Titre : Joueras-tu le jeu ?
Auteurs : Naokyy et GreenLuciole
Disclaimer : L’univers d’Harry Potter, Harry et Draco ne sont pas à nous. L’idée originale non plus, puisqu’elle est tirée du film Jeux d’enfants. Juliet est en revanche un personnage sorti de notre imagination !
Note des auteurs : Déjà le quatrième chapitre, et l’histoire commence véritablement à avancer après la mise en place un peu longue. Juliet prend aussi un peu plus de place, c’est un personnage qui nous tient vraiment à coeur et on espère qu’elle vous plaira ! N’hésitez pas à laisser des Reviews ça fait toujours plaisir d’avoir des avis ! Bonne lecture *A*
Chapitre IV
« Juliet ? Tu as prévu quelque chose ce soir ? »
Draco venait de transplaner au milieu du salon. Lovée dans le canapé, drapée dans un plaid, Juliet sirotait un thé bien chaud. Elle était frileuse sa meilleure amie, colocataire et fausse petite amie et c'était amusant de la voir ainsi, sa longue chevelure rousse toujours impeccable et sa peau pâle émerger du plaid sombre son regard rivé sur la télévision. Draco avait un peu râlé au début, quand il avait vu l’appareil moldu débarquer chez eux, mais il s’y était fait et Juliet avait ce don si particulier qui faisait qu’il accédait à toutes ses demandes rapidement. Tellement manipulatrice cette femme. Cette pensée le fit sourire. Elle leva le regard vers lui et le dévisagea, curieuse de savoir quelle mouche l'avait piqué.
« Oui, je vois Lucas. Pourquoi ? »
Lucas. Son amant du moment. Accessoirement, Draco ne pouvait pas le supporter. Il était d'un narcissisme absolument ridicule. Le blond eut donc un sourire satisfait en sachant que ce qu'il allait demander à la jeune femme l’écarterait de cet imbécile. Jaloux ? Oui il l’était probablement. C’était sa meilleure amie et il refusait qu’elle sorte avec n’importe qui. Non mais, elle ne pouvait pas le quitter pour quelqu’un de moins bien que lui, c’était évident.
« Et bien annule. Je t'invite à dîner. »
Il savait qu'elle accepterait sans hésiter. Son sourire répondit d'ailleurs pour elle. Cela faisait quelques temps qu'ils n'avaient pas passé de soirée tous les deux. Leur lien était très fort, une amitié comme on en voit rarement, mais ces derniers temps ils n'avaient pu que se voir en coup de vent, leurs carrières les en empêchant.
« Où ça ? »
« Un restaurant parisien. Tu vas adorer. »
Intriguée par l'attitude de son ami, la ravissante chanteuse annula son rencard. La Chandelle Flottante était un restaurant assez huppé situé dans l'Allée des Feux follets, l'équivalent parisien et plutôt luxueux du Chemin de Traverse de Londres. Avec un certain chic assez agréable. Le « couple » transplana devant la porte de l'établissement où ils furent immédiatement accueillis. Il faut dire qu'ils faisaient forte impression, Draco tout en sobriété et élégance avec sa chemise d'un parme très léger, contrastant avec la robe de cocktail rouge de Juliet, d'un sexy que d'aucuns qualifieraient de provocateur. Tenant le bras de son « compagnon », la jeune femme adressait des sourires chaleureux aux sorciers qui les reconnaissaient. Des murmures admiratifs ou jaloux parcouraient la salle. Seule une table semblait échapper à ce phénomène. Une longue table d'une quinzaine de personnes, non loin de la leur, occupée par une équipe de Quidditch. Et pas n'importe laquelle : la sélection nationale française.
Draco et Juliet s'étaient installés à leur table. En bon gentleman, il avait tiré la chaise de sa compagne pour qu'elle puisse s'asseoir. Il avait ainsi pu veiller à se réserver la place qui lui offrait la meilleure vue sur l'équipe. Sur le bord de la table, le blond déposa la boîte du Vif d'or, sous le regard interrogateur de la jeune femme.
L’entrée du couple et cette boite nonchalamment déposé sur la table n’échappa pas à un certain regard vert. Assit à la grande table, Harry Potter pouvait parfaitement voir Draco Malfoy un peu plus loin, il pouvait parfaitement voir son sourire amusé et la boite qui marquait leur pacte. Il pouvait parfaitement croiser son regard. Harry hocha la tête tout simplement et lui sourit comme pour lui répondre. Il n’agit pourtant pas immédiatement, repartant plutôt dans la discussion qui animait la table. Ils étaient déjà au plat au moment où les entrées de Draco arrivaient. Ce dernier discutait tranquillement avec Juliet mais ne manquait pas de garder un œil très attentif sur ce qu’il se passait derrière, la jeune femme le fixant l’air de dire qu’il aurait intérêt à s’expliquer plus tard. Le jeune Malfoy allait commencer une nouvelle conversation – notamment sur l’utilité de Lucas – mais ce qu’il attendait avec impatience arriva et son sourire ne s’en fit que plus grand.
Harry et le reste de la sélection, ainsi que l’entraîneur, avaient été conviés au restaurant par la fédération avant la reprise de l'entraînement en vue du match contre l'Angleterre. Une façon de ressouder l'équipe, habituellement dispatchée dans les divers clubs. Harry s'était installé face au capitaine, et ce n'était pas un hasard. Léo Muller était la victime désignée pour son gage. Harry, comme tout le reste de l'équipe, ne pouvait pas le supporter, et cela n'avait pas échappé à son rival qui avait pu les observer lors de matches. Seulement, le batteur était le neveu du sélectionneur. Sa position était donc assurée, malgré tout ce qu'il pouvait faire subir à ses coéquipiers. Humiliations, bizutages, colères. Mais le pire, c'était sans doute le harcèlement sexuel dont Sophie, poursuiveuse, était la malheureuse victime. Depuis un an maintenant, elle devait endurer les remarques obscènes et les gestes déplacés de Léo. La jeune femme de vingt ans, cadette de l'équipe, en était terrorisée. Elle avait même supplié ses coéquipiers de ne jamais la laisser seule avec lui, de peur d'être victime d'un acte bien plus grave. Il était vrai que la petite brune était des plus charmantes, et qu'elle avait de quoi séduire, mais elle avait repoussé les avance du capitaine. Et ce dernier ne supportait pas que quelque chose lui soit refusé. Sa position mais surtout son lien de parenté avec le sélectionneur dissuadait les autres joueurs de réagir à cet injustice.
Les rumeurs allaient bon train dans le petit monde du Quidditch, et étaient parvenues jusqu'aux oreilles de Draco. Le blond avait trouvé étrange que ce défenseur des causes perdues – pensez à Ron ou à Neville – qu'était Harry ne soit pas intervenu. Mais la place de l'attrapeur était sans doute la plus menacée, étant donné sa nationalité fraîchement acquise et qui rendait sa légitimité fragile, malgré son talent indiscutable. Harry avait donc, assez honteusement, laissé les choses se perpétrer sans faire d'histoires. Du moins jusqu'à ce soir. Son regard vert se posa sur Léo, qui essayait d'attirer contre lui Sophie, forcée de s'asseoir à ses côtés. Ses coéquipiers impuissants, détournaient le regard ou pire, observaient d'un air désolé. Lorsque le capitaine tenta pour la énième fois de l'année d'embrasser la poursuiveuse, celle-ci le gratifia d'une gifle. Un silence lourd s'abattit sur l'ensemble de la salle. Même Juliet avait cessé de parler – étonnamment – et s'était retournée pour observer la scène. Furieux, Léo la saisit par le bras, le serrant fortement, sans tenir compte des regards qu'il attirait.
« Qu'est ce que tu viens de faire, sale garce ?! »
Harry se leva. S'en était trop, il le savait, même s'il avait fallu que le gage serve d'élément déclencheur. Il fallait que cela cesse, même s'il perdait son poste en équipe nationale. Il attrapa le capitaine par le col, le forçant à se lever et à lâcher sa victime. La main sur sa baguette, il se tenait prêt à la sortir en cas de besoin. Car était réaliste : en combat à mains nues, il n'aurait aucune chance. Léo, du haut de ses vingt-huit ans, le dépassait d'une tête, et sa musculature n'était même pas comparable à celle de l'ex Gryffondor. Malgré sa colère, le brun gardait le gage à l'esprit. « Verse-lui du vin sur la tête ».
« Ça suffit, Léo. »
Le sélectionneur, qui faisait toujours semblant de ne rien voir, observait cette fois-ci la scène avec un grand intérêt. Le capitaine ne tarda pas à réagir et à rire avec arrogance. Il attrapa le poignet du plus petit d'une main ferme.
« Et qu'est-ce que tu comptes faire, le British ? »
Lentement, Harry porta son verre au dessus de la tête du capitaine, sans le lâcher du regard, et en versa le contenu sur ses cheveux blonds. Puis il le repoussa violemment, profitant de sa stupeur. Il quitta ensuite la table, puis le restaurant sans tarder, saisissant au passage la boîte sur la table d'un Malfoy au sourire triomphant.
Un silence de mort plana sur la table des français. Tous avaient le regard rivé vers leur capitaine, attendant qu'il réagisse. Ce dernier était furieux et il n'hésita pas à suivre le brun hors du restaurant, rouge de colère.
Juliet avait sursauté en voyant la boite quitter son emplacement sur la table pour rejoindre la main d'Harry Potter. Au regard qu'elle lança à Draco, ce dernier comprit sans problème que le temps des explications était venu. Il fit un petit sourire à la jeune femme, lui indiquant le repas qui refroidissait.
« Me regarde pas comme ça, je vais t'expliquer. Mais mangeons avant, ce restau coûte vraiment une fortune. »
« Tu ne vas pas me faire croire que l'argent t’intéresse subitement Dray. »
Elle le fixa avec attention. Pourquoi donc Draco semblait-il si heureux de voir le capitaine de l'équipe aussi furieux après Harry ? Et pourquoi le brun avait-il récupéré cette boîte sur leur table ? Le blond soupira et mordilla rapidement son bout de viande. Il but son verre de vin et se racla la gorge.
« Et bien... Disons que Harry et moi avons décidé de nous amuser pour passer le temps, de jouer à un jeu. »
La jeune femme haussa un sourcil, septique.
« … Quel genre de jeu ? »
Draco fit un petit sourire et prit tout son temps pour boire son verre.
« Hum... Cap ou pas cap. »
La rousse resta silencieuse un moment, fixant le blond comme s'il venait de lui dire qu'il avait copulé avec un veracrasse. Mais quel âge avaient-ils?
« Tu sais... si tu veux le foutre dans ton lit, tu peux me le dire autrement. Il est canon, je te comprends. »
Ce fut au tour de Draco de la regarder étrangement et s'étrangler à moitié avec sa viande, rigolant ouvertement et se fichant des regards des coéquipiers de Potter sur lui. Ils devaient probablement savoir qui il était.
« Ne raconte pas n'importe quoi, on passe simplement le temps comme on peut. Tu sais ce que c'est la célébrité. »
Juliet sembla encore une fois septique. Elle haussa un sourcil, se passa une main dans sa longue chevelure et fini par continuer son repas en haussant les épaules.
« Ok. Même si c'est pas ton but, admets qu'il est carrément potable. »
Le jeune attrapeur la fixa et rigola. Ils n'avaient vraiment pas comme habitude de parler de leurs amants ou aventures. La rousse lui présentait parfois quelques personnes mais c'était bien rare – quoi qu'il s'amusait à faire le petit ami jaloux prêt à tuer le mec juste pour qu'il parte – et lui n'en faisait rien. Il n'avait de toute façon pas beaucoup d'aventures.
« ... Tu n'as pas tort, il est bien foutu et en y pensant, c'est sûr qu'il est mon genre mais... Je t'assure que je n'ai aucune vue. On s'amuse juste, puis ça a toujours été comme ça au final entre nous, on peut pas se passer l'un de l'autre. »
Il rigola un bon coup et continua le repas, terminant son plat et attendant le dessert avec grande impatience. Juliet quant à elle finit par lâcher le sujet, après avoir tout de même disserté sur sa carrure probablement aussi séduisante que celle de Draco – elle le matait tout de même lorsqu'il sortait de la douche, c'était comme dans un magasin de luxe, on touchait avec les yeux – et repartit sur son Lucas et son envie de finalement le quitter. Il était bon au lit, mais le caractère ce n'était vraiment pas ça. Le dîner se termina ainsi, le regard plus que ravi de Draco ne l'ayant pas quitté. C'était agréable dans un sens d'aller dans un restaurant français. Ils n'étaient pas trop connus et ils pouvaient parler librement. Juliet méritait quelqu'un de mille fois mieux et Harry avait vraiment bien joué.
Il faisait déjà nuit lorsqu'ils franchirent la porte de leur luxueux appartement. Sans attendre, Juliet retira sa robe, se baladant en sous vêtements et lâcha la magnifique tenue sur le canapé. Elle fila ensuite dans sa chambre pour enfiler sa nuisette. Il fallait être belle en toute occasion, au cas où son prince charmant viendrait au milieu de la nuit ou si Draco se mettait à aimer les femmes. Elle fit sa toilette et après un baiser sur la joue du blond, elle alla s'enfouir sous son drap. Draco, quant à lui, fit de même. Il ôta sa chemise – dans sa chambre – et se prépara à aller dormir, sachant pertinemment qu'il n'y arriverait pas immédiatement. Il s'assit dans son fauteuil en boxer et attrapa un de ses livres. Il fut pourtant interrompu dans cette dernière par un magnifique hibou qu'il reconnu immédiatement. C'était celui de Potter, et il voyait très bien se découper dans la pénombre de la nuit la lettre qui contenait son gage. |