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au 31 Mai 21 :
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Chemins vers la mort.
Par sflagg
Originales  -  Drame/Horreur  -  fr
5 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     1 Review    
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huit heures trente.

  “ … Une heure, sur la nationale dix qui fait Poitiers Bordeaux. La police s'est lancée en suivant à leur… ”

Jeanne vit une main, une main tatouée, venir couper le poste, puis une deuxième leur exposer un Magnum sous le nez. L'homme qui tenait l'arme, un moustachu, se mit alors à parler d'un ton pas très aimable :

 “ Quelle merde ! Bon, les tourtereaux, vous restez peinards et on vous fera pas de mal. C'est pigé ? ”

Son regard croisa celui de Christian, dans le rétroviseur, et ce dernier, en apercevant ces yeux pleins de violences, sut qu'il ne fallait pas le croire, mais il acquiesça de la tête quand même. Il se disait, en lui-même, qu'il aurait vraiment mieux fait de se fier au pressentiment de sa femme au lieu d'écouter sa conscience. Hélas ! à présent ce n'était plus le moment pour avoir ce genre de regret. Il fallait trouver une solution, s'ils voulaient s'en sortir vivants. Il jeta un coup d'œil discret à Jeanne, elle l'observait aussi l'air inquiet. Il lui sourit pour essayer de la rassurer, même si lui ne l'était pas vraiment et vit qu'elle se détendait un peu. Ça le calma aussi, mais pas suffisamment pour qu'il puisse réfléchir logiquement à comment il pourrait sauver leur peau.

  De son côté, Jeanne réfléchissait aussi à un moyen d'arrêter tout cela, lorsqu'elle vit, dans le rétro intérieur, l'autre gangster qui se penchait pour fouiller dans le sac qui était posé à ses pieds. Elle vit aussi l'arme de ce dernier, qui, placée entre les deux criminels, se trouvait à sa portée. Elle repensa alors à sa famille et à ses amis qui l'aimaient et qu'elle ne reverrait peut-être jamais. Le malfaiteur avait dit : “ Vous restez peinards et on vous fera pas de mal. ” Mais ce genre d'individus n'était pas de ceux à qui l'on pouvait faire confiance. “ Alors tentes ta chance ma fille, et merde à ce qui adviendra. De toute façon, cela ne pourra pas être pire que le sort qu'ils te feront sûrement subir, s'ils arrivent là où ils veulent se rendre. Ils te violeront probablement et sûrement pas qu'une fois. ” Se pensa-t-elle tout en se jetant sur le flingue. Hélas ! le second gredin la vit et, anticipant son geste, il attrapa sa propre arme et lui tira dessus sans la moindre hésitation. Il la regarda, son sang coulait sur ses cheveux jadis blonds, ses yeux s'éteignaient, elle était en train de mourir. Il fut excité devant cet horrible spectacle, son sexe se durcit et il sourit d'un sourire qui glaçait les os.

  Christian tournait la tête vers sa femme, quand résonna à ses oreilles le cri d'un chien percutant une balle. Il sentit du sang chaud lui perler sur les joues, du sang qui venait d'elle. Il vit ses longs cheveux dorés se teindre en rouge, lui donnant un air de mort-vivant, alors que ce n'était qu'une vivante en train de mourir. Il poussa un cri d'effroi qui exprimait bien le désarroi qui l'envahissait, mais ne fit rien de plus. Il était comme paralysé, du moins pour le moment.

  Le premier criminel releva son crâne quand celui de Jeanne alla cogner le tableau de bord. Il la vit baignante dans sa mort et eut un haut-le-cœur de dégoût. Il fixa son complice avec dédain et fut à deux doigts de lui en coller une, mais il se retint. Ce n'était pas le moment de lui faire des reproches. Il ordonna alors à Christian de stopper le véhicule sur le bas-côté. L'autre ouvrit la porte donnant sur Jeanne, et poussa le corps encore chaud de cette dernière dans le fossé sans délicatesse, sans même ressentir l'ombre d'un remords, c'était vraiment un type sans-cœur. Puis, après avoir pris la place du mort ou plutôt, devrions-nous dire, la place de la morte, il invita Christian à reprendre la route, sans faire le malin, sans rien tenter qui pourrait l'amener à finir comme sa femme. Il était nerveux et pour se détendre il ralluma la radio :

 “ Il est à présent huit heures trente et nous rejoignons notre présentateur Yves Padbole pour un flash d'infos. Yves ! vous m'entendez ? Yves, c'est à vous… ”

 
 
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