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au 31 Mai 21 :
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L'or, l'argent et le cristal.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 14     Les chapitres     32 Reviews    
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Gay, gay, marions-les

                                         

                                         L’or, l’argent et le cristal. 

Auteur : haniPyanfar  

Voici le dernier chapitre. Il y aura juste un petit épilogue à la manière de J.K.R. à qui bien sûr, tout appartient  ou presque.  

Et si vous en profitiez pour envoyer une petite review … quelques mots …  juste pour dire si ça vous a plu jusqu’au bout … Merci d’avance …  

                                                OoOoOoOoOoO  

                                 Chapitre 14 : Gay, gay, marions-les …  

Le mois d’août fut riche en évènements divers. D’abord, le problème de l’atelier de couture trouva une solution. Michelle, la secrétaire de direction de « Drakkar » était d’origine galloise. Elle avait entendu parler d’une curieuse famille, les Llywelin, qui étaient les spécialistes de la cape sorcière sous toutes ses formes.   

Cela allait de la cape de bébé en soie légère et dentelle à la lourde cape de laine feutrée des membres du Magenmagot. Leur slogan était :  « Une cape Llywelin pour l’éternité ». C’était vrai : dans les familles sorcières riches, les capes faisaient partie de l’héritage et cela donnait lieu parfois à des disputes entre héritiers.  

Michelle se rendit dans l’île d’Anglesey, è Llanfairpwll …, .un village au nom imprononçable, l’un des plus longs du monde avec ses 58 caractères. A l’écart des habitations moldues, elle découvrit la grande maison Llywelin et ses joyeux habitants. Il y avait le père, la mère, les quatre fils et leurs épouses, de nombreux enfants et accessoirement pour le travail, sept cousins et trois cousines.   

La mère, Bryna , était une maîtresse femme, une matriarche qui menait son monde avec fermeté et bonne humeur. Trois des garçons, Orwain, Barry et Gethin avaient épousé des sorcières. Le dernier, Gwynfor était marié à une Moldue nommée Sirwin. Elle était belle, elle chantait bien et elle avait apporté en dot une antique machine à coudre à pédale qui faisait la joie de la maisonnée. Cela avait suffi à Bryna pour l’accueillir à bras ouverts.  

Ils travaillaient en famille, chacun ayant sa spécialité. Et ils égayaient leurs journées de labeur par des chants et des plaisanteries. Quand Michelle arriva à la porte de l’atelier, ils se tordaient de rire car Orwain venait de ressortir une de leurs vannes favorites :  

«  Barry, quelle est la différence entre toi et un miroir ? »  

A quoi l’intéressé avait répondu comme c’était la coutume :  

«  Moi, je pense, un miroir normal réfléchit et le miroir du Rised te montre avec un poireau planté dans chaque oreille. »  

Une parmi leur stock de mille plaisanteries, peu compréhensible si on n’était pas du coin et qu’on ignorait que le poireau était l’emblème du Pays de Galles. La place des poireaux changeait selon l’humeur de chacun mais l’effet comique restait le même. En l’entendant, Michelle se mit à rire de bon cœur avec les autres. Du coup, ils l’accueillirent chaleureusement et Bryna  écouta sa demande avec bienveillance.  

« L’atelier Llywelin pouvait-il faire autre chose que des capes, c’est à dire réaliser les modèles originaux d’un jeune créateur nommé Draco Malfoy ?   

-- Draco ? Le Dragon Rouge figure sur notre drapeau. Est-il Gallois ? demanda Rhys, l’époux de Bryna.  

-- Hélas non, répondit Michelle. Il est du Wiltshire … Mais il mériterait de l’être. »  

La glace était rompue et finalement, après bien des discussions, Bryna décida que l’atelier pouvait réaliser les modèles masculins de la collection. Michelle but la bière brune sortie pour l’occasion, chanta une ballade en gallois avec les autres et repartit avec la promesse de revenir avec son patron.  

Quand Draco arriva, portant une cape Llywelin héritée de son père Lucius, la matriarche le serra sur son cœur et l’embrassa sur les deux joues, les garçons lui donnèrent des claques dans le dos et les filles lui sourirent de toutes leurs dents. L’affaire fut conclue dans l’heure.    

Bryna promit que les modèles seraient prêts pour l’automne et elle lui confia que les coutures seraient enchantées, permettant d’ajuster  d’un coup de baguette magique les vêtements aux mesures de l’acheteur. C’était un peu plus cher mais c’était tellement pratique !   

Christo apporta les rouleaux de tissus déjà choisis On but, on chanta et le travail se répartit entre les membres de la famille. Pour les modèles féminins, on verrait l’année prochaine. Ce succès n’empêcha pas Draco de penser à la libération des elfes de l’atelier Flint. Il se renseignait justement sur les nouvelles lois protégeant les diverses créatures magiques.  

Si seulement sa recherche de Harry se déroulait aussi bien ! … Mais il n’avait aucune nouvelle et pour une fois, les journaux people ne savaient rien non plus. Sorcière Hebdo le disait à Paris. ON l’avait vu au premier étage de la Tour Eiffel. L’Echo prétendait qu’ON l’avait aperçu en Egypte au pied des Pyramides. Mais c’étaient les élucubrations habituelles, aucune photo n’accompagnait les entrefilets et les lecteurs commençaient à se lasser.  

Draco s’étourdissait dans le travail mais le soir et la nuit, il se sentait très seul. Il buvait parfois un peu trop de Whisky Pur Feu et rêvait de Harry, de ses baisers, de son corps, de son sourire. Il se réveillait alors avec la bouche amère et le sexe dur et une douche froide lui remettait tout juste les idées en place.  

                                                OoOoOoOoOoO  

Et ce fut le milieu du mois d’août, Jonathan revint des Etats Unis en pleine forme, enchanté de son séjour. Il avait adoré monter sur un vrai cheval et non plus sur un poney comme autrefois, quand il était petit.

Son instructeur était un vieux cow-boy plus ou moins sorcier, un chuchoteur qui savait « parler à l’oreille des chevaux ». Découvrant que Jonathan était sorcier lui aussi, il l’avait initié à quelques secrets bien gardés.   

Du coup, l’adolescent demanda à son père s’il pourrait avoir un cheval au château. Il y avait des écuries vides au fond du parc. Il était tout excité et Draco, qui faisait aussi de l’équitation en Amérique, dit qu’il y réfléchirait pour ses quinze ans … s’il avait de bons résultats à Poudlard. Jonathan ronchonna que les parents étaient  tous des rabat-joie mais en fait, il jubilait   

Ce n’était pas sa seule cause de contentement. Il avait écrit plusieurs fois à Desdemone et avait reçu deux cartes d’elle. Il les avait montrées à sa mère. Jason Jones et Marty étaient présents et Jonathan en avait profité pour demander innocemment au jeune garçon si lui aussi avait une petite copine.  

Marty avait rougi, il n’avait rien dit mais dans le dos de son père, il avait fait un sourire et un clin d’œil à Jonathan. Ainsi, il se libérait un peu de l’influence paternelle et c’était tant mieux. Jason Jones n’avait pas osé critiquer Draco devant son fils et c’était tant mieux aussi. Le jeune garçon était prêt à lui répondre vertement de se mêler de ses affaires.  

Il avait aussi eu une conversation privée avec sa mère et lui avait demandé de lui dire franchement ce qui les avait séparés, son père et elle. Qu’est-ce que c’était que cette incompatibilité de sentiments entre eux ?   

Mélanie avait compris que son fils avait mûri et pour une fois, elle avait parlé sans détours. Elle lui avait expliqué que Draco aimait les femmes mais qu’il était aussi attiré par les hommes … non, par un type d’hommes, les jeunes gens bruns et minces, portant des lunettes.   

Elle raconta que Draco avait été son premier amour, un amour romantique comme on pouvait en avoir à 18 ans  Elle avait été très heureuse avec lui, surtout quand lui, Jonathan, était né mais elle avait compris que son mari ne lui avait pas complètement donné son cœur. Il gardait en lui un sentiment secret, une attirance pour quelqu’un qu’il n’avait jamais oublié. Avait-il retrouvé en Angleterre un ami de jeunesse ?   

Jonathan avait immédiatement pensé à Harry Potter mais il n’avait rien dit. Il faudrait qu’il en parle avec son père quand l’occasion se présenterait. Et l’occasion se présenta le dimanche suivant son retour. Deux jeunes gens vinrent sonner à la grille et le jeune garçon reconnut avec joie Byron et Albireo, rayonnants de bonheur.   

Ils venaient délier Jonathan de son serment de Gardien du Secret. Byron était majeur selon la loi moldue, son père ne pouvait plus rien contre lui. Les parents d’Albireo l’avaient renié : étant marié, il ne pouvait plus être le pur Messie attendu. Pour le moment, le jeune homme s’en moquait. Il était bien trop heureux avec Byron pour penser à mal et il se disait sagement que le temps ferait son œuvre de réconciliation.

Il fallut raconter toute l’histoire à Draco tout en prenant le thé et quand celui-ci apprit que les deux beaux jeunes gens s’étaient mariés en secret, il regarda son fils avec surprise. Jonathan avait, semblait-il, accepté leur homosexualité  sans problème. Il en parla avec lui quand les visiteurs eurent pris congé. Jonathan baissa les yeux et dit :  

«  Père, je regrette de t’avoir fait cette scène après le duel. J’ai compris depuis ce temps-là qu’il ne faut pas croire aveuglément ce que les autres disent. On doit se faire une opinion par soi-même. C’était si beau l’amour entre Byron et Albireo ! Comment ai-je pu me laisser influencer par Jones ! Maintenant, je trouve cela incroyable !  

-- D’après ce que j’ai vu, toi aussi tu t’es fait des relations à Poudlard. De qui est cette carte que Ludivine t’a apportée ce matin ?   

-- Oh ! répondit Jonathan en rougissant un peu, c’est  un petit mot de Desdemone en réponse à ma lettre. Desdemone, tu sais ?  ma petite copine, je t’en ai déjà parlé.  

-- Oui, tu commences tôt, mon fils. Attention ! Premier amour de jeunesse, premier chagrin ! Mais tu as raison, mieux vaut trop d’amour que pas assez. »  

Jonathan remarqua que son père avait l’air triste. Il hasarda une question :  

« Et toi, père, aimes-tu quelqu’un en ce moment ? »  

Draco soupira et laissa passer un moment de silence. Devait-il parler de Harry alors que celui-ci le laissait sans nouvelles depuis plus d’un mois et qu’il avait même carrément disparu ?  Il répondit :   

«  Oui, Jonathan, j’aime quelqu’un, et il ajouta d’une voix si basse qu’on l’entendait à peine, mais je ne sais pas s’il m’aime aussi. »  

Jonathan n’osa pas aller plus loin. Son père était très secret sur ses sentiments sauf vis à vis de lui Mais il y repensa le soir dans sa chambre. Qui son père aimait-il ? L’adolescent n’était plus sûr de rien. Il ne l’avait vu de ses propres yeux avec personne sauf avec Harry Potter,  le soir des anniversaires. Le reste, toutes ces histoires de femmes, c’étaient des ragots de journaux ou des suppositions.   

Il eut la réponse le lendemain soir. Il avait oublié sa baguette magique au salon et il en avait besoin pour terminer ses devoirs de vacances. La rentrée était proche, la lettre de Poudlard concernant les livres et le matériel était arrivée le matin même et Jonathan se réjouissait. Son père lui avait promis de lui acheter enfin un serpent dans la boutique des animaux magiques.  

Il descendit sans bruit et vit Draco de dos devant la cheminée. Il tenait quelque chose à la main et en avançant un peu, Jonathan reconnut le vieux numéro de Sorcière Hebdo avec la photo de son père et de Harry Potter, tous les deux souriants et très proches. Et avait-il la berlue ? il lui sembla voir une larme glisser rapidement sur la joue de son père.   

« Non, ce n’est pas possible, j’ai mal vu, pensa-t-il en remontant discrètement dans sa chambre. Un Malfoy ne pleure pas. »

Pourtant, les pièces du puzzle se mettait tout à coup en place. Sa mère avait parlé d’un ami de jeunesse. Son père avait conservé le journal au lieu de le jeter. Il avait dit : «  s’IL m’aime aussi » en parlant de son amour. Maintenant Jonathan en était sûr. Son père aimait un homme et cet homme était Harry Potter.   

Il s’interrogea sur ses sentiments à lui. Etait-il fâché de cet état de choses ? Etait-il surpris ? Dégoûté ?  Jaloux ? Non, il trouvait cela normal, inhabituel peut-être mais normal. Et s’il voyait son père embrasser Harry Potter comme le faisait Byron et Albireo ?   

Il frissonna un peu mais s’habitua à cette vision mentale. Son père avait besoin de quelqu’un dans sa vie, quelqu’un qu’il aimerait, une femme, un homme, cela n’avait pas d’importance.    

Le tout était de savoir si cet amour était réciproque. Lui était à Poudlard maintenant et il y était bien. Bon, la rentrée était pour bientôt, Rosalba serait sûrement accompagnée par son père sur le quai de la gare. Il verrait par lui-même à ce moment-là.  

                                                     OoOoOoOoOoO  

Ce fut trois jours avant la rentrée que le scandale éclata. Les employés du Département des Créatures Magiques au Ministère avaient procédé à une inspection de routine dans l’atelier de confection Flint qui employait des elfes de maison. Jusqu’à ce jour, ils n’avaient rien remarqué d’anormal mais un jeune sorcier avait … par hasard … usé d’un sortilège de révélation et avait découvert l’horreur.  

L’atelier était un bagne où toutes les lois établies après la guerre en faveur des êtres magiques, Gobelins, Elfes, Centaures, Sirènes et autres, étaient bafouées et où les pauvres petits esclaves n’avaient d’autres droits que de se taire, de travailler dur et de mourir.  

La Gazette du Sorcier expliquait que les elfes ne finissaient jamais complètement un vêtement. Une robe à laquelle il manquait une boutonnière ne pouvait être utilisée pour se libérer.  Ceux qui avaient essayé étaient enchaînés et il leur était impossible de transplaner car un enchantement puissant, datant de la grande guerre, les en empêchait. Il ne fallait pas oublier que Marcus Flint avait été Mangemort.  

Sorcière Hebdo donnait des détails horribles sur le travail forcé des enfants et rappelait que d’après les nouvelles lois, tous les bébés naissaient libres et qu’ils avaient les mêmes droits que les enfants sorciers. Ils devaient fréquenter une école elfique pendant trois ans au moins et choisir librement le métier qu’ils voulaient exercer.  

L’Echo des jeunes sorcières eut un scoop concernant les cinq sorciers enchaînés qui terminaient l’ouvrage des elfes. Eux aussi étaient là depuis la guerre contre Voldemort. Ils avaient été recrutés à l’étranger avec la promesse d’un bel avenir et ils s’étaient retrouvés prisonniers, privés de leurs pouvoirs magiques, obligés de travailler sans relâche pour survivre. Pour une fois, l’Echo disait la vérité.  

Bien sûr, cette inspection n’était pas arrivée par hasard. Draco avait fait part de sa découverte à la sorcière qui avait enregistré la libération des elfes Malfoy. Elle avait fait le nécessaire auprès de ses collègues sans citer de nom.   

Ainsi, seules quelques personnes connaissaient l’histoire véritable et parmi elles, Hermione Weasley-Granger, toujours à la tête du Front de Libération des Etres Magiques Opprimés, la FLEMO.  

Les elfes et les prisonniers furent libérés et un administrateur fut nommé pour les assister. Curieusement, ils voulurent terminer le travail en cours mais à leur rythme et en étant mieux nourris et logés confortablement.   

Malgré tous les mauvais traitements, ils avaient le sens du travail bien fait et ne voulaient pas pénaliser les commanditaires. L’argent récolté servit à l’amélioration de leurs conditions de vie et les Flint se retrouvèrent à Azkaban avant d’être jugés et sans doute sévèrement condamnés.  

                                                 OoOoOoOoOoO  

Et le premier septembre arriva. Le temps était médiocre, une pluie fine tombait par intermittence et les jeunes sorciers se dépêchaient de monter dans le Poudlard Express sans s’attarder trop longtemps sur le quai.  

Draco et Jonathan étaient arrivés de bonne heure. Le père portait sa cape Llywelin imperméable au vent et à la pluie. L’adolescent, ravi, tenait dans ses bras un panier rond contenant son nouveau serpent, une inoffensive couleuvre des rochers aux couleurs vives, d’environ cinquante centimètres de long, répondant en Fourchelangue au doux nom de Sérénissime Sérénité.  

Les parents et les enfants arrivaient les uns après les autres sur le quai 9 ¾. Dimitrius et les jumeaux Wong cherchaient déjà un compartiment vide. Et Rosalba n’arrivait pas. Il était onze heures moins cinq quand  elle apparut mais Harry Potter n’était pas là. Elle était avec Xavier et les Weasley.  

Jonathan vit son père changer de couleur. Il se précipita hors du train et lui sauta au cou. Il lui souffla :  

«  Il va revenir, tu le reverras. »  

Draco, surpris, le regarda dans les yeux et comprit que son fils avait deviné son secret. Mais c’était l’heure du départ. Il le serra contre lui en chuchotant :  

«  Je l’espère. Au revoir, mon fils. »  

Lorsque le train s’éloigna, Draco se dirigea vers les Weasley. Hermione semblait l’attendre.  

«  C’est formidable, ce que tu as fait pour les elfes des Flint. Je te félicite …»  

Mais Draco abrégea les compliments. Il demanda à brûle-pourpoint, sans se soucier des conséquences :  

« Où est Harry ?  

-- Oh ! fit la jeune femme en rougissant un peu, il est en voyage, nous n’avons pas son adresse.  

-- Ne mens pas, Hermione, reprit-il Je le cherche depuis presque deux mois. Je dois le voir. Et il ajouta d’un ton résolu : Je l’aime, Hermione. Aide-moi. »  

Ce fut Ron qui répondit d’un air à la fois gêné et furieux :  

«  Nous lui avons promis de ne rien dire.  Qu’est-ce que tu lui as fait ? Il est très malheureux.  

-- Nous avons chacun nos torts, Weasley, répondit le sorcier blond d’un ton hautain qui rappelait l’ancien Malfoy  

-- Ne nous énervons pas, reprit la jeune femme tout en rattrapant par la manche sa fille qui s’éloignait. Ecoute, un serment est un serment. Mais écris-lui. Je ferai suivre ta lettre. C’est vrai qu’il voyage beaucoup pour son nouveau travail mais je sais comment le joindre. Seulement, ne lui fais pas de mal. Il a déjà tellement souffert.  

-- Bien sûr que non ! Merci Hermione … Weasley » ajouta-t--il d’un ton froid avec juste un petit signe de tête en s’éloignant.

Il y avait des choses qui ne changeraient jamais. L’animosité entre Ron et Draco en était une.  

Le père de Jonathan transplana immédiatement au château et écrivit à Harry une longue missive qu’il fit parvenir à Hermione mais il n’eut pas à attendre  la réponse. Le lendemain, Ludivine lui apportait une lettre de son fils  et elle contenait une bonne nouvelle.  

La veille dans le train, le jeune sorcier n’avait pas pu discuter avec Rosalba. Le compartiment était bondé. Tout le monde parlait des vacances, riait, plaisantait.  Le chariot de friandises avait été dévalisé. Eleanore, Clarissa et Romulus  étaient passés. C’étaient d’agréables retrouvailles.   

Ils étaient en deuxième année d’études. Il était loin le temps de leur premier voyage, l’appréhension avait été remplacée par une assurance de bon aloi. Ils regardaient passer les petits de première année un peu désorientés et riaient, laissant Xavier, toujours serviable, les renseigner à l’occasion.  

Mais le lendemain matin, avant le petit déjeuner, Jonathan avait attrapé Rosalba au vol et sous prétexte de lui faire examiner Sssss Sssss, il l’avait entraînée à l’écart.   

« Rosal, où est ton père ?   

-- En quoi ça t’intéresse ?   

-- Mon père voudrait le voir.  

-- Ecoute, j’ai juré de ne rien dire.  

-- Mais c’est important ! Tu sais qu’ils sont très amis. Tu te rappelles Sorcière Hebdo et notre duel ? Hé bien, c’était vrai. Mon père aime le tien. Est-ce que ça te déplaît ?   

-- Oh non ! Je m’en doutais un peu. Mais j’ai promis … Et puis toi, tu n’étais pas contre les homos ?   

-- Ce n’est plus le cas. J’ai compris bien des choses. Allez, Rosal ! On ne va pas les laisser se ronger les sangs chacun de leur côté. Si ton père ne veut plus voir le mien, au moins qu’ils aient l’occasion de s’expliquer. Vous avez disparu tout l’été. Où étiez-vous ?  

-- En voyage … C’est vrai, je t’assure ! Mon père veut changer de travail. Il a pris une année de congé sabbatique au Ministère. Il reprendra du service pour la coupe du monde de  Quidditch. Mais jusque là, il veut faire autre chose.  

-- Comment ça se fait que Sorcière Hebdo et l’autre torchon n’aient pas publié des photos de lui pendant les vacances ?   

-- Ah  ça ! C’était mon idée. Nous avions changé de nom. Comme ça, nous étions tranquilles. … Non, je ne peux pas te le dire …  

-- Allez, Rosal, sois gentille, fais quelque chose. Tu sais que j’ai vu mon père pleurer, la photo de ton père à la main ? »  

Jonathan s’avançait un peu, il n’était sûr de rien. Mais les filles sont, paraît-il, sensibles à ces choses-là … D’où lui venait ce savoir tout à coup ? …Ah oui ! les hormones … Basileus, le beau métis de son dortoir, en avait parlé … Rien de tel qu’un belle histoire triste pour  faire craquer  les demoiselles … Elles sont tellement sentimentales … La ruse marcha à moitié.  

«  Ecoute, je ne peux rien dire sur mon père. J’ai promis. Mais si ton père veut des renseignements, qu’il s’adresse à … »  

                                               OoOoOoOoOoO  

Draco lisait la lettre écrite en hâte par son fils. L’encre avait un peu bavé et il y avait trois ratures.  

«  Cher papa.   

Ma rentrée s’est bien passée. Nous commençons cette année les cours de langues étrangères et anciennes. J’ai choisi le latin et le français. Dimitrius a pris les mêmes options que moi, comme ça,  nous pourrons copier … le mot avait été barré et remplacé par : nous aider mutuellement.  

Mon serpent est très content de sa nouvelle demeure. Les jumeaux Wong ont  chacun un nouvel animal de compagnie, un crapaud sonneur à ventre de feu.  Les deux horribles … mot barré …bestioles  ont coassé une bonne partie de la nuit.  Aymeric de Lange,  lui, a un lézard des dunes. Il ressemble à un petit dragon mais il ne crache pas de feu. Il est  marrant … mot barré … amusant.  

Rosalba m’a raconté ses vacances en Suède. Son père va travailler pour une agence de voyages sorcière, la « Viking ». Elle a son siège à Stockholm, son patron s’appelle Olaf Petersson, il est très gentil et lui a fait cadeau d’un petit troll en résine avec des cheveux violets.  

Cher papa, j’espère que tu vas bien. Dis à Mimsy, l’elfe de la cuisine, que j’ai beaucoup aimé le gâteau qu’elle avait mis dans ma valise. Je t’embrasse. Jonathan. »   

                                                 OoOoOoOoOoO  

Debout devant la grille d’une grande villa, Draco regardait les deux noms inscrits au-dessus de la sonnette, à côté d’une plaque de cuivre marquée « VIKING’s Travel.  Package Tour ».

Après avoir reçu une lettre de son fils, il avait donné quelques coups de téléphone, il était passé par le Chemin de Traverse puis il avait transplané jusqu’au principal terrain d’atterrissage de la Suède. Là, un taxi ensorcelé l’avait pris en charge et l’avait conduit en douceur, sans paraître se soucier des feux de signalisation,  jusqu’à cette maison dans la banlieue verte de Stockholm.  

Elle ressemblait à n’importe quelle villa du coin mais dès que la grille s’ouvrit à son coup de sonnette, il remarqua ce que les Moldus ne pouvaient voir : la maison était enchantée et là vivait un sorcier sans doute assez fortuné. Cela se voyait à quelques détails, la cheminée d’où s’échappait une fumée verte, des massifs de fleurs perpétuelles et une elfe de maison  en robe rouge et tablier blanc.  

Elle conduisit le visiteur jusqu’à un petit salon et partit chercher son maître, Monsieur  Petersson. Draco se demandait qui était ce Liam Jamesson dont le nom avait été ajouté en petit à la grille d’entrée.   

Quand le bel homme blond entra dans la pièce, le jeune sorcier eut un léger coup au cœur.  Le propriétaire des lieux était superbe, il avait un sourire éblouissant et il était gay sans aucun doute possible. Se pourrait-il que Harry … Draco salua et se présenta, espérant que son interlocuteur parle anglais :  

«  Bonjour, Monsieur Petersson. Je m’appelle Draco Malfoy et je suis à la recherche de Harry Potter. On m’a dit que vous pourriez m’indiquer où il se trouve. »  

Le sourire s’effaça sur le beau visage. L’homme répondit en anglais avec froideur :  

«  Que lui voulez-vous ?   

-- C’est personnel.  

-- Mais encore ?   

-- Je viens juste prendre de ses nouvelles.  

-- Bien. Suivez-moi, mais si vous lui faites le moindre mal, vous aurez affaire à moi. »  

Un peu démonté par le ton sec de Petersson, Draco le suivit au bout d’un couloir jusqu’à une porte de verre. Derrière se trouvait une pièce très claire avec un bureau couvert de liasses de documents et de photographies et derrière le bureau, il y avait … Harry. Le cœur de Draco fit un bond dans sa poitrine mais rien ne transparut sur son visage.  

« Liam, tu as un visiteur, dit le grand homme blond d’un ton aimable. Je vous laisse, ajouta-t-il en s’effaçant pour laisser entrer le visiteur en question. A tout à l’heure, Liam. »   

Harry avait levé les yeux et il était resté immobile, muet et pétrifié. Draco … avec le même air hautain et ironique qu’autrefois … Draco … si beau, si élégant, si … lui … Il se força à prendre le même air froid que son visiteur. Il y eut un silence, la porte se referma sur un Olaf Petersson qui maintenant dissimulait derrière sa main un sourire réjoui.  

«  Bonjour, Potter, commença le blond.  

-- Bonjour, Malfoy. Qu’est-ce que tu fais ici ?  

-- Oh ! Je passais dans le coin, j’ai vu ton nom sur la porte et je suis entré prendre de tes nouvelles.  

-- Que me veux-tu ?   

-- Mais rien !. Je suis à Stockholm pour mes affaires. Belle maison, ajouta-t-il d’un air connaisseur. Bel homme aussi. C’est ton amant ?   

-- NON !  … Bien sûr que non, reprit Harry plus doucement. C’est mon patron. Je travaille pour son agence.  

-- Pourquoi t’appelle-t-il Liam ?   

-- J’ai changé de nom pour être tranquille.  

-- J’ai vu ça à la porte. C’est réussi. Même Sorcière Hebdo ne t’a pas retrouvé. En quoi consiste ce nouveau travail ? Je te croyais voué au Quidditch.  

-- Tout le monde a droit à une seconde chance, Malfoy. En fait, je voyage. J’ai toujours aimé ça. Bon, je suis occupé, là. Veux-tu autre chose ?  

-- Mais non, Potter, je t’assure … Ah si ! j’allais oublier. Toi … Je te veux , toi.  

-- QUOI ? Tu es fou !  

-- Pas du tout, Potter. Je te veux, toi.  

-- C’est ça ! Et pour combien de temps me veux-tu avant d’aller voir ailleurs ?  

 --  Je te veux pour toujours, Potter. Je veux t’épouser.   

-- Ne plaisante pas avec ça, Malfoy, » dit Harry d’une voix un peu tremblante.  

Il se leva de son bureau et se dirigea vers la grande baie donnant sur une terrasse, tournant ainsi le dos à Draco. Il le sentit se rapprocher et son cœur s’emballa. La voix était moins froide quand elle murmura à son oreille :  

« Je ne plaisante pas, Potter. Je te veux vraiment. Je veux vivre avec toi. Je veux vraiment t’épouser. Deuxième chance, comme tu dis.  

-- Et si moi je ne veux pas ? » reprit Harry en se retournant.   

Draco était tout près mais ne le touchait pas. Il tremblait intérieurement mais ses yeux gris ardoise ne révélait rien de son angoisse.  Les yeux verts, eux, les émeraudes qu’il aimait tant,  laissaient voir une grande souffrance.  

« Si tu ne veux pas, je partirai et je te débarrasserai pour toujours de ma présence. »  

Le silence se prolongea. Draco était sur des charbons ardents. Harry, lui, n’osait y croire. Son bel amour lui avait-il réellement demandé de l’épouser ou était-ce une dernière plaisanterie assassine ?   

Voyant qu’il ne répondait pas, Draco s’éloigna et se dirigea vers la porte de verre.  

«  S’il ne  dit rien, je ne le reverrai jamais … »  

Il tendait la main vers la poignée quand un cri résonna derrière lui.  

«  MALFOY ! … Draco … »  

Il se retourna vivement. Harry était juste derrière lui. Il avait rougi et ses yeux brillaient étrangement.  

« Tu me veux vraiment ? … Pour toujours ? … Tu veux m’épouser ? … Alors viens ! »   

Et sans laisser à Draco le temps de répondre, il le prit par la main, sortit en courant sur la terrasse voisine, l’entoura étroitement de ses bras et transplana.  

                                                   OoOoOoOoOoO  

Ils tourbillonnaient dans l’air frais et Draco, serré contre Harry, revivait. Le corps chaud contre le sien, les cheveux légers lui chatouillant le nez, la joue de Harry contre la sienne, l’odeur enivrante de Harry … Il rêvait tout éveillé .mais il gardait les yeux fermés pour mieux savourer son bonheur.

Quoi que Harry ait décidé de faire, le blond sorcier s’en moquait  pourvu que son beau brun soit là, collé à lui, le tenant dans ses bras comme s’il avait peur de le perdre … Ils atterrirent en douceur, l’étreinte se relâcha, une main caressa sa joue. Draco ouvrit les yeux et son regard étonné se posa sur une lande déserte.   

Au loin, un lac luisait doucement et devant eux, s’élevait un dolmen à demi enfoui sous la terre. Une ouverture sombre se trouvait entre les deux  rocs dressés, qui soutenaient la lourde pierre plate du toit, en partie recouverte d’herbe et de mousse. Le vénérable monument devait être là depuis des milliers d’année.

« C’est la demeure de Niels le Tomte, un lutin qui autrefois, distribuait les cadeaux de Noël aux enfants suédois. Mais il est au chômage depuis que le Père Noël finlandais a pris sa place. Alors, pour se reconvertir, il est devenu accordeur, marieur si tu préfères. Les amoureux du pays viennent le voir avant leur mariage officiel pour savoir s’ils sont vraiment faits l’un pour l’autre. Il peut nous accorder, nous marier si tu en as vraiment envie.  

-- Entrons », dit sans ambages le blond sorcier, tirant Harry derrière lui.

Courbés en deux, ils s’engagèrent sous la grosse pierre plate et à la grande surprise de Draco, ils arrivèrent dans une grotte éclairée par un feu vif brûlant sans fumée dans une cheminée rustique. Il y avait un lit garni d’un oreiller blanc et d’un gros édredon rouge, un buffet bas en bois foncé, une commode, une table et quatre chaises.   

Dans un coin, se dressant sur ses quatre pattes raides, se trouvait une chèvre de paille et près de l’entrée, un drôle d’arbre  tout nu portait, accroché à ses branches recourbées, des boules blanches scintillantes. On aurait dit un sapin de Noël sans aiguilles.

Un étrange personnage assis près de la table, reprisait une chaussette à la lueur vacillante d’une lampe à huile. Il était habillé comme un paysan d’autrefois d’une salopette bleue, d’une chemise à carreaux rouges et blancs et d’un chapeau de paille élimé au bord. Ses sabots touchaient à peine terre.  

A la vue de Harry, il sauta sur ses pieds et se mit à parler à toute vitesse en suédois. Draco ne comprit rien sauf le nom du brun sorcier répété à plusieurs reprises par le lutin qui semblait  ravi. Il leur arrivait à la taille et levait la tête pour leur parler.

«  Niels, dit Harry, voici mon ami Draco. Peux-tu nous accorder ? »  

Il répété sa phrase dans un suédois correct mais hésitant. Le lutin les regarda l’un après l’autre plusieurs fois d’un air étonné avant de répondre par une courte phrase interrogative.

«  C’est la première fois qu’il accorde deux hommes, reprit Harry. Il demande si c’est bien ce que tu veux.  

-- Comment dit-on « oui » en suédois, répondit Draco en saisissant sa main.

-- Ja, dit Harry, son regard vert se perdant dans deux prunelles grises.   

C’était comme s’il répondait par avance à la question que le Tomte lui poserait pour les accordailles. Le lutin parut encore plus ravi et se mit à faire des préparatifs à toute vitesse. En un instant, il avait recouvert la table d’une nappe rouge brodée d’or. Deux chandeliers de bois apparurent, garnis de courtes bougies blanches déjà allumées.

Il fit signe à Harry et à Draco de s’asseoir sur deux chaises magiquement posées d’un côté de la table. Il resta debout de l’autre côté. Il était ainsi à la même hauteur que ses hôtes. Un long parchemin, un encrier et des plumes d’oie se posèrent gracieusement devant eux. Il éclaircit sa voix d’un sonore toussotement et commença la cérémonie. Harry traduisait de son mieux pour son compagnon.  

«  Il demande ton nom, chuchota-t-il.

-- Draco Malfoy, D.R.A.C.O   M.A.L.F.O.Y. » énonça son voisin.  

Une plume s’éleva toute seule et écrivit en haut du parchemin :

                               **  Harry Potter + Draco Malfoy **  

«  Pourquoi mon nom n’est-il pas en premier ? souffla le blond. Tu es plus jeune que moi et je suis avant toi dans l’ordre alphabétique. »

Harry leva les yeux au ciel et sourit. Toujours le même ! Il fit faire le changement et le lutin se lança dans un discours qui s’écrivait tout seul au fur et à mesure.   

« Il nous rappelle les lois du mariage, les droits et les devoirs des époux.  Les connais-tu ?

-- Je t’aime, tu m’aimes, nous nous aimons, ça te va ?   

Harry rougit jusqu’aux oreilles. Sa cicatrice, d’habitude presque invisible,  ressortit soudain en un éclair blanc. Draco faisait rarement ce genre de déclarations. Puis le lutin leur posa les questions fatidiques auxquelles ils répondirent chacun par un « Ja » ému et la plume écrivit de nouveau leurs deux noms côte à côte.

Le Tomte posa alors une nouvelle question et Harry eut l’air affolé.  

«  Il demande si nous voulons échanger des anneaux ou autre chose. Je n’avais pas pensé à ça.

-- Moi si, Griffondor de mon cœur, » dit Draco d’un ton taquin.  

Et il sortit de sa poche un petit écrin de cuir. Le couvercle soulevé révéla deux cercles d’or posés sur une soie blanche. Il en prit un et le glissa au doigt de Harry en murmurant :

« Par cet anneau, je t’épouse. »  

Harry le regarda, les yeux brillants, il prit le second anneau, le glissa au doigt de Draco et répéta la phrase. Puis il ajouta à voix basse :

« Tu y avais pensé … Qu’aurais-tu fait si j’avais dit non ?   

-- J’aurais jeté l’écrin à la mer et je m’y serais jeté aussi.

-- Tu sais nager !   

-- Avec une pierre au cou, précisa le sorcier blond avec un sérieux impressionnant, laissant Harry stupéfait.

Plaisantait-il ? Un regard sur son visage le persuada que non. Les yeux de Harry brillèrent un peu plus fort. Le lutin leur tendit la plume d’oie et Draco signa le premier. Quand Harry voulut signer à son tour, il s’aperçut que son voisin avait écrit :   

Draco Malfoy-Potter

Il écrivit à son tour :  

Harry Potter-Malfoy.

Cette fois, une larme brillante roula sur sa joue, stoppée dans sa course par deux lèvres douces. Draco l’avait pris dans ses bras, le serrait sur son cœur et dévorait son visage de baisers. De nouveau le Tomte toussota. Les deux amoureux se séparèrent. Il leur apparut alors que la cérémonie n’était pas terminée.  

« Il va maintenant nous dire si notre « mariage » est voué au succès ou à l’échec, traduisit Harry. Il nous demande de cueillir chacun une boule blanche sur l’arbre d’avenir près de la porte. »

C’étaient en fait des sortes de  bulles transparentes renfermant une brume laiteuse. Elles n’étaient pas en verre comme ils l’avaient cru de prime abord mais en cristal scintillant. Ils revinrent s’asseoir, tenant chacun à deux mains une boule si légère qu’elle semblait prête à s’envoler.  

Au contact de leur peau, le cristal devenait tiède et par un orifice situé en haut, la brume commença à s’échapper, à monter  lentement en tournant sur elle-même. Il y eut ainsi deux spirales qui paraissaient danser. Elles se rapprochaient, s’éloignaient, se croisaient, s’éloignaient à nouveau. Mais toujours elles revenaient l’une vers l’autre, comme deux aimants qui s’attirent.

Tout à coup, elles se séparèrent tout à fait, firent chacune de leur côté le tour complet de la grotte et quand elles se retrouvèrent face à face, elles se précipitèrent l’une vers l’autre et se fondirent en une seule. La brume devint brillante. Elle rayonnait. Elle resta immobile devant les deux sorciers charmés.  

Le Tomte dit un mot et fit un geste mais le petit nuage lumineux ne bougea pas. Niels recommença en parlant plus fort, la brume s’agita mais resta sur place. Le lutin avait l’air surpris et même un peu fâché.

« Je crois que les deux brumes refusent d’être séparées, traduisit Harry. Elles veulent rester ensemble dans la même boule. Niels dit que c’est la première fois que ça lui arrive.  

-- Qu’à cela ne tienne, « dit Draco.

Il sortit sa baguette magique.  Le Tomte fit un bond en arrière. Comme tous les petits êtres magiques, il n’avait pas le droit d’en avoir une et elle lui faisait peur. Mais Draco se contenta de toucher les deux boules de cristal et de murmurer : « Unitas ». Elles  se fondirent en une seule et le petit nuage lumineux se précipita dedans. Il brilla encore un peu puis la brume redevint laiteuse et s’éteignit.  

Le Tomte attendit que Draco range sa baguette pour revenir vers eux. Puis d’un air excité, il expliqua que leur avenir serait très heureux. Après une longue séparation, ils s’étaient retrouvés et maintenant, ils ne se quitteraient plus jamais. Il leur offrait la boule de cristal en gage de bonheur.

« Tack, merci, dit Harry et Draco répéta  joyeusement après lui : Tack, Niels. »  

Le lutin tout sourire roula le parchemin et le donna à Harry puis il tendit sa main ouverte vers Draco. C’était l’usage. Le marié devait récompenser le célébrant et Niels avait décidé que c’était au beau blond de payer son écot. Draco sortit sa bourse et en versa le contenu dans la main tendue.

Il y avait des gallions, des mornilles et des noises. Mais le Tomte ne prit qu’une mornille d’argent et rendit de force le reste à Draco. Le payement était symbolique et la pièce brillante lui plaisait. Il la fit sauter en l’air puis la lança d’un geste précis dans un pot de terre posé sur la cheminée. Elle tinta parmi quelques autres. Niels ne serait jamais riche.  

 Les accordailles étaient terminées. Les deux sorciers sortirent après les salutations d’usage et se retrouvèrent au soleil, leurs yeux papillotant un peu. Après un court moment de silence étonné, ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, se serrant à s’étouffer.

  « Mariés ! Nous sommes mariés ! C’est merveilleux ! Je n’y crois pas ! Si ! Il est là, contre moi, je ne rêve pas ! J’entends battre son cœur près du mien ! Quel bonheur, Merlin, quel bonheur ! »  

«  Je l’ai enfin retrouvé ! Quelle bonne idée, ce mariage impromptu ! Je te tiens, mon beau Griffondor ! Tu ne m’échapperas plus ! Fini de disparaître à la moindre dispute ! Nous allons être heureux, je te le promets !   

Ils se séparèrent , se regardèrent comme s’ils ne s’étaient jamais vus, leurs lèvres s’approchèrent, se frôlèrent, se cueillirent, se soudèrent pour un joli french kiss de mariage. Il n’y avait pas plus heureux qu’eux au monde.

                                                    OoOoOoOoOoO  

Ils étaient assis au bord du lac. Ils se tenaient par la taille, la tête de Harry posée sur l’épaule de Draco. En face d’eux, le soleil se couchait dans le pourpre et l’or. Ils savouraient leurs retrouvailles.

«  Harry, stupide Griffondor, pourquoi es-tu parti, pourquoi as-tu disparu en me laissant sans nouvelles de toi ? J’ai cru devenir fou.   

-- J’ai eu … peur.

-- Peur ? Toi, le vainqueur du Lord Noir, tu as eu peur ? Et de quoi ?   

-- Peur de toi. Peur de te perdre. Peur que tu me quittes. Peur que tu te lasses de moi et que tu aimes quelqu’un d’autre. J’ai perdu tant de monde, tellement de gens que j’aimais ! J’ai eu peur de souffrir, Draco. Je n’aurais pas supporter de perdre quelqu’un une fois de plus.

-- Mais tu aurais pu attendre un peu avant de couper pareillement les ponts !   

-- J’ai attendu. Trois jours. Trois longs jours à me désespérer. Rosalba est revenue de chez les Weasley. Alors nous sommes partis. C’est elle qui a eu l’idée de changer notre nom pour que nous soyons tranquilles.

  

-- Aussi stupide que son père ! Moi, j’ai attendu quatre jours. Un de trop. Mais je suis Draco Malfoy, tout de même ! Tu m’avais gravement offensé en me soupçonnant de te tromper. Quand j’ai voulu te revoir, ta maison était bouclée et il n’y avait plus que tes elfes.

-- Alors … Cette horrible femme …  

-- C’était pour mon travail, Harry, pour « Drakkar », ma collection de vêtements. Dire que j’avais choisi ce nom en pensant à toi ! Et si ça peut te contenter, elle est en prison, l’horrible femme.. L’atelier de confection des Flint était pire qu’un bagne. Mais pourquoi es-tu venu ici,  en Suède ? Cet Olaf Petersson …

-- Il m’avait proposé de travailler avec lui dans l’agence de voyages qu’il venait de créer pour les sorciers. Ma fille et moi, nous avons été les premiers à tester son  périple. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance de Niels le Tomte. Olaf veut lancer le concept : mariage original et voyage de noces.  

-- Olaf … Hm … Il t’a fait des avances ?

-- Oui, bien sûr ! On ne résiste pas à Harry Potter, le célèbre attrapeur de Quidditch. Mais c’est un gentleman. Il n’a pas insisté et il a vite compris que j’aimais quelqu’un qui me faisait souffrir.  

-- C’est de ta faute ! Je t’ai cherché partout. Je suis même allé à ton bureau du Ministère. Tes collaborateurs m’ont regardé d’une drôle de façon. Ils devaient croire que je préparais un mauvais coup. Les réputations ont la vie dure.

-- Et … qu’allons-nous faire en rentrant au pays ? Tu n’as peut-être pas envie de t’afficher avec moi. Je t’ai forcé la main …  

-- Je suis déjà content que tu envisages de rentrer. Oui ou non, t’ai-je demandé de m’épouser ? Oui ? Bon. C’est réglé !

-- Mais ce mariage n’est peut-être pas valable. Le Tomte n’est pas un personnage officiel, ce ne sont que des accordailles … Et puis il n’y avait pas de témoins …  

-- Tu veux déjà divorcer ? C’est hors de question ! Je te tiens, je te garde !

-- Vil Serpentard ! Tu as bien mérité ta réputation ! Qu’as-tu l’intention de faire ? Me séquestrer dans les sombres cachots du château Malfoy ?

-- Pire que ça, Griffondor de mon cœur. Nous ferons paraître un faire-part de mariage dans la page mondaine de la Gazette du Sorcier. Un très bon scoop pour remercier son directeur qui a fait de moi son Sorcier du mois. « Draco Malfoy a enfin trouvé sa châtelaine ! » … Non ! Attends !  Je plaisantais ! … Aïe ! Arrête ! Tu m’arraches les cheveux ! … »  

OoOoOoOoOoO

Le matin. Une chambre douillette dans une auberge moldue pas très loin d’un lac. Le soleil tarde à se montrer. Les nuits sont longues en Suède en cette fin d’été. Un lit. Deux oreillers moelleux, une couette légère mais chaude. Deux visages au yeux clos, deux anges endormis, un blond aux cheveux dénoués, un brun au front marqué d’une fine cicatrice.  

C’est lui qui s’éveille le premier. Un léger bruit l’a sorti du sommeil. Pourtant il est si bien dans les bras qui encerclent sa taille. Tap tap tap, quelque chose frappe contre la vitre de la fenêtre.

« Arrête ! Tu vas LE réveiller ! Quoi ? Une chouette ? Qu’est-ce qu’elle veut ? »   

Le brun se lève. Il est nu comme au jour de sa naissance. Il est mince, bronzé, terriblement séduisant, cuisses longues, fesses rondes, hanches étroites, taille fine, dos large, bras aux muscles déliés, un sportif sans doute, jeune, en pleine forme.

«  Superbe ! » pensent les nymphes de la tapisserie.  

Il ouvre la fenêtre et frissonne. Il fait meilleur dans son lit. C’est bien une chouette. Il la reconnaît, c’est  Eurydice, l’oiseau des Weasley. Il détache la lettre attachée à sa patte . Elle lui mordille les doigts et s’envole aussitôt. Il file se remettre au chaud, sans réveiller son compagnon qui dort comme un bienheureux.

Il reconnaît l’écriture élégante d’Hermione. Dans l’enveloppe, une lettre et une autre enveloppe. C’est la jeune femme qui se charge de lui faire parvenir son courrier. Il allume la petite lampe de chevet et lit. :  

« Mon cher Harry.

Xavier et Rosalba sont bien arrivés à Poudlard, j’ai déjà eu des nouvelles par Démosthène. Tout va bien.  Tu trouveras ci-joint une autre lettre. Lis-la, je t’en prie c’est important. Elle est de Draco Malfoy. Il espérait te rencontrer sur le quai 9 ¾ . Il était terriblement déçu de ne pas te voir. Il … »  

Harry a lâché la lettre d’Hermione. Une lettre de Draco … Mais pourquoi … Il est là, à côté de lui … Il est venu le chercher hier … Oh ! La nuit qu’ils ont passé … Trop d’amour … NON ! …  Jamais trop d’amour ! … C’est si bon !

Harry déchire l’enveloppe dans sa hâte de lire . Les mots lui sautent aux yeux :  

«  Mon cher amour.

Je t’en supplie, lis cette lettre jusqu’au bout. Elle te dira combien je t’aime et combien tu me manques.   

La vie est si vide sans toi. Il ne se passe pas une heure du jour sans que je ne pense à toi. Et la nuit, tu peuples mes rêves.

Tu es partout avec moi et pourtant tu n’es pas là. Ton absence est une brûlure perpétuelle, la brûlure d’un froid mortel.   

Je t’aime au delà de tout ce que je croyais possible. Mon cœur se déchire quand je t’imagine loin de moi.

Où es-tu ? Que fais-tu ? Pourquoi ce silence ?  M’as-tu oublié ? Y a-il quelqu’un d’autre qui te comble de baisers et de caresses ?   

Je n’en peux plus, mon cher amour. Je voudrais te voir, t’expliquer, te dire et te redire mille fois qu’il n’y a que toi dans ma vie,

Aussi loin que je me souvienne, il n’y a jamais eu que toi. Même pendant les longues  années que j’ai passées là-bas.   

Même à Poudlard quand je croyais que je te haïssais,  c’était déjà de l’amour. Même pendant cette dernière année où je savais déjà que je t’aimais.

Toi, tu es ma chaleur et ma force, mon été en hiver et le bleu de mon ciel. Toi, tu m’es indispensable pour vivre.   

Je sais maintenant pourquoi je suis rentré l’an dernier en Angleterre. J’avais besoin d’un retour aux sources, j’avais surtout besoin de toi.

Quelque chose de puissant, d’irrésistible me poussait  à revenir. Si j’attendais encore un peu, il serait trop tard.  

Trop tard pour exister à nouveau. Trop tard pour tout recommencer. Je serais devenu une machine, un semblant d’homme qui fait semblant  de vivre.

Je l’ai ressenti dès mon arrivée à Londres. Ici, l’air est meilleur parce que tu le respires. Le monde magique est plus beau parce que tu l’as sauvé.   

Ici, je suis chez moi parce que c’est aussi chez toi.

Et quand je suis allé chez Ollivander, inconsciemment, j’ai choisi la même baguette que celle de Severus parce qu’elle est le symbole de ceux qui se retrouvent après s’être perdus.  

Je ne t’avais pas encore revu et pourtant, mon cœur te cherchait déjà.

J’ai compris tout cela quand tout à coup, tu as disparu de mon horizon, de mon entourage, de la portée de ma main.  

Qui de nous deux a eu tort ce soir-là ?

 Toi un peu sans doute. Tu es très beau quand tu es en colère. Moi beaucoup parce que j’ai beaucoup menti.  

Pas à toi. Toi, tu le sais que je t’aime comme un fou. C’est une vérité vraie, ma vérité, ta croyance jusqu’à ce soir-là.

Mais cette vérité, je la dissimulais aux yeux du monde et tu en souffrais. Je n’aurais jamais dû te faire souffrir après tout ce que tu as déjà eu à supporter.   

J’ai encore planté en moi le souvenir de ce matin-la, quand du haut de la Tour d’Astronomie, tu contemplais avec désespoir ce qui allait devenir un horrible champ de bataille.

Je t’avais vu errer dans les sombres couloirs. Je t’avais suivi. Je mourais d’amour pour toi. Ce jour-la, je t’ai donné le peu que j’avais à offrir: de la chaleur et un baiser.  

Rappelle-toi, je t’ai dit : « On se revoit après la bataille. » La bataille est finie. Notre bataille. Si tu veux, maintenant, demain, quand tu voudras, on peut se revoir.

e te dirai. Je t’expliquerai. Je t’aimerai. Enfin,  si toi tu m’aimes encore. Réponds-moi, je t’en prie. Je meurs de t’attendre.  

Par l’enfer, Griffondor ! Ne me fais pas languir ! Draco Malfoy. »

Des larmes rondes roulent sur ses joues. Un baiser léger se pose sur son épaule. Des dents mordillent tendrement le lobe de son oreille. Une voix ensommeillée murmure dans son cou :  

«  Déjà réveillé, amour ? Qu’est-ce que … ? »

Harry se retourne et voit le visage de Draco rougir jusqu’à la racine de ses cheveux. C’est si inattendu qu’il sourit à travers ses larmes. Son bel amant regrette-il d’avoir ainsi dévoilé son cœur ? La voix reprend, mi amusée, mi anxieuse, un tout petit rien sarcastique :  

« Une réponse, Potter ? »

Il a la plus délicieuse qui soit. Un grand brun aux yeux brillants le renverse sur l’oreiller. Des lèvres au goût un peu salé se posent sur les siennes. Un baiser. Des baisers, entrecoupés de petits mots chuchotés.  

« Je t’aime, je t’aime, je t’aime … »

 Le beau brun a moins de facilité que le blond ravi quand il s’agit d’exprimer ses sentiments. Mais si les mots lui manquent, ses gestes  sont éloquents. Sa bouche et ses mains parlent pour lui.   

Les feuilles blanches couvertes d’une écriture régulière s’éparpillent sur le plancher ciré. Le Griffondor n’a pas fait languir son Serpentard préféré. Et les gémissements qui commencent à retentir viennent du plaisir, pas de la peine

Les nymphes de la tapisserie se cachent les yeux en gloussant silencieusement. Puis elles écartent un peu les doigts et ce qu’elles voient est si réjouissant qu’elles se mettent en quête d’un berger, d’un faune, d’un demi-dieu quelconque pour faire la même chose.  

Le soleil s’est enfin levé. Deux corps apaisés reposent. Deux regards voilés se croisent. La même pensée :

  « … Se jeter à la mer… avec une pierre au cou …   

… Oh que non ! …   

… S’ embrasser, s’aimer, se sourire … Oui   … 

 … Vivre … 

 … avec ses bras …  

… noués …  

… pour toujours …  

… à ma taille …  

… ou autour de mon cou … ». 

                       

 

     

 

 

 

                                          
 
 
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