De simples bougies éclairaient la grande pièce. Laissant apparaitre quelques habitants ivres morts, allongés de tout leur long sur un comptoir crasseux au fond de la salle. Derrière ce comptoir se trouvait un homme d'assez forte carrure, regardant le comte et son majordome sans osciller un sourcil, frottant inlassablement une échope avec un tissus sale. Ciel ne put retenir une lègère grimace de dégout face à ces lieux, il plaça un mouchoir devant sa bouche en s'adressant de nouveau à la propriétaire, une femme assez imposante d'une chevelure blonde coiffée en deux nattes :
"Vous disez que vous aviez une chambre donc... ?
— Oui... Excusez nous d'avance notre auberge n'est pas vraiment appropriée pour des personnes de votre rang...
— Mmh... "
À cette remarque le comte détourna une nouvelle fois son regard vers un des alcooliques dont un ronflement s'émané. Sébastian regarda dans la même direction que son maitre avant de reprendre la discussion :
" Nous n'avons besoin que d'un toit pour la nuit, votre auberge sera des plus acceuillantes pour nous. Veuillez nous indiquer une de vos chambre je vous pris.
— O-O-Oui ! "
Sans un mot de plus, la femme dont les rondeurs généreuses dépassées légèrement de son t-shirt souillé, se retourna et indiqua l'endroit où ses convives allaient passer la nuit. C'était une chambre banale, sans grand intérêt. Les murs étaient de bois, de même pour le vieux sol poussiéreux.
" Si vous avez besoin de quoi que-ce soit faites le moi savoir !
— Nous n'y manquerons pas. Merci encore. Rajouta Sebastian en fermant la porte derrière la grosse dame "
Ciel avait gardé cette expression de dégout, passant un doigt sur le rebord d'une commode afin de constater une fois de plus le manque de ménage. Il tapa le lit avec sa canne, faisant voler la poussière dans la petite pièce, et s'assit sur son rebord en prenant soin de déplier une feuille dans sa poche.
" Qu'on finisse au plus vite cette mission ! Je refuse de croupir dans ce village misérable plus de trois jours !
— Je pourrais faire un peu de ménage dans votre chambre pour qu'elle vous soit un peu plus agréa-...
— Le but n'est pas de transformer cette auberge miteuse en un grand palace Sébastian ! Plus vite nous aurons fini, plus vite je retrouverais mon manoir ! Le coupa Ciel.
— Bien monsieur. "
Le majordome ne répondit plus, il se contenta de déposer les bagages de son maître dans la chambre. Il trouva une chambre pour le reste des domestiques et s'occupa lui même du souper de monsieur, sous le regard admiratif des cuisiniers de l'auberge qui n'avaient pour habitude que les soupes et autres bouillies d'aliments. Le soir venu, c'est lui même qui changé le comte, le préparant à partir dans les bras de Morphée. Avant de souhaiter la " bonne nuit " à son maître, le majordome s'avança vers les rideaux afin de les tirer :
" Sébastian ?
— Oui, monsieur ?
— Je vais avoir besoin de renseignement sur l'orphelinat de ce village. Diall Hill... Tenu par des nonnes. Les dernières disparitions mettent en jeu des enfants qui ont appartenus à cet établissement.
— Bien monsieur. Autre chose ?
— Non, tu peux disposer Sébastian.
— Bien monsieur. Termina le majordome en soufflant sur la bougie qu'il tenait en main " |