From Hell. La pièce était plongée dans une relative obscurité. C’était la nuit, mais la lumière des quelques réverbères au dehors se diffusait sur le mur en face de la fenêtre. Le lit était défait, on venait d’y faire l’amour. Deux corps s’y trouvaient encore, lascifs, abandonnés. Le plus grand d’entre eux bougeât un peu et finit par pousser le corps à ses coté, si fort, qu’il en tomba du lit avec un bruit mat. Et puis plus rien. L’homme s’étira, se vautrant dans les draps rouges et poisseux, semblant s’y complaire. Sur le sol, le corps de la jeune fille aux yeux ouverts, reposait, disloqué et les membres rompues. Il ne s’agissait pas d’une putain, ou d’une désespérée. Elle venait d’avoir 19 ans, poursuivait des études prometteuses et vivait heureuse. … Peut-être qu’il allait la jeter dans la Tamise. Pour l’instant il lisait. Un roman de vampires. Un rire lui échappa un instant et il jeta le livre au loin. - Foutaises… Il jeta un coup d’œil à l’armoire dont le miroir avait été recouvert d’un tissu opaque et fut un instant tenté de l’ôter. Il se ravisa pourtant et sortit de la pièce après avoir empaqueté la jeune fille dans le drap originellement blanc. Il y avait longtemps maintenant qu’il avait échangé la soie d'Égypte contre des étoffes en coton. Il jeta un coup d’œil à l’horloge murale du salon et soupira. Il n’avait plus beaucoup de temps, il fallait qu’il se débarrasse de la fille, et qu’il quitte l’Angleterre. Des aurors et des membres de la commission de régularisation des créatures humanoïdes traînaient de plus en plus dans les parages. Il regarda par la fenêtre, écartant un fin rideau et un mince sourire se forma sur ses lèvres. Ils étaient encore là. A attendre un seul faux pas de sa part. Le fils de mangemort, le fuyard, le monstre qui avait osé souiller l’élu cinq ou six ans auparavant… Un rire le secoua alors. Il se détourna de la fenêtre et mit le paquet de chaire dans l’entrée. En quelques minutes, toutes ses affaires étaient empaquetées et prête au voyage. Il fit un premier tour avec le cadavre, sortant par l’entrée du personnel qui débouchait sur une avenue commerçante. Il fallait faire attention à la surveillance. Tout se déroula donc dans le plus grand silence et avec rapidité. Une fois revenue à l’appartement, il mit ses vêtements de voyages et attacha ses cheveux en queue de cheval. Draco Malfoy prit son sac de la main droite, une canne à pommeau de la main gauche et ouvrit la porte. Son sourcil s’éleva délicatement lorsqu’il se vit menacé par une bonne demi douzaine de baguettes. La majeure partie d’entre elles tremblait férocement dans les mains de leurs propriétaires qui fixaient le vampire avec effroi. Leurs pensées étaient confuses. Ils leurs semblaient voir Lucius, un fantôme. Certain étaient encore un peu effrayé par le fait qu’il soit un Malfoy, et par le souvenir de sa gloire passée. - Et bien messieurs ? Madame ? Rajouta-il en remarquant la seule femme de l’équipe. Il s’inclina légèrement devant elle. - Quels sont ces manières, d’ainsi agresser d’honnêtes citoyens de notre belle Angleterre au sortir de leurs demeures ? - Joue pas à ça Malfoy. Le jour où tu seras honnête, le lord noir ressuscitera ! Draco porta une main pale à sa bouche et parut effaré. - Mince alors ! Vous avez prévenu Harry ? Lui qui pensait en avoir finit. Le sort que lui lança la jeune femme fut aisément évité d’un pas sur le coté. - Allons, très chère, voilà qui est fort peu élégant de la part d’une jeune femme aussi charmante… Il ferma la porte derrière lui et soupira. Avant que quiconque ai pu faire un geste, il se trouvait à l’autre bout du couloir. Avec un sourire il fit un petit geste de la main aux aurors et disparut. *** Le ferry pour la France avançait à son rythme dans la manche, berçant doucement Draco dont les cheveux s’agitait dans le vent. Après quelques heures à contempler la mer, Draco rentra dans sa cabine et marqua une pause devant la porte de la salle de bain. Lorsqu’il y entra, la première chose qu’il vit fut son reflet, qu’il n’avait pas croisé depuis près de cinq ans. - Hooo… Dieux… Les légendes sur l’apparence immuable des vampires étaient donc infondées. Draco avait changé, ses cheveux avaient poussés, son visage s’était affiné mais avait pris un peu plus au niveau des mâchoires. Il était un homme. Il ressemblait à sa mère plus qu’à Lucius, mais les gens étaient souvent aveuglés pas leurs propres certitudes… Sa respiration s’était arrêtée, il ferma les yeux, les poings serrés presque trop forts. Lorsqu’il rouvrit ses yeux, l’air s’échappa de ses poumons assez brusquement et il se mit à rire de soulagement et de nervosité. Léopold n’était pas là. Alors son rire se transforma en pleurs et il tomba à genoux, suppliant et tremblant. - Je t’en pris, pardonne moi, reviens, je ne mettrais plus jamais rien sur les miroirs, j’accepterais tout ce qui te plaira de faire de moi, mais je t’en supplie… Reviens, reviens moi. Son visage échoua dans ses mains et il se mit à prier, le visage baigné de larmes de sang, jusqu'à ce qu’une voix grave et chaude ne murmure à son oreille. ° Les anges n’on pas leurs place à genoux…° Les murmures de Draco cessèrent. Il se figeât, n’osant pas relever la tête, de peur d’être sujet à des hallucinations auditives. ° Draco, relève toi maintenant… ° Avec lenteur, il obéit, claquant des dents, troublé… Léopold lui décocha une gifle magistrale et les yeux de Draco s’ouvrirent sous le choc. Il avait eu mal… Dans le miroir, Léo avait un air calme mais déterminé. ° Tu ne recommenceras plus. ° - Je te le promet. Léopold hocha la tête d’un air entendu et passa une main dans les cheveux de Draco. ° Tu as bien changé… Tu es encore plus beau… Mon ange. ° Draco ne répondit rien. Ces cinq années sans Léopold avaient été abominables. Jamais Draco n'aurait pu penser que ce serait aussi dur. Chaque jour, sans une minute de repos pour penser à autre chose qu'à sa mère, à Léopold. Lorsqu'il faisait l'amour, lorsqu'il mangeait, toujours. Et durant son sommeil des cauchemar l'assaillaient. Voilà bien cinq ans qu'il n'avait plus rêvé. Dans tout ses cauchemars, il était enfermé dans un cachot, où l'on venait le frapper et le narguer tout les jours, où n'y avait pas de pauses. Et chaque fois, Léopold était près de lui, et le réconfortait, lui caressait les cheveux pendant qu'on lui cassait les côtes. Léchait ses plaies alors qu'on l'insultait. Murmurait des mots d'amour au plein milieu des viols. La présence de Léopold lui était devenu indispensable et il se réveillait en pleurs et nauséeux des nuits où Léopold n'était pas. - Je t'aime Léopold. Je t'aime. ° Moi aussi je t'aime Draco. Le démon eu un sourire satisfait et caressa les cheveux de son ange. Il avait eu du mal, mais Draco était dressé maintenant. Il ne désobéira plus, il sera sage désormais Et Harry Potter ne serait plus un problème non plus. Il s'était occupé de lui également et le jeune vampire croupissait dans une chambre du square Grimmaud, retenu quasi prisonnier par ses amis qui pensaient faire ça pour son bien. La suggestion par les rêves était vraiment la meilleur méthode qu'il ai pu utiliser jusqu'ici. Il n'y aurait jamais pensé si Charcot et Freud n'avaient pas fait des recherches là dessus. Ha! Ces deux braves hommes étaient des saints. Un léger rire amusé lui échappa alors qu'il pensait cela. Mais il revint bien vit à la réalité pour s'occuper de son ange. Son tout petit. ° Draco... ° chantonna-il. ° mon ange, mon chat, pourrais-tu faire quelque chose pour moi? ° Draco releva la tête pour regarder Léopold dans le miroir qui le serrait dans ses bras. Il sourit de soulagement devant cette image. - Oui, bien sûr. ° J'aimerais que tu vienne avec moi. Mais pour cela il faudrait que tu fasse quelque chose de très important. Seulement, je ne peut pas te dire quoi, il faut que tu trouve par toi même.° Draco leva un sourcil extrêmement Malfoyen et eu un sourire amusé et hautain. - C'est un jeu? J'aime les jeux où il faut réfléchire. Et si je trouve, tu m'emmène loin d'ici c'est ça? C'était parfait. Draco avait toujours été brillant dans ses études, et un excellent chercheur. De plus il lui fallait fuir. Il était peut-être un puissant vampire et sorcier, il ne faisait pas le poids face à vingt aurors près à en découdre. - Ça marche Léo! Je vais le découvrir ton truc. J'ai le droit à un indice? Léopold sourit ° Bien sûr. C'est à propos de moi!° - Et? ° Et c'est tout ce que je peux te dire!° Léopold offrit un sourire rayonnant à Draco qui haussa son second sourcil et se détourna du miroir en soupirant. Il ne put cependant pas cacher un sourire que le démon repéra aisément. Léopold sourit et disparut du miroir pour réapparaître dans la baie vitrée. Il n'y était pas uniquement comme reflet cependant, il semblait être derrière la vitre. C'était bien sûr une illusion d'optique que Léopold expliqua à Draco comme étant le résultat d'un regain d'énergie psychique. Tout cela du au fait que Draco voulait enfin le voir de tout son petit cœur. *papillonnement d'yeux*. Draco ouvrit un petit cahier à petits carreaux et y écrit tout ce qu'il savait sur le cas « Léopold ». C'est à dire très peu. Léopold (nom d'emprunt) Démon Quelque chose à trouver sur lui. Il me considère comme un (son) ange. Draco considéra tout ça avec perplexité et referma le cahier. - Quel est ton vrai nom Léo? Léopold écarquilla les yeux avec un regard entendu, comme s'il essayait d'entrer dans les pensées profondes de Draco, de lui communiquer une information hyper importante. - Il faut que je trouve ton nom!!! Léo lui fit un sourire radieux. Et Draco nota quelques mots dans son cahier. - Ça me fait penser à ce conte où un homme doit trouver le nom d'une fée, pour pouvoir la garder près d'elle. Bon... on va commencer par les nom connus. Léopold lui sourit d'un air ravi. Il n'avait pas le droit de lui dire le moindre mot. Cela faisait partit du pacte fait avec Narcissa. - Méphistophélès? Python? Lucifer? Belzébuth? Belial? Asmodée? Non? Bon... Satan? Osa t-il d'une petite voix. Léopold lui fit un sourire amusée légèrement incrédule et Draco se renfrogna légèrement. - Je pouvais toujours tenter... Draco énonça des noms de Démons pendant des heures et des heures et des heures... Au petit matin, un seul petit mot était écrit sur son cahier à petit carreaux. Un seul nom, mais qu'il se répétait en boucle jusque dans son sommeil. Samaël, le délateur, séducteur et destructeur du Monde. Samaël, le venin de Dieu, l'ange de la mort. Samaël, le bras gauche de Dieu.
Samaël. Désormais, son dieu personnel. A suivre. |