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au 31 Mai 21 :
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Irrépressible
Par Natalea
Star Wars  -  Romance/Drame  -  fr
4 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     2 Reviews    
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De l'ombre... (2)

Bonjour amis lecteurs, 

Vous pouvez considérer cette scène comme une suite du précédent diptyque ou comme un nouveau diptyque indépendant, les deux se valent. 

Bonne lecture ! 

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Je l’ai sentie m’appeler. Je ne sais pas exactement comment. Depuis StarKiller, c’est comme une nouvelle sensation qui se serait glissée sous ma peau. Une réaction aussi instinctive que la Force. Aussi viscérale…

J’ai senti sa peine, sa détresse, sa souffrance. J’ai eu envie d’y répondre. Une fois encore, je ne sais pas vraiment pourquoi. La première fois que la Force a uni nos deux esprits, elle s’est montrée très claire. Je suis un monstre. Et elle a raison, je suis un monstre. Je n’ai rien fait pour le cacher. J’ai tout fait pour le devenir. Tout fait…

Pourtant, je ressens ce besoin incompréhensible qu’elle me comprenne. Pourquoi ? Lorsque nos deux esprits se touchent comme ils le font en ce moment, pourquoi est-ce je ressens ce désir d’absolution, de pardon venant d’elle ? Dans ses grands yeux purs qui me dévisagent avec crainte… Pourquoi est-ce que je désire voir plus que mon propre reflet ?

Je lui ai parlé de mon adolescence. De cette nuit où tout a basculé. Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? Moi qui ne m’ouvre jamais de ces évènements à personne… Pourquoi lui ai-je tout confié ? Pourquoi, encore une fois, avais-je envie qu’elle comprenne… Qu’elle sache la vérité…

Rey est différente de tous les autres. Je l’ai su à la seconde où je l’ai touchée, pour la toute première fois, dans la forêt de Takodana. En elle, j’ai senti une force égale à la mienne. Est-ce pour cela qu’elle a pris une telle importance à mes yeux aujourd’hui ? Est-ce pour cela que je tente désespérément de maintenir ce lien étrange qui semble s’être noué entre nos deux esprits, voire même de le susciter ?

La nuit, je reste étendu dans mon lit, dans le noir, les yeux grands ouverts, à visualiser l’endroit où elle pourrait se trouver. A épeler son nom dans ma tête, sa voix, ses traits. Son expression lorsqu’elle m’a dit : « Tu es un monstre ». Je voudrais la voir à nouveau.

Et cette nuit, c’est arrivé. Ses émotions m’ont traversé comme si c’était les miennes. Elle était seule. Elle était triste. Je n’ai rien eu à décider : en un battement de cœur, je me trouvais auprès d’elle, dans l’atmosphère confinée d’une petite maison de pierres, devant un feu presque éteint.

Elle n’a pas eu l’air surprise de me voir. A cet instant, nous étions en telle communion elle et moi que je savais qu’elle désirait ma visite, autant que je désirais la sienne. Son regard a cherché le mien, perdu. Ses immenses iris lumineux criaient : « Aide-moi. Explique-moi ce que je viens de vivre ».

J’aurais pu profiter de son évidente faiblesse. L’espace d’une seconde, j’y ai pensé. Le côté obscur s’infiltre plus facilement dans les esprits déstabilisés. Mais… Quelque chose m’a retenu. Du bout des lèvres, je me suis vu lui demander ce qu’il s’était passé. Alors, elle m’a raconté. Sa descente dans les entrailles de la terre. Sa plongée en elle-même, au plus près du côté obscur, plus près qu’elle ne l’avait jamais été.

Je me suis senti frissonner en écoutant ses mots. L’expérience qu’elle a vécue me fascinait, comme seul le côté obscur a toujours su me fasciner. Je l’imaginais seule, descendue dans cette caverne humide, confrontée à ces vérités enfouies au fond de son cœur… L’excitation me saisissait, scandait ce rythme noir en moi : « Vas-y, approche. Touche le côté obscur. Accepte-le. Ne fais qu’un avec lui ». J’avais envie qu’elle me rejoigne, j’avais envie qu’elle goûte elle aussi à ce pouvoir qui m’a envahi depuis si longtemps, et qui domine ma vie aujourd’hui. Et pourtant…

Et pourtant, quelque chose en moi avait aussi peur pour elle. Une autre voix, cette voix terrible que je m’efforce de fuir depuis des années, sans y parvenir, lui criait de s’enfuir : « N’y va pas, Rey ! Ne le touche pas ! Ne commet pas la même erreur que moi ! Tu es encore libre, tu es forte, tu es pure, je t’en supplie, ne le laisse pas te corrompre ! Ne le laisse pas te détruire comme je me suis moi-même détruit… »

Ces pensées, je ne les assume pas. Mais ce sont les miennes. Tandis que je regarde Rey agenouillée devant le feu sous cette tente, glacée, trempée, encore frissonnante, je ne vois que les failles et la fragilité qui menacent de l’emporter en un seul instant. Je perçois les forces noires qui s’agitent en moi, et qui voudraient la posséder. Comme il serait facile à cet instant de la posséder, de l’envahir et de disposer d’elle pour en faire mon élève, mon égale, une nouvelle disciple pour le Leader Suprême…

Mais je ne peux m’y résoudre. J’en suis tout simplement incapable. Je la regarde, et je ne vois qu’une jeune fille terrifiée, seule dans la nuit noire. J’ai été cet enfant terrifié, moi aussi. J’étais vulnérable, je cherchais de l’aide, et on m’a trahi, de la pire des façons, à l’instant où j’étais le plus faible. Je ne peux pas faire ça à Rey. Elle est venue à moi, son ennemi, dans un instant de souffrance et de détresse absolue. Alors même que je suis son adversaire, c’est vers moi que son esprit s’est tourné, spontanément, lorsqu’elle a eu besoin d’aide. Tout comme mon esprit reste constamment tourné vers le sien…

Comment pourrais-je la trahir de la sorte ? Comment pourrais-je lui infliger ce que Skywalker m’a fait ? Et puis…

Rey est parfaite, ainsi. Dans toute son innocence, elle incarne douloureusement pour moi tout ce que j’ai été autrefois. Tout ce que j’aurais pu être. Et tout ce que je ne serai jamais plus aujourd’hui. Auprès d’elle, je me sens sale. Je suis le parricide, l’héritier indigne d’une lignée prestigieuse, celui qui s’est compromis, souillé. Rey a raison, je suis un monstre, et même si je le revendique à la face du monde, au fond de moi, j’en souffre. Je ne supporterai pas d’engendrer un autre monstre comme moi. Je ne supporterai pas de profaner Rey de cette façon. De détruire tout ce qu’il y a de beau en elle, tout ce que j’aime en elle…

- Je ne me suis jamais sentie aussi seule de toute ma vie, murmure-t-elle enfin, des larmes dégoulinant sur ses joues rosies.

- Tu n’es pas seule, je réponds alors.

Je n’ai pas eu besoin de réfléchir. C’est une évidence qui s’impose à moi naturellement : elle n’est pas seule. Pour le meilleur et pour le pire, je suis avec elle. Même si cela doit signifier que nous devrons nous affronter jusqu’à la fin des temps, je serai toujours avec elle.

- Tu n’es pas seul non plus, me répond-elle.

Ses mots me transpercent. Face à ma répartie qui semblait si naturelle, la sienne me bouleverse. « Tu n’es pas seul non plus ». Je ne suis pas seul. Depuis combien de temps est-ce que je me sens seul, pourtant ? Depuis combien de temps ai-je la sensation de me débattre au milieu de cette longue nuit, de ces ténèbres infinies, poussière parmi les poussières ? Pourtant, elle a raison. Avec elle aujourd’hui, peut-être pour la première fois de ma vie, je ne me sens plus seul.

Une connexion se crée à cet instant. Quelque chose qui n’existait pas auparavant. C’est plus intense, plus fort, plus inexprimable que tout ce qui nous a jamais liés. Irrépressible.

Elle tend sa main vers moi, et je fais de même. Doucement, avec une lenteur qui confine à la torture, nos peaux se rapprochent. Je peux sentir la chaleur du feu sur mes doigts. Le reflet de la flamme dessine des ombres sur les empreintes de Rey. Alors, enfin, je la touche. Nous nous unissons par la Force, dans un geste simple et éphémère, d’une beauté primitive qui me fait presque mal.

Nous ne pouvons pas nous contrôler, ni elle ni moi. Nous sommes attirés l’un vers l’autre comme deux aimants que l’univers entier sépare. Peu importe l’univers. Nous sommes faits l’un pour l’autre. Ses ténèbres répondent à ma lumière, et vis-versa. Nous sommes la composante respective qui nous manque, l’équilibre apporté au sein du chaos qui compose nos mondes.

Je suis là, avec Rey, de toutes les fibres de mon être, et je la perçois plus clairement que si mon corps se trouvait véritablement avec elle, dans cette petite maison de pierres nues.

Rapidement, ses doigts frôlent ma paume, l’enlacent. Nous nous tenons la main, mais nous voulons plus. Une petite part de moi a toujours conscience de l’environnement véritable dans lequel je me trouve : cette chambre lugubre et impersonnelle à bord du vaisseau de Snoke, mais je perçois toutes les sensations de la cabane tout aussi clairement. La main de Rey est chaude dans la mienne. Si vivante…

D’une seconde à l’autre, je n’y tiens plus. Je porte mon autre main à son visage, écrase ses larmes que je ne supporte plus de voir. Son regard fouille le mien, éperdu, heureux et désemparé à la fois. Elle a peur. Mais pas de moi. Elle me fait confiance. Elle aussi veut chercher en moi ce réconfort dont nous manquons cruellement.

Je ne sais pas lequel des deux s’approche en premier de l’autre. Mais d’une seule étreinte, nos lèvres s’unissent. Son baiser est doux contre mes lèvres, chaud et humide, plus intime que tout ce que j’ai jamais connu. Il fait naître en moi une excitation instantanée que je lui communique : ma langue vient chercher la sienne, s’y enroule, joue avec elle.

Nous sommes pressés, tremblants de l’émotion de ce qui nous arrive, mais je ne veux pas lui faire de mal. Le feu craque auprès de nous dans la tranquillité du soir. Je savoure l’espace d’un instant le plaisir simple de nos baisers, chaque séparation et chaque retrouvaille faisant naitre des frissons d’électricité au bas de mon ventre. Je caresse les cheveux de Rey, je découvre leur odeur et la texture douce de ses joues. Elle aussi s’abandonne totalement à mes baisers. Lorsque je quitte ses lèvres, elle incline la tête en arrière pour que je lui embrasse le cou, les épaules, la naissance de ses seins.

Ses vêtements glissent d’eux-mêmes sur sa peau. Ils portent encore le goût du sel et de l’océan. Sans crainte, elle se plaque à mon corps nu. Je ne me rappelle pas m’être déshabillé. Mais cela n’a aucune importance : nos vêtements forment un tapis chaud sur lequel nos corps roulent, animés par la chaleur des flammes.

J’ai envie de l’embrasser partout. Ses mains s’enfouissent dans mes cheveux lorsque je goûte au trésor caché qui repose au creux de ses cuisses. La Force me transmet ses émotions avec la même acuité que mes sens : une passion apaisée, totale, et un désir de se noyer en moi jusqu’à ce que nous ne fassions plus qu’un.

Elle n’a plus peur. Elle n’est plus seule. Et moi non plus. J’attise son plaisir du bout de ma langue, je frissonne à chacune de ses respirations, à chaque soupir.

- Viens, me dit-elle finalement, les yeux habités par les braises.

Alors, je m’allonge de nouveau sur elle pour l’embrasser. Elle s’ouvre sans résistance sous mon poids, et je la pénètre.

Tout semble si simple. Si parfait. Pour la première fois de ma vie, je me sens parfaitement à ma place : dans l’intimité de cette maison de pierres, les bras de Rey passés autour de mon cou, ses mains dans mes cheveux, ses seins contre ma poitrine, et moi en elle.

Nous ondulons à l’unisson, d’un seul être, d’un seul corps. Je l’embrasse, et elle me regarde tandis que je la prends. Il n’y a pas d’avenir au-delà de cet instant. Pas d’inquiétude, pas de guerre.

Seulement cette compréhension mutuelle à laquelle nous touchons enfin.

Le plaisir me dévaste, il la ravage elle aussi, je le sens. Ses soupirs se font plus pressants, ses hanches se jettent à la rencontre de mes assauts, cherchant quelque chose toujours plus loin, toujours plus profond.

Je me retiens jusqu’à ce que je la sente jouir. Son corps se resserre autour de moi, et ses baisers se font tendres tandis qu’elle ferme les yeux, délivrée. Alors seulement, je me permets de venir à mon tour. Je me déverse en elle avec un abandon délicieux. Une catharsis qui me laisse éreinté, comblé et en sueur, le souffle haletant au creux de son cou.

Je m’installe auprès de Rey tandis qu’elle se tourne vers moi pour me regarder. Un long moment, nous ne disons rien. Nous restons plongés dans la contemplation l’un de l’autre. Je pourrais rester là à la dévisager pour l’éternité.

Mais forcément, le monde finit par se rappeler à nous. Rey frissonne devant le feu vieillissant. Alors, tout en la couvrant de baisers, je l’encourage à se rhabiller. Nous nous retrouvons face à face dans cette maison de pierres où tout vient de changer. Il n’y a pas de mot pour décrire ce qui nous unit désormais. Seulement ce geste : son doigt tendu vers le mien, nos peaux qui se touchent à nouveau…

Jusqu’à ce que Luke Skywalker entre en scène. Le calme de la maison de pierres vole en éclats. Ma connexion avec Rey se brise instantanément, et me voilà qui me retrouve seul dans l’obscurité aseptisée de ma chambre, mon doigt stupidement tendu vers une promesse à jamais perdue.

Mais ce n’est pas grave. Parce que le souvenir demeure, pour elle et pour moi. Et parce que nous savons désormais, que la Force est avec nous.  

 

 

 
 
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