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Accident de la vie
Par Mika
Originales  -  Drame  -  fr
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    Chapitre 2     Les chapitres     1 Review    
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La rage

J'ai envie d'écrire comme de dégueuler ma rage!

Mais rien ne sort.

Au dessus de ma page blanche comme au dessus de la cuvette de fayence ma colère reste muette préférant gronder dans ma tête.

 

Elle est dans le salon, assise sur le canapé, tentant quelque vaine évasion sur les touches usées de son PC. Dehors il fait beau. Pas pour elle. Les oiseaux chantent la fin de l'été. Pas pour elle. Un papillon joueur tourne autour du chat qui se dore sur le terrasse. Pas pour elle. Et sur sa main immobile une mouche trottine sans qu'elle ne la sente ni ne la voit...

 

Je lui en veux! A qui? Je ne sais pas mais je lui en veux!

A ce putain d'accident qui a bouleversé nos vies? A la poisse qui s'est abattue sur elle comme un vautour sur un animal blessé? A tous ceux qui nous entourent et qui peuvent continuer leur chemin sans se poser de questions? A ceux qui lorsqu'ils nous croisent ne peuvent qu'effleurer un triste sourire ou détournent les yeux en pensant qu'ils seront bien mieux une fois chez eux? A elle, qui partage sa prison avec moi sans que je n'ai le choix? A moi? Pour ne pas avoir pris les bons chemins ou n'être assez lâche pour fuir ce marasme et tout laisser derrière moi?

 

J'en veux à tout le monde. Mais rassurez vous, la rage reste muette dévastant ma conscience et mon corps plutôt que de se déverser sur ce monde injuste et froid.

 Quand je la vois assise dans son fauteuil, la mine blâfarde à fixer d'un oeil vide la rue où passent de jeunes filles aux robes fleuries qui s'en vont joyeuses vers la ville agitée... Quand je la vois couchée dans son lit au crépuscule et qu'au loin résonnent les notes sybillines d'un concert publique et les applaudissement d'une foule conquise... Quand je vois le monde autour de nous vivre j'ai alors envie de le détruire pour que les regrets ne l'assaillent et ne la rongent. Peut-être de la jalousie? Ou de la nostalgie coléreuse d'une époque heureuse perdue? En tout cas il ne me reste que cette rage sourde qui boue lentement mais sûrement.

Mais je ne me donnerai pas en spectacle! Je ne vous ferai pas le plaisir de montrer ma faiblesse et la haine qui me guident chaque jour. Je laisse ce plaisir à la cuvette des toilettes!

 

...et puis je ne peux pas me laisser aller! Pour les gosses. Pour elle. Pour le mince espoir qu'il reste. Pour qu'eux puissent au moins ressentir un peu de chaleur et oublier par moment la violence qui rampe. Que le petit rayon de soleil qui vient percer la toile du rideau et frappe les dalles froides du carrelage ne reste pas inaperçu et réchauffe aussi un peu leur coeur sans que ma colère ne vienne assombrir le tableau.

Jamais je n'ai senti auparavant tant de rancoeur et de haine en moi. Je n'étais pas comme ça! La maladie m'a changé même si ce n'est pas moi qui est été touché. Je suis entier! Et pourtant j'ai la douloureuse sensation de m'être fait voler! Un lancinant sentiment destructeur qui me pousse parfois aux limites de la raison.

 

J'ai souvent envie de tout casser, de tout rendre laid, de lacérer à coup de rasoir l'aquarelle de la vie. Le sentiment d'injustice me pousse aux extrêmes et me fait souhaiter le pire pour ceux qui vivent heureux.

Je n'aime pas me voire comme ça. Ce n'est pas moi! Mais il y a tellement de dégâts... Où sont donc partis les beaux jours où main dans la main nous pouvions parcourir le  sentier ombragé sous la haute frondaison des arbres? Ai-je perdu ce chemin idyllique au milieu des fougères dans la lumière diaphane d'une canopée de dentelle qui joue avec le soleil? Au lieu de se perdre dans le bleu infini d'un ciel d'été son regard se perd dans le blanc jauni du plafond de plâtre du salon... Notre enfant pour l'instant petit voit sa mère amoindrie mais ne ressent pas cette rage. Je ne veux pas qu'il la ressente ni même ne l'effleure. Je ne veux pas qu'il vive ça!... Alors des fois je m'emporte! Je frappe dans le vide, je hurle en silence et je menace l'obscurité de la nuit!

 

Lorsque mes anciens amis me croisent dans la rue ils tournent le regard ou changent de trottoir. Et lorsqu'une vitrine me renvoie mon image je vois celle d'un fantôme pâle au regard noir de rage... Est-ce la même image de père que j'offre à mon enfant? J'ai honte et pourtant je l'ai toujours cette rage... 

C'est elle que la vie a détruite et c'est moi qu'elle emplit de colère destructrice.

 

C'est mal barré...

 
 
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