Sur les toits du monde.
L’autre s’appelle Thomas et il installe Lou dans la chambre blanche. Il prend la chambre bleue « au bout du couloir, si tu as besoin, frappe » mais Lou n’a pas besoin.
La Bretagne, c’est beau, la plage, le chemin des dunes, la mer pour la première fois devant les yeux de Lou, les mouettes et le beurre au sel tous les matins sur la table du petit déjeuner.
Thomas est l’enfant du village, il connaît tout le monde, le boulanger, la poissonnière et les marins au café du port. Il emmène Lou partout, sur la digue, sur les rochers et sur la falaise qui donne le vertige et « quand j’étais gamin, on s’amusait à rouler en vélo, vite, vite et s’arrêter le plus près possible du bord ». Lou regarde en bas, la mer s’écrase en mousse blanche sur les lames tranchantes des rochers. Lou recule, par peur de tomber, juste dans les bras de Thomas qui le retiennent.
Ils rentrent dans la petite maison, Lou n’ose pas penser leur maison, les bras chargés, et Thomas prépare le repas. Du pain tout chaud, du poisson frais et des crêpes au sucre, à la confiture ou au chocolat pour le dessert.
Ils s’amusent à jouer les touristes au marché le samedi matin. Lou n’est pas d’ici après tout, achètent des glaces chez le meilleur glacier de la ville – bondé à cause des étrangers, comme tous les étés – et vont les manger sur la plage – ou sur les balançoires de l’aire de jeu déserte. Le carrousel est abandonné depuis bien longtemps, mais Thomas se rappelle avoir passé des soirées à galoper sur les chevaux de bois. Thomas raconte ses souvenirs et Lou a l’impression d’appartenir à cette vie, un peu. |