Disclaimer : L'univers et les personnages de cette fanfiction ne m'appartiennent pas, Harry Potter est la propriété exclusive de JKR.
Le groupe Unmasked est de mon invention. Si vous suivez également ma fiction "Dying for you" vous en entendrez parler à leur début ;)
(1) Vous pouvez retrouver la chanson Next to me, de Otto Knows sur youtube.
Quentin DeuxRives est également mon personnage.
Je vous souhaite une bonne lecture !
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« Salut les Sorciers ! Il est sept heures du matin, nous sommes lundi 5 septembre et dehors, le soleil brille! Tout de suite, je vous propose d'écouter le dernier titre des Unmasked, Next to me...(1) »
Une musique douce sortit des haut-parleurs de la radio posée sur le manteau de la cheminée, réveillant en douceur le sorcier caché sous les draps de son lit. Puis la voix d'un homme commença à chanter des paroles qui comprimèrent le cœur de l'éveiller.
As a kid, they told me love was made up (Enfant, on m'a dit que l'amour n'était qu'une invention) But I used to tell em they were wrong (Mais je leur disais qu'ils avaient tort) Cause the blue-eyed girl who made me wake up (Parce que la fille aux yeux bleus m'a ouvert les yeux)
Will stay right by me in this song (Elle restera juste à mes côtés dans cette chanson)
Dans son cas, cela avait été un garçon aux yeux verts et il n'avait pas été foutu de le garder à ses côtés.
You told me we would be forever (Tu m'a dit que nous deux se seraient pour toujours) But maybe we were just too young (Mais peut-être que nous étions trop jeunes) I wonder if you still remember (Je me demande si tu te rappelles) When we were dancing in the sun (Des moments où nous dansions au soleil)
Était-il possible que le monde sorcier se souvienne qu'aujourd'hui était le cinquième anniversaire de la rupture de son couple ? Si c'était le cas, il leur tirait sa révérence. Ils avaient réussi à le faire pleurer.
Now those were the days (Maintenant voilà les jours) Before you had to go away (Avant ton départ) Now I'm dancing by myself (Désormais je danse seul) Out in the rain (Dehors, sous la pluie) Now it's getting rather cold (Maintenant, il fait plutôt froid) And I just wanted you to know (Et je voulais juste que tu saches) That if my dreams will ever be (Que si mes rêves venaient à se réaliser) Will you come dancing next to me? (Accepteras-tu de venir danser près de moi?)
Le cœur encore plus comprimé qu'au départ, le sorcier attrapa sa baguette sur la table de nuit et lança un sort de mutisme sur le poste de radio. Cinq années de mélancolie quotidienne et personne ne voulaient qu'il en sorte. Au contraire, tout le monde l'enfonçait un peu plus dans le sol et dans les débris de son cœur.
Dans un soupire, il se leva et contempla la solitude de sa chambre. Ici et là résidaient les derniers vestiges de ce qu'avait été sa vie quatre années auparavant. Des photos, des vêtements oubliés, des accessoires de travail et des lettres vierges subtilisées à leurs destinataires. Cinq années qu'il essayait de décrypter leur mystère et autant d'échecs. Ce n'était pas lui l'Auror, le spécialiste de la déduction... C'était l'auteur des lettres, c'était Harry.
Machinalement, guidé par l'habitude, l'automatisme de survie, il se leva et alla prendre son maigre petit déjeuner qu'il se forçait à ingurgiter tous les jours, à savoir un toast beurré et une tasse de thé. À son entrée, la radio située près du garde-manger s'alluma et reprit le programme de Salut les Sorciers.
Durant la diffusion d'un classique des Weird Sisters, Draco lança un accio à son agenda et l'ouvrir à la page du jour. À son souvenir, il avait un rendez-vous d'affaire aujourd'hui. Et effectivement, il avait noté la signature d'un acte de propriété avec un sorcier belge, un certain Quentin DeuxRives. Soit. C'était ce qu'il ferai, tout en essayant de ne pas se jeter sous les roues du Knigth Bus. Quoiqu'avec sa misérable chance, ce foutu bus s’arrêterait à un poil de Demigure de lui.
Comme tous les jours, il se rendit en transplanant au Ministères de la Magie. Passa dans le bureau d'Hermione pour lui faire la bise (et prendre sa dose de câlins réconfortants) puis prendre une tasse de thé dans le bureau de Ronald Weasley et ignorer son nouveau collège, celui qui remplaçait Harry depuis cinq ans.
Draco se souvenait encore de la première fois qu'il avait vu ce remplaçant. En entrant dans le bureau de Ron, il l'avait repéré directement. Pendant un instant, il avait cru au retour de Harry, puis la frimousse trop jeune de Stroud s'était redressée pour poser une question à son coéquipier et Draco avait senti son estomac se retourner. La présence de ce type sur le siège de Harry avait été la révélation, dure et inébranlable, de la désertion de Harry Potter du département des Aurors depuis six mois.
Draco salua froidement Stroud, qui lui répondit par un grognement sans lever les yeux de son rapport. En quatre ans et six mois de service dans le bureau, il avait fini par comprendre que rien ne servirait d'essayer de paraître sympathique avec lui. Draco se dirigea vers l'autre bureau et remarqua que Ron tapota une lettre d'un informulé et la missive redevint vierge. Draco lorgna immanquablement dessus. Ron était devenu doué dans les informulés, surtout ceux pour rendre illisible les lettres d'Harry.
Draco avait su dès le départ que Harry resterait en contact avec Hermione et Ronald, après tout, ils étaient sa seule famille. La vérité avait été plus brutale à accepter quand, au bout d'un an, il avait remarqué des traces de peinture plus claire sur les murs de leur appartement. Il avait deviné qu'à ces emplacements, habituellement, il y avait des photos (en grand nombre) de Harry. Et qu'à sa demande, ils les avaient retirées lors des visites de Draco. Les lettres avaient continué d'arriver, toutes avec le même sort les rendant illisibles pour Draco.
_ Il va bien ? demande tout de même Draco.
_ Oui, répond simplement Ronald.
Draco se laissa tomber sur la chaise qui lui était réservée au matin et accepta l'habituelle tasse de thé avant de partir pour son bureau et dans le même temps, son rendez-vous d'affaire.
Celui-ci était déjà présent, il attendait tranquillement, assis sur une chaise avec un magazine écrit en français ouvert sur ses jambes croisées. Il s'agissait d'un homme aux cheveux châtains, habillé avec des vêtements sorciers de bon goût, mais pas anglais.
Arrivé à sa hauteur, Draco le vit lever la tête et se lever alors qu'il lui tendit la main pour le saluer.
_ Mr DeuxRives ?
_ Moi-même. Vous devez être Monsieur Malfoy.
Il s'agissait plus d'une constatation que d'une question mais Draco confirma en notant son accent francophone. Sans plus attendre, il l'invita à entrer dans son bureau et ouvrit son dossier.
_ Donc. Vous avez décidé d'acheter un bâtiment qui se trouve, encore en ce moment, côté moldu et annexé au Diagon Alley. Il s'agit d'un achat pour quel type de projet, Mr DeuxRives ?
_ Professionnel. Je vais le transformer en hôtel-restaurant et le relier à celui que je possède déjà dans mon pays.
_ Vous comptez réaliser une chaîne, comme disent les moldus ? Demanda Draco, sans émotion dans la voix.
_ En quelque sorte. C'est un projet que je monte depuis que mon compagnon a décidé de revenir en Grande-Bretagne. Il est britannique à l'origine. Son pays lui manque, il aimerait se rapprocher de sa famille et aussi de votre école... Hog...
_ Hogwarts, compléta Draco. Vous avez des enfants ?
L'intérêt de Draco avait, malgré lui, été titillé en apprenant l'homosexualité de son interlocuteur. Sans trop savoir pourquoi, il avait de la sympathie mêlée à de la mélancolie pour cet homme. Certainement pour l'accomplissement d'un rêve qu'il aurait voulu partager avec l'élu de son cœur... Rêve qui ne se réaliserait jamais.
_ Moi, non. Lui, oui. D'une première relation, répondit son client avant qu'un doux sourire naquît sur son visage. Mais elle est comme ma fille.
Putain de chanceux.
Draco sourit néanmoins et retourna le contrat vers son client. Le dossier était en ordre, les frais d’acompte payés, preuve de facilité de paiement en plusieurs fois en accord avec la somme demandée. Il n'y avait aucun problème sur l'affaire.
Le Belge prit la plume qu'on lui tendit et il signa.
_ Vous allez certainement croiser mon compagnon dans vos couloirs, en fait. Il va reprendre du service dans votre ministère.
_ Voyez-vous cela, répondit Draco sans plus d'intérêt. Dans quel département ?
_ Celui des Aurors, il reprend ses fonctions après une « pause », comme il dit, de près de cinq ans.
Le ventre de Draco se contracta.
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