Chapitre 04
Quel magnifique tableau
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Hermione était assise sur un fauteuil, au confort incertain, regardant sa grand-mère allongée dans un lit aux linges blanc. Elle amena un de ses doigt à ses lèvres, se mettant à ronger son ongle impitoyablement. Cela faisait maintenant une semaine qu'elle était ainsi, plongée dans un coma magique. Les médicomages lui avaient expliqué que son corps tentait d'assimiler cette poussée extraordinaire de magie. Il était vrai qu'ayant les conditions physiques d'une sorcière, son corps n'avait tout de même plus l'habitude de cette pression exercée.
Elle avait du mal à s'imaginer Henriette malade, ou même fatiguée. C'était une vrai force de la nature. Elle fêtait bientôt ses 100 ans et pourtant, on ne lui donnait pas plus de 70. Un état qui s'expliquait de plus en plus à présent. Hermione se plongea de nouveau dans la lecture de son livre. Elle l'avait débusqué dans la bibliothèque familiale. Elle le consultait vaguement, son esprit étant bien trop préoccupé.
Soudain, son regard se figea, relisant inlassablement la même phrase. Était-ce possible ? Elle reprit le chapitre entier, prenant soin d'analyser le moindre mot. Elle avait trouvé…. ! Sa réflexion fut vite perturbée par des murmures. Elle se réveillait. Elle plongea sur elle, attrapant sa main au passage. De l'autre, elle prit son téléphone et appela sa mère. Les docteurs affluèrent dans la chambre, faisant l'examen de son état.
« – Tout est en ordre. Nous lui recommandons uniquement du repos et de progressivement utiliser de nouveau sa magie, expliqua le médecin d'un trait. »
La Gryffondor le remercia chaleureusement et reprit la main de la nouvelle sorcière.
« – Je suis enfin complète, lui souffla-t-elle, comblée.
– Oui, tu as retrouvé tes pouvoirs Henriette.
Celle-ci bougea sa main libre, la mettant devant son visage. Elle sentait des picotements au bout de ses doigts. C'était une sensation grisante.
– Où sommes-nous ?
– A Saint Mangouste, l'hôpital sorcier.
– L'hôpital sorcier… C'est si étrange… Je suis déjà venu ici pour un ami, mais jamais je n'aurai pu penser que cela serait moi un jour la patiente.
– Et ne prends pas rapidement l'habitude. Je ne veux plus vivre cette angoisse, la prévint la jeune fille. Je te laisse quelques minutes. Je vais chercher mes parents, reprit-elle. »
L'ancienne hocha la tête. Elle retourna à l'observation de sa main. Elle se sentait comme invincible maintenant. Est-ce que tous les sorciers ressentaient la même chose qu'elle… ? Elle bougea sa main en un mouvement de vague et vit des étincelles bleus s'y échapper. Elle sursauta mais fit un sourire des plus sincères. La magie faisait partie d'elle.
Hermione ramena rapidement ses parents auprès de Henriette en transplanant. Ils la trouvèrent entourée par de nombreuses personnes. Tous amis de la Lady qui reprenait du poil de la bête. Elle semblait si vivante. Encore plus que d'habitude. Elle les laissa aux retrouvailles et repartit pour le Terrier. Elle devait montrer aux garçons ce qu'elle avait trouvé.
Elle se retrouva rapidement dans la chambre qu'ils partageaient, les yeux curieux.
« – Hermione crache le morceau ! Qu'est-ce que tu as trouvé de si extraordinaire, questionna le roux impatient.
– J'ai trouvé la solution pour faire des voyages temporels.
– Mais… on peut déjà en faire. Ton collier en est capable, rétorque Harry, troublé.
– Ce n'est pas pareil. Je ne peux remonter que de plusieurs jours maximum. Je ne peux pas traverser les années.
– Et maintenant tu peux ?! s'étonnèrent-ils.
Elle sortit plusieurs livres de son sac pourtant si léger. La magie faisait vraiment des miracles. Elle les disposa sur le lit.
– J'ai fouillé la bibliothèque de Dumbledore et j'ai trouvé une quantité impressionnante de livres portant sur les voyages temporels. Il les avait tous sans exception analysé. De partout, des commentaires, des analyses, commença-t-elle en illustrant ses propos en ouvrant les fameux livres. Et, on peut voir également ce nom qui apparaît de façon récurrente, reprit-elle en pointant du doigt l'information.
– Yelena Tolstoï, lit Harry en se penchant de plus près. Qui est-ce ?
– C'est la mère de Henriette.
L'information fut lâchée et des bouches s'ouvrirent sous le choc.
– Donc… tu es la descendante de Dumbledore et cette fameuse Tolstoï. C'est incroyable Hermione ! Si la fouine savait, il s'étoufferait sur place, s'amusa Ron.
Ils partagèrent un rire à cette idée.
– Dumbledore souhaitait retourner dans le passé, et ça sûrement pour elle. Quelque chose de grave a dû se passer… Mais toutes ces recherches ont été vaines. Tous les chercheurs butent sur le même problème.
– Et tu as trouvé la solution j'imagine, compléta le brun.
– Oui, avec ceci, affirma-t-elle en montrant un autre ouvrage. Il faut savoir que la famille Tolstoï est une vieille famille de chercheurs. Ils ont des connaissances incroyables et uniques. Et là, indiqua-t-elle, on a la solution.
– Ce livre a l'air vieux. Depuis tout ce temps ils savaient comment faire… Mais pourquoi ne pas avoir livré cette information au monde ? s'étonna Ron.
– Car ils sont conscients qu'un sort puissant mis entre de mauvaises mains peut être destructeur. Imagine si Voldemort était tombé dessus, il aurait fait en sorte de ne pas s'en prendre à Harry, restant actif. Aujourd'hui, ce royaume serait sûrement sien car le sort n'aurait pas rebondi et il n'aurait pas mis des années à se régénérer.
Cette pensée fit frémir les adolescents.
– Si on fait un point sur notre situation, on est au plus mal.
C'était dit. En effet, il ne fallait pas se voiler la face.
– Nous n'avons détruit que trois horcruxes avec le journal, la bague et le collier. Et on sait de source sûre qu'il a récupéré tous les autres, ne souhaitant pas nous laisser une chance de les avoir. Nous ne pouvons donc plus le tuer…
Les garçons baissèrent quelque peu la tête, dépités.
– Mais si on remonte à une époque où les Horcruxes sont encore à portée de main...
– Nous pourrions tous les détruire !
– En effet.
– On pourrait même remonter à son enfance et le tuer ! Proposa Ron.
– Non… malgré que l'idée me répugne, j'y ai pensé. Mais le sort a tout de même des limites. Nous pouvons remonter jusqu'à 30 ans en arrière maximum.
– A cette époque, tout ses horcruxes sont déjà fait… souffla Harry.
– Oui. Mais beaucoup de choses n'ont pas encore été faite. Tes parents sont encore vivants Harry, les parents de Neville n'ont pas été torturé jusqu'à en devenir fou, Sirius n'a pas été accusé à tort. Nous pouvons changer déjà tellement de choses. Et Dumbledore serait toujours vivant pour nous aider. Si nous lui livrons toutes ces informations de notre époque, il pourra réagir en conséquence !
Harry écarquilla les yeux, réalisant tout ce que cela impliquait.
– Nous pouvons sauver toutes ces personnes… ! Je peux sauver mes parents ! Se réjouit Harry, les larmes aux yeux.
Il avait longtemps oublié l'idée de les voir un jour. Et maintenant, il pouvait les sauver !
– Qu'est-ce qu'on attend alors ? Faisons-le ! s'exprima le roux, se relevant avec énergie.
– Il faut qu'on s'organise. On ne peut pas s'aventurer dans le passé sans se préparer. Nous pouvons apprendre de nombreux sorts intéressants dans mes bibliothèques. Au plus nous serons forts, au plus nous attirerons l'attention sur nous.
– Pourquoi voudrais-tu attirer l'attention ?
– Pour avoir le plus d'informations possible auprès des familles de sang pur. Ces familles qui suivent Voldemort sont une source inépuisable d'informations. Prend par exemple les Malfoy, Abraxas Malfoy a fait sa scolarité avec Voldemort. Il a été l'un de ses premiers Mangemort. Si nous nous rapprochons de Lucius, nous pouvons tirer des informations de son père.
– Ça serait comme être des espions, réalisa Harry.
– Exactement.
– Mais comment allons-nous trouver ces informations ? Ils ne nous diront rien.
– Je pense réussir à convaincre Matvei de me donner le nom Tolstoï.
– Matvei ?
– Mon ancêtre, le Lord Tolstoï. Si je prends son nom, ils vont tout de suite s'intéresser à moi.
– Et nous, comment faisons-nous ?
– Nous vous donnerons le nom de famille russe éteinte. Matvei m'a confié qu'à cette époque, il y a eu de nombreux massacres parmi les famille de sang pur. Vous pourriez être des survivants. Des frères mêmes. Des potions et sorts pour changer votre apparence et le tour est joué. »
Leurs yeux s'illuminèrent. Ils avaient un plan qui prenait forme.
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Les jours passèrent et le trio d'or se jetait corps et âme dans l'apprentissage de sorts et de magie pouvant leur être utile. Ils devaient pouvoir surprendre. Ils devaient être cultivés et intéressants. Rien n'était à laisser au hasard. Hermione s'était rapprochée de Matvei afin de lui confier son plan. Elle eut droit à un regard sombre d'inquiétude. Allait-il perdre sa seule descendante… ? Mais il voyait la détermination brûler dans ses yeux. Il serait incapable de l'arrêter et la situation semblait ne pas lui laisser le choix. Il lui confiera donc un magnifique pendentif elfique en argent. Il comptait l'offrir en cadeau de mariage à sa fille. Cela serait la preuve pour le Lord du passé qu'elle était sa descendante et qu'elle était une personne de confiance.
Il leur conseilla une famille en particulier pour la couverture des garçons et accepta le fait qu'ils puissent consulter les livres de la bibliothèque. Hermione avait avoué pouvoir leur confier sa vie. Il devait leur faire confiance. Il constatait avec plaisir que sa descendante s'embellissait de jour en jour, semblant reprendre espoir.
Le jour J, ils transplanèrent à Poudlard, peaufinant les derniers détails. Plusieurs conditions à la réalisation du sort étaient nécessaires. Ils devaient se trouver dans un lieu ancien, chargé de magie. Ainsi qu'avoir au moins une des trois reliques de la mort. De nombreuses runes étaient à inscrire au sol, dans un cercle servant à ouvrir le portait temporel.
« – Vous devez vous tenir dans le cercle, les informa la Gryffondor. »
Ils s'exécutèrent, tendus. L'excitation et le stress se mêlaient dans leur tête. Hermione tendit sa baguette et se mit à marmonner des phrases latines. On voyait qu'elle était dans une concentration extrême, laissant apercevoir des gouttes de sueur rouler sur son visage. Les garçons l'encouragèrent du regard, ayant confiance en sa réussite. Un halo mauve sortit de sa baguette, celui-ci se réunissant progressivement en un point précis, à l'extrémité du cercle runique. C'était comme si l'air ambiant s'étirait et se déchirait pour laisser une brèche apparaître. Un trou mauve sans fond se présenta à eux.
Hermione relâcha la pression, tombant sur ses genoux de fatigue. C'était éprouvant. Harry s'approcha, souhaitant l'aider à se redresser. Brusquement, la porte explosa, les débris de celle-ci se dispersant dans la pièce. Ils firent face à leur grande horreur à Voldemort et son troupeau de fidèles. Un sort à la couleur si significative défila devant leur yeux, se rapprochant d'eux à une vitesse folle. Ils n'avaient même pas eu le temps de le voir, que le corps de Ron se jeta devant, faisant bouclier, pour finalement s'écraser au sol, sans vie. Hermione se prit la tête dans ses mains crispées, n'en croyant pas ses yeux. Ron était mort devant elle.
Harry poussa un cri de rage et se dressa devant sa meilleure amie, bien décidé à la protéger du moindre mal. Un rire sinistre s'éleva, leur donnant des sueurs froides.
« – Oh la sang de bourbe qui s'émeut à la mort d'un traître à son sang. Quel magnifique tableau, se réjouit le Seigneur des Ténèbres, sa baguette toujours pointée dans leur direction.
– Ce sera la dernière fois que tu pourras te moquer de nous, déclara courageusement Harry.
Ils savaient tout deux que ce n'étaient que des mots pour garder constance. Il n'avait aucune chance face au mage noir. Hermione se redressa, les jambes tremblantes. Elle pointa également la baguette face à leurs adversaires. Elle était une Gryffondor non de non. Elle mourrait dignement. Harry lui lança un regard empli d'amour. C'était la dernière fois qu'ils se voyaient. Elle lui renvoya le même regard et se tendit à l'idée de vivre son dernier combat, son dernier souffle.
Elle sentit soudainement une pression sur sa poitrine, poussée par une force douce mais ferme. Harry venait de la pousser en direction du portail. La panique prit possession de son corps. Il ne pouvait pas !
– Harry non !
– Je t'aime Hermione, souffla-t-il avant de se prendre à son tour le sort de la mort. »
Dans une tentative désespérée de rester aux côtés de son ami, elle envoya le bras, dans l'espoir de s'accrocher à la moindre chose lui permettant de s'enfuir à sa chute. Un craquement sonore retentit et se matérialisa sous ses doigts quelque chose qu'elle agrippa de toutes ses forces. Elle devait se relever. Elle devait faire face à la mort avec lui. Et pourtant, elle ne fit qu'entraîner cette chose dans sa chute. Elle vit avec horreur le portail se fermer, lui laissant comme dernière vision le regard carmin de ce qui n'était plus un homme. Il brûlait de rage et tenta de lui envoyer un sort, mais les ténèbres l'engloutirent, la faisant quitter ce monde qui était le sien. Tout n'était plus qu'obscurité pour la jeune fille qui poussa un dernier hurlement de désespoir avant de s'évanouir. |