Interlude_Questionnement Un mois s'est passé depuis notre retour au Japon. Nous avons repris nos habitudes, notre appartement et bien entendu les scènes de concert. Pendant notre séjour au Japon, notre second album était sorti en France, et cette sortie a entraîné de la promo, des plateaux de télévision et enfin une nouvelle tournée française et européenne. Pour la première fois, nous sommes allés en Angleterre, en Allemagne, en Italie et ce soir en Espagne. Mais nous retournons encore une fois en Asie, notre manager nous a prévu une petite semaine en Chine, à Pékin plus précisément. Eh oui, après le Japon, nous nous attaquons au grand pays asiatique, sauf que cette fois, je suis sûr qu'aucun drame ne se passera. D'une, Yuki Eiri n'y sera pas, de deux, Seguchi non plus et de trois, ce n'est pas le Japon donc il n'y aura pas ma famille ! Le rêve ! Enfin... Je suis heureux qu'on fasse une tournée autre que la France, en Europe. C'est, pour moi, beaucoup plus significatif que la semaine au Japon même si je l'ai apprécié. La France a été le pays qui m’a accueilli malgré les débuts difficiles - tant avec l'intégration qu'avec la famille - j'en garde les plus beaux souvenirs. En fait, en y réfléchissant bien, je suis heureux. Tout simplement. J'adore ma vie malgré la superficialité du monde de la musique, ou plus généralement des célébrités. Il n'y a que le gain et la réputation qui comptent. Ils fonctionnent tous en fonction du public. Ce que je fais aussi, mais pas au détriment de ma vie personnelle, ou de ma santé. Les homosexuels se cachent encore plus, et les gens n'osent pas être différents... Pourquoi je parle de l'homosexualité ? Ce n'est pas mon cas, enfin... Bizarrement, depuis le jour de départ où j'avais cru voir Yuki, ses venues surprises et moqueuses me manquent. Je l'avoue, mais je ne peux pas l'expliquer. Ce n'est pas la réaction à laquelle je m'attendais. Si Maiko me manquait, je trouverais ça normal, mais lui... La première fois où je m'en suis rendu compte était une à deux semaines après notre retour, en pleine tournée française. Je crois que c'était dans la ville de Brest. J'avais, bêtement, espéré qu'il serait là. Soit dans la loge, soit dans le public, ou encore qu'il me rejoindrait à l'hôtel où nous étions. J'avais oublié qu'il habitait au Japon et donc aucune probabilité qu'il vienne à Brest. J'ai été surpris de penser qu'il me manquait. C'est vrai, pendant tout le séjour au Japon, je voulais qu'il arrête de venir me voir tant je trouvais ses visites intempestives. Même si c'est un parasite blond, il s'intéressait à moi et me voulait du bien. Bah quoi ! Il m'a embrassé deux fois sur les quatre où l'on s'est vus. Sur le coup, je l'avais rejeté, insulté, peut-être menacé – il y a certaines choses dont je ne me souviens plus – et pourtant il revenait toujours. Bon, peut-être que ses intentions n'étaient pas aussi nobles, mais à ce moment-là, ça m'avait fait plaisir. Et quand, à la fin du concert je l'attendais, il n'était pas là. J'en ai été attristé. Ça m'avait surpris sur le moment, mais depuis cet instant je me suis rendu compte qu'il me manquait. Oui, je l'ai dit. Il me manque... Bien entendu, je ne lui avouerai jamais. Finalement, Hiro avait raison. Je suis attiré par lui. Graah ! Ça m'énerve ! Pourquoi lui ? Il est inaccessible. Pff... Pourquoi je me tracasse la tête ? On n’est pas ensemble, et puis, de toute façon, les sentiments ne sont pas importants pour lui. Tous ce qui compte, je crois, est de pouvoir jouer avec moi autant qu'il le veut. Même si un jour, je devais tomber amoureux de ce gars-là - ce qui n'arrivera pas -, ce sera toujours un amour à sens unique et je souffrirais. Déjà qu'il ne semble pas très expressif ou sentimental, alors ça m'étonnerait qu'il me dise « Je t'aime ». Même ses sourires ne sont pas sincères, enfin peut-être que si, je veux dire, ses sourires sont ironiques, sarcastiques, moqueurs... Jamais il ne sourira parce qu'il en aura envie. Je trouve ça triste. Je me souviens de ma première rencontre avec lui, à N-G - avec ma, soi-disant, « tentative de suicide », – quel mauvais souvenir!. Quand il avait parlé, c'était comme s'il avait vécu quelque chose de dur, ou de traumatisant. Son ton était indifférent, mais je ressentais quand même de la tristesse dans sa voix. Infime, mais présente. Je crois qu'il n'a pas réussi à surmonter. Peut-être que personne ne l'a aidé. Peut-être est-ce pour ça qu'il croit si peu en l'amour. J'en sais rien, et de toute façon, je ne lui poserai pas la question. Il va m'envoyer bouler, avant que je puisse dire quelque chose et ajouter, avec son air satisfait et sarcastique, qu'il ne pourrait jamais avoir un quelconque attrait sentimental pour moi et non pour corps. J'en ai mal au cœur. X. Encore une fois, les valises dans la soute, et tous le monde dans l'avion me rappellent des souvenirs. Bien sûr, la durée de vol jusqu'à Pékin est moindre mais quand même conséquente. Baah, ça va me changer d'air tout ça. Je suis excité comme une puce, pire qu'avant le voyage au Japon. Et puis, ils sont chanceux les chinois, on se ramène avec douze chansons en plus ! Enfin, je ne vais chanter que les singles du premier album et quelques unes du deuxième. On nous a dit que c'était une petite salle, et qu'en plus, on n’était pas le seul groupe à y jouer. Ils nous ont dit qu'il y a deux groupes en plus de nous. Ça va être la première fois qu'on ne joue pas seuls... Bah, on verra sur le moment. Ça m'énerve, j'ai toujours ce mauvais pressentiment au plus profond de moi. Depuis que je suis dans l'avion, je me sens mal à l'aise. Ce départ ressemblait trait pour trait au précédent... J'ai l'impression de revivre chaque seconde, mais pour une autre destination. Et puis, je ne compose pas de chanson, j'ai presque la gorge nouée. Je ne comprends pas. Je n'ai pas peur de l'avion pourtant. Bon, respire, ça va aller... En Chine, rien de grave ne va se passer. Personne ne va vouloir te tuer. Bon dieu, pourquoi je pense à Seguchi... C'est pas le moment. Je pensais que ce voyage allait me le faire oublier le temps d'une semaine. Mais j'ai un doute. Le Japon est juste à côté de la Chine. Qui me dit qu'il ne viendra pas, hein ? Je crois que je deviens parano... Il n'aurait pas que ça à faire en Chine. Il ne se passera rien, tout ira bien. Je suis crispé. Ça m'énerve. Kristal, qui est à côté de moi, a senti mon angoisse et me serre la main droite. Je me sens un peu mieux, mais je ne peux toujours pas me détendre complètement. Je ne comprends pas pourquoi je stresse comme ça. Il n'y a aucune raison. À part la peur que Seguchi agisse contre moi. J'avais oublié à quel point il était rancunier. D'un côté, il a été jusqu'à engager des hommes pour me faire... peur. Je n'avais que dix ans. Un simple gamin trop curieux. Il m'a éloigné de ma famille. Il a essayé de me faire taire. Enfin pas vraiment. Mais alors pourquoi est-il venu voir notre groupe pour nous proposer un contrat dès notre premier concert au Japon ? C'est clair pour moi, maintenant... Il voulait me garder à l'œil, pour être sûr que je dirais rien. Pour me surveiller, et si le cas se présentait, m'éliminer. Je le sais. La fois où je me suis réfugié sur le toit de N-G, j'avais vu, quelque minutes avant, de la folie meurtrière dans son regard. C'est la vérité. Il m'avait fait peur. Il croyait que j'allais tout dévoiler, alors il voulait régler mon problème. J'ai eu peur. Très peur. Au plus profond de moi, je me suis dit « il faut que je parte avant de mourir ». Oui, mourir. Pourquoi avais-je pensé ça, je ne sais pas, mais c'était tellement présent que je voulais juste m'enfuir. La suite est connue. J'ai été un imbécile, c'est vrai, je n'aurais pas dû monter sur rebord du bâtiment. C'était stupide et inconscient, mais que voulez-vous ? Quand la peur vous prend aux tripes, vous ne pouvez pas résister à la tentation d'en faire trop. Juste pour sauver votre peau. Je me souviens quand j'étais sur ce rebord. Je croyais être seul, mais, en y réfléchissant, non. Il y avait quelqu'un, je le sais. Quand j'y repense, je l'avais senti, mais je voulais faire comme si il n'y avait personne. Je ne voulais pas réagir. Je savais que ce quelqu'un ne m'appréciait pas. Je le sentais. Et quand, je suis tombé, je l'ai vu. Seguchi. Il courait vers moi, pour me rattraper. Mais il avait hésité, quelques secondes avant. Me laisserait-il mourir ou pas ? Je me posais cette question. Finalement, non. Et j'en suis soulagé. Je ne veux pas mourir. Pas maintenant. J'ai vraiment envie de me réconcilier avec tout le monde. Ma famille biologique, celle adoptive. Je n'aime pas être en froid. Même s'ils m'ont trahi, je pense que je peux comprendre leur geste, mais je ne comprendrais jamais leur réaction quand ils m'ont revu. J'ai une envie de pleurer. Pourquoi à ce moment de ma vie où tout se passe bien, j'ai l'impression que tout va partir en vrille ? Pourquoi, alors que je pensais être heureux et vivre une vie sans me soucier de rien à part ma carrière, Seguchi réapparaît-il ? Pourquoi après toute ces années, il me pourrit encore la vie ? Pourquoi Yuki Eiri est son beau frère ? Ça m'avait mis en colère quand la journaliste nous l'avait dit. Maintenant, je sais pourquoi je me suis énervé. Pourquoi je me sens obligé de tout ressasser, de m'enfoncer loin dans ma douleur... ? Je ne me comprends plus... Non, franchement, pourquoi je pleure ? Je crois avoir assez pleuré pour toute une vie, non ? Pourquoi je m'acharne... X. Première journée en Chine, je suis crevé. On est allé à l'hôtel pour nous installer, ensuite on a rencontré des personnes plus ou moins connues du grand public. On a un peu visité Pékin et ses temples, j'ai adoré. C'était super joli. J'adore tous ce qui est traditionnel. Et puis demain, on a notre concert ! Trop content ! Ra la la, qu'est-ce que je suis fatigué. Bien sûr, le fait que j'ai pleuré dans l'avion m'a crevé, mais avec les visites en plus... Ça m'a tué. Nous sommes sur le chemin de l'hôtel où je vais pouvoir me reposer. Depuis que nous nous sommes posés, Kristal ne me lâche plus la main. Elle s'inquiète vraiment. Tout le groupe en fait. Ils ne savent pas pourquoi j'ai pleuré, je ne leur ai pas dit. De toute façon, ils ne sont pas au courant de ce qui s'est passé avec Seguchi... Sinon, ils n'auraient jamais accepté d'aller à N-G. Je suis heureux d'avoir des amis comme ça. Rick essaie de me faire rire, avec ses blagues pourries. Si si, je vous assure, elles le sont. Thomas, qui est de plus en plus rêveur, essaye de draguer les jolies filles. Je dis bien essayer, parce qu'il s'y prend comme un manche. C'est pour ça qu'il continue. Ça me fait bizarre de voir le dragueur du groupe se faire recaler alors que d'habitude toutes les filles se jettent à ses pieds. Je dois avouer, à l'aéroport il semblait triste de partir, je n'avais pas compris pourquoi. J'suis sûr, il est amoureux. Je souris. Non, vraiment, je suis heureux. Dommage que ma sœur soit trop loin, hein ? « Ouais, mais tu sais... Peut-être que je vais retourner au Japon pour la revoir. J'en ai envie. Ou alors, elle viendrait en France. » Aaah, j'ai encore parlé à vois haute ! Grr ! M'enfin, j'vais pas m'en plaindre. Je lui demande si ce serait à notre prochain concert au Japon qu'il le ferait. Il secoue la tête, je suis surpris. Je lui demande pourquoi. « J'adore le groupe, les tournées et tout ça, mais..." »Il s'arrête un instant, réfléchit, « je crois que cette vie n'est pas faite pour moi. Je sais ce que tu vas me dire, » me coupe-t-il « Je crois que c'est ma limite. Ne t'inquiète pas, je vais terminer cette tournée avec vous. Pour l'instant, je sature un peu... Il s'est passé tellement de chose depuis notre succès que je ne sais plus où j'en suis... » Il soupire, je ne sais pas quoi répondre. Pour ne pas dire que ça me choque. Thomas a toujours été l'enthousiaste dans l'histoire, toujours à nous pousser plus loin... Personnellement, je ne comprends pas. D'un côté, je me suis bercé d'illusion. Je pensais que le groupe existerait très longtemps. Je veux parler du groupe original. De Kristal, Rick, Tom et moi, des Sun Of Night. Aucun autre musicien ne pourrait les remplacer... Je lui pose une question : « Et, t'en as parlé aux autres ? » Il secoue la tête de gauche à droite. Je soupire à mon tour. « Kristal va t'en vouloir... – Je sais... » Je ne peux pas m'énerver contre lui. C'est son choix. S'il pense qu'il ne peut plus être avec nous, alors ça ne sert à rien de continuer ensemble. Il me sort de mes pensées : « Hey, Shû. T'inquiète, c'est pas définitif. Mon départ n'est pas définitif. Je fais juste une pause. Pour moi, ma famille, mes amis... J'en ai besoin. J'te promets, je reviendrai en pleine forme avec des tonnes de mélodies en tête pour le groupe ! Qu'en dis-tu ? Hein ? » Aie ! Il me frotte la tête avec son poing, ça fait mal ! Je ris, il me suit. Finalement, je le retrouve. Je crois que c'était ça, c'est pour ça qu'il était mal en ce moment. Baaah... S'il veut seulement faire une pause, je dis pas. J'pense qu'après cette tournée, le groupe va prendre des petites vacances. Ça nous fera du bien... Rick, qui a vu nos chamailleries, nous a sauté dessus et essaie de nous chatouiller. 'Essaie' parce que c'est plutôt moi qui reçois les attaques que Thomas. Je suis cerné. J'en ai mal au ventre à force de rire. Rick m'étouffe. « Non mais ! Regardez-moi ces gamins... Vous n'avez pas finis ?! » Et Kristal arrive à son tour. Naan, j'peux plus en supporter ! A l'aide ! J'ai un grand sourire. X. Nous sommes tous installés dans le salon de l'hôtel. Nous attendons notre manager qui est au téléphone avec quelqu'un d'important, d'après ce qu'elle nous a dit. Après dix minutes d'attentes, elle revient. « Bon, les enfants, l'appel que j'ai eu était d'un certain Sakano. L'ancien producteur stressé de Seguchi. » Imperceptiblement, je me crispe, elle continue. « Il m'a dit qu'il avait une offre à nous faire. Il nous propose une tournée aux États-Unis, avec de la promotion et un studio pour enregistrer vos prochaines chansons. Je lui ai dit que nous allons y réfléchir... Écoutez, c'est une opportunité pour vous. Les USA, tout le monde en rêve ! Réfléchissez-y et dites-moi votre réponse au maximum à la fin du mois. Et sans protestation ! » fait-elle en me fixant d'un regarde sévère. Je suis en train de bouder. Je suis résolu, encore plus maintenant, à ne rien laisser à Seguchi. Jamais il ne s'occupera de Sun Of Night. Jamais ! « Oh, calme-toi Shû ! Tu fais peur là... » Rick me fait les gros yeux, il est tellement comique que je ne peux même pas m'empêcher de rire. Tous me suivent dans ce fou rire. Thomas nous interrompt avec un « hum hum ». Lui, par contre, a un visage sérieux. Il commence à nous dire ce qu'il m'a avoué dans le car. Je vois alors les visages de mes amis se décomposer. Et Kristal qui commence à le submerger de questions. « Tu ne te sens pas bien avec nous ? » « Tu regrettes d'être dans le groupe ? » Il essaie de la réconforter, de lui dire que ce n'est pas ça mais qu'il a besoin de se reposer tout ça. Après, dit-il, il reviendra avec nous. Je souris tristement. De toute façon, on ne peut pas l'en empêcher... C'est son choix. Ils me regardent tous, accablés. J'ai parlé à voix haute ? Encore une fois. C'est ce que je voulais dire... Donc. Deux jeunes filles hystériques passent à côté de nous. Elles parlent chinois et nous ne comprenons pas. Même moi... Elles commencent à crier et à pousser des petits bruits complètement débiles. Seulement, un mot retient mon attention. « Yuki Eiri ». J'ai les oreilles qui sifflent. Pas vrai ça... Pourquoi encore lui ? Même en Chine ! Soulagement, elles s'en vont. L'interprète que nous avons engagé viens nous voir et nous dit que nous allons manger dans un restaurant au lieu de rester à l'hôtel. Nous sortons tous, et là je m'arrête soudainement. Je cligne des yeux, les frotte de peur de mal voir. Non. Impossible. Je me rapproche, et m'arrête. Qu'est-ce qu'il fiche là, lui ? En Chine ! J'avance ma main pour toucher. C'est lisse. J'appelle l'interprète et lui demande de traduire. Oh !... J'ouvre les yeux en grand. Impossible. Mesdemoiselles, préparez-vous à recevoir ce magnifique jeune homme ! Yuki Eiri, jeune écrivain Japonais, vient pour la première fois à Pékin. Dédicaces et interviews pour son nouveau roman déjà sold out au Japon ! Le tout accompagné d'une photo de l'écrivain avec des lunettes et un visage impassible. Ses mèches de cheveux blondes lui entourant le visage amoureusement... Euh, j'ai dis « amoureusement » ? Bon. C'est le choc, simplement le choc. Qu'est-ce que j'avais dit... Pas de Yuki Eiri en Chine... Je crois qu'il faut que je révise ce jugement, maintenant que ce crétin est là. Comme par hasard la même semaine que nous. Hum. J'ai comme l'impression qu'il me suit. Non. Sinon, il serait venu en France... Je soupire. « Ça te fait tellement plaisir que je sois là que tu soupire d'aise. Tu m'attendais ? » Je sursaute et me retourne. Cette voix grave me fait toujours autant d'effet. Et le personnage aussi. Son éternelle veste noire, sa cigarette au coin de la bouche, ses cheveux au vent et... Bon dieu. Il est magnifique. Je sens mes joues chauffer... Noon, je ne veux pas rougir... Avec son petit sourire sarcastique, il s'approche vers moi. Je suis pétrifié. De sa main droite, il me caresse la joue, qui chauffe de plus en plus. Il approche son visage. J'écarquille les yeux. Non, il ne va quand même pas le faire devant tout le monde. Il s'arrête à quelques millimètres de mes lèvres et dit en murmurant : « Ne va pas croire que je vais te laisser filer... » Son sourire s'agrandit. « Je te veux et je t'aurai. » Il termine sa phrase dans un nuage de fumée et s'en va, aussi vite qu'il était venu. Mes jambes tremblent et je ferme les yeux. Quel effet... Minute ! Il a dit... qu'il me... voulait ? Heiin ? Mais. Mais. Je veux pas. Mon cœur bat trop vite pour ma santé lorsqu'il est là... |