Je mémorisai leur emplacement pour venir, après manger en prendre un, pour pouvoir me défendre. C’est toujours mieux d’avoir une arme avec soit, non ?
Lorsque la table fut mise et la viande trouver dans un congélateur, Alex, Nicholas et Jeremy rentrèrent de leur expédition, leurs chaussures plaines de boue. Je remis immédiatement la connexion générale à mon traducteur. Une fois à table, les groupes firent leur rapport.
- La forêt est dense et il n’y a pas de route ni de sentier. En revanche, on a trouvé une clairière assez grande…
- Avec des herbes couchées et des branches cassées sur un périmètre d’un peu moins de quinze mètres.
Je ne comprenais pas ce que cela impliquait. Puis en me penchant un peu plus sur l’histoire du périmètre, l’illumination me vint :
- Un rotare d’hélicoptère. Mais il doit au moins s’agir d’un hélicoptère de l’armée pour avoir cette dimension.
Ils hochèrent la tête, confirmant mon hypothèse. Donc, notre kiddnaper nous avait déposer en hélico’. J’avais noté que Jeremy était revenu avec une hâche à la main. Je lui demandais où il l’avait trouvée.
- Dans une espèce de cabane en bois, certainement un relais. Il était plus loin que le prérimètre que tu nous as imposé, par contre…
- Nous on a trouver une serrure dans l’escalier mais elle n’a pas de trou
- Comment ça ?
Demandai-je, surement aussi intrigué que les autres.
- C’est juste un morceau de fer collé au mur.
Trancha Cody. Apparament, il ne me porte pas vraiment dans son cœur. J’espère que ça ne jouera pas en ma défaveur… La fin du déjeuné se passa dans la bonne humeur jusqu’à environ quinze heure. Pareil pour le débarassage de table ; une grande chaîne de travail, avec Hyun Joong à la vaisselle car tous les autres –et moi- avaient refuser. Puis Min Ho et tous les garçons nous suivirent jusqu’à cette serrure énigmatique. On avait tout tenter : appuyer dessus et sur le bois alentour, enoncer un ordre à haute voix, et approcher le trousseau de clefs ; mais sans réel succès. Les garçons se dispercèrent, chacun vaquant à une activité plus ou moins serviable à notre survie, voire à notre délivrance. J’entends par là que certains, Nicholas sans citer de nom, faisaient la sieste tandis que les amateurs de découvertes –comme Seto soit dit en passant- cherchaient… des découvertes.
J’en profitai pour me faufiler dans la cuisine et prendre un couteau, pas un gros, mais un suffisemment tranchant pour faire reculer mes adversaires, qui pouvaient s’avérer être les hommes de cette maison. Je réprimais un frisson et jetai un regard vers la porte du cellier, pièce encore où se trouvait la salle de « torture ». Rien que d’y penser, j’avais envie de pleurer. Je sursautai quand Jeremy entra. Il vit à mes yeux qu’il se passait quelque chose. Il me demanda quoi.
- C’est juste que… je ne sais pas si je dois vous faire confiance.
Une boule se forma dans ma gorge. Je déglutis, attendant sa réaction. Il n’avait pas changé d’expression.
- En tout cas, moi je te fais confiance, tu es le maître des clefs et tu as l’air honnête.
- Je ne sais pas si tu dois te fier aux apparences…
Je sentis une chatouille sur ma joue. J’y portais les doigts : de l’eau. Mince, je me suis mise à pleurer sans m’en rendre compte. Jeremy tilta et fit un pas vers moi avant d’apercevoir la lame que je tenais à la main. Cette fois, j’avais définitivement perdu sa confiance. Il s’approcha néanmoins et me retira le couteau de la main, tandis que je détournais la tête. S’il y a bien une chose que je détestais, c’était pleurer devant quelqu’un. Ça, et que l’on découvre mes faiblesses. Soudain, l’image de Cathy et de Charly s’imposa à moi. Alors que ces pensées m’envahissaient, je remarquai à peine les bras de Jeremy autour de moi. Il posa une main sur mes cheveux. Il ouvrit la bouche mais la referma, plusieurs fois d’affilé. Finalement, ne trouvant rien à dire, nous restions comme ça pendant de longues minutes. Il se décolla doucement et le temps s’arrête.
Son visage si proche du mien.
Le décors disparaît.
- Vite Jerem’, j’me vite de…
Alex déboula dans la cuisine, la main en sang, mais pila net devant nous. Nous nous étions brusquement écartés, comme si nous faisions quelque chose de mal. Je changeai vite de sujet avant même que le précédent ne soit abordé.
- Je vais te désinfecter, mets toi au dessus de l’évier, tu en mets partout.
- Je vais chercher des bandages.
Dis Jeremy en disparaissant dans la réserve. Lorsqu’il revint avec le désinfectant et les pansements, je m’attelais à la tâche, révulsée par l’énorme entaille au creux de sa paume. Il serrait les dents à chacun des passges de coton imbibé, créant en moi une nouvelle vague de frissons. Je dus m’excuser au moins une dizaine de fois en pansant sa main. Une fois fait, il me remercia et proposa de cuisiner des frites. Jeremy était sorti depuis déjà un bon moment sans que je ne remarquasse sont absence. J’acceptai sa proposition en lui demandant s’il voulait de l’aide.
- Avec ma main, de l’aide serait la bienvenue.
Il me fit un clin d’œil. Je voulais bien l’assister mais étant donné que je ne sais pas cuisiner, je ne vois pas quel serait mon rôle.
- Je vais aller chercher Hyun Joong…
- Hé ! Tu devrais plus te méfier…
Je le dévisageai. Je ne savais que répondre. « T’inquiètes, je gère ! » ? Il alla chercher deux paquets de frites surgelées et retourna dans le cellier. J’en profitai pour tourner des talons et passer la porte de la cuisine. Hyun Joong devait être à la bibliothèque. Jy trouvai Min Ho qui m’informa que son paire était aller chercher quelque chose dans le dressing. Je m’y orientai donc. Dans le couloir, je croisais Nicholas, dans l’entrebaillement de sa chambre.
- Tu n’as pas froid ?
- Non, pas trop. Pourquoi ? Tu as froid toi ?
En deux secondes, il me placa violemment contre le mur du couloir.
- Moi, ça va mieux quand je vois tes jambes.
De sa main droite il défit plusieurs boutons de chemises, tandis qu’il me coinçait avec son bassin. Mon cœur battait si fort ; je ne savais plus ce que je faisais, ni ce que je disais. J’essayais de me débattre, repensant au couteau que Jeremy m’avait oté des mains. Et s’ils étaient de mèches ? Comment pouvais-je savoir ? Une main froide au creux de ma cuisse me ramena brutalement au présent.
- S’il te plait…
Qu’est-ce qu’il me prenait de demander qu’il me lâche gentillement, à moi ? Il esquissa un sourire et colla ses lèvres aux miennes. Je ne dirigeais plus rien, et perdre le contrôle ne me plaisait pas. Il s’écarta soudain, la lèvre inférieur en sang : je venais de le mordre.
- Moi aussi, je vais te laisser un souvenir…
Il plongea sa tête dans mon cou. Je me rendis compte un peu tardivement que sa main droite était sous mon tee-shirt. Il se déciolla et me murmura :
- Ce n’est que partie remise.
Et il se dirigea vers la salle de bain. Mes jambes ne me portant plus, je glissai contre le mur et m’affalai, tremblante. Je n’avais plus de penser cohérentes.
Hyun Joong est dans le dressing.
Le goût du sang sur ma langue.
Les larmes qui roulent sur mes joues sans s’arrêter.
Hyun Joong sortit justement de la salle en question et lorsqu’il me vit, il se précipita, refermant ma chemise.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Euh… rien, j’ai juste repensé à mes amies et…
- Et ça t’a fait un suçon ?
Je portai la main à mon cou, à l’endroit où la bouche de Nicholas s’était posée quelques minutes plus tôt. Soudain, je me sentis toute légère, mes pieds ne touchaient plus le sol. Hyun Joong me porta jusqu’au canapé.
- C’est bon. Ne t’inquiète pas je vais bien. Il fait que tu ailles aider Alex en cuisine.
- Je ne te laisserai pas seule…
- Non c’est bon, je te dis. Je vais aller me doucher à l’étage.
Je me levai et marchai doucement vers l’escalier. Ma tête tournait et mon cœur était encore palpitant. Arrivée à l’étage, j’entrai dans ma chambre et me jetai sur le lit, enfouissant ma tête dans les coussins. Je ramenais mes jambe à moi et fermai les yeux. Je n’arrêtais pas d’y penser, cette scène tournait en boucle dans mon esprit. Je ne pouvais pas me doucher, vu que je n’avais pas pris de rechanges. Il me fallait descendre et faire le même chemin de toute à l’heure, et il en était hors de question, du moins, pas maintenant. Je restais en boule de longues minutes jusqu’à ce que quelques petits coups presque imperceptibles me firent sursauter. Décidément, j’étais très alèrte, tout me surprenait. C’était Min Ho, il portait à la main… des sous-vêtements ?
- Hyun Joong m’a prévenu, il m’a demander de t’apporter ça. J’ai pris les plus décents que je pus trouver…
Je ne pus retenir un sourire. Une éminente star coréenne m’avait apportée des sous-vêtements, en les choisissant. Finalement, je ris franchement devant son air à la fois géné et surpris. Je le remerciai et filai vivement à la salle de bain. Cette bonne douche chaude me fit le plus grand bien, si bien que je restai au moins une bonne demi-heure. En sortant, je m’enroulai dans une serviette et me séchai les cheveux. Je remarquai le suçon dans mon cou et fronçai les sourcils ; s’il croit qu’il peut m’avoir comme ça, il se trompe totalement. Je cherchai dans les placards et dénichai une boîte de sparadrap, idéal pour caché ce souvenir. Je le collai sur mon cou. Pas peu fière, il était couleur peau et s’accordait idéalement avec le teint de mon cou. Je me rhabillai en constatant que le « plus décent » que Min Ho avait trouvé était une paire de dessous en dentelle et lycra rose. Je me souvins d’une phrase que mon père m’avait dite, le jour où j’avais été refusée en école d’art. « Oublies les échecs et contente toi des petites réussites ». Même s’il ne me l’avait pas dite à moi et qu’il l’avait sortie pour une interview télévisée, cela m’avait marquée. Je me servais très souvent de ce dicton, on peut alors dire que mon père m’a « éduquée » tout compte fait. Je me rhabillai exactement comme cette journée et descendis faire un tour au dressing. J’avoue qu’en passant dans le couloir du rez-de-chaussée, j’ai accélérer le pas. Une fois enfermée, je choisis un tee-shirt simple pour homme, bleu, en coton et qui pouvais me servir de pyjama. Je me vêtis avec et allai rejoindre les garçons, déjà tous attablés dans la salle à manger. J’avais encore ma place en bout de table, comme la maitresse de maison… ou le maître des clefs. Je croisai le regard de Nicholas, qui parlait d’une séance photo avec Cody et Min Ho. Il n’avait rien d’avide et m’adressa un sourire… avant de me faire un clin d’œil. Même si mon ventre fit un petit saut, le naturel revint au galop : je fis claquer ma langue, pris un air hautain et levai les yeux au ciel. C’est ce que j’avais pris l’habitude de faire lors de mes sorties en ville, lorsque je croisais des mecs fringués comme des sacs ou des marchands ambulants voulant me vendre leurs contre-façons et autres camelotes. Puis Hyun Joong arriva avec un énorme plat de frite, suivis par Alex qui apportait les steaks. J’eu l’honneur de pouvoir choisir le mien la première. Puis Jeremy revint d’on ne sait où et s’assit à ma droite, l’air de rien. Il se pencha vers moi.
- J’ai mis le couteau sous ton matelas, du côté de la fenêtre.
Je le regardai les yeux écarquillés. Mais avant que je ne réagisse et le remercie, il tourna la tête vers Alex qui lui donna le dernier steak. L’ambiance du repas fut plutôt détendu, jusqu’à ce que l’on aborde le sujet du « pourquoi sommes nous enfermés là ? ».
- Je pense que c’est un ancien client de mon père…
Commençai-je. J’eus soudainement regrété d’avoir ouvert la bouche. Tous les regards se tournèrent vers moi. Je poursuivai néanmoins :
- Lorsque j’étais enfant, un client de la société de mon père a fait faillite et amassé une dette envers mon père. Pour faire court, il m’a enlevée contre l’effacement de ce due, mais la milice privée de ma famille m’a retrouvée avant.
- Mais, dans ce cas, pourquoi avoir attendu si longtemps pour te kiddnaper à nouveau ?
- Je suppose qu’il a eut des problèmes au niveau fiscal.
Je haussai les épaules et un calme érudit s’installa. Puis, Min Ho proposa de s’enfuir demain. De but en blanc, pour crever le silence. Je réfléchis tandis que mes camarades d’infortunes lui donnaient directement leur avis et conclus :
- Demain, on va plutôt se reposer et se préparer. Nous partirons après demain. Pas de regrets ? |