Disclaimer : L'univers et les personnages de cette fanfiction ne m'appartiennent pas, Harry Potter est la propriété exclusive de JKR. 

Je vous souhaite une bonne lecture !

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Un mug remplit de café chaud et des viennoiseries sur le bar de cuisine, rien de mieux pour réveiller une employée du ministère de la magie. Le Daily Prophet du jour, tout juste apporté par une chouette-postière, ouvert à la page des faits divers sur un coin, Hermione se réveillait tranquillement. Ses oreilles étaient bercées par le dernier slow des Weird Sisters passant par sa radio sorcière.  

D'ici quinze minutes, elle aurait terminé sa tasse de café salvateur et son petit déjeuner français providentiel. Elle partirait, par réseaux de cheminée, au ministère d'ici une demi-heure, retrouver son petit bureau au département de contrôle et régulation des créatures magiques, faire des prouesses pour la libération des Elfes de Maison et prendre sa pause midi avec son petit ami Auror, Ronald Weasley, et son meilleur ami, Harry Potter. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. En tout cas, il allait très prochainement le devenir. Secrètement, elle espérait bien être témoin d'une bonne nouvelle venant de Harry.

En effet, la veille, en fin d'après-midi, elle avait reçu une missive courte de la part de Harry, lui annonçant qu'il était sorti de cet hôpital sorcier belge. Dans la confidence du projet de Harry et Draco, elle espérait bien apprendre que l'expérience dont il faisait l'objet avait fonctionné, et ainsi apprendre une nouvelle forme de magie révolutionnaire.

Ses pensées furent interrompues par de légers cognements contre la fenêtre de son appartement londonien. Un hibou y attendait avec une lettre.

Curieuse, elle se leva et réceptionna l'enveloppe. Elle ne comportait que son prénom. À l'intérieur, il y avait une lettre vierge.  

Intriguée, elle retourna la lettre, cherchant le moindre indice sur la feuille de parchemin et l'enveloppe. Elle remarqua un petit éclair dessiné dans un coin inférieur de l'enveloppe au même instant où une nouvelle série de coups résonnèrent à l'entrée.

_ Allons bon, une chouette et un visiteur surprise, marmonna-t-elle en se rendant à l'entrée.

Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant le plus décoiffé des Draco Malfoy sur le pas de sa porte. Et le plus paniqué également, elle ne l'avait jamais vu comme cela.

_ Harry est là ? demanda-t-il, sans prendre la peine de la saluer.

_ Harry ? Non. Il m'a dit qu'il rentrait chez vous, hier, par chouette.

Sous ses yeux éberlués, elle vit Draco faire une chose qu'elle n'aurait jamais cru voir. Il passa les mains dans ses cheveux (déjà parfaitement décoiffés) et les tira de toutes ses forces.

_ Pitié, Hermione. Dis-moi qu'il est passé chez toi. Hier après-midi, dans la soirée, dans la nuit ou même ce matin ! Dis-moi que tu as eu des nouvelles de lui !

_ Draco, calme-toi d'abord et explique-moi ce qu'il se passe.

_ Que je me calme ?! explosa la touffe hirsute blonde. Comment veux-tu que je me calme ?! J'ai passé la soirée et la nuit à le chercher ! Il est rentré hier, plus distant que d'habitude, il m'a envoyé chercher un film et un repas, et quand je suis rentré...  

La voix de Draco, déjà parfaitement dans les sons aiguë, se brisa avant de poursuivre :

_ Quand je suis rentré, il n'était plus là. Ses affaires et les miennes avaient disparu et je n'avais droit qu'à un mystérieux mot dans l'entrée.

Hermione se sentie mal à l'aise. Était-il possible que …

_ Entre, Draco. Il vaut mieux que tu me racontes la suite dans mon appartement plutôt que dehors.

Le jeune homme secoua la tête et entra.  

Quand Hermione le rejoint, elle le trouva dans sa cuisine, face à la lettre vierge. Il la regardait comme s'il s'agissait d'un miracle. Il se tourna vers elle, les yeux agrandis par un éclair d'espoir.

_ C'est de Harry ? demanda-t-il

_ Je ne sais pas, tu es arrivé pile à l'instant où je l'ai reçue.

Sans y être invité, Draco sortit sa baguette et la pointa sur le parchemin.  

_ Aparecium.

Hermione se pencha au-dessus de l'épaule de Draco. Il y eut bien des mots qui firent leur apparition. Mais certainement pas ceux que l’éploré souhaitait.

Vernon Dudley présente ses salutations au fouineur Draco Malfoy et le prit d'aller se faire voir chez les Irlandais.

_ C'est qui ce Vernon ? s'indigna Draco.

Hermione posa sa main sur la bouche. Il s'agissait bien d'une lettre de Harry. Le minuscule éclair sur l'enveloppe, l'identité inventée par Harry lors de leur capture et cette façon de s'adresser aux personnes indésirables comme les Maraudeurs sur la carte, tout affirmait qu'il était bien l'auteur de la lettre.

Draco retenta sa chance. De nouveaux mots prirent forme sous leur yeux :

Petit pote Potter approuve Mr Dudley et voudrait faire part de son ébahissement face à cette coupe de cheveux indigne d'un Malfoy. Et souhaiterait que ses salutations soient adressées à Mr Finnigan et savoir si son colis a été apprécié ?

_ C'est bien de Harry, murmura Draco.

Hermione reprit une gorgée de café et laissa Draco essayer de prendre connaissance du véritable message de Harry. Maintenant qu'elle en avait la confirmation, elle savait comment faire. Mais pour cela, elle devait attendre d'être seule.

Faisant tourner le reste de son breuvage dans son mug, elle soupira en regardant Draco impuissant devant tous les mots rancuniers que lui balançait la lettre d'Harry. Jamais son prénom n'apparaissait clairement. Il s'agissait toujours de surnoms, souvent peu flatteurs, que Draco utilisait du temps de Hogwarts et d'identités falsifiées, durant la recherche des horcruxes, pour l'insulter ouvertement.  

Avec les nombreuses allusions à Seamus, et toujours mentionné sans amitié, ce qu'elle avait deviné s'était avéré authentique. Elle avait fort hésité à en parler ouvertement à Harry lors de ses visites. Durant la première semaine d'absence de Harry, elle avait vu Draco être victime de rendre dedans, poussé par Seamus et au plus le temps passait au plus elle se rendait compte que Draco se retranchait et était sur le point d'exploser. Elle avait cependant espéré qu'il enverrait Seamus sur les roses. Et enfin, le jour où elle les avait vus s'embrasser... Elle avait tout de même continué d'espérer tout en ayant plus énormément de foi en cette possibilité.

L'heure pour elle de partir au ministère arriva, cependant, elle décida de rester chez elle. Depuis cinq minutes Draco se cachait dans ses mains face à une remarque assassine du parchemin. La missive ne se retenait plus, les insultes avaient volé très hautes et très crues.

En bonne Gryffindor, Hermione brisa le silence courageusement :

_ Il t'a quitté.

Draco ne répondit pas.

_ Tu es, au moins, conscient du pourquoi ?

Draco renifla. Cela ressemblait plus à un sanglot refoulé qu'aux habituels reniflements méprisants qui étaient sa spécialité.

_ J'ai craqué, finit-il par admettre, en redressant la tête. Hier seulement. Je ne me suis rendu compte de ce que je faisais que quand il est rentré... Et Finnigan a fui... J'avais espéré que Harry n'avait rien entendu. Comme cela...  

Draco retourna à l'abri dans ses mains jointes :

_ Comme cela, ce qui s'était passé n'aurait pas compté...

Pour la première fois, depuis dix ans, Draco Malfoy fit pitié à Hermione Granger.

Hermione avait prévenu son département qu'elle ne pourrait pas être présente ce jour et resta deux heures de plus à écouter Draco se lamenter avant qu'il ne parte vers midi. Quand elle referma la porte sur lui, sa cheminée s'embrassa de flammes vertes et Ronald Weasley en sortit.

Il s'avança vers elle, la mine préoccupée et l'embrassa pour la saluer avant de lui montrer une enveloppe ne portant que son diminutif, accompagné d'un petit éclair.

_ Tu l'as reçue, toi aussi ?

_ Oui, répondit Hermione, mais je ne l'ai pas encore lue. Draco est venu chez moi pour trouver Harry.

Ron fit mine de cracher par terre en entendant le prénom de Draco. Cela faisait plus de quatre ans qu'il ne l'avait plus fait.

_ L'ordure. Je te laisse lire la lettre, je vais me prendre un café.  

Hermione suivit son petit ami dans la cuisine, où se trouvait la lettre. Elle sortit sa baguette et la pointa sur la missive.

_ Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Cette fois, le véritable message de Harry se dévoila :

Hermione,

je ne m'étonne pas que tu ai trouvé la bonne formule. J'espère juste que Ron comprendra plus rapidement. Mais je ne me fait pas de soucis, il trouvera tout seul. Il est devenu Auror avec plus de points que moi de toute façon. =)

Tu dois te douter de ce qui m'amène à t'envoyer cette lettre et de cette manière. Ce que tu avais essayé de me dire l'autre jour est vrai. Plus vrai que cela, tu meurs. Surtout quand tu le vois, chez toi, dans ton lit. C'était dégoûtant.

Hermione poussa un soupire attéré, ils avaient été jusque là...

Tu seras fière de moi. Je n'ai pas fait de scandale. Du moins, pas dans l'immédiat. J'ai attendu d'être seul. J'ai pris mes affaires et je suis parti. Non sans avoir envoyé les affaires de la fouine chez Finnigan, avec une Beuglante et un échantillon du souvenir de leur copulation. Ensuite, j'ai transplané. Je n'aurai pas dû. 

J'ai transplané alors que le guérisseur Rincevent me l'avait fortement déconseillé. L'insémination a réussi, au faite. Mais tout est encore instable. Encore plus maintenant, à cause de ma négligence. Je suis admis à l'hôpital pour une durée indéterminée et je me fais rabrouer par tous les guérisseurs. Les femmes se plaisent à me faire entendre que je suis la preuve qu'un homme ne devrait pas à porter un enfant, vue ce que j'ai fait subir à l'embryon. Elles disent cela, mais je vois bien qu'elles sont inquiètes et que c'est leur manière de me punir. Ces paroles mises à part, elles me chouchoutent.

Une fois que j'aurai la permission de quitter l'hôpital, je ne compte pas revenir en Angleterre. Je vais me trouver un logement tout près de l'établissement et attendre la fin de la grossesse. Ensuite, j'aviserai. 

Ne dites rien à Draco. Je ne tiens pas à ce qu'il me retrouve. Dans le cas contraire, je ne donne pas cher de sa peau. Il serait dommage que je devienne meurtrier avant d'être père.

Je vous attends, tout les deux, avec impatience.

Amitiés,

Harry

Il ne fallut pas longtemps à Hermione pour enfin s'habiller et partir avec Ron pour un hôpital se situant dans les Ardennes Belges et trouver un Harry allongé dans un lit.

Les larmes aux yeux, Hermione s'avança vers son ami et le serra contre elle. En deux secondes, à l'abri des bras chaleureux de son amie, Harry put enfin ouvrir les vannes de sa peine et de sa douleur.