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Stellane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
21 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     50 Reviews    
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La Maison des Black.

Stellane.

 

Auteur : haniPyanfar

 

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Première partie : Stellane et Draco Malfoy

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4- La Maison des Black.

 

o - o - o - o

 

Jeudi 31 juillet 2003 ( suite ) 

 

Pour Stellane, toutes les Vélanes adultes étaient ses tantes. Elle avait senti leur présence non loin du Manoir et elle courait les rejoindre. Elle était très contente de les voir, elles lui apportaient toujours des petits cadeaux et des douceurs. Draco, au contraire, sentit soudain la peur l'envahir.

 

Qu'est-ce que des Vélanes faisaient là, si loin de la Bulgarie ? L'avaient-elles suivi ? Pourquoi ? Dans quel but ? Il n'avait pas pensé à les prévenir de son voyage. Il avait dit au Comte qu'il devait se mettre en règle avec la loi de son pays maintenant que sa peine était terminée. Il avait l'intention de revenir assez vite, il travaillait en ce moment sur des potions très intéressantes.

 

Il se leva d'un bond et sortit à son tour sur la terrasse. Elle donnait sur une pelouse en pente bordée de massifs de fleurs et tout en bas se trouvait la grande grille qui donnait accès au manoir. Derrière les barres de fer forgé se tenaient deux Vélanes. Un taxi moldu stationnait un peu plus loin. Stellane courait sur l'allée sablée, on entendait son rire clair, elle avait les bras tendus ...

 

Draco resta cloué sur place. Deux sentiments violents et contradictoires le déchiraient. Deux jeunes femmes magnifiques, vêtues de tailleurs blancs, lançaient vers lui des torrents de séduction. Il n'avait qu'une envie, courir lui aussi vers elles, se jeter à leurs genoux, baiser leurs mains, leurs pieds, leur jurer ...

 

En même temps, il voyait leurs bras tendus à travers la grille, tendus vers Stellane, vers sa fille, pour la saisir, pour l'enlever, pour la lui prendre. La Première ruminait sa colère. Elle n'avait jamais admis que l'enfant lui soit confiée. S'agissait-il d'une manœuvre de sa part ? Son amour pour sa fille contra un peu l'autre sentiment, il cria : " Stellane ! Non ! " et dévala l'allée en courant.

 

Mais la petite s'était arrêtée d'elle-même à quelques mètres des Vélanes. Elle regardait alternativement ses tantes et son père, avec hésitation, avec une sorte d'inquiétude. Avait-elle conscience de la situation délicate ? Il arriva près d'elle et la prit dans ses bras. Aussitôt la puissante attraction vélaa cessa de faire effet sur lui.

 

"Humain, dit l'une des deux séductrices, tu n'as pas le droit d'emmener Stellane hors de son pays. Donne-la moi. La Première la réclame.

 

-Tout de suite ! Nous avons ordre de la ramener parmi nous.

 

-Par tous les moyens. Et tu ne peux pas nous résister, pauvre loque humaine !

 

De nouveau, elles se faisaient puissamment attractives. Le chauffeur du taxi, appuyé contre sa voiture, bavait un peu, enfin beaucoup. Mais le charme de Stellane protégeait Draco. Elle le tenait par le cou et fixait les Vélanes sans sourire. Il leur cria : " Fichez le camp ! ", recula, se retourna et remonta l'allée en courant.

 

C'est alors qu'il vit arriver le cousin Pritchard. Pathétique ! Courbé en deux, les mains tremblantes tendues vers les tentatrices, les yeux hors de la tête, la bouche ouverte, prêt à ramper pour approcher les deux magnifiques créatures qu'il rencontrait pour la première fois. Il n'avait pas pu assister à la Coupe du Monde de Quidditch, lui ! Les Vélanes, il en avait juste entendu parler, comme d'êtres mythiques qu'il n'aurait jamais la chance de rencontrer ! Et elles étaient là ...

 

Draco comprit le danger. Pritchard, sous l'influence vélaa, pouvait faire n'importe quoi. Ouvrir la grille, aider les Vélanes à enlever Stellane en lui jetant des sortilèges. Il devait être assez bon comme sorcier ! Et lui ne pouvait compter sur sa baguette, encore trop faible pour contrer les sorts, surtout si le cousin se mettait à lancer des Impardonnables !

 

Par précaution, il lui jeta en passant un Stupéfix mais il savait que le sortilège ne durerait pas très longtemps. Il se précipita dans le salon. Sa mère leva les yeux de sa dentelle et dit paisiblement :

 

" Vous avez fait bonne promenade ?

 

-Mère, je dois m'absenter un moment. Je vais revenir, répondit-il, et avisant l'elfe près de la porte, il ajouta : Prends bien soin d'elle. "

 

Il devait quitter le manoir. Immédiatement. Mais pour aller où ? Il ne connaissait plus personne à Londres. Il entra dans le bureau de son père et bloqua la porte d'un Collaporta. Là non plus, le sortilège ne résisterait pas longtemps. Mais il pouvait utiliser la Poudre de Cheminette pour s'échapper.

 

Que faire ? Demander la protection du Ministère ? Difficile pour un Malfoy ancien Mangemort. Il n'avait pas gardé un très bon souvenir des Aurors de l'époque ! Et il n'avait pas encore fait la déclaration officielle de naissance pour sa fille ! Si les Vélanes les retrouvaient, elles pourraient faire valoir des droits et elles étaient si persuasives !

 

Pendant qu'il réfléchissait intensément, ses yeux faisaient le tour du bureau à la recherche d'une possible solution. Et soudain, il pensa à la réflexion de Pritchard : " Si vous pouviez retrouver les affaires que Narcissa a rangées elle ne sait plus où ... " Mais bien sûr qu'il le savait, enfin il le croyait ! Derrière l'un des panneaux de bois sculpté encadrant la cheminée !

 

Celui de droite recouvrait le coffre de la famille. Il devait être vide, la Justice sorcière avait sans doute confisqué son contenu. Mais derrière le deuxième, il y avait la cache secrète réservée aux dames Malfoy, un renfoncement dissimulé par une pierre pivotante, où Narcissa rangeait autrefois ses bijoux et son courrier personnel. Les hommes Malfoy juraient de ne jamais fouiller dans cet endroit intime mais ils le faisaient tous !

 

Draco posa Stellane sur le bureau de son père.

 

"Tout va bien, chuchota-t-il. Ne t'inquiète pas ! "

 

-Jamais peur avec toi, répondit la petite.

 

Et c'était vrai, elle avait en son père une confiance absolue.

 

Il caressa le bois à la base de l'encadrement, trouva la petite saillie et poussa. Le panneau pivota. Il appuya sur la pierre centrale et la cache s'ouvrit. Elle contenait la baguette magique de sa mère et un petit coffret en loupe d'orme qu'il connaissait bien. Sur le couvercle, deux noms étaient gravés en belles lettres cursives : Bella et Cissa Black.

 

Black ! Draco eut une illumination et la solution à son problème ! Il avait un refuge inviolable ! La Maison des Black à Londres ! Sa mère lui en avait parlé un jour, quand l'elfe de la maison, Kreatur, était venu se plaindre à elle de son Maître, Sirius Black. C'était, disait-elle, une vieille bâtisse lugubre, située en plein quartier moldu, mais invisible, incartable et protégée par d'anciens sortilèges.

 

Tous les Black avaient le droit d'y entrer, même si ce traître de Sirius l'avait léguée à Potter. La cheminée leur était toujours ouverte. L'elfe, Kreatur, y vivait peut-être encore. Il était fidèle aux Black. Il l'aiderait sans doute. Potter n'y habitait certainement pas. Il devait vivre avec femme et enfants dans une belle maison de la banlieue sorcière de Londres. Il fréquentait la jeune Weasley à la fin de la guerre. Draco se décida aussitôt.

 

Il laissa la baguette de sa mère. Il valait mieux qu'elle n'en dispose pas. Il mit le coffret dans sa poche, reprit Stellane qui avait paru très intéressée et entra dans la cheminée. Un peu de Poudre et ils disparurent dans un tourbillon vert.

 

Il était temps ! Il y avait du remue-ménage dans le couloir. Les portes s'ouvraient puis claquaient. Les Vélanes vociféraient. Pritchard leur répondait d'une voix geignarde et jetait des sorts à tort et à travers. Il força la porte du bureau mais il n'y avait personne, comme dans les autres pièces.

 

Les Vélanes voulaient monter dans les étages, visiter tout le manoir. Et soudain, Narcissa Malfoy apparut devant elles. Non pas la Narcissa aux yeux vides et à l'esprit égaré, mais l'ancienne grande dame, droite, fière et impérieuse, des éclairs de fureur dans le regard. A côté d'elle, l'elfe tenait en main le flacon aux pilules bleues mais il ne faisait pas mine de l'ouvrir. Lui aussi avait l'air résolu.

 

"DEHORS ! VOUS N'AVEZ RIEN A FAIRE ICI ! AU NOM DES MALFOY, SORTEZ DE MA MAISON ! Et vous, Hamish, cessez de vous conduire comme un imbécile ! Reconduisez ces dames à la grille et reprenez-vous ! Vous bavez ! "

 

Les Vélanes s'immobilisèrent. Elles n'avaient aucun pouvoir sur les femmes et à l'exception de leur séduction sur les mâles, leur magie était faible. Les sorciers étaient dominants par rapport à elles. Quand elles virent aux murs les portraits des dames Malfoy leur montrer le poing et leur crier de s'en aller, elles cédèrent et repartirent vers le parc en grommelant des injures. Mais elles étaient domptées.

 

Pritchard, bavant toujours, les accompagna jusqu'à la grille avec force courbettes et déclarations d'amour éternel. Il s'attarda un peu jusqu'à leur départ. Le taxi, toujours sous le charme, ramena à Londres ses deux magnifiques clientes et hérita en bout de course d'un joli pactole en pièces d'or. Au moins, les Vélanes n'étaient pas des arnaqueuses. Il ne les oublia jamais.

 

Quand Pritchard, tout tremblant de son aventure, revint enfin au salon, il y trouva Narcissa, faisant tranquillement de la dentelle. Elle ne dit pas un mot à propos de la visite de son fils et de sa petite-fille. Les avait-elle déjà oubliés ? Ça arrangeait bien le cousin Hamish ! Il était dans un beau pétrin ! Il prit congé et regagna son appartement par le réseau de Cheminette.

 

Il vivait seul. Chez lui, c'était petit mais propre et ordonné. L'ameublement était modeste. On aurait pu s'attendre à mieux d'un employé du Ministère. Peut-être faisait-il des économies pour acheter plus tard une maison, se marier et avoir des enfants. En fait rien de tout cela. Hamish Pritchard n'était pas un mauvais homme, Stellane l'aurait pressenti, mais il était possédé par le démon du jeu.

 

Il jouait au poker sorcier avec des fortunes diverses. Parfois il gagnait de grosses sommes car il était bon occlumens et savait préserver sa donne. Mais il était mauvais légilimens et ne pouvait deviner à coup sûr les cartes de ses partenaires. En ce moment, il était dans une dèche noire et il avait besoin de vendre ou au moins de mettre en gages quelques objets précieux du Manoir Malfoy pour couvrir ses dettes.

 

Bien sûr il tenait une double comptabilité ! Il remboursait ce qu'il " empruntait " quand il pouvait. Il pourrait présenter ses livres officiels au fils Malfoy mais celui-ci ne se laisserait pas duper aussi facilement que la mère ! Quelle mauvaise surprise que ce retour inattendu ! Il avait pris quelques jours de vacances et n'était donc pas au courant de l'affaire ! Quand la malchance commence ...

 

C'était lui qui avait détourné la lettre d'amnistie concernant les jeunes Mangemorts, envoyée par le Ministère au Château Borodisov. Il n'avait pas expédié non plus la signification de fin de peine. Il espérait que l'exilé, sans nouvelles depuis longtemps, tarderait à revenir. Enfin, comme tous ceux qui sont sous le joug d'une addiction, il refusait les évidences et pensait toujours se refaire avec du temps et de la chance

 

Malheureusement pour lui, Dame Fortune le boudait. Les deux individus que ses créanciers lui envoyaient régulièrement pour le relancer étaient à sa porte. Deux anciens Serpentards, ex Mangemorts graciés l'année précédente : Théodore Nott et Grégory Goyle. Il tenta de leur expliquer la situation mais ils n'en avaient rien à foutre. L’œil de Nott brilla tout de même plus fort quand il fut question du retour de Draco Malfoy. Ils laissèrent Pritchard avec des menaces en l'air.

 

Au Manoir, l'elfe avait pris une bonne résolution. Sa Maîtresse, c'était Milady et non pas l'homme aux mains crochues. Poky préparerait tous les jours à Milady du thé Darjeeling et non pas de ce " thé chinois de la sagesse ", destiné soi-disant à la calmer. Ça lui brouillait la tête. La preuve, quand il avait fallu affronter les Vélanes, elle n'en avait pas bu et elle s'était conduite comme une reine. Ah oui ! Il ferait tout pour aider Milady ! Pourvu que la mignonne petite fille revienne vite avec son père !

 

o - o - o - o

 

La mignonne en question était arrivée dans une nouvelle cheminée. Très amusante cette façon de voyager ! Personne ne faisait ça dans la Maisonnée Borodisov. Il n'était même pas tombé sur eux un grain de poussière noire. Le feu brûlait tout doucement mais sous les pieds de son père, les flammes s'écartaient.

 

Ils étaient dans un cuisine étincelante de propreté, aux murs de pierre sans fenêtres et au plafond voûté. Un lustre éclairait une superbe batterie de cuisine en cuivre, un buffet bas, des bancs et une longue table de bois ciré. Et sur la table, il y avait un gros gâteau d'anniversaire ! Elle rit et battit des mains. Pour elle, ça voulait dire qu'il y avait une fête et elle adorait les fêtes.

 

Ainsi, pensa rapidement Draco, la maison est habitée. Il vaudrait mieux repartir, mais pour aller où ? Sur le Chemin de Traverse peut-être ? Les Vélanes ne les retrouveraient pas dans la foule. Y avait-il une Cheminette au Chaudron Baveur ? Mais avant qu'il ait pu prendre une décision, la porte s'ouvrit, on entendit de la musique et une voix claironna :

 

" Préparez les assiettes ! J'apporte le ... MALFOY ?

 

Hermione Granger ! Immobile, les yeux agrandis de stupeur ! Puis elle se tourna vers le couloir et hurla d'une voix hystérique :

 

-HARRY ! VIENS VITE !

 

Il y eut une galopade, des escaliers qu'on descend quatre à quatre, et Ron Weasley apparut à son tour, l'air paniqué.

 

-Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu ... MALFOY ? QU'EST-CE QUE TU FOUS LA ?

 

Et puis ce fut le cauchemar. Potter, Londubat, Lovegood, une des Patil, Finch-Fletchley, Finnigan, Abbott, d'autres encore, Griffondors, Pouffsouffles, Serdaigles ... Tout le Poudlard de leur époque ! Bien entendu pas un seul Serpentard ! L'horreur !

 

Draco était coincé. Pas moyen de fuir. Et d'abord pourquoi fuir ? Il se redressa. Oui il était un Malfoy, et il avait sa fierté. Il soutint les regards incrédules. Pas hostiles. Juste stupéfaits. On le serait à moins ! Il eut un petit sourire intérieur et dit aimablement :

 

"Je ne fais que passer ...

 

Mais ils lui barraient la sortie. Pétrifiés qu'ils étaient ! L'air stupide ! Aucune maîtrise de soi ! Aucune classe ! Bon, cette réflexion était mal venue. C'était lui l'intrus ! Il arrivait de loin, du passé, sans prévenir, sans invitation ...

 

... Je vous prie de m'excuser, ajouta-t-il, je croyais la maison inhabitée ...

 

Ce fut Potter qui s'avança. Changé, et en mieux, ce fut la première pensée de Draco. Bel homme, visage avenant, lunettes fines, cheveux en bataille ... Cinq années d'écart avec sa dernière vision du Survivant, le jour du procès. Cinq années bénéfiques, pour Potter comme pour lui.

 

-C'est ma maison, Malfoy, et c'est mon anniversaire. Tu es invité, ainsi que ... c'est ta fille ?

 

Ils avaient tous pensé des mots comme " mignonne, jolie, blonde, charmante ... non, charmeuse ". Dans les bras de son père, Stellane était souriante. Elle ne ressentait aucune peur devant ces visages inconnus. Il n'y avait aucune onde d'hostilité ou de rejet. Juste de la surprise et du plaisir en la voyant.

 

Elle fit un léger signe de la main et dit : " Bonjour tout le monde " d'une voix aimable, comme le matin, quand elle saluait la Maisonnée Borodisov. Son père lui avait appris les bonnes manières. Draco s'avança et la mit debout au bout de la longue table.

 

-Je vous présente ma fille, Stellane Malfoy.

 

Elle fit la courte révérence apprise. Déjà des murmures s'échangeaient et les invités s'approchaient d"elle.

 

" Elle est ravissante ! Quels jolis cheveux ! Originale cette frange sur le front ! Et comme ce costume lui va bien ! On dirait une poupée !

 

-Potter, je peux te parler ? demanda Draco à voix basse.

 

-C'est urgent ? Si ça peut attendre un peu, occupons-nous d'abord du boire et du manger. La soirée ne se prolongera pas. Tu m'expliqueras ta présence ici plus tard. Ta fille mange mon gâteau des yeux. Autant lui en mettre une part sur une assiette. Allez, tout le monde ! Au salon ! Le champagne nous attend !

 

o - o - o - o

 

Assis un peu en retrait dans un fauteuil, jambes croisées, le menton appuyé sur une main, Draco regardait la scène avec un visage serein. Stellane monopolisait l'attention de tous, comme d'habitude. Et ça ne le gênait plus de devoir sa tranquillité à sa fille. Elle passait paisiblement de l'un à l'autre, aimable et gentille, jamais envahissante. Une enfant bien élevée, une Malfoy.

 

Les convives s'étaient entassés dans le salon, sur le canapé, sur des tabourets, sur des coussins ou même carrément par terre sur le tapis. Le gros gâteau, enfin ce qu'il en restait, était sur la table basse. Potter avait soufflé ses vingt-trois bougies, il avait demandé pour cela l'aide de Stellane qui avait beaucoup ri. Chacun tenait une assiette sur ses genoux. Les verres étaient posés un peu partout. Cela ressemblait à une fête improvisée, un truc à la Griffondor, bordélique mais drôle.

 

Deux elfes faisaient le service. DEUX elfes ! Potter avait les moyens ! Quoique ceux- là ne devaient pas lui coûter cher. Le vieux Kreatur tremblait un peu en passant le plateau et une elfe féminine portant une robe à carreaux et un bonnet à rubans n'était pas non plus bien vaillante.

 

Elle avait l'air craintif. Une de ses jambes était tordue et elle portait sur les bras d'anciennes marques de brûlures. Avant d'être libérée par la loi, elle appartenait sans doute à un bien mauvais Maître. Potter avait dû faire acte de charité en la prenant à son service. Toujours le même !

 

Elle paraissait fascinée par Stellane et la petite, qui n'avait jamais vu d'elfes de maison en Bulgarie, semblait beaucoup l'apprécier. Il est vrai que par la taille, Mimsy, c'était son nom, se rapprochait plus d'elle que les autres adultes.

 

Les conversations étaient animées. D'après ce que Draco comprenait, ce n'était pas seulement l'anniversaire de Potter qu'on célébrait mais aussi le diplôme de Master en botanique de Londubat. Le Griffondor avait déroulé un parchemin long comme le bras d'un air de victoire. Spécialiste en plantes et fleurs à parfum ! Il avait fait du chemin, le Neville, si empoté autrefois ! Il s'entendrait bien sur ce chapitre avec le Comte Borodisov !

 

Granger était guérisseuse certifiée. Elle était reçue au concours d'entrée de la Faculté de Médicomagie, pour une année supplémentaire de spécialisation en pédiatrie. Ça tombait bien, elle était enceinte. Mariée à Weasley qui la couvait des yeux. Elle faisait la modeste mais elle éclatait littéralement de bonheur. Et à propos de Weasley, sa sœur n'était pas là. Pas de rouquine aux côtés de Potter !

 

Par contre, l'une des Patil, Padma ? Parvati ? flirtait ouvertement avec le Griffondor. Elle lui murmurait des trucs à l'oreille et gloussait. Elle était jolie, avec ses grands yeux sombres en amande et ses lourds cheveux noirs ramenés en tresse sur une épaule. Potter riait et frottait son nez dans son cou. Il était séduisant le bougre ! Draco n'en revenait pas !

 

Il avait aussi remarqué les insignes d'Auror épinglés sur plusieurs cols. Potter, Weasley, Finch-Fletchley, Abbott, deux autres plus âgés qu'il ne connaissait pas. Ainsi Potter avait réalisé son rêve de jeunesse. Et il avait invité ses collègues à sa fête.

 

Certains célébraient aussi la fin du mois de juillet et le début de leurs vacances. Ils parlaient de mer ou de montagne, de voyage, et même de camping ! Le monde magique connaissait la paix et la prospérité. La guerre n'était plus qu'un souvenir.

 

Lovegood, toujours originale, avait un rat blanc aux yeux rouges perché sur son épaule. En le voyant, Stellane avait laissé échappé un petit cri de surprise mais la bestiole avait remué si drôlement ses moustaches que la petite s'était mise à rire. Elle l'avait caressé du bout du doigt et ils avaient aussitôt fait ami ami. Mais la conversation échangée à ce moment-là avait aussi surpris Draco.

 

Ce n'était pas un rat ordinaire. Il s'appelait Basileus et d'après les propos échangés, il était ... employé par le services des douanes sorcières pour détecter les trafics de drogues magiques interdites. Lovegood était ... non pas sa Maîtresse mais plutôt ... son Elue. Il l'avait choisie, elle était en quelque sorte à son service.

 

Il n'était pas le seul. Après la guerre, le Ministère avait constitué une brigade de rats renifleurs, dressés à reconnaître et à signaler certaines substances dangereuses, des poisons, des potions, des produits de la magie noire encore en circulation parmi les partisans de Lord Voldemort. L'ennui, c'était que ces animaux étaient assez indépendants par nature et qu'ils refusaient d'obéir à n'importe qui. Ils se choisissaient un compagnon humain et n'écoutaient que lui.

 

Luna Lovegood était toute chamboulée à la fin de la guerre. Le Chicaneur avait brûlé. Son père traversait une mauvaise passe. Elle avait péniblement terminé sa septième année à Poudlard puis elle avait enchaîné les petits boulots sans conviction. Un jour qu'elle était en stage au service des douanes, Basileus lui était tombé dessus et ne l'avait plus lâchée. Depuis, la paire faisait merveille.

 

" Bravo pour ta dernière mission, Luna, disait Finnigan. Ton rat et toi, vous nous avez retiré une belle épine du pied. Une caisse entière des nouvelles tablettes de Polynectar de contrebande ! Des bandits changeant d'identité comme de chemise ! Impossible à identifier ! Mon patron, le Juge Desploy, en était malade ! Et mille gallions d'argent sale confisqués ! Joli coup ! Vous êtes sur quoi en ce moment ?

 

-Nous recherchons le laboratoire qui fabrique le produit. Basileus est sur une piste. Je ne peux pas en dire plus.

 

Elle avait changé aussi, Lovegood. Plutôt jolie, moins loufoque, mais gardant tout de même son air rêveur. Draco la voyait mal traquer le malfaiteur mais c'était peut-être un atout pour elle. Qui se méfierait d'une petite blonde sans défenses apparentes ? Et Londubat n'était-il pas en train de la reluquer en douce ? Finalement Draco s'amusait bien. Elle reprit en s'adressant à lui :

 

-Dis-moi, Malfoy, ta fille ne serait pas à demi Vélane ?

 

Et paf ! Toujours la même ! Sentant les choses que les autres ne voyaient pas et mettant comme d'habitude les pieds dans le plat ! Tous avaient subi le charme vélaa sans s'en rendre compte, elle si ! Les regards se tournèrent alternativement vers Draco et vers Stellane. Le silence se fit. Ce fut la petite qui le rompit.

 

-Oui. Suis Vélane. Chez mon papa, mes tantes voulaient me prendre. On s'est sauvés par la cheminée.

 

La vérité sort toute nue de la bouche des enfants et des rêveuses. Draco rougit, pâlit et se redressa un peu.

 

-C'est une longue histoire, murmura-t-il.

 

Les questions se pressaient dans la bouche des convives mais Potter prit tout le monde de vitesse.

 

-Laissons Malfoy tranquille. Chacun ses secrets. Mais je comprends mieux notre fascination pour ta fille. Tu as beaucoup de chance ! Qui veut finir la bouteille de champagne ?

 

Ainsi, Potter avait du savoir-vivre ! Il avait décidément beaucoup changé et Draco le remercia en silence d'un signe de tête. Les verres se levèrent pour un dernier toast. La fête se terminait, assez tôt comme l'avait prédit Potter. Chacun avait hâte de rentrer à la maison. Bientôt, il ne resta plus au salon que le Griffondor, les deux elfes qui faisaient le ménage, Draco et Stellane. La petite était allongée sur le tapis et paraissait fatiguée.

 

-Nous allons te laisser, dit l'invité de la dernière heure en se levant. Connais-tu l'adresse d'un hôtel pas trop loin d'ici ?

 

-Pourquoi aller à l'hôtel ? Il est tard et ta fille n'en peut plus. Si j'ai bien compris, tu as des problèmes. J'ai une chambre d'amis. Mimsy peut y installer un lit d'enfant. Reste ici au moins jusqu'à demain matin. Tu y verras plus clair. Je ne te demande rien. Les années ont passé. Nous sommes adultes tous les deux. C'est de bon cœur, sans arrière-pensée. Qu'est-ce que tu en dis ?

 

Malgré sa surprise, Draco accepta sans hésiter une seconde.

 

-Tu n'as pas de bagages ? reprit Potter. Mimsy trouvera sûrement quelque chose pour ta fille ...

 

Mais Draco sourit et fit réapparaître d'un " Expanso " sa valise à roulettes, qu'il avait rangée dans une poche de sa veste. Dans l'autre, il y avait le coffret retrouvé au Manoir. Kreatur le conduisit au premier étage. Mimsy, rayonnante de bonheur, tenait Stellane par la main.

 

Draco était surpris. La maison n'avait rien d'une bâtisse lugubre. Potter l'avait aménagée et décorée avec goût. Pas de rouge agressif, du bleu doux, du beige ... Certains meubles étaient anciens et venaient de la famille Black. Ils brillaient doucement sous les lustres aux bougies nombreuses ... mais électriques. D'autres étaient neufs mais ils ne déparaient pas l'ensemble. Quelques tableaux égayaient les murs. Des roses s'épanouissaient dans un vase. Ça sentait bon la cire d'abeille et la propreté. Les elfes faisaient du bon travail ! Potter s'était vraiment installé dans la maison et apparemment, il y vivait seul.

 

Dès que sa fille fut installée pour la nuit, Draco redescendit au salon. Il devait une explication à son hôte. Ce fut plus facile qu'il ne croyait. Une bouteille de Whisky pur feu et un verre l'attendaient. Il évoqua brièvement l'arrivée inattendue des deux Vélanes agressives et sa fuite improvisée, mais ne s'attarda pas sur le sujet. La conversation dévia sur la Bulgarie et la bibliothèque du Comte.

 

Potter écoutait bien. C'était simple d'avoir une conversation avec lui. Rien à voir avec leurs affrontements anciens ! Ils avaient mûri tous les deux. Sans aller jusqu'à la franche sympathie, ils pouvaient éprouver l'un pour l'autre une certaine estime et entretenir des rapports cordiaux.

 

Malfoy n'avait jamais imaginé ce genre de retrouvailles avec ses ennemis d'avant. Le temps, la longue absence avaient estompé les plus mauvais souvenirs. Les responsabilités nouvelles avaient modifié les caractères. Lui était plus ouvert, moins arrogant. Le Griffondor était moins fonceur, plus posé.

 

A son tour, Potter parla de la Maison Black. Il était curieux de cette histoire de cheminée toujours ouverte aux descendants directs de la famille.

 

" Nous sommes les derniers, ma mère, ma fille et moi, reprit Draco avec un sourire. Mais je n'ai pas l'intention de t'importuner. Dès demain je trouverai une solution.

 

-Il faudra avant que tu regardes la tapisserie représentant l'arbre généalogique des Black. Elle était dégradée, je l'ai fait réparer. Mais certains noms ont été volontairement effacés. Tu pourras peut-être me dire de qui il s'agit. Même si ce ne sont pas mes ancêtres, je la garde en souvenir de mon parrain, Sirius Black. Il m'aimait beaucoup ...

 

Il y eut un silence. Juste l'ombre furtive d'une terrible guerre.

 

... Tu y figures aussi. Il faudra y rajouter ta fille ...

 

La longue journée se terminait. Dans la chambre d'amis, Stellane dormait. Mimsy l'avait veillé avec amour jusqu'au retour de son père. Draco avait sorti de sa poche le coffret de sa mère. C'était une boîte à musique magique. On remontait le mécanisme puis on la posait sur un meuble. Une ritournelle se faisait entendre et en même temps, le coffret grossissait et prenait sa taille normale qui permettait d'y ranger de nombreux objets, même assez volumineux.

 

Quand Draco l'ouvrit, il y trouva comme prévu les " affaires " de Narcissa. Des bijoux, des lettres, des papiers de famille, son adresse moldue en Bulgarie et tout au fond, la fameuse clé du coffre à Gringott. Ainsi pour cela, le cousin Pritchard n'avait pas menti. Pouvait-on pour autant lui faire confiance ? Il y avait aussi un petit écrin contenant la bague-sceau des Malfoy. Draco la prit en main mais ne la mit pas à son doigt. Tant que son père était vivant, il n'avait pas le droit de la porter. Il remit tout en place et referma la boîte. Elle reprit sa petite taille.

 

Allongé sur un lit à baldaquin, dans la maison de ses ancêtres qui pourtant ne lui appartenait pas, Draco Malfoy Black eut du mal à s'endormir.

 

Au fond du couloir, dans sa chambre aux meubles nettement plus modernes, Harry Potter ne dormait pas non plus. Quelle étrange rencontre ! Malfoy ! Son adversaire de toujours ! Celui qui avait pourri de sa présence ses années d'adolescence ! Pourtant, les mauvais souvenirs s'effilochaient. Il n'en restait que cendres.

 

Ah oui ! Bien sûr ! C'était à cause de sa fille, la petite Vélane ! Quelle ensorceleuse ! Le Griffondor sourit, se tourna sur le côté et chercha le sommeil. Demain était un autre jour. Il avait vingt-trois ans. Il était en vacances. Parvati lui avait donné rendez-vous. La vie était belle.

 

o - o - o - o

 

A suivre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
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