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Stellane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
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    Chapitre 2     Les chapitres     50 Reviews    
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Au Ministère de la Magie.

Stellane.

 

Auteur : haniPyanfar

 

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Première partie : Stellane et Draco Malfoy

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2- Visite au Ministère de la Magie.

 

o - o - o - o

 

Jeudi 31 juillet 2003, dans la matinée.

 

Tenant sa petite fille sur un de ses bras et traînant son bagage par l'autre main, Draco Malfoy venait d'arriver dans l'Atrium, au niveau 8 du Ministère de la Magie. Il avait dû emprunter l'entrée moldue et descendre par l'ascenseur dissimulé dans une cabine téléphonique déglinguée. Heureusement, l'hôtel où il avait réservé une chambre n'était pas trop éloigné.

 

Le grand Hall était presque vide. Il était dix heures et les employés étaient tous sur leur lieu de travail. De temps en temps, des sorciers arrivaient par les grandes cheminées de gauche, d'autres partaient par celles de droite. Le bois ciré du sol brillait et très haut au-dessus des têtes, les symboles dorés scintillaient sur le dôme bleu.

 

Rien ne rappelait le temps de la guerre. La statue représentant les sorciers écrasant les Moldus sous leur supériorité avait été détruite et remplacée par un mur bas ondulé en pierre claire, portant la silhouette d'un oiseau en vol et des noms gravés. Sans doute les victimes des batailles. Devant, il y avait une fontaine avec un petit jet d'eau, des plantes vertes et des bancs. Un endroit paisible où se reposer et méditer.

 

Le jeune homme se dirigea vers le bureau de sécurité, au fond du Hall. Le préposé lut son nom sur le badge qui lui avait été remis dans la cabine téléphonique et prit un air froid, qui se transforma en sourire dès qu'il vit la petite fille. Il renseigna aimablement le visiteur et lui indiqua le Département de la Justice Magique, au niveau deux. Les Aurors lui expliqueraient la marche à suivre.

 

Draco Malfoy avait un peu honte de profiter du charme vélaa de sa fille mais il ne pouvait faire autrement. Elle devrait l'accompagner dans toutes ses fastidieuses démarches. Il ne connaissait personne à Londres à qui il aurait pu la confier. Il avait tenté de lui expliquer la situation mais elle l'avait seulement regardé d'un air sérieux.

 

"Je serai sage, papa. Te fais pas de souci."

 

Et inconsciemment, elle lui rendait les choses plus faciles. Ils prirent un ascenseur où voletaient quelques avions en papier, ce qui amusa beaucoup l'enfant. Le bureau des Aurors était presque vide. Ils étaient en réunion ou sur le terrain. Un des restants, assez âgé et boitant fortement, fit entrer Draco Malfoy et sa fille dans un box.

 

Il perdit du temps à chercher son dossier et ne cessait de parler d'une voix monocorde :

 

" M ... Mal ... Ah voilà ! Malfoy ! Vous êtes le dernier à vous présenter. Vos anciens camarades sont tous libres. Il y a eu une amnistie l'année dernière ... Quand mes collègues ont mis la main sur le dernier groupe de Mangemorts encore en fuite ... On aura oublié de vous prévenir ... Vous devrez aller au bureau 12, au 7 et au 3. Je vous préviens, ce sera long ... C'est votre fille ? Elle est bien mignonne. Elle risque de s'ennuyer. Attendez ! Je vais lui prêter quelque chose qui la distraira. Un nouveau jouet magique. Je viens de l'acheter pour ma petite-fille, elle va adorer ! ...

 

Il tendait à Stellane une boule en peluche de toutes les couleurs.

 

... Quand on appuie ici, elle chante, ou elle raconte des histoires ou elle imite les cris des animaux ... Ou bien on sent des caresses, de la brise, de l'eau ... Là, c'est pour les parfums, la fraise, le chocolat, la soupe de légumes ... "

 

Tout en bavardant, il les mena finalement au bureau 12 et soudain, pour Draco Malfoy, tout changea. C'était là que cinq ans auparavant, on avait greffé sur son avant-bras gauche l'implant de sa condamnation à l'exil. Le jeune homme pâlit et trembla. La fillette le sentit et cessa aussitôt de manipuler son jouet. Il tenta de sourire ...

 

... L'humiliation ... la peur ... la douleur ... brûlante ... Non, il n'avait pas oublié ... Il le croyait mais c'était toujours là, coincé au fond de lui ...

 

Il fit sur lui-même un gros effort et tout en sachant qu'elle ne le croirait pas, il murmura :

 

" Ce n'est rien Stellane ! Tu es juste un peu lourde. "

 

Le vieil Auror était reparti.

 

" ... Déposez la peluche sur mon bureau, si je suis absent quand vous aurez fini. Bon courage, monsieur Malfoy ... "

 

Il fut remplacé par un collègue au visage sévère.

 

" Vous n'auriez pas dû amener cette enfant avec vous. Elle ne peut pas entrer dans la salle d'à côté. C'est assez impressionnant, vous vous souvenez ? ... Mais on peut s'arranger ... Gladys ! Venez ! Nous avons de la visite. Pouvez-vous rester avec elle le temps que Monsieur Malfoy ... Ha ha ha ! Elle est trop drôle ! Regardez cet air surpris ! On dirait qu'elle n'a jamais entendu la chanson de Lapina, la lapine qui babille ... "

 

Draco posa sa fille, Gladys fit apparaître un gros coussin sur le banc d'attente, l'installa confortablement et s'assit à côté d'elle. La fillette ne manifestait aucune crainte. Tout allait bien pour elle. Il en allait autrement pour son père. Après une caresse sur les cheveux de la petite, il suivit l'Auror dans l'autre salle.

 

Le décor n'avait pas changé. Une chaise de bois avec des accoudoirs raides, des liens, le tube de fer qui engloutirait son bras, la machine ... et son aiguille ... Mais l'Auror la retirait et la remplaçait par un mince embout de verre.

 

" Je vous préviens ! Vous aurez aussi mal que la première fois mais moins longtemps ! Je vous bâillonne pour éviter que vos cris ne fassent peur à votre fille ...

 

-Non ! Je sais à quoi m'attendre. Je ne crierai pas."

 

La première fois, il avait hurlé, comme tous les autres. Il était attaché sur la chaise, des pieds, de la taille et du bras droit. Le gauche était fixé solidement dans une gouttière. Le tube glissait au-dessus et la machine était mise en marche. L'aiguille frappait et frappait et frappait encore, greffant sur la Marque des Ténèbres un " interdict " magique obligeant le condamné à quitter immédiatement le territoire anglais. C'était une douleur lancinante qui ne cessait que quand on était à l'étranger.

 

Il s'était étonné de ne pas la ressentir au retour. Mais sa peine était terminée. L'implant était désactivé, depuis un moment sans doute puisqu'il y avait eu cette amnistie ... Bizarre qu'il n'ait pas été averti ... N'empêche ! Il fallait ôter cette horreur de son bras. Il resterait la Marque Noire. Mais avec le temps, elle finirait par s'estomper.

 

Il se tordit sous la douleur, planta ses ongles dans ses paumes et se mordit les lèvres. Pas un son ne sortit de sa bouche close. L'Auror parut surpris. Cela dura un long moment. Puis ce fut l'apaisement, le tube de fer glissa et Draco découvrit son avant-bras. La hideuse boursouflure noire avait disparu. Le crâne avec le serpent réapparaissait en gris pâle. Cela ressemblait à un simple tatouage moldu.

 

-Je vous félicite, Monsieur Malfoy. Bienvenue définitivement en Angleterre. "

 

Tout en rabattant sa manche, Draco Malfoy pensait amèrement que les vainqueurs de la guerre n'avaient pas été aussi courtois cinq ans auparavant lors des procès et des condamnations. Le bon peuple sorcier se répandait en moqueries et en injures. Le mot "Sang Pur" avait remplacé "Sang de Bourbe" dans le langage ordurier.

 

Quelques Aurors, les plus bornés, rendaient la vie dure aux prisonniers et ne se privaient pas de les humilier. Et à Azkaban, les Détraqueurs rôdaient à tout heure du jour ou de la nuit, ne laissant pas les âmes en paix. Ces souvenirs aux relents de fiel resurgissaient avec brutalité.

 

Draco Malfoy avait hâte d'en avoir terminé avec ces obligations et c'est avec soulagement qu'il rejoignit sa fille. Il sourit. Deux autres jeunes femmes avaient rejoint Gladys. Elles étaient en train d'apprendre à la petite une comptine où il fallait frapper dans ses mains en cadence. Stellane avait l'air de beaucoup s'amuser. Elle avait des bonbons au creux de sa jupe et un paquet de gâteaux entamé près d'elle.

 

On les conduisit tout au bout du couloir des Aurors au bureau 7 et on les fit entrer dans une pièce confortable où trônait un personnage à l'air important. Il parut surpris de voir la fillette et leur désigna deux fauteuils en face de lui. Stellane se pelotonna dans le premier et bâilla. Pendant que la conversation s'engageait, elle commença à sommeiller.

 

" Monsieur Malfoy, je suis le comptable du Département de la Justice Magique. Vous êtes ici pour récupérer votre baguette magique confisquée. Avant de vous la faire remettre, il y a quelques formalités. "

 

Le jeune homme dut répondre à un questionnaire précis sur ses activités pendant les cinq années passées à l'étranger ... Assistant de bibliothèque, copiste, secrétaire adjoint, traducteur, préparateur de potions ... en Bulgarie ... ah très bien, très bien ...

 

" Il n'y a eu aucune plainte à votre sujet, continuait le fonctionnaire. Vous n'avez utilisé la magie à aucun moment. Je suis étonné de votre retour tardif mais c'est peut-être volontaire de votre part. Maintenant passons au côté financier de la chose. Pour récupérer votre bien, vous devrez régler une facture de 381 gallions et 12 mornilles. C'est ce qu'ont coûté la garde de votre baguette et surtout sa décontamination.

 

Le jeune homme ne put cacher sa surprise. La somme réclamée était importante. Heureusement qu'il avait des économies ! Il pensa fugitivement à ceux qui avaient vu leur fortune et leurs biens confisqués après la guerre. Ils avaient sans doute eu du mal à réunir autant d'argent. Et qu'est-ce que c'était que cette histoire de décontamination ? Le comptable poursuivait :

 

" Toutes les baguettes de Mangemorts ont été examinées puis traitées par le Département des Mystères. Elles ont été débarrassées de tous les sortilèges de magie noire qui pouvaient encore y adhérer. Vous conviendrez que cela a demandé du temps et de la persévérance. La somme réclamée n'est donc pas excessive. Certains de vos camarades ont cependant eu quelques difficultés à la payer. Mais tout s'est arrangé depuis. Si vous pouvez vous acquitter de votre dette maintenant, votre baguette vous sera remise à votre sortie par l'employé de la sécurité dans le Hall.

 

-Je n'ai pas cette somme sur moi en argent sorcier. Chez les Moldus, on ne peut pas voyager en transportant de l'or. Je n'ai que de la monnaie anglaise. Cela peut-il convenir ?

 

-Non, vous allez devoir vous rendre à Gringott ...

 

A ce moment, Stellane ouvrit un œil, soupira et se retourna dans son fauteuil.

 

... Attendez ! Mon assistante est spécialiste de ces questions de change. Elle trouvera peut-être une solution ... "

 

Finalement, tout s'arrangea et Draco put payer avec des livres anglaises ... avec en prime le versement d'un don pour les œuvres des Aurors. On fit apporter sa baguette pour authentification. C'était bien la sienne, non pas celle que lui avait dérobée Potter autrefois, mais celle que son père lui avait rachetée, bois de chêne et ventricule de dragon, 23 centimètres. Le jeune homme fut heureux de la revoir. Elle lui avait terriblement manqué, surtout les premiers mois de son exil.

 

-Une dernière recommandation, Monsieur Malfoy. Votre baguette est comme neuve. Il faut la réhabituer à votre main. Ne faites pas de sortilèges trop puissants au début et un bon conseil, ne transplanez pas. Vous pourriez avoir de mauvaises surprises. Au revoir, Monsieur Malfoy ... Vous avez une bien jolie petite fille ...

 

Il fallut attendre l'après midi pour la dernière démarche. C'était l'heure de la pause. Mais une Auror leur proposa gentiment un plateau repas dans lequel Stellane picora en riant. La nourriture anglaise ne lui était pas familière. Puis ils entrèrent enfin dans le bureau 3. C'était le dernier palier avant la liberté : Draco Malfoy allait enfin reprendre son statut de sorcier.

 

Ses pouvoirs magiques existaient toujours en lui, on ne pouvait les annuler. Mais ils avaient été complètement bridés par le Contrat Inflexible. C'était un parchemin que le jeune homme avait dû signer et qui porterait des traces noires s'il violait l'interdiction totale d'avoir recours à la magie. Même en cas d'urgence. Il devrait vivre comme un Moldu et ce, pendant cinq ans.

 

La sévérité de la peine avait surpris les sorciers les plus raisonnables, ceux qui après la guerre ne pensaient pas à la revanche ou à la vengeance. D'habitude, cette condamnation durait un an, deux au plus. Il était très dur pour un sorcier de se passer de la magie. Certains languissaient, tombaient malade, se laissaient mourir. Il y avait eu des suicides.

 

Mais Draco Malfoy avait tenu bon, en grande partie grâce au Comte Borodisov et à sa Maisonnée. Et maintenant, il voyait le bout du tunnel. Posée sur le bureau d'un Auror aux cheveux blancs se trouvait une boîte rectangulaire contenant un parchemin roulé, scellé par un ruban et un cachet de cire rouge. Le jeune homme se souvenait très bien du moment où l'objet y avait été enfermé. C'était quand on lui avait proposé de partir en Bulgarie.

 

o – o – o – o

 

Il fallait éloigner le plus vite possible d'Angleterre le fils Malfoy. Il y avait eu à son procès le témoignage favorable de Harry Potter, pour lui et pour sa mère. Soi-disant, ils lui avaient tous les deux sauvé la vie. Cela faisait d'eux des Mangemorts à part. Où allait le monde sorcier si les disciples de Vous-Savez-Qui étaient capables de bonnes actions ?

 

Un parent très éloigné, troisième ou quatrième degré, s'était alors présenté au bureau 3 où Draco signait son Contrat Inflexible. Il avait, disait-il, reçu une lettre du Comte Borodisov, lui demandant de lui trouver un assistant pour des travaux de rangement dans la section anglaise de sa bibliothèque. Cela pouvait convenir à son jeune cousin. C'était à l'étranger, très loin, en Bulgarie.

 

La plupart des personnes présentes ne savaient même pas où se trouvait ce pays. L'un d'eux se souvint seulement que c'était là que vivaient les belles Vélanes. On en avait vues à la Coupe du Monde de Quidditch, l'année où l'Irlande avait battu l'équipe de Victor Krum, le célèbre attrapeur. La proposition avait été acceptée aussitôt, avec soulagement par les membres du Magenmagot, avec résignation par Draco qui ne savait où aller. La décision avait finalement été bénéfique pour lui.

 

o – o – o – o

 

L'Auror déroula le parchemin. Il était vierge de toute marque noire. Il le présenta au jeune homme pour qu'il y reconnaisse sa signature puis le déposa dans une grande coupelle de verre brut. Il regarda Stellane et dit avec un peu de gêne :

 

" Elle devrait sortir ou au moins fermer les yeux. "

 

Mais la petite ne broncha pas quand un feu soudain embrasa le rouleau et le réduisit en cendres. Voilà, tout était terminé. Draco Malfoy était de nouveau sorcier à part entière. Maintenant qu'il se sentait l'égal de son vis-à-vis, il osa poser la question qui le tourmentait depuis son arrivée à Londres.

 

" Monsieur, pouvez-vous me dire ce que sont devenus mes parents ?

 

-Votre père est toujours à Azkaban. Nous n'avons pas revu votre mère depuis le procès. Elle vit cloîtrée au Manoir Malfoy qu'elle a pu conserver par faveur. C'est tout ce que je sais. Au revoir Monsieur Malfoy. Votre fille est charmante. "

 

L'homme et l'enfant reprirent l'ascenseur et atterrirent au niveau du Hall. Le jeune homme s'empressa de récupérer sa baguette magique et son premier sortilège fut très simple. Il rétrécit par un Réducto le bagage qu'il avait traîné avec lui depuis le matin et le glissa avec soulagement dans sa poche. Puis il se dirigea vers les grandes cheminées. Sa deuxième étape était le Manoir Malfoy. Qu'allait-il y trouver après une si longue absence ?

 

o - o - o - o

 

Cinq ans !

 

Retour arrière, juillet 1998.

 

Les procès des Mangemorts capturés après la bataille se succédaient sans interruption. Dolohov, MacNair, Yaxley, les deux Carrow, Goyle et Nott, pères et fils. Beaucoup d'autres plus ou moins connus, plus ou moins coupables. Le 19 juillet, on avait jugé Lucius Malfoy. Comme les autres, il avait été envoyé à Azkaban. A perpétuité. Le baiser du Détraqueur avait été aboli et certains sorciers trouvaient que c'était une mauvaise chose.

 

Le 25 juillet comparurent ensemble Narcissa Malfoy Black et son fils Draco. Ils étaient promis eux aussi à l'emprisonnement mais il s'était produit un fait inattendu. Incroyable ! Harry Potter en personne était venu témoigner en leur faveur. Le jour de la bataille finale, la mère l'avait déclaré mort à Lord Voldemort, lui permettant ainsi de continuer à se battre et finalement de vaincre. Le fils avait refusé de l'identifier formellement lors de sa capture par les Rafleurs, lui donnant le temps de s'échapper par la suite avec ses amis.

 

Il était émouvant, le Vainqueur du plus grand Mage Noir du Monde. Il semblait si fragile avec son air d'adolescent trop vite mûri par le malheur. Il avait témoigné clairement, d'une voix posée, sans regarder les deux prisonniers enchaînés sur leurs chaises de bois. Puis il était sorti rapidement.

 

On le voyait rarement en public. On le réclamait partout, il était invité à toutes les célébrations. Mais excepté quand celles-ci honoraient la mémoire de ceux qui avaient sacrifié leur vie pendant la guerre, il ne venait pas.

 

Après son départ, il y avait eu des remous dans la salle d'audience et le Jury du Magenmagot avait délibéré longuement. Finalement, Narcissa Malfoy avait été libérée. On lui laissait ses biens personnels et le Manoir de famille. D'ailleurs, elle ne portait pas la Marque des Ténèbres.

 

Son fils, bien que marqué au bras, n'avait pas été renvoyé en prison. Mais il était frappé par une double peine. Pour cinq ans, il devrait vivre sans aucun pouvoir magique et qui plus est, en exil. N'importe où mais pas en territoire anglais, ni sorcier, ni moldu. Ses camarades Goyle et Nott avaient été condamnés à la même peine mais eux pouvaient rester en Angleterre, côté moldu uniquement.

 

Enfin, pensait le bon peuple sorcier, c'était normal que la peine soit plus lourde pour celui qu'on présentait à Poudlard comme le chef des Serpentards. Sale engeance que ceux-là ! Mais ils faisaient moins les fiers, maintenant, ces connards de Sangs Purs ! Bien fait pour le rejeton Malfoy ! Et qu'il parte loin ! Et qu'on n'entende plus parler de lui !

 

Au bureau 3, lors de la signature du Contrat, un certain Hamish Pritchard Malfoy était arrivé, porteur d'une solution. Draco connaissait son existence par l'arbre généalogique de sa famille mais il ne l'avait jamais vu. C'était le descendant ... d'une tante de son grand-père Abraxas ... qui avait été mariée à un sorcier de petite origine ... Sang Pur mais Pouffsouffle ... Ce qui en faisait un cousin très éloigné et non fréquentable.

 

Il n'avait jamais fait parler de lui, ni en bien, ni en mal. Il avait un emploi sans gloire au bureau du courrier dans le Ministère de la Magie. Il s'occupait notamment des demandes d'aide venant de l'étranger. Il parla du Comte Borodisov, un important sorcier bulgare, qui recherchait un jeune assistant bibliothécaire.

 

L'affaire fut conclue sur l'heure. Le 28 juillet, juste après avoir subi au bureau 12 l'apposition douloureuse de son " interdict ", Draco fut mené à l'aéroport de Londres, embarqué dans un " avion " pour Sofia avec pour consigne d'imiter en tout les Moldus qui l'entouraient. Le cousin avait tout prévu. Le billet, le passeport, et même le bagage, assez réduit. La magie permettait des petits arrangements avec la loi anglaise.

 

Draco Malfoy n'avait pas pu dire adieu à son père et il avait juste eu la permission d'embrasser sa mère avant la libération de celle-ci. Rongé par le chagrin, taraudé par la douleur de son bras, pour tout dire mort de peur, il avait passé les pires heures de sa vie dans une machine volante bruyante mais stable. L'hôtesse, craignant que le passager ne fasse une crise de panique, l'avait gentiment réconforté. Il n'avait pas touché au plateau repas et avait fini par s'endormir d'un sommeil agité.

 

Mais dès qu'il avait posé le pied en Bulgarie, tout s'était arrangé. D'abord, sa douleur au bras avait cessé. Et une jeune femme l'attendait au terminal pour le conduire au Château du Comte. Elle travaillait aussi pour lui. Elle lui en fit un portrait enthousiaste.

 

Le Comte Boïko Borodisov était un sorcier entre deux âges, grand et mince, portant sur son visage une superbe moustache blanche aux longs crocs recourbés vers le haut. Il parlait quatre langues dont l'anglais et en comprenait six ou sept. C'était un érudit, passionné de littérature moldue et sorcière et très savant sur toutes les plantes apéritives. C'était d'ailleurs de cette science qu'il tirait une partie des revenus de son domaine. Ses ateliers fabriquaient une boisson renommée dans toute l'Europe et même au-delà, aux vertus multiples et au goût délectable.

 

Son épouse était une femme qu'on croyait effacée mais Draco se rendit vite compte qu'en fait, elle dirigeait toute la maison d'une main de fer, sans jamais élever la voix. Leur premier fils, Atanase, étudiait le droit sorcier et la comptabilité pour succéder à son père. Le second, Nicolaï, avait dix ans. Il devait partir à Durmstrang à la rentrée pour ses sept années d'études. Des cousins, des parents éloignés constituaient la Maisonnée, au service de la famille.

 

Tout le monde vivait en bonne harmonie - la Comtesse y veillait - et logeait soit au village proche, soit au Château même. En fait, c'était plutôt une vaste maison de campagne avec un corps de logis central assez aristocratique et deux ailes plus simples, une de chaque côté. Draco avait eu droit à une chambre confortable au deuxième étage.

 

Il avait mis le Comte au courant de sa situation particulière mais ce dernier avait ri, d'un grand rire joyeux et communicatif. Nul besoin de magie pour classer des livres, avait-il dit. Juste des yeux, des mains et une bonne résistance à la poussière ! Au bout de quelques semaines, Draco était habitué à sa nouvelle vie et il la trouvait bonne.

 

La bibliothèque du Comte se composait de deux parties : une grande salle très claire, aux vitrines ordonnées, pourvue au centre d'une table de travail et de sièges confortables, et une réserve dans un incroyable désordre. Des milliers de livres y étaient entassés partout, sur des étagères, sur des tables, formant même sur le sol des piles branlantes et poussiéreuses.

 

" Dans notre famille, nous sommes tous amateurs de livres, expliqua le Comte. Mon père en particulier les achetait par dizaines chaque fois qu'il allait à l'étranger. Mais il n'avait pas le sens du classement. Il entassait. Votre premier travail sera de trier les ouvrages par langues, en séparant ceux écrits en cyrillique des autres. Votre collègue, Greta, s'occupe des langues germaniques et nordiques. Pouvez-vous vous charger de l'anglais bien sûr, ainsi que du français et des autres langues latines, italien, espagnol et portugais ? "

 

Ce premier travail avait duré presque trois mois. Draco avait eu des surprises. Il y avait de tout dans la réserve. De la pacotille, achetée pour le titre, les illustrations ou une tout autre raison, mélangée à d'anciens livres précieux et rares. Il en connaissait certains pour les avoir vus à Poudlard. Il eut même affaire à quelques volumes magiques assez teigneux : un mordeur, des hurleurs, un bondissant. Dans ces cas-là, Greta prenait la relève.

 

C'était une sorcière d'une trentaine d'années, originaire de la Forêt Noire. Elle ne cachait pas son goût pour les autres jeunes femmes blondes et cela ne dérangeait personne. Elle s'était prise d'amitié pour Draco et l'aidait autant qu'elle pouvait. Elle le plaignait aussi. Pauvre jeune homme si gentil, si travailleur ! Privé de magie ! Quelle méchanceté ! Elle ne connaissait pas son histoire et imaginait plutôt une aventure amoureuse qui avait mal tourné. C'était une romantique.

 

Il est vrai que Draco plaisait. Les jeunes filles lui faisaient les yeux doux et chuchotaient sur son passage et les dames le traitaient avec une indulgence attendrie. Les garçons eux-mêmes ne le considéraient pas comme un rival en puissance. Ils étaient d'ailleurs bien moins nombreux que les filles et s'occupaient de travaux extérieurs à la maison. Ils parlaient beaucoup entre eux des Vélanes qui vivaient dans une forêt proche. Mais Draco n'en avait jamais vu.

 

Il se montrait réservé dans ses relations féminines. En fait, depuis deux ans déjà, ses hormones ne le tourmentaient plus autant que dans sa prime adolescence. L'année où il avait dû réparer l'Armoire à disparaître, puis la suivante où il servait Lord Voldemort, n'avaient pas été propices aux aventures amoureuses. Et ses quelques expériences avec Pansy n'avaient rien eu d'enthousiasmant. Il s'était même surpris un jour à lorgner sur le postérieur de Terry Boot, un Serdaigle plutôt mignon. Mais il s'était vite repris. Un Malfoy ne fantasme pas sur les garçons.

 

Il avait été très vite adopté par toute la Maisonnée. L'ambiance était familiale. Il n'avait jamais l'impression d'être traité comme un serviteur mais plutôt comme un invité. C'était un baume sur son âme meurtrie par la guerre. Il apprenait la langue bulgare et se familiarisait avec son écriture cyrillique. Il était discret, souriant et disponible dès qu'on lui demandait un service. Enfin, on pouvait presque dire qu'il était heureux, apaisé.

 

Ses convictions orgueilleuses sur la supériorité des Sangs Purs s'envolaient au fil des jours. La Maisonnée Borodisov était un mélange de sorciers de toutes origines qui côtoyaient sans problème les habitants moldus du village voisin. Car rien de ce qui était magique n'apparaissait aux yeux des non sorciers. Un sortilège ancien et intangible transformait tous les faits insolites en actions tout à fait normales.

 

Les relations entre les deux mondes étaient donc harmonieuses. Pour les villageois, le Comte était un chef d'entreprise, distillant dans ses ateliers une boisson renommée qui apportait de la richesse à tout le pays. Pour la Maisonnée, il était le patriarche, l'héritier d'une famille peut-être ancienne de mille ans..

 

Le Comte et son épouse étaient des Sangs Purs. Leurs fils aussi bien sûr et cela avait une grande importance. Car les Borodisov de lignée pure avaient aux yeux du Ministère Bulgare de la Magie une fonction irremplaçable : ils étaient les seuls intermédiaires possibles entre les sorciers et le peuple Vélaa. Par un sortilège qui datait de la nuit des temps, ils étaient immunisés contre le charme ravageur des Vélanes.

 

Elles avaient leur territoire dans la forêt proche du château. On les voyait rarement, seulement dans des circonstances bien précises. Heureusement car tous les hommes en contact avec elles perdaient le sens commun. Ils leur faisaient des déclarations enflammées, se traînaient à leurs pieds, leur offraient tout ce qu'ils possédaient. Elles ne faisaient qu'en rire.

 

Seuls les Borodisov pouvaient leur résister. Ils étaient donc les intermédiaires obligés entre les deux peuples, sorcier et vélaa. C'était par exemple le Comte qui avait négocié la participation d'un groupe de Vélanes danseuses à la Coupe du Monde de Quidditch qui avait vu malgré tout la victoire de l'Irlande.

 

Les villageois les craignaient et les appelaient les Filles de la Forêt. Les jeunes Moldus avaient interdiction de s'approcher d'elles. Ils devaient fuir à leur approche. Mais certains se laissaient enchanter et disparaissaient dans la forêt pour toujours. On racontait qu'ils y mouraient de soif, de faim et surtout d'amour.

 

Draco Malfoy avait appris tous ces détails petit à petit. Il avait vu les Vélanes à la Coupe du Monde et n'avait pas du tout envie de les revoir. Même aperçues depuis les tribunes, elles lui avaient fait beaucoup d'effet. Il se consacrait donc uniquement à son travail qui lui plaisait de plus en plus.

 

Les semaines, les mois passaient. Il triait et classait maintenant les livres en anglais, en irlandais et en gaélique, recherchant particulièrement pour le Comte tous ceux qui concernaient les plantes et les ingrédients magiques rares. Il avait découvert une magnifique flore moldue, aux illustrations d'une incroyable finesse, qui donnait de plus tous les noms des plantes, les scientifiques, les usuels et même les surnoms indiquant leurs propriétés et leurs usages. Un véritable trésor. Mise en parallèle avec une flore magique, elle ouvrait des perspectives nouvelles.

 

Le Comte était très satisfait de son assistant et contrairement à ce que Draco aurait pu croire, il le payait bien, non pas comme un homme condamné à l'exil par la Justice de son pays mais comme un employé modèle. Ne pouvant guère faire de grosses dépenses sur place, le jeune homme faisait des économies en songeant à son retour en Angleterre.

 

Et cinq ans avaient passé, avec beaucoup de joies et quelques peines.

 

o - o - o - o

 

Retour au Ministère de la Magie.

 

C'était le milieu de l'après-midi, presque l'heure du thé. Draco avait pris place devant l'une des grandes cheminées du Hall. Puisqu'il ne pouvait transplaner, il allait se rendre au Manoir par ce moyen peu commode mais sûr. Heureusement, au Ministère, la poudre de Cheminette était à la disposition de tous. Il expliqua brièvement à Stellane ce qui allait se passer et entra dans les flammes froides.

 

"Bureau de Lucius Malfoy au Manoir ", prononça-t-il.

 

Il partit dans la lumière verte, serrant bien fort sa fille dans ses bras. Qu'allait-il trouver là-bas après une si longue absence ? Il en avait d'avance le cœur serré.

 

o - o - o - o

 

Au moment où il disparaissait, une joyeuse troupe d'Aurors regagnait les bureaux, après une dure journée passée sur le terrain d'entraînement à expérimenter du nouveau matériel et les sortilèges qui allaient avec. Parmi eux, en pleine forme, Harry Potter, Ron Weasley et Justin Finch-Fletchley qui furent très surpris d'apprendre le passage de leur ancien condisciple de Poudlard dans leur service. Dommage qu'ils n'aient pas été là !

 

" De quoi elle avait l'air, notre vieille fouine ?

 

" Alors comme ça, il a une mignonne petite fille ?

 

" Malfoy papa ! C'est sûrement une blonde ! Allez, à ce soir les mecs !"

 

o - o - o - o

 

Sur la route entre Londres et le Withshire, un taxi roulait, avec au volant un chauffeur complètement sous le charme. Deux magnifiques jeunes femmes lui avaient demandé de les conduire à Stonehenge. Comment refuser ?

 

Les Vélanes envoyées par la Première avaient rattrapé leur retard. Elles savaient que le Manoir Malfoy se trouvait non loin du site touristique. Elles espéraient que l'humain et la petite fille s'y rendraient tôt ou tard.

 

Elles accompliraient leur mission. Sans faute. Sans problème.

 

o - o - o - o

 

A suivre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 
 
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