Je reposte mon chapitre un. Il est un peu modifié. Les personnages ne sont pas à moi. Résumé : « Je savais que, si je repartais pour le Japon, quelque chose se passerait. Que ma vie changerait du tout au tout. » - Shindo Shûichi. Huit ans après, Seguchi Tohma est toujours là, tapi derrière son ombre, prêt à attaquer. Introduction_Le retour. « Shû, ça te fait quoi de retourner au Japon ? » Je la regarde en souriant. « Je ne sais pas… Je n'y ai pas réfléchi. Ça s'embrouille... » Elle me répond : « Si tu veux parler, je suis là. » J’acquiesce, elle part. Elle me dit qu’elle doit encore engueuler Rick. Ah ! C’est l’amour fou ! Elle ? C’est ma confidente, ma sœur de cœur. Elle s’appelle Kristel, mais je préfère l’appeler Kristal. Elle est ma guitariste et elle joue superbement bien. Elle est grande, – en fait elle est plus grande que moi. Elle est brune, les yeux verts et a son style bien à elle. A seulement dix-sept ans, elle peut vous donner des conseils extra – comme pour moi. Elle est gentille, attentionnée. Une bonne amie quoi ! Ah, elle est d’origine allemande. Comme elle n'a que dix-sept ans, ses parents lui interdisent piercings, tatouages. Et Rick ? Lui c’est mon bassiste, il fait la même taille que moi ! Avec lui, j’ai fait les quatre cents coups… ou presque. Il est blond, les yeux bleus. Il a une grande frange qui lui tombe devant les yeux. Ses cheveux sont parsemés de mèches rouges, et lui arrivent un peu en dessous de la mâchoire. Il ne porte que des slims, converses et hauts moulants – pour plaire à tout le monde me dit-il à chaque fois. Il a vingt ans et est d’origine anglaise. Et pour mieux visualiser son style, il est « EMO » – pour ceux qui connaissent, et les piercings qui vont avec : deux anneaux à la lèvre inférieure, opposés. Ensuite, il y a Thomas, brun, bronzé, les yeux marrons. Le beau gosse, quoi ! Et le dragueur du groupe, accessoirement. Bah il est d’origine italienne, alors… C’est mon batteur, il aime la fête, l’alcool, les « belles nanas » – je reprends son expression. Un vrai bout en train. Il n’a que dix-neuf ans et il est déjà corrompu. Il a un tatouage, un aigle dans le bas du dos. Misère ! Oui, je sais, je les nomme par des pronoms possessifs… Et alors ! Et bien sûr, le meilleur pour la fin – non, je ne suis pas prétentieux, juste poli. Je présente les autres avant moi ! –, moi, Shûichi Shindo, dix-neuf bougies, ni trop grand ni trop petit. J’ai les cheveux roses – on se tait ! Je n'ai aucun piercings, malheureusement à cause de mes parents adoptifs. Un jour, je m'en ferai. Sinon, j'ai un tatouage, une rose rose – je sais…, Kristal me dit toujours que je n’ai pas été original sur ce coup là –, sur le bas ventre droit. Pour les qualités ? Je ne sais pas... gentil, je pense être drôle. Non ? Bon… Je chante bien, sinon je ne serais pas chanteur. Par contre, je suis lunatique et paresseux… débile, quelques fois, d’après les autres. Et je suis japonais – je pense que mon nom aurait suffi mais on ne sait jamais... On fait partit du jeune groupe Sun Of Night. Ça fait deux ans qu’on est assez connu en France – vu qu'on y habite aussi, notre deuxième album sort bientôt. Aujourd’hui, nous devons partir pour le Japon, on va faire la première partie du groupe Linkin Park à Tokyo ! C’est génial ! Mais j’appréhende, beaucoup même. J’ai peur de me retrouver en face de ma famille et de mes anciens amis. J’ai tellement peur que j’en fais des cauchemars. Kristal m’appelle. Je me lève et vais vers elle. « Bon, on a empaqueté tous les instruments et les amplis, donc on peut y aller… Et Shû, aide nous s’il te plaît » Je souris, comme ils sont musiciens, ils doivent tout transporter en plus de leurs bagages. Le pire c’est la batterie, il y a tellement de chose. Moi, comme je suis chanteur, j’ai juste à amener mes bagages et c’est bon. J'ai vraiment beaucoup de chance... Je rigole bien, à chaque fois, quand ils portent tout. Je peux au moins me reposer. Kristal m’interrompt dans mes pensées. « Et tu pourras te reposer dans l’avion, on aura assez de temps, crois-moi ! » J’acquiesce et demande : « Je prends quoi alors ? » Elle a l’air surprise, elle ne pensait pas que je céderais aussi facilement… Elle bafouille, et me dit qu’en fait elle n’avait pas besoin de moi. Ah ! Je suis libre comme l’air maintenant. Je la connais par cœur. Je m’assieds sur un des coussins de l’appartement, que nous partageons tout les quatre, et je les regarde bosser. Ça fait plaisir… X. Nous sommes dans l’avion, enfin, dans le jet privé des LP ! On a beaucoup de place, et on a pas dû attendre deux heures avant d’embarquer, c’est génial ! Oui, je le répète souvent, faudra s’habituer… Je peux enfin dormir, ce matin on m'a réveillé trop tôt ! Quatorze heures d’avion ça suffit, nan ? Bref, je m’installe confortablement dans un siège, le baisse. Quand je m’apprêtais à dormir, un inopportun vient me casser les oreilles avec sa musique de malade. C’est Thomas. A cause de lui, j’ai sursauté. Maintenant tout l’avion est en train de rigoler. Je fais comme si je boudais, je me tourne, et ferme les yeux. Je crois que je somnole… Bah tant pis. J’entends en sourdine une douce mélodie, calme, un peu triste. Je me demande pourquoi elle me rappelle le temps où j'étais encore au Japon… Je m’endors avec, et la répète doucement, comme une litanie. X. Je cours, mon cœur s’emballe, j’ai peur. Ils s’approchent. Non ! Je ne veux pas ! Alors, je cours encore plus, je ne sens plus mes jambes, je ne vois pas où je vais. Il fait nuit, je déteste la nuit. Je n’entends plus leurs pas. Je tourne dans une rue. Je m’arrête et reprends mon souffle. J’ai la gorge en feu, la respiration sifflante. Je n’aurais peut-être pas du m’arrêter… S’ils arrivent, je n’aurais plus la force de courir. Il fait sombre, il y a des cartons, je vais me cacher dans un. Et j’attends… Peut-être vingt minutes plus tard, me croyant en sécurité, pensant qu’ils étaient partis pour de bon, qu’ils m’avaient lâché. Je sors. Je n’aurais jamais du sortir de là. Ils m’attendaient, silencieusement, dans l’ombre. La lune n’éclairant que le début de la ruelle. On m’attrape par les cheveux, j'allais crier quand une main m’en empêche, je la mords. On me donne un coup violent dans le ventre. Je tombe à genoux. Deux d'entre eux m’attrapent les bras, les bloquant. L’autre se met derrière moi. J’ai peur. Je ne veux pas. Bizarrement, je suis engourdis, je n’arrive plus à bouger. Je ne cris même pas, alors qu’il a délaissé ma bouche. Je pleures, sachant ce qui allait arriver… Au secours ! Sauvez moi ! Aucun son ne sort. Je suis seul, seul avec eux… Je ferme les yeux et attends… Je ne fais que ça. Attendre. J’entends quelqu'un, au loin. On m’appelle, j’essaie de crier mais je n’y arrive plus... « Shûichi !! » D’un coup, j’ouvre les yeux. La lumière au dessus de moi m’éblouit. Je me lève – je tremble –, et vois Kristal inquiète. J’ai rêvé, je me passe une main dans les cheveux et me rends compte que j’ai pleuré. Tout le monde est autour de moi. Ça m’énerve. Je leur dit que tout va bien, et que j’ai seulement fait un cauchemar. Ils s’en vont tous, sauf mon groupe sachant de quoi j’ai rêvé. Je soupire. « Il reste combien de temps ? Avant d’atterrir.» je rajoute pour prouver que je vais bien. Rick répond, « Deux heures par là… Hey, j’ai composé une nouvelle mélodie quand tu t’es endormi. Tu veux l’entendre ? » Je souris. Bien sûr, il est peu faux. Je ne me remets pas aussi facilement de ce cauchemar, enfin ça va me changer les idées. Je me lève et le suis vers sa basse. Kristal me suit des yeux, elle est vraiment inquiète. D’un regard, j’essaie de la rassurer, je ne sais pas si j’ai réussi. Rick commence, une note après l’autre. Elle me dit quelque chose. Bien sûr ! C’est celle que j’ai entendu avant de m’endormir. Je ferme les yeux pour profiter pleinement de la musique. J’ouvre les yeux, et cherche une feuille et un crayon. J’ai une idée de chanson. Il faut que je l’écrive. Tout d’abord la guitare puis je commence à chanter, peu après la batterie accompagne et la basse arrive pour le refrain… Oui c’est ça. Je la visualise. Je ne fais attention qu’à la mélodie. Les gens, l’avion n’existe plus pour moi. J’ai le temps. En deux heures, je pourrais la finir. La musique me transporte. Je vois les parties de chaque instrument. Chaque note. Je vois les paroles tristes. Elle s’appellera... Never Too Late.1 X. On me secoue, je cligne des yeux. J’ai fini la chanson, j’ai un grand sourire. Un vrai, cette fois. Thomas lit le texte, et reste silencieux. Il m’énerve quand il fait ça, je sais jamais ce qu’il pense. « Ouah ! Quel texte ! C’est super Shû ! C’est la première fois que t’en écris une aussi vite et bien. » Je tire la langue. Il continue, « De toute façon, on va atterrir donc retourne à ta place et attache ta ceinture. » J'allais répliquer, mais d’un geste la main il m’en dissuade. Il joue toujours la mère poule avec moi. « D’accord maman ! » Je me lève et rejoins ma place. Rick est mort de rire, Thomas, fidèle à lui-même, le frappe et lui dit « Arrête de rire et attache ta ceinture aussi ! » Cette fois-ci, c’est Kristal qui le frappe et lui dit les mêmes mots, qui fait sans discuter. Un jeune fille de dix-sept ans qui se fait respecter dans un groupe où elle est la seule fille et la plus jeune. Jamais vu ça. Enfin, dans le mien… J’allais éclater de rire, mais me retiens. J’ai pas envie de me prendre un coup. Ah ! Elle m’a entendu, elle me regarde méchamment. Ouais, j’vais me taire. Quand nous descendons, des tonnes de journalistes sont déjà là, mais ne filment que les Linkin Park. On est pas trop connu ici. J’avais mis des lunettes de soleil, Thomas me demande à quoi ça sert que je les mettent puisque nous ne sommes pas connus et que le soleil se couche et que par conséquent ne fait pas mal aux yeux. Je lui rétorque que je fais ce que je veux. Il parle dans barbe puis dit tout haut. « Fashion Victim » Je déteste ces mots. Je commence à lui courir après. On bouscule les journalistes. Aaah ! Les pauvres. Notre manager nous crie de revenir tout de suite. Thomas et moi, on s’arrête. Notre cher manager lance un cris de joie, et saute partout. Et après, elle dit qu’on est débile, elle s’est pas vue. Malheureusement pour elle, on recommence à courir. Cette fois, c’est un cris de rage. Rick est parterre, à se tordre de rire, – il n’arrête jamais ou quoi ! – les LP s’en vont vite, peur d’avoir honte de nous. Les journalistes nous photographient pour montrer comment les occidentaux se comportent. Ça va faire chou gras, moi j’dis. La seule calme est Kristal, toujours Kristal. Je vois quand même qu’elle se retient de rire. A peine on arrive, qu’on se fait remarquer. C’est marrant ! X. « Je croyais qu’on y allait en limousine. » s’exclame, boudeur, Rick. « C’est quoi ce van pourri là. » Notre manager nous rejoint, un grand sourire ironique. « Tu devrais remercier tes deux camarades, en nous désignant Thomas et moi, grâce à eux, l’équipe de Linkin Park ne voulait pas être avec nous. Et comme il n’y avait qu’UN véhicule pour les deux groupes… On a donc demandé quelque chose pour nous y amener… » Rick ouvre de grands yeux. C’est tellement comique. « Quelque chose ? Quelque chose… mais c’est un tas de ferraille ! » Le manager lève les yeux au ciel, et dit : « Monte et tais-toi. » Elle nous lance un regarde du genre « Pas de connerie ou sinon… » On rentre tous dans ce petit van. Bah, il fait un peu babas cool, mais bon… Et dire que demain, c’est le concert ! C'est excitant malgré la peur qui me tenaille. Peut-être que je reverrais ma famille ? Je n'aime pas les retrouvailles... X. This world will never be ( Ce monde ne sera jamais ) What I expected ( Ce que j'ai attendu )... _ « Je me souviens maintenant. De tout. Je savais que je devais me méfier... » _ « J'ai voulu m'enfuir, encore une fois. [...] Comme je l'ai fait il y a huit ans. Comme je l'ai fait la veille. Comme je le ferai bientôt... » _ « Maintenant je sais ce qui me rendait mal à l'aise. Il n'y a aucune photographie de moi. » _ « Les larmes me montent aux yeux. Il m'a forcé à monter dans sa voiture, et puis... » _ Je me souviens d'une phrase de Seguchi « Pour me protéger ou protéger un être cher, je n'hésiterais pas à tuer s'il le faut. Retiens-le. » _ À croire que, pour tous mes proches, Yuki Eiri est accroché à Shindo Shûichi. _ « Je savais que, si je repartais pour le Japon, quelque chose se passerait. Que ma vie changerait du tout au tout... » A suivre... 1Never Too Late de Three Days Grace. |