L’or, l’argent et le cristal. Auteur : haniPyanfar. Les lieux et les personnages ainsi que le Fourchelangue sont la propriété de Madame J.K.Rowling. Ce que font Harry et Draco pendant le lemon n’appartient qu’à eux. Ils s’aiment, c’est leur droit. OoOoOoOoOoO Chapitre 11 : Première faille. Depuis son retour en Angleterre, Draco Malfoy avait partagé son temps entre le monde magique et l’autre. Il avait un bureau dans le Londres moldu mais en fait, il travaillait toujours avec ses collaborateurs américains restés au pays. Il utilisait tous les moyens de communications multimédias pour rester en contact avec eux. Les réunions comme celles qui avaient eu lieu quand Jonathan avait été exclu de Poudlard étaient exceptionnelles. Et Draco pensait qu’elles étaient vraiment mal tombées, tout comme le fait que Harry soit parti si précipitamment en Australie. Mais c’étaient les hasards de la vie, on ne pouvait rien y faire. Draco était tout de même inquiet pour diverses raisons. La première était l’état d’esprit de son fils et sa réaction violente devant sa possible homosexualité. Tout à son amour pour Harry, il n’avait pas envisagé un obstacle aussi important à son bonheur futur. Il avait décidé d’accompagner son fils en Amérique aux prochaines vacances de printemps. Il devait agir face au problème posé par Jason Jones. Mais il était hors de question de le rencontrer personnellement. Une confrontation pouvait mal tourner tant cet homme était faux, aimable en apparence et haineux en secret. Draco comptait s’adresser au père de Mélanie, Donald Spencer, qui aimait beaucoup son petit-fils Jonathan. C’était un homme sévère mais juste, un véritable patriarche pour sa famille. Curieusement, il n’en avait pas voulu à Draco au moment du divorce. Il avait conservé avec lui de bonnes relations à la fois d’affaires et d’affection. Draco se rendait bien compte qu’il ne pouvait pas rester ainsi entre deux mondes. Il voulait mettre fin à ses activités pour le groupe Lancaster et Spencer. Il pensait mettre ses actions au nom de son fils et proposer l’un de ses collaborateurs pour le remplacer à son poste de conseiller. Lester O’Sullivan serait parfait pour ce travail. Il avait ce grain de génie qui fait les grands stylistes. Il fallait l’attacher à la Maison avant qu’un groupe concurrent ne lui propose un meilleur poste. Draco y réfléchissait très sérieusement, il n’avait jamais négligé son travail. Il pensait ensuite mettre en œuvre son projet « Drakkar ».et fonder sa propre société en Angleterre. Sa deuxième préoccupation était Harry. Quelle serait sa réaction quand il lirait les articles parus dans la Gazette du Sorcier ? Sur le moment, l’idée d’accepter la proposition d’être « Le sorcier du mois » lui avait paru excellente. Il n’en était plus aussi sûr. Au début de janvier, il avait été contacté par le directeur du journal, Ignatius Fish, ancien Serpentard , qui avait entendu parler de son retour. Il était un peu à cours d’idées pour sa rubrique « Sorcier du mois » et il avait pensé que Draco Malfoy, ancien Prince de sa Maison au temps de la grande guerre, ferait un bon sujet d’articles. Il y avait quelque chose de mystérieux dans sa disparition puis dans son retour au pays. L’homme était beau, libre, riche, il avait racheté le manoir Malfoy, il avait un fils à Poudlard, tout cela cadrait bien avec sa rubrique qu’il voulait à la fois sérieuse et distrayante. Draco Malfoy n’avait accepté qu’à la fin du mois de février, juste à temps pour que les articles paraissent dans le courant du mois de mars. Tout s’était très bien passé. Le jeune sorcier avait donné des informations exclusives sur son long séjour chez les Moldus et sur sa vie personnelle en Amérique. Les interviews étaient intéressantes, surtout pas racoleuses comme celles des journaux people. Son équipe de photographes avait pu travailler dans le château même et les images magiques étaient excellentes. Celle des elfes de maison en particulier, avec leurs costumes d’opérette, apportait une touche des plus plaisantes et le maître de maison était d’une beauté à couper le souffle. Les abonnées féminines du journal allaient se pâmer d’envie. La petite phrase concernant un possible remariage allait déchaîner les mères de toutes les filles à marier, jeunes et moins jeunes. Oui, Ignatius Fish était content de lui. Draco l’était beaucoup moins. Qu’est-ce qui lui avait pris de parler d’une châtelaine pour le manoir et surtout que penserait Harry quand il lirait la phrase le concernant ? Bien sûr, il avait dit cela pour rassurer Jonathan. Beaucoup d’élèves de Poudlard étaient abonnés à la Gazette. Les articles couperaient court aux vilaines rumeurs. Mais Harry risquait de le prendre très mal. Il fallait qu’il le voit dès son retour d’Australie. C’était vraiment une malchance, ce départ précipité. Il n’avait pas osé demander des nouvelles à Hermione ou à Ron et le Ministère était muet sur la question. Quand le mauvais sort s’en mêle … OoOoOoOoOoO C‘était dimanche après-midi et cela faisait deux semaines que Draco n’avait pas de nouvelles de son jeune amant. Il se morfondait au château quand le gong de l’entrée résonna. Un elfe de maison vint lui annoncer un visiteur mais celui-ci apparaissait déjà à la porte du salon. Draco eut juste le temps de penser : « Harry ! … Merlin ! Pourvu qu’il n’ait pas lu la Gazette ! » Déjà le jeune homme brun, tout sourire, se jetait dans ses bras, nichait son visage dans son cou et murmurait à son oreille : « Tu m’as tellement manqué ! Je viens juste de rentrer. Je suis venu te voir en premier. Je ne te dérange pas, j’espère ? » Le déranger ? Mais Harry était fou ! Déjà les bras du blond se refermaient sur une taille mince. Déjà ses lèvres se posaient sur des cheveux indisciplinés puis glissaient sur la joue rouge jusqu’à la bouche tendre. Déjà les soupirs se répondaient, les regards se cherchaient, les yeux verts rieurs se reflétant dans les yeux gris argentés. Déjà la passion prenait possession d’eux. Leurs cœurs battaient à l’unisson. Leurs corps se tendaient l’un vers l’autre. Leurs lèvres se caressaient, leurs langues se goûtaient. Les mains de Harry se perdaient dans des cheveux soyeux, celles de Draco passaient sous la cape de voyage et erraient sur le dos, les épaules, la taille, les reins de son jeune amant. Il pensait : « Merlin soit loué ! Il n’a pas lu ce stupide article ! Je lui en parlerai plus tard … Je lui expliquerai … Pour l’instant, je veux juste … » Le toucher, l’embrasser, le caresser … Lui faire l’amour … Là, maintenant, tout de suite … Tous ces jours … Toutes ces nuits … Sans lui … Les mots étaient inutiles, les baisers se faisaient plus appuyés, les corps s’enflammaient … Ils s’écartèrent un peu l’un de l’autre et échangèrent un regard affamé. Les mains de Draco dégrafaient fébrilement la cape qui tombait à terre. La veste prenait le même chemin. Le pull, la chemise étaient des barrières dressées devant son désir. Il les soulevaient, cherchant la peau nue, redessinant les muscles durs, caressant les creux et les rondeurs … Il perdait la tête … Le remords d’avoir prononcé des paroles blessantes pour Harry devant le journaliste et de les avoir vues publiées dans ce maudit article décuplait l’amour que le blond jeune homme ressentait. Il voulait d’avance se faire pardonner et multipliait les gestes de tendresse. Soudain, il glissa à genoux devant Harry, le front posé sur son ventre, les bras croisés sur ses reins, serrant de toutes ses forces. Tout Malfoy qu’il était, il ne pouvait plus contrôler ses sentiments. Il murmurait des paroles insensées : « Je t’aime … Je te veux … J’ai envie de toi … Tout de suite … Viens … Viens … » Mais Harry tira sur ses cheveux pour qu’il se relève. « Pas comme ça … Allons … dans ta chambre … Je te veux … aussi … » Ils transplanèrent. Le doux soleil de ce début de printemps illuminait la pièce. Ils n’avaient jamais fait l’amour en plein jour, en pleine lumière. Ils se délivraient l’un l’autre de leurs vêtements tout en échangeant de multiples baisers et se retrouvèrent nus, allongés, entremêlés, sur un lit accueillant et complice. Ils se regardèrent,. La peau de Draco était d’une blancheur de nacre, celle de Harry était plus dorée. Ils avaient tous les deux conservé un corps souple et svelte, l’un grâce au Quidditch, l’autre parce qu’il avait pratiqué le tennis, le golf et l’équitation quand il vivait en Amérique. Ils se souriaient et déjà leurs mains se faisaient aventureuses. Soudain Draco ne contrôla plus sa flamme, tout son corps le brûla, son sexe se gonfla et se tendit si fort qu’il en trembla d’excitation. Ses mains, ses lèvres, sa langue, ses dents prenaient possession du corps offert et le même feu embrasait le cœur, le corps, le sexe de Harry. Ils étaient dévorés par la passion, l’amour les consumait, ils s’abandonnaient totalement à leur désir. Dans l’état second où il se trouvait, dans cet ailleurs où plus rien n’existait que Harry et lui, Draco prépara son partenaire et entra aussitôt en lui. Leurs cris se répondirent … Souffrance et volupté … Sensation magique de ne faire qu’un, d’être indivisible, de s’appartenir maintenant et à jamais … Un premier coup de rein … Un premier gémissement … Des mains qui agrippent ses hanches et l’attirent au plus profond d’une caverne moelleuse … Deux corps dont les mouvements s’accordent et se répondent … Des cœurs affolés qui battent à coups redoublés … Une chaleur d’enfer qui fait sourdre une fine sueur sur des corps en fusion … Les deux amants réunis se donnaient l’un à l’autre presque avec rage. Ils s’étaient tant désirés, tant attendus … Leur corps à corps dura longtemps. Ils étaient près de l’extase et ne voulaient pas y céder, souhaitant par-dessus tout profiter de ce moment de plénitude. Enfin, ils explosèrent en même temps et retombèrent sur les draps froissés, presque sans forces, sans paroles, les yeux clos pour garder le plus longtemps possible en eux le souvenir de ces instants superbes, les plus intenses qu’ils aient passés ensemble depuis leurs retrouvailles. Les derniers rayons de soleil de l’après-midi illuminaient la pièce. Un parfum d’herbe nouvelle et de terre mouillée se répandait, mêlé aux senteurs de l’amour. Un silence peuplé de soupirs apaisés et de lointains chants d’oiseaux accueillait leur retour à la vie réelle. Un sort murmuré fit disparaître sur leurs ventres la trace de leur union, un autre les enveloppa d’un drap frais et d’une courtepointe verte. Bien au chaud, allongés sur le côté, se faisant face, ils se souriaient, s’effleurant du bout des doigts, écartant d’un visage radieux une mèche blonde, redessinant une ancienne cicatrice à peine visible sur un front. Ils eurent soudain conscience en même temps qu’ils venaient de vivre le moment le plus beau de leur vie et qu’ils ne seraient peut-être plus jamais aussi heureux que dans cet instant-là. Comme pour leur donner raison, un nuage voila le soleil, la chambre s’assombrit et Draco fut foudroyé par une terrible pensée. Il devait parler à Harry. Son brusque changement de visage alerta aussitôt son compagnon. « Draco, qu’est ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu as ? » Le jeune homme blond ne voulut pas briser trop vite l’instant magique, il répondit par une autre question : « Quelqu’un t’a vu arriver au château ? -- Non, pourquoi ? ça te gêne que je sois arrivé comme ça, sans prévenir ? Je croyais que tu serais content. Je n’ai pas réussi à te joindre en Australie. Je suis désolé … -- Harry ! Non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire … Je suis profondément heureux de te voir … En fait, je crains les journalistes … Les photographes surtout … Harry … J’ai quelque chose à t’avouer … » Et les mots s’enchaînèrent tout seuls : l’attitude étrange de Jonathan, sa question angoissée, sa réaction et cette mauvaise solution trouvée, cette série d’articles, cette interview qui maintenant lui faisait honte, ce mensonge qui ne se justifiait que par son amour pour son fils … Qu’aurait-il pu faire d’autre ? Il se tut, osant à peine lever les yeux sur son vis à vis. Lorsqu’il le regarda, il vit un visage très pâle, des yeux remplis à la fois de tristesse et de colère, des yeux qui brillaient étrangement dans la chambre assombrie, les yeux d’une personne au bord des larmes. Il voulut attirer Harry contre lui mais celui-ci le repoussa avec fermeté. « Non », dit-il. Il se leva, rassembla d’un geste ses vêtements épars et passa dans la salle de bain. Lorsqu’il en sortit, Draco s’était levé aussi et s’était rhabillé. Ils se fixèrent en silence. Les yeux verts étaient un peu rougis, les yeux gris brillaient trop fort à leur tour. Ils sortirent de la chambre et descendirent dans le hall. A chaque marche d’escalier, un pensée martelait le cerveau de Draco : « Un Malfoy ne pleure pas … » « Je dois réfléchir à tout ça, dit Harry en regardant Draco droit dans les yeux. Nous en reparlerons une prochaine fois mais je te préviendrai quand je viendrai te voir. Au revoir … » Il détourna son regard et soupira. « C’était un merveilleux après-midi, ajouta-t-il en agrafant sa cape. -- Harry … attends … je t’aime … -- Moi aussi », dit-le jeune homme brun et il sortit. Draco ne s’était jamais senti aussi misérable de toute sa vie. Harry transplana sur le toit de sa maison. Draco lui avait proposé de lire la Gazette du sorcier au château mais le jeune homme brun préférait lire les articles chez lui, seul, au calme. Il était abonné à ce journal et un hibou le livrait tous les matins. Bien sûr, les Moldus du quartier ne voyait voler qu’un oiseau ordinaire, un pigeon, une pie, un corbeau. En général, Harry parcourait des yeux la première page, lisait les gros titres à l’intérieur mais il ne s’intéressait vraiment qu’aux pages sportives. Il trouva les exemplaires des deux semaines passées, bien rangés sur un plateau par les elfes, avec le courrier sorcier du Ministère et le courrier moldu, essentiellement des prospectus et des factures, déposé par le facteur dans la boîte aux lettres en bas de la pelouse. Il repéra les quatre journaux où figurait « le Sorcier du mois » et commença à lire. Il fut surpris par la bonne tenue des interviews, le contenu très intéressant des articles et la qualité des photos magiques. La presse ne l’avait pas habitué à tant d’égards. Il apprit ainsi beaucoup de détails sur la vie de Draco en Amérique, sur la mort de Lucius Malfoy et sur les projets d’avenir de son compagnon. Il y avait des sujets qu’ils n’osaient pas encore aborder quand ils étaient ensemble. Ainsi, Draco voulait créer une nouvelle ligne de vêtements pour sorciers et sorcières. Il disait avec raison que la façon de s’habiller devait évoluer et que les robes sombres et les longues capes noires étaient passées de mode. Il fallait prendre aux Moldus ce qu’ils avaient de bon dans leur habillement, cela d’autant plus que maintenant, les sorciers fréquentaient régulièrement l’autre monde. Il espérait convertir les jeunes gens de sa génération et même les plus âgés au confort des costumes trois pièces pour les hommes et à l’élégance de robes courtes et des tailleurs pantalons pour les femmes, des ensembles qui se prêtaient facilement à la transformation, selon le genre de cérémonie à laquelle on était invité. Les hommes moldus portaient des vestes plus courtes et des tissus plus sobres que ceux des sorciers. Les femmes moldues, au contraire, utilisaient volontiers la soie ou le satin et aimaient les couleurs claires. L’idée maîtresse de Draco était de combiner les deux modes d’habillement pour que sorciers et sorcières se sentent à l’aise en toutes circonstances. C’était en soi une petite révolution. Il avait aussi adapté les tenues décontractées, les jeans, les joggings, les tee-shirts et les pulls aux nouveaux goûts des jeunes gens, habitués depuis peu à certaines émissions de la télévision moldue ou sorcière. Cela faisait un moment déjà que Draco planchait sur ces questions, en fait, depuis que Jonathan s’était révélé sorcier. Il savait que bientôt il rentrerait en Angleterre car il voulait que son fils fasse ses études à Poudlard. Il avait préparé sa reconversion. Des dessins très élaborés illustraient l’article. Le jeune créateur donnait même en primeur le nom qu’il avait déposé pour sa marque : « Drakkar ». Harry se demanda si cette appellation scandinave du dragon ne cachait pas en fait. leurs deux prénoms réunis. Il apprit par la suite qu’il avait eu raison. Finalement, perdue au milieu de toutes les autres informations, la mention d’un possible remariage passait presque inaperçue, sauf peut-être des marieuses invétérées, et la phrase le concernant paraissait normale dans le contexte. Harry était extrêmement soulagé. Cela ne semblait pas aussi grave qu’il l’avait cru. Il s’apprêta à téléphoner à Draco et s’aperçut qu’il avait trois messages de lui sur son répondeur. Les ondes magiques interdisaient toujours l’utilisation des portables moldus dans les maisons enchantées. Chaque fois, son compagnon s’inquiétait de son humeur et l’assurait de son amour. Il ne put y tenir et lui demanda de le rejoindre. Deux minutes plus tard, Draco apparaissait, un peu fébrile, dans la cheminée du salon. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, s’embrassèrent passionnément et se sourirent. L’épreuve se terminait sans trop de dommages. Ils s’installèrent devant la cheminée rallumée, burent du rosé de Provence bien frais, offert à Harry par Fleur, ils grignotèrent d’exquis canapés préparés par Jessy et Domy et surtout ils discutèrent gaiement jusque tard dans la nuit. Les articles de la Gazette étaient un bon sujet de conversation. A un moment pourtant, entre deux baisers et deux caresses, Harry dit gravement : « Draco, ta relation avec ton fils est basée sur le mensonge. Il faudra un jour lui dire la vérité … A moins que tu n’envisages sérieusement de te remarier pour dissimuler ta véritable nature ? -- Jamais de la vie, Harry. C’est toi que j’aime. On trouvera une solution. Peux-tu attendre encore un peu avant de dévoiler notre secret ? Au fait, qu’as-tu dit à ta fille ? -- Je lui ai expliqué que nous nous aimions et qu’elle ne s’étonne pas si elle voyait encore nos deux noms réunis par les journaux people. Elle croyait que toi et Jonathan, vous alliez venir habiter ici. C’est encore une enfant innocente par de nombreux côtés. » Ils riaient mais ils sentaient que le chemin serait encore long avant qu’ils puissent s’afficher ensemble au grand jour. Harry proposa à Draco de le rejoindre au moins une fois avant son départ pour l’Amérique la semaine suivante. Ils montèrent sur le toit pour que le sorcier blond puisse visualiser l’endroit où transplaner. Harry lui donna le code magique de la porte pour accéder à l’intérieur de la maison. Tout paraissait tranquille. Pourtant, juste avant de s’endormir cette nuit-là, ils eurent tous les deux un pincement au cœur. Draco pensa à Jonathan et à son aversion irraisonnée pour les gays et Harry pensa à Draco, si beau, si tentant, si vulnérable face au piège des sentiments. Mais ensuite, leurs rêves furent superbes. OoOoOoOoOoO Ils se revirent une fois discrètement avant les vacances de printemps des enfants. Ce soir-là, voulant rassurer Draco après leur première brouille, Harry prit l’initiative et combla son blond préféré de baisers fous et de caresses brûlantes. Tout allait donc pour le mieux quand Jonathan et son père se rendirent aux Etats Unis. Draco eut une longue conversation privée avec Donald Spencer et il trouva auprès de lui un soutien inattendu. Le vieux patriarche n’aimait pas Jason Jones. Il avait deviné sa véritable nature et promit de faire passer le message à sa fille. Cependant, il ne pouvait nier une vérité simple : Le nouveau mari de Mélanie la comblait beaucoup plus que n’avait pu le faire Draco. Il l’aimait vraiment et le corps de la jeune femme s’était épanoui sous ses caresses. En vérité, il lui donnait beaucoup d’amour, il l’entourait d’attentions délicates, il lui était tout dévoué. Il pouvait se montrer odieux envers toute autre personne mais il était parfait avec elle. En fait, il l’adorait. Il était bien dommage que son esprit soit si borné. Le vieux Donald connaissait sa famille et ils étaient tous intransigeants et rigoristes. « Question d’éducation, » disait le patriarche qui était pourtant issu d’une famille ayant des principes religieux très affirmés. Mais il avait été en contact dès sa jeunesse avec des gens différents de lui, avec même des sorciers comme Lucius Malfoy. Il s’était forgé une religion personnelle, ouverte sur le monde et non sectaire. Draco et lui s’entendaient bien. Il promit d’inviter Jonathan dans son ranch aux grandes vacances et de veiller sur lui. OoOoOoOoOoO Rosalba et son père passèrent aussi d’excellents moments ensemble. Quand il n’était pas au Ministère, Harry discutait avec elle. Il la faisait voler sur son propre balai dans des endroits protégés des regards, il l’emmena dans un grand parc d’attractions moldu en lui recommandant bien de ne pas utiliser la magie mais il lui faisait des petites surprises que les autres ne pouvaient pas voir. Elle lui parla à peine de la Gazette du Sorcier. C’était un journal trop sérieux pour elle. Elle regardait les pages sportives quand son père jouait avec les Chevaliers. Elle avait vu les photos du beau Draco Malfoy, de son château et de ses elfes mais les articles ne l’intéressaient pas. Clarissa Finch-Fletchley lui avait montré la petite phrase et elle s’était contenté de hausser les épaules. Son père lui avait dit qu’il aimait Draco Malfoy mais cela restait flou pour elle, elle n’associait pas cet amour au mot mariage. Harry avait raison. Rosalba conservait encore un esprit très enfantin. Evidemment, cela changerait bientôt avec la puberté mais pour le moment, elle jugeait le monde qui l’entourait avec son insouciance naturelle. Wilma Draggardottir avait un peu raison quand elle la traitait d’évaporée. Mais elle s’intéressa beaucoup au voyage de son père en Australie et Harry en profita pour lui parler de la prédiction du mage à propos de son anniversaire. « Aimerais-tu parler Fourchelangue, Rosalba ? » L’adolescente le regarda avec étonnement. « Fourchelangue ? La langue des serpents ? Mais je croyais qu’on ne pouvait pas l’apprendre, que c’était un don. Toi, tu le parles à cause de ta cicatrice, non ? -- Il se pourrait que tu aies ce don aussi, d’après ta date de naissance. -- Parce que je suis née le 31 décembre ? Alors, il vaudrait mieux que ce soit Jonathan qui ait ce don. Tu sais, moi, j’aime bien les serpents mais je préfère les chats. Si je pouvais parler avec un animal, ce serait plutôt avec Lancelot. J’arrivais à peine à siffler le nom de Ssss Suiz quand il était vivant. Mais je suis sûre que Jon adorerait ça. -- Le mage indien que j’ai rencontré en Australie pense que certaines personnes ont des dons sans le savoir. Le Fourchelangue en est un et ce n’est plus considéré comme une langue maléfique. J’irai peut-être bientôt à Poudlard pour en parler à tous les élèves. -- Tu viendrais à Poudlard ? Oh la la ! Ce serait la révolution ! Plusieurs filles de Griffondor m’ont déjà demandé un autographe de toi. Le plus grand attrapeur depuis un siècle ! Tu es une célébrité, tu sais ! » Harry était à peine surpris. Sa victoire contre Lord Voldemort appartenait pour la jeune génération à un lointain passé. En presque quatorze ans, les blessures s’étaient refermées, le monde sorcier vivait en paix. Il y aurait bien quelques articles en mai pour l’anniversaire de la bataille mais ce serait anodin, presque sans importance. Et c’était tant mieux. OoOoOoOoOoO Pendant la deuxième semaine de vacances, Rosalba passa trois jours chez son cousin Xavier car son père rejoignait les Chevaliers de Larquebuz pour un match d’exhibition en Suède. Hermione en profita pour avoir avec elle une « conversation sérieuse ». Elles étaient seules dans la cuisine et préparaient un gâteau marbré au chocolat et une tarte aux pommes pour le goûter. Tout en s’occupant de la pâte, la jeune femme dit : « Rosalba, tu deviens grande. Tu arrives à l’âge de la puberté. Je vais te parler comme l’aurait fait ta mère si elle … enfin si elle était vivante. Bientôt, tu vas devenir une jeune fille ce qui signifie que tu auras tous les mois des jours un peu … particuliers. -- Oh ! Tante Hermione, tu veux parler des ragnagnas ? Plusieurs filles de ma classe les ont déjà eus. Je sais ce que c’est. -- Les ragnagnas ? … Oui … Bon … On leur donne des noms de toutes sortes et certains sont même … heu … comment dire … peu ragoûtants. Appelons ça les règles si tu veux bien. Donc, prochainement, tu vas avoir tes premières règles. -- Lucy Diamond les appelle ses « lunes ». Elle dit que quand une femme a ses « lunes », c’est qu’elle n’attend pas de bébé. -- Oui, elle a raison. Je t’ai expliqué l’histoire de l’ovule avant ton entrée à Poudlard. Je voudrais seulement que tu ne sois pas surprise et surtout pas trop embarrassée le jour de ton premier saignement. J’ai préparé tout ce qui te sera nécessaire pour ce moment-là. Je te montrerai ce soir comment t’en servir. Tout est dans un vanity, tu le mettras dans ta malle. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive la même mésaventure qu’à moi … » Hermione se mit à rire. Elle versait la pâte dans le moule à gâteau. Elle avait de la farine sur le bout du nez. Rosalba rangeait les quartiers de pommes sur la tarte en tirant la langue. « Ce ne sont pas des histoires à raconter en faisant la cuisine, reprit Hermione. Mais il n’y a qu’ici que nous sommes seules. Tu sais qu’autrefois, quand elles avaient leurs règles, les femmes ne faisaient pas de confitures ou de conserves, qu’elles rataient soi-disant les sauces ou la mayonnaise et même, dans certains pays, qu’elles ne partageaient pas le même tapis que les autres femmes ? Ah ! Ces superstitions absurdes … Où en étais-je ? Ah oui ! mes premières règles … Je devais être en avance ou ma mère ne m’avait pas vue changer ou c’est arrivé un peu trop brusquement. Toujours est-il que je n’avais rien prévu et que j’ai dû demander de l’aide à une camarade de Maison, Lavande Brown. Elle travaille maintenant au Ministère. Cette idiote, au lieu d’être discrète, s’est mise à crier la nouvelle dans tout le dortoir. « Miss Je-Sais-Tout a ses règles ! Miss Je-Sais-Tout est une vrai femme ! On ne le dirait pas en la voyant. Mais elle est comme nous ! Elle aura aussi ses « périodes » ! Lalalalalère …» Enfin, elle s’est un peu moquée de moi et les autres aussi. Bon, d’accord, je ne m’intéressais pas aux garçons comme elles. J’étais toujours fourrée à la bibliothèque. C’était un peu normal et ça n’était pas méchant. L’ennui, c’est que la nouvelle s’est répandue dans toute la Maison Griffondor, puis toutes les filles de l’école en ont parlé en riant et c’est arrivé à l’oreille des Serpentardes. A l’époque, c’était un peu la guerre entre nos deux Maisons. Millicent Bulstrode, qui a été tuée pendant la grande bataille, l’a annoncé à tous ses camarades, filles et garçons, dans leur salle commune et pendant une bonne semaine, j’ai dû supporter des moqueries continuelles. Mais je ne me suis pas démontée. J’ai laissé passer l’orage. Je me suis vengée un jour en cours de potions. Millicent a lamentablement ratée sa préparation. Et je lui ai dit assez fort pour que toute la classe entende : « Alors, Bulstrode, on a ses règles ? » J’ai pris ce jour-là ma seule semaine de retenue de toutes mes années d’école et le professeur Snape a enlevé cinquante points d’un coup à Griffondor. Mais personne ne m’en a voulu. Au contraire. Et ce n’est pas fini ! Ce petit avorton de Colin Crivey, le plus grand fan de ton père, qui est maintenant reporter sportif, a publié un article dans le journal de l’école et il a dit que ce jour était à marquer d’une pierre blanche. Il paraît que tous les ans, lui et toute une bande de plaisantins fêtaient « l’anniversaire des premières règles d’Hermione Granger », le jour où Poudlard tout entier avait découvert que j’étais une vraie femme et même « que je pouvais avoir des bébés ». Finalement, j’en ai eu trois mais bien plus tard. Je te dis cela parce que, en même temps que tes premières règles, tes hormones féminines vont se manifester et tu ne verras plus le monde de la même façon. Tu vas t’intéresser aux garçons et eux aussi vont s’intéresser à toi. Ton corps va changer, tu auras de la poitrine. A ce propos, j’ai mis un soutien-gorge première taille dans ton vanity. Tu en auras peut-être besoin. Ce sera aussi le moment des premières amours, des grandes joies et des petits chagrins. Ce n’est pas toujours facile de changer de statut. N’oublie pas une chose importante : si tu as le moindre souci, le moindre problème, parle-s-en à une adulte, miss Prettygirl, l’infirmière, si tu as des douleurs au ventre, la directrice de ta Maison bien sûr ou une professeur en qui tu as confiance pour toute autre chose et sache que ta grand-mère Molly et moi, nous sommes là pour t’aider et te conseiller. C’est le devoir des mères d’accueillir leurs filles dans la communauté des femmes et je le fais bien volontiers à la place de Ginny. Vois-tu, certains aspects de notre vie échappent totalement aux hommes. Ils ne raisonnent pas comme nous. Ils ont aussi les hormones qui bouillonnent, ils réagissent selon des codes masculins et ce ne sont pas les mêmes que les nôtres. Et surtout dis-toi bien que si cette période est difficile pour les filles, elle l’est aussi pour les garçons. Xavier a récemment posé quelques questions à son père … Bon ! Assez parlé. As-tu fini de garnir la tarte avec les pommes ? Mets un peu de sucre vanillé … » Ouf ! pensait Hermione, j’espère que je m’en suis bien sortie … Elle ne m’a rien dit à propos de son père et de Draco Malfoy … Dois-je lui en parler ? Non, ne mélangeons pas tout … Une autre fois … Les vacances se terminèrent et ce fut le dernier trimestre de l’année scolaire. Harry Potter s’occupa de serpents, Draco Malfoy eut beaucoup d’occasions de se divertir et son fils Jonathan apprit bien des choses … OoOoOoOoOoO L’histoire des premières règles de Granger figure dans la superbe fic d’Artoung : « Fan Club Officiel ». C’est BlackNemesis qui en a eu l’idée. J’ai demandé l’autorisation d’en parler ici. Vous ne connaissez pas encore ce récit délirant et drolatique ? Courez vite le lire. Si un rire égale un bifteck, vous aurez là un bœuf tout entier à déguster. Enjoy ! . |