Disclaimer : Tout appartient à J.K.Rowling sauf l'histoire présente et quelques personnages.
Bonne lecture ! Chapitre 3
Le silence s’était abattu sur la pièce alors que Harry apparaissait de nouveau, l’air embarrassé. Drago vit qu’il tenait à la main une cape d’invisibilité identique à celle de sa mère. Il se leva et s’adossa au fauteuil.
« Bon sang, Potter, tu m’as fichu une de ses trouilles ! Tu ne pouvais pas venir par la cheminée, comme tout le monde ?
- Je ne voulais pas que l’on sache que je venais…
Drago regretta immédiatement ses paroles. Une ombre était passée sur le visage en face de lui.
« Excuse-moi, je n’aurais pas dû m’énerver… Mais, j’ai eu une de ces trouilles ! »
Il passa une main malhabile dans ses cheveux et vit que Harry était cloué de stupéfaction. Et oui, maintenant Drago admettait ses tords !
« C’est pas grave. Arthur Weasley travaille au Ministère. Il aurait pu savoir que j’étais venu, et je ne veux pas qu’ils pensent que je reviendrais habiter ici. Il y a trop de souvenirs…
- Je n’y avais pas pensé. Mais, pourtant, tu es bien là ! Et ce n’est pas la première fois ! »
Harry fronça des sourcils et écarta le sujet en allant s’asseoir sur l’un des deux fauteuils.
« Attends ! Ne fais pas comme si rien ne s’était passé ! C’était quoi ces sorts, dehors ?
- Il y a quelques sorts de protection autour de la maison et j’ai dû les désactiver temporairement.
- Mais c’était quoi cette arrivée ? Tu sais plus tenir un balai ? »
Harry le regarda stupéfait.
« On pourrait croire que tu t’en fait pour moi, Malfoy…
- Non, mais je sais pas si tu as remarqué mais tu as failli me décapité !
- Tu sais, ce n’est pas facile de manier un balai, de tenir une cape et de lancer un sort en même temps… Je me suis rendu compte que j’étais trop près du manoir trop tard. Heureusement que la fenêtre était ouverte !
- Heureusement que je regardais vers la fenêtre à ce moment-là, oui ! Et que ta chouette a été plus prévoyante que toi !
Harry eut un sourire en coin et regarda Drago s’installer sur l’autre divan.
« Dis-donc, elle te fait quand même pas mal confiance, Molly !
- Et bien, je l’aide comme je peux ici et je ne quitte pas la maison, donc je ne peux pas faire trop de mal…
- Ce n’est pas ce que veux dire. J’ai l’impression qu’elle te considère comme un autre membre de sa famille… Un peu comme avec moi…
- Je ne sais pas… Pour ce que je connais de la famille… Mais je suis bien là et elle est contente de ne pas être toute seule ici, la journée. »
Harry hocha de la tête et fixa le feu. Drago l’imita et reprit la parole :
« Pourquoi suis-je ici, Potter ? Pourquoi ne m’as-tu pas laissé là-bas ? Tu as eu pitié ou tu as été tout simplement inconscient ? » Le silence de Harry le fit sortir de ses gongs. « POURQUOI MOI, BORDEL ? » Lui, toujours si froid et impassible, montra ainsi que son masque était définitivement tombé. Sous sa dernière phrase, Harry avait sursauté. Il l’avait regardé, surprit. Il s’attendait à tout sauf à un Malfoy hors de lui ! Il aurait bien sorti une réplique pour alléger l’atmosphère et observer le comportement du Serpentard mais, il vit le regard de Drago qui attendait une réponse. Il soupira légèrement.
« Je voulais te donner une chance de n’être ni un esclave ni un vagabond.
- Ca ne me dit pas comment tu m’as retrouvé ! »
- Mais c’est toi qui m’as trouvé, Malfoy ! Je t’ai trouvé accroupi dans la seule pièce à peu près intacte de la maison de mes parents ! »
Drago resta bouche bée alors que Harry se levait et lui tournait le dos face à la cheminée.
« C’était le 31 juillet. Je venais juste d’arriver. J’avais quitté la maison de ma tante tôt le matin et j’avais passé la journée à chercher les ruines de « Godric Hollow ». J’ai cru que tu étais un vagabond. Tu étais dans un état à faire peur. »
Il se retourna et vit que Drago le regardait intrigué. Harry soupira.
« Je ne sais pas comment tu as fait pour te retrouver là, ni depuis combien de temps. Sur le coup, si tu avais été réveillé, je pense que j’aurais pu te tuer. »
Drago profita de la légère pause dans le récit de Harry pour assimiler sa dernière phrase et il sursauta quand il reprit la parole : « Tu pleurais… comme à Poudlard… »
Drago fronça des sourcils et se leva : « Je n’ai pas besoin de ta pitié ».
Il s’avança vers la porte, résolu à terminer cette discussion qui n’avait plus lieu d’être.
« Je voulais surtout te donner l’occasion de prouver à tout le monde que tu valais plus que ce qu’ils pensent ». Drago se figea et se retourna : « Ce n’est pas ton cas ? » Harry secoua la tête. « Non. Je sais que tu devais tuer Dumbledore et que tu n’as pas pu. Je sais que cette mission te pesait. »
Drago baissa la tête.
« Pourtant, tu sais que j’ai été marqué. J’étais heureux de suivre mon père dans sa « Guerre aux Sangs Impurs ». J’ai été élevé dans ce but, dans cette haine…
- Mais tu le regrettes.
- Oui. J’essaie de trouver qui je suis, au fond de moi, qui j’étais avant que mon père ne fasse de moi ce que je suis devenu.
- Je le vois. Tu as changé… mais je crois que je regretterai nos joutes verbales, dit Harry avec un sourire en coin. »
Drago releva la tête fièrement, les yeux pétillants de malice : « Oh, mais ne va pas croire que je vais me laisser marcher sur les pieds non plus ! Je n’oublie pas que nous sommes toujours adversaires ! »
Harry réprima un éclat de rire : « Eh bien, me voilà rassuré ! »
Ils se rassirent dans les fauteuils et le silence s’installa pendant quelques instants.
« Je ne savais que j’étais chez toi, Potter. Je n’ai pas arrêté de fuir depuis que j’avais quitté le professeur Rogue, à Londres. Il m’avait donné l’adresse d’un lieu sûr, sur un morceau de parchemin, et m’avait dit de m’y rendre. Mais, comme je n’avais plus confiance en personne, j’ai quitté Londres le soir même. J’avais perdu ma baguette avant d’avoir atteint les portes de la ville car je ne l’avais plus pour m’éclairer lorsque la nuit est tombée. J’ai volé pour me nourrir ; j’ai dormi où je pouvais, dans une cabane, sous un pont, ou entre deux murs.
- Alors, c’est Rogue qui t’a donné cette adresse…
- Hein ?
- Comme tu dois t’en douter, tu te trouve dans le quartier général de l’Ordre du Phénix, qui a été fondé par le professeur Dumbledore pour combattre les Mangemorts. Cette maison appartenait à mon parrain, Sirius Black.
- Humm, je sais.
- Ce que tu ne dois pas savoir, c’est que cette maison est sous un sortilège qui la rend incartable. Ainsi, les personnes qui ignorent son existence – donc, son adresse – ne peuvent y pénétrer. Et l’adresse que Rogue t’a donnée est celle de cette maison. C’est d’ailleurs parce que j’ai trouvé ce parchemin sur toi que j’ai décidé de te faire confiance. Mais je pensais que c’était le professeur Dumbledore qui te l’avait donné.
- Aurais-tu agi différemment, si tu l’avais su ?
- Peut-être… Je ne sais pas… Mais, maintenant, je ne regrette pas mon choix.
- Tu me fais confiance ?!
- Bien sûr ! Sinon, tu ne serais pas là ! Je ne t’ai pas ramené ici pour te faire surveiller, mais pour que tu nous aides !
- Que je vous aide ? Mais que veux-tu que je fasse entre ces quatre murs, à part le ménage dans ta future maison ?
Harry fronça des sourcils.
- As-tu visité toute la maison ?
- J’ai rénové la maison du rez-de-chaussée au troisième étage. Je n’ai pas encore eu le temps de voir ce qu’il y avait plus haut.
- Il te reste donc le quatrième étage et le grenier. Comme tu peux le voir, cette bibliothèque contient des ouvrages intéressants mais ils ne m’intéressent pas, contrairement à ceux contenus dans le bureau au-dessus et dans le grenier. J’aimerai que tu fasses le tri dans les livres et mettre de côté ceux qui pourraient nous aider dans la lutte contre Voldemort.
- Même ceux sur la magie noire ?
- Surtout ceux là ! Je n’aurais que peu de chances de le vaincre avec le peu de sorts offensifs de magie blanche. Dumbledore me le reprocherai mais, maintenant qu’il n’est plus là, je vais faire à ma manière ! »
Drago leva un sourcil, étonné. Alors que lui faisait un pas pour être meilleur, Harry sautait à pied joint dans le côté sombre de la magie.
- D’accord, je t’aiderai. Mais cela risque de prendre du temps…
- Tu as jusqu’aux vacances de février. Après, je devrais mettre en pratique ce que tu auras trouvé pour être prêt d’ici la fin de l’année scolaire.
- Pourquoi cette date ?
- J’ai appris par le professeur Dumbledore que Voldemort faisait tout par rapport au chiffre sept et je crains qu’il ne prépare une offensive d’envergure pour la fin de l’année.
- Oui… Bien vu. Je vais faire de mon mieux, mais il faudra que tu reviennes ici de temps en temps pour que je te montre mes « trouvailles ». Cela ne te pose pas de problème ?
Un voile passa dans les yeux de Harry.
- Du moment que l’on ne sort pas de cette pièce, non. Je ne suis jamais entré là lorsque Sirius était vivant… L’avez-vous refaite ?
- Oui. Ca grouillait de tonnes d’immondices. Les livres étaient déchirés et le bois pourri. On vient juste de la finir. Tout le reste de la maison en-dessous a été refait aussi. Je serai étonné que tu la reconnaisses…
- Le tableau de l’entrée est-il toujours là ?
- Malheureusement… Le peu de fois où elle m’a vu, elle m’a traité de lâche, de couard et de « honte à ma race ». Ca m’a surprit sur le coup. Maintenant, ça me fait bien rire.
Ils sourirent et se turent. Harry regarda l’heure à la pendule et vit qu’il était près de minuit. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre avec son balai.
- Ah ! Si tu trouves quelque chose concernant des horcruxes, met-les moi de côté, s’il te plait. Je reviendrais bientôt, Malfoy.
Drago acquiesça et le regarda se fondre dans la nuit.
« Au final, cette soirée ne s’est pas si mal passée que ça. »
Et il alla se coucher.
A suivre...