Chapitre 8
L'accident
Au présent
Ginny, Novembre
Elle avait bien compris que sa mère était venue enseigner à Poudlard pour pouvoir surveiller qu'elle mangeait et dormait convenablement. Ginny aurait fait la même chose si elle avait eu une fille. Mais malgré les mots gentils de Neville, l'oreille attentive de Luna, les regards furtifs de son grand frère, l'aide d'Hermione, elle n'y arrivait pas.
Elle avait envie de s'en sortir, envie d'aller mieux, envie de profiter de sa dernière année à Poudlard. Mais elle n'y arrivait pas.
Elle ne pouvait rien y faire : quand elle se levait, tout allait bien, mais au bout de quelques minutes, l'angoisse la saisissait à la gorge. Elle avait peur de sortir, peur de voir des gens, peur de le voir, lui, de lui parler. Elle préférait rester seule, dans son lit, la lumière éteinte, à penser à plein de choses, écouter de la musique. Des fois, tout allait bien, elle allait en cours ou manger, et tout d'un coup, elle était terriblement énervée, contre tout et n'importe qui, pour une raison qui lui échappait. Ou elle parlait avec un ami et une simple remarque la faisait partir au quart de tour, et elle se détestait pour être aussi méchante, aussi désagréable, aussi peu elle-même. Elle se réveillait chaque nuit, énervée, épuisée, au bord des larmes. Des fois, elle était assise en cours et tout d'un coup, elle se mettait à pleurer. Comme ça. Pour rien. Parce qu'elle ressentait soudainement un vide béant dans sa poitrine, un vide qui la tenait éveillée toute la nuit. Elle avait envie de dormir, elle en avait vraiment envie. Le soir, épuisée, elle s'écroulait à 22h. Mais, systématiquement, à 3h du matin, ses yeux s'ouvraient, parce qu'elle avait fait un cauchemar, parce qu'elle avait envie d'aller aux toilettes, parce qu'elle avait chaud, ou froid, ou faim, ou mal au ventre... Qu'importe la raison, elle se réveillait chaque nuit à 3h du matin, tel un métronome.
Et ce malgré la potion de sommeil sans rêve. Ça avait fait de l'effet au début. C'est vrai, ça avait aidé. Et les quelques semaines où elle avait pu dormir normalement, Ginny allait relativement mieux. Mais son corps s'était accoutumé, et maintenant elle prenait le somnifère par habitude, tout en sachant que ça ne fonctionnerait pas.
Tout ce qu'elle espérait, c'était que le temps l'aiderait à aller mieux.
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21 Novembre, matin
- Ce type est pas malade. Je le répète depuis des années, mais il y a vraiment quelque chose qui cloche avec ce mec ! Grommelait Ron dans sa barbe.
Hermione soupira et posa brusquement son verre de jus de citrouille sur la table.
- Ça suffit, Ron. S' il te choque tant que ça, arrête simplement de le regarder !
- Mais Mione comment veux-tu que j'arrête de le regarder ? Etrangement, il ne fait ces choses que quand je suis dans les parages ! A croire qu'il veut me rendre fou ! Se défendit Ron. Harry, dis quelque chose, ça te coupe pas franchement l'appétit de voir ce que ce gros taré de Malfoy fait subir à cette pauvre saucisse ?
Harry évita soigneusement le regard de son meilleur ami.
- Justement, dit Hermione en jetant un regard insistant à Harry. Je trouve que Malfoy s'amuse à faire ces... ces choses... quand Harry est dans les parages, Ron, pas quand tu es dans les parages.
- Harry ou moi, ça change rien, répliqua Ron en grimaçant de dégoût. Il ne cherche qu'à nous provoquer.
- Hé bien j'y ai réfléchi, et je pense plutôt que Malfoy cherche à... séduire.
- Quoi ? S'étouffa Ron, renversant au passage son bol de céréales. T'as sniffé des crottes de doxy, Mione ? Malfoy me séduire ?
Il pouffa de rire, crachant des petits morceaux de toast sur la table. Touché par une idée encore plus hilarante, il éclata franchement de rire :
- Ou pire... Séduire Harry ?
Se tournant vers son meilleur ami, il poursuivit :
- Harry, que t'aimes les mecs, c'est une chose, mais que tu sois attiré par ce gros obsédé de serpentard, s'en est une autre, pas vrai ?
- Mmm... Oui.
- Et franchement, voir cette sale fouine maltraiter une saucisse ou tout autre aliment de forme phallique, c'est pas hyper bandant, pas vrai ?
- ... Non, c'est sûr.
- Tu vois, Mione ! Tu dis n'importe quoi ! Cette histoire d'ASPICs te monte à la tête ! S'exclama Ron, soulagé, avant de fourrer un muffin entier dans sa bouche.
- Harry ?
Harry se tourna et fit face à une Ginny plus mince que jamais qui le regardait fixement.
- On s'entraîne toujours contre... avec les serpentards ce soir, après les cours ? Demanda la jeune fille, le souffle court.
- Oui, confirma le brun, évitant soigneusement de croiser le regard de son ex-petite amie. Tu peux le rappeler aux autres ?
- Oui, répondit simplement la rousse en tournant rapidement les talons.
- Je ne comprends pas pourquoi on devrait s'entraîner contre... avec les serpentards ce soir, protesta Ron en secouant la tête. On leur a mis une raclée le mois dernier ! Ca ne leur a pas suffit ? Et on joue contre Serdaigle la semaine prochaine, pas contre Serpentard !
- Dra... Malfoy m'a demandé ce service pour que son équipe soit mieux entraînée pour le match contre Poufsouffle qui aura lieu en Janvier, répondit Harry en rougissant.
- Depuis quand on rend services aux Serpentards ? Releva Ron en haussant les sourcils.
Hermione se fit un plaisir de répondre au roux par un long monologue sur l'importance de l'unité de Poudlard et de la fraternité entre les maisons suite à la guerre, tandis que Harry, décourageait, pensait "ça va être sympa ce soir".
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21 Novembre, terrain de Quidditch
Harry volait au dessus de son équipe depuis une bonne demi-heure. Il avait froid et était impatient que l'entraînement se termine pour pouvoir parler à Ron et Hermione. Il ne supportait pas les cachoteries entre eux trois. Draco disait qu'Hermione était beaucoup trop intelligente pour ne pas déjà être au courant, mais Harry avait remarqué que sa meilleure amie était très, très préoccuppée par les ASPICs depuis le début de l'année. Elle avait toujours été très studieuse, mais les deux ans de "pause" l'avaient angoissée au plus haut point : elle était plongée dans les livres toute la journée, et ne prenait plus du tout part à la vie à Poudlard. Ron avait même dû la convaincre de l'accompagner au bal de Noël ! Harry secoua la tête. Sa meilleure amie était aussi stressée que Draco en début d'année. Leurs notes se suivaient de près, c'était tantôt lui, tantôt elle qui avait la meilleure note de la classe. Ils se parlaient même poliment, parfois, pour se demander un cours ou un manuel... ça faisait enrager Ron au plus haut point, mais Harry était heureux de l'opération "conquête" menée par son petit Dragon.
Le brun remarqua un petit groupe de Gryffondors qui étaient venus regarder l'entraînement. Il distingua des visages connus, comme ceux de Seamus et Dean (Dean faisait un peu la tête, c'était sûrement Seamus qui l'avait traîné), Neville avec un livre ses les genoux, et des élèves qui étaient plus jeunes que lui. Il aperçut également une écharpe bleu et grise, et fit un petit signe discret à Luna. Il chercha la chevelure ébouriffée d'Hermione mais haussa les épaules, résigné : elle devait être à la bibliothèque à cette heure-ci.
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Harry ne comprenait pas trop ce qu'il se passait. Il volait tranquillement au dessus de son équipe en évitant soigneusement Draco, beau comme un Dieu dans son costume de Quidditch blanc et vert, quand il entendit deux cris simultanés : le premier, aigu, venait de Ginny, et le second, rauque, de Draco. Pour une fois, rouge et vert étaient à l'unisson : "HARRRY !"
Il avait senti un sifflement dans ses oreilles, s'était tourné et avait vu Draco arriver à toute vitesse, et l'avait vu, au ralenti, se prendre un cognard qui arrivait à toute vitesse et le visait visiblement, lui. Il avait senti le corps de Draco heurter le sien avec violence, il avait entendu le hurlement du blond lorsqu'il était tombé de son balai, mais n'avait pu produire aucun son quand il était lui-même tombé du sien. L'air était froid contre ses oreilles, il tombait à toute vitesse, il sentait que sa tête saignait, et il entendit Ron hurler :
- "OU EST HERMIONE ? IL N'Y A QU'ELLE QUI CONNAIT LE SORT POUR RALENTIR LA CHUTE !"
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La première chose que fit Harry en se réveillant fut de se dire que si la bière au beurre continuait à lui donner de telles migraines, il devait s'en tenir au jus de citrouille à la prochaine soirée. Puis il regarda autour de lui et fut étonné de ne pas reconnaître le plafond de sa chambre du Square Grimmaud. Il se redressa un peu trop rapidement et poussa un gémissement de douleur.
- Souffre en silence, Potter, sois gentil.
Harry cligna des yeux, étonné.
- Malfoy ?
- Non, ta conscience, connard. Evidemment, Malfoy !
- Mais... Que fais-tu dans ma chambre ?
- Plaît-il ? Je sais que tu viens souvent à l'infirmerie, mais de là à considérer cet endroit comme ta chambre, Potter ! Ricana le blond.
Il eût un rictus de douleur. Ricaner avait fait bouger sa côte cassée.
- HARRY ! TU ES REVEILLE !
Harry grogna de douleur lorsque Hermione se jeta contre son buste.
- Tu nous as fait une de ces peur, vieux ! S'écria Ron, penaud. Je suis désolé... Je me souvenais plus du tout du sort exact pour ralentir la chute... Le seul truc que j'ai trouvé c'est de faire léviter avec un malheureux wingardium... Zabini a dû être plus réactif que moi, Malfoy est moi amoché que toi (et si tu veux mon avis, c'est bien dommage)...
- Hein ? Mais de quoi tu parles, Ron ? Répondit Harry en fronçant les sourcils. Et puis... Où est Gin ?
Il ajouta en baissant la voix :
- Et que fait Malfoy chez moi ?
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- Mais... Pourquoi Gin et moi ne serions plus ensembles ? Elle m'a quitté, c'est ça ? S'énerva Harry.
Hermione et Ron échangèrent un regard.
- Non, vieux, c'est toi qui l'as quittée, répondit Ron en zieutant sur les friandises que les nombreux fans de Harry avaient déposé sur sa table de chevet.
- Mais... Pourquoi j'aurais fait ça ? S'étonna Harry, décontenancé.
- Parce qu'elle a les dents laides ! Fit la voix de Malfoy de l'autre côté du rideau.
Ron fronça les sourcils mais Harry demanda :
- Elle m'a trompé, c'est ça ?
Un ricanement leur parvint de l'autre côté du rideau.
- En même temps, pas difficile de trouver mieux qu'un petit sorcier malingre, habillé comme un clochard et mal coiffé !
Ron ignora la remarque de Malfoy et s'indigna :
- Hein ? Pas du tout, vieux ! Tu l'as quittée parce que t'es gay ! Tu aimes les hommes, Harry !
Harry, les yeux exorbités, s'enfonça dans son oreiller alors que Malfoy riait franchement, quitte à se casser une autre côte :
- Hahahaha ! Le survivant gay ! Vite, il faut que j'écrive à Rita !
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Harry fronça les sourcils. Dix minutes auparavant, il se souvenait d'une Ginny à la chevelure flamboyante, au sourire éblouissant, au caractère bien trempé, au rire cristallin. Une fille forte, belle, prête à l'épauler, à l'aider, à l'aimer, à l'engueuler aussi... Mais devant lui se tenait une fille chétive, au teint maladif, au crâne difficilement recouvert de quelques mèches de cheveux d'un roux foncé bien trop terne.. Elle n'osait le regarder en face, cette fille qui l'avait de si nombreuses fois rabroué en public, elle semblait essoufflée après avoir monté les escaliers, cette fille avec qui il avait couru à en perdre haleine sur une petite île ensoleillée...
- Gin'... Assieds-toi, il faut que tu me racontes ce qui nous est arrivé, dit-il.
- Ok, répondit la jeune fille d'une voix brisée.
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- Hermione... Qui est ce Gabriel dont Ginny m'a parlé ? Est-ce que... Nous étions amants ?
- Vous l'avez été, Harry. Quant à savoir si vous l'êtiez ces derniers temps, je n'en sais rien. Je suis désolée... J'ai été énormément plongée dans le travail, et toi... Tu étais un peu secret. Tu ne nous disais pas tout, à Ron et moi. Ne fais pas cette tête, je sais que c'est bizarre car on s'est toujours tout dit, tous les trois... Mais je peux te dire une chose, Harry. Je sais qu'apprendre que tu as quitté Ginny te pertube beaucoup, mais... Peu importe avec qui tu étais ces derniers mois, si tu étais avec quelqu'un... Tu semblais très heureux, Harry. Très, très heureux.
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S'il y avait bien une chose que Draco détestait, c'était ne pas savoir. Pire, ne pas savoir des choses le concernant, alors que d'autres personnes savaient !
- Mais c'est tout ce que tu peux me dire sur ces derniers mois de ma vie ? Répéta t-il pour la énième fois à Blaise, qui, fatigué, se massait les tempes. Je suis allé en prison, mon père y est encore, et ma mère n'y est plus ? Mais... Etais-je maltraité par les autres prisonniers ? Comment en suis-je sorti ? Quand Père va t-il sortir ? Où ma Mère est-elle ? Qui est ce Ted dont elle me parle dans ses lettres ? Blaise ? Blaise, où vas-tu ?
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- J'ai quoi ?
Le masque d'indifférence de Draco s'affaissa pendant une micro-seconde et Blaise sourit, moqueur.
- Hé oui ! Tu as eu cet accident parce que tu as essayé de protéger Potter de ce cognard furieux !
- Mon pauvre Blaise, t'ai-je déjà dit que sniffer des crottes de doxy avait un effet néfaste sur ton petit cerveau ?
- J'te jure, Draco ! Y a pas que moi qui l'ai vu ! Les Gryffondors en parlent tout le temps !
- Qui raconte ça de moi ? Gronda Draco, furieux. Je vais leur faire regretter d'être nés, à ces sales Gryffondors stupides !
- Même que tu as crié quelque chose avant de te prendre le cognard, renchérit Blaise, aux anges. Dis moi, Draco, c'est pas toi qui aurais sniffé des crottes de doxy avant le match ?
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Nuit du 22 au 23 Novembre
Il était assis à la terrasse d'un café avec Ron, Hermione, Dan, Seamus et Neville. Ils plaisantaient et buvaient des bières au beurre. Soudain, il ressentait une sensation de chaleur dans sa poitrine. Il se tournait vers Hermione et lui disait, avec conviction :
Il y a quelqu'un qui m'aime. Je suis dans un rêve, donc je ne sais plus qui c'est, mais quelqu'un m'aime, me réconforte, me rend heureux, me fait sentir vivant. Quand je suis avec elle, je me suis enfin entier. Elle m'aime, je le sens.
Harry se réveilla doucement, le sourire aux lèvres. Il était dans du coton. Quelqu'un l'aimait, l'aimait de tout son coeur, l'aimait sincèrement, l'aimait profondément. Il était orphelin, avait perdu son parrain, son professeur préféré, son mentor, certains de ses amis, mais il n'était pas seul. Quelqu'un l'aimait. Il le sentait, grâce à cette petite chaleur qui se situait là, au niveau de son coeur.
Il ouvrit les yeux, étendit le bras, et constata, le coeur serré, le vide à côté de lui.
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25 Novembre, Grande Salle
- Hermione, tu m'as aidé avec les cours de potion ces trois derniers mois ? Demanda Harry, perdu, en fixant les deux "O" apposés en haut de ses copies sans y croire.
Hermione secoua la tête sans lever les yeux de son livre.
- Non. On a tous été assez étonnés de voir que tu n'avais rien fait exploser ces derniers mois, mais comme c'est le Professeur Slughorn qui donne cours et plus le Professeur Rogue, on s'est dit que c'était sûrement dû au fait que tu pouvais profiter du fait d'apprendre sans être stressé... Répondit-elle.
Harry fronça les sourcils et fixa de nouveau ses copies. Soudain, une effluve lui revint, un matin d'été, il faisait beau et chaud, et quelqu'un l'aidait à comprendre l'art des potions, quelqu'un prenait sa main et l'aidait à couper les ingrédients... Il secoua la tête. Hermione ne lui avait jamais donné des cours de potion. Voilà qu'il commençait à s'inventer des souvenirs, maintenant !
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25 Novembre
Elle avait cerné leur petit jeu depuis un bon moment. Harry était heureux, ça se voyait. On pouvait lire ses émotions sur son visage, pas besoin d'un legimens avec lui. Il souriait tout le temps, était toujours d'excellente humeur, même quand on lui demandait des autographes, même quand on le bombardait de photos, lui rappelant ainsi Colin, même quand on criait "HARRY JE T'AIME" sur son passage à Pré-au-Lard. Malfoy, lui, conservait son masque d'indifférence, mais il ne cherchait plus Harry comme au début de l'année. En septembre, ils se provoquaient, se battaient un peu, s'insultaient, mais elle avait pu voir que le coeur n'y était pas, que ce n'était que du cinéma. Si on était suffisamment observateur, on pouvait remarquer que lorsqu'ils se parlaient, aux entraînements de Quidditch par exemple, le ton était froid, mais on n'y décelait plus aucune haine.
La jeune fille soupira. Maintenant qu'ils ne se souvenaient plus de rien, comment allait-elle faire ? Devait elle intervenir ? Si oui, comment ? Elle n'allait pas débarquer à l'infirmerie, tout sourire, et leur balancer : "Ah, au fait, vous êtes amoureux l'un de l'autre !". Non, il lui fallait un plan.
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Ginny arriva devant le tableau de la grosse dame plus essoufflée que jamais. Elle porta une main à son cœur et se demanda si elle allait s'évanouir. Le médicomage l'avait prévenue : elle était en grosse carence de fer, et l'anémie provoquait des épuisements soudains après des efforts minimes. C'est elle qui aurait dû tomber de son balai à la place d'Harry. Elle se mordit la lèvre, anxieuse. Harry... Il ne se souvenait pas de leur rupture. Il semblait perdu quand elle était allée le voir. La jeune fille ferma les yeux, fronça les sourcils.
"Ginny, pensa t-elle. Tu t'es battue pendant tout ce temps. Tu es partie à l'étranger, tu t'es forcée à penser à autre chose, à rencontrer des gens, tu as trouvé le courage de rentrer chez toi et d'affronter ton passé, tu es revenue à Poudlard pour être diplômée et trouver un métier que tu aimes. Tu dois te battre encore une fois. Ce n'est pas parce qu'Harry ne se souvient pas de votre rupture qu'il va retomber dans tes bras. Et quand bien même. Tu dois être quelqu'un, tu dois devenir quelqu'un. Tu ne peux pas être Ginny, la copine d'Harry Potter. Tu dois être entière sans lui, même si pour l'instant tu as le sentiment qu'il a emporté ton coeur lorsqu'il t'a quittée. Un jour tu iras mieux, avec ou sans lui."
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