A quatre ans...

Drago descendit du balais-jouet que son père lui avait offert le matin même. Les deux autres se posèrent juste derrière lui en riant. Ils étaient bien les seuls à s’amuser.

- Ho, allez Drago, encore un tour ! On pourrait aller jusqu’au village et effrayer les moldus !

Drago jeta un œil ennuyé à la fille qui venait de parler. Il n’avait que quatre ans, mais déjà son visage reflétait la mine hautaine qu’affectionnait tant son père.

- Mais si tu veux pas, tu sais, on n’est pas obligé d’y aller.

Cette fois, c’était le garçon qui avait prit la parole, tout en jetant un regard furieux à la fillette pour lui faire comprendre de se taire. Cette attitude était désespérante. Théodore Nott donna un grand coup de coude dans les côtes de Millicent Bulstrode. Drago secoua la tête et leur tourna le dos sans plus leur lancer ne serait-ce qu’un regard.

Le petit blond savait très bien pourquoi ces deux là se montraient aussi prévoyants. Leurs pères étaient dans leur salon, et Drago savait que quand quelqu’un venait dans cette pièce, des choses très importantes d’adultes se préparaient. Son papa lui avait expliqué que cette fois c’était grave et qu’il ne fallait surtout pas le déranger. Mais cela faisait plus de trois heures que les enfants jouaient dans le jardin et il n’avait pas eu à manger.

Drago savait très bien qu’il lui suffirait d’appeler Dobby pour avoir toute la nourriture dont il aurait envie, mais c’était son papa et sa maman qu’il voulait voir. Le petit garçon entra donc dans le manoir par la grande baie vitrée. La porte du salon n’était pas tout à fait fermée et il la poussa doucement pour pouvoir se glisser dans la pièce. Un frisson le parcourut quand il passa les protections magiques que son père avait levées. Les rideaux étaient fermés et la pièce sentait la poussière. Un plateau d’argent était posé sur la table sur lequel trônait des dizaines de petites fioles de cristal dont le contenu aux couleurs vives tournoyait sur lui-même. Drago se laissa distraire quelques minutes par le spectacle de ces drôles de choses, mais son estomac le ramena vite à la réalité.

 - …sont très anciens ! Ce que vous m’offrez est bien insuffisant comparé à la vraie valeur de ces poisons.

- C’est ridicule, 25 gallions pour chaque fiole c’est largement assez ! Allons Lucius, essayer de me faire acheter des potions poussiéreuses ne pourra pas arranger nos affaires !

- Des potions poussiéreuses ? Je vous rappelle à tous les deux que même le Seigneur des Ténèbre utilisait ces potions, cela prouve leur efficacité ! Et puis loin de s’amenuiser, leurs propriétés augmentent avec le temps, ce sont des dérivés de filtres connus pour cette particularité…

- Moui… Tes arguments sont convaincants mais le fait que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom les utilisait rend la possession de telles mixtures assez risquée. Je ne pense pas pouvoir investir 75 gallions, multiplié par le nombre de fiole, comprend que cela fait un gros budget…

- Très bien, très bien… 50 gallions…

- Qu’en penses-tu Nott ? C’est déjà plus raisonnable.

N’y tenant plus, Drago prit la parole, coupant Lucius dans sa proposiion :

- Papa, j’ai faim. 

La réaction fut immédiate. La voix, presque caressante de son père un instant plus tôt, devint glaciale et ses yeux lançaient des éclairs quand ils se posèrent sur le petit garçon. Drago tenta d’amadouer son père en lui envoyant un sourire charmeur, mais cela n’eut aucun effet.

- Mais papa, j’ai faim… Où est maman ? 

Drago savait qu’il n’aurait pas dû insister mais pour une fois, il tint tête à son père. Après tout, quand Théo ou Milicent venait voir leurs parents, ceux-ci leur donnaient des gâteaux ou les prenaient dans leurs bras alors pourquoi pas lui ?

 - Dehors !   

 Drago passa la journée enfermé dans sa chambre, avec pour seule consolation la présence de Dobby l’elfe, de maison, qui lui avait apporté un somptueux repas, auquel le garçon ne toucha pas…

Voila, j'espère que ça va vous plaire...