Titre : Joueras-tu le jeu ?
Auteurs : Naokyy et GreenLuciole
Disclaimer : L’univers d’Harry Potter, Harry et Draco ne sont pas à nous. L’idée originale non plus, puisqu’elle est tirée du film Jeux d’enfants. Juliet est en revanche un personnage sorti de notre imagination !
Note des auteurs : Un nouveau chapitre, cette fanfiction avance plutôt vite au final, même si - comme tout le monde - on a un tout petit peu de mal à trouver du temps entre la fac et notre vie sociale (oui oui, on en a une). Donc n’hésitez surtout pas à nous encourager héhé (Ok, on sort ~).
Chapitre VIII
Malgré ses appréhensions, Draco avait accepté la proposition d’Harry. Dormir chez lui apportait deux avantages non négligeables, déjà il n’aurait pas à mettre des boules quies, et ensuite il pourrait visiter le lieu de vie du brun. Il n’était un accro ou quelque chose dans le genre, mais c’était ce genre de petits détails qu’il aimait savoir. A vrai dire, Draco était déjà venu dans la demeure du Survivant, alors qu’il venait réclamer la boite et le second gage de leur petit jeu mais à ce moment-là il n’avait pas vraiment fait attention, il s’était simplement assit sur le canapé et n’avait rien vu de la maison. Sans attendre, ils avaient pris la cheminée pour arriver chez Harry, le blond n’ayant laissé qu’un petit mot à la rousse, rousse qui s’imaginerait probablement des millions de choses mais jamais les bonnes. Cette fois ci, ils n’avaient pas bu, juste discuté un peu alors que le blond observait avec attention la petite maison dans laquelle vivait le survivant. Bien placée, dans un coin tranquille, la demeure était spacieuse mais pas trop, comportant simplement deux chambres, une salle de bain, un bureau, une petite salle attenante pour son équipement de Quidditch et un salon cuisine. Le plus impressionnant cependant était le jardin assez fleuri qu’il avait pu apercevoir à travers la baie vitrée malgré l’obscurité de la nuit. Puis ils s’étaient laissés, chacun dans sa chambre et Draco avait divinement bien dormi. Au petit matin, ou plutôt en début d’après-midi, le blond s’était levé de très bonne humeur et il avait retrouvé son hôte dans la cuisine, la tête particulièrement ébouriffée et l’air endormi. Ils s’étaient salué et avaient mangé tranquillement, discutant à nouveau. Ce fut lorsque Draco croqua dans une des viennoiseries françaises qu’avait apporté le brun qu’il remarqua l’heure. Son teint devint blanc et il écarquilla les yeux.
« Oh putain… » dit-il très éloquemment.
Il se leva précipitamment, fila dans la chambre pour récupérer ses affaires. Sans prendre le temps de se préparer vraiment ou de remettre sa coiffure en place, il se plaça devant Harry, surpris, regardant l’homme qui arborait le genre sortie d’une partie de jambe en l’air.
« Désolé Potter, je suis en retard pour l’entraînement, je risque d’être assez occupé, on se revoit au match ! »
Il lui fit un petit sourire et transplana immédiatement dans son stade, ne perdant pourtant pas en tête le gage qu’il avait à faire. Comme il l'avait pensé, ses camarades étaient déjà tous changés et prêts à aller sur le terrain. Le premier à l'apercevoir fut Matthew, le gardien et capitaine de l'équipe.
« Oh ! Regardez les gars, Draco a la tête des grands jours ! Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? Tu es rentré un peu trop tard de beuverie et ta nana t'a foutu dehors ? »
Un rire parcourut l'assemblée, et le blond ne prit pas la peine de répondre. Qu'est ce qu'il aurait pu dire de toute façon ? « J'ai passé la soirée avec Harry Potter et j'ai dormi chez lui pendant que ma ''nana'' se tapait un autre mec » ? Non, vraiment pas. Il se changea rapidement, et se rendit compte que le t-shirt qu'il avait pris n'était pas à lui. Il le sentit. Pas de doute, c'était le parfum du Survivant. L'Anglais soupira, en se disant qu'à cause de ça il allait penser à lui durant tout l’entraînement. Et ce fut le cas. Il eut droit a des remontrances de la part de l'entraîneur à la fin de la séance, d'abord pour son retard, puis pour son manque d'attention. L'attrapeur s'excusa platement – ce qui surprit toute l'équipe – et put enfin rentrer chez lui.
Lorsqu'il passa la porte, Juliet était dans le canapé, emmitouflée dans son plaid, comme d'habitude. Elle l'observa, appuyant son regard sur le t-shirt que son meilleur ami portait. Elle connaissait sa garde-robe par cœur, et là elle était formelle : ce t-shirt ne lui appartenait pas. Immédiatement, elle fit le lien avec la veille, et le mot. Comprenant les pensées de son amie, son regard et son sourire ravi en disant long, Draco anticipa.
« Non, ce n'est pas ce que tu crois. »
Juliet pouffa. « C'est ça oui, tu vas me faire croire que tu l'as pris par erreur... Allez, tu peux tout me dire Dray ! »
Le pire, c'est qu'il l'avait réellement pris par erreur... Mais il se doutait bien que la belle rousse ne le croirait pas. De guerre lasse, épuisé par l'entraînement, il soupira.
« Mais je te dis que ce n'est pas ça Juliet... »
Elle ne l'entendit évidemment pas de cette oreille. Elle lui attrapa le bras pour l'attirer dans le canapé, à côté d'elle.
« Alors, il est comment au lit ? Pour les deux sportifs que vous êtes, ça a dû être torride... »
Draco, soudain éveillé par cette question, piqua un fard. Il s'imagina en train de déshabiller Harry, de découvrir avec ses mains et sa bouche le corps qu'il avait vu sur les photos et … il secoua la tête.
« Non, je te jure, je n'en sais rien Juliet. Tu sais bien que je te raconterais presque tout si tu voulais savoir. »
Il rajouta pour lui-même, dans ses pensées, qu'il aurait bien aimé. La jolie rousse le dévisagea longuement, en silence, une expression indéchiffrable sur le visage, avant de lâcher :
« Alors là, tu me déçois Dray … tu l’avais à ta merci ! »
La jeune femme fit une petite moue, tous ses espoirs anéantis. Dire qu’elle avait été si heureuse en voyant le t-shirt que portait Draco, et puis son air fatigué, même avec l’entraînement, pouvait tout aussi bien signifier une nuit bien courte et tout aussi sportive. Mais la jeune rousse avait, comme sa chevelure, un tempérament de feu et elle n’abandonnait pas l’idée qu’elle s’était mise en tête depuis qu’elle avait vu les photos.
« A ce rythme tu sais, c’est moi qui vais finir par l’avoir ! »
Les yeux gris de Draco s’élevèrent au ciel. Certes, il aurait vraiment pu – dû – tenter quelque chose la veille, il aurait pu le faire et cela n’aurait clairement pas été pour lui déplaire. Il frissonna en chassant les images du brun sur son fauteuil de velours rouge.
« Jul’… Je n’ai pas l’intention de l’avoir, nous sommes amis tu sais, et si j’ai dormi chez lui c’est bien pour ne pas entendre l’activité qui se passait dans ta chambre. »
La jolie rousse rosit légèrement et agita la main comme si c’était une broutille. Elle haussa finalement les épaules et se leva, soupirant doucement. Elle sourit mystérieusement et regarda le blond du coin de l’œil.
« Ça c’est ce que tu dis, mais le jour où tu verras vraiment son joli fessier, tu ne diras pas la même chose ! Dois-je te rappeler l’effet qu’on eut les photos ? »
Juliet émit un nouveau petit rire et s’enfuit dans la cuisine alors que le Serpentard se levait à son tour, pensif et fatigué pour aller prendre sa douche. Les jours s’étaient enfilés rapidement, entre entraînement, recherche d’information, observation, Draco n’avait pas eu une seconde à lui. Le match amical entre l’Angleterre et la France arrivait à grand pas et plus les jours passaient, plus il s’impatientait. C’était la première fois qu’Harry et lui se rencontreraient depuis qu’ils s’étaient liés d’amitié – ça le tuait de le reconnaître mais c’était ainsi – et il était curieux de voir comment cela allait tourner. Il n’en oubliait pas le gage pour autant et alors qu’il voyait que les gradins de leur stade d’entraînement étaient légèrement rempli, il décida que c’était pour aujourd’hui.
Il prit une grande inspiration. Une simple serviette autour de la taille, il ne s'était pas encore changé pour l'entraînement. Le public était là, quelques journalistes aussi. Sous le regard interrogateur de ses coéquipiers, Draco longea le couloir qui menait au terrain. Il y fit son entrée, déclenchant une hystérie générale dans les gradins. Hystérie qui s'amplifia lorsque les fans réalisèrent que l'attrapeur ne portait qu'un simple bout de tissu. Un peu honteux intérieurement, il gardait cependant le visage digne et prit le temps de saluer de la main des photographes surexcités qui n'en perdaient pas une miette. Le blond se fit d'ailleurs une intéressante remarque : depuis le début de leur petit jeu, il n'avait jamais autant fréquenté la presse. Et, soyons clairs, c'était vraiment la seule chose qu'il n'appréciait pas vraiment dans ce jeu. Son petit manège terminé, il rentra dans les vestiaires pour enfiler sa tenue. C'est là que Matthew l'intercepta.
« Draco ? »
L'attrapeur s'arrêta. Il ne pouvait refuser de discuter avec son capitaine, même s'il savait déjà quel sujet celui-ci allait aborder.
« Écoute, tu es vraiment bizarre ces derniers temps. Non mais, regarde toi, tu viens d'aller faire un tour d'honneur quasiment à poil. Sans parler du reste. »
Il pensait évidemment aux autographes, toute la presse en avait parlé, et sans doute aussi au premier pari, la grenouillère. Mais également à son retard du matin même. Draco n'avait jamais été en retard. L'attrapeur lui adressa un léger sourire.
« Ne t'en fais pas, ça n'a rien à voir avec le Quidditch. »
Là, il mentait un peu. Mais ils étaient d'accord : on ne touche pas au Quidditch avec les gages. Matthew, rassuré, lui sourit en retour.
« Bien, je te fais confiance alors. »
Harry regardait la porte pensivement. Cela faisait un peu plus d’un mois que Draco et lui s’étaient mis à jouer à leur petit jeu, et il ne le regrettait pas. Au contraire, plus les gages s’enchaînaient et plus Harry se prenait au jeu. Il s’était même mit à apprécier le temps qu’il passait avec Draco et sa « compagne ». C’était si différent des temps de Poudlard ou de Ron et Hermione ! Ils les aimaient toujours, évidemment, ils étaient même dans les gradins pour l’occasion, certes le match se déroulait en Angleterre mais c’était toujours agréable de les savoir là. Heureusement qu’il n’avait pas de gage à faire pour l’instant, Draco ne lui ayant pas encore donné le sien malgré la réussite impressionnante du dernier. Le brun tourna le regard vers son équipe. Léo, le capitaine, avait été viré, au plus grand bonheur de chaque membre. Après le départ du capitaine et d’Harry ce soir-là, l’équipe avait fini par discuter de ce sujet tabou. Cela ne pouvait plus durer, pour Sophie, et pour l’équipe. Léo ne valait rien et il fallait vraiment qu’il parte ou bien que tout cela s’arrête. Parler au sélectionneur était peine perdue bien sûr et les joueurs avaient eu une bien meilleure idée, celle de faire appel aux journalistes. Rapidement, et avec les divers témoignages, l’affaire avait très vite pris des proportions importantes et Léo, ainsi que son oncle, avaient dû partir bien gentiment. Harry craignait les représailles, principalement avec sa jolie brune de coéquipière, alors il gardait toujours un œil sur elle, et quand ce n’était pas lui, c’était Nathan – récemment promu capitaine – qui s’en occupait. Le faible qu’avait le jeune français pour son équipière aidant probablement. Tout allait donc pour le mieux et après tout cet entraînement, et malgré les aléas qui avaient secoué leur équipe, ils étaient tous déterminés et concentrés, plus heureux que jamais de jouer ensemble et d’avoir quitté les tensions temporairement. Sophie posa doucement sa main sur son bras et lui sourit doucement.
« Ça va aller ? C’est ton pays après tout. »
« Ne t’inquiète pas, on va les défoncer ! »
Un cri s’éleva de l’équipe, répondant à la remarque avec enthousiasme. Quelques minutes plus tôt, le Survivant s'était infiltré dans le vestiaire adverse pour déposer la boîte dans le casier du blond. Et, alors que l'équipe française était déjà alignée dans le couloir, l'équipe anglaise vint attendre à ses côtés. Harry adressa un clin d’œil à Draco, qui répondit par un léger sourire. Il avait dû trouver sa récompense. Puis les deux équipes entrèrent sur le terrain ensemble. Les voix des commentateurs résonnèrent, couvrant les acclamations du public, mais n’en étant pas moins enthousiastes.
« Quel beau match qui s'annonce, avec un temps idéal ! Même si ce n'est qu'un match amical, les rencontres France – Angleterre sont toujours très attendues, n'est-ce pas Thomas ? »
« Parfaitement Jaron, et ce n'est pas un hasard ! Ces dernières années ont été animées par la rivalité bien connue entre les deux attrapeurs Potter et Malfoy qui, rappelons-le, sont en compétition depuis leurs jeunes années à Poudlard, et chaque rencontre annonce un match très palpitant ! L’issue n’est jamais décidée, et je sens qu’aujourd’hui encore le match va être tendu !»
Les deux hommes, placés dans une tribune avantageuse, utilisaient la magie pour amplifier leur voix, le regard rivé sur le terrain, ils suivaient avec attention les mouvements des joueurs de leurs yeux experts. Il s'agissait de deux légendes du Quidditch à la retraite, aujourd'hui reconvertis en commentateurs sportifs. Jaron et Thomas avaient fait partie de la même équipe, l'un comme attrapeur et l'autre comme batteur, aussi leur complicité sur le terrain et derrière les micros était sans failles et ils étaient les commentateurs favoris d’Angleterre, pas une action leur échappait.
« Oui, mais ces derniers temps nous avons pu noter une complicité entre les deux attrapeurs. Qui n’a pas vu les photos de cette fameuse séance de dédicace. Très beau boxer monsieur Potter ! » lança l’homme au survivant, ce dernier ne manquant pas d’agiter la main et faire un petit sourire « Il paraît également qu'ils ont été aperçus dînant ensemble. Pensez-vous que cette amitié va influencer leur jeu Thomas ? »
« Oh je ne pense pas, ce sont deux joueurs extrêmement sérieux. Je suis en revanche plus inquiet pour l'équipe française qui a été secouée par un scandale cette semaine... »
Les deux commentateurs ne purent poursuivre leurs questionnements, un coup de sifflet venait de retentir et le stade se mua dans un silence religieux. Les deux équipes, flottant face à face se regardaient avec des airs de défis. Mais les deux complices, qui avaient évidemment suivit la conversation des deux hommes, échangèrent un regard amusé. Le match commença. |