Ce soir, le ciel.
Thomas travaille à la mairie de la ville d’à côté, alors il n’est pas souvent là. Lou s’ennuie un peu, tout seul dans la maison. Il va au village, et les commerçants le prennent en pitié. Le boulanger lui offre des pains au chocolat, et le patron du bar lui propose de travailler avec lui, même s’il ne sera pas payé beaucoup. Lou hésite, servir des cafés, il n’a jamais fait mais Thomas l’encourage alors Lou se retrouve derrière le comptoir dans la journée. Ce n’est pas très compliqué, et il aime bien écouter les histoires des pêcheurs qui viennent se réchauffer après leur journée en mer. Ils ne racontent pas de fabuleux voyages au bout du monde, après tout ils rentrent tous les soirs chez eux – en espérant que ça dure longtemps – mais Lou est fasciné, parce qu’il n’avait jamais vu la mer avant – et qu’il ne la connait pas.
Le soir Lou frappe à la porte de la chambre bleue, pas qu’il ait besoin, et se glisse dans les draps de Thomas. Lou couche avec Thomas, sans un mot et Thomas pense qu’il devrait lui apprendre à parler, parce que Lou ne dit rien, jamais.
Pour Thomas, Lou ressemble à un animal sauvage, ou à un petit chat – et ça ne tient pas seulement aux bruits que Lou fait lorsqu’ils couchent ensemble. Lou mendie les caresses quand on ne lui prête pas attention, et recule lorsque Thomas s’intéresse à lui.
Un jour, Lou s’enfuit de la maison, parce que Thomas en a trop voulu, alors Thomas se lance à sa recherche. Il n’a pas à aller bien loin, Lou ne connait pas grand monde, et lorsque Thomas pousse la porte du bar, Lou est là, assis à une table et les doigts serrés autour d’un chocolat. Thomas s’excuse, serre Lou contre lui, l’embrasse, et le prend par la main pour rentrer à la maison. Sur le chemin, Lou ne dit toujours rien. |