Bonjour à tous! Tout d'abord, je vous remercie de venir lire cette fiction, qui n'est que la première que je poste sur ce site! Comme vous avez pu le voir, cette histoire est originale. Je l'ai écrite à la base pour Jyô (connue ici sous le nom de Gevoel) il y a un petit temps déjà, et elle m'a décidée à la poster ici. Les personnages principaux de cette fiction, Lucas et Gevoel, nous appartiennent. Attention cependant, Gevoel est bien un personnage de fiction ici et ne représente pas Jyô, bien que créé par elle. Cette fiction est de rating T, et met en scène des relations homosexuelles, donc homophobes s'abstenir ;) Sur ce... bonne lecture! _______________ Chapitre 1: Le soir, tous les chats sont noirs Une pluie drue tombait sur Paris en cette fraiche après-midi d’octobre. Les seuls passants qu’on voyait dans la rue se cachaient sous leurs parapluies et s’empressaient de rejoindre leurs maisons. C’était l’heure à laquelle les étudiants terminaient les cours, et comme d’habitude, les bus bondés de jeunes quittaient les campus par vagues, allant disperser ceux-ci aux quatre coins de Paris. Lucas était dans l’un de ces bus. Il avait passé le début du trajet coincé entre un grand noir, qui faisait bien une demi-tête en plus que lui, dont la musique hurlante l’agaçait prodigieusement, et la vitre qui lui permettait de voir les rues grises et tristes de la ville. Grises et tristes, car les trombes d’eau qui tombaient sur Paris ternissaient tout, ne laissant pas beaucoup de place pour la joie. Même les chats semblaient ne pas vouloir se mouiller le poil, ni les oiseaux les plumes, l’étudiant n’en voyait aucun sur le chemin. Il fut parmi les derniers à sortir du bus, presqu’au terminus, dans une petite rue de banlieue plus loin du centre que les grandes cités mal fréquentées dans lesquelles il n’aurait jamais osé se balader seul. Bien trop de racailles, il se ferait agresser, surtout qu’il n’avait pas vraiment le physique d’un grand athlète. Sa rue à lui était plutôt tranquille, parsemée de petites maisons blanches toutes identiques, entourées de jardins bien entretenus. Mais pour l’instant, les murs blancs se teintaient de gris, et l’herbe verte paraissait sans éclat. Même le trottoir en dalles grises était plus sombre qu’à l’ordinaire, détrempé par l’eau qui tombait du ciel sans discontinuer depuis le début de l’après-midi. C’est devant l’une de ces maisons que Lucas s’arrêta, ses cheveux blonds détrempés par le court trajet qu’il avait fait à pied depuis l’arrêt de bus. De l’eau gouttait lentement de ses pointes blondes sur le col de sa veste noire, ajustée. Il ouvrit le portail et s’engagea sur le petit chemin de pierre menant à la porte d’entrée, jusqu’à ce que quelque chose accroche son regard. C’était une tache d’ombre au creux d’un des buissons, peut-être un pot oublié par sa mère lors de sa séance de jardinage l’avant-veille ? Lucas y regarda de plus près, et au lieu d’un pot de terre cuite, il vit un petit chaton noir, roulé en boule sous une branche plus touffue que les autres. Il s’abritait lui aussi de la pluie sans doute… L’étudiant s’accroupit devant le buisson, prenant garde à ne pas être bruyant pour ne pas effrayer l’animal, mais son mouvement attira quand même l’attention du chaton, qui posa sur l’humain qui le dérangeait ainsi deux magnifiques yeux ambrés. Le jeune blond se sentit fondre en voyant ces yeux, si expressifs, le regarder. Cette petite boule de poils avait un regard tout simplement superbe ! Irrésistible ! Lucas posa sa sacoche à côté de lui, et tendit les bras vers le chaton, comme pour le prendre dans ses bras, mais ce dernier recula un peu. Qu’est-c’que tu m’veux toi, hein ? Casse-toi ! C’est vrai que t’as une belle gueule mais quand même, il ne faut pas venir embêter comme ça un pauvre animal sans défense ! Mais au lieu de reculer, Lucas sourit au chaton. Il était vraiment trop mignon… Il avait un petit regard, à moitié effrayé, à moitié de défi, mais au fond, l’étudiant voyait bien qu’il tremblait un peu, et qu’un petit séjour dans la chaleur de la maison ne lui ferait pas de mal. - Allez… Viens… Je ne te veux pas de mal, bonhomme… tu es trempé… Mouais… on dit ça, on dit ça… mais en attendant il fait froid, c’est vrai… Puis il y a de la lumière dans la maison, aussi, il doit y avoir… du chauffage ! Gaaah… chauffage… D’un pas hésitant, le chaton avança vers l’étudiant, qui le prit dans ses bras. Il le sortit du buisson en faisant bien attention de ne pas le blesser avec les branches, il n’allait quand même pas ajouter une blessure au froid déjà mordant... Les grands yeux du chaton ne le lâchaient pas, et le sourire de l’étudiant s’élargit. Il était déjà tombé sous le charme de ces beaux yeux ambrés… Il avait toujours eu tendance à trop chouchouter les animaux, et cette charmante bestiole semblait toute désignée pour devenir la nouvelle victime de ses attentions. Le tenant tout contre son torse, il se releva et se dirigea vers la porte de la maison, avant d’entrer chez lui. Après un rapide bonjour de loin à sa mère, déjà en train de préparer le dîner, l’étudiant monta dans sa chambre, le chaton toujours dans ses bras. Il déposa la boule de poils détrempée sur sa chaise de bureau, puis sortit de la pièce. Mh, pas mal la chambre… Elle est super grande en plus ! Les murs bleus… ouais, classique pour un garçon, mais ça va bien avec ses yeux quand même, bleu clair comme ça… Ca fait ange ! … Non Gevoel, arrête de penser des conneries, c’est juste le froid, c’est rien. ...En voyant la chambre, ça doit être un étudiant modèle. Son bureau est rangé, déjà, il n’y a que des cours dessus ensuite, pas de magazines pornos, enfin, ceux-là sont peut-être dans un tiroir, mais bon. Pas de posters, il n’a sans doute pas de groupe de musique préféré… Ah, un endroit où il a du bordel ! Sur sa table de nuit, là, il a plein de trucs ! Des figurines, des statuettes, des photos… bref, des petits trucs sans intérêt, mais au moins ce n’est pas un extraterrestre… Les meubles en bois aussi, ça fait étudiant modèle, ou bien il a une mère qui a du goût, vu qu’un étudiant n’a sans doute pas les moyens de se payer ça… Ah, il revient ! Même pas deux minutes… … Il est trop beau comme ça… avec ses cheveux tout mouillés qui coulent sur la serviette qu’il a autour des épaules… on dirait qu’il vient de prendre sa douche… Graouh ! Il est trop beau ! Lucas avait également une serviette en main, en plus de celle qui empêchait ses cheveux détrempés de goutter sur le col de sa chemise blanche. Il s’approcha de la chaise avec la serviette, et reprit la boule de poils dans ses bras, l’entourant cette fois de la serviette, pour le frictionner avec douceur. Un sourire apparut à nouveau sur ses lèvres lorsqu’il entendit un léger ronronnement répondre à ses attentions. Le chaton était vraiment trop mignon… Pourvu qu’il n’attrape pas froid à être si longtemps sous la pluie. Il termina de frictionner la boule de poils, pour bien la sécher, puis la déposa sur le lit. - Voilà bonhomme, tu es tout sec maintenant ! Dit-il avec un beau sourire. Puis, son visage se fit étonné lorsqu’il vit le chaton le regarder d’un air… blasé, comme si Lucas venait de dire la pire des conneries. Non mais je sais que je suis sec, c’est bon, pas la peine d’en faire un plat. Tu me prends pour un crétin fini ? L’étudiant vit ensuite le chaton tourner la tête vers le réveil, regarder l’heure, pousser un petit soupir puis se rouler en boule sur le lit. Lucas rit, amusé, en voyant qu’il se comportait tout à fait comme un être humain. C’était incroyable... Il était vraiment trop fort ! Ce rire fit relever sa tête au chat, qui le regarda un instant, l’air un peu étonné. Puis il émit un léger ronronnement, comme si ce qu’il entendait lui plaisait, et se retourna sur le dos, présentant son ventre à l’étudiant. Il voulait… des gratouilles ? Avec un sourire amusé, Lucas s’assit sur le bord du lit, ponctuant le début de ses caresses d’un « Oui, chef ! » qui lui valut un nouveau regard blasé du félin. Regard blasé qui ne dura pas bien longtemps, car très vite, ce qui était autrefois un chat se transforma en machine à ronronner qui se tortillait sous ses caresses. Oh oui, c’est trop bon… Mmh… Un peu plus bas… Oui, là… Mmmmh… Après une bonne dizaine de minutes à caresser le chaton, Lucas s’arrêta. S’il ne se mettait pas au travail maintenant, il ne le ferait probablement jamais... Il se releva du lit et vint s’asseoir sur sa chaise de bureau, avant de sortir ses cours de sa sacoche et d’en ouvrir un devant lui. Le plus gros, un des plus chiants et des plus compliqués, mais un de ceux qu’il devait absolument travailler aussi, le plus tôt étant le mieux. Mais le chaton ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Juste après que Lucas se soit éloigné, il poussa un petit miaulement et se leva, avant de venir se frotter à la jambe de celui-ci. Il était peut-être en mal d’attentions… Vu qu’il n’avait pas de collier, il ne devait pas avoir de maître, pourtant, il était si gentil… Il méritait bien qu’on fasse attention à lui. - Tu veux faire du droit avec moi bonhomme ? Je ne suis pas sûr que tu vas comprendre quelque chose, tu sais… Mais de quoi il se mêle, celui-là ? Je suis encore capable de lire, merci, ça j’ai appris à faire ! Tiens, voilà, je vais t’impressionner, et hop que je te pose mes pattes sur ton cours, et hop que je me penche dessus pour lire, je suis le plus fort, je suis le meilleur ! T’as vu ça ? Trop fort le chat ! … Mh, oui, effectivement c’est compliqué ton truc là… « Concussion »… jamais entendu ce mot moi… Tiens, celui-là non plus… Et encore celui-là… Roh, c’est impossible à lire ! Mh… je vais peut-être dormir à la place, en fait… C’est que c’est fatigant, de rester tout le temps dehors… Le chaton se roula à nouveau en boule sur les genoux de Lucas et ferma les yeux. Il était vraiment trop mignon… mais un peu troublant quand même, on aurait vraiment dit qu’il lisait le cours de l’étudiant, là tout de suite ! Enfin, ce n’était qu’un chat… Ce n’était pas possible qu’il sache lire… Lucas posa doucement une main sur son dos, et un petit sourire apparut sur ses lèvres lorsqu’il entendit le chaton se mettre à ronronner doucement à ce geste. De l’autre main, il commença à tourner les pages de son cours, se plongeant dans le monde difficile du droit international… |