La première fois que j’entrais dans Grenoble, je ne lui trouvai aucun charme. Les immeubles avaient, pour moi, cet aspect des stations balnéaires. Ils avaient un goût de vacances qui auraient vieilli. Les murs du centre ville étaient marqués par la pollution. Les façades des immeubles n’avaient pour seule décoration des graffitis, qui, en aucun cas, ne les rendaient plus agréable à regarder. Cette ville avait, à mes yeux, perdu son cachet et il y a de ça des années, sans aucun doute. Mais au fil du temps, je commençai à apprécier ce que je voyais. Les bâtiments étaient toujours autant dépourvus d’attraits, cependant, le décor qui entourait la ville lui rendait tout son prestige. Les montagnes enneigées qui surplombaient la ville lui offraient un cocon douillé où se blottir. Le lit de l’Isère la traverse tel un serpent endormi, venu se nicher dans ces contrées apaisantes. Puis vient la neige. Elle recouvra tout de son magnifique manteau blanc, rendis à la ville toute sa beauté, sa gloire. Chaque flocon de neige venait embellir cette cité. On n’entendait plus que le bruissement du vent dans la vallée. Je fermais les yeux et me laissait envahir de ce calme et de cette beauté qui s’offrait à moi. Le ciel cotonneux au dessus de ma tête déposait des flocons sur mes joues telle une caresse de mère nature. J’oubliais mes appréhensions et me donnais toute entière à cette sensation d’apaisement. Je laissais le vent effleurer mon visage. J’oubliais le froid qui m’envahissait. Je ne tenais plus compte que de cette impression sublime de faire partie de ce monde. |