Voici la suite chers lecteurs, ho ho! Les ratings, les disclaimers et tout ça ne changent pas!
Et une 'tite review, ça fait toujours plaisir *w* Bonne lecture!
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Lucas resta encore une semaine à l’hôpital, sans revoir ce mystérieux inconnu aux yeux ambrés, qui lui semblaient tellement familiers. Il n’avait pas la moindre idée de qui ça pouvait être… Le fils d’amis de ses parents, peut-être ? Lorsqu’il avait posé la question à ceux-ci, ils avaient répondu par la négative, et Lucas n’avait pas insisté de peur d’être pris pour un fou… mais il n’avait pas rêvé, il l’avait bien vu ce jeune homme, qui s’était assis à côté du lit, qui avait tenu sa main, qui lui avait… dit « je t’aime »… c’était là le deuxième point qui perturbait Lucas. Il lui avait dit « je t’aime »… Et pour ce qu’il en savait, un « je t’aime » ne se disait pas si facilement que ça… Ce jeune homme avait donc des sentiments pour lui ? Absurde… ils étaient deux hommes, et en plus, ils ne se connaissaient même pas ! Il était certain de ne jamais l’avoir vu auparavant… Peut-être était-ce le conducteur de la voiture qui l’avait renversée ? Lucas médita sur cette possibilité un instant, puis la rejeta. Le possesseur de la voiture qui l’avait renversée était venu lui présenter des excuses, deux jours après son réveil… impossible que ce soit lui, alors. Mais qui cela pouvait-il donc bien être ?
Cette question ne cessa d’occuper l’esprit de Lucas, pendant sa semaine d’hospitalisation bien sûr, mais également pendant les deux mois qu’il passa chez lui ensuite, durant lesquels, avec force de kinésithérapie et d’exercices horriblement contraignants, il se remit d’aplomb pour pouvoir continuer à vivre sa vie normalement. Durant ces deux mois, il n’alla bien évidemment pas en cours… Ce qui ajouta au fardeau de ses mouvements limités le stress de ne pas réussir son année. Une de ses seules sources de réconfort était le chaton, toujours bien présent, qui lui montrait son affection en réclamant régulièrement des câlins de la part de Lucas.
Mais qu’est-ce que je fous encore ici… ? J’aurais dû partir, depuis longtemps ! Je sais bien que j’ai aucunes chances avec lui… Vu sa famille, il est bien trop coincé, il est certainement hétéro…
Enfin, après deux mois, Lucas fut complètement guéri. Il avait également compris durant ces deux mois que l’homme aux cheveux noirs et aux yeux dorés lui avait paru familier parce qu’il ressemblait à son chat… Ils avaient exactement les mêmes yeux… C’était donc bel et bien un inconnu et pas une connaissance oubliée, ce qui rassura grandement Lucas. Il ne perdait pas la boule, alors…
Lorsque le blond retourna à la fac, il fut accueilli triomphalement par ses camarades, plus parce qu’ils avaient besoin de ses notes que parce qu’il leur avait vraiment manqué… mais cela faisait plaisir quand même. Il passa donc une très agréable première journée, qui passa d’agréable à inoubliable lorsque Céline, une des filles les plus jolies et les plus populaires de la fac, lui demanda s’il voulait bien sortir avec elle… Lucas accepta immédiatement, bien sûr. Il n’avait jamais dit à personne qu’il était amoureux d’elle, mais ses sentiments étaient bel et bien présents dans son cœur, qui s’emballait rien qu’à l’idée qu’elle allait y répondre. Rentré chez lui, un sourire jusqu’aux oreilles, il monta directement dans sa chambre, mourant d’impatience de raconter sa journée à son chat – qui, au fil du temps, était devenu un confident autant qu’un animal de compagnie.
- Tu vas pas me croire bonhomme ! Aujourd’hui, tout le monde était super content de me revoir à la fac ! Et tu sais quoi ? En plus, Céline, elle m’a demandé si je voulais sortir avec elle ! Ca fait longtemps que je suis amoureux d’elle mais j’aurais jamais pensé qu’elle me demanderait ça un jour ! C’est trop bien !
Tais-toi…. Tais-toi !!
- Ben pourquoi tu miaules ? T’as faim bonhomme ? Ou alors t’es content pour moi parce qu’elle sort avec moi ? Putain, j’arrive toujours pas à y croire… C’est génial !
… Putain… ça fait mal… Lucas… Arrête ça, s’il te plaît… Joue pas avec moi comme ça… Lucas…
Le lendemain matin, lorsque Lucas se réveilla, il ne trouva pas le chaton comme d’habitude, roulé en boule dans son cou. Inquiet, il fit le tour de la maison, puis du quartier, en l’appelant… Il n’eut aucune réponse, pas un miaulement, rien… Il tenta d’être rationnel, le chaton allait bien finir par revenir, il allait avoir faim, soif, et c’était Lucas qui le nourrissait depuis des mois… Mais le bol de lait posé sur le rebord de la fenêtre resta désespérément plein, et le lit de Lucas, désespérément vide… Avec une grande tristesse, l’étudiant dut se faire à l’idée que le chaton était bel et bien parti, pour toujours sans doute… Lucas regrettait les moments de complicité ou de câlins partagés avec lui, le chaton avait véritablement fini par faire partie de sa vie… mais cette peine fut bien vite éclipsée par la joie, immense, de sortir avec quelqu’un d’aussi formidable que Céline.
Bon, Gevoel, calme-toi et récapitule la situation.
1) Cela fait deux mois que tu as arrêté de vivre chez Lucas pour l’oublier définitivement –mais ça n’a pas vraiment marché, voire pas du tout.
2) Tu te trouves actuellement dans un bus qui ne va absolument pas dans la direction de la maison de ton client de ce soir.
3) Ce bus est celui que Lucas prend tous les jours pour rentrer de la fac.
4) Il est actuellement 17h10, l’heure à laquelle il prend le bus habituellement.
5) Le prochain arrêt est celui de la fac.
………
Conclusion : Tu es dans la merde.
Dix-sept heures, Lucas sortait d’un de ses premiers cours après les examens du début janvier, et la semaine de vacances qui les avait suivis. Il n’avait pas très bien réussi cette session… Du moins, il n’en était pas satisfait. Il avait raté deux examens par manque d’étude – il n’était pas vraiment en état d’étudier- et devrait donc les repasser à la session de juin… Mais les résultats de ses autres examens, lorsqu’il y repensait objectivement, n’étaient pas vraiment mauvais, sauf l’examen d’anglais. Il n’avait pu avoir que 14/20, alors qu’il espérait au moins décrocher 16… Mais par contre, il était très content de son examen de droit romain, où il avait eu les meilleurs résultats de la fac, soit 19/20. Aujourd’hui, il sortait justement d’un cours de droit romain, et la fierté gonflait son cœur. Le professeur avait gardé son regard posé sur l’étudiant pendant tout le cours, un léger sourire appréciateur aux lèvres… L’examen de fin d’année allait se passer comme sur des roulettes s’il travaillait bien, vu l’état d’esprit de son professeur.
Alors, Gevoel… Tu descends du bus discrètement, voilà, en ne regardant suuuurtout pas vers la tête d’ange qui attend à l’arrêt... Il ne te verra pas, tu es comme n’importe quel passant occupé, ne te fais pas de bile, sors juste du bus et dirige-toi vers la gauche… le côté opposé à l’endroit où il attend… Voilà, comme ça…
- Hey, attends !
Lucas attrapa la manche du jeune homme aux cheveux noirs qui venait de sortir du bus… Jeune homme qui lui était terriblement familier. C’était bien lui qui était à ses côtés lorsqu’il s’était réveillé, à l’hôpital, après son accident, non ? Cela, l’étudiant en eut la confirmation lorsque le jeune homme se retourna, révélant ses yeux ambrés inhabituels – et, par conséquent, faciles à reconnaître. C’était bien lui, l’homme qui avait dit qu’il n’était « personne », et qui pourtant était là à son réveil, alors que même ses parents étaient rentrés chez eux se reposer…
- Quoi ?
Merde, raté… Bon, je fais quoi maintenant ? Il va vouloir des explications… mais il ne me croira pas, je le sais ! Et puis de toute façon il est hétéro ! Il n’aurait pas pu ne pas me voir, non ? Moi qui commençais tout juste à ne plus penser à lui… Vraiment, il fait chier ! Mais… Qu’est-ce qu’il est beau quand même…
Lucas était un peu mal à l’aise en voyant l’autre le détailler… avidement ? L’espagnol – avec son teint mat, il ne pouvait être qu’espagnol, il n’avait pas du tout une tête d’italien- semblait ne pas réussir à détacher son regard du visage de Lucas… Ce dernier détourna le regard, un peu gêné par cet examen attentif, et lorsqu’il posa à nouveau celui-ci sur l’espagnol, il vit que c’était maintenant au tour du regard de l’autre d’être baissé… Peut-être qu’il s’était rendu compte qu’il le dévisageait ?
- Comment tu t'appelles ? C’est bien toi qui étais dans ma chambre après mon accident il y a 4 mois, n’est-ce pas ?
- Non, je… enfin…
L’espagnol gardait les yeux baissés… Pour Lucas, le mensonge était flagrant.
- Je suis pressé, je… je dois y aller…
Mais s’il s’en allait, Lucas n’allait probablement plus jamais le revoir ! Vu comme il était parti l’autre fois… De plus, cela ressemblait vraiment à un prétexte pour s’éclipser, car l’espagnol avait l’air plutôt pressé de ne plus être en compagnie de Lucas… Mais pourtant ce dernier voulait savoir ! Qui il était, et ce qu’il faisait là quatre mois auparavant !
- J’aimerais discuter avec toi… Tu veux bien venir boire verre ? S’il te plaît ?
… C’est la première fois que quelqu’un me demande ça comme ça… Et sans aucune arrière-pensée…
Lucas vit clairement dans les yeux de l’autre qu’il était déstabilisé par la proposition, qui était d’un naturel flagrant et pourtant inhabituelle, car dépourvue de toute arrière-pensée lubrique. Mais il voyait également que la proposition ne semblait pas le rebuter….
- Ok…
- Super, répondit Lucas avec un grand sourire. Au « Cheval de Troie », ça te va ? Ce n’est pas loin...
- Oui, ça me va…
Je n’aurais jamais dû accepter cette invitation… Mais il a un si beau visage… C’est impossible de résister à une tête d’ange comme la sienne… Enfin… Ca me permettra de passer un peu plus de temps avec lui, alors, c’est bien…
Deux heures et plusieurs verres plus tard, Lucas sortit du café avec l’espagnol et entreprit de le ramener chez lui. Ce dernier était en effet ivre mort après seulement deux verres… Il avait appris qu’il s’appelait Gevoel, qu’il venait d’Espagne et qu’il venait de terminer ses études secondaires, mais qu’il n’envisageait pas de faire des études supérieures. Il avait vécu de petits boulots ça et là, et il avait repéré Lucas parce qu’il passait parfois sur le campus de l’université… Les raisons pour lesquelles il se trouvait dans sa chambre d’hôpital, par contre, étaient plus obscures. Gevoel avait dit être venu prendre de ses nouvelles pour une fille de 1ère de la fac, assez timide, qui était amoureuse de lui… Mais Lucas se souvenait pourtant qu’il lui avait demandé de revenir, et qu’il semblait vraiment ému lorsqu’il était revenu à lui… Mais ce point avait semblé particulièrement gêner l’espagnol, donc l’étudiant n’avait pas insisté. A part cela, ils avaient parlé de tout et de rien, du temps pourri de la ville surtout, un peu des différents alcools, même si Lucas n’avait pas vraiment forcé sur la dose en se contentant de deux bières, alors que Gevoel avait, lui, pris deux martinis.
Une fois arrivé devant chez lui, moitié portant, moitié tirant un Gevoel qui ne tenait plus vraiment sur ses jambes, il poussa la porte et entra, avant d’aider l’espagnol à aller jusqu’à la chambre de Lucas. Ses parents n’étaient pas là ce soir, son père étant en déplacement à l’étranger pour son entreprise, et sa mère en ayant profité pour aller voir une cousine, qui habitait loin, et que son père avait en horreur. L’étudiant avait donc la maison à lui tout seul pour cette nuit…
Il allongea l’espagnol sur le lit, et entreprit de lui enlever sa chemise pour qu’il soit plus à l’aise pour la nuit. Il avait prévu ensuite de le coucher, puis d’aller se doucher, de manger un bout et d’aller dormir dans la chambre d’ami… En fait, il avait tout prévu, sauf que Gevoel enroule ses bras autour de son cou et l’embrasse passionnément. Après un moment sans réaction, Lucas le repoussa et recula d’un pas, choqué.
- Qu’est-ce que tu fais ??
- Je t’aime, Lucas…
Alors que Lucas rougissait à cette phrase aussi déstabilisante qu’inattendue, l’espagnol se leva, tenant remarquablement bien sur ses jambes pour quelqu’un d’ivre mort… Il s’approcha dangereusement de l’étudiant, qui recula, plus perturbé qu’il ne voulait bien se l’avouer par cette déclaration… Il finit par buter contre un mur et s’arrêta, un peu tendu, alors que l’espagnol approchait toujours de sa démarche féline. La voix de l’étudiant trembla légèrement lorsqu’il reprit la parole.
- A-arrête ça…
- Je t’aime, Lucas… Laisse-moi, juste une fois…
La voix de l’espagnol était toujours aussi douce aux oreilles du blond… Tétanisé, il n’essaya même pas de se dégager lorsque les mains de Gevoel vinrent se poser contre le mur, de part et d’autre de sa tête… Il ne s’agita pas plus lorsque les lèvres de ce dernier, douces et chaudes, rejoignirent les siennes dans un baiser qui lui fit tourner la tête… Ca devait être l’alcool, sûrement l’alcool… S’il n’avait pas bu ces deux bières, il ne serait pas là, contre le mur de sa propre chambre, les joues rouges et le souffle un peu court, incapable du moindre mouvement alors qu’il venait de se faire embrasser par un presqu’inconnu, un homme de surcroît… Non, il ne se sentirait pas frémir ainsi en sentant ces mains étrangères défaire un à un les boutons de sa chemise… Il ne suivrait pas sans résistance cette main qui le tirait, le forçant à s’allonger sur le dos sur son lit… Son esprit voulait se rebeller, mais son corps refusait de lui obéir, et il ne pouvait que contempler, impuissant, la scène dont il était pourtant l’un des principaux acteurs… Car c’était impossible qu’il ait envie d’être là, avec les lèvres gourmandes de Gevoel qui parcouraient son cou, avant de descendre sur son torse ! C’était impossible qu’il désire plus de cette main qui se rapprochait avec une lenteur empreinte de sadisme de son entrejambe ! C’était impossible, que…
- Nnh… Aahh…
Les yeux de Lucas se fermèrent, et son corps se cambra sous la caresse de l’espagnol. Son esprit lâcha définitivement prise et il s’abandonna…
… Lucas m’a fait l’amour… Enfin, j’étais au-dessus, et au final il n’a pas fait grand-chose, mais il m’a laissé faire… Il va me détester demain, c’est sûr… Il va hurler et me dire qu’il ne veut plus jamais me revoir… Je le sais, ça va faire mal, mais je le comprends, après tout je n’ai fait que profiter de lui… Tout comme j’en profite maintenant qu’il dort, je profite de ses bras qui m’entourent, de son torse si confortable… On dirait presque des amoureux… Mais il ne m’aime pas, c’est juste moi qui suis amoureux de lui…
Demain, je m’en irai, c’est promis Lucas… Je te laisserai me hurler dessus et j’afficherai mon sourire n°7 « Je t’ai bien eu, hein ? », parce que comme ça ça fera moins mal… Mais laisse-moi encore rester un peu dans tes bras, juste un peu, s’il te plaît…
Je t’aime, Lucas…
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J'espère que ça vous a plu! La suite risque de mettre un peu plus longtemps à venir parce qu'elle n'est pas encore écrite, mais elle sera postée!
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