Helena s'élançait à vive allure, explorant un par un les toits des immeubles. Elle courait en évitant chaque obstacle, usant d'une agilité hors du commun. L'esquisse d'un sourire étrange, sauvage, embellissait son visage amène. Elle souriait car elle avait tuer. Elle n'avait pas autant rit depuis des années.
Elle ralentit son allure, écoutant les battements de son cœur rompre le bruissement du vent lorsqu'elle s'aperçue qu'elle était à la sortie de la ville. Elle descendit de l'immeuble en empruntant les escaliers avant de sortir de la citadelle. Elle allait à un endroit précis, que personne ne connaissait.
Il faisait beau ce jour là ; les effluves métalliques du sang flottaient au gré du zéphyr, comme pour dénoncer un crime. Helena le savait mieux que quiconque, et l’âcreté de cette odeur lui rappelait la mort qu'elle avait offert si sadiquement à l'être élu par cette tragédie. Elle avait contemplé dans les yeux du jeune homme la terreur pendant qu'elle l'avait poignardé, et elle avait éprouvé un plaisir incomparable à le voir se sentir trahi et dévoré par la douleur.
Helena était maintenant dans un champ de blé. Soudainement, elle disparût de celui-ci, entrant dans un passage souterrain. Elle descendait à chaque fois plus profondément dans les sous-sols.
Puis elle croisa le chemin de deux personnes. L'une d'elle était un homme plutôt mince et grand. Il avait une chemise noire légèrement déboutonnée et un jean noir serré. Il tenait par la main une jeune et jolie femme.
Celle-ci avait des cheveux noirs, liés en une longue queue de cheval qui tombait au milieu de son dos. Vêtue seulement d'un maillot de bain blanc, elle laissait la pureté de ses formes élégantes être caressées par la brise d'été.
Les deux jeunes gens étaient en train de s'embrasser avec fougue, la jeune femme posée contre le mur du souterrain et l'homme contre elle. Helena s'adressa à eux alors :
-Toujours à vous embrasser vous deux..
L'homme se retourna en reconnaissant la voix d'Helena, la jeune femme contre le mur regardait l'homme avec insistance avant de poser son regard sur la connaissance de son petit-ami.
-Oh, bonjour Helena, le maître n'est pas très content, tu n'as pas fait ce qu'il t'avait dit, proféra l'homme, gêné.
-Bonjour Nemerof, bonjour Aemi. Il m'a demandé quelque chose ? s'écria Helena. Le jeune homme acquiesça. Helena partit alors sans dire un mot aux deux jeunes gens, qui continuèrent de s'embrasser en la voyant s'éloigner. Elle arriva donc devant une grande porte et l'ouvrit de ses deux bras avec difficulté. La porte grinça dans le mouvement pendant qu'elle arriva dans une salle lugubre, éclairée seulement par une très légère lueur écarlate au fond de celle-ci. Helena voulu prendre la parole mais la lueur la prit avant elle :
-Tu n'as fait ce que j'ai demandé.
Helena commençait déjà à perdre ses mots. Elle ne savait plus trop quoi dire et garda le silence un petit instant. Mais elle parvint à faire s'échapper quelques dires :
-Que m'as-tu demandé ?
-Je t'avais demandé d'étudier un peu... dit la lueur rouge, froidement.
-Je suis déjà assez forte !
On pu entendre un simple claquement de doigts dans la salle. Soudainement, toutes les chandelles s'allumèrent, dévoilant un homme posé sur un trône. Il était grand, imposant, et ses vêtements était aussi noirs que son âme. Il portait une veste comportant une capuche qu'il avait sur la tête pour cacher son visage.
Il s'approcha alors d'Helena, gardant la tête baissée pour ne pas qu'on aperçoive ses traits. Une fois en face d'elle, il répondit d'un ton calme :
-Tu devrais aller t’entraîner avant que je m'énerve. Helena sentit brutalement une force l’éjecter contre le mur au dehors de la salle, les deux grandes portes se refermèrent violemment suite à son passage mouvementé.
Helena s'échappa en profitant du déclin brutal de la force de l'homme qui était tombé à genoux. Sous l'étau qui étreignait sa puissance, la salle s'était de nouveau éteinte. L'homme toussota, la respiration haletante.
Quelques minutes plus tard, l'écho d'une marche lente s'amplifia dans la salle.Un nouveau claquement de doigts se fit entendre, mais pas par le même homme. Des flammes non pas rouges, mais blanches, jaillirent sur les chandelles.
Un homme s'approcha de celui à la capuche et lui tendit la main :
-Ah, c'est toi Sveta...
L'homme prit faiblement la main de Sveta et celui-ci l'aida à le poser sur son trône. |