Disclaimer : Les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling ! Moi, je n'ai que mes yeux pour pleurer et mes mains pour la vénérer !
Disclaimer 2 : Le titre "Ultraviolence" est une chanson, issue de l'album du même nom, de Lana Del Rey - dont je suis tout simplement tombée amoureuse.

Ici : rating T.

Effectivement, ça devait être un OS. Mais finalement, ce sera un petit recueil d'OS sur l'amitié. Une revieweuse sur ff.net m'a  confié qu'elle se demandait comment s'était passé les rencontres entre Draco et Hermione, qu'Harry évoque dans "Luna, ou L'élégance du Hérisson". Du coup, je me suis dit... Pourquoi pas ! Ce seratoujours quelques chose de court, de toute façon? Alors voilà comment Harry a rencontré Hermione !

(Ceci se déroule plusieurs années avant la rencontre entre Harry et Luna)

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Ultraviolence

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Hermione, elle était lasse.

La première fois que je l'ai vue, elle était recroquevillée sur elle-même, en équilibre sur les vieilles planches gonflées d'un banc en bois du parc. C'était un vieux parc où des gens presque aussi vieux venaient y promener leurs chiens incontinents. Ou l'inverse.

C'était un parc dont personne ne se souciait. Il avait mauvaise réputation mais on y était bizarrement en sécurité. Hermione me raconta, plus tard, que le parc était connu pour être hanté : le vent dans les feuilles des peupliers produisait un étrange son, comme des rires d'enfants oubliés, et les cris des oiseaux retentissaient ici trois fois plus longtemps que partout ailleurs en ville.

Le parc surplombait la ville, voilà le secret. L'écho faisait seulement son travail, rien à voir avec des esprits perdus.

Hermione aimait venir ici, se réfugier. Elle était comme ses rires d'enfants. Libres, sous la caresse du vent ou le bruissement des feuilles. Ici, elle était libérée de la violence des typhons paternels. Hermione ressemblait à une pièce de monnaie : une face forte et une face frêle. Je le vis dès que je m'approchais d'elle.

Elle avait brusquement relevé les yeux vers moi, son corps s'était tendu et son regard s'était durci. La face forte. Soumis à son regard, je m'étais figé. Il me fallut plusieurs minutes avant de retrouver la mobilité de mon corps. Plusieurs minutes qu'Hermione passa à m'étudier. Lentement, sur ses gardes, elle s'était redressée sur le banc branlant, puis avait détourné le regard. Alors, je m'assis à côté d'elle, sur l'autre extrémité du banc. Hermione avait les épaules basses, le dos vouté, le regard vers la cime invisible des peupliers. Ce n'est qu'assis près d'elle que je fis attention à ce qu'elle portait. Un simple tee-shirt rose pale, étiré, quasi déchiré au niveau du col, un jean foncé, délavé, et une paire de sandalette. En plein mois de Novembre.

La face frêle.

Malheureusement, la pièce de Hermione avait trois faces. La dernière était celle qui m'avait presque anéanti : la face en ruines. Hermione était détruite de l'intérieur. Elle avait peur des autres, surtout des hommes, et ne se sentait bien qu'entourée d'éléments inoffensifs. En apprenant ça, je ne comprenais pas pourquoi elle m'avait laissé l'approcher - on me disait souvent que je faisais "mauvais genre". Elle-même n'avait jamais su me l'expliquer clairement. Peut-être avait-elle décidé de renoncer, ce jour-là.

Le silence avait duré entre nous. Pourtant, je sentais que quelque chose ne demandait qu'à s'épanouir. Alors je me suis mis à parler, avant que Hermione ne disparaisse, je me suis mis à lui raconter un tas de choses qui n'avait jamais intéressé personne d'autre que moi. Je me mis à lui citer les différentes espèces d'oiseaux qu'on pouvait entendre chanter dans le parc. Hermione m'avait écouté. Elle paraissait désintéressée, mais je savais qu'elle m'écoutait. Alors j'ai continué. Jusqu'à ce qu'elle me dise que, lorsqu'elle était petite, une mésange bleue avait élue domicile dans sa boîte aux lettres. Je m'étais alors imaginé la petite Hermione mettre le reste de ses pâtes à la carbonara dans un mouchoir pour ensuite pouvoir le déposer dans la boîte aux lettres. L'oiseau n'était pas resté bien longtemps, sans doute incommodé par la gêne quotidienne qu'occasionnait l'habitat d'une boîte aux lettres. J'avais ris, un peu, n'osant faire trop de bruit. Et Hermione m'avait surpris en se mettant à rire à son tour.

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Quelques jours plus tard, la pluie noyait la ville. Je m'étais précipité au parc et j'avais trouvé Hermione, recroquevillée sous un pin. Elle avait des bleus sur le visage. Je l'emmenais chez moi.

Le soir même, nous étions allés chez elle pour prendre quelques unes de ses affaires. Elle n'avait rien pris d'autre qu'un album photo, quelques vêtements et un peu d'argent qu'elle gardait caché dans le ventre d'une vieille peluche.

Ce soir-là, Hermione voyait pour la dernière fois la maison où elle avait grandi, heureuse, avant que sa mère ne meure.

J'avais aidé Hermione à fuir l'horreur que lui faisait vivre son père. Et elle était plus heureuse que jamais, à courir sous la pluie, son sac à dos pendu à son épaule. Elle venait d'avoir 18 ans et son rire d'enfant flottait autour de nous.

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