Titre : Joueras-tu le jeu ?
Auteurs : Naokyy et GreenLuciole
Disclaimer : L’univers d’Harry Potter, Harry et Draco ne sont pas à nous. L’idée originale non plus, puisqu’elle est tirée du film Jeux d’enfants. Juliet est en revanche un personnage sorti de notre imagination !
Note des auteurs : Huuum, chapitre VII, un nouveau tournant dans la relation de nos petits chouchous ! Mais on ne vous en dit pas plus, bonne lecture ! :)
Chapitre VII
La première réaction qu’il eut en le voyant ainsi à sa porte fut une absence totale. Figé, le regard vague et l’air absent, Draco avait tout simplement bugué. Puis il s’était réveillé, il avait secoué la tête puis avait plongé son regard dans celui interrogateur et vert de son visiteur. Il se racla la gorge.
« L’Angleterre te manque tant pour que tu passes me voir si souvent ? Tu pourrais aller voir tes amis tu ne crois pas ? »
« Mais tu es un ami Draco. »
Le brun sourit de son sourire radieux habituel et fit comme chez lui, entrant alors que Draco refermait la porte toujours un peu interdit. Ils avaient découvert les photos le matin même, Harry avait dû les faire quelques jours avant mais il ne lui avait rien dit. Comme s’il lisait dans ses pensées, Harry se déplaça dans le salon pour déposer la boite sur la table et se tourner vers Draco.
« Ta petite amie m’a dit que vous les aviez reçu. Alors je suis venu te donner un gage et puis te proposer de sortir un peu. Avec tout ça on n’a pas vraiment discuté. »
Le blond avait eu une seconde de questionnement, se demandant qui était sa petite amie avant de se souvenir du rôle de Juliet. Il soupira et haussa les épaules, avisant l’heure et le mot qu’avait laissé la rousse, lui disant qu’elle ne savait pas vraiment à quelle heure elle allait rentrer.
« Tu ne devrais pas plutôt proposer cela aux Weasley ou bien à Granger ? »
« Laisse les où ils sont veux-tu, pour eux je suis très occupé en ce moment et … je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir beaucoup de choses à leur dire. A vrai dire, je ne suis pas censé avoir remis les pieds en Angleterre depuis la réunion. Mais si tu y tiens tant Draco, j’irais les voir prochainement. »
« Oh tu imagines bien que je me fiches complètement de tes relations avec eux. Mais soit, je suis ouvert à toute sortie, les entraînements vont commencer et je pense que ce sera des distractions qu’il nous faudra oublier. »
Le brun avait répondu à son sourire et il avait patiemment attendu que Draco monte dans sa chambre pour se changer, s’habillant d’un pantalon et d’une chemise noire. Le blond avait fait très vite et en un rien de temps il était propre, sentait bon, et était loin de l’image d’un Draco collé à son canapé devant des photos d’un brun fort dénudé. Il écrivit rapidement un mot à Juliet pour lui dire qu’il rentrerait probablement tard et qu’il passait la soirée avec Harry, et ils partirent dans les rues de Londres.
Ils optèrent pour un restaurant chic, mais simple, qui proposait de bons vins importés de France. Harry appris ainsi que c'était l'un des péchés mignons de son rival, et il se promit intérieurement de lui en ramener une bouteille la prochaine fois. Cette boisson avait un curieux pouvoir pour délier les langues, et les deux hommes abordèrent rapidement des sujets personnels sans complexes.
« Tu aurais vu la façon qu'avait ce photographe de me regardait ! Je ne m'étais jamais fait reluquer de cette façon par un homme ! »
Ils rirent en chœur, Draco imaginant aisément la scène. Si le brun savait qu'il l'avait lui-même reluqué, plusieurs fois, grâce à ces photos, il serait sans doute extrêmement gêné. Ou en colère. Ou même les deux. Il prit une nouvelle bouchée de son dessert. Cela lui permit d'hésiter un instant, avant de poser une question qui lui piquait la langue.
« Et ça t'a dégoûté ? Qu'un homme te regarde de cette façon ? »
Harry haussa les épaules, pensif. A dire vrai, il n'y avait pas du tout pensé. C'était surtout la gêne qui l'avait habité à ce moment là. Il repensa à la remarque osée que lui avait fait Andy, et une légère rougeur apparu sur ses joues. Il passa une main dans ses cheveux.
« Non, je ne pense pas. Dans un sens, c'est flatteur. Étrange, mais flatteur. »
Soulagé, Draco continua sa glace. Il avait redouté la réponse de l'ex-Gryffondor. Il ne pensait pas qu'il était homophobe, loin de là, mais il aurait pu mal réagir en étant lui-même la cible de telles intentions. Il décida de changer de sujet, pour ne pas paraître trop suspect.
« Je vois. Et sinon, côté amours, tu as quelqu'un ? »
« Non, rien depuis quelques mois. Je suis sorti quelques semaines avec une fille, mais rien de concluant. Pas comme Juliet et toi. Quel couple modèle, toute la presse en parle ! D'ailleurs, je croyais que tu n'aimais pas les roux, avec les Weasley... »
« Les Weasley sont moches – c'est pas méchant, mais vrai – et Juliet, elle est belle. »
L'attrapeur français ne pouvait pas le nier, elle était vraiment magnifique. Mais il pensa immédiatement à une autre rousse qu'il connaissait.
« Tu veux dire que Ginny est moche ? »
« …... Ne le prends pas mal, mais ce n'est pas mon genre. »
Harry sentit une légère colère lui monter au nez. Ginny était sa première relation sérieuse et, même si c'était fini depuis longtemps, il gardait un bon contact avec elle. Et puis, objectivement, elle n'était pas si mal.
« Et c'est quoi, ton genre ?? »
Un silence un peu gêné s'installa. Premièrement parce qu'Harry, l'alcool et l'agacement aidant, avait haussé le ton et s'était attiré les regards des personnes les entourant. Et deuxièmement parce que, même si Draco l'aurait bien voulu, il ne pourrait pas répondre honnêtement à cette question. Il ne se voyait pas vraiment lui dire « Bien toi, par exemple, tu es mon genre ».
« Les brun...es. »
Pathétique.
« Les brunes ? Mais ta copine est rousse… tu as l’art de te contredire mon cher ! »
Harry émit un petit rire alors qu’il mangeait joyeusement son dessert au chocolat, souriant à la petite moue que faisait Draco, ce dernier le regardant bizarrement puis haussant les épaules.
« Peut-être, mais je préfère une belle rousse qu’un..e brune moche, tu ne crois pas ? »
« Tu n’as pas tort… mais Ginny était belle alors je ne te comprends toujours pas. »
Draco fit une nouvelle grimace à la remarque. Ginny ne l’intéressait pas, pas plus que Juliet à vrai dire, mais cette dernière avait cette prestance qui faisait d’elle la façade idéale et elle avait un don pour lire en lui comme dans un livre ouvert. Ce qui n’était pas forcement bon, comme ce matin, mais soit.
« Weasley ne m’intéressait pas » ni ses frères d’ailleurs se dit-il, quoi que l’aîné, qu’il n’avait vu que quelques fois avait son petit charme « Juliet est une femme merveilleuse, c’est tout aussi simple. »
Le blond lui sourit et Harry haussa les épaules. Cela faisait longtemps qu’il avait rompu avec Ginny de toute façon et du peu qu’il avait discuté avec Juliet, il devait admettre que c’était une femme impressionnante ; malgré sa célébrité, elle restait aussi humble que Draco. Quoi qu’il ne savait pas vraiment si ce dernier l’était vraiment. Le repas se termina sur un nouveau verre de vin et une addition payé par Harry. Draco n’aimant pas spécialement les dettes, il invita immédiatement le brun dans un bar où ils discutèrent à nouveau. La soirée avait été particulièrement agréable et aucun des deux n’aurait pu prévoir qu’ils s’entendraient aussi bien malgré les antécédents.
Draco n’avait pas posé les yeux sur sa montre de la soirée mais il supposa, alors qu’il invitait le brun à entrer chez lui pour un dernier verre, que Juliet était montée se coucher ou bien avait filé on ne savait chez quel amant. Il ne savait pas quelle heure il était mais il entra dans l’appartement accompagné d’Harry avec un petit rire, presque comme s’il était un gamin qui revenait d’une fugue avec son meilleur pote. La pièce était sombre et Draco dû se tenir à Harry pour retirer ses chaussures, le survivant faisant de même. A tâtons, le blond s’avança dans la pièce, rigolant silencieusement. Harry s’était pourtant stoppé dans l’entrée, déjà, il ne connaissait pas assez l’appartement pour s’y déplacer sans taper dans un coin, mais surtout, il avait entendu quelque chose qui le figea sur place. Ce n’était pas….
« Draco… »
« Harry ? »
Le brun n’eut pas le temps de répondre que le blond trouva l’interrupteur – oui il aurait pu utiliser la magie mais avec un verre de trop dans le nez, il ne valait peut-être mieux pas. La scène qui se révéla à eux figea encore plus Harry sur place, les yeux écarquillés. Sur le canapé, face à eux, se trouvait une belle rousse aux cheveux longs, le chemisier ouvert, assise sur les genoux d’un type blond dont les mains se perdaient sur les fesses rebondies de la femme. Ils s’embrassaient avec ardeur et les bruits qu’avaient capté Harry était bien ceux qu’il craignait. Immobile, il regarda Juliet relever la tête et écarter ses lèvres de celles du blond pour regarder les deux nouveaux arrivants d’un air surpris. Revenant à la réalité, Harry fronça les sourcils et fusilla la jeune femme du regard avant de se focaliser sur Draco. Il se tourna et s’avança vers lui.
« Ça va ? »
« Putain Jul’ ! »
« Draco calme toi… » commença le brun
« Tain, ya des chambres pour ça ! »
« Hein ? »
Harry regarda Draco avec un air perdu. Il avait bien dit ce qu’il avait entendu ? Les yeux écarquillés, il ne sut que dire, suivant la scène avec un air… complètement abasourdi. Juliet s’était levée et avait refermé son chemisier avec une légère moue agacée, ignorant temporairement son compagnon, joues rouges et braguette de pantalon rapidement remontée.
« Oh Draco, je croyais que tu ne reviendrais pas de la nuit » elle se pencha à son oreille doucement, ignorant la moue de son ami, agacé d’avoir eu à être témoin de cette scène « je pensais que tu allais passer la nuit chez Harry »
Elle se recula avec un clin d’œil, lui faisant un grand sourire. Elle s’écarta un peu pour montrer le jeune homme qui ne savait pas vraiment où se mettre. Il se mit même à parler, la voix tremblante.
« M..Monsieur Malf…oy…je suis désolé je… »
« Draco, je te présente Mike. J’ai quitté Lucas. »
« Oh bonheur, enfin une bonne nouvelle. Enchanté Mike. »
Le blond lui fit un sourire et ôta tranquillement sa veste. Il rencontra alors le regard d’Harry et, immédiatement, il se dit qu’il y avait un tout petit problème dans l’équation, et à en voir la tête du brun et du jeune homme sur le canapé, ils avaient l‘être autant perdu l’un que l’autre.
« Hm. »
« Hm ? Draco tu m’expliques ? Ta copine te trompe ! »
« Ohla petit Gryffondor, on se calme, tout de suite les grands mots…. Bon assieds-toi, tu vas en avoir besoin. Et toi, je t’aime bien mais s’il te plaît remet ta chemise. »
Le jeune homme obéi en tremblant alors que Juliet s’installait à côté de lui et qu’Harry prenait place dans un fauteuil face à Draco. Ce dernier déglutit un peu et soupira avant de se lancer.
« Juliet et moi, c’est une relation de façade, pour que la presse nous foute la paix. On se couvre mutuellement pour nos amants. »
« Pourquoi faire ça ? Les journalistes sont chiants mais ils ne peuvent pas être pires que s’ils découvrent que tu trompes ta petite amie. »
« Je n’ai pas spécialement envie qu’ils découvrent que je suis gay. »
Un léger silence plana sur le salon, Mike fixant les deux avec gêne, lui qui était pourtant un homme si assuré en temps normal. Mais surpris de la sorte par deux légendes du monde sorcier et du Quidditch, il ne pouvait se faire que tout petit et subir le regard de la rousse qui semblait lui dire « ne raconte rien ou tu auras affaire à moi et tu ne pourras surtout pas me toucher ». A vrai dire, le silence en devint presque gênant et se fut Juliet, toujours là lorsqu’il le fallait, qui se leva, les vêtements toujours un peu en bazar, et se tourna vers Draco, attrapant la main de Mike.
« Mon cher, ne m’en veux pas, mais je te laisse gérer. J’ai d’autres choses plus…urgentes pour le moment. »
Le blond fit une petite moue et hocha la tête, laissant la rousse et l’autre blondinet filer dans la chambre de la jeune femme. Le silence continua de régner. Harry était pensif. Pour lui, un mythe tout entier s’effondrait. Le Draco fier, arrogant, prétentieux sang pur s’avérait être gay. Un véritable tableau de perfection qui s’effondrait comme une château de cartes. Enfin… Est-ce que cela rendait le blond moins parfait ? Il n’en était pas tout à fait sûr, encore sous le choc de la révélation. En vérité, il n’aurait jamais pu imaginer ça. Rien, dans ses actions, depuis qu’il le connaissait, n’avait trahi quoi que ce soit. Preuve qu’il ne le connaissait pas si bien qu’il l’imaginait. En tout cas, cela lui permettait de mieux comprendre ses retenues durant leur conversation sur le genre de femme que préférait l’ex-Serpentard. Tout s’éclairait désormais. Ses pensées dérivèrent pourtant rapidement alors que son regard détaillait Draco avec attention. Est-ce que l’homme l’avait déjà regardé comme s’il était une…. proie ? Non bien sur que non, Draco n’était pas comme cela, se disait-il. En même temps pourquoi le regarderait-il ? Il n’était pas spécialement beau. Non?
« Draco. »
« Oui, Potter ? »
« Est-ce que tu me trouve … enfin je sais pas, mais maintenant que je sais que tu es gay, est-ce que tu me trouve beau ou a ton goût, je sais pas quoi? »
Draco soupira, c’était le genre de question que l’on posait toujours, lorsqu’on ne s’enfuyait pas, craintif d’être l’objet des attentions du blond. Ce dernier pourtant rigola un peu et lui sourit doucement, essayant d’oublier les photographies qui, fort heureusement, semblaient également sorties de la tête du survivant.
« Tu serais déjà au courant si ça avait été le cas, tu ne penses pas? »
« ... Ouais...tu as raison.” répondit-il avec un air légèrement boudeur. Il resta encore une fois silencieux et pensif. Qu’aurait-il aimé que Draco réponde ? « Oui je suis fou de toi, la preuve je fantasme avec nos gages? » Comment aurait-il réagit à cela de toute façon ? Soupirant, il se souvint de Juliet.
« Putain…alors, tout ça c’est du faux… tu as l’air pourtant super proche d’elle. »
« C’est ma meilleure amie, et puis il faut une certaine complicité pour tout cela. »
Draco lui sourit, un peu gêné, puis alluma doucement la télévision comme bruit de fond. Il allait chercher de quoi boire lorsqu’il fut interrompu par Harry qui s’était levé.
« Je ne sais pas quelle relation vous unit vraiment mais si ça te gêne d’être à côté, tu peux dormir chez moi …et puis j’ai un gage à te donner. »
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