La première fois que je t’ai vu, rien ne m’indiquait que je rencontrais à celle qui est maintenant ma meilleure amie. J’étais jalouse, envieuse : je te trouvais beaucoup trop jolie et pleine de style. Moi, avec mes cheveux ternes et mon look dépassé, je faisais bien pâle figure à tes côtés. On m’avait prévenu : tu serais sans doute froide et ce ne serait pas toi qui ferait le premier pas. Je me suis donc jetée à l’eau, parce que tu m’intriguais et surtout parce que je voulais te ressembler. On est allé dans ce magasin qui deviendra notre magasin, celui où nous achèterons systématiquement nos vêtements avec une évidence même, je t’ai aidé à choisir tes vêtements. Tu ne l’as sans doute pas vu, mais j’étais extrêmement intimidée. Tu me demandais rapidement ce qui t’allais le plus et je répondais avec la même vitesse. J’ai dut cependant bien t’aborder puisqu’en fin de journée tu m’invitais chez toi pour notre première soirée. Je fut encore plus jalouse de toi quand j’ai vu que tu t’entendais plus vite avec Erwan. Vous parliez de choses que je ne comprenais pas spécialement, vous rigoliez et j’avais un peu mal. En plus de cette classe naturelle que je t’avais attribué, tu avais une aisance pour être amie. Sauf avec moi. Toutefois, j’avais plus d’un tour dans mon sac et même si je ne venais pas au concert, je vous ais accompagné. On étais mort, mais on s’en fichait. Et je dois avouer que ce fut une belle journée. Au fur et à mesure, on s’est trouvé des points communs. Ca a été dur, mais on y ait arrivé. Toutefois, je voyais bien que sans une chose primordiale, je ne pourrais jamais être importante à tes yeux : la musique. Bien sûr, j’écoutais déjà un peu de visual kei. Mais j’ai bien compris que ce n’était pas assez. Alors je me suis nourrie à ça. Jusqu’à ce que j’en vienne même à avoir des préférences pour la musique nippone que celle européenne. J’ai abandonné mon passé. Mais j’étais heureuse d’un côté. Je savais que je ne l’avais pas fait pour rien. Puis on a traversé des moments de grandes joies. Quand c’était le bon temps. Temps qui me manque. Puis tu es sortie avec lui. Autant te le dire maintenant, je l’ai détesté. Il anéantissait en un regard tout ce que j’avais réussir à construire pendant si longtemps. Je ne disais rien, j’étais ton amie. Je pouvais supporter ton bonheur, même si cela voulait signifier mon exclusion. Et quelle exclusion… Nous ne faisions même pas nos concerts ensemble. Dans un sens j’ai peut-être réussi ce je m’étais imposé : être plus sociable. J’en ai rencontré des gens. Mais jamais ils ne t’ont égalé. J’ai pris les choses en main. Je n’allait certainement pas abandonner mon combat contre un garçon. C’est peut-être cette pensé qui m’a aidé à ne plus le détester. Mais tout de même. Je ne te voyais pas assez. Puis, IL est arrivé dans ma vie. Ce chaînon qui me manquait pour être celle que je suis maintenant. « Faut que tu te trouve un mec ! Dino, il te plait ? » Dans cette phrase, j’ai vu la plus belle déclaration d’amitié. Pas cette amitié qui nous lie maintenant, mais celle qui nous liait à cette époque. Bien sûr qu’il me plaisait, mais comment je pouvais le savoir ? Je n’étais même pas sûre de mon orientation. J’ai voulu grandir plus vite que prévu, juste pour te ressembler, juste pour effacer la distance qu’il y avait entre nous. En un mois, j’ai totalement changé. Mes meilleurs amis et moi-même avions déjà touché au sexe et à la drogue. Nous étions disloqués. Pour vous, je me suis plongée dans quelque chose d’indéfinissable mais d’où il est impossible de s’enfuir. Il fait si sombre là dedans. On y verse des larmes. On s’en arrache le cœur. Le sang coule parfois. La douleur ne me fais plus le même effet qu’avant. La drogue ne me produit plus le même effet qu’avant. Mais toi tu me produit le même effet qu’avant : tu me réchauffe toujours le cœur. Quoiqu’il arrive. Jusqu’à la fin. Avec des larmes ressemblant à de l’amour. Margaux. Pour ma Thérouane. |