manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Stellane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
21 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 5     Les chapitres     50 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Le Londres sorcier.

Stellane.

 

Auteur : haniPyanfar

--------------------------------------------------

Première partie : Stellane et Draco Malfoy

---------------------------------------------------

 

5- Le Londres sorcier.

 

o - o - o - o

 

Le Ministère, Sainte Mangouste, Gringott.

 

Le vendredi premier août 2003, à 15 heures 30 très précisément, Draco Malfoy disparut sans laisser la moindre trace. Evaporé, Volatilisé. Venant du Chemin de Traverse par la cour du Chaudron Baveur, il avait traversé le bar, il était sorti côté moldu, dans Charing Cross Road. Et puis plus rien. Nul ne l'avait revu. Il s'était évanoui quelque part dans le vaste monde, plus exactement il semblait s'y être dissous comme un bézoard dans du vif argent.

 

Vivant ? Mort ? Nul ne le savait. On l'avait activement recherché. L'Auror Harry Potter et ses collègues avaient mené l'enquête sans négliger aucune piste. Côté sorcier et côté moldu. Au début à Londres même et dans ses environs, puis plus loin, dans toute l'Angleterre. Dans les endroits chic comme dans les bas-fonds. On alerta aussi les correspondants étrangers. Un enquêteur se rendit même en Bulgarie. Mais rien. On ne trouva rien.

 

L'espoir s'amenuisa. Au Ministère de la Magie, des langues de vipère insinuèrent que l'ancien Mangemort Malfoy, ayant récupéré son statut de sorcier et puisé dans la fortune de sa mère, en avait profité pour partir sous un faux nom dans un pays accueillant et pas trop regardant tant qu'on avait des gallions. Il y a des mauvaise gens partout, du genre Hamish Pritchard, bien content de ne pas avoir à rendre des comptes.

 

L'affaire resta en suspens. Pas question d'abandonner. Mais il n'y avait rien de nouveau dans le dossier. On avait toutes les données, les lieux, les heures exactes. Rien ne clochait. A 9 heures 50, Draco Malfoy avait quitté seul la Maison des Black par la Cheminette. Direction le Ministère de la Magie. Il était arrivé à 9 heures 58 au bureau de l'Etat Civil sorcier où il avait fait enregistrer la naissance de sa fille.

 

A 10 heures 49, il partait depuis le Grand Hall pour Sainte Mangouste. Toujours par Cheminette. A 10 heures 53, il avait demandé à voir Thécla Fickness, la psychiatre qui s'était occupée de sa mère pendant son hospitalisation. Il avait dû attendre un quart d'heure car la médicomage était en consultation. Il avait parlé avec elle dans son cabinet jusqu'à 12 heures 03.

 

Puis toujours par Cheminette - on avait dit que sa baguette magique était encore trop faible pour le transplanage - il s'était rendu au Chaudron Baveur. Il était arrivé à 12 heures 08. Il avait commandé un " fish and chips " et une bièraubeurre. Tom, le patron du bar, était formel. Draco Malfoy avait un air tout à fait normal. Il avait demandé un café puis à 12 heures 45, il était sorti dans la cour pour passer sur le Chemin de Traverse.

 

Plusieurs personnes l'avaient croisé dont Doris Crockford et Dedalus Diggle. Il se dirigeait vers Gringott. Il y était entré à 13 heures 01. Ragnok, le chef des gobelins, l'avait reçu en personne. Ils avaient discuté un bon moment. Puis ils étaient descendus ensemble au coffre de Madame Malfoy dont on avait enfin retrouvé la clé. Le gobelin avait précisé que Draco Malfoy avait emporté une certaine somme en gallions mais tenu par le secret professionnel, il n'avait pas donné le montant exact. Disons une somme assez rondelette.

 

Le jeune homme était sorti de Gringott à 14 heures 10. C'était là qu'on trouvait le maillon faible de la chaîne. Juste devant la banque, il avait rencontré ses deux anciens camarades d'école, Théodore Nott et Grégory Goyle. Il y avait eu de leur part de grandes exclamations de joie et surprise. Ils avaient invité leur " ami " à prendre un pot à la terrasse du bar " L’Estaminet ". C'était juste à côté.

 

Draco Malfoy n'avait pas l'air d'accord mais finalement, il s'était assis avec eux à la terrasse. Il y avait du monde qui passait dans la rue. Ils avaient commandé du Whisky pur feu, " pour fêter ça " avaient dit les deux compères. Au bout de quelques minutes, Draco Malfoy s'était levé pour prendre congé et, manque de chance, le verre que Grégory Goyle tenait en main avait valsé et le liquide s'était répandu sur la veste de l'invité.

 

Le patron du bar avait vu les trois hommes entrer dans les toilettes, d'abord Malfoy puis les deux autres. A 14 heures 25, il était formel. Goyle était sorti le premier en rigolant et en disant que leur ami ne changeait pas, qu'il faisait toujours sa chochotte. Nott était sorti ensuite et avait lancé au patron que leur invité paierait l'addition. Il en avait les moyens. Ce n'était pas la première fois que ces deux clients faisaient ce coup-là, mais le patron jurait qu'il n'était pas complice.

 

A 14 heures 35, Draco Malfoy était sorti des toilettes. Il avait l'air furieux de sa mésaventure. Sa veste était encore un peu tachée. Les tissus moldus ne réagissent pas bien aux sortilèges. Il avait payé l'addition sans discuter puis il était parti sur le Chemin de Traverse. Il y avait des témoignages précis.

 

Il était entré au Paradis du Quidditch et avait bavardé au moins un quart d'heure avec le vendeur. Il voulait des renseignements sur le tout nouveau " Ouragan 2003, la crème des balais ", sur son prix, ses performances. Il voulait en acheter un, disait-il, il repasserait un autre jour. Il portait sa veste sur une épaule. La manche de sa chemise était repliée. Le jeune vendeur avait vu nettement une partie de la Marque des Ténèbres. Il avait frissonné. Lui n'avait pas connu la guerre.

 

Draco Malfoy était ensuite passé devant chez "Zig et Puce" la boutique de jouets, mais il ne s'était pas attardé. Une flopée de gosses s'y bousculaient. On venait de recevoir un arrivage de boules magiques en peluche et c'était la ruée. Aucune idée précise de l'heure, avait dit la vendeuse trop occupée à ce moment-là, dans les 15 heures peut-être ? .

 

Par contre, Paul Fleury de " Fleury et Boot ", la librairie principale du Chemin de Traverse, avait vu Draco Malfoy dans son magasin à 15 heures 12. Le jeune homme avait regardé les nouveautés, feuilleté "Tigres et Dragons " un album de photographies magiques très beau et très cher, mais finalement il était parti sans rien acheter. Les gens riches sont pingres quelquefois !

 

Enfin Draco Malfoy était arrivé au Chaudron Baveur, il avait fait un petit signe de la main à Tom puis il était sorti côté moldu.

 

" A 15 heures 30 exactement. Ma pendule sonne un coup toutes les demies de l'heure. Elle a sonné au moment où il franchissait la porte ! avait dit le patron d'un air navré. Alors comme ça il a disparu ? "

 

Bien sûr les soupçons s'étaient portés sur les deux Serpentards. Ils avaient mauvaise réputation mais on n'avait jamais pu les coincer pour un forfait quelconque. Goyle était une brute épaisse, par contre Nott était très intelligent. Ils avaient toujours des alibis. Ce jour-là par exemple, ils étaient sortis tous les deux des toilettes avant Malfoy et leur invité s'était ensuite promené sur le Chemin de Traverse pendant une heure sans avoir l'air de souffrir du moindre mal.

 

On les avait surveillés, on avait fouillé leurs logements mais on n'avait rien trouvé contre eux. Ils se défendaient d'ailleurs assez bien. " Un Serpentard ne trahit pas sa Maison, " clamaient-ils haut et fort. On les laissa tranquilles tout en gardant un œil sur eux. Goyle fut assassiné deux ans plus tard au cours d'une bagarre entre ivrognes. Nott, couvert de dettes, prit un beau jour le chemin de l'Amérique du Sud sur un vol " low cost " et disparut de la circulation.

 

L'affaire " Draco Malfoy " ne trouva pas de solution. On en revenait toujours au même point. Le premier août 2003, à 15 heures 30, le jeune homme avait disparu sans laisser la moindre trace. Envolé. Volatilisé. Non. Effacé était le bon terme.

 

Stellane était orpheline. Enfin presque, tant qu'on n'avait pas de certitudes sur le sort de son père.

 

o - o - o - o

 

Retour sur la journée du premier août 2003. 8 heures 45.

 

Assis devant un bureau dans la chambre d'amis de la Maison Black, Draco Malfoy rangeait dans le coffret de sa mère les papiers qu'elle y avait déposés. Pour le moment, il n'avait besoin que de la clé du coffre. Il devait aller à Gringott et parler avec les gobelins. Narcissa s'était-elle aperçu des manœuvres frauduleuses de Pritchard et avait-elle décidé de protéger ses biens ? Mais alors, elle avait gardé une partie de sa raison. Toute cette affaire était bizarre, pensait le jeune homme. Il lui faudrait sûrement plus de quelques jours pour en démêler les fils. Son retour en Bulgarie ne serait pas aussi rapide que prévu.

 

Pendant qu'il réfléchissait, il entendait Stellane babiller dans la petite salle de bain voisine. Mimsy faisait la toilette de sa fille en chantonnant des comptines. Elle était en adoration devant la petite et elles semblaient bien s'amuser toutes les deux. L'eau clapotait dans le lavabo, Stellane gloussait, l'elfe devait la chatouiller. Elle n'avait pas paru surprise quand elle avait découvert les légers renflements sur les épaules de la petite. Mais elle avait caressé l'étoile de son front avec une sorte de dévotion.

 

On frappa à la porte et Potter entra, tout sourire.

 

" Bonne nouvelle, Malfoy ! Tu n'as pas à craindre que les Vélanes te tombent dessus ! Elles ont pris ce matin l'avion pour Sofia via Rome. Hannah Abbott les a vues à l'aéroport. Elle escortait un ponte du Ministère français de la Magie qui rentrait au pays, trop pompette pour transplaner. Il paraît que ça a été la révolution dans le Hall des départs. Tes séductrices traînaient derrière elles une dizaine de riches hommes d'affaires de toutes nationalités. Ils avaient dans les mains de l'or, des diamants, des perles. C'était à qui leur offrirait les plus belles parures. Hannah a dû cramponner le Français qui voulait s'y mettre lui aussi ! Elle m'a raconté ça par la Cheminette avant de retourner à son travail. Elle était morte de rire.

 

-Merci du renseignement, Potter. C'est un réel soulagement. La première chose que je vais faire, c'est la déclaration de filiation de Stellane au Ministère. Je tiens à ce qu'elle grandisse dans notre environnement, qu'elle soit une sorcière à part entière. Ce n'est pas que je méprise le monde vélaa mais il est trop différent du nôtre. Plus tard, à sa majorité, elle s'y intéressera si elle veut mais c'est d'abord une Malfoy. Nous allons donc te libérer de notre présence. Tu es en vacances je crois ?

 

-Justement Malfoy. J'ai pensé à quelque chose. Oui, je ne me contente pas de me goinfrer avec un gâteau d'anniversaire. Il m'arrive de réfléchir. Pourquoi ne laisserais-tu pas Stellane ici pendant que tu réglerais tes affaires ? Mimsy s'occuperait d'elle. Et Kreatur fouille le grenier à la recherche de vieux jouets magiques. Je vérifierai, sois sans crainte. Je suis en vacances comme tu dis. Et puis c'est l'occasion pour ta fille de connaître la Maison des Black, même si ... Enfin bon. Qu'est-ce que tu en penses ?

 

Draco regarda le Griffondor avec perplexité. La proposition était sans aucune arrière-pensée. Du Potter tout pur ! Et c'était tentant ! Ce n'était pas que Stellane l'embarrasserait. Au contraire ! Elle aplanirait plutôt les difficultés. Le problème, c'était qu'il devait aller dans plusieurs endroits austères et ce n'était guère amusant pour une petite fille ! On pouvait avoir toute confiance en Potter. Mais la petite serait-elle d'accord ?

 

Elle sortait justement de la salle de bain en tenant l'elfe par la main. Elle avait renoncé à sa jupe verte et à son corselet. C'était un costume offert par la Maisonnée à l'occasion d'une fête et elle l'aimait beaucoup. Mais il faisait chaud et elle était plus à l'aise dans une robe d'été en coton et avec des sandales aux pieds. Bien entendu, elle était adorable.

 

Draco pensa fugitivement qu'il faudrait bientôt lui apprendre à dominer et à diriger ses dons. Si elle devait vivre dans le monde sorcier, elle devrait en respecter les règles et ne pas séduire à tout va. Il se rappela soudain Fleur Delacour, l'année de la Coupe de Feu à Poudlard. Elle était attirante certes, mais quand elle était en cours avec d'autres élèves, elle se conduisait normalement et son aura de séduction s'estompait. C'était toute une éducation à entreprendre.

 

" Regarde papa, dit la petite, Mimsy fait des bulles avec une bague. Elle souffle dedans et hop ! C'est joli, hein, papa ?

 

-Très amusant, chérie. Dis-moi, Monsieur Potter ...

 

-Harry, je m'appelle Harry.

 

-Oui, bon, d'accord. ... Harry ... te propose de rester ici, à t'amuser avec Mimsy, pendant que je vais aller discuter pendant des heures avec des gens ennuyeux. Je reviendrai vite, dès que j'aurai fini, et ensuite on pourra retourner au Manoir, chez ta grand-mère. Tes tantes Vélanes sont parties. Tout se passera bien. Mais si tu préfères venir avec moi ...

 

-Oh non papa ! Je veux rester ! Mimsy va me donner une vraie poupée avec plein d'habits pour jouer ... Mais je t'aime fort, tu sais, mon papa ...

 

-Bien sûr, chérie ! Moi aussi je t'aime. Veux-tu que je te rapporte quelque chose ?

 

-Oui. Un boule magique comme celle du monsieur hier. J'aime bien les chansons. Tu peux ?

 

-J'en trouverai sûrement une dans une boutique de jouets sur le Chemin de Traverse. Amuse-toi bien ma chérie !

 

Il la regarda s'éloigner, sa petite main dans celle de l'elfe au visage réjoui. Et soudain, il crut qu'un poignard lui transperçait le cœur. Il eut le pressentiment qu'il la voyait pour la dernière fois, qu'il ne reverrait jamais la mignonne petite fille qu'il aimait tant. Il l'appela d'un ton angoissé :

 

-Stellane ! Attends ! ...

 

En deux enjambées, il fut près d'elle. Il mit un genou au sol, la prit par les épaules et la regarda dans les yeux. Son malaise s'estompa aussitôt.

 

... Tu seras sage n'est-ce pas ? Tu n’ennuieras pas Monsieur Potter ... Harry ?

 

-Mais non papa. Je ferai tout bien, comme tu m'as appris !

 

Il se pencha un peu et posa son front contre celui de sa fille, juste sur la petite étoile qui apparaissait entre deux mèches de la frange. Il ressentit un soulagement immédiat. Des images d'autrefois flottèrent rapidement dans sa tête et voyagèrent. Qu'est-ce qu'il allait imaginer ! Tout allait bien ! Il soupira. Potter allait se foutre de lui ! Il s'attendait presque à une remarque moqueuse.

 

Mais le Griffondor était bien trop surpris par la scène qui se déroulait sous ses yeux pour dire quelque chose ! Il n'aurait jamais cru que Malfoy puisse être aussi tendre avec quelqu'un. Ce qu'il voyait passer entre le père et sa fille, c'était de l'amour pur. Il eut lui aussi un pincement au cœur. Il avait espéré un bonheur semblable et il avait été cruellement déçu.

 

Malfoy se relevait, la petite sortait en lui faisant un sourire et un signe de la main. Les deux adultes se regardèrent en silence. Draco fit un effort sur lui-même et enchaîna :

 

-Je vais au Ministère, à Sainte Mangouste puis à Gringott. Je pense être rentré en début d'après-midi. Puis-je emprunter la Cheminette de ta cuisine ?

 

o - o - o - o

 

Ministère de la Magie, niveau deux. Enregistrement. 9 heures 58.

 

"Asseyez-vous, Monsieur Malfoy. La déclaration de naissance de votre fille est bien tardive. Trois ans ! J'ai reçu ce matin une lettre de votre ancien camarade d'école, Blaise Zabini. Il nous signale la venue au monde de son deuxième enfant et cela ne date que de huit jours. Pourtant il vit aux États-Unis d'Amérique ! Il n'y avait pas de hibou long courrier là où vous résidiez ?

 

-Il m'était interdit d'utiliser la magie, répondit Draco d'un ton pincé.

 

Le préposé à l'enregistrement qui lui faisait face avait un visage rond, rose, et surtout très expressif. Sans même user de légilimencie, on pouvait vraiment y lire ses pensées comme dans un livre. Ainsi, il avait eu l'air déçu quand il avait vu que Draco Malfoy était seul. Il espérait voir la fameuse petite fille dont parlait tout l'étage des Aurors. En plus il était bavard et avait tout d'une commère. Pourquoi parlait-il de Zabini ?

 

-Ah bon, je comprends, continuait-il. Je vais donc inscrire votre fille avant la petite Dorothea. J'ai là son acte de naissance ... Fille de Zabini Blaise et de ... Ah sa mère porte un nom connu dans tout le Ministère : Weasley ... Ginevra. Oh mais j'y pense ! C'est cette vilaine histoire qui s'est passée il y a trois ans ! Un scandale ! Vous n'en avez pas entendu parler bien sûr !

 

Draco était stupéfait ! Zabini marié avec la mini belette rousse ! Il est vrai qu'il n'avait pas été inquiété après la guerre. Il ne portait pas la Marque et sa mère était restée neutre dans le conflit. On racontait qu'elle " arrosait " des deux côtés, c'est-à-dire qu'elle donnait des sacs de gallions aussi bien aux Mangemorts qu'à la Résistance. De là pour Blaise à épouser une Weasley !

 

-Elle était fiancée à Harry Potter, poursuivait l'autre incorrigible bavard, et à peine un mois avant le mariage, elle a tout plaqué pour partir avec un autre. Ça a fait la Une de la Gazette pendant tout l'été. Un coup dur pour le Vainqueur de Lord ... heu ... Machin. Depuis, il ne s'est attaché à aucune autre femme. S'il fait toujours la couverture des magazines, c'est parce qu'il papillonne beaucoup ... Mais c'est de l'histoire ancienne. Donnez-moi les papiers de votre fille.

 

Pendant son récit, le visage du préposé avait reflété ses diverses émotions. La réprobation, la colère, la pitié, la satisfaction ... Maintenant, il avait pris sa plume d'oie et en haut d'une page blanche, il inscrivait sur un gros registre :

 

MALFOY VÎÎLA Stellane Narcissa Orcellane.

 

Née le 20 Mai MM ( deux mille ) à 17 heures 43 au Château Borodisov, Velino-Tarkovo, Bulgaria.

 

"Des noms à coucher dehors !" pensait le préposé.

 

Fille de Draco Lucius MALFOY et de Zinellane VÎÎLA, non mariés.

 

"Et voilà ! Le coup classique ! L'aristocrate séduit une fille de village et refuse de l'épouser ! Pas assez bien pour lui la jeune Zine ... quoi ?"

 

Mère décédée le même jour au même endroit à 19 heures 35.

 

"Il a tout de même reconnu l'enfant. Pas si mauvais que ça, le jeune Malfoy, finalement ! Qu'est-ce que c'est que cette mention ajoutée en dessous :

 

Le père tient à préciser que Zinellane Vîîla faisait partie du peuple Vélaa et donc que l'enfant est hybride, mi Humaine, mi Vélane.

 

"Vélane ? Hé ben ! Il ne s'embête pas, le fils Malfoy ! Mais alors, ce n'est pas lui qui a séduit la mère ! C'est le contraire ! C'est qu'elles sont superbes, ces magiciennes-là ! Et leurs danses à la Coupe du Monde de Quidditch ! Envoûtantes !...

 

... N'empêche ! Pour un Sang Pur partisan de Lord Machin, déclarer ainsi une môme Sang Mêlé, et même Sang Impur si on considère les Vélanes comme des créatures magiques d'un rang à peine supérieur à celui des Centaures ou des Hippogriffes ! Ou c'est courageux ou c'est suicidaire ! Est-ce qu'elle sera seulement acceptée à Poudlard ?

 

Le préposé écrivait lentement, d'une belle écriture cursive avec des majuscules enjolivées. Et ses divers états d'âme se succédaient sur son visage. De temps en temps, il se grattait le crâne avec le bout de sa plume. Il tirait un peu la langue. Le parfait fonctionnaire à l'aise dans sa paperasserie !

 

En face de lui, Draco avait presque envie de sourire, de se mettre en colère aussi. Mais s'il n'en pensait pas moins, le bureaucrate ne faisait pas de réflexions à haute voix, c'était déjà ça ! Il rassembla la liasse de parchemins et Draco crut que cette corvée était terminée. Mais une dernière question le prit par surprise :

 

-Monsieur Malfoy, qui désignez-vous comme parrain ou comme marraine pour votre fille ? Une personne de votre connaissance ? Ou une parente de sa mère Vélane ? Qui s'occupera d'elle si, sauf votre respect, il vous arrivait malheur ?

 

Draco n'y avait pas réfléchi depuis la veille, en fait depuis sa fuite du Manoir Malfoy. Au départ, il avait pensé à sa mère. Mais c'était avant qu'il ne découvre son état de santé. Il eut un instant presque de panique. Il ne connaissait personne à qui confier la vie et l'éducation de Stellane. Pas question qu'elle aille vivre comme une nymphe de la Forêt avec ses tantes et ses cousines ! La civilisation vélaa était rustique ! Mais alors qui ?

 

Soudain, il eut un sourire amusé et ironique. Mais si, il y avait quelqu'un ! Potter bien sûr ! La bonne blague ! Il n'était pas question qu'il meure ! Il se sentait au contraire en pleine forme ! Ce serait un joli pied-de-nez face à tous ces gens qui le méprisaient encore parce qu'il avait choisi le mauvais camp pendant la guerre ! Et choisi, il fallait le dire vite ! Il énonça d'une voix posée ;

 

-Stellane a un parrain. Il s'agit de Harry Potter, chez qui nous logeons, ma fille et moi, en ce moment.

 

Le préposé en resta bouche bée.

 

-Harry Potter ? Le Harry Potter ?

 

-Il n'y en a qu'un que je sache !

 

-Bien bien, Monsieur Malfoy, j'inscris donc monsieur Harry Potter comme parrain de votre fille. Veuillez signer en bas de la page. Vos documents ainsi que l'acte officiel d'inscription de l'enfant vous seront renvoyés avec le tampon du Magenmagot dans deux ou trois jours. A quelle adresse ?

 

-Au Manoir Malfoy, naturellement. Y a-t-il autre chose ?

 

-Non non Monsieur Malfoy ! Au revoir Monsieur Malfoy ! Ce fut un plaisir, Monsieur Malfoy !"

 

Le préposé au visage rond, rose et expressif irradiait littéralement de bonheur. Il détenait un secret croustillant. Le tout était de savoir s'il allait le garder pour lui ou le révéler un tout petit peu à quelques amis intimes, aussi commères que lui. Attendre quelques jours peut-être ?

 

Draco sortit de l'ascenseur au niveau du Hall et se trouva brusquement nez à nez avec Hamish Pritchard qui revenait de la volière avec des parchemins de courrier plein les bras. Le cousin fut si surpris qu'il n'eut pas le temps de fermer son esprit. Il était pourtant bon occlumens.

 

Le jeune sorcier crut voir une lueur de ... haine ... oui de haine, s'allumer dans les yeux de son vis-à-vis. Ce fut très bref. Pritchard eut un sourire aimable et murmura un : "A ce soir " rapide. Draco pensa avoir rêvé.

 

o - o - o - o

 

Sainte Mangouste. Cabinet de la psychomage Fickness. 11 heures 08.

 

" J'espère que vous n'avez pas attendu trop longtemps, Monsieur Malfoy. Les malades passent avant tout. Mais je suis contente de vous voir enfin. J'ai repris le dossier de votre mère Narcissa. Après son alerte il y a trois ans, elle devait revenir régulièrement à l'hôpital pour des examens et elle n'a jamais répondu à nos convocations. Je vois cependant qu'un monsieur ... Pritchard Malfoy est venu tous les mois chercher les remèdes prescrits, soit une capsule d'Asperula matin et soir pour raviver la mémoire et tranquilliser l'esprit ...

 

"Pritchard Malfoy ... Il abuse le cousin ! Il n'a aucun droit sur le nom de ma famille ! "

 

... Oh ! mais il y a quelque chose de bizarre ! Depuis deux ans, il a demandé une double dose de Tracasista major, les pilules bleues pour calmer les crises. Avez-vous vu votre mère en prendre ?

 

-Oui, l'elfe de maison lui en a donné deux hier après-midi. Ma mère était agitée lors de ma venue au Manoir. Elle ne me reconnaissait pas. Elle m'a même giflé quand j'ai prononcé le nom de Lord Voldemort. Elle a crié que ça n'existait pas. L'elfe lui a fait prendre deux pilules en lui disant que c'était des bonbons ...

 

-Comment s'est-elle comportée ensuite ?

 

-Elle semblait apathique, elle s'est assise, sans parler, sans bouger, inerte. Elle s'était retirée dans un autre monde, je crois.

 

-Vous croyez bien Monsieur Malfoy. La dose était trop forte. Une seule pilule aurait suffi. Il faudra impérativement le dire à votre elfe. Vous avez été absent d'Angleterre pendant cinq ans, c'est bien cela ?

 

-C'est en effet le temps de mon exil forcé, répondit Draco d'un ton sec.

 

-Ne le prenez pas mal, Monsieur Malfoy. J'étais contre ces longues privations de magie. Elles ont eu des conséquences graves pour les condamnés et pour leur entourage. Dans le service de psychomagie de Sainte Mangouste, nous avons dû faire face à de nombreux cas de maladies mentales. Mais je vois que vous-même, vous vous en tirez bien, j'en suis heureuse ...

 

"Merci au Comte et à sa Maisonnée, pensa Draco. Sans leur soutien et leur gentillesse, je ne sais pas ce que je serais devenu. "

 

... Pour en revenir à l'état de votre mère, continuait la psychomage, avez-vous remarqué d'autres manifestations de sa maladie, des paroles, des attitudes, des actes qui ne correspondent pas à son ancienne personnalité ?

 

-J'ai été étonné de la voir faire de la dentelle sans utiliser la magie. Pourtant avant, elle ne cousait pas, ne brodait pas. Ce n'était pas une manuelle. Elle appelle cela son " ouvrage de dame ". Ce qu'elle fait est d'ailleurs très élaboré, très fin. C'est presque de l'art. J'ai vu travailler des dentellières moldues, ma mère les vaut largement.

 

-Très intéressant. Cela voudrait dire qu'elle vit dans plusieurs mondes différents. Des univers parallèles, sans rapport avec la réalité qu'elle refuse. Son esprit ne s'est pas desséché mais au contraire il est resté assez riche. Cependant, cela n'augure rien de bon pour l'avenir. Il sera difficile de lui faire réintégrer la vie réelle.

 

-Il y a quand même quelque chose de bizarre. Depuis sa première crise, ma mère avait semble-t-il égaré mon adresse en Bulgarie. Pourtant, tous les ans, j'ai reçu une carte d'elle, le jour de mon anniversaire ou le lendemain. La dernière, c'était il y a un peu plus d'un mois.

 

-Ça c'est une bonne nouvelle. Une toute petite partie de son cerveau reste donc connectée à la réalité. C'est ce qu'on appelle le miracle de l'amour. Car elle vous aime au point de n'avoir conservé que ce détail, cette date qui est comme un point fixe dans son monde flou. Son retrait dans l'irréalité serait donc volontaire. Quelque chose la pousserait à se mettre en marge de la vraie vie ...

 

" C'est peut-être sa façon de se défendre contre le cousin Pritchard ", se dit tout à coup Draco redevenu méfiant.

 

... Ecoutez, Monsieur Malfoy, le cas de votre mère m'intéresse. Sainte Mangouste dispose d'une annexe qui permet d'étudier les dérives mentales hors normes. Votre mère pourrait y séjourner quelque temps. Mes collègues et moi, nous nous pencherions sur son cas. Qu'en pensez-vous ?

 

-Je serais d'accord, bien sûr ! D'autant plus que je vais être obligé de repartir pour quelque temps en Bulgarie. Je ne pensais pas devoir affronter autant de problèmes. Je dois prévenir mon employeur et sans doute trouver un remplaçant. Mais je reviendrai le plus vite possible.

 

-Ce serait parfait ! Je dois cependant vous préciser ceci. Les séjours à l'annexe de l'hôpital sont en partie payants. C'est en quelque sorte une clinique privée. Mais si vous n'avez pas les moyens, il peut y avoir des arrangements avec la comptabilité. On dit que Madame Malfoy est ruinée ...

 

-Je vous rassure. En même temps que mon adresse, ma mère avait égaré la clé de son coffre. Je l'ai retrouvée. Il n'y a aucun problème d'argent. Je peux même avancer une certaine somme pour réserver sa place dans cette annexe ...

 

"Et je vérifierai le coffre de ma mère à Gringott ! Peut-être que pour ça aussi, elle a volontairement effacé ses souvenirs ... "

 

-C'est une bonne idée, Monsieur Malfoy, reprit la psychomage Le comptable de l'annexe est assez tatillon, c'est un vieux garçon, plein de manies et de principes. Ah ! dernière chose. Qui devra prendre des décisions concernant Madame Malfoy au cas où votre retour de Bulgarie serait retardé par une maladie ou un accident ? C'est un lointain pays. Je vous avoue que je ne le situe pas très bien sur la mappemonde. Les communications ne sont peut-être pas faciles. Doit-on toujours s'adresser à Monsieur ... Hamish Pritchard ?

 

"Mais ce n'est pas possible ! Pourquoi veulent-ils tous que je disparaisse ? Je suis jeune, mes pouvoirs de sorcier me sont rendus, il ne peut rien m'arriver ! Tiens, faisons-lui le même coup qu'au petit fonctionnaire de l'enregistrement ! "

 

-Non, au cas où il m'arriverait malheur, je désigne Monsieur Harry Potter, qui est aussi le parrain de ma fille, comme tuteur de ma mère tant qu'elle n'aura pas recouvré ses esprits. Mais je suis sûr que son intervention ne sera pas nécessaire. Mon absence sera de courte durée.

 

-Un Auror ! Excellent ! Je le note sur le dossier ...

 

Après avoir pris les dernières dispositions et signé quelques papiers, Draco Malfoy quitta le cabinet de la psychomage, rassuré sur l'avenir. Sa mère serait entre de bonnes mains. Il était 12 heures 03.

 

o - o - o - o

 

Banque Gringott. 13 heures 05.

 

Ragnok, le chef des gobelins, était assis sur son tabouret, dans le petit bureau où il traitait les affaires délicates. Il observait le jeune sorcier installé en face de lui, Draco Malfoy, absent d'Angleterre depuis cinq ans. Pourquoi était-il là ? Pour la fortune familiale ? Non, il fallait faire une croix dessus. La Justice Magique avait tout confisqué. Pour le coffre de sa mère ? La clé en avait été perdue, seule Madame Malfoy pouvait y accéder mais on disait qu'elle avait perdu la raison.

 

Le fils n'avait pas de compte à son nom personnel. Que voulait-il ? Emprunter de l'argent peut-être ? Il n'avait pas dû faire fortune pendant son exil en Bulgarie. Le gobelin attendait, les yeux attentifs, les oreilles battant l'air doucement, l'air impassible de tout bon banquier prêt à décourager le mauvais client n'ayant ni sou ni maille.

 

Il fut surpris de voir le jeune homme sortir de sa poche intérieure un parchemin à l'en-tête de la Banque Sorcière Bulgare. La somme inscrite en ducats était importante. Il la changea mentalement en gallions et eut un mince sourire. Il se trompait totalement. Le jeune Malfoy était plus que solvable. Une bonne recrue, ça ne faisait aucun doute. Il se fit aussitôt très aimable.

 

" Nous sommes heureux de vous revoir, Monsieur Malfoy. Tout à votre service. Que désirez-vous ?

 

-D'abord ouvrir un compte dans votre banque et y transférer la somme inscrite sur ce chèque. C'est ainsi que les Moldus appellent cette façon de transporter de l'argent. C'est beaucoup moins encombrant que les pièces d'or. Il faut prendre aux non-sorciers ce qu'ils ont de bon, Monsieur Ragnok. Notre monde doit évoluer. Pouvez-vous m'indiquer l'équivalent en monnaie anglaise ?

 

" Monsieur Ragnok ? Aucun sorcier ne m'a jamais appelé Monsieur ! Il a bien changé le fils Malfoy ! Il a renoncé aux idées de son ancien Maître sur la supériorité des Sangs Purs ! Très bien ! Son exil lui a ouvert les yeux. Soyons vigilant toutefois. Le loup peut se cacher derrière l'agneau candide. "

 

-Cela fait environ deux mille cinq cents gallions, Monsieur Malfoy. Le transfert ne prendra que deux ou trois jours. Mais nous pouvons vous avancer tout de suite n'importe quelle somme, il n'y a aucun problème.

 

-Bien. Nous verrons cela tout à l'heure. Pour l'instant, je voudrais voir le coffre personnel de ma mère, Narcissa Malfoy. J'ai retrouvé la clé qui avait été égarée. Qui s'est occupé de sa fortune pendant mon absence ?

 

-Votre cousin Hamish Pritchard Malfoy. (" Encore ! " ) Il nous a présenté une autorisation de prélèvement signée de votre mère. Il avait la clé. Nous lui avons remis les sommes demandées. Il n'est allé au coffre que deux fois, pour y prendre des bijoux anciens réclamés par Madame Malfoy. Elle désirait les faire nettoyer et remonter sous une forme plus moderne. Il ne les a pas ramenés. Il avait un blanc-seing, nous ne pouvions refuser.

 

-En effet. Nous vérifierons cela. Ensuite ?

 

-Cela a duré deux ans. Puis la clé a été perdue. Monsieur Pritchard a insisté pour retirer malgré tout de l'argent mais nous avons refusé. Comme vous le savez, Gringott est une banque sérieuse qui ne transige pas avec les principes. Pas de clé, pas d'argent. Mais puisque vous avez ce sésame en votre possession, nous pouvons descendre au coffre. "

 

Ils passèrent la porte blindée qui donnait sur les souterrains de la banque et montèrent ensemble dans un wagonnet. Le trajet fut long et plutôt éprouvant pour l'estomac mais en bout de course, ils s'arrêtèrent devant le numéro 348.

 

A l'intérieur, il n'y avait pas un simple tas de pièces d'or comme dans la plupart des coffres. Le long de trois murs couraient des étagères. Des sacs de pièces fermés par des cordons s'alignaient sur les planches. Narcissa Malfoy Black n'était pas dans le besoin. Elle avait apporté une grosse dot le jour de ses noces. Et grâce à son contrat de mariage, la communauté réduite aux acquêts, elle en avait gardé la propriété.

 

Il y avait aussi une série d'écrins et des objets anciens en or ou en vermeil, des coupes, des hanaps, des statuettes, une horloge incrustée de pierres précieuses. Un trésor de famille, un héritage. Les deux bijoux emportés par Pritchard étaient une parure en or et diamants composée d'un collier et de deux pendentifs d'oreilles, démodés mais de grande valeur, et un camée précieux, d'une rare finesse. Narcissa Malfoy les avait un jour montrés à son fils. Qu'étaient-ils devenus ? Vendus ? Mis en gage ? Le cousin Hamish allait avoir ce soir les oreilles sifflantes !

 

Draco prit deux sacs contenant chacun cent gallions pour la réservation à l'annexe de l'hôpital et un sac plus petit qu'il confierait à Poky pour les dépenses courantes du Manoir. Pas question que le cousin Pritchard continue ses entourloupes ! Ils remontèrent en surface et retournèrent dans le bureau de Ragnok.

 

Draco retira aussi sur son compte personnel une centaine de gallions pour faire quelques achats sur le Chemin de Traverse. D'un sortilège, il rétrécit les sacs et les glissa facilement dans ses poches. Ce fut alors que pour la troisième fois de la journée, on lui parla d'avenir.

 

" Monsieur Malfoy, pardonnez-moi de vous poser la question crûment. On nous a dit que vous aviez une fille mi humaine, mi créature magique. Est-ce vrai ?

 

-En quoi cela vous regarde-t-il ? répondit Draco furieux.

 

-Ne vous fâchez pas Monsieur Malfoy. Nous voulons seulement vous mettre en garde. Voyez-vous, même cinq ans après la guerre et malgré les lois égalitaires, beaucoup de sorciers considèrent encore les êtres magiques, les elfes, les gobelins, les Vélanes puisqu'il s'agit de cela, comme des inférieurs. Si vous aviez d'autres héritiers, disons Sangs Purs, ils pourraient contester les droits de votre fille. Nous vous conseillons donc d'inscrire cette enfant nommément, en toutes lettres, comme bénéficiaire de vos biens au cas où il vous arriverait malheur. Je sais, vous êtes jeune et en pleine forme mais on ne sait jamais de quoi l'avenir sera fait. C'est une simple précaution, Monsieur Malfoy, ne le prenez pas mal.

 

"Non mais c'est incroyable ! Ils se sont tous donné le mot ou quoi ? Je n'ai pas l'intention de mourir ! Pas maintenant que je vois enfin le bout du tunnel ! Mais le gobelin a raison. Je dois me méfier de Pritchard. Il lui suffirait de faire un procès et l'affaire traînerait des années devant les tribunaux ! Il est Sang Pur, d'ascendance Pouffsouffle. C'est mieux vu que la Maison Serpentard. Tiens, puisque Ragnok semble y tenir, je vais la faire cette déclaration ! Et je vais même y ajouter un codicille ! Il en sera baba !

 

-Vous avez raison, Monsieur Ragnok. Inscrivez ma fille Stellane Malfoy comme héritière de ma fortune si jamais je venais à disparaître. A Merlin ne plaise ! Et même, ajoutez que son parrain, Monsieur Harry Potter, sera jusqu'à sa majorité l'administrateur de ses biens. Est-ce suffisant ?

 

-Oh, Monsieur Malfoy, c'est parfait ! Avec une caution comme Monsieur Potter, vous pouvez être tranquille ! Personne ne contesterait les droits de votre fille ! Lui et son amie, Madame Weasley Granger, ont fait beaucoup pour l'égalité des droits dans le monde magique. Les gobelins leur en sont reconnaissants. N'ayez aucune crainte ! J'ai rajouté la mention requise. Veuillez signer s'il vous plaît.

 

"Mon pauvre Potter ! Tu n'imagines certainement pas le fardeau que je viens de te mettre sur le dos ! Parrain de ma fille ! Tuteur de ma mère ! Administrateur de ma fortune ! Enfin cette responsabilité-là est toute petite ! Je suppose que tu as bien plus de deux mille gallions à gérer ! Mais finalement, si je réfléchis bien, à qui d'autre aurais-je pu faire confiance ? Je n'ai personne. Alors pourquoi pas Potter, Granger ou Weasley ? Le trio maudit de Poudlard ! Des Griffondors purs et durs ! La honte devrait m'étouffer et pourtant j'en arrive à trouver ça normal ! Ma fille déteint sur moi, ce n'est pas possible !

 

Draco se levait pour partir quand soudain, quelque chose le tracassa.

 

-Monsieur Ragnok, reprit-il, je vais vous laisser en dépôt la clé du coffre de ma mère. Je dois faire un rapide voyage en Bulgarie et je ne voudrais pas que cette clé soit de nouveau égarée. Bien entendu, vous ne donnerez pas d'argent à Monsieur Pritchard et il ne doit pas approcher du coffre.

 

-J'ai bien compris Monsieur Malfoy. Vous seul ou à défaut Monsieur Potter êtes concernés. Je vous souhaite une longue vie et une excellente santé. Au revoir Monsieur Malfoy. Nous ferons tout pour vous satisfaire.

 

Il était 14 heures 10. Il faisait très beau. Draco respira profondément. Ses corvées étaient terminées. Il allait retourner chez Potter par la Cheminette du Chaudron Baveur. En descendant l'escalier de la banque, il pensait :

 

"Si, comme le dit l'adage, penser à la mort ou en parler prolonge la vie de sept jours, sept mois ou sept ans, aujourd'hui, j'ai dû gagner un peu de répit avant mon départ vers l'Au delà ! Tant mieux ! C'est si bon de revivre, d'être sorcier et surtout d'avoir une fille comme Stellane ! La roue tourne. Le pire est derrière moi. Je vais remettre de l'ordre dans les affaires des Malfoy et reprendre ma place dans le monde magique. Tout ira bien maintenant ... "

 

Il fut tiré de ses réflexions par de grandes exclamations joyeuses. Mauvaise surprise ! Théodore Nott et Grégory Goyle étaient devant lui, hilares ...

 

o - o - o - o

 

A suivre.

 

 

 

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>