diverses sandales que je vois. Je n’aime pas être comme ça, surtout quand je ne sais pas pourquoi. Je ne maitrise pas la situation, je ne me maitrise pas et ça embête tout le monde. Je le sais parce que Léna passe son temps à regarder vers moi pour être sûre que je veux bien. Il faut que je me reprenne.

 

- Léna, Amélie ! Venez voir celles-là.

 

Une nouvelle paire aux pieds, je leur montre les chaussures du doigt.

 

- Vous en pensez quoi ?

- Oh elles sont jolies ! me répond d’abord Amélie. Elles te font une jolie cheville, j’aime bien la lanière là.

 

Elle se baisse en touche du bout du doigt le cuir qui s’entoure autour de ma cheville. Je penche un peu la tête sur le côté et réfléchis à ce qu’elle me dit. Elle n’a pas tort, c’est vrai que ça affine drôlement la jambe comme chaussure. Je me tourne alors vers ma copine et lui demande son avis.

 

- C’est vraiment joli. Ça me plait beaucoup.

 

Le sourire qu’elle me fait, ajouté à ces quelques mots répandent en moi une douce chaleur. C’est très poétique exprimé de la sorte, mais c’est réellement comme ça que je le ressens. Particulièrement touchée, je réponds que c’est donc celles-ci que je vais prendre et remets les miennes. Sans un mot, je me tends vers Léna et embrasse le coin de ses lèvres. Si je n’avais pas qu’elle dans la tête, j’aurai pu voir qu’Amélie souriait en nous voyant faire.

Les quelques heures qui suivent et nous amènent en début de soirée se passent mieux que ce que je pensais. Il y a quelques moments où je me sens exclue de leurs conversations, mais je n’ai aucunement le droit de demander à être le centre de l’attention. Je ne veux même pas l’être de toute façon. Et pourtant, cette sensation n’est pas partie. Il n’y a que par moment qu’elle me laisse tranquille. Quand Léna pose son regard sur moi ou qu’elle me demande mon avis sur telle ou telle chose. Je m’en veux de ne pas plus apprécier l’instant alors qu’on passe un bon moment, mais c’est plus fort que moi : il y a quelque chose qui me bloque.

 

Arrive le moment où nous devons nous quitter. Je rentre chez moi et les deux amies en font de même. Comme elles prennent le même chemin, elles partent ensemble après m’avoir raccompagnée. J’ai fait la bise à Amélie et j’ai embrassé Léna. Tout va bien.

Sauf que non, tout ne va pas bien. La sensation est revenue, comme multipliée par deux. Mon cœur me fait mal. Rien d’extraordinaire bien évidemment ! Je ne suis pas au bord de l’arrêt cardiaque, mais ça me tiraille. Pendant presque dix minutes, je réfléchis, encore et encore. Je me dis que peut-être, je suis fatiguée et que les petites choses me touchent anormalement. Ce n’est qu’arrivée chez moi que mon cerveau cesse de tournoyer comme un fou. Je file directement sous la douche et l’eau fraiche me fait un bien fou. Entre la température extérieure et celle qu’il a fait toute la journée dans mon bureau, j’ai l’impression d’être excessivement sale. Une fois propre et rafraichie, je vais me préparer à manger. Entre temps, je récupère mon portable et regarde si j’ai des messages : Léna m’en a envoyé un.

« C’était sympa aujourd’hui ! Il faudra qu’on se refasse ça avec Amélie, elle m’a dit qu’elle t’aimait bien ! »

Ce message me fait plaisir, mais Amélie. Pourquoi jusqu’à présent je ne m’étais pas rendue compte d’à quel point cette fille pouvait revenir dans les conversations ? Rapidement, je réponds que ça me ferait plaisir et je m’attèle à faire à manger. Si je ne m’occupe pas, mes pensées vont encore s’enflammer et je vais me torturer les méninges pour rien puisque je n’arriverai à aucune conclusion.

 

Une petite heure plus tard, je suis sur le canapé, devant la télé et je regarde le journal. En réalité, je ne le regarde pas vraiment. Disons plutôt que je suis assise devant. Ma tête est ailleurs et la fatigue ne m’aide pas à me concentrer. Il n’est que neuf heures du soir, mais je décide d’aller me coucher. Sur le chemin qui mène à ma chambre, un bâillement me tire les larmes. Que je me languis de m’affaler dans mon lit, de remonter les draps jusque sur mon nez et de me blottir contre l’oreiller. Rien qu’à y penser, mes yeux se ferment.

Avant de quitter le monde des éveillés, j’envoie un dernier message à Léna, pour lui souhaiter une bonne nuit. Je pose ma tête sur l’oreiller et, contrairement à ce que je pensais, le sommeil ne vient pas. J’entends mon portable vibrer et même si je sais que c’est la réponse de Léna, je regarde. Sait-on jamais ! Un gentil « bonne nuit » suivi d’un petit clin d’œil me font face et je souris. Pour autant, Morphée ne veut toujours pas venir me chercher. Je me tourne et me retourne dans mon lit. Peut-être que j’ai trop chaud alors je retire le drap de sur mon corps. Mais toujours rien. Alors je me remets à penser. A penser à Léna, à combien je l’aime. Quelques scénarii se font dans ma tête et bien vite, les choses dérapent. Non, elles ne dérapent pas dans le sens sexuel du terme. Mais Amélie revient. Son sourire, les discussions avec Léna, le fait qu’elles deux veuillent refaire un truc toutes les trois. Et avec ce lot de penser, arrive la douleur, la même qu’un peu plus tôt.

 

°Tu ne l’aimes pas n’est-ce pas ?°

 

Un sourcil haussé, j’ouvre la bouche et la referme. Je rêve où je viens d’entendre quelqu’un parler ? Lentement, je me retourne dans mon lit, en priant tous les Dieux que je connais pour que ce soit le fruit de mon imagination ou que je sois en plein rêve ou que, mieux, il n’y ait personne.

Sauf qu’il y a quelqu’un.

 

- Qui es-tu ?!

 

A suivre...

 
 
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