Chapitre 9
Novembre-Décembre
NB : Maintenant que Harry et Draco ont perdu la mémoire, les chapitres seront toujours au présent, avec des moments du passé intégrés dans les chapitres. J'espère vraiment que ce ne sera pas trop difficile à lire, mais je ne me vois pas écrire cette fiction autrement.
25 Novembre 1998, couloirs de Poudlard
- Potter.
- Malfoy.
Harry se contenta de regarder son ancien ennemi avec indifférence. Selon Hermione, ils ne se battaient plus de Septembre. Selon Ron, c'était drôlement dommage. Ils avaient dû conclure d'une trève, et ce n'était pas pour déplaire au brun : il avait assez de choses à penser, pas besoin de réfléchir au prochain coup bas qu'il pourrait faire pour rendre Malfoy fou de rage.
Le Serpentard jeta un regard furtif autour de lui afin de s'assurer que personne ne les entendrait.
- Potter... Dit-il d'une voix traînante. Tu connais le principe d'une dette de sorciers, n'est-ce pas ?
Le Gryffondor haussa les épaules.
- Où veux-tu en venir ? Demanda t-il.
Tu m'as sauvé la vie lors de la bataille de Poudlard, dit Draco avec difficulté. Depuis ce jour, j'ai contracté une dette de vie envers toi. Une dette de sorcier. Tu n'es pas sans savoir que lors de... l'accident... je me suis apparemment retrouvé entre toi et un cognard qui voulait te réduire en une purée de citrouille, alors...
- Tu considères que tu as payé ta dette, n'est-ce pas ? Le coupa Harry.
- Seulement si tu considères qu'elle est payée, siffla Draco entre ses dents.
Décidément, être dépendant des autres n'était vraiment pas ce qu'il préférait.
- D'accord. Je ne te dois rien, tu ne me dois rien, dit Harry.
Il tourna le dos au blond et marcha rapidement jusqu'à la tour d'astronomie. Là, il s'appuya contre la fenêtre et regarda le parc en essayant de calmer sa respiration. La conversation n'avait pas été particulièrement déplaisante, ils ne s'étaient pas insultés, pas menacés, pas battus, mais Harry avait ressenti un profond malaise lorsque son regard avait croisé celui du Serpentard : il avait eu comme une impression de déjà vu.
Dans le passé : 1er Avril 1998, Azkaban
" Vous êtes libre, Monsieur Malfoy. Vous pouvez remercier Monsieur Potter qui est intervenu lors de votre 1er procès, mais également lors du second. Vous avez une heure pour rassembler vos affaires".
Draco cligna des yeux plusieurs fois et laissa même échapper un mince sourire. Tant pis pour l'éternel masque d'indifférence typique des Malfoy, aujourd'hui était le plus beau jour de sa vie, il n'allait pas courir et sauter partout en criant "Youpi ! Yahouuu" mais quand même, il pouvait manifester sa joie.
Il était en train d'empaqueter ses maigres possessions lorsqu'il sentit un parfum reconnaissable entre mille : l'odeur à la fois sucrée et épicée, entêtante et agréable, forte et légère... Enfin, il voulait dire, l'odeur insupportable de Potter.
- Je ne veux pas gâcher ton plaisir, Malfoy, mais je venais juste m'assurer que tu avais bien compris les termes de ta libération.
- Je ne suis pas idiot, Potter, ne me confonds pas avec Weasley, répondit Draco, agacé. J'ai compris : j'ai le droit de sortir, mais je ne peux pas rentrer au Manoir, je dois aller vivre dans ces affre... Ahem... dans ces appartements réservés aux anciens prisonniers, pour qu'on puisse me surveiller j'imagine. Quand je serai convoqué au ministère, je pourrais enfin retourner chez moi. On ne me rendra pas ma baguette avant fin Juillet : je dois faire mes preuves. Me comporter comme un parfait petit Gryffondor. Ah ! Et participer aux chantiers de reconstruction, bien sûr. Mes pauvres mains...
Il tendit ses deux mains devant lui et leur parla gentiment :
- Vous allez finir aussi laides que les mains de Potter, mes chéries, mais ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer !
Harry leva les yeux au ciel. Draco lui adressa un sourire moqueur, presque complice. Il reprit cependant un air grave :
- Potter... Tu es familier avec le terme "Dette de sorcier", n'est-ce pas ?
- Mouais... Pourquoi ?
- Quand tu m'as... (Il grimaça) sauvé la vie l'an dernier... J'ai contracté une dette de vie envers toi. Une vie contre une vie. J'aurais ce sentiment de dette, d'inaccompli, tant que je ne t'aurais pas sauvé la vie. Tu comprends ?
Harry haussa les épaules et sourit :
- T'inquiètes pas, je suis doué pour me mettre en danger de mort. Tu auras plein d'occasions de m'empêcher de me casser le cou ! Et c'est sympa de savoir que, où que je sois, tu penseras toujours un peu à moi, Malfoy, railla t-il.
Le serpentard lui jeta un regard noir et poursuivit :
- De plus, tu es intervenu non pas une, mais deux fois en ma faveur lors de mon procès. Ce qui veut dire que j'ai maintenant une dette d'honneur.
- Une dette d'honneur ?
Le blond se gratta la tête, agacé. Harry aurait aimé avoir un appareil photo, là, tout de suite, parce que l'héritier Malfoy en train de se gratter la tête, l'air pensif et embêté, ça valait son pesant d'or.
- Ah... Par Merlin, je ne devrais pas te dire ça, mais sinon je vais le ressentir toute ma vie... Bref. Je t'explique mais hors de question de voir un sourire éclairer ta sale face de Gryffondor, d'accord ?
Harry hocha la tête, ses yeux brillaient déjà d'amusement.
- Tu m'as rendu un immense service. J'ai donc une dette d'honneur envers toi. Ce qui veut dire que, si un jour, tu as besoin de moi... Hé bien, je serai là, car ainsi, je pourrais me débarasser de ce sentiment constant, celui de te devoir quelque chose.
- T'inquiètes pas, Malfoy, répondit le brun, amusé. Si jamais j'ai besoin de toi pour quoi que ce soit, tu seras le premier au courant.
- Te faire ravaler ce sale sourire, c'est considéré comme un service, Potter ? Parce que si oui, on commence maintenant !
Dans le passé : 10 Avril 1998, Londres
Draco soupira. Se balader sans baguette était une souffrance de tous les instants.
Il avait été convoqué au ministère pour signer quelques papiers, un contrat magique qui stipulait qu'il viendrait à chaque fois que sa présence serait requise sur les travaux de reconstruction, une autorisation pour rendre visite à son père, ce genre de choses amusantes en somme.
Il avait supplié, enfin non, demandé avec insistance à sa mère de le transplaner jusqu'au centre de Londres mais, depuis son retour d'Azkaban, Narcissa ne sortait plus de chez elle. Elle était murée dans le silence, ses yeux gris regardant Draco avec un reproche muet, ce qui mettait le blond fort mal à l'aise. "Je suis malheureuse, disaient ses yeux. Tout ce en quoi je croyais s'est effondré. Je suis malheureuse et je ne sais pas quoi faire".
En entrant dans le ministère, il sentit les regards noir sur son passage. Charmant.
- Malfoy !
Il se tourna et vit Potter qui lui lançait des regards peu discrets. Draco leva les yeux au ciel et désigna, d'un signe de tête, une alcôve où il pourrait parler tranquilement au Gryffondor.
- Oui ? Demanda t-il, s'efforçant de rester poli.
Après tout, ce type l'avait quand même sauvé d'une mort d'hypothermie certaine à Azkaban.
Harry rougit :
- J'ai trouvé comment tu pourrais m'aider.
- Je t'écoute.
- J'ai... Je... Euh...
- Vas-y Potter, prends ton temps, je n'ai passé que onze mois en prison, après tout.
- Tu sais, ce Moldu ?
- C'est une charade ? Une devinette ?
- Je ne sais pas comment le séduire.
Draco leva un sourcil, amusé.
- Tu me prends pour Docteur Love ?
Les Gryffondors étaient décidément bien courageux, car Harry répliqua :
- Tu te traînais une sacré réputation à Poudlard, si tu vois ce que je veux dire...
- Quand considéreras-tu que j'ai payé ma dette ? Après l'avoir embrassé ? Après l'avoir mis dans ton lit ?
Le brun rougit aussitôt.
- On s'est déjà embrassés, bégaya t-il.
Il évita soigneusement le regard du blond qui affichait un sourire goguenard.
- Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Disons... Tu m'aideras jusqu'en Juillet ?
- D'accord. Marché conclu.
Et il lui tendit la main.
Et cette fois-ci, Harry saisit la main de Draco.
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Dans le présent : Harry, 30 Novembre, Poudlard
Le sentiment ne le quittait pas depuis son réveil à l'infirmerie. Un sentiment de vide intense, comme s'il n'était que l'ombre de lui-même. Il allait en cours, il faisait ses devoirs, il allait à Pré-au-Lard avec Ron et Hermione, mais il avait l'impression que, depuis son réveil, la vie n'était qu'une très longue journée, avec des petites siestes par ci par là. Il n'était plus intéressé par rien. Les Bizarr' Sisters avaient sorti un nouvel album ? Ok. Georges et Lee Jordan débarquaient de Pré-au-Lard avec de la bière au beurre ? Ok. Il y avait une soirée d'anciens membres de l'AD dans la salle sur demande ? Ok. Ils avaient un match contre Serdaigle qui arrivait ? Ok.
- Vieux, tu ressembles de plus en plus à Gin', avait dit Ron, désolé.
Harry s'était tourné pour regarder Ginny monter les escaliers avec difficulté, lui souriant malgré ses traits tirés et ses cernes noires.
Peut-être que Ginny et lui étaient malheureux parce qu'ils étaient séparés. Peut-être.
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Draco, 30 Novembre
Depuis son réveil à l'infirmerie, il était d'une humeur massacrante. Selon Blaise, il avait, depuis le début de l'année, renoncé à martyriser les première année. Quel mythomane ce Blaise. Renoncer à des plaisirs simples et quotidiens en s'abstenant de martyriser des demi-portions si facilement impressionnables ! Il fallait qu'il demande confirmation à Pansy. Si sa version conformait avec celle de Blaise, il lui demanderait quelle drogue il prenait à ce moment là, et pourquoi il n'en ressentait pas le manque physique. Ou alors, il en ressentait vraiment le besoin physique, et c'est pour ça qu'il était d'humeur massacrante.
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Ginny, escaliers de Poudlard, 30 Novembre
Ginny était de mauvaise humeur, comme toujours. Elle avait très mal dormi cette nuit. Elle secoua la tête, dépitée. Sa mère n'arrivait pas à savoir si elle dormait mal parce qu'elle était déprimée ou si elle était déprimée parce qu'elle manquait cruellement de sommeil. Le piège parfait, en somme. Si seulement elle pouvait trouver une potion autre que celle du sommeil sans rêve... Elle n'était pas allée vérifier du côté moldu, peut-être qu'ils avaient des potions bien à eux, plus efficaces que les potions sorcières... La jeune fille soupira. Elle prenait déjà 13 médicaments par jour, elle n'allait pas en ajouter un de plus à sa liste. La première fois, Ron l'avait fixée avec des yeux ronds alors qu'elle sortait, au repas du soir, ses fortifiants pour cheveux, ses médicaments contre la chute de cheveux, ses anti-dépresseurs ("legers" avait assuré le Dr Mur. Tu parles), ses gouttes contre le stress, ses gouttes contre l'anxiété, son magnésium, son fer, sa vitamine D, sa vitamine C. Ginny réprima une grimace. Tous ces médicaments mélangés à son alimentation plus que restreinte lui faisaient un mal de ventre de tous les diables.
Elle discutait tranquillement avec Demelza, quand celle-ci lui avait fait remarquer qu'elle ne venait vraiment pas souvent en cours. Ginny avait explosé. Demelza ne se rendait pas compte de l'effort que c'était pour elle de se lever tous les matins après 4 heures de sommeil, de s'habiller, supporter ces vêtements trop grands qui trahissaient son dégoût de la nourriture, de sortir de son dortoir et parler aux gens, ces gens qui savaient qu'elle était malheureuse, mais qui continuaient à la traiter comme la Ginny d'avant, celle qui riait au bras d'Harry, celle qui était heureuse, celle qui était aimée.
Elle était en train de monter les escaliers quand quelqu'un la bouscula sans ménagement, la faisant tomber sur les genoux.
- Hé ! Tu pourrais t'excuser, connard !
L'intéressé se retourna lentement, un sourire moqueur aux lèvres.
- Désolé que tu sois rousse et laide, Weasley.
- Désolée que tu sois un sale con et que ton père pourrisse en prison, Malfoy !
Draco remonta quelques marches pour se retrouver à hauteur de Ginny.
- Ne... parle... pas... de mon père ! Dit-il, la menaçant de sa baguette.
Ginny cligna des yeux, surprise.
- On fait moins la maligne, la belette ! Triompha le serpentard.
La jeune fille fixait la main du Serpentard, hébétée.
- J'attends tes excuses, fit tranquillement le blond.
- Que...
- Tu veux que je te dicte quoi dire ?
- Que...
- "Désolée Malfoy d'être une idiote finie, je ne parlerai plus jamais de ton père, et d'ailleurs je m'arrangerai pour ne plus te croiser dans les couloirs et polluer ton espace vitale de mon odeur de belette femelle".
Ginny secoua la tête, les yeux écarquillés :
- Malfoy... Que fais-tu avec la bague d'Harry ?
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- Comment ça, la bague de Potter ? Toi aussi tu fumes du crin de licorne, Weasel ? Je ne savais pas que c'était si répandu ici !
- Je connais cette bague, affirma Ginny avec fougue. Je la connais, elle est unique au monde, et je le sais parce que j'étais avec Harry en Espagne quand un vendeur de rue l'a fabriquée selon les indications d'Harry !
A l'évocation de ce souvenir, son cœur se serra et elle pensa "Ne pleure pas, Gin. Pas ici. Cette nuit, tu auras le droit, mais pas ici, pas devant Malfoy".
Les yeux de Draco s'écarquillèrent pendant une micro seconde, puis son masque se recomposa :
- Je sais pas ce qui te monte à la tête, ma pauvre Weasley, si ce sont les anti-dépresseurs ou les cookies très spéciaux que fabrique Hagrid, mais en tout cas cette bague est à moi ! Je l'aie achetée... euh... et je l'aie depuis... hé bien...
- Tu ne te souviens pas d'où elle sort parce tu l'as volée à Harry ! Tu as dû la voler dans les vestiaires de Quidditch !
- Si ça continue, ils vont finir par t'interner, alors baisse d'un ton, veux tu ! S'exclama Draco, furieux.
Finalement, heureusement que son père était en prison, parce que s'il l'avait vu fuir devant la fille Weasley comme si elle lui avait lancé un avada, il lui aurait fait regretter de ne pas être mort dans la salle sur demande lors de la bataille de Poudlard.
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Draco, chambre des préfets, 30 Novembre
Dans sa chambre de préfet-en-chef, Draco lança un lumos et inspecta la bague à son doigt avec minutie. Elle était belle, elle était masculine, et il l'adorait, sans savoir pourquoi, car, de toute évidence, ce n'était pas une bague qui avait appartenu à sa famille, et ce n'était certainement pas lui qui l'avait faite faire, car, tout le monde le sait, les Malfoy ne portent que de l'argent elfique ! En effet, quand il y pensait, ça ressemblait bien plus au chose de chose que portait Potter : masculin, beau, mais peu travaillé, pas aussi fin que les bijoux de Draco. *
Elle avait un petit côté ethnique, comme si, en effet, elle avait été ramenée d'un voyage. Le Serpentard secoua la tête, décontenancé. Il ne se souvenait pas être parti en voyage ces derniers mois, et Blaise et Pansy lui auraient dit s'il avait entreprit un voyage, non ?
Il rangea avec soin la bague dans sa valise, se promettant de trouver sa provenance quand l'autre folle de Weasley se serait calmée.
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Nuit du 30 Novembre au 1er Décembre
Il marchait sur le Môle, vers le phare, vers la mer. Celle-ci était grise et agitée, le ciel était orageux. Une tempête s'annonçait. Il portait une écharpe grise et un long manteau noir. Harry aurait voulu crier, lui dire de ne pas aller au bout, mais le son était bloqué dans sa gorge, ou alors l'autre ne l'entendait pas.
Une douleur fulgurante dans sa poitrine. L'autre commençait à être un point de plus en plus petit, puis soudain, une immense vague surgissait et recouvrait Draco. Il disparaissait sans un bruit.
Harry se tenait sur les rochers, le coeur brisé. Il avait perdu Draco. Il ne reviendrait pas.
Harry se réveilla en larmes. Il se sentait si triste, si seul. Il hoqueta et referme les yeux. Il avait perdu Draco. Il l'avait perdu. Il se rendormit en gémissant de douleur.
Le lendemain, Harry se réveilla avec, de nouveau, un lancinant sentiment de tristesse. Il avait rêvé, mais de quoi ? Ou plutôt, de qui ?
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1er Décembre
Lavande ** s'approcha de sa meilleure amie et chuchota :
- Tu sais quoi ?
- Quoi ? Demande Parvati, émoustillée à l'idée d'un petit ragot à sa mettre sous la dent.
- J'ai entendu McGonagall et le Slughorn parler. Des élèves se sont introduits dans les réserves de potion. Il manque plein, plein d'ingrédients.
Parvati écarquilla les yeux, amusée.
- Des ingrédients... pour quoi faire ?
- Une potion de souvenir.
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Nuit du 1er Décembre au 2 Décembre
Il se balade dans la forêt. Il est tout seul, dans le Nord, il y a de la neige par terre, le ciel est bleu, il fait froid. Soudain, Draco surgit d'entre les pins. Il lui parle, il lui dit qu'il est désolé de l'avoir quitté, qu'il revient, si Harry est prêt à l'accepter. Harry sent son coeur se désserrer. Il respire enfin normalement. Il sait que si Draco revient, si Draco est là, alors tout ira mieux. Alors il sera heureux.
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Harry avait toujours eu un rapport bizarre aux rêves. Lorsqu'il était enfant, il rêvait du monde de la magie, ce monde qui aurait dû être le sien et qui lui avait été arraché. Lorsqu'il était adolescent, il rêvait à cause des images que lui envoyait volontairement Voldemort, et ce n'étaient pas des rêves, mais plutôt des cauchemars. Mais ses rêves étaient toujours étroitement liés à la réalité, comme si son esprit avait la volonté de savoir, de connaître la vérité. Mais quelle vérité dans ce rêve de la nuit dernière ? Pourquoi s'était-il senti soulagé quand Malfoy était revenu ?
Décidément, ses rêves n'avaient aucun sens en ce moment.
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Journal de Draco, 2 Décembre
Blaise prétend que j'avais un journal, lorsque j'étais en prison, mais j'ai fouillé ma valise de fond en comble et je ne l'ai pas trouvé. En y pensant, après l'accident, j'ai trouvé que ma valise était rangée bizarremment. Pas en bazard, mais comme si quelqu'un avait déplié puis replié mes affaires. Ou alors, j'étais vraiment trop accro aux crottes de doxy, et je pliais mes affaires n'importe comment. Oui, c'est sûrement l'explication.
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Harry, dortoir des Gryffondors, 2 Décembre
Harry fixait la liste, hébété. Il l'avait trouvée dans une poche d'un de ses jeans. C'était son écriture, ça, il ne pouvait le nier. Et Hermione avait raison, il était amoureux avant l'accident, cette liste en était la preuve ultime. Amoureux de quelqu'un dont ses meilleurs amis, la seule famille qui lui restait, ignorait l'existence. Et surtout : il était amoureux d'un homme. Il n'était pas du tout contre l'idée de deux hommes ensembles, seulement, lui, il aimait les filles !
Il n'est pas facile à comprendre. Mais après les quelques mois que j'ai eu la chance de passer à ses côtés, j'ai récolté ces informations :
Ce qu'il aime :
Le piano
Ses amis, leur humour un peu noir
Lire
La lumière le matin
Regarder la pluie tomber en buvant du thé
L'ordre
Les câlins, les bisous
La rigueur
Le silence
Mon humour, parfois
Parler littérature avec moi
Les "siextes"
Se réveiller et voir mes cheveux encore plus ébourrifés que d'habitude
Ce qu'il n'aime pas :
Le bruit dès le matin***
Le désordre (surtout le mien)
Quand je suis plus beau que lui
Quand je suis meilleur que lui
L'humour gras
Les filles qui me tournent autour
Parler de son père
Montrer ses sentiments
Les enfants ("ça bave, ça morve, ça cri")
Harry reposa la liste, dégoûté. Finalement, cet accident était un mal pour un bien. Comment avait-il pu être heureux avec un connard pareil ? Le silence, la rigueur ? La vie devait être sacrément joyeuse à ses côtés ! Comment avait-il pu envisager un futur avec quelqu'un qui n'aimait pas les enfants ? "Quand je suis plus beau que lui", ah et il devait s'habiller comme un sac et éviter de se laver trop souvent pour satisfaire l'égo de Môssieur ? "Montrer ses sentiments" ? Ce devait être agréable de sortir avec un robot...
Finalement, même s'il rêvait chaque nuit, cet accident avait ses aspects positifs.
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Journal d'un Gryffondor, 2 Décembre
J'ai plus ou moins réussi mon coup. Mon cognard piégé visait Harry. Je voulais qu'Harry tombe, perde la mémoire, et que Malfoy se confronte tous les jours à ses regards haineux, à son bonheur avec Ginny W, alors que lui se souviendrait de leur relation. Mais, il devait être sacrément amoureux, ce sale connard a préféré se prendre le cognard en pleine citrouille pour éviter que Harry ne souffre. Au final c'est pas plus mal : ils ne sont plus ensembles, et Malfoy tourne dans tout Poudlard comme un lion en cage. Il ne trouve pas de réponses à ses questions, parce que j'ai pris le soin de voler son journal intime, ainsi que les petits mots de Harry, dans sa chambre de préfet.
Sauf que Harry est malheureux. J'ai des yeux, je ne peux que le voir. Il est malheureux. Ce n'est pas ce qu'il aurait voulu. Il faut que je trouve un plan pour que Ginny et lui se retrouvent.
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* Les bijoux de Draco : Le jeu de mot n'est absolument pas voulu, bande de perverses
** Lavande Brown est morte dans les films, mais pas dans les livres, alors pour moi elle est vivante :)
*** J'ai eu l'idée de faire cette liste après avoir lu Le Parfum, qui est une fiction sur les enfants du futur.
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