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au 31 Mai 21 :
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Retrouvailles
Par EliH
Harry Potter  -  Romance  -  fr
8 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 1

Oh par Merlin! je viens de remarquer que les chapitres étaient hard longs!

soit ça va vous tuez d'ennuie... soit ça va vous tenir minimum 30minutes devant vos ordinateurs...

Il y a six chapitres et un prologue et un epilogue. Je viens de le remarquer. et Manon0511, tu t'es plains que le prologue est ridiculement court, tu vas me tuer tellement le chapitre 1 est long :p

le disclaimer: toujours rien à moi, à par les gosses.

le rating: T je me rappelle pas avoir mis de lemon ^^" désolée! :p

 ps: s’il y a des incohérences avec la première fic, ça peut être normal. Mes personnages ont fait beaucoup des siennes, si vous voyez ce que je veux dire. Ils ont été nombreux à suivre des chemins que je ne leur avais pas dicté, ils l’ont décidé seuls et je n’ai fait que les suivre. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé d‘avoir une idée et que finalement, le personnage réagisse et fasse tout autre chose, ce qui fait que la trame de l‘histoire est totalement modifiée…Bref, je tenais aussi à dire que j’ai fait souvent des erreurs entre la suite et le début, mais que j’ai fait mon possible pour me rattraper. En espérant que cela vous plaise!

 ps 2: j'ai enfin vu le Hobbit!!! c'est tellement géniale!! Q.Q

 *************

Eli soupira. Elle ne voyait que le côté dramatique et romantique de ce qu’avait raconté son père blond. Ils s’étaient revus après quelques temps et les effets de leur amour étaient toujours aussi présent.

Mais Gabriel n’était pas de cet avis. Lui, il voyait bien que son père leur racontait ça, non pas pour satisfaire leur curiosité, mais pour combler ce qu’ils leur avaient raconté quelques minutes plus tôt.

Leur séjour dans leur passé, ce qu’ils avaient fait, comment ils y étaient arrivés, ce qu‘ils avaient vu jusqu‘au jour de la fin des ASPICS. Bien sûre, les deux hommes avaient du mal à croire leurs enfants. Après tout, ils venaient de se voir pas plus tard qu’au dîner! Mais c’était étrangement logique. Et Draco eut envie de leur raconter ce qu’il s’était passé après la fin des études, après ce que les enfants avaient « quitté» .

Le blond s’était dit que peut être, il était temps que ses enfants comprennent ce qu’il avait fait et vu dans sa jeunesse, qu’ils étaient tous assez matures et grands. Bon, Ethan n’avait qu’onze ans, mais il était tellement intelligent que ce n’était pas un problème. Il l’espérait en tout cas.

- Et que s’est-il passé après? Demanda timidement Liam.

- Eh bien, ta grande tante Bellatrix, continua Draco avec un rictus, pleins de tourmente à son âme, m’a puni pour ne pas avoir réagit efficacement pendant ce raid. Blaise, comme moi, n’avait pas tué d’innocents et on s’est beaucoup moqué de nous. Mais c’était impossible. A chaque fois que le sort de mort chatouillait ma langue, j’étais secoué de tremblements et finalement, je ne lançais que des sorts de désarmement ou d’immobilisation. J’ai beaucoup été puni aussi. Mais on ne pouvait juste pas. À l’école, j’étais un petit con imbu de moi-même… Harry, arrête de rire ou je te jettes dehors! Bref, donc j’étais inconscient lorsque j’étais à l’école, toujours sûr d’être protégé, qu’il n’y ait aucun problème, que la guerre nous donnerait grâce et que l’on gagnerait. Eh bien non, j’étais naïf et c’est lors de ce premier raid que j’ai réalisé que je n’étais pas assez mauvais et haineux pour tuer des moldus qui ne m’avaient rien fait.Pourtant, j’ai tué, une seule et unique fois. Cette nuit-là, j’ai beaucoup hurlé et pleuré, tellement que grand-mère Narcissa a eut peur que je ne devienne fou. Elle a appelé Grand Père Sev pour me donner des potions de sommeil sans rêve. Mais en voyant mon état se détérioré, il m’a proposé quelque chose de fou…

Les yeux de l’ancien Serpentard se voilèrent, retournant dans un passé qui lui donnait encore des cauchemars, un passé qui n’aurait pas dû détruire la parcelle d’innocence d’autant d’enfants.

*************

- Draco, murmura Snape en s’approchant du garçon avachi dans son fauteuil, devant un feu, blanc comme neige. Tu ne peux plus vivre comme ça, ce monde ne te va pas, tu vas mourir si tu restes là. Il faut fuir… il.. Il faut que tu t’éloignes.

Le dernier héritier des Malefoy le regarda d’un air vide. Si on lui avait dit plusieurs années plus tôt qu’il verrait Snape, son propre parrain, nerveux, il en aurait rit. Mais là, non, tout ce qu’il voyait en réalité, était le regard de terreur et les suppliques du moldu qu’il avait tué. Cet homme l’avait supplié de l’épargner. Il avait un petit garçon, Gabriel, et une femme, Eli, qu’il devait protéger, qu’il aimait. Il l’avait supplié alors que son sang s’écoulait de sa blessure au bras, de sa blessure à la jambe, maintenant son ventre où les côtes cassées se comptaient sur les doigts de ses deux mains. Mais lorsqu’il vit la lumière verte, il comprit qu’il resterait là, qu’il ne pourrait jamais revoir sa famille, ne les protégerait pas. Il avait murmuré à Draco, son tueur:

- Protège-les. Gabriel, Eli…

Draco avait vomi lorsqu’il avait réalisé son acte, il avait vomi et pleuré, il avait senti une part de son âme s’arrachée, disparaître. Il était resté près de sa victime longtemps et losqu’il avait pu se redresser, il s’était dirigé vers la maison de sa victime, et il n’avait trouvé que deux cadavres. Un petit garçon de cinq ans, le corps désarticulé, contre la bibliothèque nue de ses livres, et plus loin, une femme ensanglantée, les yeux toujours écarquillés d’horreur. Lorsque Draco ferma ses yeux vides, une larme coula du visage sans vie et Draco vomi de la bile. Il avait détruit une famille. Un petit garçon, une femme innocente, un homme aimant. Il avait tué, et il revoyait encore le visage de sa victime. Ses suppliques.

- Draco…

Le blond revint dans le présent, fixant son ancien professeur de potion.

- Je peux t’aider. Toi comme tes amis. Pour cela, il faut me faire confiance.
Draco, digne coquille vide, avait accepté. Après tout, il ne pouvait pas voir pire que ce qu’il avait vu une semaine auparavant…

*************

- Père?

Draco sourit à son petit dernier. Ethan avait les yeux aussi gris que les siens, lui ressemblait par les traits du visage. Draco Potter-Malefoy était fier de sa dernière portée. Un garçon extrêmement intelligent. Un garçon qui portait le nom de son crime, de son repentit.

- Je pense que vous devriez aller vous coucher, suggéra Harry en se levant. Vous avez cours demain et si Grand père Sev voit l’un de vous fatigués, il va encore m’accuser de vous garder éveiller toute la nuit pour des bêtises.

Les jumeaux ricanèrent, c’était vraiment agréable de revoir leur père brun plaisanté au sujet du potionniste, tout comme voir le blond leur sourire aussi tendrement.

Merlin, quatre mois! Ils avaient passé quatre mois loin de leurs pères, et ça leur avait manqué!

Eli se releva la première et embrassa ses pères. Les autres suivirent et laissèrent les deux adultes ensemble.

- Ça ne va pas? Demanda Harry en prenant son mari dans ses bras.

Le blond soupira d’aise et posa sa tête sur l’épaule du brun. Que lui dire? Qu’il repensait à son passé de Mangemort avorté?

- Tu n’as pas à te rappeler les horreurs de la guerre, murmura Harry en posant des petits baisers sur tout son visage. Tu n’as pas besoin de raconter tout ça aux enfants, ils comprendront. Ils sont heureux, dans un monde sans mage noir fou! Et tout ça, grâce à toi.

Draco soupira à nouveau. Il n’était pas en sucre! Il savait bien ce qui était bien ou non pour lui, pour ses enfants!

- Au fait, Amour, changea Harry de conversation. Tu crois que les enfants ont mangé quelque chose de pas frais au dîner? Ou qu’ils ont pris contact avec Ron et Hermione pour entendre parler de notre passé et nous la décrire aussi bien?

- Je ne sais pas, soupira à nouveau le blond en s’installant dans son canapé. Mais il est vrai que notre dernière année à Poudlard a été très flou dans nos mémoires. Et le fait de te retrouver dans mon lit le lendemain de la fête m’a beaucoup perturbé! Et ils ont dû puiser des informations chez Blaise et Théo. Sinon, Eli n’aurait jamais décrit les vieilles habitudes de Pansy aussi précisément alors qu’à… la disparition de Pansy, elle n’avait que six ans.

Le Survivant-par-deux-fois opina du chef. Oui, il demanderait à leurs amis.

- Que faisais-tu avant que je ne t’appelle pour cette réunion familiale? Susurra Draco qui était monté sur les genoux de son mari.

- Oh, j’essayais d’oublier ma journée dans les bras de quelqu’un, ricana le brun en humant le parfum si délicat de son blond. Un mélange de melon, de poivre et de lui.

- Tu insinues donc que je ne te suffis plus, le menaça Draco en glissant des genoux tout en ouvrant petit à petit le pantalon gênant sous lui.

- Hum… je ne sais paAAAAh…

 

Les enfants Potter-Malefoy se concertaient dans les couloirs, prenant le chemin de la tour des Serdaigles.

- Ils ne nous croient pas, attaqua tout de suite Ethan, dès qu’ils étaient sortis de l’appartement de son père.

- C’est normal, soupira Liam. Si je me rappelle bien, il y a quatre mois, on avait mangé à la table des Serdaigles, Père était à la table des profs et après ça, chacun est parti de son côté. On a tous disparu alors qu’on était séparé dans le château et quand on revient, c’est comme si tout allait bien! Alors oui, il est normal que Père pense qu’on a tout inventé pendant le repas.

- Il nous faut des preuves, grinça Sinclair de frustration. Un truc crédible qui leur fasse se rappeler notre passage dans le passé.

- Mais on a rien pris dans le passé! Le vieux directeur nous l’a interdit, lui rappela Eli pendant qu’Ethan donnait le mot de passe de sa tour.

- Si on leur révélait des choses à leurs sujets? Proposa Gabriel. On avisera après.

- Père va nous faire interner direct à l’hosto, ricana Ethan en entrant dans sa tour, laissant ses frères et sœur repartirent vers la tour des Gryffondors.

- Peut-être que Grand père Sev se rappelle de nous? Murmura Liam. Après tout, il a été prof. Le vieux barbu n’a surement pas dû effacer la mémoire de ses professeurs!

- C’est un risque à prendre, approuva Gabriel. Et la directrice McGonagall aussi était là! On ira vérifier chez Grand père Sev pour trouver un moyen de briser ce sort d’amnésie sur nos pères et peut-être sur les autres.

Les enfants Potter-Malefoy continuèrent à en discuter, se séparant à la tour Gryffondor. Les aînés se dirigèrent enfin vers leur dortoir, heureux de retrouver leur présent paisible.

*************

On était dans le monde moldu. Par ce temps froid de décembre, cinq êtres tout de noir vêtus se tenaient devant des maisons. Le plus âgé grommela quelque chose en brandissant un bout de bois dans les mains et une maison commença à apparaître.

Il les fit pénétrer dans la maison du 12, Square Grimmaurd et furent accueillit par plusieurs baguettes.

- Snape.

Le prénommé retira sa capuche, dévoilant des cheveux noirs mi-long et gras, le regard hautain. Les autres l’imitèrent, sauf un.

- Si j’avais su que VOUS déserteriez, ricana une voix à leur gauche.

- Ron, le réprimanda une voix féminine.

- On n’est même pas sûr de leur sincérité! Protesta l’autre, énervé. Snape a beau les avoir fait venir comme « victimes », ça ne prouve rien! Ça se peut, ils ont accepté pour trouver des infos et aller voir Vous-Savez-Qui après!

- Ils resteront là, les informa Snape de sa voix traînante. Lorsque je rentrerais, ils seront considérés comme déserteurs. 

- Ron, laisse les tranquille, intervint sa mère en brisant la ligne de baguettes. Vous devez être épuisé, venez, nous allions prendre le petit déjeuner.

Molly Weasley entraîna Pansy et les garçons vers la cuisine située au sous sol, babillant sur ce qu’ils voulaient manger.

Seul un garçon était resté près de Snape, le regard dans le vide, la capuche toujours sur sa tête. Mais cette dernière fut vite retirée par une main. Draco sursauta et se retourna vers le coupable. Les yeux gris s’accrochèrent aux yeux verts. Comme ce fut le cas quelque temps auparavant, ils ne virent plus rien d’autres qu’eux. Il n’y avait plus que Harry et Draco dans ce couloir poussiéreux et sombre.

Draco sentit sa gorge se serrée. Il avait tellement rêver de le voir, de le prendre dans ses bras. C’était devenu une obsession. Ça ne pouvait être que ça.

- Malefoy, murmura la voix rauque du brun.

Ce simple mot prononcé lui donna de délicieux frissons dans le dos. Merlin, était-ce possible d’avoir une voix aussi sensuel et grave? Il ne répondit rien, de peur que sa voix ne se brise.

Qu’il ne dise quelque chose de spécialement stupide ou de regrettable.

- Draco.

Le blond brisa l’échange visuel et se tourna vers son parrain qui le scrutait.

- Viens, je dois te soigner.

Le plus jeune suivit le plus vieux, vers les étages, alors qu’il sentait sur lui le regard vert dans son dos. Il n’était pas en sécurité ici. Pas alors que le Survivant le regardait avec ce feu intense dans les yeux, pas alors qu’il avait ressenti le désir entre eux. Pas alors qu’ils étaient ennemis…

- Tu seras en sécurité ici, murmura Snape en le faisant asseoir sur le lit. C’est ma chambre dans le QG. Je ne viens que rarement, préférant donner mes informations autrement.

Draco Malefoy hocha de la tête, silencieux.

Lorsque Snape lui avait avoué son rôle d’espion, après avoir scellé le secret, d’un Serment inviolable, il n’avait rien dit. Il n’avait même pas sembler perplexe. Il avait accepter de le suivre simplement, alors que ses amis, au bord de la folie, avaient tremblé, choqués, avant de fuir leurs principes, leur « haine » et suivre leur ancien directeur de maison. Entre mourir et voir la mort, ils préféraient s’enfuir et rester en vie. Ils étaient des Serpentards, pas des Gryffondors.

L’espion donna une potion de sommeil sans rêve au garçon, lui promettant d’apporter un repas à son réveil.

Sa dernière vision fut le dos de son parrain.

*************

Severus Snape était tranquillement assis dans son fauteuil, dans son appartement, soupirant d’aise. Il était vieux maintenant, presque soixante ans. Pourtant, il enseignait toujours, avec un certain sadisme que critiquait moqueusement le mari de son filleul.

Ah mince, ne surtout pas penser à cet arrogant Gryffondor! Sinon…

On avait frappé à sa porte.

Il soupira, adieu tranquillité, adieu soirée paisible avec pour seul compagnie un livre, un feu et des pantoufles.

Il ouvrit la porte et fut submergé par le bruit et les bousculades. En même pas deux secondes, il avait reçu un câlin, un baiser, des salutations, des rires, des coups involontaires et quelques piétinements sur ses pantoufles si confortables. Bah tiens, les Potter-Malefoy. Quand il vous disait qu’il ne fallait surtout pas penser à Harry Potter!

- Grand-père Sev! Salua la jeune fille qui lui avait juste embrassé la joue. Comment ça va? Ça faisait tellement longtemps!

Qu’est-ce que ces monstres avaient encore inventé? La dernière fois qu’il avait vu la jeune fille, c’était ce matin, pour ses deux heures de potions.

- Eli, répondit Snape. Que me voulez-vous à… neuf heures du soir? Je vous rappelle qu’il y a cours demain.

- Nous voulions quelques informations, lui expliqua Gabriel avec un sérieux qui le fit ricaner intérieurement.

Oui, intérieurement parce qu’il n’était pas du genre expressif comme leur père brun. Et qu’il avait une image à soigner!

- A quel sujet? Demanda le professeur en servant des jus de fruits aux enfants. Potion? Tu sais bien que nous nous voyons demain en cours. Tu aurais pu me le demander à ce moment-là. Et pas alors que j’étais tranquille, pensa-t-il.

- Non, précisa Liam avec un grand sourire. En fait, on voulait savoir pour nos pères.
Un haussement de sourcils l’incita à préciser.

- Sur leur passé.

Un raidissement du corps l’incita à bien choisir ses paroles.

- Leur dernière année.

Sinclair grimaça. Grand père Sev était sur la défensive. Pas bon ça. Pas bon du tout.

- Ils étaient insupportables, grommela Snape en s’installant dans son fauteuil. Toujours à se disputer ou à se taper dessus.

- Pourtant, hésita Sinclair, tout le monde dit qu’ils se sont mis en couple vers la fin de leur année.

- Oui, soupira Snape. Mais ça s’est surtout passé pendant la guerre. Ils devaient être désespérés ou prês à mourir, je ne sais pas. Toujours est-il que Pot… votre père brun qui sortait avec votre tante Ginny, s’est fait rembarré par cette dernière et tout ça pour Londubat. Haha, quelle bonne blague. Le Sauveur du monde qui se fait jeter pour un plus faible que lui. Quel drôlerie.

Les enfants Potter-Malefoy se concertèrent du regard. Il s’éloignait du sujet principal. Mais il était aussi le seul à leur apprendre des choses que leurs pères ne leur auraient jamais raconté.

- Papa sortait avec tante Ginny? Demanda Gabriel d’un air faussement surpris. Mais je pensais pourtant que Papa était gay!

Severus éclata d’un rire mauvais. Il allait enfoncer Potter, comme au bon vieux temps.

- Qui? Lui? Non! Il n’a jamais eu de relations homosexuelles avant votre père blond! Avant, il sortait avec votre tante Ginny. Puis avant encore, il sortait avec une asiatique.

Ah oui, de ça, ils n’étaient pas au courant.

- C’est tout? S’étonna Gabriel. Papa avait autant de succès et pourtant, il n’y en a eu que deux?

- Parle pour toi, ricana Ethan. Toi, t’es jamais sorti avec personne d’autre que Rose. Tu es tellement puuuuuure!

L’aîné rougit jusqu’à la racine des cheveux.

- Au moins suis-je fidèle, grinça-t-il. Pas comme Eli qui essaye de cumuler les garçons pour faire rager Père.

Alors ça, c’était un coup bas. Elle n’avait rien fait! Comme osait-il?

- Ce n’est pas ma faute si on me trouve jolie et qu’on me drague, persifla-t-elle.

- C’est vrai que je n’ai jamais vu Père aussi furieux et menaçant que cette année, réfléchit Ethan qui prenait un malin plaisir à mettre le désordre.

- Et pis MOI, ajouta la jeune fille, MOI au moins, on me drague, au moins, MOI, on me remarque.

- C’est pas vrai, contra Liam avec un froncement de sourcils. Il y a pas mal de filles… et même de garçons! Qui courent après notre grand frère.

- Mais c’est Rose qui les menace, continua Sinclair avec un rire dans la voix.

Pendant que Gabriel plaidait sa cause, Severus Snape se détendit un peu. Ils étaient passés à autre chose. Tant mieux.

- Au fait Grand père, l’interrogea Ethan avec un regard un peu trop innocent, il ne s’est vraiment rien passé dans le passé?

Par les couilles de Merlin!

*************

Lorsqu’il se réveilla, il mit un temps pour comprendre où il était. Un lieu sombre, poussiéreux, pas du tout le manoir Malefoy. Un bruit métallique le fit se figer. Mais il se rappelait aussi qu’il était en lieu sûr… ou presque. Alors il tourna la tête et écarquilla les yeux.

Harry Potter se tenait devant lui, le regard inquiet. De la nourriture était posée sur un plateau. Et son ventre lui rappela à son bon souvenir.

Le Gryffondor sourit et approcha le plateau qui contenait une assiette d’œufs brouillés, du bacon, du café, du lait, du pain frais et…

- Du chocolat au lait? Murmura Draco avec un haussement de sourcils surpris.

- Hum… oui, grimaça Harry en passant un main dans ses cheveux. Molly voulait mettre de la confiture de coing et comme il y avait du chocolat sur la table, je me suis dit que tu préférerais. Et pas de jus de citrouille, je ne sais pas pourquoi, mais ça m‘a sembler être une mauvaise idée.

Draco n’était plus suspicieux, il était même choqué. Mais qu’est-ce que c’était que ce délire?

Potter, LE Potter qu’il faisait chier à l’école, celui qui l’énervait de par son regard vide, celui qui s’était retrouvé dans son lit tout n… non, Potter était là, en train de lui dire qu’il avait enlevé de son plateau repas tout ce qu’il n’aimait pas et avait mis un petit quelque chose qu’il adorait.

Mais il ne dit rien, gardant un visage froid et impassible, tout à fait digne d’un Malefoy. Il remercia le brun d’un hochement de tête et attendit qu’il parte pour se restaurer. Mais il ne le fit pas. Il semblait même le contempler.

- Tu… tu as changé, balbutia le Sauveur du monde.

Allons bon! Quel sujet de conversation! Il dut comprendre qu’il était ridicule car il grommela qu’il ne serait pas loin s’il voulait quelque chose et sortit.

Étrangement, Draco sourit tendrement. Et commença à manger.

*************

- Il nous a viré de chez lui! Criait Eli dans le couloir. Il nous a viré comme de vieilles chaussettes en nous disant: « J‘en sais rien, je ne suis pas vos pères, allez leur demander! ». Il sait! Il sait et ne veut pas nous le dire! Rhaa! Ça m’énerve ça!

- Il nous faut un moyen de lui tirer les vers du nez, dit Ethan. Un truc qui le fera tellement réagir qu’il avouera tout ce qu’on veut… et même ce qu’on veut pas et… quoi?

Gabriel le fixait, un sourire inquiétant aux lèvres.

- Les heures de colle, lui répondit-il.

Les jumeaux et Eli semblèrent comprendre et eurent le même sourire que leur aîné. Ethan grimaça. Pas question de laver des chaudron ENCORE! Il avait assez gratté pendant quatre mois pour savoir qu’il ne ferait jamais de bêtises comme ses jumeaux de frères!

- Père va me tuer si j’ai des heures de colle, argumenta Ethan qui s‘était raidit. Vous le savez n’est-ce pas?

- Parce que tu es le petit génie de la famille, imita Liam exaspéré. Oui on sait! Mais…

- Papa, il dira rien! Continua Sinclair avec un grand sourire. Il va même en rire.

- Comment voulez-vous qu’on me colle, soupira le plus jeune, sentant qu’il n’avait pas du tout le choix.

- Fais une bêtise importante pendant son cours, proposa Gabriel, amusé. Un truc tellement… pas toi qu’il te collera pour un bon moment!

- Il ne colle personne très longtemps, grommela Liam. Juste une heure et des devoirs en plus si c’est vraiment grave.

- Crois-en notre expérience, soupira Sinclair.

- Fais des bêtises à répétition alors, réfléchit Eli. À chaque cours. Comme ça, tu lui demanderas seul à seul!

Ethan soupira. Il n’avait pas le choix, il était le plus jeune, il devait obéir…

*************

Il n’était pas ressorti de la chambre depuis son arrivée. Même ses amis n’étaient pas venus le voir et sincèrement, ça ne le dérangeait pas. Il avait besoin d’être seul. Des yeux gris terrifiés continuaient à le fixer quand il baissait les paupières, des suppliques se répétaient dans le silence. Il savait qu’il le méritait. Cette culpabilité, ce mal-être. Il le méritait. Il le savait.

Qu’allait donc dire son père s’il savait? S’il savait que son fils se morfondait parce qu’il avait tué un moldu? C’était pitoyable.

Des éclats de voix le firent sortir de sa torpeur. Elles se rapprochaient. Draco se redressa, ayant reconnu la voix de son pire ennemi… enfin, plus tellement ennemi maintenant qu’il était sous sa protection.

- Tu ne peux pas faire ça! Hurlait une voix que Draco déduisit comme celle du rouquin.

- Ron! Protesta la voix de Miss-je-sais-tout. Arrête!

- Hermione! Il ne peut pas! Tu le sais très bien! Il est l’ennemi! Même si Snape l’a ramené en nous disant qu’il était souffrant, rien ne prouve qu’il a vraiment quitté l’ennemi!

- Je n’ai rien dit! Bordel, Ron, comment peux-tu penser une chose pareille? Je ne suis pas désespéré comme tu voudrais le croire!

- Harry, soupira l’autre. Ton regard, tes réactions dès qu’on parle de lui. Tous ces petits trucs qu’un meilleur ami peut voir. Il faut que tu t’éloignes! Ou qu’il s’éloigne. Ce n’est pas sain.

Il y eut un soupire. Des pas. Puis plus rien.

Draco se demanda si on avait parlé de lui, ou était-ce de quelqu’un d’autre? Si le trio d’or commençait à se disputer, c’est que les choses se passaient mal pour leur camp.

Il retourna s’asseoir sur son lit. Des suppliques et un regard gris l’accompagnèrent jusque dans le sommeil.

*************

- Préparer cette potion contre les furoncles nécessite beaucoup de minutie et de patience. Vous avez les données dans le livre, les précisions sont sur le tableau. Vous avez deux heures, jeunes gens.

Severus Snape faisait cours aux premières année de Serdaigles et Poufsouffles. Une classe calme en soi, très perdue dans les ingrédients, très maladroite aussi. Ce n’était pas comme les Gryffondors et les Serpentards qui se faisaient la guerre à chaque moment, s’insultant et faisant exploser leur chaudron.

Il soupira en se rappelant les cours de première année de Gabriel. Il était devenu un jeune homme calme et froid, très poli et manipulateur. Mais… au début. Merlin, il s’était demandé tellement de fois comment ce jeune homme pouvait se trouver dans SA maison, alors qu’il était turbulent et bruyant au possible. Une tête brûlée qui le faisait tourner en bourrique, lui comme tous ses professeurs du fait de son intelligence et de sa force magique. Un Potter. Il n’y avait que ça à dire. Un James Potter en miniature qui ressemblait à son filleul. Bien sûre, Draco avait soupiré, un sourire contrit aux lèvres, promettant qu’il parlerait au garnement. Harry, lui, s’était bien roulé sur le sol, de rire, pendant que le professeur de potion se retenait tant bien que mal pour ne pas sortir sa baguette.

Une explosion en face de lui le fit sursauter. Des cris apeurés le firent grimacer. Qui était l’idiot qui avait fait exploser son chaudron? Le dernier qui avait fait ça pour une potion aussi simple était… Londubat. C’était il y a des années…

- Excusez-moi professeur, fit le jeune Serdaigle avec une grimace. J’ai du mal dosé quelque chose.

- Monsieur Potter-Malefoy? Fit Snape, réellement surpris. Étiez-vous à ce point distrait? Je suis déçu, cinq points en moins pour Serdaigle. Venez me voir à la fin du cours.

Le garçon hocha de la tête, grimaçant toujours. Il n’avait pas réussi, comment allait-il s’expliquer?

 

- Ethan, soupira Snape en s’installant à son bureau. Y-a-t-il une raison particulière pour que tu ais raté une potion aussi simple? Je suis très surpris.

- J’étais dans mes pensées, fit le Serdaigle évasivement. Ça ne se reproduira plus.

Le professeur de potions le regarda suspicieusement mais ne dit rien. D’un hochement de la tête, il le congédia.

Ethan sortit de la salle de classe et s’assura que la porte était bien fermée. Il soupira et au moment où il allait s’adosser au mur, crut frôler la crise cardiaque. En effet, on l’avait agrippé plutôt violemment par le col et on le traînait, tirant sur son cou.

- Alors tu as réussi? Demanda un de ses agresseurs.

- Gnheur!

- Je crois qu’on l’étrangle, Liam, l’informa son jumeau.

- Ah oui peut-être, rit Liam en s’arrêtant de marcher. Je voulais faire comme dans les films moldus.

- Vous êtes fous! Crachota Ethan en se massant le cou.

- Fallait t’éloigner! Se défendit Liam avec un grand sourire, les mains levées. Alors? Ça a donné quoi?

- Il m’a juste demandé si j’allais bien, grogna Ethan, rancunier.

- Et qu’est-ce que tu as fait?

- J’ai fait exploser mon chaudron.

- C’était vraiment impressionnant, fit une voix traînante derrière les garçons. Ethan Potter-Malefoy, le Serdaigle, le garçon le plus intelligent de notre année, qui fait exploser une potion pourtant si simple à confectionner!

Ethan grogna.

- Que me veux-tu, Parkinson.

Le garçon de onze ans s’approcha, un sourire moqueur sur les lèvres.

- Te féliciter mon petit Ethan! Si tu savais comme je me suis retenu de rire devant la tête de Grand père Sev!

Les jumeaux saluèrent le Serdaigle avec tapes dans le dos et rires. Sans s’en rendre compte, il leur avait manqué.

- Mais qu’est-ce que vous avez? Rit Peter. On dirait qu’on s’est pas vu depuis des mois!

Les Potter-Malefoy se lancèrent un regard et plaisantèrent avec le jeune orphelin.

*************

Draco sentit durement le mur dans son dos. Il ne put réprimer une grimace de douleur et lança un regard meurtrier au garçon plus grand que lui qui l’avait plaqué dans un coin du couloir.

- Un problème, Weasley? Grinça le blond en tentant de se redresser.

- Ne t’avise pas de t’approcher d’Harry, le menaça le roux. Je sais que tu veux le manipuler, tu n’es pas quelqu’un de confiance.

- Qu’est-ce que c’est beau l’amitié entre sauvages, ricana Draco. Mais je te rassure, je ne vois pas l’intérêt de le manipuler. Je suis coincé ici, tout comme vous je pense.

Avant qu’il ne put répliquer, la voix de sa mère résonna dans toute la maison, annonçant le dîner.

Ron lança un dernier regard au blond avant de partir, entendant déjà les portes s’ouvrir dans le couloir.

- Malefoy?

L’interpellé se retourna et fit face au Survivant. Ce dernier semblait surpris de le voir dans le couloir, ce qui, en un sens, était normal. Après tout, depuis qu’il était arrivé dans le QG présumé de l’Ordre du Phoenix, il n’était pas sorti de sa chambre. Et cela devait bien faire une semaine qu’il n’avait rien vu d’autre que le plafond gris et poussiéreux, et la pénombre qui l’environnait.

Il resta silencieux, fuyant le regard du brun. Étrangement, dès qu’il regardait les iris verts, il sentait son cœur battre la chamade et n’avait qu’une envie, le faire sien. Bon, il était bi. Il n’avait donc pas de problème avec le même sexe. Mais c’était Potter quand même! Son ennemi, celui qu’il avait insulté, maudit, frappé pendant presque sept années! Mais il devait l’avouer. Harry Potter lui faisait battre le cœur et il avait envie de lui. C’était devenu une obsession depuis l’autre soir. Il y a quelques mois.

Il sentit un courant d’air et une odeur de rose mêlée à de l’orange et quelque chose d’indescriptible.

Les battements de son cœur s’accéléra. C’était… agréable. Envoutant. Ça lui manquait déjà.

En se tournant vers les escaliers, il vit Harry descendre précipitamment les étages. Était-ce de lui?

*************

Une explosion. Des cris, des fioles cassées. Par Salazar, mais qu’est-ce qu’il avait encore fait?

- Désolé! S’écria Ethan, le visage tout noir. Je crois que j’ai échangé la poudre de mandragore avec la poudre de croc de serpent!

- Mais tu es malade! L’insulta son voisin de palier. Tu veux tous nous tuer?

- J’aurais mis autre chose si je voulais te faire exploser, Peter Parkinson, grinça Ethan.

- Monsieur Potter-Malefoy, coupa Snape, soupirant intérieurement. C’est la troisième fois en une semaine. Je vois que les points en moins ne vous fait aucun effet, alors une heure de colle demain soir. Et vous me rédigerez trente centimètres de parchemin sur les effets de la poudre de mandragore et trente centimètres de parchemin sur la poudre de croc de serpent. Pour demain soir.

Ethan soupira, une grimace dépitée. Il allait récurer des chaudrons. Encore.

 

Le soir venu, il arriva devant la porte de la classe à l’heure, son parchemin en main.

Tout était entre ses mains, et trouvait cela ridicule. Pour une information, il devait se faire coller. Gabriel et les autres allaient le payer. Et la note sera salée.

- Entrez, fit une voix derrière la porte.

Le plus jeune s’exécuta. Cette situation lui rappela les moments passés dans le passé. Les soirs quand il allait voir le professeur de Potion pour ses heures de colle.

Comme il y a deux semaines, lors d’une de ses heures de colle, Snape était assis à son bureau, sans un regard pour lui, barrant, écrivant, corrigeant ses copies.

- Tu me récureras les chaudrons, lui annonça Snape sans lever les yeux de sa copie. Quand ça sera finit, tu pourras partir. Ah, et dépose moi ton devoir sur la table.

Ethan s’exécuta, enlevant sa robe de sorcier pour plus de liberté de mouvements. La soirée se déroula ainsi, dans le silence, seulement briser parfois par le grattage de plume sur un parchemin, le frottement du chiffon dans les chaudrons.

- Papa, il devait faire ça aussi quand il était jeune? Demanda le Serdaigle, faisant sursauter le plus vieux.

- Pardon?

- Papa, répéta Ethan, il était souvent collé avec toi non? Il faisait la même chose que je faisais?

- Oh ça oui, ricana Snape en retirant ses lunettes. À la fin de sa scolarité, les chaudrons brillaient presque.

- Il a dû passer beaucoup d’heures de colle avec toi, sourit le plus jeune. Un peu comme moi.

Le silence lui répondit. Il se retourna donc et vit le regard inquisiteur de son grand père.

- Oui? Demanda innocemment le jeune homme avec un sourire mutin.

- Qu’est-ce que tu veux, Ethan, soupira le professeur.

- Tu sais ce que je sais, lui dit très sérieusement le garçon. Tu sais très bien de quoi on parlait l’autre soir et tu nous as viré. Tu as dû comprendre que c’était maintenant, à cette époque, qu’on a été envoyé dans le passé et qu’on est revenu.

- Je lui avais dit à ce vieux barbu qu’il fallait vous effacer la mémoire, grommela le directeur des Serpentards en s’adossant au fauteuil.

- Il ne l’a pas fait, intervint Ethan. Et je pense que si Dumbledore a fait ça, c’était pour qu’on puisse rappeler aux autres notre présence dans leur passé, et le rôle qu’on y a joué, mais aussi parce qu’on ne peut pas changer le passé, mais modifier le futur.

- Que veux-tu? Répéta Snape en soupirant.

- Aide nous à enlever le sort d’oubli à nos parents, et à leur entourage, déclara le plus jeune. Ils ont le droit de connaître un passage de leur passé.

- Mais as-tu pensé aux conséquences? Demanda brusquement le professeur. Si la femme de Londubat découvre que vous êtes les responsables de sa séparation avec votre père? Que vos pères étaient déjà en couple mais qu’ils l’ont oublié? Penses-tu qu’ils accepteront ce fait? Qu’ils ont perdu plusieurs mois, voir années avant de se remettre ensemble?

- Pansy, murmura le garçon, en comprenant.

- Elle est morte en sauvant Eli, acquiesça Snape. Et à ta tête, je suppose que vous l’avez dit à Draco. Et qu’il l’a oublié.

Ethan hocha de la tête, tout pâle. Il devait en parler à ses frères et sœur.

- Ethan, continua son grand père, ils ne doivent pas le découvrir. Tu le comprends ça? Si Draco savait pour Pansy, il s’en voudrait encore plus. S’il s’était rappelé de votre présence dans le passé, il aurait pu sauver Mademoiselle Parkinson, il aurait pu garantir une famille à Peter. Imagines-tu le choc que ton père aurait s’il se rappelait de tout cela? Se pardonnerait-il?

Il savait qu’il exagérait, qu’il faisait culpabiliser son petit fils. Mais c’était le prix à payer pour que ce dernier, ainsi que le reste de la fratrie, oublie cette idée. Leur présence dans le passé avait provoqué beaucoup de chamboulement. Et si les principaux intéressés étaient au courant, le choc serait trop dur. Voir traumatisant. Et il savait aussi qu’il avait une part de responsabilité dans l‘affaire. Après tout, il savait pour les Potter-Malefoy depuis le début. Il aurait pu intervenir dans divers cas. Mais il n’avait rien fait. Si Draco apprenait son implication dans sa perte de mémoire, il ne ferait pas long feu.

Il congédia finalement Ethan qui était blanc comme un linge, et se retrouva seul. Il remarqua avec surprise que la présence de ce garçon aux cheveux châtains lui avait manqué pendant toutes ces années.

*************

Des éclats de voix venaient du rez-de-chaussée, et aux sons des voix, c’était plutôt violent.

Draco Malefoy était assis dans son lit, ses amis à ses cotés. Depuis qu’il était sorti de sa chambre, les autres s’étaient rapprochés de lui, seuls contre tous. Après tout, ils étaient les parias, l’ennemi qui avait décampé des forces du mal.

- Ils devraient arrêter de se foutre sur la tête, soupira Pansy en tenant fermement un coussin dans ses bras. On ne voit pas comment ils vont faire pour ramener la paix s’ils continuent comme ça.

Draco s’était relevé entre temps, ayant entraperçut son nom dans la foulée de cris.

Il ouvrit un peu la porte et les voix se firent plus fortes, plus claires.

- Comment peux-tu la laisser partir comme ça? Hurlait la voix de Weasley. Je croyais que tu l’aimais, ma petite sœur!

- Ron! Supplia une voix qui devait être celle de Granger. Arrête! C’est son choix! Et Ginny est plus heureuse avec Neville!

- Tu ne comprends pas! S’exclama Ron, furieux. Depuis que Malefoy est là, rien ne va plus! Harry, tu ne prêtes plus attention à Ginny depuis qu’il est là! Tu l’as délaissé! Elle en a eu marre de se faire ignorer de la sorte par son petit ami! Neville quoi! C’est notre ami mais quand même! Je suis sûr qu’elle te testait et qu’elle a dû être déçue de voir ton comportement!

- Ron, s’énervait Harry, Ginny est grande, elle fait ce qu’elle veut. Si elle voit qu’elle n’est pas heureuse avec moi, soit, qu’elle trouve quelqu’un d’autre! Tu continues à insister alors que tu sais très bien qu’entre nous, ça ne va plus depuis plusieurs mois! Et Malefoy n’y est pour rien!

- Regarde! Tu prends sa défense! S’écria Ron. Hermione! Tu as vu? Il prend sa défense! Qu’est-ce qu’il t’a fait? Il faut l’éloigner. Le jeter dehors s’il le faut! Harry, tu vois que tu n’es plus toi-même!

- Vous faites bien du bruit! S’exclamèrent deux voix identiques. Pouvons-nous nous joindre à vous?

- Fred, Georges, saluèrent le trio.

- Alors? Tout ce raffut?

- Ginny a quitté Harry pour Neville, répondit calmement Hermione. Et Ronald n’arrive pas à l’accepter.

- Notre petite sœur t’a abandonné? Demanda l’un des jumeaux.

- C’est pas très gentil ça, fit l’autre. Mais peut-être que tu n’es pas intéressant au lit?

Les jumeaux éclatèrent de rire face aux mines horrifiés, gênés et rougissantes de leurs cadets. Rire qui fut de courte duré lorsqu’ils aperçurent qu’on les écoutait, et pas très discrètement.

Le trio les imita et Ron grogna pendant qu’Harry prenait une jolie couleur rouge.

- Malefoy, salua Hermione, un léger sourire aux lèvres.

- Granger, répondit Malefoy. Je vois qu’on s’amuse beaucoup ici. Je vais vous laisser.

Et il partit avant même qu’Harry ne puisse intervenir.

*************

Un silence de mort accueillit les paroles d’Ethan. Que faire? Snape avait raison. Mais en même temps, leurs pères avaient le droit de savoir…

- On pourrait juste briser le sort d’amnésie pour Papa et Père, suggéra Liam. Comme ça, tante Ginny n’essaiera pas de nous tuer?

- Oui mais avec quelle preuve? Soupira Gabriel. Pour briser un sort aussi puissant, il faut quelque chose de concret qui pourrait faire revenir des souvenirs! Et on a rien rapporté.

- Alors on abandonne? Demanda Eli, doucement. C’est les vacances dans deux jours. On va tous rentrer à la maison. C’est peut-être mieux de laisser cette histoire pour le moment? Profitons juste d’être rentré sains et sauf et d’avoir nos pères pour nous?

Ses frères hochèrent de la tête, la mine sombre. De toute manière, leurs pères les prenaient déjà pour des fous depuis leur retour. Autant arrêter…

 

Les deux derniers jours de cours passèrent rapidement et les valises se remplirent. Le trajet en Poudlard express fut joyeux comme toujours, Peter prit un portoloin pour retrouver Blaise Zabini, son parrain, et Théodore Nott, en Europe de l’Est, les séparations entre Rose et Gabriel, furent déchirantes et les rires moqueurs ou attendris se faisaient entendre tout autour d’eux sur le quai 9 ¾. Draco dut presque menacer son fils aîné pour qu’il s’éloigne de sa petite amie pendant qu’Harry souriait indulgemment et saluait Ron et Hermione avant de suivre sa propre famille vers la voiture.

- Est-ce que vous voulez partir quelque part, les enfants? Demanda Harry qui conduisait. Pendant les vacances, s’entend.

- On voudrait rester à la maison, annonça Gabriel au nom de tous. Ça fait longtemps alors on voudrait profiter un peu.

- On fêtera Pâques avec tout le monde alors, sourit le brun. Il faudra appeler Blaise et Théo par contre. Ils sont tellement loin maintenant qu’on ne les voit plus! Même Peter a dû prendre un portoloin pour les rejoindre, et seul!

- Tu sais bien que c’est à cause de leur travail, soupira Draco, exaspéré. Tous les deux sont médicomages sans frontières.

Les discussions allèrent bon train, les rires, les cris, les protestations, les critiques. Le trajet sembla plus court et c’est avec joie que les enfants Potter-Malefoy retrouvèrent leur grande maison.

- Messieurs, mademoiselle Potter-Malefoy, bégaya Dobby en les accueillant sur le perron. Quel bonheur de vous revoir!

- Dobby! S’écrièrent les jumeaux en l’attrapant. Ça fait super longtemps! Comment ça va, hein?

L’elfe de maison sembla plus que surpris par le comportement si joyeux de ses maîtres et le leur rendit avec force révérence.

- Les enfants, grommela Draco en sortant les valises du coffre. Prenez vos bagages au lieu de harceler Dobby!

Les jeunes Potter-Malefoy s’exécutèrent en riant. Mais Dobby les firent disparaître en entrant dans le hall. Chaque valise retournant dans chaque chambre.

Toute la famille se changea, se débarbouillant après leur voyage de retour.Le repas fut simple mais animé, les jumeaux faisant rire la famille par leurs bêtises tout comme les disputes puériles entre Ethan et Gabriel.

L’après-midi se passa dans le rangement, Harry insistant pour que Dobby n’ait pas autant de travail dès le début et occupant ainsi les mains de ses enfants.

Les enfants Potter-Malefoy insistèrent pour faire les courses, prétextant l’envie de se dégourdirent les jambes. Leurs pères n’insistèrent pas, trop heureux d’avoir un peu de temps pour eux.

Quant à Dobby, il s’occupait du linge sale, chantonnant, faux, mais avec bonheur. Ses maîtres étaient revenus, il allait leur préparer à manger tous les jours et les servir avec bonheur.

Mais quand il choisit de laver un pantalon qu’il avait jugé sale dans la valise de Monsieur Gabriel, il sentit un froissement dans une des poches. Curieux, il se sécha les mains et sortit un bout de parchemin. C’était l’écriture de Monsieur Harry Potter-Malefoy. Mais on voyait le nom de Monsieur Draco Potter-Malefoy! Que faire?

*************

Besoin de s’éloigner, besoin de rester éloigner, besoin de se contrôler, besoin que cela cesse, besoin que la paix revienne.

Draco n’en pouvait plus. Il était sorti de sa léthargie depuis quelques jours et déjà, il n’avait qu’une envie, se faire le Survivant, l’Espoir du monde Sorcier. Les regards qu’il réussissait à capter du brun était souvent emprunt de luxure, d’autre fois, d’envie. Il ne savait plus quoi faire. Personne ne semblait remarquer ces œillades. À part peut-être la belette et encore…

Il se dit que même s’il était un réfugié, on le jetterait dehors s’il faisait quelque chose à leur héro.

Il soupira. Il devait faire quelque chose. Rester toute la journée dans cette endroit miteux n’allait pas l’aider à contrôler ses pulsions. Alors il demanda de l’aide à Snape, lorsque ce dernier vint au QG.

- Tu veux t’éloigner? Répéta Snape, incrédule.

- Ou ne serait-ce qu’aider, tenta Draco. Faire quelque chose pour que cette guerre s’arrête. Severus, j’en ai besoin. Je dois faire quelque chose.

Snape le regarda un moment, silencieux. Il semblait chercher la petite bête, la raison de ce soudain comportement. Mais Draco lui lançait un regard fier, sûr de lui. Il soupira et promit qu’il ferait quelque chose. Il demanderait aux membres de l’Ordre du Phénix.

Lorsqu’il sortit de la chambre, Draco s’assit sur le lit.

Il savait que sa demande comportait un certain danger. De passif, il allait devenir actif dans la guerre. Il en subirait les conséquences. C’était ça, ou culpabiliser sur la mort de ce moldu, de cette famille détruite. Il avait besoin de changer d’air, et s’éloigner.

Un bruit le fit relever brusquement la tête. Et son sang se figea. Harry Potter se trouvait dos à la porte, lui bloquant toutes issues de sortie, le regardant avec… fureur?

- Alors comme ça, tu veux partir, siffla le brun.

Draco garda le silence, trop stupéfait de voir cette colère injustifiée s’abattre sur lui.

- C’est quoi ton problème, Malefoy, continua Harry. Tu es bien ici, non? Rien à faire, hors du danger, protéger par l’Ordre du Phénix. Alors pourquoi tu veux partir, hein? Ton passé de Mangemort te manque? Tu veux y retourner?

Draco se leva, tout aussi énervé.

- J’ai besoin de faire quelque chose, cria le blond, tremblant. Je veux que cette guerre s’arrête, tu comprends? J’en ai marre de rester là à ne rien faire, à te voir me reluquer! Tu crois que je ne t’ai pas vu, hein? Ces regards que tu me lances, tu penses que ton ami la belette va me laisser en vie s’il voit ça? Je préfère m’éloigner que subir des moqueries. J’ai beau être un Serpentard, je veux que cela cesse!

Harry le regardait, rougissant à vue d’œil. Ah, il ne s’était pas trompé, le Survivant le regardait bien…

- Tu pourrais rester là, grogna finalement le brun en contemplant ses pieds.

- Potter, ricana Draco, ne sois pas ridicule. Je n’ai rien à faire ici. Et toi, comme moi, le savons.

Le silence s’installa, lourd. Les deux protagonistes étaient mal à l’aise.

- Nous allons parler de ton cas ce soir, annonça Harry en soupirant. Je vais en parler aux autres, ils m‘écouteront plus que Snape.

Le blond hocha de la tête en réponse, fixant le plancher poussiéreux. Mais la releva lentement, se demandant pourquoi le Gryffondor ne partait pas et il le regretta.

Les yeux verts le fixaient intensément, les dents malmenaient les lèvres roses et pleines. Et Draco frissonna. Il voulait ses lèvres. Merlin, il les voulait.

Harry dut entendre sa prière silencieuse car il s’approcha, tout doucement, comme pour ne pas effrayer un animal blessé, et s’installa entre les jambes du blond, le visage à deux centimètres à peine du sien.

Le brun sembla chercher un quelconque signe d’assentiment et supposa que le souffle court et les yeux dilatés sur ses lèvres devaient être un accord. Il réduisit l’espace entre eux et toucha enfin les deux bouts de chairs qui l‘appelaient depuis plusieurs semaines.

Le baiser fut maladroit mais doux, un instant partagé qu’eux-seuls connaitraient. Quelques secondes volées au temps, quelques secondes à s’aimer.

Harry brisa l’étreinte et regarda Draco… tendrement. Le jeune homme frissonna sous ce regard. Merlin, était-il possible de voir tous ces sentiments dans des yeux?

- Joyeux noël, souffla le brun en le contemplant.

Malefoy sursauta et écarquilla encore plus les yeux. Déjà? Mais il n’était qu’en début de mois… ou peut-être pas, il avait perdu toute notion du temps...

- Reste, murmura Harry, sa voix présentant des notes de supplique, ses mains chaudes maintenant son visage. Ne pars pas. Reste avec moi.

Mais Draco secoua la tête. Machinalement. C’était trop soudain, il ne pouvait décemment pas faire ça. Il voulait bouger, changer le futur, stopper cette guerre, ne plus avoir peur. S’il restait, il savait que cela ne changerait rien, même si Potter restait près de lui, la peur de le perdre pendant une bataille lui serait insupportable. Alors il secoua la tête, de plus en plus fort, de plus en plus vigoureusement. Il ferma les yeux, évitant ainsi le regard empli de peine puis de colère qui lui était adressé. Il les garda fermer même quand la porte claqua et que des pas brusques se faisaient entendre dans les escaliers.

Oui, il avait fait le bon choix. Il ne serait plus seul étant donné que Potter semblait partager son obsession de lui, Potter et lui seraient ainsi sur un pied d’égalité dans la guerre, il aurait sa part de travail dans ce monde fait de peur et de trouble.

Mais il ne put retenir les larmes qui coulaient sur ses joues.

*************

Harry avait estimé le retour de ses enfants à une heure environ. Alors il profita de son mari pendant trois bon quart d’heure. Cela faisait un petit moment et il avait été heureux de cet instant d’intimité. Et pendant qu e Draco prenait sa douche, lui était descendu chercher à boire.

Alors qu’il se versait du jus de citrouille, il entendit du bruit dans la buanderie.

Étonné, il s’approcha. Le bruit d’un choc répété le fit froncer les sourcils mais les sanglots étouffés lui fit comprendre que Dobby était dedans. Et qu’il semblait se punir. Il ouvrit donc brusquement la porte et ses pensées se confirmèrent. Dobby se cognait la tête contre le mur, sanglotant des mots qu’il ne comprenait pas. Cette scène lui rappela les châtiments qu’il s’infligeait après avoir quitté la famille Malefoy.

- Dobby, dit doucement Harry en s’avançant. Que se passe-t-il?

L’elfe de maison se frappa encore une fois la tête contre le mur avant de se retourner lentement, les épaules secoués de ses émotions.

- Monsieur Harry Potter-Malefoy, bégaya l’elfe. Dobby est ignoble! Il a lu un mot que Monsieur Harry Potter-Malefoy adressait à Monsieur Draco Potter-Malefoy. Dobby a osé violer votre intimité! Dobby va se punir encore plus fort!

Et il fonça vers le mur, de la force de ses petites jambes. Mais au lieu de sentir le choc sur sa tête, des bras l’étreignirent, l’empêchant ainsi de se faire encore plus de mal.

- Dobby, souffla Harry en le faisant se retourner. Qu’est-ce que tu racontes? Calme toi veux-tu?

- Dobby, renifla l’elfe de maison, a trouvé ce papier dans un pantalon de Monsieur Gabriel Potter-Malefoy. Et Dobby a reconnu l’écriture de Monsieur Harry Potter-Malefoy. Et Dobby a été ignoble! Il a lut ce que monsieur Harry Potter-Malefoy écrivait à Monsieur Draco Potter-Malefoy!

Mais Harry ne l’écoutait déjà plus. La feuille qu’il lui avait tendu lui était inconnu. Pourtant, c’était bien son écriture. Et le parchemin lui montrait bien que c’était plutôt récent…

Draco Malefoy tu as le teint aussi pâle que du papier calque et comme tu ne sais pas ce que c’est, tant mieux.

Une douleur dans sa tête le fit grimacer et il s’installa sur le canapé. Cette phrase lui rappelait vaguement quelque chose…

- Accio liste de Harry Potter!

Harry sursauta quand une feuille pliée en quatre sortie de sa poche arrière et atterrit dans les mains trop curieuse des jumeaux. Il essaya de l’arracher des mains de Liam mais il avait oublié que ce dernier avait les mêmes réflexes d’attrapeur que lui alors il ne réussit pas son entreprise.

- Rhonds leuh moi! S’écria Harry la bouche pleine, totalement paniqué.

- On est en famille, le rassura Liam en dépliant rapidement la feuille en s’éloignant de son père fou. Promis je me moquerais pas de t… Bwahahahaha!!!!

Liam s’était plié de rire au milieu de la Grande Salle, la feuille pendant lâchement dans sa main. Sinclair, tout curieux s’approcha aussi, son frère lui tendit la feuille alors qu’il se roulait au sol et Sinclair le rejoignit rapidement.

- Papa! S’écria Eli outrée en lisant la feuille derrière le dos d’un Gabriel secoué de rires silencieux. On t’a demandé de trouver des insinuations à faire! Et donc des choses qui font réagir POSITIVEMENT. Ce que tu as écrit là, c’est carrément une déclaration de guerre!

Draco Malefoy tu as le crâne coincé dans un casque de gel et de cheveux jaunes clairs

Son cœur battait la chamade pendant que des images floues menaçaient son cerveau.

Il attrapa la tête de Malefoy, le plaçant bien droit devant lui, et l’embrassa.

La première chose qu’il remarqua, c’était ce doux parfum qu’il ne sentait que dans ses rêves. Ce mélange de poivre, de melon et d’il ne savait pas quoi qui lui faisait battre le cœur à toute vitesse. La deuxième chose, c’est que les lèvres de Malefoy étaient, contre toute attente, douces.

Le blond, contre lui était raide comme un piquet. Il supposa que c’était normal, après tout, on l’embrassait contre son grès, et Merlin seul savait que Draco Malefoy ne se faisait pas embrasser contre son grès!

- Doux Merlin!

- Ferme-là Sarah!

Harry et Draco sursautèrent et Harry s’éloigna. Draco le fixait, les yeux dilatés, grands ouverts, aussi désemparé que lui. Merlin, qu’avait-il fait? Ne faisant pas attention au petit groupe de Serpentards qui les fixait, choqué, ni à son statut de Prince froid, il s’enfuit.
Et contre toute attente, Harry sentit son cœur se serré. Il avait aimé. Et il en voulait encore…

Draco Malefoy tu as des yeux aussi gris qu‘un caleçon blanc usé jusqu‘à la corde.

Son souffle s’était fait saccader sous la douleur dans sa tête. Quelque chose essayait de se libérer.

- Ce n’est pas guimauve Papa! Rit Eli en suivant tant bien que mal son père. Ça ne se voit pas mais Père a un cœur fondant. Un petit compliment sincère et il se ramollit. Ce n’est un bloc de glace que de l’extérieur!

- Mais de là à m’avoir dictée un truc aussi niais! Se plaignit Harry en entrant dans sa salle commune.

- Tu vas pas me dire que ce que je t’ai fait dictée était faux, demanda Eli en reprenant sa voix Malefoyenne.

- Non! Enfin… si, je, rho j’en sais rien!

- Vous parlez de la lettre que Papa a écrit à Père? Demanda Gabriel, confortablement installé dans un fauteuil.

- Oui! Papa veut pas croire que cette lettre va faire réagir Père! Protesta Eli.

- Oh mais si il va réagir! Soupira Harry. Dès demain, il va me foutre un poing dans la figure et me dire de ne pas le rapprocher!

Draco Malefoy tu sais pas sourire

Des larmes coulaient de ses yeux vers émeraudes sans qu’il puisse rien y faire. Il avait envie de vomir pendant que des voix d‘un autre temps lui vrillaient les oreilles.

- Harry, pourquoi souris-tu? Demanda Ginny alors qu’ils s’éloignaient tous les deux vers le château.

- Oh pour rien, répondit légèrement Celui-qui-avait-survécu. Mais mettre hors de lui Malefoy est très amusant, tu ne trouves pas?

 

- Harry, Monsieur Malefoy, commença Dumbledore, d’un air plus que tranquille.

Harry vit distinctement cinq élèves qu’il n’avait jamais vu dans les couloirs, deux de Serpentards, deux de Gryffondors et un de Serdaigle. C’est avec stupéfaction qu’il vit que la seule jeune fille de Serpentard tenait les deux jumeaux Gryffondors dans ses bras pendant que le plus âgé, un Serpentard également, tenait sur ses genoux le petit Serdaigle.

- Messieurs, fermez la porte, nous avons des choses à nous dire. Et s’il vous plait Monsieur Malefoy, calmez-vous.

Draco Malefoy tu as des regards qui font peur et nous donne l’impression qu’on est des sous merdes

Un gémissement sortit de sa gorge pendant qu’une scène surréaliste de sa vie de déroulait sous ses paupières.

- Comment vous êtes… euh… nés? Continua tout de même Harry. Si, et je dis bien SI, Malfoy et moi, on se marie, comment on a fait pour vous avoir? On est tous les deux des hommes.

- Et alors? Demanda un des jumeaux.

- Alors c’est impossible, pour avoir un enfant, il faut au moins une femme et…

- Non Harry, le contredit Hermione, il existe des moyens pour un couple homosexuel d’avoir des enfants sans passer par l’adoption, comme chez les moldus.

Il faut une potion spéciale, avec des ingrédient plutôt rares. Et seul un bon potionniste peu le faire.

- Pour être bon, grand père Sev est le meilleur! Leur apprit l’autre jumeau.

Harry blêmit. Celui qui le détestait? Cet homme aux cheveux aussi gras qu’étaient noir ses vêtements?

- Vous voulez parler de Snape? Hésita-t-il.

- Oui, grand père Sev, répéta le jumeau.

Draco Malefoy ta bouche serait remplie d’acide que ça ne changerait rien à ce que tu nous craches.

Harry se maintint la poitrine, alors que l’air se faisait rare et que ses mains devenaient froides, glaciales.

Les jumeaux hurlaient à tout va, totalement paniqués, fait très rare, alors que le plus jeune des Potter-Malefoy hurlait aussi, mais de rire, un rictus mauvais sur le visage, injuriant et sortant des paroles salaces à qui voulait l‘entendre.

- Eli! S’écria celui que Harry supposa être Liam. Un débile de Serdaigle a fait boire du café mélangé à du lait au miel à Ethan! Faut se protéger!

Harry vit le visage de sa fille se décomposée. Il aurait pu en rire s’il n’était pas inquiet du comportement du plus jeune et n’avait pas reçu une tranche de pain dans la tête.

- Qu’est-ce qui se passe? Demanda Gabriel en regardant son petit frère surexcité qui courrait sur la table des Serdaigles en shootant dans tout ce qu’il trouvait.

- C’est ma faute, trembla un Serdaigle à côté d’eux. Il avait l’air très fatigué, alors je lui ai proposé un peu de café. Il a dit qu’il en avait pas le droit parce qu’il était trop jeune et que ses parents le lui avaient interdit. Je lui ai dit que ses pères n’étaient pas là et que je pouvais atténué l’amertume du café avec un peu de lait et du miel.

- Imbécile! s’écria Sinclair. Ethan réagit très mal à ces trois éléments!

- Je vais m’en occuper, grommela Gabriel en sortant sa baguette dans le but d’immobiliser son frère.

Le sort d’immobilisation se dirigea vers Ethan. Mais ce dernier, ayant gardé un œil sur ses frères et sœur pendant ses bêtises, para le sort d’un Protego puissant.

Draco Malefoy tu as un balai dans le cul et ne veux pas l’en faire sortir

Un rictus se dessina sur son visage, pendant que Dobby allait lui chercher un mouchoir et de l’eau.

- Tu ne veux pas manger avec nous? Se plaignit Liam, faussement enfantin.

- Liam, c’est la table des Serpentards! Protesta Harry, totalement ahuri.

- Et alors? Nous aussi on est à Gryffondor! Mais on mange bien là, argumenta Sinclair en le retenant par un pan de sa robe.

- Vous, c’est différent, soupira Harry en essayant de se libérer de la poigne du jumeau.

- Papa, s’il te plaît!

C’était Ethan. Il était arrivé derrière Harry et faisait des yeux larmoyants.

- Ça fait plus d’une semaine qu’on est là et je veux un repas en famille, continua Ethan en retenant ses larmes. Même si vous êtes tous les deux des adolescents, je me sentirais mieux…

Comment résister à des larmes? Ce n’était pas Harry qui y arriverait. Il était à deux doigts d’accepter quand une main le tira par le col. Et vu la force, la personne devait être soit très forte, soit très furieuse!

- Vous aller lui foutre la paix? Cria une Ginny rouge de colère et de rancune. Il ne veut pas manger avec vous et vous continuez à insister en le manipulant! Vous n’avez pas honte?

- Ginny, c’est bon, la calma le Survivant en retenant une grimace de douleur. De toute façon, j’y pensais déjà depuis un moment.

- Mais ils te manipulent Harry! Protesta Ginny, une lueur douloureuse dans les yeux. Comment peux-tu croire que tu finiras avec ce futur Mangemort?!

Draco Malefoy ta voix est aussi froide qu’un iceberg et même une écharpe ou un sort pour se réchauffer n’y résoudrait rien.

Il sentit à peine la main de l’elfe de maison sur son dos, tentant de le calmer. Ses yeux étaient voilés, spectatrices d’un passé dont il ne se souvenait pas.

- On baisse les bras si vite que ça? C’est pas très digne du sang Potter, je trouve!

Les cinq Potter-Malefoy sursautèrent et se tournèrent vers la nouvelle voix qu’ils connaissaient bien.

Mais… il n’y avait personne.

- Papa, cape d’invisibilité! Protestèrent les jumeaux en tâtonnant la zone où ils pensaient trouver leur père.

Un ricanement sur leur gauche les firent réagir et ils sautèrent dans un bel ensemble vers le son de la voix mais… toujours rien.

Le jeu continua quelques minutes, faisant retrouver le sourire à tous les Potter-Malefoy qui regardaient les jumeaux sauter et courir pour arracher la cape d’invisibilité de leur père. Un rire, suivit d’un autre lorsque Harry fut enfin découvert, les cheveux encore plus ébouriffés qu’à l’accoutumer, grommelant que les jumeaux étaient vraiment des sales gosses.

Les enfants étaient étonnés de la présence de Harry Potter en ces lieux mais ils ne le questionnèrent pas dessus, sachant que la magie du moment disparaîtrait de suite s‘ils le faisaient.

- C’est là que vous vous retrouvez pour les réunions familiales? Demanda Harry en s’installant sur un pouf qu’il avait demandé à la Salle sur Demande.

Draco Malefoy tu es tellement fin que tu en parais squelettique.

Quelque chose se brisa en lui, répandant en lui un flot de souvenirs pourtant effacé, protégé depuis des années.

Il marcha pendant un moment, se dirigeant inexorablement vers les cachots, avec une boîte miniaturisée des meilleurs chocolats sorcier d’Angleterre. Il sursauta malgré tout quand il vit Snape sortir de ses appartements dans une envolée de cape qu’il savait si bien faire. Ce n’était surement pas pour faire un jogging qu‘il s‘était levé si tôt, pensa Harry en lui tirant la langue. Il continua son chemin et dépassa la porte secrète d’entrer de la salle commune des Serpentards puis s’arrêta enfin devant un tableau. Il murmura quelques mots en Fourchelangue et entra sans bruit dans la chambre du blond.

C’était presque trop facile, grimaça Harry. Mais si même ce geste avait été compliqué, qu’aurait été le monde? Il se fit le plus silencieux possible, tâtonnant le sol de ses pieds, les mains en avant tellement il faisait noir dans cette chambre!

Il parvint sans dégât à la table de chevet du blond et sourit tendrement en voyant la touffe de cheveux fins sortir de dessous les couvertures. Il se retint de les toucher, écoutant la respiration profonde et calme du jeune homme. Il se sentait bien ici. Il aurait voulu resté la à contempler cette forme qu’il devinait musclé finement, une peau pâle mais douce. Il soupira et sortit. Il ne devait pas trop tarder.

Draco Malefoy ton nez est tellement pointu que ça m’étonnerait pas que tu te coupe en te mouchant.

- Draco, gémit-il en se recroquevillant sur le canapé. Il n’entendit même pas l’elfe se précipiter vers les étages, appelant son mari de sa voix nasillarde.

- Harry…

L’appelé sursauta, effrayé que le blond ait pu remarquer sa présence. Mais non, il gardait les yeux fermés et se pinçait maintenant les lèvres d’envie.

Avait-il rêvé? Ou bien Malefoy l’avait vraiment appelé…

- Harry! Gémit sensuellement le blond.

Ah non, il l’avait bien appelé. Et c’est ce qui surpris encore plus le brun. Malefoy rêvait de lui? LUI? Et dans un rêve érotique? LUI?

- Viens Harry!

Ce dernier tourna un regard alarmé vers le visage d’ange sensuel que lui offrait l’endormi. Merlin, il en avait envie! Mais n’était-ce pas du viol de toucher quelqu’un qui dormait? Bon, l’endormi l’appelait dans son rêve, mais est-ce que ça donnait un droit de passage pour le toucher?

Un nouveau gémissement où son nom était présent le fit réagir. Bah, après tout, il n’en saurait rien…

Il s’approcha directement du désir de Malefoy et toucha la bosse. Le blond sembla apprécier et s’arqua pour avoir plus de contact avec sa main. Harry était rouge de confusion. Il était vierge par Merlin! Il n’y connaissait rien! Et encore moins du côté masculin! Bon d’accord, il se masturbait quelque fois… bon d’accord, souvent depuis son baiser avec Malefoy, mais faire une fellation? Comment on faisait ça?

Il s’abaissa un peu et toucha du bout de la langue le petit bout rosé qui sortait du caleçon trop petit.

 

Draco Malefoy tu n’as pas de cœur et même si tu en as un, tu n’aimes que toi-même

Il sentit une main fraîche sur son front suant. Il essaya de lui prendre la main mais il était trop faible. Il crut entendre Draco ordonné quelque chose à Dobby, mais il n’en était pas sûr.

- Moi, je ne te déteste pas! Je réplique seulement quand tu te mets à insulter mes amis! Mais je ne te déteste pas… je pense même que je t’aim…

- Tais toi! Hurla Draco, paniqué. Ne prononce pas des choses en l’air comme ça! Je te le répète, Potter, un baiser ne signifie rien, ça ne règle pas toute une vie! Tu as rêvé d’accord? C’est impossible entre nous, je te déteste, on est ennemi, on DOIT sauter à la gorge de l’autre! Et pas baiser comme des lapins! Un Malefoy n’aime pas. Un Malefoy doit se marier avec une Sang-pure et doit engendrer une descendance pure! Un Malef…

Sa tirade désespérée se perdit sur les lèvres du Survivant.

- Je veux… que tu jouisses en moi, murmura le blond en regardant ailleurs.Prends moi.

Potter, grogna le blond en le rapprochant de lui, baise moi, prends moi, je te veux, en moi!

- C’est que… Draco, bégaya le brun, en peu plus rouge à chaque mot, je suis vierge, et… je n’ai eu aucune expérience avec les filles et encore moins avec les garçons et… Draco?

Il avait raison de s’arrêter et de regarder le blond d’un air inquiet, parce que ce dernier avait les yeux écarquillés, voir choqué.

- Tu es… vierge? Croassa Draco.

- C’est ce que je viens de te dire…

Harry eut peur qu’ils ne s’arrêtent. Il en avait envie autant que le blond, et il se dit que s’ils ne le faisaient pas maintenant, alors leur couple ne verrait jamais le jour.

C’est donc dans un silence pesant qu’il attendit, pendant que le blond le regardait comme s’il était Merlin lui-même.

Il retira ses doigts, faisant grogner le Serpentard. Il se redressa, couvrant sa longueur de lubrifiant et s’installa devant l’entrée.

Et lorsqu’il fut enfin à l’intérieur, jusqu’à la garde, Draco se sentit rempli. Les corps bougeaient à l’unisson, couverts de sueur, les gémissements accompagnaient les mouvements, chant plein de luxure. Harry changea légèrement de position et il atteignit enfin la prostate qui fit hurler Draco. Alors il accéléra le mouvement, martelant la peau sous lui, les excitant toujours plus. Et quand il sentit qu’il n’allait plus tenir très longtemps, il masturba le blond, souhaitant que ce dernier atteigne le premier, le septième ciel.

Deux trois mouvements du poignet plus tard, un liquide laiteux sorti dans un râle de plaisir et lui-même senti sa libération, alors que les chairs du blond le serraient, comme l’emprisonnant en lui. Ses yeux se révulsèrent devant tant de plaisir et il s’effondra sur le corps essoufflé.

Draco Malefoy tu as peur d’être seul et c’est pour ça que tu as toujours tes petits toutous avec toi

- Harry, criait une voix au loin. Ne t’avise pas de t’évanouir! Qu’est-ce que tu as bon sang?

- Draco? Murmura Harry alors qu’il s’endormait petit à petit. Je t’aime. Et je n’échangerais ces moments avec toi pour rien au monde…

- Merlin Potter! Rit Draco pour cacher sa gêne, c’est d’un Poufsouffle!

Draco Malefoy tu n‘es pas humain.

Les suppliques de Draco ne servaient à rien. Il s’évanouit, une dernière larme coulant de ses paupières closes.

- Draco, murmura Harry en le serrant contre lui. Ça va aller. Je ferais tout pour te reconquérir. Tout se passera bien.

- Je t’aime, hoqueta Draco, les larmes coulant enfin. Putain, je t’aime Harry! Et demain, je te détesterais! Comment veux-tu que ça aille? Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aim…

Harry l’embrassa. Oui, lui aussi l’aimait et il était regrettable qu’il entende le blond le lui dire la veille de leur ancienne discorde, après trois mois d’amour.

Cette nuit-là fut la dernière. Cette nuit-là, ils s’aimèrent en se promettant qu’ils recommenceraient, qu’ils se reconquerraient, qu’ils oublieraient la guerre, qu’ils vivraient en paix, avec des enfants superbes.

Oui, cette nuit-là, ils le firent de nombreuses fois en se promettant milles choses, entre milles baisers, entre chaque caresses, chaque gémissements, chaque cris.

Ils s’endormirent, enlacés amoureusement, les dernières larmes coulant encore de leur yeux qui se disaient: « je t‘aime ».

 

************* 


Et voilà! ça a du vous rappelez plein de choses de l'autre fiction! je suis désolée, mais pour se retrouver leur mémoire, c'est comme ça...

ça vous a plu?!! :O

EliH

 
 
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