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au 31 Mai 21 :
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Break the ice
Par Apleby Arrow
Tokio Hotel  -  Romance  -  fr
10 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     1 Review    
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L'inattendu
Chapitre 4: L'inattendu


Bill tapota le bout du crayon sur la table en regardant le tableau sans expression. Cette rédaction était en train de le tuer. S'il terminait là, il aurait des points en moins pour manque de vraie conclusion. Qu'est-ce que cette rédaction pourrait lui apporter dans le futur, en plus? Rien. Est-ce qu'il s'intéressait à ce cours? Pas le moins du monde. De toute façon, il se fichait de ce travail. Au diable les points qu'il perdrait.

Il se leva de sa chaise et mit en ordre les papiers, ignorant les regards graves et il grogna en se dirigeant vers le bureau du prof, au bout de la classe. Ce n'était pas sa faute si ses bijoux étaient si distrayants.

Bill rendit son travail. "Je peux aller aux toilettes?" demanda-t-il carrément.

Le prof leva les yeux par dessus ses lunettes avec un sourcil relevé. "Le temps de midi est dans une demi heure, Mr Kaulitz."

"Je peux aller aux toilettes?" répéta Bill, sans changer de ton. Ses yeux fixèrent la main qui ouvrit un tiroir pour prendre un pass, souriant quand il échangea sa rédaction avec."Merci."

Bill mit ses mains dans ses poches en se promenant tranquillement autour du bâtiment. Il était si ennuyé de l'école, il en avait tellement marre. Tout ce que ça signifiait pour lui récemment était un ennuyeux canal carpien, à cause des incessants formulaires à remplir pour l'université. Il en avait marre de les remplir avec les mêmes informations, encore et encore; nom, adresse, numéro de téléphone, email, moyenne de ses notes. Il devait encore passer un de ces tests standardisés avant de pouvoir mettre ses résultats et les envoyer. Bill n'était pas trop nerveux pour son dernier examen, mais ça ne voulait pas dire qu'il l'attendait avec impatience.

Deux élèves de première année passèrent et essayèrent de contrôler leur ton de rigolade. Bill s'arrêta et se retourna, dirigeant ses yeux vers les filles. Le rire irritant s'arrêta même si leur sourire diabolique était encore visible. Il roula des yeux et les bouscula en partant, entendant le ricanement refaire surface quand elles virent ses ongles parfaitement manucurés.

Bill marcha vers la classe qu'il reconnut comme la quatrième de Tom et regarda à travers la petite fenêtre. Il remarqua directement le dreadé assis près du mur du fond, attentif à la lecture du prof. Bill regarda Tom prendre des rapides notes dans son cahier et releva la tête, le voyant à la porte. Il sourit derrière son livre et Bill lui fit un signe, avant qu'une main sur son épaule ne le fasse sursauter.

"Bill?" Mme Roth sourit, baissant la main en voyant le jeune tenter de reprendre sa respiration.

"Quelle est la putain de raison d'avoir fait ça?" lâcha Bill, portant une main à son cœur.

"Ton langage, Bill," avertit-elle. "Tu espionnes Tom, n'est-ce pas?"

"Je ne l'espionnais pas," souffla-t-il.

"Si tu le dis." Bill fronça les sourcils à son ton.

"Vous vouliez quelque chose?"

"En fait, j'espérais que tu puisses venir dans ma classe," expliqua Mme Roth. "J'ai quelque chose que je dois donner à Tom."

"Quoi?" Bill jeta un œil à la classe de Tom en suivant la prof dans le couloir. "Pourquoi ne lui donnez-vous pas vous-même? Sa classe est juste là!"

"Je ne vais pas le déranger pendant son cours quand tu traines dans les couloirs. Pourquoi ne pas me faire cette faveur?"

Bill ne répondit pas car il savait qu'il ne la ferait pas changer d'avis en argumentant. Il suivit Mme Roth dans le couloir désert et entra dans sa classe, haussant un sourcil quand elle ferma doucement la porte. Elle commença a chercher dans les papiers de son bureau en désordre. Bill soupira et s'assit, jetant un coup d'œil aux affiches allemandes et phrases écrites sur le tableau.

"Alors, comment ça se passe entre Tom et toi?" demanda Mme Roth, essayant de combler le silence gênant alors qu'elle examinait certains dossiers.

"En quoi est-ce que ça vous regarde?" demanda Bill.

"En rien; ne sois pas sur la défensive," soupira-t-elle. "Je suis juste curieuse."

Bill haussa les épaules. "Je ne sais pas. Bien, je suppose."

Mme Roth sourit en trouvant l'enveloppe qu'elle cherchait et commença à ranger ce qu'elle avait déplacé. "Et comment va son anglais?"

"Bien," répéta Bill.

"Mmh," marmonna-t-elle. "Que penses-tu de lui jusqu'à présent?"

"Ecoutez, Mme Roth," commença Bill, se levant de sa chaise et marchant jusqu'à son bureau. "Si vous êtes concernée par la manière dont j'ai traité Tom ou ce qu'il fait, demandez-lui. Vous avez accepté d'aider Tom s'il en avait besoin, pas moi."

"Bill, les étudiants étrangers ne sont pas les seuls qui sont affectés par le déménagement. Des rumeurs disent que tu n'étais pas si content quand tu as su que Tom allait habiter chez toi."

"A présent qui est l'espion?" grogna Bill, croisant ses bras en se détournant du prof.

"Tom ne savait pas comment réagir avec toi," soupira Mme Roth. "Il essaye d'être ami avec toi, Bill. Tu es tout ce qu'il a vraiment à présent." Elle se leva de son bureau et marcha pour faire face à Bill à nouveau, lui tendant l'enveloppe scellée avec le nom de Tom écrit sur le dessus. "Essaye juste de lui donner une chance, d'accord?"

Le regard de Bill passa de l'enveloppe aux yeux noisette de la prof, essayant de trouver un moyen de lui répondre. Quand il se rendit compte qu'il n'en trouvait pas, il prit la lettre et acquiesça.

"Bien," sourit-elle en tapant Bill sur l'épaule. Elle alla jusqu'à la porte et attendit qu'il sorte. Bill s'arrêta près de Mme Roth et leva la note.

"C'est pour quoi, alors?" demanda-t-il.

"C'est seulement pour les yeux de Tom," répondit Mme Roth en bougeant son doigt. "Donne-le lui après l'école. Au revoir, Bill."

Bill haussa un sourcil en partant, se détournant quand elle ferma la porte à nouveau. Il regarda l'enveloppe et la tint à la lumière, louchant pour essayer de voir les mots de la lettre. Elle était pliée et l'encre semblait s'emmêler dans la luminosité. Il souffla et la plaça dans sa poche arrière, remettant le pass avec la lettre secrète. Bill commençait vraiment à détester cette femme.

Après quelques minutes de plus de flânerie, il décida de finalement retourner en classe. Il tourna la poignée de la porte quand la sonnerie retentit, entrant dans la pièce quand les étudiants faisaient la file pour rendre leurs rédactions. Bill se faufila à travers la masse et rassembla ses affaires.

"Je pensais que vous aviez pris une pause toilette, Mr Kaulitz," dit son prof. Bill passa la bandoulière de son sac par dessus son épaule, déposant le pass sur le bureau quand il se dirigea vers la porte.

"C'est ce que j'ai fait," murmura-t-il.


= - = - =


"Salut, Tom." Bill s'appuya contre la porte de Tom, tenant la lettre entre deux doigts. Tom leva les yeux de sa guitare et sourit.

"Qu'est-ce que c'est?" demanda-t-il. Tom posa son instrument contre le mur pour faire de la place pour Bill sur le lit. Le jeune aux cheveux noirs corbeau s'assit sur le matelas douillet et passa ses jambes sous lui, tendant l'enveloppe à Tom.

"Je ne sais pas; Mme Roth m'a dit de te la donner," dit Bill. Il regarda par dessus l'épaule de l'autre quand il l'ouvrit précieusement, dépliant la lettre bien écrite à la main pour voir la salutation adressée à 'Tomi'.

"Aww, Tomi?" Les oreilles et le cou de Tom rougirent et il rit doucement.

"Ca vient de ma mère," dit-il, se tournant pour sourire à Bill. "'Tomi' est un, euh..."

"Surnom?" proposa Bill et il rit doucement. "J'ai compris."

Tom acquiesça et se retourna pour lire la lettre allemande. Bill fit comme s'il lisait par dessus, alors qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qui était écrit. Il se pencha en arrière pour sourire quand il vit Tom glousser pour quelque chose d'écrit.

"Qu'est-ce qui est si drôle?" demanda Bill. Tom haussa les épaules avec raideur et retourna la lettre.

"C'est juste ma mère. Elle aime m'écrire des choses stupides," dit-il en mettant la lettre sur sa commode. Tom chipota avec le bas de son large t-shirt. "Elle me manque."

"Oh." Bill fronça les sourcils. "Je suis désolé."

"Ca va." Mais Bill savait que ça ne l'était pas vraiment. Personne ne pouvait dire que ça allait quand leur mère lui manquait. Spécialement à 17 ans; peu importe à quel point les pensées de la personne pouvaient être fortes ou faibles.

Bill jeta un regard à la guitare et donna un coup de pied pour attirer l'attention. "Donc, à quel point est-ce que tu sais jouer?"

"Bien, je pense," dit Tom.

"J'appelle ça des conneries," sourit Bill. Quand Tom lui adressa un regard confus, il rit et dit: "Montre-moi."

Tom sourit timidement et se saisit de son instrument, la positionnant quand Bill bougea pour faire de la place. Il pinça les cordes au hasard avant d'entamer une mélodie lente et facile. L'attention de Bill fut facilement capturée quand il regarda Tom jouer cette chanson par cœur. Il se déplaça plus près de Tom.

"C'est fantastique," murmura-t-il, ses yeux fixés sur les doigts de Tom grinçant sur le manche de la guitare quand ils bougèrent pour faire une autre note. Bill se sentit presque hypnotisé par les mouvements de Tom et par la musique qui se propageait dans la chambre. Il ne remarqua pas à quel point il était près avant que son bras ne cogne doucement l'épaule de Tom. 
"Désolé," murmura Bill, se reculant à ce contact. Tom haussa simplement les épaules en lançant un regard en coin à Bill, dont le regard était toujours accroché à ses doigts.

"Bill," dit-il en ralentissant le rythme.

"Hmm?" Bill leva la tête pour rencontrer les lèvres de Tom dans un baiser soudain. Ses yeux s'agrandirent et il repoussa Tom avec son bras, se reculant jusqu'au bout du lit. "C'était quoi ça putain?!"

Tom se rassit doucement et ajusta sa casquette, faisant de son mieux pour éviter le regard haineux de Bill. Du peu que Bill pouvait en voir, Tom était aussi rouge que lui.

"Je suis désolé," murmura Tom en posant sa guitare contre la commode. Bill était gelé sur place et vit Tom devenir encore plus rouge à cause du silence gênant. L'estomac de Bill était comme s'il avait été lié par une centaine de nœuds et il déglutit fortement, incapable de penser à autre chose qu'à se calmer. Il n'était toujours pas remis du baiser.

Bill soupira fortement et se poussa pour se relever. "Tu t'excuses trop," murmura-t-il, sortant de la chambre de Tom et fermant la porte avec un silencieux 'click'.

Bill s'enferma dans la salle de bains et s'assit sur le rebord de l'évier, l'arrière de sa tête reposant contre le miroir. Ca allait trop vite. Il avait seulement appris pour Tom il y a deux mois. Il avait seulement rencontré Tom il y a quelques semaines. Il avait seulement considéré à penser à Tom de cette manière il y a quelques jours. Est-ce que le temps pouvait vraiment être un facteur?

Bien sûr que ça pouvait en être un. La dernière relation de Bill datait d'une éternité et la rupture avait été tout sauf propre. Il savait que ses parents avaient secrètement blâmé la fille pour son soudain antisocialisme, mais Bill savait qu'il ne fallait pas reprocher tous ses problèmes et soucis à ce qu'une fille pensait de lui. Tu gagnes des choses, tu en perds. Bill avait juste appris à accepter qu'il en perdait plus que les autres.

Il recevait fréquemment des commentaires sur son image de toutes sortes de personnes; homme ou femme, gay ou hétéro. Certains éclairaient sa journée, d'autres le faisaient juste lever les yeux. Bill acceptait tout, en fait. Pour ou contre, il était toujours remarqué d'une certaine façon. 

Et puis Tom était arrivé. C'était très soudain et Bill avait été rapide pour essayer de défendre son territoire. Il avait essayé de parer les sentiments qui planaient sur son ombre, mais ça n'avait pas marché. Ca n'avait jamais marché. C'est pourquoi il avait toujours été le seul blessé à la fin.

Bill repoussa des mèches de cheveux derrière ses oreilles et se tourna pour rencontrer son reflet, regardant dans ses yeux gonflés et irrités.

"Pourquoi est-ce que tu pleures?" murmura-t-il doucement. Bill leva un main vers la glace et toucha l'image de ses yeux dans le miroir, prétendant les effacer. "Quelqu'un t'a juste embrassé; ce n'est pas une raison pour pleurer. Ca craint."

Quelques coups à la porte firent sursauter Bill et il manqua de tomber de l'évier en porcelaine. "Chéri, tu es là?"

"Ouais, maman," cria-t-il, essuyant vivement ses yeux et prenant de grandes inspirations pour se calmer.

"Est ce que je te dérange? Ton père et moi allons dormir et nous voulions juste te souhaiter bonne chance pour ton examen demain."

"Putain," murmura Bill; il avait pratiquement oublié ça. "Attends une seconde." Il se vérifia pour s'assurer qu'il avait l'air mieux qu'il ne se sentait avant de déverrouiller la porte, se penchant pour faire un câlin à sa mère.
"Tu y es presque, Bill," lui dit Simone, serrant Bill dans ses bras avant de se reculer. "Nous sommes si fier de toi."

"Merci," sourit-il, regardant son père qui acquiesça.

"Tu as bien travaillé," dit Gordon. "Après celui-ci, tu peux te laisser aller à ce que tu veux."

"Gordon, ne l'encourage pas à ça!" soupira Simone.

"Ne t'inquiète pas; j'ai encore trop à faire avant même de penser à me laisser aller," rit Bill. Il fit une rapide accolade à Gordon et posa un baiser sur la joue de sa mère.

"Oh chéri, ton visage est humide," dit-elle, caressant la joue de Bill et passant son pouce sur la peau lisse.

"Démaquillant," mentit Bill. "Je me prépare à aller dormir."

"C'est bien de se coucher tôt. Qui sait combien de temps ton test va durer demain?"

"J'ai compris, maman. Calme-toi; je suis déjà assez préoccupé comme ça."

Simone rit et caressa les cheveux de Bill avant de traverser le couloir.

"Bonne nuit, dors bien!" dit-elle, faisant un signe de la main avant d'entrer dans la chambre de Tom pour dire la même chose. Bill se frotta les bras timidement avant de regarder Gordon.

"Je peux me laisser aller autant que je le veux?" demanda-t-il, souriant quand son père haussa les épaules.

"Ne le dis pas à ta mère, c'est tout." Bill acquiesça et dit bonne nuit à son père avant d'entrer de nouveau dans l'intimité de la salle de bains.

Tous les événements de la nuit lui revinrent et tendirent ses muscles à nouveau. Il savait que le sommeil n'arriverait pas à les détendre et ça le fit souffler d'ennui. La seule chose qui marcherait serait un bain chaud brûlant ou une branlette satisfaisante.

Bill décida d'aller contre les résolutions de n'importe quel autre garçon et ouvrit les robinets de la baignoire, ne les fermant pas jusqu'à voir une satisfaisante montée de vapeur au dessus du bain d'eau bouillante.


Fin chapitre 4


 
 
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