Les ombres dansent sur l'asphalte et transmettent leur noirceur aux murs colorés des habitations, elles atténuent à peine la chaleur du soleil de midi. Moi, j'attends à cette terrasse de café, j'attends qu'il vienne. Les minutes passent mais l'espoir est toujours là, je n'arrive pas à me convaincre de partir. Je repense à nous, à ses lèvres sur les miennes, si douce et si tendre, et je sens le plaisir fourmiller entre mes cuisses. J'ai un sourire amer où se mêle la dérision. Tout cela n'avait été que de la comédie de sa part, oui, un mensonge dont il ne me restait plus que le souvenir. La preuve; son absence si cruelle.
Puis il arrive. Il marche, nonchalant, comme s'il n'était pas en retard d'une heure. Quand il m'aperçoit, j'ai le droit à son sourire flamboyant qui m'avait déjà manqué mais que je déteste en même temps. Ce sourire, je ne sais jamais ce qui se cache derrière, joie de me voir, amusement face au fait que je l'ai attendu presque désespérément? Et même parfois, ce sourire, le même, il n'atteind pas ses yeux. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, alors je l'embrasse comme si de rien n'était. |