Chapitre 11
Bal de Noël et Nouvel An
Décembre, Poudlard, Salle commune des Serpentards
- Pansy, je ne comprends vraiment pas pourquoi tu veux aller chez ce crâneur de Potter pour le Nouvel An !
Pansy fronça les sourcils. Draco était resté bloqué sur cette histoire de Nouvel An. Elle avait une franche envie de lui faire bouffer des crottes de sombral. Elle était à deux doigts de... Non. Une Serpentard sait se contenir. Une Serpentard reste digne. Et puis Draco avait eu accident. Draco était fragile. Draco était... Draco était surtout imbuvable !
Elle se tourna vers son meilleur ami, inspira un grand coup et parla lentement :
- Parce qu'on ne peut pas aller chez Blaise cette année, vu le bazar qu'on a mis il y a deux ans, parce qu'on ne va pas aller chez toi vu que... hé... bien... les gens ont peur de ta maison, parce qu'on ne peut pas aller chez Théo parce que ça le déprime de rentrer chez lui pour les fêtes, parce qu'apparemment il y autre beaucoup de whisky pur feu et que j'ai envie de m'amuser !
- Mais Pansy, on ne va pas passer le Nouvel An avec des Gryffondors...
- Tout Poudlard est invité, Draco. Il y aura autant de Gryffondors que d'autres gens. Et ça me ferait vraiment du bien de voir du monde. Tu n'es pas sans savoir que je vais passer les vacances de Noël cloîtrée chez moi...
- Pourquoi on n'irait pas chez d'autres septièmes années ? On n'est pas obligés de le fêter obligatoirement chez un Serpentard, mais au moins un Serdaigle ! Les Serdaigles sont des gens fréquentables, pas comme les Gryffondors...
- Il n'y a pas d'autre soirée ailleurs.
- Pourquoi on ne transplanerait pas quelque part ? Londres, Berlin, Amsterdam, tout ce que tu veux ! Je paye ma tournée !
Draco devait être vraiment désespéré. Il parlait beaucoup plus fort que d'habitude. Mais Pansy avait prit sa décision, et Théo, Grégory et Blaise étaient d'accord avec elle.
- Ecoute, fit-elle gentiment, les potes de Potter sont sexy, Potter est sexy...
Son meilleur ami la fixa, les yeux ronds.
- Potter sexy ? Ma pauvre Pansy, tu as des problèmes d'argent ? Tu veux que je te paye l'ophtalmologue ?
- ... Alors après quelques verres j'aurais oublié que les Gryffondors sont cons comme leurs pieds et chiants comme la pluie et j'ai envie de mieux connaître Neville Londubat, si tu vois ce que je veux dire !
- Neville Londubat ? Neville Londubat ? Blaise, sois gentil, commande nous des crins de licorne de première qualité, parce que si je dois assister à ce massacre, je veux être défoncé au delà de l'imaginable.
o
Journal d'un Gryffondor, matin du bal de Noël
J'ai bien vu que certains essayaient de ruiner mon plan. Une potion de souvenir, n'importe quoi... Quand Zabini était de garde, j'ai juste attendu qu'il s'endorme et j'ai glissé un petit peu de crottes de veracrasse dans la mixture, ça n'a pas d'odeur et ça ne change pas la couleur ni la texture de la potion. Et si ce n'est pas mélangé immédiatement, ça transforme la potion de souvenir en une autre potion... Ils verront bien ce soir, hahaha !
Jour du bal de Noël, salle sur demande, 18 h 30
- Bon... J'espère que ça va marcher, dit Théo, perplexe.
- Mais oui, ça va marcher ! Répliqua Blaise, éternel optimiste. Loufoc... Luna, tu t'occupes de mettre cette fiole dans le verre de Potter, et nous on s'occupe de Draco, d'accord ? Rendez vous en fin de soirée ici pour un rapport !
Bal de Noël, 21 h 30
- Théo, je vais te tuer !
- Je n'y peux rien si la potion n'a pas tourné comme nous le souhaitions ! J'ai fais tout ce qu'il y avait écrit dans le livre ! Quelqu'un a dû verser quelque chose dedans lorsque je n'étais pas de garde !
- Une potion de déprime ! On leur a filé une potion de déprime ! Marmonnait Blaise en s'arrachant les cheveux.
- C'est pas si terrible... Intervint Luna.
- C'est pas si terrible ? Draco m'a parlé de la disparition de son ours en peluche lorsqu'il avait sept ans pendant 45 minutes !
ooooo
Bal de Noël, 22 heures 30, Toilettes de Mimi geignarde
Et voilà, il était de retour dans les toilettes du deuxième étage. Mimi n'était pas là, heureusement : elle était partie espionner des septièmes années qui batifolaient dans la salle de bain des préfets.
Il s'appuya contre le lavabo et fixa son tatouage d'un air mauvais. Son père lui manquait. Il devait mourir de froid dans cette prison, tout seul, sans sa mère, sans lui...
Les larmes commencèrent à monter... Non. Un Malfoy ne pleure pas.
Son cœur se serra. Il se sentait si seul. Il avait été tellement en colère, ces dernières semaines... maintenant, la colère l'avait quitté, il se sentait juste seul.
- Désolé.
Il se tourna vivement et jeta un regard noir à l'intrus. Il ouvrit la bouche pour lancer une insulte bien salée à l'importun quand les yeux plein de larmes de Potter croisèrent les siens.
- Ben qu'est-ce qu'il t'arrive, Potter ? Tu pleures ? Tu t'es rendu compte que Weasley Femelle a les dents jaunes ?
- Désolé... Répéta le Survivant en baissant la tête. Je ne voulais pas te surprendre ici... une fois de plus.
- C'est pas grave, marmonna Draco, sous l'influence de la potion et de l'alcool mélangé. Et je ne faisais rien. Je me rinçais le visage. Il fait chaud en bas.
Il se regardèrent pendant quelques secondes.
- Merci de m'avoir sauvé de ce cognard, dit timidement le brun en essuyant ses larmes.
- J'm'en souviens pas. Pour te dire la vérité, si c'était à refaire, j'le referais pas. J'sais pas du tout pourquoi j'ai fais ça, répondit Draco en remontant un coin de sa bouche en signe d'incompréhension
Harry haussa les épaules. Regarder Malfoy être triste le rendait également triste. Déjà qu'il se sentait déprimé depuis qu'il avait trinqué avec Ron et Luna. Il pensait aux petits bébés chats abandonnés dans la rue. C'était tellement triste.
- Je suis triste. Je suis triste depuis mon réveil, mais ce soir, je suis plus triste que jamais, enchaîna Harry en regardant derrière Draco comme s'il parlait au robinet.
- Pareil. Enfin... depuis mon réveil, je suis plutôt énervé. Mais ce soir... Je suis vraiment déprimé.
Harry leva les yeux et lui jeta un regard gentil.
- Peut-être que Weaslaide femelle s'est emparée de mes émotions, ajouta Draco, faussement pensif.
Bourré, certes. Déprimé, certes. Drogué à cause d'une potion qui avait mal tourné, certes. Mais un Malfoy, toujours.
Putain de connard de Malfoy.
- Ne parle pas de Ginny comme ça ! S'exclama Harry.
- C'est pas ma faute si quand je la regarde, j'ai envie de me suicider ! Se défendit le blond.
Les Gryffondors sont courageux, c'est bien connu. Assez courageux pour se jeter sur un Serpentard d'1 m 80 sans s'embarrasser de détails comme l'usage d'une baguette magique, par exemple.
- Ce n'est pas sa faute ! S'écria le brun en chutant lourdement sur le corps de Draco.
Boum.
Ce bruit ressemble aux arbres que l'on abat chaque année, songea Harry. Il retint ses larmes. Ça aussi, c'était super triste.
- Oh ça je sais, Potter, ricana le Serpentard en réprimant une grimace de douleur. C'est pas sa faute... C'est de la tienne.
- Ne dis pas ça !
Le Gryffondor était à présent rouge de rage et ses deux mains agrippèrent les poignets de Malfoy, le maintenant au sol.
- On se sent coupable, hein ? Lança Draco.
- Arrête ! Supplia le brun.
- Il paraît qu'elle a perdu douze kilos, Potter. Douze kilos de chagrin. Apparemment tu peux pas tous les sauv...
Le point d'Harry venait d'entrer en collision avec sa mâchoire.
- J'm'en fiche, j'sens rien, j'suis bourré comme un hippogriffe sauvage, marmonna le blond en retroussant les lèvres en signe d'indifférence. Tout le monde pensait que tu te remettrais avec elle après ton accident. Faut dire que tu te souviens pas l'avoir quittée. Mais apparemment elle a deux attributs de trop, hum ?
Il était triste. Triste comme les pierres. Son père lui manquait. Sa mère lui manquait. Snape lui manquait. Il se sentait seul, terriblement seul, mais emmerder Potter le faisait se sentir bien.
- Tu ne sais rien ! Tu ne sais rien du tout alors tais toi ! Hurla Harry.
- Mais toi non plus tu ne sais rien, Potter, et avoue que ça te rend fou, hein ?
Il profita d'un moment de détresse du Gryffondor pour lui balancer son poing dans la figure et s'emparer de ses bras pour le faire basculer et se retrouver sur le dessus.
Sans comprendre pourquoi, Draco se sentait en colère, certes, mais aussi terriblement excité. Il sentait ce corps chaud contre lui, ce cœur qui battait la chamade contre son torse, sous lui, ce regard émeraude qui le transperçait de toute part.
Harry saignait de la lèvre et se débattait comme un diable sous son poids.
- Alors comme ça t'aimes les garçons, hein ? Ça te rend fou de ne pas savoir comment tu as découvert ça, pas vrai ? Cracha t-il, l'air mauvais.
- Et toi, ça te rend pas dingue de pas te souvenir avoir rendu visite à ton Papa à Azkaban ?
- NE PARLE PAS DE MON PÈRE !
Le Gryffondor lui donna un coup de genou (putain, il est souple, le con) dans le dos et Draco perdit l'équilibre et s'écrasa lourdement sur le sol.
- T'es plus que l'ombre de toi même, Malfoy. Je ne me souviens de rien ? Toi non plus. Ce que je vis, tu le vis aussi. C'est toi et moi, Malfoy. Comme toujours, c'est toi et moi. Alors ferme ta grande gueu...
La fin de sa phrase fut remplacée par un gémissement étouffé lorsque les lèvres de Draco entrèrent en collision avec les siennes. Pendant dix secondes, dix minutes, peut-être dix heures, il n'en savait rien, le sang d'Harry battait dangereusement dans sa tête, ou peut-être était-ce son cœur ?
Toujours est il qu'il entendait quelque chose, un battement intense, profond, et un bourdonnement, comme s'il avait le crâne dans un scaphandre bourré de mouches, tandis que les lèvres du Serpentard maltraitaient les siennes, que sa langue cherchait son double pour jouer.
Le brun passa ses mains ensanglantées dans les cheveux blonds, se tortilla sous le poids de son ennemi pour que ses jambes puissent se libérer et entourer son corps chaud et tremblant. Un gémissement rauque lui répondit. Il sentait le sexe dur du Serpentard contre sa propre érection.
C'était comme s'ils avaient toujours fait ça. C'était comme si cette situation était normale. C'était comme s'il retrouvait une partie de lui-même. C'était comme si le corps de Draco était fait pour s'accorder parfaitement au sien. C'était comme s'il était chez lui, comme s'il était à sa place. C'était comme s'il était heureux de nouveau.
Ils n'entendirent pas quelqu'un rentrer dans les toilettes et les fixer, interdit.
Ils n'entendirent pas cette personne soupirer, sortir sa baguette et les stupéfixer. Ils n'eurent pas le temps de se regarder une dernière fois avant d'entendre la voix de l'intrus prononcer :
- Oubliette.
o
Dans le passé, 25 Avril, 18 heures
Draco vérifia que tout était en place et il ferma la porte à clef derrière lui. Il avait prit un sacré savon en rentrant de chez Potter l'autre jour : les anciens prisonniers ne sont pas supposés découcher. Mais l'Auror chargé de son dossier n'avait pas fait le rapprochement entre le 12 Square Grimmaurd et la demeure du célèbre Potter. Pour une fois, cet imbécile avait su prendre ses précautions et protéger son intimité. L'Auror lui avait juste dit de ne pas recommencer sous peine de sanctions.
Draco frissonna. Il ne pourrait pas retourner à Azkaban. Il n'en avait pas la force.
Il en avait parlé à Potter qui s'était bien sûr empressé de signer une autorisation de sortie... Draco grimaça malgré lui. Une autorisation de sortie. Comme s'il avait dix ans. Mais c'était en fait positif, car Potter s'était mouillé pour lui... Une nouvelle fois.
Le Serpentard ne comprenait pas pourquoi Potter était aussi stressé lorsqu'il avait découvert son homosexualité.
Chez les Sangs-Purs, que l'on soit hétérosexuel ou homosexuel ne changeait rien : il épouserait quoi qu'il en soit une femme gentille, riche, et surtout de sang-pur, pour avoir un héritier. Peu importe qu'il aime les hommes ou les femmes. Il le ferait, comme son père avant lui, et comme son grand père avant lui. Les sentiments et le désir n'avaient rien à faire là dedans. S'il décidait un jour de prendre une amante ou un amant, il le ferait en toute discrétion, et personne n'en saurait jamais rien. Il prendrait ce qu'il désirait car un Malfoy avait toujours ce qu'il désirait.
Draco ne s'était jamais demandé s'il préférait les hommes ou les femmes. Jusqu'à treize ans, il avait trop été occupé à essayer de battre Granger en cours et Potter au Quidditch. Faire de la vie de Harry Potter un enfer était une activité à temps plein.
Il avait ensuite commencé à reluquer les gorges des femmes, leurs courbes voluptueuses. Il avait eu, comme tout le monde, sa phase d'expérimentation avec quelques filles dans la salle sur demande ou sa chambre de préfet. Il avait aimé ce qu'il avait vu, touché, senti. Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'aimait pas regarder les bras musclés des hommes, leurs grandes mains, leurs épaules larges. Il avait eu quelques expériences de pelotage approfondi avec un type de sixième année de Serdaigle, mais il se sentait trop jeune pour pousser plus... loin.
Et puis l'autre était revenu et Draco n'avait plus eu qu'une seule préoccupation : s'en sortir.
Draco n'avait jamais eu envie de choisir son camp : il était loin de croire aux idéaux de Dumbledore mais il était encore plus loin d'avoir envie d'appeler quelqu'un - qui que ce soit ! - "Maître " et d'être marqué comme du bétail. Il n'avait jamais eu envie de se battre. Mais son père s'était obstiné, et il n'avait pas écoute Draco qui l'avait supplié - les Malfoy ne supplient pas, mais cette fois-ci Draco avait fait exception- de prendre ses affaires et de le suivre, sa mère et lui, de l'autre côté de l'océan. Il n'avait pas écouté et maintenant Draco avait cette marque horrible sur le bras et Narcissa pleurait son mari tous les jours.
Mais Draco ne ferait plus l'erreur d'écouter son Père. Il n'écouterait que son instinct. Et son instinct lui disait de se mettre Potter dans la poche, quitte à l'écouter babiller sur crétin de moldu en souriant comme un idiot.
ooooooo
Journal d'un Gryffondor, lendemain du bal de Noël
Empêcher Harry et Malfoy de se sauter dessus est un travail de tous les instants. C'est comme s'ils étaient irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Je ne comprends pas. Qu'est-ce que Harry peut bien lui trouver, à ce sale fils de Mangemort ?
J'ai préparé un petit ingrédient spécial pour le punch du Nouvel An. En plus c'est Hermione qui doit le faire, au pire on pourra l'accuser, elle, d'avoir drogué tout le monde sans le faire exprès. Ce sera plus simple pour moi de garder un œil sur Malfoy et Harry si tout le monde est complètement hors d'état de faire quoi que ce soit.
ooooooo
Jour du Nouvel An, Zone de transplanage proche du Square Grimmaurd
Ron était d'excellente humeur. Luna, Neville, Harry, Hermione et lui avaient fait un excellent repas. Bon, il n'oserait pas le dire à Luna, mais son dessert avait été... - dégueulasse - intéressant. Heureusement, les crevettes au lait de coco et le riz parfumé de Neville avaient été divins.
En plus, sa mère lui avait préparé non pas une, mais trois tartes pour qu'il puisse les prendre chez Harry. Hermione et lui étaient partis dans la cave du Square Grimmaurd afin de s'approvisionner en divers vins, champagnes et liqueurs hors de prix. Ils avaient déniché un champagne des plus... intéressant d'un point de vue gustatif, et les joues du rouquin témoignaient des quatre coupes qu'il avait eu le loisir de boire pour faire passer le repas.
Hélas, à son grand désespoir, Hermione refusait qu'il ne touche au punch avant que tout le monde ne soit arrivé. Les senteurs de jus d'ananas, de rhum et de cannelle flottaient dans tout le salon et le Gryffondor se visualisait déjà en train de se servir un bon verre.
Il marchait bras dessus bras dessous avec Neville et Luna qui étaient, eux aussi, hilares. Luna avait fabriqué une couronne de fleurs blanches et portait une robe que son amoureux, Rolf, lui avait offerte pour Noël.
Il aperçu Parvati, Padma, Lavande, Hannah, Susan, Dean, Seamus et d'autres vieux amis en train de discuter sur la zone de transplanage.
- Pas trop tôt Weasley, j'ai cru que j'allais me transformer en troll des neiges.
Le roux tourna la tête, les yeux ronds, et croisa le regard amusé de Draco Malfoy.
- M... Malfoy ?
- Au bout de huit ans, c'est bien que tu connaisses mon nom, Weasel. Le docteur sera fier de toi.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je plante des fraises, ça ne se voit pas ?
- Bonsoir, Londubat.
Ron, éberlué, tourna la tête vers la jeune fille qui venait de lâcher le bras d'un Malfoy maussade pour s' agripper à celui d'un Neville rouge tomate.
- Parkinson ? Demanda t-il en la regardant comme s'il venait de voir une licorne en string.
- C'est bon, Ron, intervint Luna en contemplant le ciel. Je leur ai dis qu'ils pouvaient venir.
- Luna ? Mais depuis quand tu es amie avec ...
- Les gens changent, répondit juste la jeune fille en haussant les épaules.
- Allez Weasley sois sympa ! S'exclama Blaise, un large sourire aux lèvres. Et puis regarde ce qu'on a emmené !
Et il tendit les bras, dévoilant une tarte à la framboise, une tarte aux fraises, une boîte de chocolats et trois bouteilles de champagne. Théo ouvrit son sac et dévoila trois bouteilles de jus de citrouille, une bouteille au rhum et plusieurs sachets de chocogrenouilles.
Ron écarquilla les yeux et adressa un grand sourire à Zabini. Ils allaient pouvoir s'arranger.
ooooo
Harry adressa un sourire contrit au tableau de son parrain.
- Je suis désolé, Sirius, mais je dois tous vous mettre dans ton ancienne chambre.
- Je t'en prie, Harry ! On a envie de s'amuser, nous aussi ! S'exclama James, faussement suppliant.
Le Gryffondor avait encore du mal à s'adresser au tableau de son père. Il ne savait pas pourquoi, mais dès qu'il devait parler aux Maraudeurs, il parlait à Sirius ou à Remus. Il n'avait jamais pu parler à son père, et il ne savait pas comment s'adresser à lui, enfin, son tableau.
- Je promets de vous raccrocher à votre place demain, dit-il.
- Fouuuuuuuuuuuuu ! Firent Sirius et James en cœur. On dit que la vie est nulle, mais la mort est encore pire !
Harry jeta un regard au coin où se tenaient ordinairement les portraits de Tonks et Remus. Ils étaient déjà partis dans leur autre portrait, celui qui se trouvait avec Andromeda et Teddy.
- Harry ? Fit une voix féminine.
- Oui, Maman ?
- Amuse toi bien, mon chéri. On t'aime.
Harry sentit les larmes lui monter aux yeux et se sentit d'un coup très seul.
Quand on est orphelin, on l'est toute sa vie.*
ooooo
21h45, Square Grimmaurd, Nouvel An
Draco Malfoy avait été maussade pendant tout le before qu'ils avaient fait dans un bar sorcier. Trop de monde, trop de pouilleux, trop de débiles, trop de filles gloussantes et collantes. Même les trois whiskys pur feu qu'il avait ingurgités n'avaient pas réussi à le dérider. Mais Blaise avait sorti le sachet de poudre magique juste avant de partir chez Saint Sauveur et sa bande de dégénérés et Draco était maintenant d'humeur festive.
Il était assez fier de son entrée. Il fallait voir la tête de Granger et Potter quand il était apparu dans le salon, regardant autour de lui comme s'il était chez lui ! Bon, Granger avait fait un effort considérable pour l'occasion : elle portait une jolie robe rouge et avait discipliné ses cheveux. Ce qui jurait horriblement avec la couleur de cheveux de son cavalier, alias Weaslaid la Belette, mais il ne fallait pas trop en demander à des Gryffondors.
Même Potter avait visiblement travaillé son style. Il portait un beau chino noir et une chemise bleue claire qui avait l'air très, très douce. Ses chaussures étaient visiblement coûteuse et sa barbe de trois jours lui donnait un petit côté sauvage.
Entre la barbe et la chemise, ça faisait deux choses qui avaient l'air vraiment douces et que Draco avait envie de toucher chez Potter. Hein ? Le crin de licorne devait lui monter à la tête. Il pensait n'importe quoi.
Il regarda autour de lui, fronçant les sourcils l'air dégoûté. Il se demanda si Potter avait passé l'été ici : la décoration était d'un mauvais goût effroyable. Il nota cependant la présence d'un joli miroir au cadre doré. Il ressemblait beaucoup à celui qu'il avait chez lui, au Manoir.
Il tourna la tête et observa, étonné, Blaise qui avait l'air de draguer le porte-manteau. Il avait un verre avec un liquide orangé à la main.
Ne pas toucher le punch, il m'a l'air un peu trop fort. Mais penser à en donner une grande quantité à Théo pour qu'il se décoince, nota mentalement le Serpentard.
ooooo
Nouvel An, 23 heures 55, chambre d'Harry
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda le brun en surprenant Malfoy dans sa chambre.
- Chutttt... Ferme la porte derrière toi ! Je suis venu me moquer d'Harry Potter en regardant ses photos, ne lui dis pas que je suis là !
Le blond ricana, un doigt sur la bouche, l'air mauvais.
Harry haussa un sourcil, dépité.
- Malfoy... C'est moi, Harry Potter. Qu'est-ce que t'as ? T'as sniffé des ongles de dragon ou quoi ?
Mais Malfoy ne l'écoutait déjà plus. Il observait, curieux, les polaroids de voyage du Gryffondor.
- Ben dis donc... t'en as fais, des voyages, Potter ! S'exclama t-il, admiratif.
Décidément... Entendre un Malfoy s'exclamer d'un ton admiratif... Soit Harry avait vraiment bu trop de champagne elfique, soit Malfoy avait vraiment sniffé trop de crottes de doxy.
Harry vint se placer derrière Malfoy et jeta un coup d'œil aux photos, dépité. Sur la plupart, Ginny et lui souriaient, main dans la main, comme des bienheureux.
- Ouais, fit-il, un mince pli sur les lèvres.
- Et là, c'est ton moldu ? Demanda le blond en désignant une photo.
Harry ne savait pas ce qu'avait prit Malfoy pour être aussi joyeux, mais, définitivement, il en voulait.
- Apparemment.
Draco observa la photo pendant quelques secondes. Potter avait encore, à l'époque, ses horribles lunettes rondes et un sweat informe. Bon, il était de mauvaise foi. Il n'était pas habillé comme un sac, disons plutôt qu'il était habillé de façon décontractée. Il tenait par l'épaule un grand blond cendré aux cheveux ébouriffés et ondulés. Le jeune homme avait les yeux clairs, rieurs. Ils souriaient franchement, attablés devant une tasse de thé et une part de gâteau dans ce qui semblait être un café moldu.
- Il est pas mal, fit Draco.
- Oui.
- Il te manque ?
- Je ne sais pas... Je ne me souviens pas de lui.
- Il est habillé comme moi, remarqua le Serpentard.
Harry hoqueta et fixa la tenue de Gabriel. Un pantalon bleu foncé, un pull en cachemire gris, une écharpe immense en laine.
- C'est vrai.
- En fait, il me ressemble un peu.
Harry détailla le visage de Draco.
- Tu as les traits plus fins, les cheveux plus clairs. Et... Tu as l'air moins heureux.
Les traits du blond s'affaissèrent. Un pli amer se forma sur ses lèvres.
- Toi aussi, Potter. Ta photo semble plus épanouie que toi.
- Tout le monde est super bourré en bas, répondit Harry, indifférent à la pique du blond.
- Pour te dire la vérité, je pense que le punch est un peu trop fort. Blaise en a bu deux verres et quand je suis monté, il était en train de draguer ton elfe de maison...
- J'aime pas le punch. Je ne l'ai pas goûté. Pourquoi es-tu venu ?
- Pansy trouve Londubat sexy.
Neville ? Sexy ?
Harry regarda Malfoy comme s'il avait annoncé qu'il voulait changer de sexe.
- Oui... On est d'accord, hein ! C'est pas moi qui sniffe trop de crottes de doxy ! Le jour où je trouverai un Gryffondor sexy, les dragons auront des...
Minuit sonna, interrompant le blond. A l'étage au dessous, tout le monde hurlait :
- BONNE ANNEE ! BONNNNEE ANNNEEEEEE ! BISOUUUUSSSSSS !
Harry lui jeta un regard dépité.
- Passer le Nouvel An avec son pire ennemi... Il y a mieux ! Fit-il d'une voix plaintive.
- Te plains pas, Potter ! Moi je passe le Nouvel An avec un mec petit, malingre, balafré et mal coiffé ! Toi tu passes le Nouvel An avec un mec grand, blond, sympa et beau comme un Dieu !
- Je peux mettre un veto sur le "sympa ?"
- Allez, boude pas, petit lion ! S'écria joyeusement Draco en l'attrapant par l'épaule.
Petit lion ? Mais d'où lui venait ce surnom ? Depuis quand appelait-il Potter Petit lion ? Par Merlin, ce crin de licorne était décidément de très bonne qualité !
- Putain, Malfoy, marmonna le Gryffondor, t'es bourré comme un petit lu, j'aimerais tellement avoir mon polaroid à portée de main pour immortaliser ce...
- Accio polaroïd ! Le coupa Draco en riant.
3 minutes plus tard.
- Hahahah ! S'esclaffa Harry. Mais pourquoi t'es tout droit comme un I comme ça, Malfoy ? T'as un balai dans l'cul ou quoi ?
5 minutes plus tard
- Hahaha mais t'es encore pire qu'Arthur avec la technologie ! Regarde ce magnifique selfie de toi, essayant vainement de comprendre dans quel sens il faut tenir l'appareil photo !
4 minutes plus tard
- T'aurais pu faire un effort et te coiffer un peu pour la photo, Potter.
- C'est quoi le problème avec mes cheveux ? Ils sont coiffés !
- Mmm... Oui, si tu veux. Allez, viens, on va rejoindre les autres !
Il saisit joyeusement Harry par le bras. Un frisson les parcouru tous les deux. Draco se tourna et son regard croisa celui d'Harry. Les émeraudes semblaient à la fois perdues et... pleines de désir.
- Malfoy ? Murmura faiblement le Gryffondor. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je ne sais pas, lui répondit Draco, la voix brisée, avant de poser ses lèvres sur les siennes.
Harry ne comprenait pas ce qu'il se passait. Déjà, Malfoy était venu à sa soirée. Il avait laissé Ron gérer les cartons d'invitation, ce qui signifiait que littéralement tout Poudlard avait été invité.
Il avait laissé Neville aller chercher les gens à la zone de transplanage, ce qui signifiait que le Gryffondor au trop grand cœur n'avait sûrement pas su dire non quand il avait vu les Serpentards.
Il avait décidé d'ignorer les intrus toute la soirée, déjà parce qu'il avait bu trois coupes de champagne avant l'arrivée des invités, mais aussi parce qu'il n'avait vraiment pas du tout envie de se disputer avec qui que ce soit le soir du Nouvel An. Ginny avait clairement refusé de venir, déclarant à Ron "Je ne peux pas retourner là-bas. C'est trop dur". Elle passait le Nouvel An avec ses parents et ses frères. Ce fut le coup dur pour Harry. Il savait que Ginny était malheureuse, il savait que Ginny l'évitait, il savait qu'elle ne lui parlait pas pendant les entraînements de Quidditch, mais de là à renoncer à faire le Nouvel An avec ses amis parce que c'était chez lui, leur ancien chez eux...
Et puis il ne savait pas ce qu'Hermione avait mit dans le punch mais les gens étaient aussi excités que Hagrid face à une créature dangereuse. Ou que Fol Œil face à un mage noir. Bref, ils faisaient n'importe quoi et Harry se félicita mentalement d'avoir une maison à la décoration immonde, car si quoi que ce soit était cassé, il n'en aurait cure. Heureusement, il avait refusé de boire ce punch de guerrier parce qu'il détestait ça.
Il était monté parce qu'il avait bien dit aux gens de ne pas aller à l'étage et il voulait vérifier que personne ne touche à la chambre de Sirius. Il ne voulait pas que quiconque touche à quoi que ce soit. Il ne pourrait pas le supporter. Et il s'était retrouvé dans sa chambre avec Malfoy à prendre des photos d'eux et là, Malfoy avait sa bouche collée contre la sienne, et le pire, c'est qu'il aimait ça.
- Potter, tu vas te dire que je suis complètement défoncé, mais... Tes lèvres sont très douces.
Harry savait qu'il devrait arrêter ça. Il savait qu'il devrait repousser Malfoy et sortir de cette pièce tout de suite. Il savait que si Ron les trouvait dans cette situation, il ferait une crise d'apoplexie.
Il savait qu'il devrait dire non alors que Malfoy passait ses mains douces sous sa chemise. Il savait qu'il devrait dire non lorsque Malfoy le serra contre lui. Il savait qu'il aurait dû être dégoûté en sentant l'érection de Malfoy se presser contre lui. Il savait qu'il devrait dire non alors que Malfoy le soulevait et le portait jusqu'au lit. Il devrait éprouver du dégoût, de l'embarras, de la haine, n'importe quoi mais pas ça. Au lieu de ça, il s'accrochait à son cou comme si sa vie en dépendait, comme si, si Malfoy détachait ses lèvres des siennes, son corps allait se consumer. Au lieu de ça, il saisit sa baguette et verrouilla la porte.
Il savait qu'il aurait du dire non. Il savait qu'il n'aurait pas du se sentir heureux. Il savait qu'il n'aurait pas du se sentir apaisé.
Il ne dit pas non quand Malfoy se redressa pour enlever ses chaussures, son pantalon et défaire lentement les boutons de sa chemise gris perle. Il ne dit pas non quand Malfoy lui enleva sa propre chemise, l'embrassant à chaque bouton défait. Il ne dit pas non quand il promena ses mains blanches sur son torse, ses épaules. Il ne dit pas non quand les mains vinrent frôler son érection. Il ne dit pas non quand le blond lui demanda de lever les fesses pour lui enlever son pantalon. Il ne dit pas non quand l'autre poussa brusquement la couette, les coussins. Il ne dit pas non quand il sentit qu'il venait de prendre son érection en main à travers son caleçon.
Il ne dit pas non quand, une lueur de désir au fond des yeux, Malfoy lui descendit le caleçon jusqu'aux chevilles pour ensuite remonter lentement vers son entrejambe, tel un prédateur vers sa proie. Il ne dit pas non, et en fait il dit plutôt oui, quand il fit glisser sa langue le long des bourses et du sexe gorgé de sang. Il ne dit pas non quand il prit son sexe dans sa bouche, laissant la langue joueuse parcourir le membre turgescent avec joie. Il ne dit pas non à sa bouche qui eut envie de crier combien c'était bon. Il ne dit pas non à ses mains quand elles eurent envie de prendre Draco par les épaules et de le forcer à revenir vers lui. Il ne leur dit pas non non plus quand elles eurent envie d'enlever son caleçon à l'autre, d'approcher timidement le sexe dressé et de le caresser. Il ne dit pas non à sa bouche quand elle eut envie de dire à Draco combien son sexe était gros, combien il était dur et combien c'était excitant.
Il ne dit pas non à ses dents lorsqu'elles eurent envie de mordiller l'oreille de Draco, ni quand elles partirent en exploration du cou pâle. Il ne dit pas non quand sa langue eut envie de retrouver son double et de jouer avec elle. Il ne dit pas non quand des gémissements voulurent sortir de sa gorge, encore et encore. Il ne dit pas non à ses oreilles quand elles songèrent que le bruit des gémissements de Draco était la chose la plus excitante au monde. Il ne dit pas non quand Draco lui demanda de se redresser un peu et lança un regard suggestif vers son membre.
Il ne dit pas non quand Draco ouvrit le tiroir de la table de chevet, comme s'il savait exactement où chercher, et qu'il enduit la main d'Harry de lubrifiant. Il ne dit pas non à sa main lorsqu'elle s'avança vers l'intimité du blond pour caresser son entrée. Il ne dit pas non à ses doigts lorsqu'ils s'introduisirent lentement, un à un. Il ne dit pas non à sa main qui avait envie de faire des mouvements doux. Il ne dit pas à Draco de se taire lorsque celui-ci gémit de plus en plus fort. Il ne dit pas à Draco d'arrêter lorsque celui-ci repoussa brusquement la main d'Harry et écrasa violemment sa bouche contre la sienne tout en s'empalant sur son sexe tendu.
Il ne dit pas non à ses mains qui se posèrent sur les hanches du Serpentard. Il ne leur dirent pas non quand elles eurent envie de parcourir le dos, les épaules, le torse. Il ne dit pas non à son corps qui tenta d'attirer le torse de Draco contre le sien afin de sentir la peau douce et chaude. Il ne dit pas non à Draco quand celui-ci commença à bouger, lentement d'abord, puis de plus en plus vite. Il ne dit pas à Draco de se taire lorsque celui-ci, entre deux râles rauques, chuchota :
- Harry... Harry...
Il ne dit pas non à sa main qui eut envie de caresser le sexe du blond, tendu entre eux. Il ne dit pas non à ses dents qui mordirent violemment la lèvre inférieure de Draco.
- Oui... Oui... Harry...
Il ne dit pas non à ses mains qui se posèrent sur les hanches de son amant pour imposer un rythme plus saccadé.
- Plus fort... Baise moi plus fort...
Il ne dit pas non à son cœur qui se réchauffait lentement. Il ne dit pas non au creux béant au fond de sa poitrine qui lui glissa "C'est fini Harry. Tu as été malheureux mais tu l'as retrouvé maintenant."
- Ahhhhh... Harry... Encore...
Il ne dit pas non à son sexe qui, heureux d'avoir trouvé la prostate du blond, eut envie de s'enfoncer encore et encore en lui. De plus en plus fort, de plus en plus vite. Encore... Encore. Il ne dit pas non à ses bras qui enlacèrent le Serpentard, il ne dit pas non à son corps heureux de ne faire qu'un avec celui de Draco, de disparaître en lui.
- Harry... Harry... Oui...
Il ne dit pas non à l'orgasme fulgurant qui le ravagea, ses yeux plantés dans les prunelles orageuses de Draco.
Il ne dit pas non à sa main qui avait envie d'entourer le sexe turgescent dressé entre leurs deux corps et de le soulager.
Harry ne disait pas non. Il ne savait pas pourquoi mais, au fond de lui, il savait que c'était sa place, ce bout de peau entre l'épaule et le cœur, et que sa tête devait y rester posée.
oooo
10 minutes plus tard
Harry se rhabillait, hilare. Il venait de coucher avec Draco Malfoy. La situation aurait été moins folle s'il avait couché avec un troll des montagnes. Il échangea un regard complice avec le blond.
- Où vas-tu ?
Le ton était inquisiteur, presque boudeur.
- Je vais nous chercher à boire ! Cette histoire m'a donné soif ! En espérant que Ron n'ait pas bu tout le champagne... Quand je suis parti, il avait l'air de croire que sa forme animagus était un entonnoir...
- Tu reviens après ?
- Mais bien sûr, répondit Harry d'une voix suave. Ne te rhabille pas... J'aime te voir comme ça.
Le blond le regarda, offusqué :
- Evidemment que tu aimes me voir comme ça ! Tu as des yeux, tu ne peux décemment pas ignorer ce... ce potentiel !
Harry sourit et agita la main comme pour dire "Arrête tes bêtises" et Draco éclata de rire.
Le brun ferma la porte derrière lui, un immense sourire accroché aux lèvres. Il passa la main dans ses cheveux et ferma les yeux quelques secondes, leva les bras en l'air, se balançant doucement sur ses pieds. Il était dans du coton. Il n'aurait jamais pensé dire ça, mais, être avec Malfoy, c'était comme vivre dans du coton.
Comme... Courir sur des nuages. Oui, comme courir sur des nuages. Il descendit difficilement les escaliers, ivre de bonheur.
Il n'entendit pas la personne derrière lui qui le visait à contre cœur, la baguette dressée. Il n'entendit pas la formule prononcée à voix basse. Un mot, un seul mot. Pas un sortilège impardonnable, non, un sortilège encore autorisé, même s'il détruisait la vie des gens. Un sortilège qui pour lui signifiait malheur.
- Désolé Harry. Vraiment désolé. Mais tu fais une erreur... Oubliette.
oooooooooo
1er Janvier, Square Grimmaud
Quand Harry se réveilla ce matin là, il descendit difficilement les escaliers, dans le but d'aller se chercher un verre d'eau dans la cuisine. Il entendit quelqu'un chantonner devant les plaques de cuisson. Ça sentait le café et les toasts grillés. La personne émit un grognement de douleur, elle venait sûrement de se brûler. Harry sourit. Sans savoir pourquoi, il savait que c'était Draco Malfoy.
- Harry ! Tu es réveillé ! Tu as dormi longtemps !
- Neville ?
- Ben oui, qui veux-tu que ce soit ?
Dans le passé : 2 Mai, Square Grimmaud
- Pourquoi ne m'as tu pas réveillé en rentrant ? Je serai rentré chez moi, tu sais.
Le ton était froid, accusateur. Pourtant, une bonne odeur flottait dans la cuisine, ce qui prouvait que Malfoy n'était pas non plus d'une humeur catastrophique. Une odeur de toasts grillés, de miel, de beurre, de thé, de café.
- J'ai pas besoin de ton hospitalité, tu sais, Potter. J'aurais très bien pu rentrer chez moi.
- Pourquoi es-tu resté si tu ne voulais pas dormir ici ? Répliqua Harry en s'asseyant à la table de la cuisine.
Il commençait à connaître le Serpentard. Ses piques, sa mauvaise humeur apparente, son indifférence feinte. Il n'était plus dupe. Il savait que quand Malfoy était comme ça, c'était parce qu'il était gêné.
- Je voulais entendre ton compte rendu de la soirée ! Répondit l'autre, agacé, en ajoutant du miel dans son thé. Et puis c'est le troisième rendez-vous. C'est important ! Bon, raconte, Potter, ne te fais pas prier.
Harry se servit un bol de lait et sourit. Étrangement, il appréciait ce petit-déjeuner avec l'ancien Serpentard.
ooooooooooo
* Quand on est orphelin, on l'est toute sa vie : Ce n'est pas de moi mais de JKR dans Harry Potter et l'Enfant Maudit :)
Je sais que certaines d'entre vous n'aiment pas qu'Harry et les autres fassent la fête. Mais là c'est le Nouvel An, il fallait quand même marquer le coup, non ? :D
Qu'avez-vous pensé de ces deux scènes de retrouvailles ?
Ah et aussi, j'ai calculé et cette fiction ne devrait pas avoir plus de quatre chapitres de plus. J'aurais mis cinq ans à l'écrire hahaha... Mais bon j'ai commencé à écrire la suite !
Bisous ! |