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Stellane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
21 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 15     Les chapitres     50 Reviews    
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Incompréhensions.

Stellane.

Auteur : haniPyanfar

 

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Troisième partie : Yann Kerrye et Harry Potter

 

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Chapitre 15 : Incompréhensions.

 

o – o – o - o

Attention, la classification passe de K à T+.



Chaumière aux coquillages en Cornouailles, sur une falaise dominant la mer, le vendredi 10 août 2007, 10 heures du soir.

 

 

Stellane ne dormait pas. Elle entendait dans le lit voisin du sien la respiration paisible de Victoire, la fille aînée de Bill et Fleur Weasley, dont elle partageait la chambre. Dominique, le petit garçon de trois ans, avait la sienne juste à côté de celle de ses parents. C'était un enfant tranquille. Il ne pleurait jamais et adorait jouer avec les deux grandes filles qui prenaient plaisir à s'occuper de lui.

 

Elles l'emmenaient sur la plage, en bas de la falaise, à la recherche de coquillages. Elles l'aidaient à bâtir des châteaux de sable. Elles le tenaient par la main pour une baignade au bord de la mer, là où les vagues sont douces et écumeuses. Elles lui racontaient des histoires de loups et de sorcières, rien que pour le voir ensuite se blottir dans leurs bras en ouvrant de grands yeux apeurés. Fleur pouvait leur confier le petit garçon en toute quiétude. Elles veillaient sur lui comme des mères poules sur leur unique poussin.

 

Stellane sourit. Elle avait passé dans cette maison presque trois semaines de vacances très agréables. S'il n'y avait pas eu le problème de son père ... Fine, la chouette de Harry lui avait apporté plusieurs lettres mais il n'y avait rien de nouveau. Elle avait aussi envoyé des messages par le hibou des Weasley. Mais elle attendait le prochain jour avec impatience. Demain samedi, elle rentrait à la maison. Elle en avait des choses à raconter ! Dont la plus merveilleuse était sa rencontre le jour même avec les sirènes !

 

Victoire et elle étaient descendues sur la plage en début d'après-midi. Dominique faisait la sieste. Elles avaient emporté leurs poupées et jouaient tranquillement à l'ombre d'un gros rocher. Soudain, elles avaient entendu un chant étrange. Des voix aiguës se répondaient et le son se répercutait en écho sur la falaise. Elles avaient d'abord cru à l'arrivée d'une troupe de dauphins et s'étaient levées pour leur faire signe. Mais la surprise les avait clouées sur place. Cinq sirènes s'étaient approchées de la plage et elles chantaient.

 

On ne comprenait pas les paroles et la mélodie était étrange mais les cinq Filles de la mer étaient magnifiques. Elles étaient assises sur le sable à une faible profondeur et l'eau recouvrait leur queue écailleuse par vagues successives. Elles étalaient au soleil leur longue chevelure blonde ou brune pour la faire sécher. Elles ne portaient aucun vêtement et leurs poitrines nues constellées de gouttes d'eau brillaient de mille feux. Quatre avaient la peau très blanche avec des reflets verts et la dernière avait un teint café au lait tout à fait extraordinaire. C'était elle qui chantait la mélodie, les autres vocalisaient l'accompagnement.

 

L'arrivée des deux spectatrices ne parut pas les déranger. Elles continuèrent à chanter et à se peigner avec leurs longs doigts fins légèrement palmés. Au bout de quelques minutes, elles firent signe à Victoire et à Stellane de s'approcher. Les deux jeunes filles étaient en maillot de bain car elles comptaient nager un peu plus tard dans l'après-midi. Elles se regardèrent. Pouvaient-elles faire confiance aux sirènes ? On racontait sur elles tant d'histoires ! Qu'elles attiraient les marins par leurs chants et qu'ils se noyaient en tentant de les rejoindre, qu'elles envoyaient les bateaux se fracasser sur les rochers ...

 

Mais Stellane avait un instinct sûr qui lui permettait de sentir si les personnes qui l'approchaient étaient bienveillantes ou pas. Les sirènes ne dégageaient aucune onde négative. Elle marcha dans l'eau à leur rencontre, suivie de Victoire. La communication n'était pas facile, les sirènes ne parlaient pas la même langue que les humains et surtout leur voix, comme celle des dauphins et des baleines, était faite pour être entendue sous l'eau sur de grandes distances. Elle ne paraissait aiguë que lorsqu'elles étaient hors de leur milieu naturel.

 

Mais il restait le langage gestuel. Les sirènes caressèrent les jambes des deux jeunes filles. elles essayèrent de se dresser sur l'extrémité de leur queue mais retombèrent à l'eau dans de grandes éclaboussures avec des petits cris et des rires pointus. Stellane s'agenouilla près d'elles pour soupeser leurs superbes chevelures. Elle fit bouffer en écho ses cheveux blonds, abondants mais fins, en riant aux éclats. Son geste dévoila la petite étoile normalement dissimulée sous la frange.

 

Soudain, les sirènes cessèrent de rire et se regroupèrent autour de Stellane en répétant un mot et en désignant du doigt le front de la jeune fille. Celle-ci était bien embêtée. Elle détestait se faire remarquer à cause de ce signe qui lui avait donné son nom. Victoire à ses côtés était inquiète. Elles n'étaient que deux face à cinq sirènes. Que pourraient-elles faire si les Filles de la mer devenaient agressives ?

 

Mais ce fut le contraire qui se passa. L'instinct de Stellane ne l'avait pas trompée. L'une après l'autre, les sirènes plongèrent en eau profonde et ressortirent chacune avec un petit cadeau. Un galet noir d'un ovale parfait, un coquillage spiralé de deux couleurs, le blanc et le bleu, une huître qui, ouverte, révéla une perle irisée, un morceau de corail rose …

 

La dernière sirène, celle qui avait le teint foncé et semblait diriger les autres, revint de son plongeon avec une étoile de mer. La bête était morte depuis longtemps. Il ne restait que sa carapace fossilisée. Elle la posa sur le front de Stellane en prononçant le mot qu'elles avaient toutes répété, le mot étoile dans leur langage. Stellane réussit à le reproduire après quelques essais. Elles parurent enchantées. Elles se mirent ensuite à nager. Victoire et Stellane les accompagnèrent tout en restant près du rivage.

 

Les sirènes faisaient des bonds hors de l'eau, elles plongeaient en dressant leur queue toute droite et en l'agitant comme un drapeau. Elles faisaient mille cabrioles, éclaboussant les deux jeunes filles sans jamais leur faire peur en les attirant sous l'eau. Elles jouaient comme des enfants, ravies d'avoir trouvé de la compagnie. Cela dura un bon moment. Puis soudain on entendit le bruit d'un moteur. Un bateau de pêche croisait à quelque distance de la falaise.

 

Les sirènes s'agitèrent, dirent encore quelques mots de leur étrange voix puis elles plongèrent toutes ensemble et disparurent, laissant là les deux jeunes filles étonnées et déçues. Ah oui bien sûr ! Les marins auraient peut-être tenté de les capturer ! Les Moldus n'y connaissaient rien en magie. Ils auraient pu les prendre pour une nouvelle sorte de gros poissons. Les deux jeunes filles regagnèrent la plage où Stellane avait déposé les cinq cadeaux. Elles prirent leurs affaires et remontèrent vers la Chaumière aux coquillages. Elle au moins était protégée par des sortilèges repousse Moldus !

 

Stellane se retourna sur le côté en souriant. Quelle aventure extraordinaire. ! Et elle pourrait prouver ses dires ! Les cinq objets étaient posés sur sa table de chevet. Elle avait hâte de tout raconter à Harry ... et bien sûr à son père, même s'il agissait envers elle comme un étranger. Mimsy devait venir la chercher demain dans la matinée. Ses tantes Vélanes arrivaient dimanche. Elle était très bien chez Bill et Fleur mais il lui tardait de rentrer chez elle. Elle brûlait de revoir le bel homme blond et de guetter dans ses yeux la moindre expression prouvant que la mémoire lui était revenue. De toute façon, elle se ferait aimer de lui, foi de Vélane !

 

Elle avait consulté ses propres souvenirs en faisant défiler dans sa tête les années au Château Borodisov : la Maisonnée, le Comte et sa femme, la bibliothèque, puis le voyage vers Londres et ces trois journées où sa vie avait changé du tout au tout. Elle avait trois ans alors, l'âge du petit Dominique, mais les faits restaient aussi précis dans sa mémoire que s'ils avaient eu lieu la veille. Elle lui parlerait ... Elle lui raconterait ... Il se souviendrait ... Il ... Son père ... Elle s'endormit, le sourire aux lèvres.

 

o - o - o - o

 

Même jour, environ la même heure, dans la maison de Harry, square Grimmauld.

 

Yann jubilait intérieurement. Harry était tout près de succomber à son charme. Ils étaient assis sur le tapis devant la cheminée où brûlait un feu froid, juste pour le plaisir de voir danser les flammes. Cette soirée d'août était douce, une brise légère et parfumée entrait par la fenêtre donnant sur le petit jardin sauvage, à l'arrière de la maison. Un oiseau sifflait des trilles, d'autres lui répondaient. C'était un de ces moments magiques où tous les rêves peuvent se réaliser. Et celui de Yann était à portée de main !

 

Quelle bonne idée il avait eu pour agrémenter ses espoirs de conquête ! Il avait vu à la télévision un film où un bel homme séduisait une jeune femme en lui offrant du champagne accompagné de fraises. En revenant de Poudlard, il était allé voir Kreatur, il lui avait donné quelques gallions en lui demandant de se procurer la boisson et les fruits à l'épicerie " Les Mille Saveurs " sur le Chemin de Traverse.

 

L'elfe avait pris un air de conspirateur et il avait aussitôt disparu dans un plop. Il avait rapporté du champagne rosé de grande marque " le préféré de Maître Harry ... " et un panier de fraises, mûres à point, qui embaumaient toute la pièce. Maintenant, Harry et lui devisaient de tout et de rien, en dégustant avec un plaisir évident les fruits trempés dans leur verre posé devant eux sur un plateau. Ils étaient tout proches l'un de l'autre, hanche contre hanche, la tête du blond frôlant l'épaule du brun.

 

C'était maintenant. Les lèvres de Yann se posèrent sur le cou de son voisin pour quelques baisers papillon puis voyant que l'autre ne le repoussait pas et continuait à rire et à grignoter ses fraises, il s'enhardit. Le baiser se déplaça vers la joue puis vers la bouche rouge en même temps que le fruit trempé dans le verre. Les goûts se mêlèrent, le sucre un peu acide de la fraise, la fraîcheur pétillante du champagne et la saveur du baiser.

 

Et ce fut de nouveau l'éblouissement. Yann glissa à genoux à côté de Harry, mit les mains en coupe autour de son visage et ne pensa plus à rien d'autre qu'aux lèvres au goût de paradis qui s'ouvraient pour lui, qui lui renvoyaient son baiser, mieux, qui l'approfondissaient et le prolongeaient, tandis que des bras enserraient sa taille et que leurs deux corps se rapprochaient jusqu'à ne faire plus qu'un.

 

Cela dura longtemps. La nuit était tombée et les oiseaux avaient cessé de chanter quand ils se séparèrent. Yann avait allongé Harry sur le tapis, renversant leurs verres au passage. Mais qui se souciait encore de champagne et de fraises quand deux cœurs battaient comme des tambours, que deux corps s'alanguissaient et qu'au contraire, deux sexes durcissaient ! Qui avait envie de plaisirs terrestres quand les cieux s'entrouvraient et que les étoiles scintillaient au firmament !

 

Qu'importait aussi le fait que ces cœurs, ces corps, ces sexes soient tous les deux masculins ! Le désir amoureux ne se cantonne pas à l'obscure envie de procréation ancrée dans tous les êtres vivants. Les humains n'ont pas que des instincts, ils ont des sentiments, et quelque chose qui ressemblait à de l'amour était en train d'éclore entre deux beaux jeunes hommes sous l'impulsion de l'un des deux. Oui, Yann pouvait jubiler. Il faisait la conquête de Harry et sentait leurs désirs mutuels se répondre.

 

Pendant quelques instants, ils ne firent que se regarder dans les yeux et reprendre leur souffle. Et Yann se demanda alors jusqu'où il pourrait aller ce soir, jusqu'où Harry voudrait bien aller. Lors de son initiation par le jeune vacancier deux ans auparavant, ils n'avaient pas couché ensemble dès le premier soir. L'autre avait éveillé sa nouvelle sexualité par des caresses et des baisers de plus en plus poussés mais il ne l'avait pénétré que plusieurs jours plus tard.

 

Il avait pris le temps de lui faire la cour et Yann lui en était reconnaissant. Tout s'était bien passé. Il n'avait éprouvé que du plaisir partagé. La seconde fois avait été moins agréable. Alors le jeune blond voulait lui aussi faire bien les choses. Rien ne pressait. Il n'avait pas l'intention de partir lundi comme il l'avait dit. Lui aussi ferait la cour à Harry. Il ne voulait pas seulement son corps, il voulait aussi son cœur.

 

Il s'assit, reprit une fraise dans le panier et l'approcha des lèvres de Harry. Quand celui-ci ouvrit la bouche, il recula sa main, mordit dans le fruit et le tendit ensuite à son voisin. La séduction, ça commençait par le partage. Avec un sourire, Harry croqua le reste de fraise et fit de même pour Yann. Ils vidèrent le reste du panier en riant et finirent aussi la bouteille de champagne.

 

La nuit était noire. Yann se leva, tendit la main à Harry et se tenant par la taille, ils montèrent au premier étage. Comme le soir de la boîte de nuit, ils s'arrêtèrent à la porte et s'embrassèrent de nouveau, et encore une fois, un vague souvenir émergea dans la mémoire de Harry. Mais maintenant, ils avaient déjà échangé tant de baisers qu'un de plus, un de moins ... Ce fut lui qui entraîna le jeune blond dans sa chambre.

 

Contrairement à Yann, le Griffondor avait eu de nombreuses aventures. En succombant au charme de son partenaire, il ne cherchait pas plus loin qu'un moment de plaisir. Il ne l'aimait pas, du moins, il ne l'aimait pas d'amour. Il voulait juste flirter, aussi loin que son compagnon voudrait bien l'accompagner. Baiser peut-être, ce serait une expérience nouvelle, mais ce n'était pas obligé. Il cherchait juste du plaisir immédiat et sans complications.

 

Tout le contraire de Yann, qui, lui, tenait vraiment à Harry et voulait faire l'amour.

 

L'incompréhension entre les humains est universelle. Même quelquefois en se parlant, ils se trompent sur leurs intentions mutuelles. Les mots ne suffisent pas, leur sens n'a pas la même valeur pour les uns et pour les autres. Alors quand les échanges se font sans paroles, juste sur une intuition, un regard, un geste qu'on interprète, un sourire qui invite mais à quoi au juste, il y a souvent risque de catastrophe. Harry et Yann n'y échappèrent pas. Et cela fut beaucoup la faute de Harry et de son caractère emporté.

 

Pourtant tout avait si bien commencé ! La chambre était fraîche, éclairée seulement par quelques bougies éparses. La porte à peine franchie, ils se libérèrent mutuellement de leurs légers vêtements d'été tout en échangeant baisers et caresses. Ils se découvrirent d'abord par le goût, l'odorat et le toucher pendant que les soupirs de plaisir emplissaient leurs oreilles. Puis vint une pause et ils s'examinèrent d'un œil appréciateur.

 

Yann était déjà conquis par le visage franc de Harry, son corps vigoureux et sa prestance. Même si son partenaire n'incarnait pas pour lui l'ancien héros du monde sorcier, il était sensible à son charisme naturel. Maintenant, il pouvait aussi glisser ses doigts sur la peau mate, effleurer les muscles durs, sentir sa chaleur et sa force. Harry était un homme dans toute sa plénitude, exactement comme Yann les aimait. Ce serait bon de s'abandonner entre ses bras.

 

Harry, lui, découvrait un corps svelte et une peau douce et très blanche. Il était fasciné par les tétons roses sur la poitrine pâle et la presque absence de pilosité sur le ventre plat. Il caressait un corps de jeune homme aussi irrésistible que celui d'une femme. De plus il était troublé par le fait que ce soit - aussi - le corps de Malfoy.

 

Si elle n'avait rien apporté de nouveau à Yann, la visite à Poudlard avait au contraire réveillé en lui des souvenirs lointains. Draco Malfoy et sa suite arpentant fièrement les couloirs du Château ... L'attrapeur de Serpentard virevoltant sur son balai ... Un jeune homme baignant dans son sang après avoir reçu un Sectum Sempra ... Et un Mangemort aux abois abaissant sa baguette magique devant Dumbledore désarmé ... Non plus Yann Kerrye mais Draco Malfoy.

 

" Tiens, pensa-t-il rapidement, le sort de magie noire n'a pas laissé de trace sur sa poitrine. Même sa Marque des Ténèbres est atténuée. Il est craquant mon ex ennemi . Il voulait me séduire, hé bien c'est fait ... Mais ne lui donnons pas trop vite la victoire ! "

 

Tenant son partenaire par les mains, il recula et s'assit au bord de son lit en l'attirant sur ses genoux. Entre eux, leurs sexes se dressaient déjà, se touchant, se caressant presque. Mais ils se regardaient toujours et se souriaient des lèvres et des yeux.

 

Les préliminaires ... Un moment à ne pas gaspiller quand on veut " enjôler " son ou sa partenaire.

 

" Séduire " espérait Yann.

 

" Embobiner " pensait plutôt Harry.

 

Il se pencha, prit l'un des tétons entre ses lèvres et le suçota, l'aspirant et le mordillant tour à tour. Puis il passa à l'autre en traçant une ligne de baisers mouillés sur la poitrine imberbe. En même temps, ses mains voyageaient du haut vers le bas dans le dos de Yann, s'arrêtant finalement sur les fesses. Il les palpa, les pressa et leur imprima un léger mouvement d'avant en arrière, comme s'il l'invitait à l'acte sexuel.

 

Harry était doué pour provoquer le plaisir et l'excitation chez ses partenaires et Yann subissait son emprise. Il gémissait sourdement, laissant le son étouffé sortir de sa gorge sans essayer de le refréner. Ses reins se creusaient, son ventre durcissait, il n'était qu'attente.

 

" C'est bon " pensaient-ils ensemble sans que cela ait le même sens pour chacun.

 

" Bon parce que tous mes sens se tendent vers lui " pour Yann.

 

" Bon parce que j'ai réussi à capturer ma proie " pour Harry.

 

Il remonta ses lèvres vers les épaules, le cou, le visage de Yann et tout à coup cessa ses baisers, amusé par l'air extasié de son partenaire. Celui-ci avait les yeux dans le vague mais il se reprit vite en constatant que Harry semblait se foutre de lui. Il eut à son tour un sourire moqueur et baissa les yeux vers leurs sexes déjà bien tendus. Une idée lui passa par la tête, quelque chose que son initiateur avait fait pour lui, pour le captiver, pour lui donner envie d'aller plus loin. Il glissa des genoux de Harry, lui écarta les cuisses et s'agenouilla entre elles.

 

De nouveau ils se regardèrent mais cette fois, c'était au brun d'être surpris et au blond de se sentir en position de force malgré sa situation. Il se pencha et toucha la verge de Harry du bout de sa langue tout en surveillant l'effet de son geste sur son partenaire. Le voyant sans réaction, il lécha la hampe dure jusqu'au gland puis posa des baisers légers sur toute la longueur en terminant par les bourses. Trop surpris par l'érotisme de la situation, Harry ne bougeait pas, sentant monter en lui une étrange chaleur.

 

Il était doué aussi, le jeune homme blond qui lui lançait un coup d’œil coquin par en dessous ! Et quand il prit son sexe en bouche, Harry se tendit et un sifflement assourdi sortit de ses lèvres. Il sentait la caresse des lèvres, de la langue, du palais sur la peau de sa verge, sur sa pointe sensible. Bien que son partenaire ne puisse engloutir totalement son membre tendu, le lent glissement de la bouche de haut en bas puis de bas en haut déclenchait dans tout son corps un long frisson de plaisir.

 

C'était nouveau pour Harry. Jamais il n'avait ressenti ça avec une fille. Certaines lui avaient fait des gâteries assez perverses mais là, c'était différent. La personne qui éveillait toutes ces sensations le faisait non pas machinalement, juste comme un préliminaire banal, mais en y mettant toute sa conviction, tout son ... désir de plaire. La tension montait dans les reins du brun, dans son ventre. La caresse légère s'accentuait, devenait pressante et il était près d'y répondre par un orgasme.

 

Soudain, son regard fixé sur son agréable tourmenteur se voila. Le visage aux yeux brillants et aux cheveux blonds qui se tenait entre ses jambes changea subtilement et ce fut Malfoy qui le suçait ! Malfoy qui lui procurait un plaisir sans bornes ! Non plus Yann, un ami, un camarade avec qui il s'entendait bien, mais un ex ennemi qui l'avait toujours méprisé et qu'il détestait cordialement !

 

Malfoy dans une situation qu'il n'aurait jamais acceptée s'il avait eu conscience de ce qu'il faisait ! Malfoy, le fier Sang Pur ! Dont le destin tout tracé était d'épouser une fille de son rang et de relever le nom de sa famille ! Malfoy revenant changé mais toujours aussi orgueilleux de son exil en Bulgarie ! Malfoy, le père de Stellane ! A genoux devant son ennemi et lui donnant du plaisir !

 

Harry se raidit et l'une de ses mains se posa sur le front du blond, repoussant son visage, interrompant la caresse. L'autre recula, lui lançant un regard surpris, un peu déçu. Avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-il déplu à Harry ? Mais celui-ci murmura seulement " Laisse-moi un instant " d'une voix rauque.

 

Yann se releva et se dit que Harry était près d'exploser et qu'il ne voulait pas le faire dans sa bouche. Un peu de sperme perlait d'ailleurs au bout de son gland. Le jeune blond sentait lui aussi la tension, la douleur de son sexe durci. Harry s'était rejeté en arrière, appuyé sur le lit par ses deux coudes. Il avait les yeux fermés et respirait fort et vite. Son partenaire sourit et se dirigea silencieusement vers la salle de bain. Il fallait qu'il se soulage lui aussi.

 

Il ne s'écoula pas plus de cinq minutes mais ce qui se passa ensuite fut pour Yann hors du temps. Un moment fort, inoubliable, quelque chose d'intense et en même temps d'effarant, presque de terrifiant. Un moment de combat, de victoire et de défaite, de domination contrôlée et d'acceptation pleine et entière, sans qu'on sache vraiment qui gagne et qui perd. Une pluie d'étoiles dans une nuit noire.

 

Yann se rafraîchissait le visage en y passant un peu d'eau avec ses mains quand dans son dos la porte s'ouvrit et Harry entra. Nu. Les yeux brillants d'une drôle de lueur. Un sourire un peu tordu sur les lèvres. Une expression à la fois enjôleuse et dangereuse sur le visage. Le jeune blond le vit dans le miroir et trembla un peu. D'excitation car le sexe de l'arrivant était dressé. D'un peu de crainte aussi devant son air bizarre. Harry semblait à la fois content et contrarié. Taquin et furieux. Prêt à la plaisanterie comme à la bagarre. " Un Griffondor prêt à toutes les extrémités " auraient dit ses amis.

 

"Alors, comme ça, tu me chauffes et puis tu t'en vas ? susurra-t-il d'une voix à la fois charmeuse et légèrement menaçante. Tu me crois à point, prêt à tomber dans tes filets ? Ton petit numéro n'était pas mal mais il va falloir en faire plus si tu veux me convaincre. Je ne suis pas homo et tu n'as rien d'une fille. Qu'est-ce que tu as à me proposer maintenant ?

 

Yann ne savait trop quoi répondre. " Faire l'amour " n'était peut-être pas ce que Harry avait en tête. Il ressemblait en ce moment à tous les dragueurs de bar dont Yann repoussait les avances en riant. Mais ce n'était pas un client quelconque qui lui faisait une proposition. Il avait très envie d'une prolongation à leur petite séance mais pas n'importe comment. Il répondit par une question.

 

- Toi, que veux-tu ?

 

-Du sexe bien sûr ! Tout ce que tu voudras bien m'offrir ! Je n'ai jamais possédé un garçon. Je veux bien commencer par toi. Qu'est-ce que tu en dis ?

 

Il s'était rapproché de Yann mais sans le toucher. Le jeune homme sentait pourtant sa chaleur juste dans son dos. Il était un peu déçu. Son idée première était de faire l'amour à Harry comme l'avait fait son premier amant, de le préparer, de le pénétrer, de lui donner du plaisir. De le mener à l'orgasme peut-être. Apparemment, Harry avait une autre vision de la chose. Il voulait dominer la situation.

 

Yann hésita juste un instant. Mais la tentation était trop forte. Il fit un pas en arrière et leurs deux corps entrèrent en contact. Il donnait ainsi son accord. Mais quand il voulut se retourner pour faire face à Harry, il sentit les bras de celui-ci lui entourer étroitement la poitrine et son sexe s'appuyer contre ses fesses. Ah dommage ! Son partenaire voulait visiblement continuer la séance sans délais et le prendre là, debout, dans la salle de bain.

 

Lui aurait préféré retourner dans la chambre et s'offrir à Harry sur le lit, comme à sa première fois, lors de son initiation. Son premier amant l'avait traité avec tous les égards. Allongés face à face, ils s'étaient souri, s'étaient regardé dans les yeux en faisant l'amour, avaient joui ensemble. Ils avaient réellement partagé ce moment exceptionnel où pour la première fois, deux êtres se donnent l'un à l'autre.

 

Son deuxième amant n'avait pas eu cette délicatesse. Il l'avait pris debout, par derrière, les mains de Yann appuyées sur le bois de la commode, dans sa chambre de l'auberge. En fait, à part bien le préparer pour lui éviter de trop souffrir à la pénétration, il avait surtout satisfait son envie personnelle sans trop se soucier de son partenaire, presque réduit à l'état d'objet sexuel.

 

Par la suite, il avait tout de même été très gentil. Il l'avait caressé et embrassé. Il lui avait dit des mots doux. Il lui avait même offert son beau briquet en or avant de repartir. Mais il l'avait toujours pris de la même façon. Yann n'avait rien dit mais il avait toutefois et de beaucoup préféré l'autre manière.

 

Harry profitait déjà de l'accord implicite de son partenaire et posait dans son cou des baisers appuyés. Ses mains caressaient sa poitrine et descendaient vers son ventre. Ses hanches bougeaient légèrement d'avant en arrière. Il sentait le corps chaud frémir sous ses doigts. La nouveauté de la situation lui donnait une ardeur qu'il avait un peu oubliée avec ses partenaires féminines.

 

Pendant les quelques minutes après la fellation de Mal ... de Yann, quand il s'était retrouvé seul dans sa chambre, Harry avait senti monter en lui une bouffée intense de désir. Une brusque chaleur avait envahi son bas-ventre et le haut de ses cuisses. Son sexe était devenu vraiment douloureux. Il avait entendu l'eau couler dans la salle de bain. Le démon du sexe l'avait saisi. Il n'avait pas pris le temps de réfléchir, de peser les conséquences de ses actes. Il voulait juste assouvir une envie, un besoin, une urgence.

 

L'acceptation du jeune homme blond l'avait comblé. Il le désirait si fort qu'il ne remarqua pas sa brève hésitation. Pas un instant, il ne pensa que son partenaire avait peut-être envie d'une relation plus tendre. Il se lança dans l'acte sexuel avec autant de délicatesse que le coq d'un poulailler envers une jeune poulette !

 

Bien sûr qu'il savait quoi faire ! Seamus et Dennis étaient libres en paroles et en actes quand ils étaient en petit comité, en présence de gens qui connaissaient leur liaison. Aucun problème ! C'était comme ramener à la maison une fille déjà bien chauffée et finaliser une conquête entreprise et réussie ! Quelques caresses, quelques baisers, et hop là !

 

Enfin non, pas avec Mal ... avec Yann ! Il lui semblait si délicat dans ses bras. Mais enfin, il était d'accord, non ? Il avait déjà eu des amants. Il était majeur et vacciné ... Hé la ! Attends ! Il oubliait quelque chose. Il murmura rapidement " Coïtaream " le sortilège universel de protection contre les MST, et pour les hétéros, contre les grossesses non désirées. Une précaution à ne jamais oublier. Puis il caressa le ventre plat, effleura le sexe qui se tendait et déplaça ses mains vers les hanches puis vers le bas du dos de son partenaire.

 

Le corps de Yann s'enflammait au fur et à mesure. Ses muscles tressaillaient. Le feu lui courait dans les veines. Il ne s'était pas attendu à une aussi forte réaction de ses sens au contact de Harry. Il le désirait de toutes ses forces et en plus il l'aimait. Le mélange des deux sentiments était si détonnant qu'il commençait à perdre pied. Le réel s'estompait déjà.

 

Aussi fut-il déçu quand Harry recula un peu. Seules ses mains restaient posées sur lui. Elles descendirent sur ses fesses, les écartèrent et le sexe dur s'appuya contre son entrée. Yann comprit alors que Harry allait le pénétrer sans l'avoir au préalable préparé à cette intrusion dans son intimité. Il eut peur. Même si ses amants précédents y avaient mis les formes, il avait quand même eu mal. Il tourna la tête et gémit :

 

-Attends Harry ! Il faut ...

 

Mais le Griffondor l'interrompit. Il savait comment passer à l'acte sexuel avec ses partenaires mais il ne lui vint pas à l'idée que c'était différent pour les garçons. Il n'avait jamais baisé que des filles. Préparer l'anneau de chair en y glissant les doigts ou utiliser du lubrifiant, il n'y pensa même pas. D'ailleurs il n'en avait pas. Il crut que le jeune blond s'inquiétait pour leur protection mutuelle. Il lui coupa la parole tout en continuant à se positionner.

 

-Ne crains rien. J'ai prononcé le sortilège. Demain je te l'apprendrai. Y a pas plus simple !

 

Alors Yann le laissa faire. Il en avait trop envie. Il se cramponna fermement au rebord du lavabo, écarta les jambes et courba un peu le dos, espérant que le sort en question évitait la douleur. Et Harry entra. Jusqu'à la garde. Son sexe était de bonne taille et Yann ne put retenir un cri de douleur. Il avait l'impression d'être déchiré par le passage et se mordit les lèvres jusqu'au sang. Il se cambra et se mit à trembler. Dans son dos, Harry le sentit. Un peu dégrisé, il s'arrêta, les mains sur les hanches de son partenaire.

 

-Ça va ? murmura-t-il, le menton dans le cou de Yann.

 

Le jeune homme était incapable de répondre. Il essayait de maîtriser ses tremblements mais il n'y parvenait pas. Il sentit à ce moment-là le sexe de Harry se retirer à demi et la sensation de douleur s'atténua un peu. Le glissement de la verge sur la paroi intérieure de son corps était nettement plus agréable que son entrée. Il rejeta la tête en arrière et réussit à souffler un " Oui ... " à peine audible. Et puis ...

 

Et puis Harry commença ses va-et-vient, lentement, en maintenant fermement les hanches de Yann et bientôt celui-ci accompagna le mouvement. Il avait encore mal mais la jouissance commençait à se superposer à la douleur. Son orifice le brûlait un peu mais son corps était traversé par des ondes de plaisir de plus en plus fortes. Il haletait et derrière lui, le souffle de son partenaire devenait rauque.

 

Les mouvements s'accéléraient, Harry bougea légèrement de côté, l'angle d'entrée fut différent et soudain, Yann se tendit et cria. Mais ce n'était plus un cri de douleur, c'était un cri de joie. La pointe du sexe dur venait de heurter sa prostate et c'était fulgurant. Tout le corps du jeune homme ressentit la secousse, jusqu'au bout des doigts, jusqu'à la racine des cheveux, jusqu'au cœur qui battait furieusement.

 

C'était fort, c'était bon, c'était trop. La tête de Yann partit en arrière et se posa sur l'épaule de Harry. Sa bouche s'arrondit et il en sortit des gémissements rythmés par les coups de reins de son partenaire. Il ne voyait plus rien autour de lui. Le monde s'était effacé, le temps n'existait plus. Il ne vivait plus que pour les sensations merveilleuses qui affolaient son corps. Il était dans un autre univers, tissé d'éclairs roses et de soleils noirs. C'était un instant de félicité extrême.

 

Yann avait déjà pris du plaisir avec d'autres hommes mais là, c'était Harry qui lui faisait l'amour et ce n'était en rien comparable. Tellement plus puissant ! Tellement irrésistible ! Toute douleur avait disparu sauf dans son propre sexe qui avait aussi besoin d'être contenté. Il décolla une main du rebord du lavabo et entreprit de se masser en mesure. L'érection était proche.

 

Après quelques mouvements encore plus rapides, Harry explosait dans son corps en prononçant un nom qu'il oublia aussitôt et lui se libérait un instant plus tard. Quelques soubresauts encore et ils s'arrêtèrent, essoufflés, le cœur battant la chamade. Ils se séparèrent. Yann tenait à peine sur ses jambes. Harry le remarqua et ses bras l'entourèrent, le serrant fortement contre sa poitrine. Ils étaient tous les deux rouges, en sueur, un peu poisseux même. Ils n'étaient plus de première fraîcheur. Ce fut Harry qui proposa :

 

-Viens, on va prendre une douche.

 

L'eau tiède ruissela sur leurs corps apaisés. Ils se frottèrent le dos l'un l'autre en riant. Il n'y avait pas beaucoup de place pour remuer. Ils sortirent rapidement et s'enroulèrent dans des serviettes de bain. Harry entraîna Yann dans sa chambre en le tenant par la taille. Il était content de lui. Tout s'était bien passé. Il avait pris du plaisir et en avait donné, tout allait pour le mieux. Il était loin de se douter de l'espèce d'extase que son partenaire avait vécu. Pour lui c'était juste un bon moment, une nouveauté qui l'avait comblé d'aise.

 

Il eut cependant un petit coup au cœur quand le visage de Malfoy se substitua une seconde à celui de Yann. Il n'y avait pas pensé en baisant … enfin si … juste un instant … pour la blondeur des cheveux qui brillaient juste sous ses yeux … mais dans la lumière atténuée de la chambre, c'était encore plus perceptible. Il chassa cette idée dérangeante. C'était Yann qui avait usé de son pouvoir de séduction pour cette partie de jambes en l'air ... Ah non la comparaison était inexacte ... Une partie de rentre-dedans alors ... Bon, le blond l'avait bien cherché, il savait ce qu'il faisait non ? Il était assez grand pour faire des galipettes s'il en avait envie ... Enfin là, il avait surtout l'air épuisé.

 

-Reste pour dormir, murmura-t-il à l'oreille de Yann. Juste pour dormir, ajouta-t-il en rigolant.

 

Il fouilla dans un tiroir de sa commode, en sortit deux pantalons de pyjama et en passa un à son voisin. Puis il le poussa vers le lit, replia le drap et le fit s'allonger. Ah ! Cette jeunesse ! Aucune résistance ! Dire que Mal ... Yann avait le même âge que lui ! Il gagna l'autre côté, se coucha à son tour et éteignit les bougies d'un claquement de doigts. Il ne leur fallut pas longtemps pour tomber tous les deux dans les bras de Morphée.

 

o - o - o - o

 

Un rêve ... Non un cauchemar ... La guerre ... La bataille de Poudlard ... Il était debout devant le Château en feu. Mais ce n'était pas Voldemort qui lui faisait face. C'était un jeune homme blond aux yeux étincelants et au sourire vainqueur ... Malfoy ! ... Il pointait vers lui une baguette magique en argent. Lui s'apercevait soudain qu'il était désarmé et qu'il ne pouvait pas bouger. Ses pieds étaient collés au sol par un sortilège. Ses bras tombaient le long de son corps. Sa bouche restait close.

 

" Un Petrificatus, pensa-t-il. Il m'a fait prisonnier.".

 

"J'ai gagné, disait dans sa tête une voix traînante sur le ton de la victoire. Tu es à moi. "

 

Malfoy s'avançait doucement en jouant avec sa baguette ... Non ce n'était pas une baguette, c'était une dague effilée. Quand il fut tout proche, il en posa la pointe sur la poitrine de Harry. Il appuya un peu. Une goutte de sang perla sur la chemise blanche. Ça ne faisait pas mal, c'était juste fascinant, cette tache rouge qui s'élargissait lentement.

 

"Un Sectum Sempra. C'est sa vengeance . Il va prendre ma vie"

 

"Je n'en ai rien à faire de ta vie. C'est ton cœur que je veux, reprenait la voix.

 

Pourtant les lèvres de Malfoy ne bougeaient pas.

 

"Legilimencie, pensait le prisonnier. Je ne suis pas un bon occlumens."

 

Le Serpentard s'approchait encore un peu. Son visage était à un empan de celui de Harry. Soudain sa bouche s'écrasait sur celle de son prisonnier et le Griffondor, fasciné, ressentait la chaleur du baiser. D'abord il restait inerte puis il se sentait répondre aux lèvres exigeantes. Il entrouvrait la bouche, la langue de Malfoy y entrait et c'était bon. Un souvenir remontait dans sa mémoire. Il avait déjà vécu ça une fois, après avoir passé la soirée dans une boîte de nuit. Un baiser avec un garçon. Il l'avait vu et puis il l'avait fait.

 

Pendant ce temps, sans qu'il ressente la moindre douleur, la dague traçait un cercle sur sa poitrine, s'y enfonçait et creusait un trou. Le cœur battant de Harry apparaissait rouge sur fond noir. Malfoy interrompait le baiser et tendait la main pour le saisir. C'était comme dans un de ces films moldus plein de spectres et d'êtres maléfiques où le méchant était près de la victoire. Mais quelque chose se produisait toujours à la fin pour sauver le héros. Sauf que là, Malfoy reculait en souriant d'un air sardonique et sur sa paume, il y avait un cœur palpitant.

 

"C'est un Mangemort. Il connaît la magie noire. Il a réussi ce que son Maître n'a pas pu faire. Il a détruit le Survivant. "

 

A peine cette pensée avait-elle le temps de lui traverser l'esprit que Harry se sentait tomber dans un puits sans fond. Il criait mais personne ne l'entendait ... Et les Ténèbres l'engloutissaient ... Il était mort et Malfoy avait gagné ...

 

o - o - o - o

 

Il se réveilla brusquement. Il était en sueur et sa bouche était sèche. Il écouta un moment. Un rayon de lune passait par un interstice des volets et éclairait faiblement la chambre. Tout était tranquille. C'était un cauchemar. Harry en avait fait souvent après la guerre mais c'était la première fois qu'il rêvait de Malfoy.

 

Malfoy ! ... Il sursauta violemment et claqua des doigts. Les bougies se rallumèrent. Pour le lustre, il aurait dû appuyer sur l'interrupteur, l'électricité ne faisait pas bon ménage avec la magie. Mais il y voyait assez pour distinguer quelqu'un étendu à côté de lui, dans son lit, un blond aux cheveux en bataille qui ouvrait des yeux ensommeillés.

 

Le cerveau de Harry, pas encore remis de son rêve, ne se souvenait que d'une chose : la veille, il avait baisé avec ça, c'était un homme et en plus c'était Malfoy ! Le Griffondor, hors de lui, sauta du lit et cria :

 

"Qu'est-ce que tu fous ici ? Va-t-en !

 

Yann se redressa à son tour, regardant bouche bée son voisin de lit qui semblait pris de folie furieuse. Il leva la main et voulut protester. Harry ne lui en laissa pas le temps. Il continua sa diatribe.

 

- Ça t'a plu, hein ? de te faire mettre par le Survivant ! Tu as gagné ton pari ! Et ce n'est pas la première fois que tu arrives à tes fins ! Tu m'as déjà embrassé de force ! Je viens juste de me rappeler ! Le soir de la boîte de nuit ! Et puis tu m'as jeté un sort d'oubliettes ! Qui n'a pas marché trop longtemps, heureusement ! Tu n'as rien à faire ici Malfoy ! Sors de ma chambre !

 

-Qu'est-ce qui te prend, Harry ? Tu es fou ? siffla Yann interloqué, pétrifié par la l'étrangeté de la scène.

 

-C'est ça ! Exactement ! Je suis fou au point d'avoir couché avec un mec ! Mais ça ne se passera pas comme ça ! Je suis sûr que tu m'as fait boire quelque chose ! Je t'ai vu traficoter avec Kreatur ! Il ferait n'importe quoi pour toi ! Il a été acheter un philtre quelconque dans l'Allée des Embrumes, hein ? De l'Amortensia ou autre chose ? Sinon je n'aurais pas succombé à ton soi-disant charme ! Je suis hétéro, combien de fois il faudra que je te le dise ! Hé-té-ro ! Sors d'ici Malfoy ! Je ne veux plus te voir !

 

-Je m'appelle Yann Kerrye, cria le jeune blond, prenant la mouche à son tour.

 

-Ça c'est ce que tu dis ! Je suis sûr que tu as retrouvé la mémoire ! Mais tu as voulu me provoquer, comme à Poudlard ! Tu me hais toujours ! La belle vengeance que de m'obliger à te baiser ! Tu espérais peut-être même que je tombe amoureux ! De toi ! De toi qui m'as pourri la vie pendant sept ans ! Fous le camp Malfoy ! Ou je ne réponds plus de moi ! "

 

Il avait appelé sa baguette d'un Accio et en menaçait Yann. Il se sentait capable de lancer un Impardonnable. Le blond s'en aperçut. Lui aussi était en colère. Il ne comprenait rien à la scène violente que lui faisait Harry et il sentait la moutarde lui monter au nez. Il se leva à son tour, ramassa ses affaires éparses et voyant sa baguette magique sortir d'une de ses poches, il la saisit à son tour et la pointa sur son adversaire avec fureur.

 

Pendant quelques secondes, ils se fixèrent en silence. Ce fut Yann qui reprit son sang-froid le premier. Il se détourna, sachant que Harry était incapable de lui lancer un sortilège dans le dos et il sortit la tête haute. Le Griffondor, toujours aussi furieux, arracha les draps du lit et les jeta par terre. D'un geste de sa baguette magique, il en mit d'autres, se recoucha en rageant tout haut et éteignit les bougies.

 

Appuyé à son oreiller, il fulminait. Et puis peu à peu, la raison lui revint. Non mais quel imbécile il était ! Tout ça à cause d'un rêve ! Bien sûr que non ce n'était pas Malfoy qui était dans sa chambre ! C'était Yann ! Et puis la séance de la veille avait été agréable ! Il se mit à rougir en repensant aux paroles blessantes qu'il avait prononcées. Il ne se souvenait pas exactement de ce qu'il avait dit. Seulement que c'était violent et que c'était destiné à Malfoy, pas à Yann.

 

Il l'avait même accusé de l'avoir embrassé de force ! Alors que ... Il s'en souvenait maintenant ... Le soir de la boîte de nuit, c'était lui qui avait demandé ... Voyons, ne devrait-il pas monter voir son invité et s'excuser ? Oui mais ... Il avait honte. Ses joues étaient brûlantes. Autour de lui tout était silencieux, pourtant ce calme lui-même n'apportait nulle paix ... Le temps passait ... Il fallait faire quelque chose ... C'était lui le coupable, il devait faire les premiers pas.

 

Il sortit de son lit et monta sans bruit à l'étage supérieur. Il frappa doucement à la porte mais personne ne répondit. Il n'y avait pas de lumière. Harry hésita puis fit demi-tour et regagna sa chambre. Allons, ce n'était pas si grave ! Il parlerait à Yann au petit déjeuner. Il lui ferait de plates excuses. Il l'emmènerait l'après-midi manger des glaces chez Florian Fortarôme. Yann adorait les glaces ... Ah non ! c'était ce matin que Stellane revenait de vacances ! Hé bien ils iraient tous les trois ...

 

Stellane ... Les Vélanes ... Encore des soucis en perspective ! Pour finir, Harry reprit sa baguette sur sa table de chevet et se jeta un léger sort de sommeil sans rêves. On verrait demain. Non, tout à l'heure en fait. Le soleil allait bientôt se lever ... Il sombra.

 

A l'étage au-dessus, un jeune homme blond ne dormait pas. De retour dans sa chambre, il avait fourré avec rage ses affaires dans son sac de voyage. Etendu sur son lit, dans l'obscurité, il ressassait sa colère. Et comment qu'il allait foutre le camp et pas plus tard que tout à l'heure, au petit jour ! Il avait entendu le toc toc léger à sa porte mais il n'avait pas bougé.

 

" Qu'il aille se faire foutre, et par qui il voudra, ce sale connard ! " avait-il pensé amèrement. Et tristement.

 

Ce matin-là, quand Harry descendit déjeuner, il faisait grand jour. Mimsy était absente. Kreatur pleurnichait dans un coin. Et Yann n'était pas là.

 

C'était le samedi 11 août 2007.

 

o - o - o - o

 

A suivre.

 

 

 

 
 
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