Résumé :
Harry Potter et Draco Malefoy. Deux antithèses qui se vouent une haine sans limite, jusqu'au jour où l'amour laisse place à la haine, dans le plus grand secret.
Mais suite à un accident, Harry et Draco oublient ce qu'ils ont vécu ensembles. Et les seules personnes au courant de leur relation n'ont jamais aimé les histoires qui finissent bien...
En gros : Le début de cette fiction fait la navette entre des moments du présent en Septembre 1999, quand Harry, un an et demi après la Bataille Finale, entre à Poudlard, et des moments du passé, entre la Bataille Finale de Mai 1997 et la rentrée tardive d'Harry à Poudlard.
Lorsque Harry entre à Poudlard en Septembre 1998, Draco et lui sont ensembles en secret et leur mémoire n'a pas encore été altérée.
Disclaimer : Rien n'est à moi, tout est à JKR et je pense qu'elle me frapperait si elle savait ce que je fais de ses personnages
Avertissement : Cette fiction est un slash. Ca veut dire que deux beaux mecs vont de déshabiller mutuellement.
Note : Je n'ai pas de betareader, et c'est la première fois que j'écris une fanfiction Harry Potter, bien que j'en lise depuis 5 ans. Donc je suis vraiment désolée pour les fautes d'orthographe (je sais qu'il y en a, mais mon traitement de texte est un flemmard), et les maladresses d'écriture.
SPOILER TOME 7.
CHAPITRE 1
Septembre 1998, Poudlard Express
Harry croisa le regard d'Hermione, qui, sentant son angoisse, lui prit la main avec sollicitude. A sa droite se tenait Ron, qui tentait tant bien que mal d'enfiler sa robe de sorcier tout en continuant de manger sa chocogrenouille, tâche qui semblait extrêmement ardue, compte tenue des nombreux jurons que laissait échapper le jeune homme. Luna, elle, regardait le paysage, l'air rêveur, faisant tourner entre ses doigts son bracelet de bouchons de bièreaubeurres.
Neville prit un dragé surprise et dit, l'air grave :
- Ca fait bizarre, n'est-ce pas ? Je veux dire... Tout a tellement changé, depuis la dernière fois où nous sommes allés à Poudlard tous les cinq.
Après la Bataille Finale, Poudlard avait bien évidemment dû fermer, compte tenu des nombreux dégâts causés. Il avait fallu un an au monde de la magie pour se remettre sur pied, attraper et condamner les Mangemorts, reconstruire Poudlard, pleurer ses morts.
Hermione était partie en Australie chercher ses parents et leur rendre la mémoire, puis elle avait passé beaucoup de temps avec eux, le sort les ayant un peu désarçonnés. Elle avait écrit régulièrement à Harry et Ron, après toutes ces années à passer tout leur temps ensembles, ça avait été une véritable déchirure de passer ces longues semaines sans eux. Mais elle n'avait pas vu ses parents depuis un an, et ils lui avaient terriblement manqué.
La famille Weasley avait pleuré Fred, et Harry n'avait pas voulu s'immiscer dans cette famille en deuil, même si Ron lui avait proposé de venir "pour être entre mecs, sans que Hermione ne commence à nous parler d'une éventuelle 7e année à Poudlard", avait-il plaisanté. Mais le brun avait bien saisit la lueur dans les yeux de son ami, et avait compris que chacun d'entre eux avait besoin de lécher ses blessures avec sa famille. Mais lui, que lui restait-il ? Ses parents, Sirius, Remus étaient morts. Il n'allait quand même pas retourner chez les Dursley !
Cela dit il était parti à leur recherche pour vérifier qu'ils étaient en sécurité, tout en évitant de se faire remarquer. Il les avait espionnés, caché derrière la végétation de leur jardin, qui avait bien poussé depuis la dernière fois. Un an d'absence oblige. Ces imbéciles étaient revenus dans la maison, sûrement dès le moment où il n'était plus question de disparitions et ouragans bizarres dans les journaux moldus. Dudley avait un peu minci, et semblait plus grave qu'autrefois. En revanche, Vernon et Pétunia semblaient tout aussi insupportables. Lorsqu'ils commencèrent à se disputer avec "Dudlichounet" parce que ce dernier refusait d'être appelé par ce surnom ridicule, Harry estima qu'ils allaient bien et transplana.
Il était allé vivre Square Grimmaud, en colocation avec Kreattur était revenu. Harry avait réussi à le convaincre d'accepter de dormir autre part que dans son immonde tanière, et, sans être les meilleurs amis du monde, ils cohabitaient paisiblement.
Le jeune homme avait pleuré Colin, Remus, Tonks, et tous ces gens qu'il aimait, avec qui il avait grandit, et qui ne reviendraient plus. Il avait passé des jours entiers à la recherche d'un peintre pour réaliser le portait des quatre maraudeurs, de sa mère, de Tonks, de Dumbledore, afin de pouvoir leur parler, les avoir dans sa cuisine.
"Ils tiendront compagnie à Mme Black", avait plaisanté Ron.
Le portrait de Sirius avait d'abord protesté lorsqu'il avait été accroché "Revenir dans cette maison, encore " avait-il craché, et la voix de sa mère avait retenti : "ESPÈCE DE BON A RIEN ! MAUVAIS FILS ! MÊME DANS LA MORT JE DOIS TE SUPPORTER !"
Harry avait passé une bonne partie de la seconde quinzaine du mois de Mai enfermé chez lui, un verre de thé glacé à la main, à discuter avec les portraits. Et puis son père et Sirius s'étaient écrié un Samedi soir : "mais Harry que fais-tu ? C'est Samedi soir, à 17 ans c'est une honte de rester chez soi ! Vas donc draguer des minettes, et leur montrer ce qu'un Potter a dans le sang !". Lily avait pincé le bras de James en grognant, puis s'était tourné vers son fils : "C'est vrai que tu devrais aller te promener, mon chéri. Ça doit faire une semaine que tu discute avec nous. Pourquoi n'invite-tu pas Hermione et Ron, dont tu nous parle si souvent ?"
Alors Harry avait tenté de sortir, de vivre. Il avait prit son éclair de feu et était allé voler dans la partie sorcière de Hyde Park, durant les après-midi ensoleillés. Les jours où Ron n'était pas trop déprimé, ils sortaient dans Londres, allaient au cinéma, ce qui faisait beaucoup rire le sorcier.
Mais la plupart du temps, Ron était trop prit par ses "affaires familiales", comme il les appelait (ce qui consistait à consoler un membre de la famille Weasley, principalement Molly ou Georges), et Harry se retrouvait seul. Il avait revu Dean, Seamus, et Neville aussi, qui venaient parfois voler avec lui à Hyde Park, ou prendre un café sur le Chemin de Traverse. Il les croisait aussi lors des projets de reconstruction des bâtiments abîmés par la guerre, comme de nombreux autres élèves de Poudlard venus aider. Parvati Patil lui avait adressé un discret sourire, et Susan Bones et Hannah Abbot avaient discuté quelques minutes avec lui, avant de prendre congé.
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Lorsque Ginny commença à aller mieux, vers début Juillet, elle vint passer ses journées, puis ses nuits avec lui. Au début, ça avait été l'euphorie des retrouvailles, le bonheur de s'aimer sans crainte, de pouvoir sortir dans la rue sans être à l'affût d'une attaque. Le goût des lèvres de Ginny rappelait à Harry le temps où Dumbledore vivait encore et pouvait le guider, lui dire quoi faire de son existence, lui expliquer la mécanique des choses. Le temps où il n'avait pas encore tué quelqu'un. Car même si Voldemort était un être immonde, qui avait tué la plupart des gens qu'il aimait, Harry faisait des cauchemards où l'horrible face de serpent lui répétait en fourchelangue " tu es un assassin, tu es un assassin..."
Harry aimait passer du temps avec Ginny, l'emmener au cinéma comme les moldus, traîner à Kensington Garden et Hyde Park, l'emmener faire les boutiques à Oxford Street et transplaner avec elle rien que pour un week-end, à Barcelone, Paris, Bilbao, Athènes, Dublin, danser avec elle dans la rue, être jeune, tout simplement, sans responsabilités.
Durant cet Eté là, Harry comprit combien son adolescence avait été compromise par la Guerre. Avec Ginny, afin de rattraper le temps qui leur avait été volé, ils avaient pris l'habitude de sortir dans les quartiers moldus des grandes villes, de s'installer au comptoir d'un bar avec une bière, d'aborder des gens et de les suivre en boîte de nuit. Courir dans la rue avec elle, lui faire l'amour, la réveiller le lendemain après-midi avec l'odeur de croissants chauds, cela était leur quotidien parfait.
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Pour ses 18 ans, Ginny, qui avait eu son permis de transplanage, l'avait emmené sur une petite île ensoleillée et complètement déserte, où ils avaient passé la journée à se prélasser dans l'eau, manger des mangues, faire l'amour, se chamailler et se courir après, explorer la végétation, croiser un animal bizarre et poilu qui dormait tranquillement dans son arbre, ainsi que de nombreux oiseaux que Ginny avait trouvé "tellement beaux !" (Harry et elle s'étaient ensuite disputés parce que Ginny voulait en ramener à la maison, et Harry disait qu'ils disposaient déjà de Kreattur et des tableaux des Maraudeurs dans le genre espèces bizarres en voie d'extinction).
Rentrés au Square Grimmaud, il découvrit sa maison over-décorée, une table dressée, et toute la famille Weasley, un sourire radieux aux lèvres, des cadeaux dans les bras. Un délicieux repas, terminé par son dessert préféré, avaient rempli Harry de bonheur. Les rires, les conversations bizarres, les disputes amicales avec les tableaux surexcités (notamment James et Sirius), les présentations à Harry de la petite Victoire, fille de Bill et Fleur...
L'annonce des fiançailles de Ron et Hermione ("C'est trop tôt !" avait protesté Mme Weasley, mais Arthur l'avait interrompue en demandant à Harry comment se passaient les mariages moldus, et est-ce qu'ils utilisaient des piles écléctiques dans ces occasions ?).
Mme Weasley avait froncé les sourcils, avait dit à Harry qu'il était trop maigre, puis s'était tourné vers le tableau où Sirius se disputait une bière au beurre avec James, pour les gronder tous les deux "Vous pourriez rappeler à Harry qu'il doit manger un peu ! Il est maigre comme un clou, le pauvre enfant !", puis vers Ginny " Et toi ! Tu ne peux pas lui cuisiner de bons petits plats plutôt que lui faire courir les quartiers de Londres ! Ah, ces jeunes ! Heureusement, Harry chéri, j'ai préparé une bonne dizaine de plats que j'ai ensorcelés et posés là-bas". Elle tendit le bras vers le comptoir de la cuisine, où étaient en effet disposés de nombreux plats qui semblaient mal supporter l'équilibre précaire dans lequel ils avaient été posés.
Ginny avait grommelé qu'elle savait très bien faire les œufs au bacon, et qu'elle n'était pas la bonniche, et que de toute façon si Harry avait faim il n'avait qu'à se débrouiller lui-même, discussion qui dériva sur les droits de vote de la femme en France en 1944 dans le monde moldu (c'était évidemment Hermione qui avait réussi à placer ça).
Ron ne faisait même plus mine d'écouter, et, au risque de s'attirer les foudres de sa fiancée, attaqua une cinquième part de fondant au chocolat.
Puis, à 23h, les Weasley partirent, sauf Ron, Georges, Ginny. Ils échangèrent un regard complice, commencèrent à ranger les restes du repas, à jeter un sort aux cadeaux de Harry afin qu'ils aillent se ranger dans sa chambre, et ce dernier, fronçant les sourcils, leur demanda ce qu'il se passait.
Dix minutes plus tard, lorsqu'il descendit de la salle de bain, Dean, un énorme gâteau au chocolat dans les bras, Susan Bones, sa longue tresse décorée de fils dorés, Parvati et Padma Patil, superbes dans leurs petites robes rouges et bleus, Hannah Abbot, un cadeau à la main, Terry Boot, Ernie Macmillan, habillé d'un smoking trop grand pour lui, Cho Chang, qui adressa un regard-qui-en-disait-long à Harry, Angelina, un grand sourire aux lèvres, Neville, l'air ravi malgré ses séquelles physiques de la guerre, Lee Jordan, Luna, habillée d'une horrible robe faîte de... de... cheveux humains ?, Alicia Spinnet, Dubois, l'air sérieux et content à la fois, se tenaient dans le salon. Ils crièrent "SUUUUUUUUUURPPPPPPPPPPPRISSSSSSSSE" comme l'avaient fait les Weasley 4h plus tôt, allèrent tous serrer Harry dans leurs bras "18 mec ! On se fait vieux !", et posèrent leurs cadeaux et de nombreuses bouteilles sur la table.
La soirée se passa sans trop de dégâts, peut-être à part quand Georges avait défié Ron à un jeu où il venait d'inventer les règles, et que le jeune homme se retrouva avec les oreilles en feu, où quand Hermione et Ron s'était disputés un peu trop fort parce que le jeune homme était légèrement éméché et allait raconter à qui voulait bien l'écouter combien sa fiancée était "merveilleuse, gentille, belle, enfin à part quand elle me gronde parce que, quand on fait l'amour, vous savez..." , où même quand Cho Chang tenta d'approcher Harry et que celui-ci, sérieusement éméché, lui avait dit "tiens Ginny, tu t'es teint les cheveux en noir ?", ou quand Neville tenta d'embrasser Luna avant de se rendre compte qu'elle s'était endormie sur son épaule.
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Les élèves de Poudlard qui avaient raté leur 7e année, comme Harry, Ron, Hermione, et bien d'autres, allaient pouvoir faire une année tardive, ainsi que tous ceux qui avaient été en 7e année lors de la Bataille Finale, et n'avaient donc pas pu passer leurs ASPICS. Le Trio se réjouissait de pouvoir profiter d'un an de plus à Poudlard.
Et puis lorsque, fin Août, Ron et Hermione étaient partis en Grèce, à Madagascar, en Afrique du Sud, en Nouvelle-Calédonie, en Finlande, rien que tous les deux, afin que Ron puisse oublier sa peine, et profiter de moments de bonheur dans l'inconscience la plus totale avec son amoureuse (Hermione, quant à elle, avait bien sûr prévu un programme de visites de musées et de site historiques, mais elle n'avait pas encore prévenu ce pauvre Ron qui s'imaginait déjà se dorant la pilule sur une plage Grecque, une pita au poulet à la main, un verre d'ouzo avec plein de glaçons à l'autre).
Ils avaient bien sûr culpabilisé à l'idée de laisser Harry en Angleterre, et lui avait proposé de venir accompagné de Ginny, mais celui-ci protesta vivement, leur dit qu'il avait plein d'affaires à régler, et leur donna un sac de gallion pour qu'ils boivent un coup en son honneur.
Avec Ginny, ils avaient continué leurs escapades. Leurs successions d'expériences, de sensations fortes, de rencontres.
Harry n'ouvrait plus le Journal, il ne sortait pratiquement plus dans le Londres sorcier, à part pour voir les garçons de son ancien dortoir. Il lisait de nombreux romans moldus, il pouvait passer ses journées entières chez lui avec Ginny à la maison, coupé du monde.
Poudlard, les escapades nocturnes avec Hermione et Ron... Non, sa nouvelle vie était une source d'expériences nouvelles. Dumbledore, son sourire malicieux, ses bonbons au citron. Non, penser aux plages Grecques, aux ramblas de Barcelone. "Tu as les yeux de ta mère mais tu tiens tout le reste de ton père". Non, penser à la peau de Ginny sous ses doigts. Hagrid, sa cabane, Crockdur, ses gâteaux durs comme la pierre. Non, non non ! Ne pas penser à tout ça, c'est du passé. C'est douloureux. L'Armée de Dumbledore, la fierté dans les yeux de Neville lorsqu'il avait réussit un sort. NON ! Profiter du moment présent. Draco Malefoy qui pleurait au bord du lavabo des toilettes du 2e étage... QUOI ? Pourquoi diable, parmis tous ses souvenirs de sa vie passée, son esprit avait-il choisit un où Draco Malefoy apparaissait ?!
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Et puis, une nuit de Novembre, alors qu'ils étaient à une soirée Electro à Berlin et que Ginny était partie chercher à boire, Harry s'était surprit à regarder un jeune homme danser sur la piste. Longtemps. Il avait été fasciné par la beauté de ses muscles qui se laissaient deviner sous la chemise blanche, la grâce avec laquelle il dansait, sa façon de se mordre les lèvres lorsque le son montait, la tranquillité avec laquelle il repoussait les jeunes filles qui tentaient de l'enlacer.
Les cheveux blonds presque blancs rappelaient quelque chose, quelqu'un, à Harry, mais il n'arrivait pas à se souvenir quoi, qui. Puis le jeune homme avait tourné la tête vers lui, et lorsque ses yeux gris s'étaient plongés dans ceux d'Harry, le Gryffondor sursauta et se donna une gifle mentale.
Mais bien qu'Harry ait tenté d'oublier ce petit incident, à partir de ce moment-là, il se surprit à regarder de plus en plus les garçons, dans la rue, au café, au parc, à la plage. Il ne comprenait pas pourquoi il faisait ça ; au début il s'était trouvé des excuses bidons, du genre "je regarde comment ils sont habillés", "j'essaie de deviner leur âge, leur nationalité, si ils sont sorciers ou moldus, c'est rien qu'un jeu" , puis il au bout de quelques jours, il se surprit à ne regarder qu'un certain type de garçons... Ceux qui avaient la peau et les cheveux clairs, qui étaient soignés, élégants, les traits fins, un peu hautains.
Le jeune homme commença à s'éloigner de la rouquine, ne sachant pas comment lui dire ce qui se passait en ce moment. Il s'était acheté un journal et écrivait de plus en plus dedans, tentant de mettre ses idées au clair, s'embrouillant encore plus.
Et puis il essaya de se changea les idées, car ce n'était qu'une passade, d'ailleurs ce n'était rien du tout, il regardait des garçons et alors ?
Il aidait pour la reconstruction des bâtiments abîmés par la guerre, fit des dons à St Mangouste et à des associations qui aidaient les familles touchées par la guerre, autant du côté moldu que sorcier.
Ginny ne s'était rendu compte de rien. Ou du moins elle ne disait rien.
Alors qu'il sortait, elle lisait un bouquin, dormait, faisait des gâteaux, allait voir sa famille, ses copines. Ces vacances prolongées ne semblaient pas la déranger. Harry, avec son "complexe du sauveur", se sentait totalement inutile, et était soulagé d'être appelé à témoigner lors de procès de Mangemorts, ou à aider les associations.
Harry commençait à mal supporter l'omniprésence de la jeune fille dans son emploi du temps, sa maison. Sans être complètement lourde et dépendante (elle était, de nature, fière et indépendante), Ginny prenait trop de place dans sa vie, enfait elle était toute sa vie depuis que Ron et Hermione étaient partis à l'étranger. Ils reviendraient en Janvier, avaient-ils dit. Ou en Février, ils ne savaient pas. Ils lui envoyaient de nombreuses lettres, et Ginny et Harry riaient en lisant les appels à l'aide de Ron "Aujourd'hui elle m'a traitée dans un site archéologique ! Pour matter des traces d'espèces qui ont vécu il y a des centaines d'années !", "Nous avons fait six musées ! SIX MUSEES !", "Elle a refusé de faire une pause dans un bar ! VOUS Y CROYEZ VOUS ? Aller à Berlin et ne même pas prendre une choppe de bière !"...
Ses deux meilleurs amis lui manquaient. Bien sûr, Harry aurait pu transplaner d'un moment à l'autre et les rejoindre pour quelques jours, mais il ne voulait pas s'immiscer dans leur couple, d'autant plus que maintenant ils étaient fiancés, ce qui était réellement délicat selon le brun, qui avait toujours été maladroit et mal à l'aise avec ces choses - là.
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Un jour de Janvier, alors qu'il revenait d'une libraire moldue les bras chargés de romans d'un certain Stephen King, Harry n'eût pas envie de rentrer immédiatement chez lui. Il était 17h, bon Ginny ne se ferait pas trop de soucis, de plus, elle devait sûrement être allée voir Luna, comme elle avait prévu de le faire. Il s'engouffra au hasard dans un café moldu qui lui sembla sympathique, avec ses canapés et ses fauteuils, sa clientèle jeune, ses pâtisseries sur le comptoir et son odeur de café et de chocolat.
Il commanda un chocolat chaud, remonta ses lunettes sur son nez, et entama "Les piliers de la terre". Au bout d'environ une demi-heure de lecture, il leva les yeux, commanda un morceau de gâteau aux pommes qui le tentait depuis son arrivée, et croisa le regard d'un jeune homme assis à une table peu éloignée, entouré de ses amis. Celui-ci lui sourit, et Harry se dit qu'avec ses traits fins, son écharpe grise et argentée qui s'accordait parfaitement à ses yeux , ses cheveux blonds, le jeune homme était très beau. Ce dernier se leva, glissa un mot à ses amis, et se dirigea vers la table d'Harry.
- Bonjour ! Dit-il, enjoué. Je ne t'ai jamais vu ici, tu t'appelles comment ?
Le gryffondor, déconcerté par le contraste entre l'allure si élégante et noble du jeune homme, et son air jovial, bégaya :
- Euh... Ha... Harry. Et ... et toi ?
- Gabriel, je peux m'asseoir ?
- Ben... Pourquoi pas.
Gabriel avait 20 ans. Ses cheveux blonds, un peu ondulés, floutaient son allure et atténuaient les traits aristocratiques de son visage, ce qui lui donnait plus l'air d'un ange que d'un sale gosse pourri gâté. Ces traits, il les tenait de sa mère, qui était Russe. Il avait un léger accent, était très bavard, souriait beaucoup. Il commanda également une part de gâteau, et Harry songea que lorsqu'il mangeait il était terriblement sensuel. Quoi ? Hein, mais qu'est-ce qui le prenait de penser ça ? N'empêche... Ses lèvres étaient... HEIN ? N'importe quoi. Ginny était-elle sexy quand elle mangeait ?
Le blond était curieux, vif d'esprit, posait plein de questions. Harry inventa un passé bidon, et Gabriel sembla le croire. Une étincelle s'allumait dans ses yeux lorsqu' Harry lui parlait des pays qu'il avait visités, et lorsqu'il vit que le brun lisait Stephen King, il s'enflamma, et chanta les louanges de cet auteur. Vent de fraîcheur.
Lorsque Gabriel commença à lui raconter son enfance en Russie, Harry vit que la montre du jeune homme annonçait 19h30. Il se leva, bredouilla qu'il devait partir, saisit sa veste et manqua de faire tomber les tasses sur la table. Le blond lui adressa un grand sourire, et lui lança :
- Pourrais-je prendre ton numéro de téléphone ? J'aimerais te revoir.
Harry, comme tous les sorciers, n'avait bien sûr pas de téléphone.
- Euh... Il est en... Réparation, mentit-il.
- Dommage. Dans ce cas que dis-tu de nous revoir ici, demain, à la même heure ?
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Comme la vie est étrange, songeait Harry trois semaines plus tard, attablé à "leur" table avec Gabriel, écoutant le jeune homme essayer de le persuader de lire un livre qui lui semblait inintéressant au possible.
Il avait brièvement parlé de Gabriel à Ginny, et la jeune fille n'avait pas posé trop de questions (d'ailleurs pourquoi l'aurait-elle fait ? Ce n'était qu'un ami), se contentant de lui dire de l'inviter un de ces jours à "la maison".
Cette simple évocation aurait dû emplir Harry de joie. "La maison" signifie un foyer où il nous tarde de rentrer, où il fait toujours chaud et où il règne toujours une bonne atmosphère. C'était le cas ces derniers mois. Mais plus depuis quelques temps. "La maison" donnait envie à Harry de partir en courant, de se gratter partout, de hurler.
Gabriel, lui, savait beaucoup de choses sur Ginny. Les deux jeunes hommes passaient de plus en plus de temps ensembles, à se raconter des moments de leurs vies respectives. Écouter les souvenirs de son nouvel ami donnait l'impression au sorcier de s'évader réellement, de ne plus être Harry Potter, l'Élu, le Sauveur, mais juste Harry, un jeune homme de 18 ans en année sabbatique, comme il l'avait dit à Gabriel.
C'était le premier ami moldu du brun, et celui-ci avait peur de faire une gaffe à un moment de la conversation. Au pire un petit sort de confusion, et hop !
Ils allaient parfois se soûler ensembles, voire danser, et si parfois Harry saisissait le bras de son ami avec un peu trop d'enthousiasme, ou si il devenait trop tactile, il mettait ça sur le compte de l'alcool.
Malgré le froid, ils allaient faire des mini-escapades dans la campagne Anglaise, courir dans les champs en hurlant, allaient faire du vélo, et Gabriel faisait découvrir à Harry des endroits de Londres dont il ne soupçonnait même pas l'existence.
Harry se rendit compte qu'il ne regardait plus les garçons, ce qui était une bonne chose.
Ron et Hermione revinrent en Angleterre, encore plus amoureux qu'avant, si c'était possible. Ron ne remarqua rien d'inhabituel quand il vint Square Grimmaud, peut-être à part que Ginny faisait mieux la cuisine qu'avant, mais Hermione, elle, lança à Harry un regard lourd de sens.
Fin Février, après avoir passé de nombreux jours à éviter de passer un moment seul avec Hermione, Harry demanda à Ginny de retourner chez elle. Comme ça, sans aucune raison. Ils ne s'étaient pas disputés, et même s'ils ne faisaient plus autant de choses ensembles, Ginny n'avait pas pensé que la situation était réellement mauvaise, elle s'était juste dit que c'était la fin des "premiers mois" quand on est collé à l'autre.
La jeune fille ne posa aucune question, fit ses bagages et partit dans l'heure qui suivit. Quand le jeune homme la regarda partir, une boule au ventre et une sérieuse envie de vomir le prit. Sept mois ensembles. Des centaines de baisers, de rires, de mains entrelacées. Des dizaines de mots d'amour, de jeux, d'expériences vécues ensembles. Cela avait été bien réel, l'odeur de ses cheveux, leurs rires qui brisaient le silence de la nuit, leurs balades dans le Londres moldu, cette main qui tenait la sienne... Ils frôlaient pourtant la perfection, alors à quoi tient le bonheur ?
Elle lui avait demandé si ça signifiait qu'ils se séparaient. Il lui avait dit qu'il ne savait pas. Le soir, la rouquine transplanait pour passer deux semaines avec Luna en Hongrie (la jeune fille était partie avec son père chercher une créature dont personne d'autre ne soupçonnait l'existence), tandis que Harry allait noyer ses doutes dans l'alcool avec Gabriel.
Lorsque Harry s'était penché sur un Gabriel très éméché et l'avait embrassé, et que celui-ci l'avait doucement repoussé en disant : "Tu as assez bu pour ce soir, mon ami !" le brun su qu'il avait réellement un problème.
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