"Doucement mon amour. Plus lentement. Voilà ! Continue…
Un grognement étouffé répondit au vampire blond qui rougissait de plaisir. Harry apprenait décidément très vite.
"Plus profondément maintenant. Oui ! Comme ça !
Draco regardait avec une joie non dissimulée son protégé s’activer sur le membre gonflé de sang qu’il tenait entre ses lèvres. Il soupira affecteusement et lâcha au bout d’un moment.
"Cela suffit maintenant. Retire-toi.
Harry releva la tête, les lèvres écarlates de l’hémoglobine de sa victime, un pauvre moldu qui avait eu le malheur de passer par-là. L’interrogation qui se lisait dans ses yeux fit rire Draco.
"Il est mort mon amour ! Il ne faut pas boire de sang mort. C’est dangereux et surtout, c’est infect !
"Harry hocha la tête, attentif et essuya maladroitement le cou de sa victime.
"C’est inutile Harry… Il est mort !
"Mais, et si on découvre que c’est moi ?
"Harry, mon ange… Toi aussi tu es mort !
"Heu… Je ne sais pas exactement comment je dois prendre la chose…
"Tu n'as plus d'a.d.n. Ou plutôt, il a été modifié.
Le blond eu un sourire et murmura doucement :
"Ca suffit pour cette nuit. Rentrons.
Les deux vampires avaient acheté un appartement dans un quartier bourgeois de Londres. Il était sobrement meublé dans un style résolument moderne et épuré. Les volets en acier étaient, bien évidement, toujours fermés. Les murs de l'appartement étaient blancs, les meubles, rouges ou bordeaux, et le sol recouvert de parquet flottant. Les autres pièces s'accordaient dans les mêmes ton, sauf la salle de bain, rouge au carrelage blanc. Ils possédaient aussi un poste de television dans le salon, juste en face d'un canapé, mais ils ne la regardaient pour ainsi dire jamais. Leur chambre se trouvait composée d’un lit double pour Harry qui ne supportait pas les cercueils, (contrairement à Draco, qui avait installé le sien dans un coin de la pièce), de deux tables de chevet à tiroir de chaque coté du lit, situés en face d'une armoire. Les draps étaient rouges foncés et noirs. À plusieurs reprises, Draco s’était faufilé entre ceux-ci pour serrer le brun dans ses bras. Ils se plaisaient beaucoup aussi à se mordre l’un l’autre, à boire tout en étant bu. Le cycle éternel de leur interminable vie.
Voilà seulement deux semaines que le brun était vampire. Deux semaines de chasses, d'apprentissages, de rires et de colères. Draco avait essuyé l'ouragan Potter : le brun sous ses airs calmes était capable de grosses colère... Comme celle qui avait suivit le choc de la réalisation de son nouvel état vampirique. Rien que d'y penser, les mains de Draco se remettait à trembler.
Aux yeux du monde magique, Harry Potter s'était éloigné de son ancienne vie et était parti ailleurs, loin… Il n'avait laissé qu'une simple lettre derrière lui, s'excusant de son départ brutal. Comment auraient-ils réagit en apprenant la vérité ? C'était juste un tout petit detail après tout... Vampire... Rien de grave!
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Harry s'affala sur le canapé et murmura en soupirant à l'adresse de Draco, travaillant sur le bureau installé plus à gauche de la televison:
"Je m’ennuie.
"Va faire un tour dehors, dit Draco, ne prenant même pas la peine de detourner la tête de son travail.
"Viens avec moi…
"Non, je n’ai pas le temps.
Harry fronça les sourcils, et répondit d'un ton accusateur :
"Tu n’as jamais le temps !
Le brun se leva, rageur, et sortit en claquant la porte. Draco soupira. Il est vrai que ces derniers jours, il délaissait son compagnon. Le blond chassait toujours seul, traînant souvent dans l’Est End, près de Whitechapel et de Limehouse. L’histoire de l’Eventreur l’avait toujours fasciné et les quelques personnes déambulants dans le fog de ces quartiers londonien étaient des proies faciles.
Mais ce soir l'écho de la porte fermée par Harry resonna longuement à ses oreilles. Harry était cette fois réellement en colère et l'attendre pour lui parler était certainement la meilleure des solutions. Il n'irait pas chasser ce soir.
Mais les heures passaient et le brun ne revenait pas.
' "Plus que deux heures avant le lever du soleil.'
Le vampire blond commençait sérieusement à s’inquiéter. Le Gryffondor avait pourtant déjà chassé cette nuit. Un mauvais pressentiment l’étreignit, et il partit à la recherche de son compagnon.
Enveloppé dans la bruine comme dans un manteau opaque, il parcourut Londres, encore peuplé de quelques toxicomanes et autres oiseaux de nuits. Les traces du passage de Harry n’étaient pas évidentes à pister, et il perdit du temps à les chercher. Lorsqu’enfin il repéra l’odeur de son compagnon, il se trouvait devant un petit pub miteux à la façade crasseuse, sur laquelle on pouvait lire un nom. « The Bloody Mary. »
Il réfréna un frisson de répulsion à l'idée d'y rentrer avant de pénétrer par la petite porte en bois qui se trouvait sous la pancarte. L’intérieur était aussi minable que l’extérieur. Il y avait trois tables, le double de chaise, peut-être plus, et un comptoir maculé de taches visqueuses Derrière ce dernier se trouvait un Irlandais à la mine renfrognée, aux cheveux roux tirant sur le blanc, doté d'une courte barbe de la même couleur et portant des vêtements usés qui avait dû être, autrefois, d'un bon lainage épais. Un ex docker sûrement, vu sa carrure. Draco s’approcha de lui et demanda avec toute la politesse dont un Malfoy peut user :
"Je vous pris de m’excuser, mais auriez-vous vu un jeune homme d’à peu près mon age, les yeux vert et les cheveux bruns passer par ici ?
Le barman eu une moue soupçonneuse et marmonna :
"Vous venez pour la réunion ?
"Non. Je viens pour ramener mon… Attendez, il y a une réunion de quoi ? Des gens étranges vêtu en noir, des fanatiques quelconques ?
Le barman se renfrogna.
"Et est ce que mon ami y est allé ?
"Pourquoi ?
L'homme parlait maintenant d'un ton hargneux.
"Ca vous pose un problème ? continua-t-il
"Par tous les damnés de l’enfer, je vais le massacrer !
Draco tourna sa tête de tout cotés pour tenter d’entendre, de sentir quelque chose et tomba sur une odeur latente. Une odeur de sang. Il se dirigea vers une porte devant lui, qu'il n'avait pas remarqué auparavant. Située au fond de la salle, il ne l'avait pas vue en entrant. Celle-ci était en apparence faite de bois mais une légère couche d’acier tapissait l’intérieur. Il passa sa main sur le verrou, murmura quelques mots et la porte s’entrouvrit. Ce qu’il vit à l’intérieur lui coupa le souffle. Harry était assit par terre, le corps et les vêtements complètement recouverts de sang. Des cadavres de vampire jonchaient le sol. Apparemment, la réunion avait mal tourné et le brun était occupé à lécher ses mains pour recueillir les derniers vestiges de son dîner. Lorsque le blond était entré, il avait tourné les yeux vers lui, le regardant d’une façon tout à fait éteinte. Le sang lui était monté à la tête et c'est avec des gestes malhabiles qu'il se leva, avant de regarder Draco d’un œil vitreux. Une fois le choc de la découverte passé, Draco franchit la distance qui le séparait de son compagnon et lui octroya une vigoureuse gifle avant de le serrer éperdument contre lui tout en glissant à terre. Harry semblait étourdi et choqué.
"Mon Dieu Harry… Si tu savais à quel point je me suis fait du souci, fit Draco d'un ton inquiet.
Il l’écarta de lui à bout de bras pour mieux le voir.
"Ne refait jamais ce genre de chose. En aucun cas ! renchérit t-il, autoritaire.
"C’est ta faute, murmura Harry d'une voix éteinte.
"Pardon ?
"C’est à cause de toi que je suis venu ici. Si tu ne m’avais pas repoussé, je…
Draco examina Harry tandis que celui-ci cherchait ses mots, l’air énervé. Il le fit se lever et quitta la pièce. Le blond posa un billet sur le comptoir en s’excusant du désordre et partit en entraînant son amant.
Lorsqu’ils arrivèrent dans l’appartement, Draco allongea Harry sur les draps et lui ôta sa chemise ainsi que son pantalon. Il finit par se poster devant lui et ouvrit la bouche.
"Je croyais pourtant que tu avais plus de discernement que ça… Je vais devoir te punir, dit-il d'une voix triste presque résignée.
Il tira sur sa ceinture, la faisant sortir de son pantalon.
"Je fais ça pour ton bien mon amour. N’aies pas peur.
Il retourna Harry sur le ventre, et alors qu’il se débattait, il lui assena un violent coup sur les cuisses pour qu'il se calme. La tête dans l’oreiller, Harry hurla. Il avait mal et son sang vampirique ne l’aidait pas cette fois. A peine cicatrisait-il qu’il recevait un autre coup. Draco était bien plus fort que lui. La ceinture tombait en pluie douloureuse (© Seth) sur le dos et les jambes d’Harry, rependant souffrance et larmes. Puis, se fut le calme. L’oreiller était écarlate de ses pleurs, et les draps, empoissés de son sang.
La voix de Draco trembla alors que son caractère lunatique héréditaire du Sang Malfoy reprenait le dessus.
"Tu pleures ? Mon dieu, c’est à cause de moi ? Tu as mal ? Ho, Harry je suis désolé, je ne voulais pas ! Mais il le fallait, tu comprends ? Je devais le faire ! Harry, Harry, arrête de pleurer, je t’en supplie ! C’est moi qui t’ai fait ça ? Pardonne moi…Je ne voulais pas te faire pleurer, je voulais pas te faire mal ! Ne pleure pas… Ne pleure pas…S’il te plait…
Harry se recroquevilla dans les bras de Draco, ne retenant pas ses larmes.
"J’ai eu mal, gémit le brun.
"Je sais. Pardonne-moi, murmura le blond.
"Tu vas recommencer ? demanda le jeune vampire.
"NON ! Bien sur que non ! cria presque Draco. Je ne veux plus que tu pleures…
Il embrassa Harry pour le réconforter et lui mordilla le cou.
"Plus jamais…
Il le pénétra doucement et avala le sang qui s’écoulait dans sa bouche. Le bien-être l’envahit bientôt et Harry gémît. Draco lui offrit sa gorge et le brun y mordit avec plaisir. Il savait que dans ces moments là, son compagnon n’était plus que douceur. Il aspira le liquide sucré qu’il appréciait tant. Les entrailles brûlantes de désir, Draco le lâcha, s’abandonnant à la morsure du Gryffondor. Celui-ci s’enfonçant plus profondément dans la gorge du blond et le but délicatement, avec une lenteur exacerbée, comme pour le punir de son comportement. C’était bon et insupportable à la fois. Draco sentait le fluide l’abandonner comme si on tirait sur ses veines, qu’on les aspirait. Sa respiration se fit plus incertaine, haletante. Le plaisir l’envahit brusquement et il cria. Harry se rejeta en arrière et tomba sur le dos, dans le même état de torpeur que son partenaire.
Ils s’endormirent tout deux avec la venue du jour.
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°° Dieu ne fais jamais ce qu'on attend de lui.
°° Et le Diable ?
°° Le Diable ? Et bien Draco, le Diable est toujours doux et je sais qu’il fera son possible pour t’être agréable. Par ce que tu es né pour ça.
°° Je ne comprends pas mère.
°° Tout est en toi Draco. Tu es …
Draco voyait les lèvres de sa mère bouger mais aucun son ne lui parvenait.
Un jour mon fils, tu comprendras.
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Dans le lit, Draco s’éveilla en sursaut .