Un sac de billes en toile usagée rouge, qui ressemblait à n'importe lequel de ses semblables, était posé sur la table de nuit de la chambre où vivait jadis un jeune garçon. Il n'avait pas bougé delà depuis deux ans, depuis, en fait, que la mère de l'enfant l'y ait déposé après l'avoir raccommodé. Il gobait la poussière, gardant dans sa panse une quinzaine d'agates, dont deux qu'affectionnait tout particulièrement le jeune garçon. Un jeune garçon qui se nommait Henri Piérout, mais que son entourage surnommait “ Denis la malice ” à cause du nombre impressionnant de bêtises qu'il trouvait à faire en un week-end.
Le petit Henri avait donc deux billes qu'il affectionnait plus que les autres, deux billes qu'il n'aurait échangées contre rien au monde. Deux billes de verres qui ressemblaient à du cristal et dont le diamètre se trouvait de deux millimètres supérieurs à la norme. Dans chacune d'entre elles était enfermée la réplique parfaite d'une pierre précieuse. Dans l'une, c'était celle d'une émeraude et dans l'autre d'un rubis. Il les avait gagnées à un petit grassouillet du ce2 du primaire où il flânait. Il était alors en classe de cm1, entre deux redoublements. Cela s’était passé un an avant l'histoire dont je vais vous conter le déroulement. Une histoire tragique, dont Henri et son seul ami Jack Grandis étaient les principaux acteurs et metteurs en scène. Une histoire qui s’était passée pendant l'année de ses dix ans, alors qu'il était en cm2. Une histoire tragique enfin, dans laquelle les deux billes eurent un rôle important, elles en furent même à l'épicentre…
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