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au 31 Mai 21 :
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Chemins vers la mort.
Par sflagg
Originales  -  Drame/Horreur  -  fr
5 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 5     Les chapitres     1 Review    
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neuf heures.

 “ … Oui, merci Cynthia. Bonjour, nous commencerons cette édition par les derniers rebondissements de l'affaire du vol de la bijouterie “ Gros Cailloux ”. La police nous a appris, lors de la conférence de presse que vient de donner le commissaire principal Jack Mallunnai, que la Fuégo a été retrouvée. Elle était plantée dans un arbre à environ 30 km de la ville sur la nationale dix, direction sud. Le criminel, qui avait été blessé dans la fusillade, gisait sur la banquette arrière, mort. Mais nous ne savons pas encore si c'est suite à l'accident ou bien si c'est dû à la blessure par balle qu'il avait au thorax. Nous vous promettons de… ”

Le bandit assis à la place de Jeanne tourna le bouton des stations jusqu'à tomber sur une radio où passait de la musique rock. C'était un vieux tube du groupe Noir Désir qu'il reprit en cœur, très vite suivi de son collègue. Cela irrita encore plus le pauvre Christian, mais il se garda bien de leur en faire la remarque. Il ne voulait pas les réagacer alors qu'ils étaient en train de se calmer. Cela n'aurait pas du tout été une bonne idée.

  Le paysage avait changé, la route grimpait à présent une colline qui fatiguait le moteur. Les champs avaient fait place à des pentes raides, arides et rocailleuses qui donnèrent à Christian une idée. Il se mit alors à leur parler d'un ton qui avait pris de l'assurance ou qui voulait peut-être dire que tout simplement il n'avait plus rien à perdre :

 “ Et après ? Lorsque nous serons arrivés là où vous voulez que je vous conduise, vous ferez quoi ? Vous me tuerez comme vous avez tué ce policier et ma femme ?

— Ne pose pas de questions et suit la route. Tu verras bien le moment venu ce qu'on te réserve, mon gars. Lui rétorqua le voleur qui se trouvait derrière.

— Non, pas question, je ne marche plus. Je vais vous emmener chez les flics, et si ça ne vous convient pas, vous avez qu'à me buter dès à présent. ”

La voiture venait d'atteindre le sommet et le radiateur n'eut même pas le temps de souffler, qu'elle repartit dans une descente infernale. Les pneus grinçaient chaque fois qu'ils entraient dans un tournant et l'arrière chassait à chaque fois qu'ils en sortaient. Le moustachu pointa son Magnum sur la tempe de Christian et lui lança d'une voix qui trahissait un début de panique :

 “ Fait pas le con, enfoiré ! où j'hésiterais pas à te faire rentrer du plomb dans la cervelle pour te faire piger qui commande ici.

— Hé bien, vas-y ! ne te gênes pas pour moi, conard ! De toute façon, je n'ai plus rien à perdre. Je suis déjà mort à vos yeux, n'est-ce pas ? Alors autant que toi et ton pote, vous me suiviez en enfer. Car je crois bien que ce soit la meilleure chose que je puisse faire pour venger la mort de ma pauvre épouse. ”

  Ce furent les derniers mots que prononça Christian de son vivant. Le délinquant pressa la gâchette, une bille de métal en fusion en sortie, prenant l'air juste le temps de faire le chemin qui menait à la boîte crânienne de ce premier qu'elle perfora sans difficulté. Un chaud et lent filé rouge roula alors doucement le long de son visage crispé de douleur. Il se mélangea avec le sang coagulé de sa femme, qu'il n'avait pas eu le courage de s'enlever. Puis, lorsque sa vie se figea dans l'éternité, il tourna le volant, montrant ainsi à ses roues avant le ravin vers lequel elles se dirigèrent aussitôt. Le voleur, à côté de feu Christian, avait fini par céder complètement à la panique. Il ouvrit donc sa portière et se jeta hors de la voiture qui rebondissait maintenant violemment sur les rochers. Ils roulèrent pendant un instant, le bandit précédant le véhicule. Puis, ce premier se stoppa sur une pierre plate les yeux grands ouverts par la peur. Il regarda l'amas de tôles froissées qui lui fit de l'ombre avant de l'écraser. La Laguna, elle, par contre, continua un peu sa course avant de s'arrêter à son tour dans un creux, les quatre roues tournant toujours dans le vide. Sur le rocher, purée mixte de chairs et d'os, le bandit offrait sa vie aux rapaces qui tournoyaient déjà au-dessus de lui. Ils étaient attirés par l'éclat de son sang luisant au soleil et par l'odeur qui s'en échappait. Dans la voiture, le deuxième larron bougea, il essaya de sortir, mais n'y arriva pas. Il regarda la pendule qui s'était bloquée sur neuf heures. À la radio, la station avait changé et la voix d'Yves Padbole se fit de nouveau entendre :

 “ Les policiers nous ont annoncé qu'ils avaient retrouvé le corps d'une femme, la tête perforée par une balle, gisant dans un fossé de la nationale dix, à environ quarante kilomètres de Poitiers. La police conseille à toutes les personnes roulant actuellement sur cette nationale de rester sur leur garde et de ne surtout pas s'arrêter s'ils croisaient des gens au bord de la route, car leur vie pourrait être mise en danger… ”

  Le criminel lâcha un petit rire plein d'amertume et essaya à nouveau de s'extirper de la carcasse. Mais, quand il crut enfin y parvenir, une flamme caressa le réservoir d'essence, transformant ainsi le tas de ferrailles, en morceaux de tôles incandescents qui volèrent dans tous les sens. Ce fut donc dans ce feu d'artifice qu'il mourut, son corps en cendre s'éparpillant dans la nature au gré du vent, ce qui acheva par delà même cette morbide cavale comme elle avait débuté, dans un bain d'horreur.

 

Fin !

 

Version originale écrite fin des années 90.

Version finale écrite en Janvier 2004.

                S.Flagg

 
 
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