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au 31 Mai 21 :
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Préfets-en-chef
Par Mackk
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
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Chapitre 12
 

Chapitre 12

 

-          Que se passe-t-il ici ?, demanda-t-il posément, mais une pointe de sévérité s’entendait clairement dans sa voix, qui imposait le respect.

-          Professeur !, s’exalta McGonagall, Lucius Malefoy a frappé à plusieurs reprises son fils et Miss Granger, il l’a clairement insultée, nous a insultés d’avoir modifié le cerveau de son fils, et veut le reprendre chez lui contre son gré !

Le directeur écouta sans broncher le professeur survolté, puis jeta un coup d’œil aux deux jeunes étendus par terre. Il était avec son unique pantalon de pyjama et elle était encore enroulée dans les draps. Hermione lui lança un regard rempli de tristesse et de honte de se retrouver ainsi devant tout le monde, et le directeur la voyant leur adressa un sourire encourageant (opinant légèrement de la tête, si bien que seuls les jeunes le virent).

-          Très bien. M. Malefoy, vous ne pouvez pas faire partir votre fils contre son gré. Les lois de Poudlard l’interdisent.

-          Et vous croyez que j’en ai quelque chose à faire de vos lois, vieux cinglé ?

-          Ce n’est pas très poli, M. Malefoy, répondit Dumbledore sans se départir de son sourire.

-          Je n’ai aucune envie d’être gentil avec vous !, s’exaspéra Malefoy (père).

-          Et moi je n’ai aucune envie de vous faire perdre du temps, et il est clair que votre fils ne quittera pas l’enceinte de cette école.

-          ECOUTEZ-MOI BIEN VIEUX BARBU…, commença à nouveau Malefoy.

Dumbledore le coupa net, ses yeux lançaient des éclairs à présent, il dégageait un tel aura de puissance que Malefoy (père) se figea.

-          Je crois que vous m’avez déjà fait part de votre avis sur ma vieillesse, et je vous dis cordialement de QUITTER l’enceinte avant que je ne sois obligé de vous y contraindre, dit-il fusillant.

Malefoy fit une moue de dégout profond et de mépris, puis lança d’une voix glaciale :

-          Très bien, mais je reviendrai vite. Et toi, fils, dit-il à l’adresse de Drago, si j’apprends que tu traines encore avec cette sang-de-bourbe, ou ne serait-ce que tu lui parles, tu auras à faire à moi, et à tout ce qui s’en suit. Et elle également, ajouta-t-il avec un sourire diabolique avant de tourner les talons et de partir.

Hermione et Drago restèrent silencieux, soufflés, glacés. Ses menaces étaient très sérieuses. Hermione eut pour réflexe de resserrer son étreinte sur le torse de Drago qui se lova pour s’encrer plus en elle.

-          Minerva, suivez-le, intima le directeur au professeur de métamorphose.

-          Oui professeur, fit-elle en jetant un dernier coup d’œil désolé aux deux adolescents immobiles.

-          Severus ?, appela tranquillement le directeur. Que faisiez-vous ici avec M. Malefoy?

-          Je ne faisais qu’exercer la tâche qu’il m’avait confiée, dit Rogue tout en essayant de garder son air impassible.

-          Je vous interdis d’exercer une quelconque autre tâche venant de Lucius Malefoy, dit-simplement Dumbledore. Laissez-moi seul avec les concernés, poursuivit-il.

-          Bien professeur, dit Rogue en opinant et tournant les talons.

Dumbledore se retourna vers eux, pensif. Il resta ainsi quelques secondes, puis se décida à parler.

-          Vous êtes là ?, plaisanta-t-il avec un sourire.

Ils tournèrent tous les deux la tête vers lui, et Hermione balbutia.

-          Pro…Professeur…

-          Attendez Miss Granger, je vais d’abord vous soigner tous les deux.

Il pointa sa baguette sur eux et on le vit se concentrer à peine, mais toutes les blessures, les douleurs disparurent.

-          Voilà, c’est mieux !, s’exclama-t-il avec un sourire rayonnant.

-          Merci professeur, dit Hermione tout en le fixant.

-          Vous n’avez rien à me dire ?, demanda-t-il tranquillement.

-          Euh… ?, réfléchit-elle avec une moue d’incompréhension. Je… non… enfin ça dépend à quoi vous penser mais je ne crois pas… ?, dit-elle pensive.

Il sourit. Elle avait étrangement beaucoup plus facile à parler avec son Directeur, il inspirait confiance et sérénité.

-          C’était juste au cas où, dit-il en souriant toujours avant de faire demi-tour.

-          Professeur ?, l’arrêta Hermione.

-          Oui ?

-          … C’est tout ?, ne put-elle s’empêcher de demander.

Il eut un petit rire.

-          Que voulez-vous de plus, Miss Granger ? Ce n’est pas assez comme cela ?

-          Non, je veux dire… Que… Que devons nous faire ? Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Vous n’allez rien nous dire ? Une remarque ? Un conseil ? Une parole pour clôturer… ?

Il continua de rire tranquillement, ses yeux pétillants en regardant le jeune couple.

-          Je pense que c’est très courageux de votre part à tous les deux d’avoir osé envisager quelque chose ensemble, dit-il sans se départir de son sourire bienveillant.

Hermione rougit, Drago le fixa, toujours comme stupéfixé.

-          Le reste vous appartient, dit-il en haussant les épaules. C’est à vous de décider la façon d’interpréter ce qui vient de se passer, ce qui pourrait se produire, ce que vous voulez en retirez, votre avis. Je n’ai pas à me mêler de ça, dit-il avec un clin d’œil.

Sur ce, il tourna définitivement les talons et disparut derrière le tableau, les laissant seuls, livrés à eux-mêmes. Ils restèrent un long moment silencieux. Ce fut Drago qui rompit le silence.

-          Ressemblais-je moi aussi à … ça ? Avant… ?, demanda-t-il en un souffle.

-          Oui, dit-elle en un soupir. Mais moins agressif et plus sournois. Tu n’étais pas du style à te battre, seulement à blesser avec tes dits

Il soupira, caressant une de ses jambes qui se trouvait à ses côtés.

-          Je suis désolé, dit-il.

-          N’y pensons plus, dit-elle.

Ces paroles laissèrent place à un autre très long silence, interrompu uniquement par leurs souffles réguliers. Après une dizaine de minutes, Drago se leva d’un coup. Hermione le regarda, incompréhensive.

-          Tu fais quoi ?, demanda-t-elle.

-          Je m’habille, répondit-il neutre.

Elle le regarda longuement, et vit qu’il évitait soigneusement son regard. Il finit de s’habiller et elle était toujours par terre, immobile, avec le drap pour seul habit.

-          Hermione, habille-toi, lui dit-il tout en évitant de la regarder.

Il n’avait plus cette douceur dans la voix. Il lui avait dit tellement neutrement, voir un peu fermé, que ça lui fit mal. Elle ne bougea pas d’un poil, fixant le sol, puis lui, puis à nouveau le sol. Elle essayait de comprendre ce qui lui arrivait. C’était logique, la réponse était juste là, devant son nez, mais elle ne pouvait se résoudre à la voir.

-          Je vais en cours, dit-il en sortant.

Elle l’arrêta, recouvrant la parole.

-          Drago ?, dit-elle presque en souffle.

Elle le vit se figer, puis se retourner douloureusement, tout en évitant le plus possible le contact de ses yeux.

-          Expliques-moi ce que tu fais comme ça je suis au courant, parce que je ne comprends pas, lui dit-elle tout en cherchant désespérément ses yeux.

-          Tu as entendu mon père, dit-il.

-          Oui, fit-elle toujours interrogative.

Il soupira.

-          Hermione… Il a été très clair. Il sait tout d’où il est, même si il ne se trouve pas dans l’enceinte du château. S’il apprend qu’on est ensemble, ne serait-ce qu’on se parle, il va rappliquer avec sa bande. Il ne se gênera pas pour m’infliger une sentence terrible, et à toi…, dit-il, sa voix sa cassant à la fin de sa phrase, au « toi »… On n’a pas le choix.

Le cœur d’Hermione se serra, et son regard s’embua. Elle sentit les larmes monter, mais fit tout pour les combattre. Il le vit, mais préféra ne pas s’y attarder. Il savait cacher ses sentiments, on le lui avait apprit…

Il ne paraissait pas souffrir énormément, mais à l’intérieur de lui, c’était comme un village bombardé de toutes part, il était brisé. Ils avaient tellement parlé de limites, en plus de ça… Et il lui infligeait un tel coup, juste après les avoir brisées. Elle allait croire qu’il n’avait pensé qu’à ça depuis le début, comme ses amis le lui disaient…

D’un autre côté, ce n’était pas plus mal. Il fallait qu’elle le déteste, pour l’oublier plus facilement… Mais il ne pourrait plus lui faire de mal. Personne ne l’avait jamais fait se sentir comme elle l’avait fait, c’était comme si son cœur se déchirait, et qu’une partie restait à ses côtés, avec celle qui l’avait fait revivre… ou vivre, tout simplement.

Il la vit serrer la mâchoire et baisser à son tour son regard, vers le sol. Elle ne voulait pas qu’il la voit pleurer, il le savait. Il tourna les talons et partit, sans un mot. Il devait redevenir comme avant… il le savait. Il s’exécrait pour cela, mais il le devait, pour la protéger.

Elle resta là, affalée au sol, la gorge nouée, le regardant disparaître… Elle ne le verrait plus. Tout ce que moins d’une heure auparavant lui avait semble parfait, le bonheur, tout s’était écroulé, et tout partait avec lui.

Comment pouvait-il oublier aussi facilement ? Comment ? Il était un Malefoy, d’accord il pouvait tout cacher, mais comment savoir si il cachait ou pensait vraiment ses dits, ses expressions faciales… ?

On aurait dit que c’était une fatalité de la vie mais qu’il en était ainsi, point. Pas plus… rien de plus… alors qu’elle lui avait offert son cœur. Entièrement et sans retenue. Elle lui avait même dit… de ne plus garder les limites… elle… et là, il partait.

Peut-être qu’après tout, c’était la seule chose qu’il voulait, comme avec les autres, et qu’il leur disait à toutes la même chose… qu’il leur faisait le même numéro. Peut-être bien qu’Harry et Ron avaient raison, et qu’elle n’était qu’une bête fille naïve qui se laisse avoir par Malefoy.

Elle se leva, brisée, déchirée, ayant l’impression de ne plus tenir que par quelques fines ficelles qui se brisaient lentement. Etre dans la chambre vert et argent lui semblait maintenant horrible, elle ne voulait plus penser à tout ça.

Elle fouilla pour trouver ses affaires, et se rappela qu’elle était entrée avec sa mini jupe et son décolleté… Elle les laissa là. Elle ne voulait plus les avoir à la vue, rien de ce qui pourrait lui faire penser à Malefoy ne pourrait rester à la vue.

Elle prit son soutien-gorge, sa culotte, et quitta la chambre, laissant son couvre lit en un tas informe, par terre. Lorsqu’elle arriva dans sa chambre à elle, tous les souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire, et elle éclata en sanglots…

... Ginny en train de la faire rire, de lui dire qu’elle la croyait… Harry et Ron qui s’excusaient… et pour finir, c’était tout de même bien elle qui était dans le faux. Comment leur avouer ça maintenant ? Elle n’oserait jamais, elle aurait trop honte.

Elle se rappela qu’elle avait potions, et elle n’avait aucune envie de voir Rogue, encore moins Drago. Ca lui faisait à nouveau bizarre de l’appeler comme ça… une voix intérieur le rappelait déjà Malefoy. Elle était cependant obligée d’aller en cours, sinon elle risquait une retenue assurée. Elle s’habilla vite et sortit de la salle commune.

Elle ressemblait à une âme sans vie, elle semblait vide de tout, sans ressources, sans envies, sans pensées, sans rien…

Lorsqu’elle arriva au cours de potions, la deuxième heure avait commencée. Elle s’excusa sans un regard et alla s’asseoir. Rogue ne la réprimanda pas, ne cachant tout de même pas une moue dégoutée. Il ne voulait surement pas évoquer le fait du pourquoi elle était en retard. Ou peut-être que le directeur lui avait interdit quelconque commentaire…

Elle ne leva par le regard de tout le cours. Ni vers Malefoy, ni vers Rogue, ni vers qui que ce soit. Harry et Ron la regardèrent inquiets, mais ne lui parlèrent pas pendant le cours, et elle leur en était amplement reconnaissante. Ils avaient surement remarqué que s’ils parlaient elle allait pleurer, ça ne devait pas se faire en classe.

Lorsque le cours fut finit (et qu’elle n’eut pas prit note, ni écouté, ni même essayé) elle prit son sac à la volée et sortit. Harry et Ron ramassèrent toutes leurs affaires en quatrième vitesse et la suivirent en courant derrière elle. Elle marchait à pas rapides, fuyant tout cet environnement, ces deux êtres qui venaient successivement de lui briser sa vie. Rogue lui avait brisé son bonheur, et Malefoy son cœur.

-          Hermione !, l’appela Harry essoufflé, l’attrapant par l’épaule.

Elle se figea, sans se retourner.

-          Hermione, qu’est-ce qui t’arrive ?, demanda-t-il incrustant ses pupilles émeraude dans ses yeux marrons.

Elle savait que toute la classe était en train de défiler à ses côtés, que Drago pouvait peut-être la voir, mais elle ne put se retenir plus longtemps et sous le regard interrogateur de son ami, elle fondit en larmes, s’écroulant. Il la rattrapa avant qu’elle ne tombe réellement et la serra contre lui.

-          Hermione ?! Ca va aller Hermione…, dit-il en essayant de l’apaiser.

Malefoy était en effet derrière eux et les dépassa sans un mot, sans un regard, le visage fermé, figé. A l’intérieur, il ne faisait que se briser encore plus. Bientôt, il n’allait plus lui rester un seul morceau intact, il serait tout simplement pareil à avant, sans même le chercher.

-          C’est…, souffla Harry, comprenant. MALEFOY !, hurla-t-il haineux.

Hermione redressa son visage à l’entente de son nom, et se figea. Elle vit Malefoy se figer quelques mètres devant elle également. Harry commençait déjà à se déplacer vers lui, une haine puissante se dégageant de lui, mais Hermione le retint, effrayée.

-          Non Harry, arrête !, lui souffla-t-elle.

-          Tu rigoles ?!, s’énerva-t-il.

-          Je t’en prie reste avec moi et allons-y, je ne veux pas avoir à lui faire face, lui chuchota-t-elle avec une moue déchirée, se remettant à pleurer.

Il resta partagé, mais elle le tira avec elle et étant toujours dans ses bras, ils se déplacèrent et dépassèrent Drago. Harry ne put s’empêcher de se retourner et de lui faire un commentaire.

-          JE TE JURE QUE TU VAS…, commença-t-il, hors de lui.

-          Harry !, gémit Hermione.

Il la regarda à nouveau et se laissa entrainer sans terminer sa phrase.

Le gémissement désespéré d’Hermione n’avait fait que creuser la plaie que Drago avait déjà en lui. Pourquoi fallait-il que tout bonheur lui soit refusé ?... son bonheur… Hermione… Elle pensait exactement ce qu’il avait supposé. Qu’il s’en foutait. Il avait envie de lui crier qu’il l’aimait, mais rien n’était mieux qu’elle le déteste, pour sa propre protection. Il tiendrait bon, pour elle… Lorsqu’ils arrivèrent dans un couloir vide et peu fréquenté, elle lâcha Harry et s’effondra, laissant ses sanglots reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Harry s’accroupit à côté d’elle et la serra tendrement dans ses bras, la berçant.

-          Hermione…, souffla-t-il. Que s’est-il passé ?

-          Il… Rogue… Son père… McGonagall… Dumbledore…, récita-t-elle sans donner de sens, trop secouée.

-          Quoi ?, demanda avec douceur Harry, bien qu’avec incompréhension.

Elle soupira.

-          On…,

Elle n’arrivait pas à le dire… « On a fait l’amour », pensa-t-elle. Ils allaient la tuer… Et même, elle n’allait jamais l’avouer. L’assumer. Oser leur dire… Il fallait pourtant, c’était le point crucial de tout ce qui s’était passé.

-          Vous, quoi, Hermione ?, l’encouragea Harry.

-          On a…

-          Hermione, l’appela Harry en lui soulevant le menton.

Elle finit par le regarder, ne pouvant plus éviter son regard. Il la regardait tendrement, avec compassion, et confiance. Elle voyait beaucoup d’amour et une envie de comprendre, d’aider.

-          Parle-nous, ça ira mieux…, dit-il.

-          Mais si vous vous fâchez, je serai bonne pour St Mangouste, expliqua-t-elle en rabaissant le regard et pleurant un peu plus.

-          On ne se fâchera pas, dit Harry pensant sincèrement ses dits.

-          Tu dis ça maintenant, dit-elle secouant la tête, ayant de plus en plus honte.

-          Hermione, on ne te jugera, pas. Expliques-nous, ça nous fait trop de mal de te voir ainsi sans en savoir la cause…

-          On a fait… l’amour, dit-elle en s’étouffant avec ses propres mots vers la fin.

Elle sentit Harry se raidir, mais il la serra plus fort contre lui. A l’évidence, il croyait qu’il avait profité d’elle, et qu’elle regrettait. Le pire, c’est qu’elle avait honte, mais surtout honte aussi de ne pas savoir si elle le regrettait vraiment… Ca avait été si magnifique… Il ne fallait plus qu’elle y pense !...

-          Et, poursuivit-elle pour faire passer ça plus vite, Rogue est arrivé, alors qu’il me portait, et que nous étions enveloppés du couvre lit seulement…

A mesure qu’elle racontait son histoire, elle avait de plus en plus honte. En parler avec Harry et Ron était horrible, c’étaient deux garçons… Ils devaient être trop mal à l’aise ! Pourquoi n’avait-elle pas attendu Ginny ?!

En même temps, ils auraient voulu savoir de toute façon… Ils auraient même été lui demander les faits à… lui… Les garçons étaient donc de plus en plus choqués et mal à l’aise, gênés. Bref, la totale, mais elle poursuivit, pour les réveiller et se vider, qu’ils sachent la vrai source du problème…

Il a commencé à m’insulter en parlant à Malefoy (elle les sentit réagir au fait qu’elle l’appelle par son nom de famille, à présent…). Il est venu lui demander de rendre des compte sur le fait que nous soyons ainsi… il a parlé de son honneur et de oh combien rabaissant le trouver avec une basse fille de moldus…

Elle fit une pause, sentant Harry se crisper, mais continua presque immédiatement son récit.

Ensuite, il continua et m’insulta plus clairement, et Drago m’a défendue, dit-elle se rappelant du beau moment, du moment où elle n’avait pas douté de lui… Il a engueulé Rogue, lui disant de ne pas me traiter de cette façon, il était révolté, mais… Rogue a appelé son père. Il était à l’école !, gémit-elle. Je ne sais pas comment c’est possible ! Il est rentré dans la chambre, et on s’est figés tous les deux… il savait tout aussi bien que moi que son père était un autre cas… et...

Elle s'arrêta, la gorge serrée, sa tête lui tournant déjà en y repensant.

Il s’approcha sans un mot mais avec une moue de dégout infini et de mépris, et frappa Drago de toutes ses forces à la tête avec sa canne, dit-elle sa voix se brisant au souvenir si douloureux… Nous sommes tombés à terre, et il est tombé sur moi, il m’a directement demandé si j’allais bien…, dit-elle d’un ton songeur, revivant le moment. Puis son père, à la vue de ce geste hurla que c’était le comble, son fils, avec une… sang-de-bourbe, souffla-t-elle.

Elle eut un instant de silence, comme trop plongée à revivre la scène... Les garçons ne la brusquèrent pas et attendirent patiemment qu'elle continue d'elle-même.

Il lui a ordonné de se lever sans le laisser faire par lui-même, il l’a tiré… par la peau, lui laissant une autre marque (elle pleurait à nouveau, mais de peine cette fois-ci, pour lui)… le drap était resté avec moi, alors il s’est retrouvé… nu, devant son père et Rogue. Son père hurla qu’il se couvre, totalement hors de lui. Drago… s’exécuta, tout en rétorquant à son père que c’était lui qui venait de le découvrir. Je n’aurai pas commencé à le chercher à sa place, mais apparemment leur relation a toujours été ainsi… le pauvre…

(pause)

bref, puis son père m’a traitée de sang-de-bourbe à nouveau et tous les muscles de Drago se tendirent, on sentait… de la fureur, (elle avait du mal à expliquer, à en parler, c’était comme une boule grandissant dans sa gorge à chaque fois qu’elle s’approchait de la fin…) et il lui hurla qu’il me devait du respect. Son père le renversa à nouveau avec un coup de canne à la mâchoire… Le voyant ainsi traité, j’ai… hurlé, dit-elle désemparée ses pleurs s’intensifiant, et il m’a crié de ne pas oser approcher son fils… Il… Il m’a dit que je l’avais embobiné… puis m’a frappé également, avec sa canne, dit-elle entre deux hoquets…

Plus elle resongeait à l'histoire, moins elle comprenait... Il avait tenu tête à tout le monde, pour elle et puis là...? Ca la déchirait encore plus.

Alors Drago est devenu fou, expliqua-t-elle… lorsque je suis revenu un peu plus nettement à moi, sans avoir seulement les voix, je l’ai vu écrasant son père contre le mur, lui disant de ne plus jamais oser lever la main sur moi… Sauf que j’ai eu un cri de douleur et il s’est retourné pour voir ce que j’avais, et puis il… son père l’a refrappé, dit-elle repartant de plus belles. Il a atterrit à mes pieds, vraiment mal en point… J’ai essayé de le soulever un peu, son père s’apprêtait à la frapper à nouveau lorsque McGonagall arriva en trombe dans la chambre. Elle lança un expelliarmus au père qui l’envoya s’écraser contre le mur et elle vint se placer face à nous, pour nous protéger.

Pause. C'était difficile de garder son cerveau froid avec son esprit si embué.

Elle s’est disputée un long moment avec Malefoy père, conversation dans laquelle il continuait à m’insulter, mais à présent Drago était trop endolori pour bouger ne serait-ce que de peu… Je savais qu’il entendait, mais il ne parlait pas, et avait une moue de souffrance. Alors, son père dit qu’il ne partirait pas sans son fils, et devant le refus de Drago McGonagall utilisa le stop temps et appela Dumbledore… Il vint, demanda des explications, et lorsqu’elle eut finit nous regarda avec un sourire confiant. Il batailla quelques instants avec le père Malefoy sans s’énerver jusque quand face à ses insultes il en a eu marre et une sorte de aura puissant se dégagea de lui.

Sa voix flanchait sérieusement à présent, elle arrivait au moment crucial de l'histoire...

Il lui ordonna de partir… Mais avant… avant de partir, dit-elle la gorge serrée, Malefoy père a dit à Drago qu’il partait mais qu’il reviendrait, et que s’il apprenait que lui et moi avions un quelconque contact, ils lui tomberaient dessus, lui et sa bande… et sur moi aussi, conclut-elle.

Harry se figea de plus belles.

Ensuite, Dumbledore a demandé à McGonagall de suivre le père Malefoy, et à Rogue de partir et de ne plus jamais faire ce que lui demandait Malefoy. Il nous soigna puis resta avec nous, sans rien nous dire. Alors, je lui ai demandé quand il partait si c’était tout, s’il n’avait rien à dire, à conseiller, à expliquer, à réprimander… Mais il répondit simplement qu’il nous trouvait très courageux d’avoir osé envisager quelque chose ensemble… Et que le reste, on devait le comprendre tout seuls, évaluer la situation touts seuls, voir notre avis sur la question et prendre les décisions…seuls.

Des larmes silencieuses coulaient sans interruption le long de ses joues.

Sur ce il est parti, et nous sommes restés longtemps silencieux. Moi c’était surtout par choc, mais lui apparemment réfléchissait… A un moment, il s’est levé, et est partit s’habiller en évitant mon regard… Il m'a parlé froidement quand je lui ai demandé ce qu’il faisait, où il allait, puis je l’ai stoppé alors qu’il quittait la chambre sans un regard pour lui demander ce que ça signifiait, parce que je ne comprenais pas. Alors il m’a dit que son père avait été très clair, que même en dehors de l’enceinte du château il était au courant de tout ce qui se passait et qu’il n’hésiterait pas à revenir lui faire du mal, et à moi également… puis, il a rajouté « on n’a pas le choix », et il est partit, tout simplement !, dit-elle en pleurant à chaudes larmes à nouveau.

Elle resta un petit moment à pleurer sans rien dire, puis se décida finalement à achever, se laissant totalement aller aux sanglots incontrolables.

Le truc c’est qu’il m’a parlé d’un ton si froid, comparé à ce qu’il faisait avant… Que je me demande si vous n’aviez pas raison, gémit-elle. Peut-être qu’il voulait seulement… faire l’amour avec moi, il n’avait pas l’air si triste que ça…, dit-elle avec une moue désespérée. Puis, je suis retournée dans ma chambre pour m’habiller, et tous les souvenirs me sont revenus, Ginny qui me disait qu’elle me croyait, vous qui veniez vous excuser… et que pour finir, c’était moi la bête fille naïve qui était tombée dans le panneau de Malefoy !, gémit-elle tout en plongeant son visage dans le torse de Harry.

Il resserra son étreinte, recommençant à la bercer, l’intimant au calme.

-          Ca va aller, Hermione…, lui dit-il.

-          Non ça va pas aller du tout, gémit-elle inconsolable.

Ron depuis le début lui caressait tendrement les cheveux, pour l’apaiser. Aurait-elle pu rêver de meilleurs amis que ceux-là ? C’était impossible ! Qu’aurait-elle fait sans eux…

Drago de son côté, ne parlait à personne, évidemment. Il s’était renfermé, se durcissait à nouveau, la douleur, le chagrin l’emplissant de haine envers la vie et les gens qui pouvaient vivre heureux… Il s’était enfoncé dans un recoin du château, et réfléchissait, seul, en silence. En ce moment, il n’aurait même pas pu parler à McGonagall… il redevenait froid… il s’en rendait compte, mais n’avait aucun moyen de l’arrêter, et puis c’était mieux pour tout le monde… sauf pour lui, mais « on s’en fou ». Le visage d’Hermione lui revenait à l’esprit à chaque instant d’inattention, leurs moments passés… Leur dernière nuit… Il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable, en plus de brisé.

Harry, Ron et Hermione arrivèrent à leur cours de métamorphose. Elle avait insisté pour y aller, leur promettant d’en parler après à nouveau. Elle arriva avec le visage rougit, les yeux bouffis, et elle fut heureuse que personne ne se retourne et que donc personne ne la voit. Ca lui éviterait les questions indiscrètes… Au moins jusqu’à la prochaine heure, se dit-elle.

Le visage de McGonagall lorsqu’elle la vit entrer se remplit de chagrin. Hermione ne comprit pas pourquoi. Etait-elle également au courant pour la fin de l’histoire ? N’y avait-il donc aucun moyen de garder quelque chose privé, dans cette école ?!...

... C’était la première fois qu’elle critiquait Poudlard. Elle eut à nouveau un pincement au cœur, et se contenta de baisser le regard sur ses feuilles, toujours sans noter mais se forçant à écouter tout de même, ce qui lui permit de faire son sort correctement du premier coup, même étant aussi mal en point.

Harry et Ron en auraient ri si elle n’avait pas l’air si mal en point. Il n’y avait vraiment qu’elle pour réussir parfaitement un sort nouveau même en étant dans cet état !

Lorsque le cours se termina, elle se préparait à sortir en hâte lorsque le professeur McGonagall la rappela à l’ordre.

-          Miss Granger… restez je vous prie.

Hermione soupira, lança un regard empreint de douleur à ses deux amis et se dirigea vers le bureau du professeur, comme si elle s’avançait vers une torture certaine. Ce qui était assez le cas.

Elle se planta devant le bureau sans prononcer mot. Elle sentit le regard du professeur, mais ne leva pas le regard.

-          Asseyez-vous, je vous prie, dit le professeur.

Hermione sentit de la douleur dans sa voix, un petit peu, comme était McGonagall, mais ça lui avait suffit à ramener toute l’histoire à vif, à lui rouvrir la plaie le peu qu’elle avait pu se fermer… Elle s’assit sans broncher.

-          Miss Granger…, appela à nouveau le professeur. Que vous arrive-t-il ?

Elle le demanda avec beaucoup de tendresse, mais Hermione dans sa douleur infinie jugea qu’elle était bien culotée de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle était une élève, elle avait une vie, et elle ne répondrait pas à cette question.

-          Excusez-moi professeur, mais ça ne vous regarde pas, dit-elle en se levant et traversant la classe à grands pas jusqu’à traverser la porte.

McGonagall était restée figée devant tant de douleur, de désespoir. Hermione n’avait jamais osé lui parler ainsi auparavant. Cet inhumain de Lucius Malefoy… Il avait brisé ces deux jeunes… Il avait condamné leur bonheur… Elle avait envie de le retrouver et de lui jeter un sort impardonnable, bien sur sans y penser réellement. Elle essaierait de parler avec le jeune Malefoy après son heure de cours, l’après midi…

Hermione rejoignit ses amis qui l’attendaient dehors. Elle était sortie tellement vite qu’ils en furent étonnés, mais elle ne prononça pas mot et marcha droit devant elle.

Elle se décida à passer par les toilettes, fit apparaître toutes sortes de cosmétiques pour cacher ses rougeurs. Elle s’appliqua à avoir l’air normal. Elle comptait aller à la Grande Salle. Elle garderait la tête haute ! S’il se montrait aussi froid, aussi insouciant, elle en ferait de même. Elle était Griffondor, et elle ne se laisserait pas démonter. Hors de question.

Elle s’interdit de pleurer quelques centaines de fois puis sortit des toilettes. Les deux garçons l’attendaient dehors, et à voir leur tête face au changement, ça voulait dire qu’elle avait bien fait son travail ! Ils se dirigèrent vers la Grande Salle, et lorsqu’ils arrivèrent elle la traversa, de marbre.

Elle réussit à se retenir de pleurer, le sachant là, et pensant à ça se rappelant donc de tout à nouveau, avec plus de force, mais elle n’aurait pas pu sourire, impossible. Tant pis, tant qu’elle ne pleurait pas, elle pouvait simplement être de mauvaise humeur. Si quelqu’un lui posait une question, elle lui répondrait qu’elle avait des problèmes de familles. Good idea. 

Elle s’assit, malheureusement face à la table Serpentard, aucune place n’étant disponible de l’autre côté. Elle remplit son assiette mais ne mangea quasi rien, le regard plongé dans le vide de ses pommes de terre (qui n'étaient évidemment pas le centre d'intérêt principal, nous sommes bien d'accord...!xD).

Harry et Ron furent charmant et ne la dérangèrent pas, sachant qu’elle ne supporterait pas de parler de quoi que ce soit. Ils mangèrent tous les trois en silence… D’accord, elle sentait leurs regards sur elle, mais les pauvres, ils s’inquiétaient…

Lorsqu’ils terminèrent de manger, ils allèrent parler un peu plus. Ils lui parlèrent, lui posèrent des questions, et à présent ils avaient changé les rôles. Ils croyaient que peut-être était-ce réellement pour leur éviter des problèmes, et elle croyait de plus en plus qu’il l’avait fait exprès. Elle se décida finalement pour renoncer à son poste de préfète-en-chef. Tout, pour ne plus devoir le croiser dans cette salle solitaire.

 

 
 
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