Henri Pierout et Jack Grandis furent enterrés trois jours plus tard et la mère de ce premier, qui ne se remettrait sûrement jamais de cette horrible perte, posa le sac de billes à sa place sur la table de nuit.

 Il y resta jusqu’à ce jour où la mère d’Henri ouvrit la chambre pour l’aérer, comme elle le faisait tous les jeudis depuis deux ans, date où avait eu lieu l’accident et date aussi depuis laquelle, elle et son mari avaient décidé de la condamner et de la fermer à clef. Mais ce jour-là, profitant du fait que sa mère avait dû aller répondre au téléphone sans avoir eu le temps de la reverrouiller, Paul, le petit frère d’Henri, maintenant âgé de sept ans, y pénétra en douce et s’empara du sac. Puis il s’en retourna dans sa chambre, d’où normalement il n’aurait pas dû sortir, étant puni pour avoir cassé, deux jours avant, une vitre de son voisin en jouant à la balle avec un de ses amis. Il était, en matière de ce qui est de faire des bêtises, bien moins doué que son frère, mais cela lui arrivait d’en faire de belles quand même, comme tout garçon de son âge qui se respecte.

 Le soir, lorsqu'il éteignit la lumière pour s’endormir, il vit une faible lueur traverser la toile du sac et, regardant dedans, il y vit les deux billes dont les coeurs en forme de diamant brillaient. Chose étrange, cela le troubla plus que ça ne l’excita d’avoir de tels trésors en sa possession, lui qui ne savait même pas qu’elles s’y trouvaient. Chose encore plus étrange, cela faisait pourtant deux ans qu’elles ne l’avaient plus fait et, à partir du lendemain, Paul, qui était pourtant jusque-là un élève studieux, devint un cancre et, lui qui était aussi un garçon plutôt gentil et calme, devint un vrai garnement et commença à accumuler les sales tours. Il devint même pire que son frère Henri, mais cela est une autre histoire.

Fin !

 Écrit en Juin 2015.

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