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Stellane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
21 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 20     Les chapitres     50 Reviews    
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Ecoles de sorcellerie

Stellane

 

Auteur : haniPyanfar

 

o – o – o – o – o – o

 

Quatrième partie : Draco, Stellane, Harry

 

o – o – o – o – o – o

 

Chapitre 20 : Ecoles de sorcellerie.

 

o - o - o - o 

 

Jeudi 20 mai 2010, manoir Malfoy.

 

Harry avait tenu à apporter son cadeau à Stellane le jour même de son anniversaire bien que la fête soit prévue pour le dimanche 23. Il avait choisi un " Diaries " un livre journal où elle pourrait écrire ses réflexions et ses résolutions futures. Les pages blanches étaient en vélin et la couverture de cuir portait le nom de la jeune fille en lettres d'or. Elle pourrait le rendre invisible en prononçant un mot secret et la plume qui l'accompagnait était enchantée pour corriger d'éventuelles fautes d'orthographe. Stellane était ravie !

 

Mais Harry souhaitait aussi parler avec son père en privé. En fait, il avait besoin d'un conseil. Il ne voulait pas, disait-il, que les invités à la fête d'anniversaire soient surpris ou que cela dérange Lucius ou Narcissa. Voilà : pouvait-il amener Cho Chang dimanche à la fête de Stellane ? Pendant la guerre, la jeune femme avait eu une attitude assez ambiguë. On disait qu'elle était passée dans le camp de Lord Voldemort. Mais elle ne portait pas la Marque. Elle était partie pour Paris tout de suite après la victoire et l'idée reçue était qu'elle voulait se faire oublier.

 

"C'est une vieille histoire, répondit Draco pensivement. Elle sortait avec Marcus Flint, un Mangemort assez actif qui a été tué lors de la grande bataille. Je me souviens qu'elle apparaissait souvent dans les réceptions organisées par les Sangs Purs. Elle était très belle et elle ensorcelait ceux qui n'avaient pas encore rallié les rangs de Lord Voldemort pour qu'ils se joignent à lui.

 

-Elle dit qu'elle était obligée de faire ça. Lord Voldemort avait pris sa mère en otage et son père était désespéré. C'étaient des sorciers très riches mais ils n'avaient pas pu fournir à Ombrage leurs certificats d'origine pure. Elle ne voulait pas le faire mais elle était sous Imperium.

 

-C'est possible. Mais pourquoi veux-tu l'amener à la fête de Stellane ? Je ne savais même pas qu'elle était rentrée à Londres.

 

-Oh ... Heu ... C'est une drôle d'histoire. Elle voudrait redorer sa réputation et le blason de sa famille. Elle ... Je vais peut-être l'épouser.

 

Une pierre tomba brutalement dans le ventre de Draco. Il se demanda s'il avait bien entendu. Voyant qu'il ne disait rien, Harry continua avec embarras :

 

-Rien n'est décidé bien sûr ! Elle ... elle avait des ennuis en France. Elle y est traquée par une sorte de mafia chinoise. Je l'ai rencontrée par hasard pendant mon stage à Paris. Elle a demandé la protection des Aurors. Susan Bones et moi, on a organisé son rapatriement en Angleterre. Elle se cache dans une ancienne maison de sa famille à Londres. Ses parents ont émigré en Amérique du Sud, tu le sais sans doute. Elle est très seule. Je vais la voir de temps en temps ...

 

Le silence dura ensuite un long moment. Harry était très rouge. Il ne savait plus où se mettre. Quelle idée absurde de venir demander conseil à Malfoy ! Et surtout d'évoquer devant lui un possible mariage avec la belle Chinoise ! Alors que ce n'était qu'une idée en l'air ! Il n'avait vraiment aucune délicatesse ! Aussi gaffeur que Luna Lovegood, voilà ce qu'il était !

 

Draco, lui, essayait de reprendre son self-contrôle. Un Malfoy ne montre pas qu'il est atterré par une mauvaise nouvelle. Il réussit enfin à dire d'une voix presque normale :

 

-Tu l'aimes ?

 

-Non ! ... Enfin, je ne crois pas. Pas de cet amour-là ... Quand je suis près d'elle, je ne pense qu'à la prendre dans mes bras, je voudrais la protéger, la rendre heureuse. Elle le mérite, elle est si belle ! Et quand je m'éloigne d'elle, j'ai des doutes, j'ai l'impression d'être pris au piège. Je me suis juré de ne plus succomber aux charmes des filles. Merci bien ! Pour ce qui est des peines de cœur, j'ai déjà donné ! Mais avec elle, je ne sais plus quoi faire.

 

-Pourquoi l'épouser alors ? Tu lui offres ta protection, c'est suffisant non ?

 

-Elle dit que si elle est mariée, ceux qui la recherchent la laisseront tranquille. Son ancien protecteur, un diplomate chinois moldu, est reparti définitivement dans son pays. Elle avait des dettes. Elle a mis ses bijoux en gages dans une officine contrôlée par la mafia. Elle ne le savait pas mais plusieurs de ses bijoux se sont révélés faux. Enfin je ne te fais pas un dessin, elle est dans la merde.

 

-Harry, ton complexe de Sauveur du monde te reprend ! Sors-la du pétrin mais ne te mets pas pour autant la corde au cou.

 

-Pourquoi pas ? J'en ai marre de ma vie de célibataire. Ça fait un moment que je cherche une épouse convenable, quelqu'un que je serais fier d'avoir à mon bras. Elle est superbe. C'est pour ça que je voudrais l'amener dimanche avec moi. Pour vous la présenter. Bien sûr, tous ceux que Stellane a invités la connaissent déjà mais ça fait si longtemps ! J'aimerais avoir votre avis ...

 

" Le tien surtout, ajouta-t-il en pensée ...

 

 

Et en bon Griffondor, il s'enferra un peu plus en continuant : 

 

-...Tu as bien fait un mariage de raison, pourquoi pas moi ?

 

Draco était sidéré. Il réagit aussitôt d'une voix froide.

 

-Ne compare pas deux choses tout à fait différentes, je te prie ! J'ai épousé Gabrielle pour le bien de Stellane. Elle sait que j'aime ailleurs, sans espoir. A mon avis, tu es en train de te faire embobiner. Qu'est-ce que tu feras si un jour tu tombes vraiment amoureux ?

 

-C'est déjà fait Malfoy. Moi aussi j'aime quelqu'un, et pour moi aussi c'est sans espoir.

 

Harry avait pâli. Il sentait la tension s'installer entre eux. Il regardait Draco droit dans les yeux avec défi. Le Serpentard soutint son regard pendant que son esprit tournait à toute vitesse.

 

" Il est amoureux ! De qui ? Qui est la fille ... ? Mais non ! Il vient de dire qu'il ne succomberait plus à leur charme ! Un homme ? ... Un étranger, rencontré pendant un de ses foutus stages ? Il n'est pas homo ... Ce regard ... Qu'est-ce qu'il veut dire ..." 

 

-Pourquoi dis-tu sans espoir ? murmura-t-il sans baisser les yeux. 

 

-Parce qu'il est marié, qu'il a une fille et qu'il est heureux en ménage, répondit Harry en toute franchise. Un jour tu m'as dit que tu m'aimais. Peut-être m'aimes-tu encore, je n'en sais rien. En tous cas, maintenant, moi aussi je t'aime. Je le sais depuis quelque temps déjà. Mais je respecte tes engagements. Jamais je ne me mettrai entre Gabrielle et toi. Nous sommes deux hommes adultes. Nous pouvons nous aimer de loin, sans faire de drame. Même si ça fait foutrement mal, ajouta-t-il in-petto. 

 

Ils se regardaient toujours. Ils n'avaient tous les deux qu'une envie, se jeter dans les bras l'un de l'autre, mais ils ne bougeaient pas. L'esprit de Draco bouillonnait. 

 

" Je pourrais lui dire, lui révéler ... Il m'attendrait, j'en suis sûr ! … Mais je n'ai pas le droit ... J'ai fait un serment et je dois le tenir ... Enfin je sais au moins qu'il m'aime ... Il faut absolument que je vois cette fille ! Si jamais je m'aperçois qu'elle ... Mais qu'est-ce que je pourrais y faire ? ... Il est libre de faire toutes les conneries qu'il veut ... Je ne peux pas l'en empêcher ... Stellane ! Elle saura ! Elle verra tout de suite ce que veut cette Cho ! ... Comme c'est bizarre de s'en remettre au jugement d'une enfant ! ... Mais elle n'est pas comme les autres ... Il faut parer au plus pressé ...

Il sourit un peu et répondit d'une voix beaucoup plus douce : 

 

-Harry ... ce que tu viens de dire me rend très heureux. Bien sûr, pour une fois, tu as raison. Moi, ça fait longtemps que je t'aime de loin. Nous pouvons continuer comme ça. Nous ne faisons de mal à personne. Mais je t'en prie, ne fais pas ton Griffondor protecteur de la veuve et de l'orphelin. Ne prends pas de décision irréfléchie. Laisse passer le temps au moins jusqu'à la fête d'anniversaire. Amène Cho puisque tu y tiens. Nous lui ferons bonne figure. Il est temps qu'elle réapparaisse dans la société sorcière anglaise. Elle y trouvera sans doute des appuis ...

 

" Et elle te foutra peut-être la paix ! Puisse Merlin m'entendre ! " 

 

Ils se séparèrent quelques instants plus tard, avec le sourire, sans même s'effleurer du bout des doigts.

 

o - o - o - o

 

Dimanche 23 mai 2010, manoir Malfoy.

 

Stellane nageait dans le bonheur. Son dixième anniversaire s'annonçait comme une fête formidable. Elle avait de nouveau reçu des cadeaux venus de pays lointains. Par exemple, la communauté des Sorcières de Salem lui avait offert un petit miroir magique en argent qui lui donnait des conseils de beauté. " Tu es mal coiffée ce matin. Donne-toi donc un coup de peigne ! " ou " As-tu pensé à te brosser les dents ? " ou encore " Frotte tes joues avec un pétale de coquelicot ! Tu es trop pâle ! "

 

Les Fils du Vent lui avaient envoyé une dixième étoile d'or, apportée comme la précédente par un oiseau migrateur. Cette fois, c'était une grue bleue et grise qui avait posé le paquet sur la fenêtre et avait rejoint aussitôt le grand V dans le ciel. L'année d'avant, c'était une oie sauvage, et toute sa troupe avait poussé des cris discordants jusqu'à ce que Draco sorte et prenne le cadeau posé devant la porte. Stellane avait enfilé les petites étoiles sur le mince fil d'argent. Elle le porterait bien sûr pour sa fête.

 

Mais le mieux, ça avait été une lettre apportée par un pégase, un cheval ailé entièrement blanc. L'animal était superbe et le message surprenant. Stellane était officiellement invitée à venir faire ses études dans " la plus grande école de sorcellerie au monde." Elle y apprendrait la magie blanche, bien sûr, mais aussi son pendant, la magie noire, pour pouvoir s'en défendre en toutes circonstances. Elle était attendue avec impatience par les élèves et les professeurs. La rentrée était fixée au seize août. C'était signé Andrea Karamaskova, Directrice de Durmstrang. Etait jointe une longue liste de fournitures en tous genres.

 

La lettre avait fait pousser des hauts cris à Draco et à ses parents. Pas question que Stellane fréquente une autre école que Poudlard et qui plus est dans la Maison Serpentard ! Mais Durmstrang avait une particularité. Les études de sorcellerie pouvaient commencer dès que l'élève avait dix ans révolus, ce qui était le cas de Stellane. Elles duraient six ans. Il y avait deux établissements distincts situés à une vingtaine de verstes l'un de l'autre, l'un réservé aux garçons, l'autre aux filles. Pas de mixité à Durmstrang avant la septième année qui suivait l'examen correspondant aux ASPICS.

 

A ce moment-là, les élèves, quel que soit leur sexe, choisissaient leurs options et fréquentaient des classes préparatoires ouvertes à tous. Ensuite, pour celles et ceux qui étaient reçus à un concours très sélectif, les spécialisations se faisaient en trois ans. C'était le cursus que Nicolaï avait suivi dans sa jeunesse, comme d'ailleurs son frère Atanase. Et c'était à ce moment-là que le jeune homme avait compris combien il lui serait difficile de trouver une épouse de Sang Pur !

 

Connaissant la date du dixième anniversaire de Stellane, Andrea Karamaskova avait saisi cette opportunité pour proposer son école à la fillette avant tous les autres Directeurs ! Avoir dans son établissement une enfant aussi connue que " la fille à l'étoile " rehausserait son prestige ! Stellane avait ri mais elle s'était tout de même sentie un peu gênée par l'intérêt que sa particularité suscitait.

 

Enfin on n'en était pas là, il était trois heures et les invités allaient arriver pour le gâteau et le champagne - ce serait la première fois que la fillette aurait le droit d'en boire ! - Cette année, ils ne seraient pas très nombreux, ce serait juste un goûter en toute intimité. Plusieurs d'entre eux avaient d'autres obligations ce jour-là. Bill et Fleur avec Victoire et Dominique étaient partis en Egypte. L'aîné des Weasley allait peut-être y travailler pour Gringott. Certains arriveraient par la Cheminette. D'autres avaient choisi de transplaner devant la grille.

 

Il n'y avait pas de match de Quidditch à commenter ce dimanche-là, aussi Dennis Crivey devait- il accompagner son ami Seamus Finnigan. Draco avait profité de leur venue pour expliquer à Stellane le lien qui les unissait. Ils s'aimaient d'amour, même s'ils étaient de même sexe. C'était le cœur qui choisissait. Le plus souvent, c'était un homme avec une femme, mais cela pouvait aussi être deux femmes ensemble, ou deux hommes. Il avait guetté la réaction de sa fille à cette annonce mais ça n'avait pas eu l'air de la troubler. Les deux amis arrivèrent ensemble les premiers. Elle les accueillit avec un grand sourire. Le jeune reporter lui avait offert une figurine animée d'Angelina Johnson, capitaine des Amazones de Liverpool, une équipe féminine à la renommée grandissante.

 

Les autres arrivèrent ensuite, tout réjouis de ces retrouvailles, Ron et Hermione avec Rose, Justin, Neville, Hannah, Parvati et enfin Anthony qui apportait un mot de Luna. Elle arriverait en retard, son rat était sur une piste ! En fait tous attendaient l'arrivée de Harry et de la revenante, Cho Chang. Les avis étaient partagés sur la belle Chinoise. Justin ne pouvait pas la souffrir mais Neville et Hannah la plaignaient et Parvati, qui l'avait rencontrée à plusieurs reprises, lui trouvait toutes les qualités, ce qui n'était pourtant pas son genre.

 

Ils arrivèrent enfin, lui un peu tendu, portant une ample cape bleu foncé, elle dans une robe gris argent aux broderies mauves qui moulait bien ses formes. Elle était vraiment très belle. Son visage ovale, ses yeux en amande, son lourd chignon noir lui donnaient une certaine originalité. Son sourire un peu contraint l'illuminait. Pourtant, Draco sentit nettement la crispation de Stellane quand la belle jeune femme s'avança vers elle, les mains tendues.

 

La fillette ne broncha pas mais son accueil ne fut pas aussi chaleureux que pour les autres invités. Cho mit aimablement cela sur le fait qu'elles ne se connaissaient pas. Elle avait apporté en cadeau un jeu chinois, un casse-tête en bois de plusieurs couleurs. En faisant glisser les pièces les unes par rapport aux autres, on devait reconstituer divers dessins. Quand elle s'approcha très près de Stellane pour lui expliquer la manière de faire, la fillette recula instinctivement. Quelque chose lui déplaisait et elle ne savait pas quoi.

 

Sans attendre Luna, on commença la fête, les derniers cadeaux qu'on déballe en froissant les emballages de papier, le gâteau aux dix bougies magiques qui refusaient obstinément de s'éteindre, provoquant les éclats de rire, le champagne pétillant dans les flûtes de cristal. Tout le monde s'amusait. La légère gêne du début se dissipait, tout se déroulait parfaitement bien quand tout à coup, Luna apparut dans la Cheminette, son rat blanc sur l'épaule.

 

Elle salua gaiement tout le monde de la main, s'avança vers Stellane pour l'embrasser et il y eut brusquement un cri affreux. Basileus, le rat, s'était jeté sur Cho. Il s'agrippait à son corsage et grattait furieusement l'étoffe de sa poche de poitrine. La jeune femme essayait de le faire tomber et hurlait. Luna se précipita et prit son rat entre ses mains. Il lâcha prise immédiatement. Tout le monde était stupéfait. Personne n'avait jamais vu le rat attaquer quelqu'un. Draco était furieux. Il dit d'un ton sec :

 

-Luna, qu'est-ce qui se passe ? Ton animal est-il devenu enragé ?

 

Mais la jeune femme ne se troubla pas. Elle regardait pensivement Cho qui s'était blottie dans les bras de Harry et la regardait avec hargne.

 

-Bonjour Cho, dit-elle de sa voix tranquille. Tu as dans ta poche quelque chose qui dérange mon rat. Qu'est-ce que c'est ?

 

-C'est mon parfum, espèce de folle ! J'espère que ta sale bestiole ne m'a pas griffée. Oh Harry ! Il faudrait peut-être que tu m'emmènes à Sainte Mangouste. Les rats peuvent transmettre aux humains toutes sortes de maladies.

 

-Pas celui-là, je te rassure. Un parfum dis-tu ? Peux-tu me le montrer ?

 

-Certainement pas ! Il a été fabriqué spécialement pour moi. Sa formule est secrète.

 

-J'insiste ! Le flair de mon rat est infaillible. Il y a peut-être dans ton parfum un ingrédient interdit. Sans que tu sois au courant bien sûr ! Qui le fabrique ?

 

-Ça ne te regarde pas, fouineuse !

 

-Oh que si ça me regarde ! Je suis Auror figure-toi. Harry, éloigne-toi d'elle. Tout de suite. Et toi, donne-moi ce parfum ou je lâche Basileus. C'est le nom de mon rat, je te signale. Et il n'écoute que moi. Il peut être très " attachant " si tu vois ce que je veux dire.

 

Habitué à agir en Auror et à respecter les ordres, Harry avait repoussé Cho doucement et il avait fait quelques pas en arrière. Autour des deux jeunes femmes, tout le monde était immobile et silencieux. L'affrontement entre la petite blonde et la grande brune prenait tout le monde de court. Sauf Stellane. Elle avait ouvert son regard de Vélane et tous les hommes présents le ressentaient. Elle fixait Cho sans ciller et celle-ci finit par céder. Elle prit dans sa poche déchirée un tout petit flacon noir et le tendit à Luna. Celle-ci posa son rat sur son épaule et avant de prendre l'objet, elle sortit des gants en peau de dragon. Elle les enfila et saisit la petite bouteille du bout des doigts.

 

Elle dévissa un peu le bouchon et fit respirer le parfum au rat. Celui-ci se mit à couiner d'un ton aigu. Elle passa à son tour le flacon sous son nez et son visage se fit sévère.

 

-Du Black Orchid ! De l'essence d'orchidée noire ! Un philtre d'attraction qui peut provoquer chez les gens faibles un attachement aveugle et une obéissance sans condition ! Depuis combien de temps l'utilises-tu sur Harry ? Et sur d'autres sans doute ! Où te l'es-tu procuré ? Qui le fabrique ? C'est une substance interdite depuis la fin de la guerre !

 

-Je n'ai pas à te répondre. Je ne sais rien de ce parfum. On me l'a offert.

 

-Dans ce cas, je vais devoir t'emmener au bureau des Aurors pour interrogatoire. Justin, Hannah, Harry, je réclame votre aide. Monsieur le juge Finnigan, vous avez assisté à l'incident, j'aurai besoin de votre témoignage. Stellane, Draco, Gabrielle, je suis désolée d'avoir gâché la fête d'anniversaire. Viens sans résister Cho, nous passerons par la Cheminette.

 

-Jamais de la vie ! En voilà assez ! Je me doutais bien qu'en venant ici, chez des anciens Mangemorts, je serais mal reçue ! Harry, ramène-moi tout de suite à la maison. Tu m'as juré de m'aider. C'est le moment de tenir ta promesse. Ne crois pas cette cinglée de Lovegood ! Et toi, la gamine, cesse de me regarder avec tes yeux de créature maléfique ! Tu n'es même pas humaine !

 

Ce fut cette dernière phrase qui fit réagir Harry. Jusque là, il était resté passif, encore sous l'influence du parfum de Cho. Heureusement son entraînement d'Auror l'aidait à lutter contre ses effets dès qu'il s'éloignait d'elle. Il reprit ses esprits et la regarda froidement.

 

-Un piège habile, je te félicite. Je suppose que tout ce que tu m'as raconté à Paris était faux. La mafia chinoise et le reste. Tu voulais juste te donner l'air d'une victime. Jusqu'où m'aurais tu mené?

 

-Jusqu'au bout, pauvre imbécile ! J'avais besoin de toi pour revenir en Angleterre en me donnant le beau rôle. Ceux qui m'emploient ...

 

Elle ne finit pas sa phrase. Elle venait de se trahir. Elle suivit la jeune Auror sans résistance. Justin fit signe à Harry et à Hannah de rester sur place. Il gérerait facilement avec Luna. A son habitude, il avait l'air de prendre tout ça comme une bonne blague. Mais ses yeux brillaient déjà et son cerveau se mettait en branle. Cho Chang n'allait pas lui résister longtemps.

 

Cette année-là, la fête d'anniversaire de Stellane fit un flop. Ceux qui restaient allèrent dire bonjour au châtaignier malgré le temps gris. Ils retrouvèrent Narcissa et Lucius au jardin. Ceux-ci se rappelèrent effectivement de Cho Chang pendant la guerre, faisant du charme aux Sangs Purs qui restaient en marge et les engageant à devenir les serviteurs du Maître des Ténèbres ... Un qui lui avait échappé, tiens, c'était le fils Zabini que sa mère avait expédié en Amérique ... Enfin, c'était bien loin tout ça !

 

Harry regardait vers Draco et Draco regardait vers Harry. Mais pas en même temps. Ils se sentaient aussi soulagés l'un que l'autre. Une très mauvaise aventure, mais qui heureusement finissait bien ...

 

o - o - o - o

 

D'un anniversaire à l'autre.

 

Les jours passèrent. Pour rattraper l'anniversaire gâché de Stellane, on fêta celui de Draco en juin et en juillet celui de Neville et de Harry, le même jour, même s'ils étaient nés respectivement le 30 et le 31. Ils passaient tous à la dizaine supérieure. Trente ans, c'est un âge qu'on célèbre avec plaisir et aussi un peu d'inquiétude. On se demande ce que l'avenir nous réserve.

 

Neville semblait avoir trouvé son âme sœur, une sorcière hollandaise spécialiste des plantes à bulbes. Elle était un peu plus âgée que lui, elle parlait anglais avec un accent épouvantable, mais elle pouvait reconnaître une odeur particulière entre mille autres. Elle s'appelait Johanna et faisait avec Neville des concours de " Nez " à tout propos. Cela finissait toujours par des rires et des baisers. Une passion commune, ça rapproche.

 

Les extrêmes aussi s'attirent. Luna fêta en août son vingt neuvième anniversaire et annonça gravement qu'elle épouserait Anthony Goldstein quand elle aurait trente ans. S'ils étaient encore ensemble ce jour-là. Le très sérieux Serdaigle l'aimait comme elle était, avec ses contradictions et sa différence, et comble de chance, il avait fait aussi la conquête de son rat. Lui qui auparavant ne pensait qu'à son travail se déridait dès qu'elle apparaissait, toujours rêveuse, pourtant attentive, perspicace sous ses dehors un peu évaporés.

 

Elle avait remarqué qu'il se passait quelque chose entre Draco Malfoy et Harry Potter. Mais pour une fois, elle ne mit pas les pieds dans le plat. Elle sentait que le sentiment qu'ils avaient l'un pour l'autre devait rester secret. Pour plusieurs raisons qu'elle ne démêlait pas très bien mais dont la plus importante était que ce sentiment était beau et fort et qu'il leur appartenait à eux deux seulement de le dévoiler. Ou pas. Elle les observa mais elle ne dit rien.

 

Ils se voyaient souvent. Ils se téléphonaient aussi, puisqu'ils avaient tous les deux fait installer chez eux cette très bonne invention moldue. On voyait qu'ils prenaient plaisir à discuter. Ils riaient souvent ensemble. En fait, ils apprenaient à se connaître. Depuis qu'ils savaient que leur amour était réciproque, la tension entre eux avait disparu. Ils étaient amis, plus qu'amis intérieurement mais juste amis à l'extérieur.

 

Ils se touchaient peu. Les rares fois où leurs mains s'étaient effleurées, ils avaient senti un véritable courant électrique les parcourir. Ils avaient tous les deux assez de force pour dompter leur désir mais leur corps réagissait malgré tout s'ils étaient trop proches l'un de l'autre. Au point de sentir la chaleur de leur peau ou de humer l'odeur particulière de leur eau de toilette par exemple.

 

Ils géraient sans trop de problème le jour, moins bien la nuit où le souvenir de leur seule fois les hantait, provoquant des bouffées de chaleur et des réveils pénibles. Mais ils tenaient bon et profitaient chacun de la présence de l'autre, aussi souvent que possible. Ils plaisantaient, évoquaient des souvenirs, confrontaient leurs idées, se disputaient aussi quelquefois. Mais surtout ils riaient. Parce que rire ensemble, c'était comme une communion, ça dissipait les ténèbres et ça désamorçait les possibles conflits.

 

Le relais château " Malfoy " était une réussite. L'adresse fut bientôt connue dans tout le pays et à l'étranger. Chaque mois voyait son lot de visiteurs faire connaissance avec l'hospitalité des maîtres de maison et le confort du lieu. Les inventions moldues installées par Anthony avaient beaucoup de succès auprès des sorciers. Les travaux des dames faisaient la joie des sorcières.

 

Narcissa était aux anges, Lucius se portait mieux, Stellane grandissait, son corps se transformait peu à peu, elle allait bientôt passer à l'état de jeune fille et Gabrielle était là pour l'aider dans ce moment difficile. Draco était tout simplement heureux. Harry l'était aussi. Quand ils étaient ensemble et aussi quand ils allaient chacun de leur côté.

 

Cho Chang était repartie pour Paris. Dans l'histoire du parfum, elle était plus victime que coupable. Elle avait tout de même permis à la Brigade Internationale de démasquer et de démanteler une mafia sorcière bien organisée. Le Black Orchid était fabriqué dans une usine de parfums sur la Côte d'azur, Cho et d'autres belles jeunes femmes servaient d'appât pour des opérations illicites. Ce fut une très belle prise pour les policiers français, sorciers et moldus.

 

Harry n'avait plus de stages à faire. Il était maintenant Supervisor en baguettes magiques et donnait des cours trois fois par semaine aux jeunes recrues de l'Académie des Aurors. Son travail le passionnait toujours autant. Mais sa vie avait changé. Maintenant il sortait très peu avec sa bande de copains, uniquement quand il ne pouvait pas faire autrement sans les vexer. Mais il n'éprouvait plus le besoin de draguer.

 

Les femmes le laissaient tout à fait indifférent. Les hommes aussi d'ailleurs. Il n'était pas devenu homo d'un coup de baguette magique. Simplement, il aimait quelqu'un et ça lui suffisait. Même si ce n'était pas facile, même s'il devait parfois batailler contre lui-même pour ne pas céder à la tentation, prendre Draco dans ses bras, l'embrasser, lui dire ... Il tenait bon. Mais c'était de plus en plus dur et Harry se demandait s'il n'allait pas s'éloigner d'Angleterre pour un temps.

 

La Coupe du monde de Quidditch au Brésil serait peut-être un bon dérivatif. Elle devait avoir lieu en novembre 2010. Bien sûr on ne savait pas combien de temps elle durerait, ça dépendrait de la longueur des matchs. L'équipe anglaise devait jouer en premier contre la Transylvanie. Harry pourrait l'accompagner et faire partie du service de sécurité. Il avait fait la demande.

 

Puis il fut très occupé pendant tout le début de l'année 2011. Un cambrioleur d'un genre nouveau avait fait son apparition au Royaume Uni et narguait à la fois la police moldue et les Aurors. Il agissait en plein jour, alors que la maison qu'il visitait était occupée par ses habitants. Il découvrait les caches secrètes, prenait les gallions et les bijoux en or et repartait sans se faire prendre. Les propriétaires ne découvraient le vol que plusieurs jours plus tard car les objets volés avaient l'air intacts. Mais il suffisait qu'on les touche pour qu'ils se transforment en poussière. Le cambrioleur utilisait de " l'or de farfadet " pour dissimiler ses vols.

 

Il commettait ses méfaits chaque fois dans une ville différente. Il repérait les maisons des personnes riches, qu'elles soient sorcières ou moldues, il ouvrait les coffres-forts ou découvrait les cachettes, se servait, fabriquait grâce à un sortilège un artefact en " or de farfadet " et disparaissait avec son butin. C'était aussi un monte-en-l'air agile car il pouvait passer par les étages ou même par les toits. Il ne laissait pas de trace derrière lui. L'enquête piétinait. Même Justin ne trouvait aucun indice. Il pensait que le voleur utilisait une cape d'invisibilité et que, comme Ron Weasley, il était spécialisé dans la recherche des passages secrets.

 

Pendant trois mois, le cambrioleur fit courir les Aurors aux quatre coins du pays. Mais ils arrivaient toujours trop tard. Et puis un dimanche après-midi, il jeta son dévolu sur un manoir du Withshire. Il se prépara, sauta le mur du parc sans difficultés, traversa une pelouse plantée d'un châtaignier et arriva sur une terrasse. La porte-fenêtre était entrouverte, il se glissa à l'intérieur. Il y avait là une dame occupée à faire de la dentelle et un vieux monsieur endormi dans un fauteuil. Sans bruit, il longea le mur et sortit dans le couloir.

 

Il s'arrêta pour se repérer, se fondant à son habitude dans le décor. Un elfe de maison passa juste à côté de lui sans le voir. Au moment où il s'apprêtait à ouvrir une porte qui donnait, il le supposait, sur une pièce intéressante, il vit une petite jeune fille en jean et pull à col roulé descendre l'escalier. Elle chantonnait. Tout à coup, en bas des marches, elle cessa de chanter et regarda dans sa direction. Il s'immobilisa et ne se fit aucun souci. Placé comme il l'était, elle ne pouvait pas le voir. Pourtant, elle s'approcha.

 

Stellane rejoignait son père dans son bureau. Il lui avait promis de l'emmener faire un tour sur le balai magique qu'il venait d'acheter. Elle s'en réjouissait d'avance. Soudain, elle avait senti une présence dans le couloir. Quelqu'un d'étranger. Pourtant, il n'y avait personne. Elle s'avança un peu. Sans crainte car elle ne sentait pas de courant hostile. Elle faisait confiance à ses intuitions. Mais elle en était sûre, une personne se tenait immobile non loin d'elle.

 

Soudain, elle comprit. C'était Harry ! Sa visite n'était pas prévue mais il venait peut-être voler avec son père et elle ! Il avait pris sa cape d'invisibilité ! Il se cachait pour lui faire une farce ! Hé bien, il allait être surpris ! Elle allait lui renvoyer la balle. Elle sourit, ouvrit grand ses yeux et lui envoya son plus beau regard de Vélane. On aurait dit qu'elle s'illuminait !

 

Contre le mur, il y eut un mouvement. La tapisserie semblait agitée d'un tremblement. Et soudain, un tout jeune homme se jeta aux pieds de Stellane. Il portait un vêtement étrange qui prenait exactement la couleur de ce qui l'environnait. Mais il avait dégagé son visage et ses mains et il la regardait avec des yeux éblouis. Une seconde, elle fut trop surprise pour réagir puis elle poussa un cri qui se répercuta dans le couloir.

 

En un instant, Draco, Poky et Timothy furent là. Le père se précipita vers sa fille et la prit dans ses bras et les deux elfes sautèrent sur l'intrus avec un bel ensemble. Mais il ne pensait pas à s'enfuir, il contemplait Stellane avec des yeux écarquillés et ne bougeait pas. Ce fut un moment de confusion avant que Draco ne comprenne que le jeune homme était le fameux cambrioleur tant recherché. Il lança sur lui un Cordam et le ficela comme un saucisson. Puis il entreprit de prévenir les Aurors.

 

Cela fit un beau remue-ménage. Justin était de garde, il arriva le premier. Il comprit pourquoi le cambrioleur était insaisissable. Il portait une des nouvelles tenues de désillusionnement qui permettaient aux Aurors de se fondre dans le décor quand ils suivaient une piste. Mais alors, c'était un sorcier ! Où avait-il volé cet équipement top secret ? Deux autres Aurors arrivaient, aussi surpris que leur collègue. Ils commencèrent à interroger le prisonnier mais celui-ci ne leur répondait pas. Draco avait entraîné sa fille au salon et le jeune homme pleurait en réclamant " la belle fée " qui lui était soudain apparue.

 

Kingsley Shacklebolt arriva sur les entrefaites et décida d'emmener tout le monde au bureau des Aurors. On s'aperçut alors avec consternation que le prisonnier était le plus jeune fils d'un Langue de plomb appartenant au Département des Mystères. Mais qu'est-ce qui avait bien pu passer par la tête de ce jeune homme qui venait juste de terminer ses études à Poudlard et qui fréquentait l'Université de Droit sorcier ? Pas toujours régulièrement il faut le dire. Le père était désespéré.

 

Mais le jeune homme ne répondait à aucune question. Il ne faisait que pleurer et réclamer sa fée. On l'enferma dans une cellule et il fut question de le conduire à Sainte Mangouste. Il avait sans doute perdu la raison. Le chef des Aurors était très embêté d'autant que la nouvelle s'était répandue et qu'un horde de journalistes l'attendait dans l'Atrium du Ministère pour lui poser tous ensemble des questions auxquelles il n'avait pas envie de répondre.

 

Il se rendit le soir au manoir Malfoy et Stellane lui raconta ce qui s'était passé. Elle se sentait un peu honteuse et rougit quand elle avoua avoir usé de son pouvoir sur le jeune cambrioleur. Shacklebolt était d'un autre avis, il était surtout soulagé de voir le problème résolu. Il rassura la jeune fille. Les guérisseurs de Sainte Mangouste allaient soigner le jeune homme avec de la mandragore et il l'oublierait très vite. Stellane n'en était pas si sûre et elle se promit de ne plus user de son pouvoir simplement pour faire une farce.

 

Le problème, ce fut l'emballement médiatique qui s'empara de l'histoire. La Gazette du sorcier en fit ses gros titres pendant une semaine et plusieurs journalistes tentèrent de rencontrer Stellane pour l'interviewer. Ils ressortirent les articles sur son septième anniversaire et comme d'habitude ils racontèrent un peu n'importe quoi. Draco était furieux mais malheureusement il ne pouvait rien y faire. Il fallait laisser passer l'orage.

 

Il y eut un beau rebondissement quand le jeune homme revint en partie à la raison. Il avoua les vols et expliqua qu'il agissait " contre les riches et pour les pauvres " ! Il se prenait pour un Robin des Bois moderne ! On retrouva son butin soigneusement rangé et classé dans un coffre de Gringott. Il ne manquait pas un bijou, pas un gallion. Il n'avait pas eu le temps de distribuer ce qu'il avait " emprunté " On put tout rendre aux propriétaires et les Aurors s'aperçurent avec un certain amusement que plusieurs cambriolés avaient beaucoup exagéré dans leurs déclarations de vol.

 

L'affaire se tassa. Le jeune homme ne fut pas condamné à Azkaban. On lui demanda comment il avait appris à fabriquer " l'or de farfadet ". Funestar, le chef des Langues de plomb, découvrit alors en l'interrogeant que le jeune homme était un véritable génie en alchimie et en arithmancie. Pourtant à Poudlard, il ne s'était pas spécialement fait remarquer dans ces matières. Il avait beaucoup appris seul, en lisant les livres de son père. Après une cure de désintoxication, il fut envoyé dans une école spécialisée aux Etats-Unis d'Amérique pour y devenir non pas un malfaiteur, mais un sorcier ingénieur, spécialiste en transformation des métaux. Une seconde chance qu'il ne laissa pas passer !

 

Pendant ce temps, Stellane préparait son onzième anniversaire.

 

o - o - o - o

 

Mai 2011.

 

Cela commença par l'arrivage des petits cadeaux venus du monde entier. Les sorciers de Tolède offrirent à Stellane une dague coupe-papier en acier, la spécialité de leur ville, et demandèrent qu'on leur envoie en échange une petite pièce de monnaie car " Les cadeaux piquants coupent l'amitié s'ils ne sont pas payés en retour." Il y avait une étoile gravée sur le manche. Le messager était un busard noir qui regardait les autres oiseaux dans la volière d'un air hautain. Mais il fit les yeux doux à la petite chouette tchèque qui avait apporté une étoile en cristal de Bohème. Les voyages favorisent les heureuses rencontres !

 

Stellane reçut aussi une boîte de délicieux loukoums d'une communauté de sorciers turcs et onze petites étoiles de pierre, cadeau d'une sorcière française de Lorraine. C'était une curiosité géologique de sa région, le squelette d'un animal marin vivant là au temps où le pays était recouvert d'un mer peu profonde. Les fragiles petites pierres étaient posées sur un lit de coton dans un écrin. Heureusement que tous les sorciers pratiquaient les sortilèges de rétrécissement ! Cette fois la jeune fille remercia avec des parchemins marqués en haut d'une étoile à trois branches dans un cercle argent. Elle en avait vu une sur une automobile dans une rue moldue et trouvait ça joli.

 

Et puis des visiteuses s'annoncèrent. On était le onze mai, l'anniversaire était dans neuf jours. Bientôt toutes les chambres du relais château furent occupées. Les Directrices des différentes écoles de sorcellerie avaient tenu à venir elles-mêmes vanter leur établissement auprès de Stellane et de ses parents.

 

La première fut Andrea Karamaskova accompagnée de deux élèves de Durmstrang de l'âge de Stellane. Elle arriva dans une troïka, une sorte de traîneau volant tiré par trois pégases, un noir et deux blancs. Leur atterrissage devant la grille, juste au moment du coucher du soleil fut triomphal.

 

Le lendemain, 12 mai, ce fut le tour de Théodora de la Baumière, Directrice de BeauxBâtons, qui apparut dans son carrosse d'or tiré par quatre palominos, les fameux chevaux volants qui ne buvaient que du whisky pur feu. C'était ce même carrosse qui avait conduit à Poudlard Madame Maxime et les candidates à la Coupe de Feu bien des années auparavant. Fleur y avait voyagé et Gabrielle l'avait déjà vu également. La Directrice était accompagnée d'une dame qui avait l'air d'une princesse et qui faisait beaucoup de manières. Il fallut improviser une écurie pour les bêtes

 

Maureen Plumapple, ambassadrice de Salem, ne fut pas plus discrète dans son dirigeable magique, dont l'enveloppe était ornée du " Mayflower " le voilier qui avait amené en Amérique les premiers colons anglais. Elle et son accompagnatrice portaient d'ailleurs leur costume, robe longue noire à rabats blancs et bonnet de dentelle.

 

Le dirigeable était tout neuf. A Salem, on étudiait les inventions moldues utilisables en magie. Depuis peu par exemple, l'informatique était à l'honneur et Maureen Plumapple apportait un " computer " portable marqué sur le couvercle d'une pomme à demi croquée. La professeur de sciences moldues qui l'accompagnait devait en faire la démonstration. La Directrice de Salem tenait à montrer à la fois l'ancienneté et la modernité de son école. On était le 14 mai et il y avait de l'encombrement devant les grilles du manoir Malfoy.

 

Ce fut pire le matin du 16 quand apparurent les Vulcanos, les Filles et Fils du Vent, qui cette fois ne comptaient pas deux mais quatre roulottes. Ils voulaient tous saluer " la fille à l'étoile " car ils savaient que ce serait la dernière fois avant longtemps. Le jeune médium avait prédit que Stellane se retirerait dans un lieu protégé jusqu'à sa majorité sorcière c'est-à-dire ses dix-sept ans. Mais ils ne restèrent pas longtemps. Le soir de leur arrivée, ils organisèrent une fête autour du feu avec festin, chants et danses, ils offrirent à Stellane sa onzième étoile et repartirent le lendemain. Les trois Directrices présentes en furent babas !

 

Elles faisaient entre elles assaut d'amabilités et essayaient de convaincre Stellane, Gabrielle, Draco, Narcissa et Lucius tour à tour. Ce n'étaient que compliments, petits cadeaux, descriptions enthousiastes de leur école et de ses avantages. Mais Stellane ne se laissait pas éblouir. Tout de même, Andrea Karamaskova avait eu une bonne idée en emmenant deux élèves avec elle. Elles jouaient avec Stellane et la jeune fille leur faisait découvrir son univers. Elles s'asseyaient souvent sous le châtaignier et se racontaient des histoires de filles car les deux élèves de Durmstrang parlaient anglais.

 

Le 18 mai, on annonça l'arrivée des deux Demi Vélanes. Il n'y avait heureusement que deux hommes au manoir, Lucius et Draco. Le premier se retira dans ses appartements. Il avait beau être déjà âgé, il était toujours sensible aux charmes des dames. C'était lui qui se laissait le plus facilement embobiner par les flatteries des Directrices. Draco, lui, savait que s'il restait constamment aux côtés de sa fille, il serait protégé de l'attraction vélaa. Stellane agissait pour lui comme un bouclier et cela depuis sa petite enfance.

 

Isabellane et Gaëllane apportaient les vœux de la Première et un cadeau de la part des sept adolescents que Stellane connaissait bien. C'était un collier de petites fleurs multicolores, enchantées pour rester toujours belles et fraîches. Il était accompagné d'une lettre écrite à leur demande par le Comte Borodisov, renouvelant l'invitation pour les vacances après son quatorzième anniversaire. Il y avait aussi une jolie carte de la part de Nicolaï. Les deux Demi Vélanes repartirent le lendemain, ayant ébloui par leur beauté tous les résidents du manoir, même Narcissa, même Poky et Timothy.

 

Et puis ce fut le matin du vendredi 20 mai. Ce jour-là parut enfin la Directrice d'école qui ne s'était pas encore manifestée. Minerva MacGonagall atterrit par transplanage devant la grille, accompagnée de Pomona Chourave et de ... Sibylle Trelawney ! Elle remonta l'allée sablée d'un pas majestueux et rejoignit au salon les autres Directrices qui la regardèrent de travers. Ce n'était un secret pour aucune d'entre elles, Poudlard avait les faveurs de la famille Malfoy.

 

Draco se souvenait de la professeur Chourave qui enseignait la botanique. Son visage rose et souriant ne semblait pas marqué par l'âge et ne portait aucune ride. Il eut un sourire intérieur en repensant aux prédictions de Trelawney quand il était allé à Poudlard avec Harry. Elle avait eu à la fois raison et tort. Un blond pour une brune, une blonde pour un brun. Bon, elle s'était un peu trompée sur le sexe des partenaires mais on ne pouvait attendre d'elle des prévisions exactes. Que venait-elle faire là ? La professeur de botanique, ça se comprenait puisque les Vélanes se consacraient aux plantes ! Mais la pseudo voyante ?

 

Minerva MacGonagall lut à Stellane sa lettre d'admission à Poudlard et donna à son père la liste des fournitures. Puis tout le monde attendit la réponse de la toute jeune fille. Il y eut un moment de silence. Narcissa et Lucius étaient assis côte à côte sur un canapé. Gabrielle et Draco se tenaient debout derrière Stellane, face aux quatre Directrices et à leurs accompagnatrices. La réponse ne fut pas celle attendue.

 

Il faisait très beau, La jeune fille proposa un pique-nique dans un petit bosquet situé non loin de Stonehenge puis une visite à l'antique monument de pierre. Elle donnerait sa réponse là-bas, inspirée, dit-elle, par la magie des lieux. En réalité, c'était Gabrielle qui avait songé à donner à la réponse de Stellane un cadre particulier. Il ne fallait vexer personne. Si elle révélait sa préférence au manoir Malfoy, on pourrait dire qu'elle avait été influencée par sa lignée d'ancêtres. Il valait mieux que tout se passe dans un endroit magique mais neutre.

 

C'était étrange mais Gabrielle ne connaissait pas la décision finale de Stellane. Elle avait discuté avec elle, son père aussi. Ils avaient parlé, lui pour Poudlard bien sûr, elle pour BeauxBâtons où la jeune fille recevrait une éducation raffinée, à la fois pour la sorcellerie et pour la vie en société. Il y avait des cours de protocole, de savoir-vivre, de mode, de danses de salon. Tout ce qu'une jeune fille de bonne famille devait connaître pour briller dans le monde. C'était la seule école ayant ces leçons au programme. La dame aux airs de princesse était justement la professeur de bonnes manières. Mais les autres Directrices avaient peut-être été plus persuasives que prévu. Et comme l'avait dit le jeune médium des Fils du Vent, la décision appartenait à Stellane.

 

En fait la jeune fille y pensait depuis quelque temps déjà. Sa célébrité lui pesait. Elle voulait se fondre parmi les autres le plus possible, en sachant déjà que ce ne serait pas facile. Elle avait pesé le pour et le contre de chaque proposition, même celle, plus ancienne, de rejoindre le peuple Vélaa. Mais elle y avait renoncé. Elle avait également fait appel à Harry. Lui aussi avait connu une célébrité non désirée. Mais il ne pouvait guère l'aider. Sauf lui conseiller de suivre son cœur en toutes circonstances.

 

Alors, la magie blanche et noire de Durmstrang ? La brillance de BeauxBâtons ? La modernité de Salem ? La sécurité de Poudlard ? Ce fut un incident qui décida pour elle. Juste avant de partir dans le carrosse de BeauxBâtons qui devait emmener tout le monde au pique-nique de midi, elle passa près de son cher châtaignier. Au pied de l'arbre, enroulé sur lui-même, dormait un mince serpent vert, l'emblème de la Maison de son père, l'animal totem de Serpentard. Stellane y vit un signe.

 

A Stonehenge ce fut facile. Un sortilège avait éloigné les visiteurs moldus. Les sorciers et sorcières marchaient lentement entre les pierres dressées et soudain, tout le monde s'arrêta. Là, au centre du cercle, il y avait un serpent, le même que celui vu par Stellane au pied de l'arbre, mais plus grand, plus imposant. Il avait la tête dressée. Ses yeux dorés brillaient au soleil et sa queue battait doucement le sol. Il avait le dos vert et le ventre argenté. Des écailles plus foncés dessinaient sur sa tête la lettre S. Sa langue bifide sortait de sa gueule par à-coups.

 

Il se mit en mouvement, serpenta jusqu'à Stellane, se dressa devant elle et siffla. Comme un appel. Puis il s'éloigna parmi les énormes pierres. La jeune fille ne bougea pas malgré les exclamations des quatre Directrices. Minerva MacGonagall avait poussé un cri de bonne surprise, même si le Serpent n'était pas, loin s'en faut, son animal préféré. Elle avait cependant compris le message. Salazar Serpentard faisait un signe de reconnaissance à une fille digne de sa Maison. Ce fut d'ailleurs la réponse de Stellane.

 

" Mesdames les Directrices, mes parents et moi, nous sommes très honorés de votre visite. J'aimerais pouvoir aller dans chacune de vos écoles. Mais vous l'avez vu vous-mêmes, Stonehenge a décidé pour moi. Je choisis donc Poudlard. C'est aussi le vœu le plus cher de mon père et je ne voudrais pas le décevoir. Je vous remercie sincèrement de vos offres. Un jour, peut-être, j'aurai l'occasion de vous rendre visite.

 

Il y eut des murmures, des coups d’œil échangés, un air de déception sur certains visages, en particulier sur ceux des élèves de Durmstrang. Stellane avait fait leur conquête. Mais la jeune fille n'en avait pas fini. Dans sa tête, elle s'était déjà répété toutes ces phrases à peu de chose près. - Elle n'avait pas prévu la présence du serpent. - Elle tenait à bien expliquer son point de vue. Elle poursuivit :

 

... Une dernière chose. L'étoile qui marque mon front ne me donne aucun droit. Comme l'éclair de mon parrain Harry Potter, c'est même plutôt une charge lourde à porter. Je n'ai aucun talent particulier et jusqu'à maintenant, je n'ai pas fait d'étincelles dans mes études. A la rentrée, je veux juste être une élève comme les autres. Mesdames, vous êtes de puissantes sorcières. Peut-être connaissez-vous pour moi un sortilège d'oubli ou de dissimulation ou quelque chose comme ça ?

 

La question naïve prit toutes ces dames de court. Sauf une. Sibylle Trelawney. Stonehenge avait sur elle un effet magique. Elle retrouvait le souffle prophétique de son ancêtre, la grande devineresse Cassandra. Ses voiles se soulevèrent, ses bijoux cliquetèrent, elle entra en transes. Les bras levés, les yeux au ciel, elle lança une longue incantation dans une langue étrange, sans doute d'origine celtique. Pendant quelques instants, une lueur dorée enveloppa Stellane, la faisant scintiller comme une étoile, puis elle s'atténua et disparut.

 

Il y avait à la place une petite jeune fille toute simple, en robe claire, aux cheveux blonds avec une frange sur le front, aux yeux un peu baissés voilant son regard de Vélane. Une enfant comme toutes les autres. Stellane Malfoy, future étudiante de Poudlard, probablement dans la Maison Serpentard. Les deux élèves de Durmstrang la prirent par la main et elles commencèrent à courir au milieu des grandes pierres.

 

Draco et Gabrielle étaient soulagés d'un grand poids. Andrea, Maureen et Théodora acceptaient sans trop de regrets la décision de Stellane. Pourquoi s'emballer comme elles l'avaient fait ? Il n'y avait pas de quoi ! Cette jeune fille n'avait rien d'extraordinaire. Une étoile au front ? Et alors ! Beaucoup d'enfants avaient des cicatrices ou des marques de naissance, c'était courant. Elles se mirent à converser amicalement avec leurs compagnes.

 

Etrangement, l'incantation de Trelawney avait réussi. Stonehenge y était certainement pour quelque chose ! Heureuse d'avoir emmené avec elle la bonne personne pour convaincre Stellane, Minerva MacGonagall respirait à pleins poumons. Puis Pomona Chourave se pencha pour cueillir une herbe sauvage. Dans le cercle magique des grandes pierres dressées, toutes les plantes étaient magiques. Et la " voyante extra-lucide " revint sur terre.

 

" Qu'est-ce qui s'est passé ? On ne me dit jamais rien ! Ah ! Il fait frais tout à coup, vous ne trouvez pas ? Si on rentrait ? "

 

Chère Sibylle !

 

o - o - o - o

 

A suivre pour le dernier chapitre, son épilogue et son happy end ! 

 
 
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