Désolée pour le délai un peu plus long que d'habitude, j'ai pas mal de boulot en ce moment =)
Une petite remarque sur le rythme, qui passe pour être assez lent : il faut savoir que j'essaye d'amener l'histoire de façon plausible. Pour moi, il faut bien neuf chapitres pour amener Hermione Granger dans le lit de Drago Malefoy =)
Ce chapitre sert surtout de transition, mais vu ce qui s'est passé, vous vous doutez bien que je vous réserve de bonnes conséquences.
So enjoy !
Nat'
XXX
Les draps étaient doux sur la peau d’Hermione. Il faisait chaud sans que cela soit désagréable. La plus belle sensation de chaleur qu’elle ait jamais ressenti. Elle la sentait brûler en elle, délicate et ardente, incisive, passionnée, en écho à la chaleur des bras passés sur les siens. Petit à petit, Hermione laissait ses sens s’éveiller. Drago et elle s’étaient endormis. A présent, elle sentait son souffle contre sa joue, son odeur merveilleuse, et le battement sourd et lent de son cœur, serein, inébranlable, comme cet éclat de pierre dur qu’elle aimait dans ses yeux.
Hermione s’éveillait doucement, et son corps tout entier débordait d’un bien-être qui la dépassait. Elle ne s’était pas rendu compte d’à quel point son corps se sentait déchiré, avant de se retrouver dans ce lit, pleine, entière et complète. Toutes les souffrances, les angoisses et les doutes des dernières semaines s’étaient envolés. A la place, il n’y avait plus qu’une absolue certitude. Un bonheur immense.
Au bruit de sa respiration, elle entendit que Drago s’éveillait lui aussi. Elle se blottit contre lui et il la serra dans ses bras. Ils n’avaient pas besoin de parler, pas besoin de se regarder. Elle pouvait presque sentir le flot de leurs pensées s’harmoniser, et se répondre en rythme. Elle ressentait une union aussi intense que l’union des corps : une union des âmes. Bien sûr, les questions étaient là, à la lisière de leurs consciences. Pourtant, ils ne les posèrent pas. Au lieu de cela, ils se regardèrent, se caressèrent, s’embrassèrent, et se séparèrent avec la seule promesse du lendemain.
XXX
Hermione prit conscience de l’heure qu’il était sur le chemin pour rentrer chez elle. Il faisait nuit noire, et en plein été, ça ne pouvait signifier qu’une chose. Il était minuit passé lorsqu’elle ouvrit la porte de la cuisine.
Ron l’attendait dans le salon. Elle entendait le son de la télé qui tournait, comme la voix ignoble d’un juge prêt à la condamner.
- Où est-ce que tu étais ? demanda-t-il.
Question logique. Elle s’y était attendue. Mais il y avait sur son visage… un tel air de résignation, de blessure et de peine, qu’elle dut refouler la culpabilité tout au fond d’elle-même pour répondre :
- Au boulot. On n’a pas vu le temps passer, désolée…
- Désolée ? Tu aurais pu prévenir !
- Quand je me suis rendue compte de l’heure qu’il était, j’étais déjà en route ! J’ai cru que vous dormiriez…
Elle s’arrêta un instant auprès du fauteuil, hésita, lui pressa le bras :
- Je suis désolée.
Puis, avant qu’il puisse dire quoi que ce soit, elle s’enfuit dans la salle de bain et alluma la douche. Elle se lava rapidement, consciente de ce que l’eau emportait avec elle. Il ne fallait pas que Ron sente l’odeur de Malefoy sur elle…
Rien qu’à cette pensée, tout se mélangea dans sa tête. Elle arrêta de réfléchir. Il ne fallait surtout pas qu’elle réfléchisse. Il fallait qu’elle s’endorme, pour que la seconde d’après devienne le lendemain, et pour qu’elle puisse s’enfuir de cette maison. Pour qu’elle puisse le revoir.
Elle se sécha et enfila son pyjama d’hiver, celui qui recouvrait tout son corps, des pieds jusqu’au cou. Elle n’avait pas envie d’expliquer les raisons de son choix inconscient. Elle courut presque vers la chambre, et resta un instant à contempler la forme du corps de Ron sous les draps. Elle s’allongea sans faire de bruit, dans le noir, et lui tourna le dos, le plus loin possible de lui. Elle ne savait pas ce qu’elle aurait fait s’il avait tenté de la toucher.
Il n’avait pas crié, il n’avait rien dit, mais c’était peut-être encore pire. En passant par le salon pour gagner la chambre, Hermione n’avait pu s’empêcher de voir, par terre, les éclats du verre de whisky qu’il avait fracassé sur le mur. |