Stellane

Auteur : haniPyanfar

Déclaration : La plupart des personnages de cette histoire appartiennent à Madame Joanne K. Rowling. Je la remercie d'avoir bien voulu me les prêter pour quelque temps. Elle en a moins l'usage maintenant qu'elle a publié un livre sur un autre univers. ( Une place à prendre, édité par Grasset )

Personnages principaux : Stellane, l'enfant à demi Vélane, Draco Malfoy et Harry Potter. Vous l'avez compris, ceci est un Drarry, même si à certains chapitres, on pourrait en douter. On ne se refait pas.

Classification T+ flirtant peut-être avec M dans quelques chapitres, soit histoire convenant à des lecteurs et lectrices de plus de seize ans. Les jeunes gens d'aujourd'hui sont matures et connaissent par leur environnement les réalités du sexe ... Quoique quelquefois, ils en ont une idée imparfaite ou erronée ... Alors, pour décrire certaines situations, il vaut mieux parler franchement, avec naturel et aussi avec amour.

Résumé : Stellane est le lien entre Draco Malfoy, son père qui vient tout juste de retrouver la mémoire, et Harry Potter, qui appréciait beaucoup le jeune homme sous l'apparence de Yann Kerrye. Parviendront-ils à se rapprocher et à s'aimer ? Bonne question. Lisez, vous aurez la réponse.

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Quatrième partie : Draco, Stellane, Harry.

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Chapitre 17 : Union, réunion, disparition.

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Presque deux mois plus tard.

Dimanche 28 octobre 2007. Maison de Harry Potter, square Grimmauld.

"Tu quoi ?

-Je vais épouser Gabrielle Delacour. Je voulais te prévenir avant l'annonce de nos fiançailles qui paraîtra mardi dans la page mondaine de la Gazette du sorcier. Le mariage est fixé au samedi huit décembre. Je viens te demander d'être mon témoin.

-Tu ... tu plaisantes là ?

- Pas du tout. Je ne vois pas qui pourrait tenir ce rôle mieux que toi. Mais si tu ne veux pas ...

-Là n'est pas la question. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Il n'a jamais été question de mariage entre toi et Gabrielle ! La Première des Vélanes lui a seulement demandé de veiller à l'éducation vélaa de Stellane puisque ses Tantes ne peuvent pas aller dans ton manoir sans provoquer la colère de ta mère. D'ailleurs, Gabrielle n'est pas attirée par les hommes. Elle peut les enjôler d'un regard mais elle ne passe pas à l'acte. Les sorcières bien pensantes diraient que c'est une allumeuse. Mais non, c'est seulement son côté vélaa qui prédomine. Elle ... elle t'a séduit ? Tu l'aimes ?

-Ne sois pas stupide Potter. Je ne peux aimer aucune femme, tu le sais bien. Une bonne petite malédiction vélaa ... entre autre. Je vais donc faire un mariage de raison ... Ne fais pas cette tête ! C'est un arrangement qui satisfait tout le monde. Gabrielle est d'accord. De cette façon, elle ne sera plus obligée de faire la navette entre Londres et le manoir. Elle pourra résider chez moi sans que cela provoque des commérages. De plus, elle travaille à mi-temps chez un pépiniériste et horticulteur de la région. Elle continue ses études sur la flore moldue pour devenir Vélane à part entière. J'ajoute que mon père et ma mère sont ravis de me voir enfin casé. Et puis mon mariage avec une " Sang Mêlé " redore notre blason et démontre que nous avons changé de mentalité. Tout s'arrange merveilleusement bien tu ne trouves pas ?

Harry ne répondit pas. Ils se regardèrent un moment sans bouger, sans sourire. Le Griffondor détourna les yeux le premier.

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Retour arrière, mercredi 15 août 2007, l'après-midi.

Malfoy et Potter étaient assis face à face dans le salon. Depuis le moment où il avait retrouvé la mémoire, c'était la première fois que Draco sortait de sa chambre. Jusqu'alors, il avait été trop faible pour se lever. Il mangeait léger et dormait beaucoup. Le psychomage réjoui, qui était venu le voir la veille, avait dit que c'était normal. La reconstruction de ses souvenirs l'avait épuisé. Il lui fallait reprendre des forces.

Mais le mercredi, Draco s'était enfin senti assez bien pour se lever. Il portait avec élégance les vêtements moldus de " Yann " et ça lui allait bien. Stellane goûtait à la cuisine avec Mimsy. Lui et Harry prenaient le thé au salon. Ils avaient diverses choses à mettre au point, en particulier le retour de Draco chez lui.

-Attends jusqu'à demain, Malfoy. Tu es encore faible. D'ailleurs, il vaudrait mieux que tu ailles à ton manoir par la Cheminette. Tu n'es pas en état de transplaner. Surtout avec Stellane.

-Je suivrai ton conseil, Potter. Pour une fois qu'un Griffondor fait preuve de réflexion, je ne voudrais pas le contrarier. Nous partirons donc demain. Mais si j'ai demandé à te voir en privé, c'est avant tout pour te remercier. Je te dois une reconnaissance éternelle. Ce que tu as fait pour Stellane ...

-N'en parlons plus, c'était normal. Je suis son parrain, j'ai fait de mon mieux ...

-Ne m'interromps pas Potter, j'emploie des mots qui n'appartiennent d'habitude pas à mon vocabulaire. Je n'oublierai jamais ce que tu as fait pour ma fille. Je l'ai quittée presque bébé, je retrouve une fillette resplendissante de vie, pleine de gaieté et en même temps pourvue d'une grande sagesse.

-C'est aussi grâce à Fleur et Gabrielle Delacour. Et à Mimsy.

-Mais tu étais toujours présent pour elle. Tu l'as choyée, entourée, élevée comme ta propre fille. Et je t'en remercie sincèrement. Je n'aurais pas fait mieux, c'est dire !

-Un compliment de Draco Malfoy ! Le ciel va nous tomber sur la tête !

-Je suis sérieux Potter. Ce n'est pas tout. Merci aussi pour t'être occupé de ma mère, même si elle ne voulait pas te voir. Ton elfe m'a raconté tout ce que tu as fait pour elle. J'ai bien conscience de t'avoir mis un lourd fardeau sur les épaules.

-Tu ne pensais pas disparaître pendant quatre ans. Et puis elle m'avait sauvé la vie. Et Kreatur m'a beaucoup aidé.

-Ne diminue pas tes mérites Potter. Personne n'aurait pris soin d'elle comme tu l'as fait. J'ai envers toi une dette sorcière qui ne s'effacera pas. Tais-toi ! Je n'ai pas fini ! Comme si ce n'était pas suffisant, je dois aussi te remercier pour m'avoir fait retrouver la mémoire. Je sais que les Griffondors sont obstinés et ne lâchent jamais le morceau, mais là tu t'es surpassé ! Me faire passer de Yann Kerrye à Draco Malfoy, alors que j'avais reçu un Ante Memoria ...

-Tout le mérite en revient à Stellane. Tu ne me dois rien Malfoy. D'ailleurs, ces trois dernières semaines ont été pour moi très agréables. Mes meilleures vacances depuis bien longtemps ! Je n'ai jamais été aussi heureux depuis ...

Harry s'arrêta brusquement et rougit jusqu'à la racine des cheveux. Il baissa les yeux et sa voix ne fut qu'un murmure.

... Malfoy, pour vendredi ... je suis désolé ... je regrette ...

-Pas moi Potter. Nous n'en parlerons plus après cette conversation mais notre ... séance ce jour-là m'a ouvert les yeux. J'ignorais ma nature profonde ou plutôt sur l'ordre de mon père, j'avais refoulé mes tendances homosexuelles. Je les admets à présent. Uniquement devant toi, il n'en sera plus question ensuite. Je suis de nouveau un Malfoy. De toute façon, ce soir-là, tu ne t'adressais pas à moi, c'est mon double que tu voyais.

-Malfoy, je ...

-Tais-toi Potter. Je n'ai pas encore fini et ce n'est pas facile. Depuis lundi, j'ai eu le temps de réfléchir à ce qui s'est passé vendredi soir. Avec de la haine et de la colère au début, puis avec une sorte de ... résignation apaisée. Mais je n'en ai pas honte. Je vais même te faire un aveu. Je te dois bien ça. J'y pense maintenant plutôt avec plaisir. Et je ne renie pas ce que je t'ai avoué à plusieurs reprises sous l'apparence de Yann Kerrye. Je suis ... amoureux de toi, Potter. Ce sentiment vient du cœur, pas de l'esprit. Je ne peux pas le frapper d'un Ante Memoria. Il est planté en moi et ne s'effacera pas. De toute façon, cette ... attirance n'est pas partagée. Je t'en parle aujourd'hui et il n'en sera plus question. Disons que cet aveu est une manière de te dire merci. Pour tout. Pour Stellane en particulier.

-Malfoy ... je ne sais pas trop quoi dire ... Quand tu étais Yann, j'avais pour toi beaucoup d'amitié. Moi non plus je ne renie pas ce sentiment. Si tu parviens à oublier mon ... dérapage, j'aimerais vraiment garder avec toi de bonnes relations. Quand on s'est retrouvés il y a quatre ans, on avait déjà cessé d'être des ennemis. On pourrait être amis maintenant que je te connais mieux. Juste amis. Pour Stellane en particulier. On ne va pas couper les ponts sous prétexte que tu l'emmènes au manoir j'espère !

-Bien sûr que non Potter ! Nous trouverons un arrangement pour qu'elle puisse aller d'une maison à l'autre. Avec l'aide des elfes par exemple. Nous ne serons pas trop de deux pour veiller sur elle.

-Compte plutôt sur trois ou même cinq, Malfoy. Il y a Mimsy, Kreatur et surtout Gabrielle Delacour. Elle est en ce moment en Bulgarie, chez les Vélanes. Son rêve, c'est d'être acceptée par ce peuple. Elle s'est beaucoup occupée de ta fille depuis un an. Elle l'a préparée à son septième anniversaire, pour son passage à l'adolescence vélaa.

-Oui, Stellane m'a montré sa robe et sa couronne. Je regrette de ne pas avoir été là.

-Elle pourrait peut-être te communiquer quelques souvenirs grâce à son étoile. Quelle étonnante découverte que ce pouvoir ! Ta fille est extraordinaire ! Unique !

-Comme tu l'étais dans ta jeunesse Potter. J'y ai aussi réfléchi ces derniers jours. Un signe au front n'est pas toujours synonyme de vie tranquille. Ce ne sera pas facile pour elle quand elle ira à Poudlard.

-Elle séduira tout le monde.

-Les garçons sans doute. Mais les filles la jalouseront. Tu sais comme moi que les ados peuvent être cruels.

-Tu t'inquiètes trop par avance Malfoy. A moins que ... Est-ce que tu veux l'envoyer faire ses études sorcières ailleurs ? A BeauxBâtons ? A Salem ? Pas à Durmstrang tout de même !

-Bien sûr que non Potter ! Elle ira à Poudlard et, je l'espère, dans la Maison Serpentard !

-Elle aurait sa place à Griffondor ... ou même à Serdaigle. Le Choipeau lui proposera peut-être le choix, comme à moi.

-Pourquoi pas à Pouffsouffle tant que tu y es ! Quand elle sera au manoir, elle aura sous les yeux toute la généalogie Malfoy, tous à Serpentard depuis des siècles !

-Les Black aussi étaient des Serpents ! Pourtant mon parrain Sirius est allé à Griffondor !

-Et il a été renié par sa famille ! Non non ! Pas question de mésalliance pour Stellane ! ... Pourquoi ris-tu ?

-Tu nous entends Malfoy ? On se dispute comme le ferait un vieux couple sur l'avenir de leur enfant ! C'est elle qui choisira, elle est assez mûre pour ça !

Draco eut l'air surpris puis un sourire éclaira son visage. " Merlin ! Il est superbe quand il sourit ! On dirait Yann ! " pensa Harry en un éclair. Mais cette fin de discussion avait détendu l'atmosphère. Ils finirent leur thé en devisant du retour de Draco au manoir de ses ancêtres, tous Serpentards bon teint bien entendu !

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Suite du retour arrière, jeudi 16 août 2007, l'après-midi.

Harry, Draco, Stellane et Mimsy étaient devant la cheminée, dans la cuisine du 12 square Grimmauld. Kreatur était parti au manoir par la Cheminette. Il devait vérifier si la voie était libre. Les bagages avaient été rétrécis, Draco les avait dans sa poche.

Stellane se tenait bien droite mais elle avait le cœur gros. Elle quittait une maison douillette où elle avait été heureuse, pour un manoir dont elle se souvenait à peine. Mais la présence de son père la rassurait tout à fait. Il ne pouvait rien lui arriver de mal puisqu'il l'accompagnait. Par contre, la petite elfe essuyait ses yeux larmoyants avec un coin de son tablier.

Kreatur réapparut et annonça que le bureau était vide. Maître Draco et Miss Stellane pouvaient y aller. Le jeune homme partit en premier. La fillette le suivit après un dernier signe d'adieu à Harry. Depuis son septième anniversaire, elle pouvait voyager par Cheminette à condition que quelqu'un soit présent à son départ et à son arrivée. Mais c'était la première fois qu'elle le faisait seule. D'habitude, elle était accompagnée par Mimsy.

Elle atterrit sans problème dans le bureau de Lucius Malfoy où son père l'attendait. Il avait déjà remarqué que la pièce était plus propre que quatre ans auparavant et que le plumier en argent et l'encrier de cristal avaient retrouvé leur place. Harry lui avait parlé de l'enquête à propos de Hamish Pritchard. On avait retrouvé presque tous les objets disparus sauf le camée et deux des montres de collection. Il les avait vendues, avait-il dit - données était le vrai mot - à Théodore Nott qui le faisait chanter.

Se tenant par la main, le père et sa fille sortirent dans le couloir et en approchant du salon, ils eurent la surprise d'entendre des voix féminines. On était jeudi et c'était le jour de " l'ouvroir de ces dames" ! Il y avait là, outre Narcissa devant sa dentelle, Georgina Crabbe, Clélia Flint, Gustine Baddock et Adélix Bulstrode. Elles papotaient en rangeant leurs ouvrages. C'était l'heure du thé et Poky avait apporté un plateau surchargé de petits gâteaux variés.

La surprise fut totale. Toutes les dames suspendirent leurs mouvements. On n'entendit que la théière et les tasses qui s'entrechoquaient. Narcissa regardait son fils et sa petite-fille et ne disait rien. Draco avait espéré que le choc de son retour lui ferait recouvrer ses esprits mais en apparence il n'en était rien.

"Bonjour Mesdames, dit-il doucement. Bonjour mère. Te souviens-tu de moi et de ta petite-fille Stellane ? Nous sommes de retour.

-Draco ? répondit-elle après un instant de silence. Cela fait bien longtemps que tu n'es pas venu me voir. Ta fille a grandi. Tu n'as pas amené ces horribles femmes comme l'autre fois, j'espère !

-Non mère, ne t'inquiète pas, reprit Draco en soupirant intérieurement.

La situation n'avait donc pas évolué. Narcissa vivait toujours dans son monde imaginaire où le temps n'existait pas. Il fallut faire les présentations, expliquer que " Lucius était retenu au Ministère " et prendre le thé en participant à la conversation générale, tout en prenant garde de ne prononcer aucun mot interdit. Stellane se conduisait en parfaite enfant de bonne famille. Elle observait et ne disait pas grand chose. Mais son charme vélaa agissait et toutes les dames la trouvaient adorable.

-Tu restes à la maison un peu plus longtemps que la dernière fois ? voulut savoir Narcissa.

-Je reviens définitivement mère, répondit Draco. J'ai décidé, en accord avec mon père, de reprendre en main les affaires des Malfoy. Mesdames, je suis ému de voir que, pendant mon absence, vous avez entouré ma mère d'attention et de sollicitude. Le manoir vous est et vous sera toujours ouvert. Salazar soit glorifié ! La solidarité entre Serpentards n'est pas un vain mot. Je vous en remercie et je vous serai à jamais redevable.

" Ce sont des mots que les Malfoy ne prononçaient jamais autrefois. Les temps ont vraiment changé. Les épreuves ouvrent les yeux. Le monde n'est pas peuplé que de gens avides et égoïstes. Des femmes marquées par le malheur et pourtant compatissantes, des Griffondors sans cervelle mais pas sans cœur, des " Sang Mêlé " autrefois méprisés par les " Sang Pur ", de simples elfes de maison ... Tous et toutes ont donné sans compter de leur temps et de leur compétence. Oui vraiment, merci Merlin pour vos bienfaits ! Je peux recommencer à vivre entre ma mère et ma fille. Il ne manque que mon père. Potter m'a promis de parler pour lui au Ministère. Il est capable de réussir ... Potter ... Harry ... 

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De août à décembre 2007, manoir Malfoy dans le Withshire.

Les semaines, les mois qui suivirent le retour du fils Malfoy et de sa fille au manoir furent très occupés. Il y avait mille choses à faire. D'abord s'installer. Stellane prit la chambre où son père avait passé sa jeunesse. Il fallut refaire la décoration. La fillette avait emporté des livres, des jouets, des bibelots et des posters venant de la maison de Harry. Cela jurait un peu avec l'élégante demeure Malfoy mais il n'était pas question de la contrarier. Draco s'installa dans la chambre voisine.

Il fit le compte des pièces du manoir inoccupées, qui se dégradaient peu à peu même en étant entretenues au mieux par Poky. Autrefois, les Malfoy recevaient beaucoup. Ce n'était plus le cas depuis bientôt dix ans. Une aussi grande maison à chauffer et à tenir propre et en bon état était une lourde charge, il fallait trouver une solution. Peut-être embaucher un deuxième elfe ou fermer les pièces inutilisées ?

Mais la première chose que fit Draco, ce fut d'écrire au comte Borodisov pour lui expliquer sa brutale disparition et lui présenter ses excuses, même si ce n'était pas sa faute. Il pensait aller en Bulgarie l'année suivante et peut-être montrer la Forêt Magique à Stellane. La Première des Vélanes serait sans doute d'accord mais il fallait la consulter et trouver un arrangement. Il comptait sur la médiation du comte pour organiser les choses.

Puis, depuis un bureau de postes moldu, il téléphona à Ma Kerrye pour lui dire qu'il avait retrouvé la mémoire. Il viendrait bientôt la voir à La Sardine et lui présenterait sa fille. Ce coup de téléphone l'avait rendu songeur. Il décida de faire installer quelques inventions moldues au manoir. Potter lui avait parlé d'Anthony Goldstein, le jeune entrepreneur qui rénovait les maisons sorcières et leur apportait un nouveau confort qui ne devait rien à la magie.

Du temps où il était " Yann ", Draco en avait apprécié tous les avantages sans même s'en rendre compte : l'électricité, le téléphone, la télévision, le chauffage central ... Maintenant il trouvait son manoir assez archaïque et voulait le moderniser. Il fit donc appel à l'ancien Serdaigle qui lui proposa un devis détaillé sur des aménagements à faire et un prix raisonnable compte-tenu de l'importance des travaux. Draco en prit connaissance et décida des priorités selon ses moyens. Il était moins riche qu'avant mais il n'était pas démuni non plus ! Il avait des économies !

A la banque Gringott, il fit transférer dans son coffre l'argent qu'il avait gagné en étant le bibliothécaire du Comte Borodisov. Cela représentait un joli tas de gallions. Il n'avait pas l'intention de vivre aux crochets de sa mère dont la fortune avait été parfaitement administrée grâce à Potter ... " Harry ... " Cet argent honnêtement gagné devait lui servir aussi à monter une affaire. Il ne savait pas encore laquelle mais il avait déjà une petite idée.

Les Malfoy possédaient autrefois quelques hectares de terre et une petite ferme qu'ils louaient à un paysan sorcier et qui leur assurait au moins une nourriture fraîche et de bonne qualité. Bien entendu, ce bien avait été vendu après la guerre par les gens du Ministère. Le locataire avait racheté le tout à bas prix mais finalement il n'avait pas profité de l'aubaine. Il était resté célibataire, il buvait et négligea bientôt son travail. La ferme était en mauvais état et les terres à moitié en friches. Draco pensait racheter ce bien de famille, le louer à un couple de jeunes fermiers entreprenants et le faire prospérer. Gentleman-farmer, c'était un métier honorable. 

Il n'y avait pas que les soucis matériels. Il fallut ensuite s'occuper de la rentrée de Stellane. Elle insistait pour retourner à l'école, même si son père proposait de lui donner des cours à la maison. Mais pour la fillette, ce n'était pas pareil que de fréquenter d'autres enfants et d'entrer en compétition avec eux. Elle était bonne élève et la présence des autres la stimulait. Et puis, elle était bien acceptée dans cette école où tout le monde connaissait ses antécédents mais où elle veillait à ne pas faire étalage de ses dons.

Donc il fut décidé que Poky transplanerait avec elle cinq jours par semaine et irait la rechercher à la sortie des cours. Sur ces entrefaites, Gabrielle revint de son séjour chez les Vélanes, absolument enchantée, et avec une mission suggérée par la Première. Le départ de Stellane pour le manoir Malfoy posait un problème. Narcissa n'admettrait pas la venue de ses Tantes dans sa maison. Il fallait la ménager.

Heureusement les Vélanes étaient très tolérantes vis à vis des personnes n'ayant pas toute leur raison. Proches de la nature, elles savaient que le cerveau humain comme le vélaa était sujet à des aliénations et qu'il ne fallait pas en rendre responsable la personne atteinte de ces errements. La Première avait donc demandé à Gabrielle d'assurer l'éducation vélaa de Stellane. Elle espérait bien la voir venir un jour visiter la Forêt Magique.

La jeune fille avait accepté avec joie. Elle viendrait donc trois ou quatre fois par semaine au manoir, d'une part pour enseigner à Stellane la culture vélaa et d'autre part pour l'aider dans ses leçons et ses devoirs comme elle le faisait chez Harry. Narcissa l'avait accueillie sans problèmes. Gabrielle était belle et son séjour chez les Vélanes l'avait rendue encore plus attirante. La mère de Draco se mit à rêver mariage, petits-enfants et vie de famille. Ce fut elle qui en parla la première à Draco qui, lui, n'y pensait même pas, l'esprit et le cœur toujours teintés du souvenir de Potter ... de Harry. 

Sur ces entrefaites, il se produisit un événement très heureux. 

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Vendredi 19 octobre 2007, 10 heures du matin, manoir Malfoy.

Une clochette tinta dans le hall, signe que quelqu'un souhaitait qu'on lui ouvre la grille. Draco sortit sur le perron et aperçut de loin deux hommes qui attendaient. Pensant avoir affaire à des indésirables, il descendit l'allée et soudain, il reconnut son père ! Lucius Malfoy accompagné d'un Auror à l'air sévère, était aux portes de son manoir !

D'un mouvement de sa baguette magique, il fit s'ouvrir les deux battants de fer forgé et se précipita vers le vieil homme qui lui tendait les bras avec des larmes dans les yeux. Il le serra contre lui, doucement, car il avait aussitôt remarqué le corps fragile à la maigreur apparente, les yeux cernés de sombre dans le visage marqué par la souffrance, les longs cheveux blancs emmêlés qui lui pendaient tristement sur les épaules. Lucius Malfoy rentrait chez lui mais dans quel état !

L'étreinte se prolongeait trop longtemps au goût de l'Auror qui toussa pour rappeler sa présence aux deux hommes, oublieux de tout hormis de leurs retrouvailles. Draco avait revu dans un flash sa visite à Azkaban et les Détraqueurs aux mains avides. Son père se serait peut-être écroulé si son fils ne l'avait pas soutenu.

"Lucius Malfoy, dit le policier d'une voix froide, par une mesure de grâce que vous appréciez je l'espère à sa juste valeur, le Magenmagot vous libère d'Azkaban avant la fin de votre peine. Je vous rappelle que vous devrez résider dans votre maison et qu'il vous est interdit de sortir de votre parc. Draco Malfoy, vous répondez de la bonne conduite de votre père. Il porte un bracelet qui nous indiquera tout manquement à cette disposition. Je dois aussi vous signaler que toute référence à Lord Voldemort, votre ancien Maître, verrait l'annulation de la faveur qui vous est faite. Tenez-vous le pour dit tous les deux. La confirmation écrite de cette libération conditionnelle vous parviendra par un hibou du Ministère. Refermez cette grille derrière moi. Je dois y jeter un sortilège approprié. Adieu.

L'Auror sortit, les portes grincèrent en tournant sur leurs gonds. Un mot latin bref et le policier transplana, laissant là les deux hommes stupéfaits. Ils se regardèrent. Qu'importaient les absurdes conditions des zélés employés du Ministère, ils se retrouvaient, lisant les changements que l'existence leur avait imposés en presque dix ans. Le père peinait à se tenir droit. Le fils avait gagné en maturité. Tant d'années passées loin l'un de l'autre !

Soudain un cri strident. " LUCIUS ! " Narcissa dévalait l'allée à toute allure et se jetait à son tour dans les bras de son mari en répétant son nom comme une litanie. Elle pleurait, il chancelait un peu en posant ses lèvres sur son visage, goûtant les larmes salées qui inondaient ses joues. Il murmurait son prénom, - elle lui avait tant manqué ! - Ils ne pouvaient se détacher l'un de l'autre. Draco fut obligé de prendre son père par le bras pour le guider vers l'intérieur de la maison.

Quand ils furent tous les trois assis dans le salon, le jeune homme remarqua le changement dans le regard de sa mère. Il était clair et vif. Il comprit alors qu'il y avait eu un miracle. Le choc du retour de son mari - et dans quel état ! - avait réveillé Narcissa. D'ailleurs, elle parlait d'elle-même de procès, de condamnation, de prison. Elle évoquait les longues années, sa solitude, ses espoirs déçus. Elle avait enfin réintégré le monde réel, même s'il était fait de chagrins et de tourments. Elle se tourna vers son fils.

"Draco, nous allons bien nous occuper de ton père. Il va guérir et revivre avec nous, ici, chez lui. Nous oublierons nos malheurs. C'est commencé d'ailleurs. Lucius, Draco a une adorable petite fille. Elle a un peu plus de sept ans et sa mère est une Vélane. Elle est morte malheureusement. L'enfant s'appelle Stellane parce qu'elle a une étoile au front. Nous avons plein de choses à te raconter mais d'abord tu dois te reposer ...

Draco était très surpris. Ainsi sa mère avait tout compris, tout enregistré malgré son état d'aliénation douce. Sa psychomage avait raison. Elle se défendait à sa manière contre des réalités qui auraient pu la faire basculer dans une folie beaucoup plus grave. Seul un choc psychique intense avait pu la réveiller. Un choc affectif, comme lui avec Stellane.

Un souvenir très ancien lui revint. Qui avait parlé de la puissance de l'amour ? ... Le Professeur Dumbledore, autrefois, il y avait si longtemps ! Le Directeur de Poudlard avait raison. L'ambition, le goût du pouvoir pouvaient gouverner le monde mais entre les humains, c'étaient les sentiments affectifs qui dominaient. Les mauvais comme la haine ou l'orgueil, les bons comme la tendresse et l'amour.

Hé oui, l'amour ! Car après les journées consacrées à des tâches aussi nombreuses que variées, il y avait les soirs et les nuits pour rêver avec les yeux ouverts. Rêver à un visage aimable, aux yeux verts derrière des lunettes fines, aux cheveux ébouriffés, au sourire ravageur. Rêver à un corps souple et musclé, à des bras accueillants, à des lèvres douces. Rêver à ces quelques jours hors du temps où il avait été simplement un jeune homme attiré par un autre jeune homme.

Rêver d'un soir où ... Là, Draco interrompait les images trop précises car il sentait son corps réagir et son sexe durcir. Mais il lui arrivait de se réveiller le matin avec une belle érection et il n'en avait pas honte. En public, il était Draco Malfoy. Seul avec lui-même, il s'autorisait à être " Yann Kerrye ", celui à qui un vendredi soir, Harry avait fait l'amour.

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Harry justement. Le Griffondor n'était pas aussi comblé par la vie que le Serpentard. Il se sentait bien solitaire Square Grimmauld. L'absence de Stellane se lisait dans le silence qui régnait dans la maison. Plus de bavardages ! Plus de fous-rires ! Même si la fillette venait fréquemment le voir par la Cheminette, Harry s'ennuyait tout seul.

D'autant que Gabrielle était moins présente elle aussi. Elle prenait ses occupations très à cœur. D'abord ce travail très intéressant dans la pépinière moldue. Elle y consacrait de nombreuses heures et se retirait souvent dans sa chambre pour étudier. Et surtout, l'éducation de Stellane. Il lui arrivait même de dormir au manoir, dans une chambre d'amis. C'était sans doute ce qui avait alerté Narcissa et lui avait fait envisager le mariage entre Draco et cette jeune fille dotée de bien des qualités.

En attendant, Harry se retrouvait le soir en la seule compagnie de Kreatur et de Mimsy. Il avait repris avec soulagement son travail d'Auror à la fin de ses vacances. Heureusement, il y avait encore les sorties entre amis. Le restaurant, les boîtes de nuit, même les simples réunions pour les anniversaires faisaient diversion. Mais Harry avait maintenant l'impression qu'il lui manquait toujours quelque chose. Ou quelqu'un.

Oh ça ! Il draguait encore les filles. En septembre, des Aurors de divers pays étrangers étaient venus à Londres pour un stage d'un an. Il y avait parmi eux quelques filles célibataires qui aimaient faire la fête. Des relations se nouèrent. Justin, toujours incorrigible, proposa le mariage à deux d'entre elles qui refusèrent en riant. Harry s'offrit quelques aventures à durée variable. Luna craqua sur le seul garçon qui avait peur des rats, même blancs aux yeux rouges ! L'année prochaine, ce serait au tour des Anglais de faire l'échange. Justin, Harry et Hannah espéraient bien en être.

Mais le travail comptait avant tout. On recherchait activement trois personnages singuliers, deux hommes et une femme. Grands, étrangers, au visage très pâle. Depuis quelques mois, partout où ils étaient signalés, on déplorait des accidents graves avec toujours de nombreux blessés. Mais ils étaient insaisissables.

Il y avait aussi les enquêtes habituelles : les escroqueries, les crimes passionnels, une tentative d'attaque de Gringott vouée à l'échec, les sorciers ivres faisant de la magie devant des Moldus, les sectes bizarres se rapprochant de la magie noire, la routine quoi !

Bien sûr, les enquêtes, les recherches, les arrestations occupaient l'esprit le jour. Mais quand il n'avait pas de compagnie le soir, seul dans son lit, Harry lui aussi se mettait à rêver. Curieusement, il n'évoquait pas sa conquête du moment ou une proie future, il rêvait à ses vacances. A tous les lieux où il était allé avec Yann, aux exercices de magie qu'ils faisaient le matin pour que que le jeune homme retrouve ses dons de sorcier, aux conversations, aux rires ... Oui, c'était le bon temps !

Et puis quelquefois, les rêves déviaient un peu sur des baisers et sur une étreinte ... Pas trop longtemps sinon le corps réagissait et le sexe durcissait. Mais dans ces moments-là, ce n'était pas Yann qu'il voyait, c'était Malfoy. Dans sa tête, celui qu'il avait pénétré n'était pas le jeune homme qu'il était allé chercher à la Sardine, mais son ancien camarade d'école, qui certes lui avait pourri sa jeunesse mais qui était revenu d'exil différent ... attirant ... bandant ... Harry Potter rêvait de Draco Malfoy et se réveillait quelquefois avec une belle érection matinale.

Et le huit décembre arriva.

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Manoir Malfoy, trois heures de l'après-midi.

Le mariage avait lieu au manoir dans le grand salon de réception qui servait autrefois de salle de bal. C'était le préposé à l'enregistrement qui présidait la cérémonie, le même qui avait enregistré quatre ans auparavant la naissance de Stellane. Toujours rond, rose et expressif. Il souriait largement. Devant lui, sur le bureau, était posé un gros registre relié de cuir. Encore un événement à raconter et à commenter avec ses collègues aussi bavards que lui !

Les invités étaient installées sur des chaises de chaque côté d'une allée par où les futurs mariés passeraient pour arriver jusqu'à lui. D'un côté, il y avait la famille et les invités du marié : son père, - bien diminué le pauvre homme - sa mère - toujours aussi imposante - quatre dames d'un certain âge dans leurs plus beaux atours - hmmm ... des épouses d'anciens Mangemorts, il devrait peut-être signaler ce fait au bureau des Aurors ... - Ah mais non ! Le témoin du marié était Harry Potter ! Aucun souci à se faire ! Pour le clan Malfoy, c'était tout.

De l'autre côté, il y avait les invités de la mariée. L'assistance était un peu plus nombreuse. Ses parents venus de France, sa sœur Fleur, - aussi d'ascendance vélaa, charmante - et son époux Bill Weasley, chargé des relations entre Gringott et les banques moldues, - un homme important, à saluer bien bas -, avec leurs enfants Victoire et Dominique. Il y avait aussi Ron Weasley, l'Auror bien connu, collègue et ami de Harry Potter, son épouse Hermione Granger, la médicomage en chef du service pédiatrie de Sainte Mangouste, leur fille Rose. Et ...

Ma parole ! c'était un Moldu ! Le pépiniériste chez qui travaillait la future mariée ! Il n'avait pas l'ait plus surpris que ça de se trouver parmi des sorciers ! Peut-être était-il sous l'effet d'un léger sort de Confusion ... En tous cas, si c'était lui qui avait apporté les fleurs, il n'avait pas lésiné sur la quantité et la qualité ! Il y avait des bouquets blancs, bleus et roses partout ! C'était magnifique ! D'ailleurs Fleur Delacour Weasley, qui était témoin de la mariée, prenait des photos avec un appareil magique !

Plus surprenant encore, derrière les invités, de chaque côté de l'allée, il y avait des elfes de maison portant visiblement des vêtements neufs. Poky, Mimsy, Kreatur et les quatre elfes, membres de la Fraternité des Serpentards, qui avaient permis le rapprochement entre Narcissa et ses anciennes amies, avaient été officiellement conviés au mariage ! Il allait y en avoir, des murmures et des chuchotements au Ministère ! Les Malfoy se relevaient de leurs cendres avec élégance ! Ah les mariages !

Justement, les futurs époux arrivaient et on avait même prévu de la musique ! Une marche nuptiale qui ne devait rien aux Bizarr Sisters ou à Célestina Moldubec ! Solennelle ! Grandiose ! Moldue peut-être ? Draco Malfoy portait une robe de sorcier vert mousse ouverte sur une chemise blanche en soie et un pantalon noir. Gabrielle Delacour était vêtue d'une robe très simple en lin blanc avec une ceinture haute, cadeau de la Première des Vélanes à qui la jeune fille avait demandé l'autorisation de se marier. Son diadème était en fleurs naturelles et Stellane soutenait le long voile aussi fin qu'une toile d'araignée. Elle aussi portait sa robe de Vélane. Toutes les deux souriaient, elles étaient resplendissantes !

L'employé du Ministère était si fasciné qu'il lui fallut un temps de silence et le toussotement discret du témoin pour qu'il revienne à ses devoirs. Il posa les questions rituelles et fut surpris quand les mariés échangèrent leurs serments.

-Moi, Draco Malfoy, je te prends, toi, Gabrielle Delacour pour épouse. Je promets de t'aimer, de te respecter et de te rester fidèle.

-Moi, Gabrielle Delacour, je te prends, toi, Draco Malfoy, pour époux. Je promets de t'aimer, de te respecter et de te rester fidèle.

C'était bref et bien peu sentimental. Ce fut aussi l'avis de Harry, le témoin du marié. Il lui sembla que Fleur, de l'autre côté de la mariée, avait l'air un peu triste. Mais après les signatures, toute l'assemblée se précipita pour féliciter les nouveaux époux. La musique résonnait de nouveau. La fête commençait. Harry oublia l'impression bizarre que cette cérémonie lui avait fait.

Il y eut un lunch agréable, petits gâteaux salés ou sucrés, canapés aux saveurs et aux couleurs multiples, accompagnés de thé ou de boissons diverses au choix, puis une pièce montée délicieuse avec du champagne de France apporté par les parents de Gabrielle, quelques liqueurs et alcools, mais c'était un mariage simple. Le soir, tous les invités repartaient chez eux sauf les parents Delacour.

Il était tard, Harry s’apprêtait à repartir par la Cheminette. Il discutait avec Stellane et soudain par la fenêtre du salon, il vit la pleine lune sortir de la couverture de nuages. La pleine lune si néfaste pour les loups-garous. Mais si importante pour les Vélanes ! Le moment où leurs hormones féminines devenaient actives. Il se tourna vers le nouveau couple. Gabrielle et Draco se regardaient, les yeux dans les yeux, comme s'ils étaient seuls au monde. Puis très doucement, leurs visages se rapprochèrent, leurs lèvres se joignirent pour un long baiser.

Harry sentit le poignard de la jalousie lui transpercer le cœur.

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De décembre 2007 à mai 2008.

La vie reprit son cours, les saisons passèrent, les jours, les lunes. Au manoir, les Malfoy étaient heureux, enfin ils avaient tout pour l'être. Stellane allait sur ses huit ans et grandissait en taille et en savoir. Draco mettait en route ses projets d'avenir. Narcissa était le sujet de fin d'études d'une jeune psychomage qui étudiait son cas avec beaucoup d'intérêt. Gabrielle faisait la joie de son employeur pépiniériste et aussi de Lucius, qu'elle avait beaucoup aidé à partir du printemps.

Jusque là, le vieil homme - il n'avait que 54 ans mais les années d'Azkaban comptaient double ou même triple - son beau-père donc, se reposait beaucoup et essayait de revivre sans être obsédé par les Détraqueurs. Il ne sortait pratiquement pas du manoir. Il avait le teint blafard des gens qui ne sont jamais exposés au soleil.

Gabrielle l'avait pris un jour par le bras et l'avait emmené vers le terrain situé derrière le manoir. Elle lui avait expliqué son projet. Elle voulait en faire un jardin botanique pour les plantes aromatiques et médicinales moldues et magiques. Peut-être aussi y cultiver des fleurs mellifères et installer une ou deux ruches. Une roseraie, ce ne serait pas mal non plus. Et on pourrait même faire réparer la serre et y installer des plantes tropicales. Qu'est-ce qu'il en pensait ? Lucius avait réfléchi un moment et lui avait ensuite dédié un de ses rares sourires. Depuis il se passionnait pour les travaux.

Timothy, le deuxième elfe que Draco avait engagé en janvier, était un ancien majordome, libre depuis que son très vieux Maître avait passé l'arme à gauche. C'était aussi un excellent jardinier. Il connaissait tous les sortilèges pour ordonner aux outils de bêcher, de ratisser, de planter, de sarcler et d'arracher les mauvaises herbes. C'était surtout pour cette raison que Draco l'avait engagé. De fin février à début mai, il mit en route le projet de Gabrielle.

Ce fut une réussite totale. Stellane en parlait à Harry lors de ses visites et elle ne tarissait pas d'éloges. " Timothy utilise un engrais spécial, les géraniums cornus sont magnifiques ! Il y aura plein de fleurs pour mon anniversaire ! ... Timothy met une feuille de menthe fraîche dans le thé et c'est drôlement bon ... Timothy a repéré un endroit où on peut creuser un puits ... Timothy ci, Timothy ça ... elle n'avait plus que ce nom à la bouche, rendant du même coup le vieux Kreatur jaloux. Mais elle lui posait un baiser rapide sur le front et l'elfe souriait.

Le temps passait. Il faisait très beau. On était le jeudi 15 Mai. Le 20 tombant un mardi, la fête d'anniversaire avait été avancée au dimanche. Harry avait trouvé pour sa filleule un cadeau original, une édition nouvelle des Contes de Beedle le barde, joliment illustrés par une dame nommée Joanne Rowling et présentés dans un sac de velours rouge, lui-même bien à l'abri dans un coffret en forme de livre. La couverture était ornée de ferrures et de petites pierres bleues. C'était un bel objet. Stellane l'aimerait certainement et en prendrait soin.

Il rentrait chez lui, tenant le paquet cadeau sous son bras quand il aperçut dans le petit square les roulottes des Fils et Filles du Vent. Décidément, ils n'avaient pas de chance ! Chaque fois qu'ils apparaissaient, Stellane était ailleurs. Mais quand il s'approcha, il aperçut un jeune garçon aux yeux noirs et au teint mat à côté de l'enfant médium. Celui-là parlait anglais et put ensuite traduire ses paroles dans une langue étrangère, celle des gens du voyage.

La conversation fut donc plus facile. Il expliqua que Stellane avait retrouvé son père et qu'elle habitait avec lui au manoir Malfoy. Il situa la maison non loin du cercle de pierres de Stonehenge. Connaissaient-ils l'endroit ? Le jeune médium lui en envoya mentalement l'image. Parfait ! Il lui retourna celle du manoir et de sa grille en même temps qu'il précisait qu'on ne pouvait pas transplaner dans le parc. Et pour la première fois, il fut convié à prendre le thé, c'était un honneur, puis les visiteurs s'en allèrent.

Draco eut la surprise de les trouver le lendemain vendredi, installés non loin du manoir. Stellane les aperçut et poussa une exclamation de joie en dévalant l'allée. Elle ne les avait pas vus depuis cinq ans au moins mais elle était ravie de leur visite. La présence du jeune interprète simplifia les choses. C'était lui aussi un enfant du voyage même s'il n'était pas sorcier. L'enfant médium l'avait malgré tout reconnu comme un des leurs.

Il était orphelin. Après la mort accidentelle de ses parents, il avait été placé quelque temps dans une institution mais il ne supportait pas d'être enfermé entre quatre murs. Il était né pour être libre. Il avait fugué et il avait trouvé les roulottes et leurs habitants sur une de leurs aires de passage. Il n'appartenait à leur clan que par un très lointain cousinage mais comme c'était la tradition chez les Fils du Vent, il avait été recueilli et adopté par la famille. Adultes et enfants lui avaient ouvert leur cœur et leurs bras. Il en était très heureux.

La vieille dame gouvernait toujours sa tribu. Elle demanda à rester jusqu'à l'anniversaire. Ils avaient des cadeaux pour la " fille à l'étoile ". Draco lui donna volontiers son accord. Mais le lendemain samedi, à la fin de la matinée, les roulottes avaient disparu et Stellane était introuvable.

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A suivre.