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L'or, l'argent et le cristal.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 13     Les chapitres     32 Reviews    
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Retour en arrière.

                                           L’or, l’argent et le cristal.  

Auteur :haniPyanfar.  

Les personnages dont vous connaissez les noms par cœur, Harry Potter et Draco Malfoy par exemple, sont toujours à la Grande Madame J.K.Rowling. Je les ai encore empruntés pour un lemon, on ne se refait pas.  Vous êtes prévenus.  

                                                   OoOoOoOoOoO  

                                        Chapitre 13 : Retour en arrière.  

Harry n’avait jamais pensé que travailler au Ministère de la Magie serait aussi ennuyeux. Quand on lui avait proposé ce poste de consultant au Service des Sports et Jeux Magiques, Département du Quidditch, il avait été content. Sa carrière professionnelle chez les Chevaliers de Larquebuz touchait à sa fin.

  Son remplaçant au poste d’attrapeur était parfait. D’ailleurs, il n’était pas le seul à avoir entamé sa reconversion. Le gardien allait passer entraîneur, l’un des batteurs avait acheté la boutique d’accessoires pour balais du Chemin de Traverse.  L’un des poursuiveurs avait été blessé lors du dernier match contre les Tornades de Tutshill. Il ne comptait pas reprendre son poste après sa rééducation. Il fallait faire place aux jeunes.  

Harry se disait qu’il aurait plus de temps à consacrer à Rosalba pendant les vacances. Mais il se rendait compte que bientôt, la jeune fille n’aurait plus guère besoin de lui et qu’elle se rapprocherait plus d’Hermione, de Molly ou des autres femmes de la famille Weasley. Sa fille l’aimait tendrement  mais elle n’était plus une gamine. Elle avait besoin de compagnie féminine.  

Une idée lui était venue alors qu’il revenait de son séjour en Australie. Il voulait faire un grand voyage en compagnie de Draco. Or, il n’y avait pas dans le monde sorcier d’agences qui s’occupaient  de ce genre de choses. Il y en avait seulement dans le monde moldu.   

Un année, après une saison de Quidditch épuisante, il avait fait une croisière en Mer Rouge pour apprendre à faire de la plongée sous-marine. C’était à cette occasion que Sorcière Hebdo avait fait croire à sa disparition : naufrage, attaque de pirates, enlèvement, tout y était passé. Et s’il était réapparu vivant, c’était uniquement parce c’était un très puissant sorcier. C’en était ridicule de niaiserie, mais cela plaisait aux lectrices !   

Harry se disait qu’il serait agréable d’aller d’un pays à l’autre en transplanant ou à l’aide d’un portoloin, de trouver sur place un hébergement sorcier et de visiter des lieux magiques ou moldus en compagnie de guides sympathiques et compétents. Cette idée avait trouvé un écho quand il était allé en Suède pour le match d’exhibition des Chevaliers, probablement son dernier match professionnel.  

Il y avait rencontré Olaf Petersson, un ancien sportif de 45 ans environ, très blond, très beau, très amusant et gay jusqu’au bout des ongles.  L’homme avait deviné l’orientation sexuelle de Harry et lui avait fait de discrètes avances. Mais le jeune sorcier lui avait fait comprendre que son cœur était déjà pris.   

Ils avaient ensuite bavardé cordialement et Olaf avait expliqué qu’il essayait  d’organiser un circuit d’une quinzaine de jours dans plusieurs endroits remarquables de Finlande, de Norvège et de Suède, aussi bien magiques que moldus. Exactement le genre de séjour que Harry rêvait de faire en compagnie de Draco.  

Le blond sorcier avait proposé à Harry de s’associer avec lui. Il rêvait de groupes d’une dizaine de personnes, voyageant par portoloins, séjournant dans des auberges de charme, chassant, pêchant, faisant de l’escalade ou du rafting, explorant des lieux sauvages.  

Il avait déjà des contacts avec deux sœurs françaises qui prospectaient leur pays pour lui Plus tard, Harry pourrait organiser aussi des voyages en Angleterre, en Ecosse, en Irlande. Les lieux magiques ignorés des Moldus ne manquaient pas. La proposition était tentante mais le jeune sorcier ne voulait pas trop s’éloigner de Draco. Son bel amant lui devenait indispensable.  

Cependant, la nouvelle façon de vivre du jeune Serpentard lui déplaisait. Toutes ces réceptions, toutes ces fêtes, tous ces bals où lui n’allait pas … toutes ces femmes avec qui il s’affichait, tout cela  lui pesait. Il voyait bien que Draco y prenait plaisir. Il avait toujours aimé parader. Et puis il était si beau, si élégant que cette vie frivole  lui convenait sans doute mieux que l’existence paisible au château Malfoy.  

Mais les choses allaient plutôt bien tout de même. Harry ne pouvait demander à Draco de mener la même vie tranquille que lui tant qu’ils n’avaient pas révélé leur attirance mutuelle. Tout se gâta après le séjour de Harry à Poudlard, lors d’une réception chez Blaise Zabini.  

                                                  OoOoOoOoOoO   

L’ancien camarade de Draco avait épousé Daphné Greengrass peu après avoir quitté Poudlard. Les deux jeunes gens avaient gardé leur idylle secrète car la mère de Blaise ne voyait pas le mariage de son fils d’un bon œil. Elle devrait alors lui verser la part d’héritage qui lui venait de son père. Mais les deux amoureux avaient tenu bon et leur fille Laetitia était née deux ans après.  

Blaise et Daphné étaient tous les deux Serpentards de Sang Pur. Cependant,  lorsque Laetitia était entrée à Poudlard, elle avait été envoyée à Pouffsouffle au grand désespoir de ses parents. Il faut dire qu’elle avait peur de tout, enfin elle le prétendait. C’était son excuse préférée quand on lui demandait de faire un effort ou de montrer un peu de courage.  

Blaise était heureux de revoir son camarade d’école et il lui avait présenté une femme superbe, Isadora Flint, la veuve de Marcus Flint, lui aussi ancien Serpentard. Seulement Marcus avait choisi le camp de Lord Voldemort et il avait été tué par les Aurors au cours d’une embuscade.   

Sa femme, une sorcière italienne, n’avait pas été inquiétée. Elle ne portait pas la Marque des Ténèbres. Elle avait même réussi à récupérer une partie de la fortune de son mari. Depuis, elle l’avait fait fructifier, elle était riche, belle, seule et elle cherchait un nouveau mari plus respectable que l’ancien. Elle avait jeté son dévolu sur Draco.   

Dès lors, il ne se passa pas de semaine sans que le jeune homme ne la rencontre quelque part, à une fête, sur le Chemin de Traverse, au restaurant. Elle apparaissait comme par hasard mais elle ne se montrait pas enjôleuse. Loin de là ! Sa technique était au contraire de se faire désirer.   

Elle était toujours accompagnée de beaux jeunes hommes, rarement deux fois le même et après l’avoir gracieusement salué, elle ignorait complètement  Draco. Une ou deux fois pourtant, elle se rapprocha de lui pour échanger quelques mots et coïncidence heureuse, il y avait toujours dans les parages un photographe ou un journaliste people.  

Elle avait mal choisi sa cible. Draco ne pensait qu’à Harry et s’amusait un peu des ruses féminines de la belle Italienne. Mais il y eut de nouveau plusieurs articles dans Sorcière Hebdo et dans l’Echo des jeunes sorcières, assez pour que les noms de Malfoy et de Flint soient associés à plusieurs reprises.  

Quand Isadora s’aperçut que ses tentatives de séduction étaient vaines, elle chercha une autre façon d’approcher sa proie. Elle la trouva quand elle sut au début de juin que Draco cherchait un atelier de couture pour réaliser son projet « Drakkar » et confectionner en série les vêtements qu’il créait.   

Cela tombait bien, les Flint avait fait leur fortune dans l’habillement des sorciers. Cet atelier, elle l’avait, c’était même ce qui assurait le plus gros de ses revenus. Dès lors, elle se mua en femme d’affaires. Son secrétaire, Fabio Inversini, un cousin italien d’un certain âge, prit contact avec le bureau de Draco.  

Celui-ci avait recruté plusieurs jeunes sorciers pour finaliser son projet. Christo, ex Griffondor, était chargé des achats de matériel, des tissus en particulier. Il n’avait pas son pareil pour dénicher des velours et des soies d’excellente qualité. Martinius, ancien Serdaigle, expert comptable, s’occupait du côté financier de l’affaire.   

Alban, Serpentard dans l’âme, prospectait déjà les magasins branchés et les boutiques à la mode, il y présentait les collections sur catalogue et en assurait la pré-vente. Michelle, Poufsouffle par excellence, faisait la liaison entre tous. C’était une secrétaire de direction parfaitement efficace, autoritaire et diplomate à la fois, capable d’utiliser aussi bien les parchemins et plumes enchantées que les ordinateurs moldus version sorcier.  

Tous avaient entre 25 et 30 ans et formaient une équipe homogène autour de leur patron, Draco Malfoy. Ils avaient reconnu en lui à la fois un créateur inspiré et un chef d’entreprise ambitieux et efficace. Ils se faisaient mutuellement confiance. Aussi, quand Fabio Inversini proposa l’atelier de Isadora Flint pour la confection des vêtements, il trouva en face de lui une équipe compétente.  

Il y eut plusieurs entrevues entre les deux parties auxquelles Isadora Flint ne participa pas. L’affaire semblait sérieuse. L’atelier employait une trentaine d’elfes de maison et les finitions étaient assurées par un groupe de cinq sorciers aux doigts de fée. Il travaillait déjà pour plusieurs fabricants anglais et étrangers et donnait toute satisfaction.  

Les pourparlers étaient bien avancés. Il fut décidé que les deux parties se rencontreraient un vendredi soir au château Malfoy pour mettre au point un projet de coopération. Isadora serait présente.   

On était fin juin, les vacances scolaires approchaient. Jonathan devait rester chez son père jusqu’au 15 juillet puis il partirait  en Amérique chez sa mère et son grand-père. Ce fut alors que la mésentente entre les deux jeunes amants commença.  

Ce vendredi soir-là, Harry était d’humeur chagrine. Cela faisait dix jours qu’il n’avait pas vu Draco et il était littéralement en manque. Il décida sur un coup de tête de se rendre au manoir Malfoy mais par crainte des journalistes, il se dissimula sous sa cape d’invisibilité et transplana depuis la terrasse de sa maison.   

Quand il arriva devant la grille, il eut la surprise de voir le rez-de-chaussée illuminé. La porte était grande ouverte et un elfe en costume de majordome semblait attendre des invités. Il y avait donc une réception au château.   

Harry resta invisible sous sa cape et tout à coup, il vit deux personnes atterrir par transplanage à quelques mètres de lui. Il reconnut aussitôt la femme superbe dans sa longue robe de soirée. C’était Isadora Flint. Elle était accompagnée d’un homme assez âgé. Harry l’entendit dire à la jeune femme :  

« Tu sais ce que tu as à faire ? Tu dois réussir. C’est important.   

-- Ne t’inquiète pas, répondit-elle. Personne ne peut résister à mon charme. Ce soir, Draco succombera comme les autres. Je gagne toujours, tu le sais. »  

Ils franchirent la grille et se dirigèrent vers le perron. Harry, immobile sous sa cape, sentit son cœur s’emballer. De quoi parlaient ces deux-là ? Que mijotaient-ils ? Que voulait cette horrible femme à Draco ? Essayait-elle de se faire  … épouser ? Et lui, était-il prêt à … succomber ?   

Soudain, il fut submergé par un violent sentiment de jalousie. Son cœur se serra, sa gorge s’assécha et une chaleur intense le brûla .intérieurement.  En un éclair, il comprit ce que Ginny ressentait lorsqu’elle croyait qu’il la trompait.   

C’était totalement irraisonné, il savait que Draco l’aimait mais il ne pouvait s’empêcher de douter et d’avoir peur, une peur terrible qui lui tordait le ventre et le faisait trembler de tous ses membres … Draco … Et s’il se laissait embobiner par cette redoutable enchanteresse …  

Il lui fallut de longues minutes pour retrouver un peu de calme. Il transplana vers sa maison et faillit rater l’aire d’atterrissage sur la terrasse tant il était perturbé. Il ne dormit pas de la nuit.  

Pourtant, il n’avait aucune crainte à avoir. C’était juste une réunion de travail. Tout le staff de « Drakkar » était là. Les discussions durèrent une grande partie de la soirée. Draco voulait voir l’atelier avant de se décider. L’Italienne renâclait et parlait de secret professionnel.   

Mais le jeune patron insista. Obscurément, il sentait qu’il y avait quelque chose derrière ce refus, il ne savait pas quoi et cela lui déplaisait. Finalement, il eut gain de cause. Le contrat de coopération définitif serait signé le jour même de la visite, prévue pour la deuxième semaine de juillet. Les elfes pourraient ainsi se mettre immédiatement au travail pour la collection d’automne.   

Mais tout cela, Harry l’ignorait. Et sa jalousie se renforçait de jour en jour. Un soir pourtant, juste avant le retour de Rosalba et de Jonathan chez leur père respectif, Draco vint rejoindre Harry et il se montra si passionné et si tendre à la fois que le jeune homme brun sentit fondre ses doutes.   

Ce fut une nuit délicieuse. L’ancien Serpentard combla son jeune amant de baisers, de caresses, de mots d’amour et de promesses. Dès que son fils reviendrait des Etats Unis, il lui parlerait et il pourrait enfin afficher ses sentiments pour Harry. Mais quand il partit au matin sans dire quand il reviendrait, la jalousie revint au galop dans le cœur de l’ancien Griffondor.   

Draco ne lui avait rien dit à propos de la belle Italienne et Harry le soupçonna de jouer un double jeu. De nouveau, là où une explication franche aurait suffi à tout éclaircir, la peur de déplaire à l’autre brouilla les cartes.   

Harry ne pouvait avouer qu’il avait vu l’arrivée d’Isadora au château et qu’il avait surpris ses paroles et Draco ne voulait pas parler de son travail pendant les bienheureux moments qu’il passait près de Harry. Entre eux, le fossé se creusait insidieusement.  

                                                    OoOoOoOoOoO  

Les enfants rentrèrent chez eux, très contents de leur première année d’études à Poudlard. Jonathan était fou de joie depuis qu’il avait découvert qu’il parlait Fourchelangue. Il aurait voulu se précipiter dans le magasin d’animaux magiques du Chemin de Traverse mais il savait qu’il lui fallait attendre de revenir d’Amérique. Il allait faire de l’équitation chez son grand-père Donald et les chevaux n’aiment pas les serpents.   

Il gardait précieusement le Secret de Byron et d’Albireo, tout ému que les deux amoureux lui aient demandé d’être leur Gardien. Qui pouvait soupçonner qu’un tel secret était protégé par un si jeune garçon ? Et tant qu’il ne parlerait pas, ses nouveaux amis seraient tranquilles. Rien ne pourrait les empêcher d’être heureux.   

Rosalba, fière d’être une jeune fille aimée de ses camarades et heureuse d’avoir découvert son don d’écoute des animaux, se montrait beaucoup plus posée et raisonnable tout en restant rieuse et agréable. Elle était de plus en plus jolie et Valerius Flitwick lui avait demandé s’il pouvait lui écrire pendant les vacances.   

Elle devait passer la deuxième semaine de juillet chez ses grands parents Weasley en compagnie de Xavier et de Lyane, la fille de Bill et de Fleur, qui était plus âgée qu’eux de deux ans et qui fréquentait Beauxbâtons en France. Elle avait bien remarqué que son père paraissait préoccupé mais à ses questions, il répondait toujours que tout allait bien.   

Et ce fut le 10 juillet … Et la tempête se déchaîna sans que rien ne la laisse prévoir. Il suffit d’un rien pour que le vent se lève et ce rien, ce fut une chaîne et un petit objet doré, trouvés au fond du  tiroir secret d’une coiffeuse, dans la chambre de Narcissa Malfoy.  

                                          OoOoOoOoOoO  

Comme prévu, Draco se rendit à Liverpool, là où se trouvait l’atelier magique de confection des Flint. C’était un lieu assez sauvage pas très loin de la ville, une zone broussailleuse où se dressaient les murs à demi écroulés d’anciennes fabriques et de maisons en ruines. C’était du moins ce que voyaient les Moldus.   

Draco, lui, aperçut un long bâtiment gris et sans fenêtres. Un sorcier massif au visage dur l’attendait à la porte. C’était un parent de Marcus Flint, il était le surveillant et le contremaître de l’atelier.   

Il grommela qu’il n’aimait pas les étrangers et Draco comprit qu’il était ivre. Isadora l’avait accompagné jusque là mais elle ne pénétra pas dans le bâtiment avec eux. Elle attendrait le jeune sorcier à son domicile pour signer le contrat de coopération.   

Seuls les deux sorciers entrèrent  et quand la porte se referma, Draco eut une drôle de sensation entre les épaules. Il regretta de ne pas avoir emmené avec lui un de ses collaborateurs mais l’Italienne s’y était fermement opposée. Pourtant, tout semblait normal.   

Après un hall d’entrée simple et propre où s’ouvrait la loge du contremaître, on entrait dans une première pièce où cinq sorciers d’un certains âge, assis en tailleur sur des estrades basses, cousaient des agrafes et des boutons, posaient des galons et des ganses ou brodaient avec des fils d’or des vêtements déjà presque terminés.  

Puis on passait dans une longue pièce où travaillaient les elfes. Installés devant des tables à leur taille, ils coupaient, assemblaient, cousaient des vêtements de toutes formes et de toutes couleurs.   

Leurs gros yeux étaient fixés sur leur ouvrage, ils oeuvraient vite et bien, leurs mains aux doigts longs et agiles semblaient voler sur le tissu. Il y avait des elfes mâles et femelles et quelques enfants. Ils portaient tous une sorte de toge faite d’un morceau de drap vert noué sur une épaule.  

«  Venez voir leur réfectoire et leurs dortoirs, dit le contremaître. Et il ajouta dans sa barbe : Plus vite j’en aurai fini, plus vite je serai tranquille. Je déteste les visiteurs. Il faut toujours faire semblant … »  

Draco n’avait pas dit grand chose jusque là. Il ne voyait rien d’anormal. Il avait déjà visité des ateliers de confection dans différents pays, ils étaient à peu près semblables à celui-ci, sauf que les ouvriers se servaient de machines perfectionnées. On ne travaillait plus à la main chez les Moldus.   

Là-bas par contre, les gens se déplaçaient et parlaient. Il y avait des rires et des plaisanteries et chez les brodeuses, souvent les filles chantaient. Il comprit alors ce qui le gênait ici : c’était le silence. Tous travaillaient sans bruit, sans paroles, sans gestes inutiles. Même les enfants se taisaient.   

Soudain, il devina qu’un sort de dissimulation couvrait l’atelier tout entier. On ne voyait pas la réalité mais une illusion provoquée par un enchantement puissant. Il saisit dans sa poche sa baguette magique et pensa fortement le contre sortilège : « Revelatum ». Il faillit pousser un cri.  

Dans la longue salle sans fenêtres, les elfes paraissaient à bout de forces. Leurs yeux larmoyaient, leurs vêtements étaient en guenilles. Plusieurs femelles étaient enceintes et les enfants, beaucoup plus nombreux qu’auparavant, travaillaient autant que les adultes.   

Les plus petits enfilaient les aiguilles ou ramassaient les fils ou les épingles tombés à terre. Plusieurs elfes mâles étaient enchaînés à leur table et tous avaient un air maladif et épouvanté. Ce n’étaient pas des ouvriers que Draco avait sous les yeux mais de pauvres esclaves.  

Il voyait ce que la belle Italienne voulait dissimuler aux yeux de tous et comprenait d’un coup l’origine de sa richesse. Ses ouvriers ne lui coûtaient presque rien, pourtant, elle demandait cher pour leur travail.    

Partout où Draco posait les yeux, il ne voyait que souffrance et misère Dans un coin, plusieurs bébés elfes dormaient pèle-mêle  sur un lit de chiffons, surveillés par une très vieille elfe à qui il manquait une main.   

Les dortoirs n’étaient que des couchettes superposées au matelas de paille. Le grand chaudron qui bouillonnait dans la cheminée ne contenait qu’une sorte de soupe épaisse où surnageaient quelques petits morceaux de viande.  

On se serait cru au Moyen Age ou pire, au temps où Voldemort faisait régner la terreur sur le peuple des elfes, tuant, torturant, soumettant les petits êtres aux pires cruautés, les exploitant jusqu’à l’épuisement et à la mort.   

Draco sentait son cœur se serrer devant tant de souffrances. Mais il ne pouvait rien faire. Il était seul en terrain hostile. Flint ne devait pas s’apercevoir de sa découverte. Ivre comme il l’était, il était capable d’un mauvais coup.   

Heureusement, le jeune sorcier blond était un pur Malfoy. Il savait parfaitement se dominer et garder en toutes circonstances un visage impassible. Il ne broncha pas non plus en repassant dans la première pièce où les cinq sorciers portaient au cou un collier de fer relié au mur par une chaîne.  

Il salua à peine le sorcier tortionnaire et transplana directement devant chez Isadora Flint. Il était blanc de colère et ne mâcha pas ses mots à la belle Italienne qui s’avançait vers lui, sourire aux lèvres. Elle eut beau jurer qu’elle n’était au courant de rien, ses protestations sonnaient faux.  

Bien sûr, il ne fut pas question de coopération. Draco préférait retarder la sortie de ses modèles plutôt que de confier le travail aux pauvres petits esclaves. Il cherchait  déjà comment les aider à sortir de cet enfer. Il tremblait encore de rage quand il rentra au château Malfoy.  

Jonathan le regarda avec surprise tourner dans le salon comme un lion en cage. Son père était toujours maître de lui d’habitude. Ce fut après le dîner que Draco ressentit le besoin urgent de voir Harry, de trouver auprès de lui le repos de l’âme et du cœur, de l’aimer de toutes ses forces pour oublier qu’il existait de par le monde des êtres aussi abjects que les Flint et consorts.  

Son fils jouait au salon avec un jeu électronique moldu offert par sa mère. Draco entra dans la chambre de Narcissa, ouvrit le tiroir secret comme il l’avait vu faire par elle cent fois et prit la chaîne et son pendentif. Puis il sortit de la maison et transplana.  

                                                OoOoOoOoOoO  

Harry était installé devant sa cheminée. Il avait allumé un feu magique rien que pour le plaisir de voir danser les flammes. Domy et Jessy lui avaient servi un verre de whisky Pur Feu avant de regagner la maisonnette de bois où ils logeaient et où tout le mobilier était à leur taille.

  Le jeune homme feuilletait des catalogues de voyages moldus et repensait à la proposition d’Olaf Petersson. Ce travail lui aurait plu.  Il se voyait bien dirigeant une agence et organisant des déplacements et des séjours dans tout le Royaume Uni. Il y avait tant de lieux magiques à visiter.   

Il rêvait à Stonehenge quand il entendit frapper à la porte qui donnait sur l’escalier de la terrasse. Il libéra le code d’un geste de la main et vit avec surprise et bonheur entrer Draco. Il se précipita vers lui et le reçut dans ses bras.   

Ils échangèrent un premier baiser passionné mais Harry remarqua aussitôt quelque chose d’inhabituel. Draco avait l’air stressé, il ne souriait pas et le serrait très fort contre lui, comme s’il avait peur de le perdre ou comme si quelque chose de grave se passait. Il s’écarta un peu et le jeune homme blond chuchota d’un air anxieux :  

«  Rosalba est là ?   

-- Non, elle est chez Arthur et Molly. Pourquoi ? »  

Mais Draco ne répondit pas. Il l’attira à lui de nouveau et couvrit son visage de baisers, descendant dans le cou, écartant le col pour atteindre le creux de la clavicule. Ses mains impatientes passaient déjà sous le pull et la chemise et caressaient le dos des épaules à la taille, s’insinuaient sous la ceinture pour atteindre les fesses rondes.  

Il ne s’était jamais montré aussi hâtif, aussi pressé de sentir le corps de Harry vibrer sous ses mains. Tout en continuant baisers et caresses, il le poussa dans le salon jusqu’au tapis de laine devant la cheminée, il s’agenouilla, entraînant avec lui son partenaire ravi et entreprit de le débarrasser des vêtements superflus.  

En quelques minutes, ils se retrouvèrent nus, allongés devant le feu, s’embrassant follement, haletants, terriblement excités, leurs sexes gonflés se frottant l’un à l’autre, leurs mains palpant, pétrissant, pinçant parfois la chair offerte.  

Ils s’arrêtèrent quelques secondes, les yeux verts se reflétant dans les yeux gris. Harry eut juste le temps de remarquer que Draco restait tendu, qu’il avait un air affamé comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis des mois. Mais il n’eut pas le temps de poser une question. Son tendre supplice recommença et il ne put que gémir et se tordre sous les caresses.   

La bouche de Draco était partout à la fois, Elle parcourait sa poitrine et son ventre, la langue léchait, laissant derrière elle un sillon brûlant, les dents mordillaient les épaules, marquant leur passage de traces rouges, les lèvres aspiraient et suçotaient les tétons dressés. Draco était déchaîné et Harry subissait ses assauts avec délices.  

Il était à peine en état de penser et se demanda fugitivement pourquoi son bel amant lui donnait autant de plaisir tout en gardant un air … un air tourmenté, …presque … désespéré, … comme si ce qu’il faisait  était … urgent, … comme si le temps lui manquait, … comme si c’était la dernière fois …   

Le cœur de Harry rata un battement mais cette impression d’incertitude s’évanouit aussi vite qu’elle était venue. Le bonheur était trop grand, les sensations trop intenses et quand son partenaire prit en bouche sa virilité dressée, il ne put retenir un puissant cri de joie.   

Draco donnait du plaisir presque avec rage. Il sentait les mains de Harry dans ses cheveux, sur ses épaules mais il voulait avant tout combler son jeune amant pour oublier dans ses bras sa désespérante journée. Il se positionna entre ses cuisses  et remonta ses jambes à sa taille, veillant ainsi à son confort. Il avait une terrible envie de lui mais il voulait que tout soit parfait.  

Les mains de Harry étaient agrippées à ses épaules et quand après l’avoir préparé rapidement, il entra en lui d’un coup, ils crièrent en même temps le nom de l’autre.  Puis, les yeux dans les yeux, ils accordèrent les mouvements de leurs corps. Très vite, ils échappèrent à la réalité.   

C’était brûlant, c’était étourdissant et puis cela devint sauvage, violent, éblouissant. Leurs cœurs battaient si fort qu’ils croyaient entendre le son saccadé des tam-tams. Leurs yeux chaviraient et se remplissaient d’un incroyable tourbillon de couleurs. Leur peau, leur chair s’incendiaient. La sueur coulait le long de leurs dos et sur leurs visages. Le feu leur donnait des reflets roses et dorés.  

Une main de Draco suivait le rythme sur le sexe de Harry, les deux mains de Harry accompagnaient les ondulations de leurs hanches, leurs souffles mêlés éclataient en gémissements rauques et en appels  informulés. Ils n’existaient plus, ils n’étaient que plaisir.  

Harry se libéra le premier et son anneau de chair se resserra sur la verge de Draco qui explosa à son tour. Ils retombèrent mollement, totalement épuisés, le souffle court, les yeux clos, les cheveux collés par la sueur. Ils se séparèrent à regret,  deux corps nus, splendides, abandonnés dans une pose alanguie, le front de l’un sur une épaule accueillante, la main de l’autre posée sur une taille fine.  

Harry était bien, merveilleusement bien. Tout doucement, il plongea dans l’inconscience et fut pris d’un bref moment de sommeil profond. Quand il se réveilla, il était seul sur le tapis, un plaid le recouvrait, Draco, debout, était en train de se rhabiller.   

«  Tu pars ? dit-il avec surprise.  

-- Oui … je … »  

Mais le jeune sorcier blond ne put en dire davantage. Harry s’était dressé d’un bond et montrait du doigt le petit pendentif que Draco venait de passer à son cou.  

«  Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu as un RETOURNEUR DE TEMPS ? »  

Ses yeux se foncèrent. Il rougit violemment. Il attira à lui d’un geste ses vêtements et fut habillé en une seconde. Une colère dévastatrice et violente le prenait au ventre. Il dit d’une voix sifflante :  

« Un Retourneur de Temps ! … Ainsi tu es venu chez moi  juste pour ça … juste pour  un peu de distraction … juste pour baiser … juste pour …  Et maintenant, tu vas tranquillement effacer cette heure de ta vie … Mais je ne suis pas une pute qu’on prend et qu’on laisse ! …  

-- Harry ! Attends ! … Ce n’est pas ça du tout …  

-- C’est quoi alors ? Tu arrives sans prévenir comme si j’étais à ton service ! … Tu me prends sur le tapis sans explication ! …  Tu me fais jouir si fort  que c’est à en mourir  de bonheur … Et tu t’en vas … comme ça … sans explication … Si je m’étais réveillé un peu plus tard, j’aurais pu croire que j’avais rêvé …  

-- Non ! Harry ! …Laisse-moi parler … »  

Mais l’ancien Griffondor était hors de lui. Il ne se maîtrisait plus et aussi soudainement que la fureur l’avait saisi, la jalousie le dévasta. Il reprit  d’une voix basse, presque menaçante :  

« Tu es venu chez moi parce que ta belle Italienne t’a fait faux bond ! … C’est ça, hein ? Elle a réussi son coup, tu as succombé à son charme ! C’est ce qu’elle promettait à son vieux mec l’autre soir, quand ils t’ont rendu visite. Oh ! Tu avais bien fait les choses ! Château illuminé ! Elfe en costume de cérémonie à la porte ! Tu avais décoré ta chambre aussi ?  

-- TU M’ESPIONNES ? claqua la voix polaire de l’ancien Malfoy.  

-- NON ! C’est le hasard et il a bien fait les choses ! Tu joues sur les deux tableaux ! Un coup c’est moi, un coup c’est elle ! Tu comptes l’épouser bientôt, hétéro à la manque ?  

-- C’est une bonne idée, Potter, ça m’évitera des scènes pénibles, dit le beau blond, totalement rhabillé, impeccable, l’air hautain comme autrefois mais le visage d’un blanc de craie … Adieu, je m’en voudrais de rester plus longtemps en ta compagnie, ajouta-t-il en se dirigeant vers la porte.  

-- Si tu sors d’ici, tu n’y entreras plus jamais, Malfoy ! »  

Mais Draco était orgueilleux et la colère l’avait pris, lui aussi. Il quitta la pièce sans se retourner,  sans même claquer la porte et monta sur la terrasse. L’air plus frais le ramena à la réalité. Il venait de vivre des moments d’amour magnifiques et un quart d’heure après, il quittait sans un regard celui qu’il aimait plus que tout.  

Il redescendit les escaliers en vitesse et tambourina à la porte en criant : « Harry ! Harry ! »  Mais seul le silence lui répondit. On n’entendait même pas les coups qu’il frappait contre le bois dur. Harry avait dû jeter un sortilège de Collaporta  doublé d’un Silencio. La porte était close et muette.  

Draco remonta lentement sur la terrasse et transplana. Il était si bouleversé qu’il faillit heurter la grille. Il manœuvra le Retourneur de temps et se retrouva une heure auparavant, à peu près au moment de son départ. Mais contrairement à ce que pensait Harry, les instants magiques qu’il venait de vivre ne s’étaient pas effacés de son esprit, au contraire.  

Il remonta l’allée, le cœur lourd. Quand il ouvrit la porte, il se trouva face à Jonathan :  

«  Papa ? Je te cherche depuis cinq minutes. Tu sais quoi ? J’ai réussi le niveau 2 du jeu vidéo sur ma console. C’est la première fois … Mais qu’est-ce que tu as ? Tu es malade ? Tu es tout pâle.  

-- Ce n’est rien, Jonathan, je suis allé me promener dans le parc et j’ai croisé un vol de chauves-souris vampires. Je sais qu’elles sont inoffensives mais je n’aime pas ces bestioles … »  

Tout en débitant son mensonge à son fils, Draco pensait :  

«  Quand donc me déciderai-je à lui dire enfin la vérité ? Enfin, ce ne sera peut-être plus nécessaire si Harry me rejette … Non, c’est impossible … Nous nous aimons … Notre amour ne peut pas se terminer aussi bêtement … Demain, je … Mais pourquoi moi ? Nous avons autant de torts l’un que l’autre … Il ne m’a même pas laissé lui expliquer …  Maudite tête brûlée de Griffondor ! … »

Draco, vexé, laissa passer un jour … deux … trois … Le quatrième, il craqua. Mais quand il voulut aller chez Harry après son travail, il s’aperçut que l’ère de transplanage avait été désactivée. La cheminée était interdite, elle aussi. Alarmé, il se fit conduire devant la maison par un taxi moldu.   

Le portillon de la cour resta obstinément fermé. Il sonna plusieurs fois avant que Jessy n’apparaisse sous sa forme humaine. En tortillant un coin de son tablier, elle expliqua que monsieur Harry et Mademoiselle Rosalba n’étaient pas là … qu’ils étaient partis la veille en voyage … non, elle ne savait pas où … en vacances, c’est ça … et non elle ne savait pas quand ils seraient de retour … elle était désolée … oui, au revoir Monsieur Malfoy …  

Harry avait bel et bien disparu.   Quelques jours passèrent. Draco espérait avoir des nouvelles, un hibou, une carte postale, un coup de téléphone mais rien … Il essaya lui-même d’envoyer un courrier par Ludivine, la chouette des neiges de son fils, que celui-ci n’avait pas emmené en Amérique. Mais la pauvre bête revint,  épuisée, la lettre toujours accrochée à sa patte, preuve qu’elle n’avait pas trouvé le destinataire.  

Draco s’inquiétait de plus en plus. En même temps, il devait résoudre les problèmes qui se posaient au travail. L’atelier Flint étant définitivement exclu, il fallait trouver rapidement autre chose.

Ses quatre collaborateurs, mis au courant de la situation ,cherchaient des solutions de leur côté. Mais ce n’était pas facile et le jeune sorcier, encore ému du sort des pauvres elfes et des prisonniers, voulait leur venir en aide.  

Juillet se termina sur toutes ces questions non résolues, Harry restait invisible et Draco se désespérait.

                   .                          

 
 
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