Bonjour amis lecteurs =)
C’est la première fois que je me risque à une fanfic Star Wars, aussi je crains vos retours ^^. Je voulais juste avertir avant de commencer qu’évidemment, ça va spoiler à mort, puisque je reprends l’intégralité d’une scène de Star Wars VII, dialogues compris (sauf la fin). Donc voilà, mieux vaut avoir vu le film, vous êtes prévenus.
Aussi, je crois qu’il faut que je précise qu’au stade où en sont les films, on ignore encore quel est le lignage de Rey (et je ne suis pas là pour déchainer les passions à ce sujet ^^). La suite nous apprendra peut-être qu’elle a un lien de parenté avec Kylo Ren, auquel cas, cette fiction deviendra incestueuse ^^. Il est évident que dans cette fanfic, à mes yeux, ils ne sont pas parents. Je vous livre simplement une vision personnelle d’une scène que j’ai beaucoup appréciée (parce qu’on aime tous les bad boys ^^).
Voilà voilà, bonne lecture, et j’espère ne pas vous donner envie de me trucider x)
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Je suis seul dans la pièce obscure. Je suis seul. Je contemple le masque. Ses orbites vides me dévisagent, comme s’il pouvait lire en moi. Lire le vide en moi.
C’est faux, je ne suis pas vide. Reprends-toi, reprends-toi, reprends-toi…
Je La sens. Elle s’agite comme un animal en furie tout au fond de mes entrailles, un rayon incandescent qui me transperce, griffe, laboure, vibre au rythme terrifiant d’un univers sur le point de naître, d’un Soleil en ébullition, d’une singularité refoulée à son maximum, mordant, écrasant, détruisant tout, pour exploser hors de ma poitrine, faire bouillir mes veines, éclater mon cœur, me posséder.
La Force.
Elle est là tout autour de moi, Elle imprègne l’atmosphère tel un fluide. Elle se concentre contre tous les pores de ma peau et fait pression, aussi bien pour entrer que pour sortir. Je La sens, à chaque seconde de chaque minute de chaque heure, me traverser, faire de moi Son réceptacle, ne plus me quitter…
Elle me remplit. Je ne suis pas vide. Je devrais l’être…
Elle se contracte à nouveau en moi, cette terreur sourde… Non, je n’ai pas peur. Je n’ai pas peur. Mais je n’enlèverai pas mon masque. Laisser ces orbites vides me contempler, moi… Je ne suis plus rien. Je ne suis que le masque. C’est mieux ainsi.
Pourquoi ai-je la sensation de me tenir au bord d’un immense précipice… ?
Non, le masque. Regarde-le masque. Ce n’est pas qu’un masque, c’est lui. Sois à la hauteur. Tu n’as pas peur. Tu ne perdras pas le contrôle. La Force est puissante en toi, mais tu ne perdras pas le contrôle.
Je dois finir ce qu’il a commencé…
Des mondes basculent en moi… Je le sens ! Je le sens ! Je ne peux pas basculer, je ne peux pas être faible ! Il ne peut y avoir de lumière pour ce qui vit en moi… Toute cette rage… Puise dedans. Tu as peur ? Sers t’en. Mais qui que soit cette fille, tu vas l’interroger et ce dès maintenant.
Je quitte la pièce. Traverse le vaisseau. Ne réponds pas à ceux qui me saluent. La peur est palpable entre ces murs : la peur que j’inspire, la peur qui m’inspire… Et la fille. La Force se resserre autour d’elle comme une chrysalide immonde. Un moucheron pris dans l’ambre. J’ai senti en sa présence un poids que je ne m’explique pas, un centre de gravité qui attire tous ces flux autour d’elle, les retient, les catalyse. La Force la soutient avec autant de puissance qu’Elle emploie à me torturer. Non, ne pense pas ainsi… La souffrance est nécessaire.
Je m’arrête un instant devant la porte de la cellule, commande l’ouverture avant de pouvoir hésiter. La fille est ici depuis deux heures. Inconsciente.
Je chasse les gardes et m’approche pour la contempler. Alors c’est elle… Oui, c’est elle… Elle parait si jeune. Si fragile. Vulnérable. Pourquoi est-ce que je ressens une telle menace ?
Arrête de te questionner. Questionne-la elle. Réveille-la. Interroge-la. Torture-la si nécessaire, puis prends ce que tu veux. Ce dont tu as besoin. Ce dont tu rêves, depuis des années…
Luke Skywalker…
Je m’approche, les doigts tendus, à la frontière de sa conscience…
Il est là. Le centre de gravité, le poids. Je le ressens encore. Il m’attire, il m’entraîne vers le précipice, vers ce puits de lumière, au secours…
Assez. Je veux lui parler. Mais pourquoi suis-je incapable de la toucher… ?
Je reste crucifié sur la pointe de l’indécision. Je m’agenouille. Le temps finira par me délivrer. Le temps me prendra le choix que je suis incapable de faire. Car elle finira bien par se réveiller.
Elle s’agite, la Force ondule autour d’elle telle une onde de choc, un bain de photons qui m’inonde, m’aveugle brusquement, mais je reste immobile. La conscience anime ce magnétisme palpable que je sens autour d’elle… Elle ouvre les yeux. Elle me voit.
- Où suis-je ? articule-t-elle, et la peur brille dans son regard.
Mais elle me fixe. Elle attend une réponse. Sa peur n’a pas d’emprise sur elle.
- Tu es mon invitée, je lui réponds.
Les mots s’écoulent de moi avant même que je les ais formés. J’entends à peine le son de ma voix. Le cours de mes pensées semble soudain m’être volé, aspiré par elle, comme tout le reste, pour révéler cette réserve qui ne m’est pas familière, cette façade chancelante qui dissimule mal ma fascination…
- Où sont les autres ? demande-t-elle.
- Tu veux dire les assassins, les traitres et les voleurs que tu appelles tes amis ? Tu seras soulagée d’apprendre que je n’en sais rien.
Pourquoi perdre du temps ainsi ? Pourquoi cette insinuation envers la crainte que je lui inspire, comme si je légitimais cette crainte, comme si j’admettais être dans l’erreur… Reprends-toi. Arrête de parler. C’est à elle de parler.
- Tu veux toujours me tuer…, je murmure.
C’est censé être une affirmation. Alors pourquoi est-ce que je devine une interrogation dans ma voix ? Pourquoi cette résignation, ce cynisme, presque cette… tristesse… ? Non, je ne suis pas triste. Kylo Ren ne ressent ni résignation, ni défaitisme, ni tristesse. Reprends-toi. Seuls les faibles parlent comme ça. Tu as une tâche à poursuivre, un devoir à accomplir. Tu es Kylo Ren, Maître des Chevaliers de Ren, et tu es l’héritier de Dark Vador. Tu ne peux pas te permettre d’être faible… Pas avec ce qui coule dans tes veines…
Mais soudain, la fille contre :
- C’est ce qui arrive lorsque l’on est pourchassé par une créature masquée, crache-t-elle.
Je la regarde fixement. C’est presque comme si elle m’avait frappé. Elle me provoque, elle me défie, comme personne n’avait jamais osé le faire depuis…
Frappe-la.
Non.
Punis-la, cette sale pilleuse d’épaves ! Elle n’est rien ! Fais-toi craindre ! TU ES KYLO REN !
Justement. Je me relève, je retire mon masque.
Qu’elle contemple son ennemi droit dans les yeux.
Eh bien, qu’a-t-elle à dire ? Plus rien ? Qui croit-elle regarder, au juste ?
Qui suis-je… ?
Je m’avance jusqu’à elle, écrase le masque dans la poussière. Il semble peser si lourd entre mes doigts… Je m’approche, je sens son souffle sur ma peau, ses yeux braqués dans les miens, écarquillés, terrifiés. Une terreur qu’elle agglomère contre moi, pour mieux me combattre…
- Parle-moi du droïde, j’ordonne, impassible.
Elle me débite à toute vitesse un charabia mécanique, sans me regarder.
- Nous savons que la carte du robot est incomplète, je la coupe avant même de savoir si elle se fout de moi. Nous avons reconstitué le reste grâce aux archives de l’Empire, mais le fragment… Tu as convaincu le droïde de te le montrer, à toi. Toi… Une pilleuse d’épaves…
Mais elle n’est pas qu’une pilleuse d’épaves… La rabaisser ne me permettra pas de l’ignorer. Je suis à côté d’elle et je tremble à sa seule présence :
- Tu sais que je peux prendre tout ce que je veux…, je lui murmure.
Je tends la main, presque malgré moi, déchiré par l’attraction irrésistible que je ressens pour ce qui se cache derrière ces yeux sombres, cette vulnérabilité changée en force, faite chair, juste devant moi. Le monstre vorace qui m’habite se déverse sur la barrière de son esprit, la laboure, la taille, alors que je ne peux refreiner la curiosité sincère en moi, le trouble que ces émotions m’inspirent, juste au bord du basculement qui me terrifie… J’ai le sentiment que si je touche cette fille, elle me réduira en cendres. Et pourtant je continue d’avancer…
Les battements de mon cœur s’accélère tandis qu’elle cède, tandis que la Force nous relie elle et moi, là en cet instant où nos esprits se connectent, s’affrontent, se rencontrent, ne font plus qu’un… Tel un assoiffé remontant à la source, je meurs de m’abreuver de ce qu’elle a en elle, de m’abreuver d’elle, même si j’y devine le pire des poisons…
Je touche à quelque chose : sa solitude, sa détresse, sa peur, toutes ces failles qui sculptent le relief de son âme aux mille facettes, sillonnée de crevasses, de cicatrices, de rides, je m’engouffre dans toutes et je prends tout, je la possède :
- Tu es si seule…, je murmure.
Elle tremble sous mes mots. Elle se débat, aussi physiquement qu’à mains nues. Je peux sentir les contours de sa terreur et de sa rage alors qu’elle lutte.
- Si effrayée de partir.
Mes paroles trouvent soudain un propre écho en moi. Je le refoule, le plus loin possible. Elle est ma proie, je suis le vide. On ne saurait trouver deux êtres plus dissemblables.
- La nuit, quand tu désespères de t’endormir, je continue, tu imagines un océan. Je le vois.
C’est vrai, la vision envahit mon esprit, claire, nette, totalement sans défense.
- Je vois l’île…, j’articule. Et Han Solo.
Son visage me remplit tout à coup, obture tout, et je laisse ma haine toucher à toute la puissance qui rugit en moi pour maintenir mon influence. Mais je ne peux contenir ces mots :
- Tu le vois comme le père que tu n’as jamais eu. Il t’aurait déçue.
L’amertume, encore…
- Sors de ma tête ! articule-t-elle en tremblant de tout son corps.
Un bref instant, j’obtempère. Je lui accorde un répit illusoire.
Pourquoi es-tu si doux ?! Depuis quand est-ce ta manière de faire ? Depuis quand susurres-tu à l’oreille de tes ennemis ?
Elle est différente. Il ne servirait à rien de forcer ses défenses. Il faut se glisser sous ses défenses.
FORCE SES DEFENSES !
J’inspire à fond. Je suis en sueur. Mon masque glisse sur mon visage, pourquoi suis-je incapable de le retenir ? Pourquoi suis-je incapable d’attaquer cette fille ? Est-ce que j’ai peur ? Est-ce que…
- Je sais que tu as vu la carte, je gronde presque, reprenant l’avantage sur ces tourments futiles. Et maintenant, tu me la donnes.
Ça y est. Je sens la Force autour de nous. Je sens l’esprit de la fille. Son visage se contracte et se tend vers moi dans son effort. Je sens la créature monstrueuse et folle bondir hors de moi pour réduire en lambeaux toutes défenses, briser sa volonté, l’anéantir, la détruire…
Mon esprit se heurte au sien avec le fracas d’une lame sur un esquif, l’englobe, le cerne tel un animal pris au piège, et fait pression, encore, et encore, et encore, jusqu’à ce que la résistance diminue, jusqu’à ce que la frontière éclate comme un fruit trop mûr.
- N’aie pas peur, je murmure tout en me donnant confiance. Je le sens aussi.
- Je ne te donne rien du tout ! articule-t-elle.
Je recule, détestant la douceur dans mon assurance :
- On verra, je déclare.
Et je me jette dans ce combat avec toute la peur que cette fille m’inspire, la frustration, la curiosité, la rage, la fascination, et la colère qui grandit en moi à l’idée de toutes ces passions qu’elle réveille, qu’elle déchaine, à cause de cet humain oublié qu’elle suscite en moi et qui me trahit de l’intérieur.
Je dois la détruire. Je le dois, je le dois, je le dois, autrement, elle aura trouvé la lumière en moi, j’aurais échoué, j’aurais failli…
Mais voilà qu’elle me résiste. Je le sens : la Force autour d’elle se durcit comme de la pierre, consolide ses défenses, camisole son esprit, et la source de ma haine s’épuise tandis que je fais face à cette forteresse imprenable…
L’assiégé devient l’assiégeur, NON ! Elle se retourne contre moi !
C’est à mon tour de la sentir : une vague impitoyable qui se tend vers moi, concrète, palpable, qui vient à me rencontre pour s’écraser contre mon attaque, l’épouser, la combattre. Son esprit contre le mien, je perçois l’énergie titanesque qui ne demande qu’à être libérée, la Force qui se scinde en deux selon notre volonté, qui se déforme, se tort, jouet de notre fantaisie. La fille résiste à ma poigne et s’agrippe comme au corps-à-corps : elle s’est collée à moi à présent et ne me lâche plus, je ressens toute sa détermination, toute sa hargne, et je ne peux plus avancer. Quelque chose en moi s’infiltre, la laisse progresser, désire même la laisser faire…
Non, il ne faut pas !
Elle me pénètre, placide, calme, froide, imperturbable, comme le destin lui-même mis en marche, et que rien ne peut arrêter, inéluctable. Mes défenses se flétrissent à son contact : je la sens comme je n’ai jamais ressenti personne, et elle me perce à jour avec une fascination égale à la mienne, une attraction pure qui me cloue sur place, m’écartèle, me fait hurler de douleur sans qu’un seul cri ne franchisse mes lèvres. C’est un viol, une agonie, un attouchement dans ce que j’ai de plus intime et de plus profond, le contact d’une autre tel que je ne l’ai jamais ressenti. Elle me fait basculer de l’autre côté de la barrière…
Elle me pulvérise tout à coup et tout s’effondre : NON ! elle a vu clair en moi, elle me voit, elle me voit ! Je suis nu et sans défense et seul, et son esprit se fond dans le mien, le possède, s’en empare, plus profondément que tout ce qu’un contact physique pourrait jamais permettre, plus loin que la chair. Sa lumière repousse les limites de ma damnation, les aiguise, les souligne. Je ne suis plus qu’un métal rongé à l’acide. Eperdu, je cesse un instant d’être moi, et elle cesse un instant d’être elle, nous devenons autre chose : nous devenons nous. Je ne sais plus où commence mon esprit et où s’arrête le sien. Nous ne faisons plus qu’un : une fusion des cœurs, des corps et des sens, une union qui me terrasse et que je n’ai pourtant pas la force de repousser, pour rien au monde. Elle est ferme, mais douce, dans son agression. Elle ne détruit pas ce qu’elle effleure en moi. Elle l’embrasse.
Elle me regarde soudain et ses yeux m’atteignent, me glacent le sang :
- Toi, tu as peur, accuse-t-elle. Peur de ne jamais être aussi fort que Dark Vador !
J’accuse le coup. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas vrai. Ce n’est qu’une novice, comment a-t-elle pu…
Non, une telle faiblesse ne peut pas exister en moi ! Elle ment !
Elle l’a vue. Elle l’a sentie. Et moi aussi.
Ma poitrine me brûle là où palpitent mes brisures. La fille me dévisage, mais je ne trouve rien à lui répondre : elle m’a ôté toutes mes illusions, tous mes mots, tous mes masques. Je saigne de terreur, de rage, et il y a trop de douleur en moi pour que je puisse l’exprimer.
Elle sait qu’elle a gagné, elle commence à la réaliser elle aussi, elle se retire : NON ! Ne pars pas, ne me laisse pas, pitié ! Reste avec moi ! Ne me laisse pas seul ! Seul avec ce que je suis, seul avec cette chose, seul avec cette folie qui me tue, qui exsude, qui me dévore jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de moi ! Rey ! Rey…
Je veux t’embrasser et te tuer. Je te hais. Je t’aime…
Avant même de réaliser ce conflit en moi, je me laisse entraîner et soudain, mes lèvres sont scellées aux siennes. Nos visages ne font plus qu’un après l’épreuve des âmes, et je l’embrasse et je la dévore et je l’aspire pour récupérer cette partie de moi qu’elle m’a prise, cette vérité qu’elle m’a révélée, amputée, je veux la reprendre, mais il est trop tard.
Elle s’est figée, et pourtant, elle ne me repousse pas : ses lèvres s’entrouvrent, et alors, je la prends à mon tour, je la vole, je pars à la recherche d’un fragment d’intense pour combler mes failles, cet abyme béant qu’elle a créé en moi. Je l’embrasse comme si je devais en mourir, comme si elle était mon seul antidote dans cette galaxie, ma seule source d’air, et sa bouche s’offre à mon baiser dans une acceptation totale.
Mon sang bout littéralement dans mes veines. Je ne sais plus si je pleurs, si j’enrage ou si je souffre : je ne ressens que cette frénésie incontrôlable, un désir plus grand que ma colère toute entière, plus grand que mon pouvoir…
Mes mains gantées courent sur elle, souffrant de ne pas pouvoir la toucher, mais ce n’est pas grave : rien ne pourra égaler l’intimité forcée que nous avons partagée…
Sans quitter ses lèvres une seconde, sans la détacher, je défais le vêtement qui recouvre ses jambes. J’ouvre les yeux, et les siens me contemplent, perdus, ébahis, ardents, comme les miens. Je la caresse, mais c’est moi qui tremble, dépassé par un raz-de-marée brûlant. Je le ressens toujours : cet esprit qui s’est uni au mien, ce centre de gravité qui me captive, me donne envie d’y plonger, de m’y perdre…
Je la pénètre et noue mes mains aux siennes, mon regard au sien, lorsqu’enfin, à nouveau, nous ne formons plus qu’un, sur tous les plans qu’une existence peut offrir, plus loin que la vie. Quelque part entre la crainte d’exister et l’amour d’exister. Entre le côté obscur et la lumière.
Rey s’est fondue en moi et je me fonds en elle, presque religieusement, comme une symbiose, un unisson, et le plaisir qu’elle me donne lui est rendu selon la forme la plus parfaite d’équilibre en cet univers : deux égaux, deux reliefs qui seuls peuvent se compléter l’un l’autre, s’harmoniser, pour que tout se mêle et coexiste, enfin…
Je gémis tout contre sa peau, dans son odeur sucrée, tandis que sa respiration poursuit la mienne, son cœur battant contre le mien, allant toujours plus loin pour franchir cette barrière de l’autre que, pendant un bref instant, nous avions abolie. Elle se crispe contre moi, la Force autour de nous s’affole, nous relie, nous asservit l’un à l’autre jusqu’à la fin des temps.
Je ne serai jamais libéré d’elle. Je le sais et elle aussi. L’un et l’autre, nous en mourrions.
Je jouis dans un moment de transcendance pure, en même temps qu’elle, au paroxysme de la passion, des souffrances et des contradictions, amoureux d’elle et de ce qu’elle a à offrir, terrifié, honteux, fou de rage.
L’orage gronde en moi. Je me déchire à nouveau, je tombe en morceaux : Rey n’est plus en moi et je ne suis plus en Rey, il fait froid tout à coup, et le monde est noir. Mes battements de cœur me renvoient l’écho de ma propre solitude, confiné dans cette enveloppe de chair et de sang. Je ne suis pas Rey et je ne le serai jamais. Tout comme elle ne sera jamais mienne. Kylo Ren m’attend, et avec lui, le monstre de pouvoir qui l’habite.
Je recule tandis qu’elle me dévisage, comme si elle comprenait, comme si elle se vidait elle aussi de sa substance.
Je ne supporte plus de la regarder. Je remets mon masque et je sors, sans même la rhabiller. L’interrogatoire est fini. |