TITRE : Canard En Plastique
RATING : M
GENRE : Romance, Humour (on essaye), Univers Alternatif
AVERTISSEMENT : Ben y a deux hommes y vont tomber amoureux et peut être même y vont s'embrasser tout ça, alors fais gaffe.
REMERCIEMENT : Moi même, avec tout mon amour, et aussi Miss CC qui m'a torturée pour que j'écrive ce chapitre avant Noël (j'ai envie de dire que le pari est réussi).
Chapitre 5 : Huis clos, démesure & sèche cheveux.
Harry était assis à l'arrière de la moto de Tristan, les bras passés autours de sa taille et les cheveux au vent (et non, il n'avait pas passé de casque). Il avait en effet découvert avec joie que ce dernier était un motard et qu'il acceptait les invités sur sa bécane. Particulièrement quand les invités s'appelaient Harry, étaient bruns aux yeux verts et se pressaient langoureusement contre lui. Pour que le cliché soit complet.
Tristan arriva finalement devant chez Harry et arrêta son engin qu'il fit tenir grâce à une béquille.
-Alors ? Tu m'invites chez toi ? demanda-t-il avec un sourire provocateur.
Harry, pour sa part, rit jaune. C'était assez claire comme réponse. Tristan soupira, il savait que Harry cachait son homosexualité à ses parents…Mais il n'avait pas son mot à dire de toute façon. Il se rendait compte que plus le temps passait, plus il tombait amoureux d'Harry Potter, de sa façon de parler, de sa manière de voir les choses et le monde, d'être si léger et sérieux en même temps…cela l'inquiétait mais la compagnie du jeune homme le rendait si heureux qu'il était pour l'instant prêt à tout accepter.
… et il commençait aussi sérieusement à avoir envie de coucher avec lui. Le fait qu'il n'ait pas ses entrées dans la maison Potter contrariant un peu ses plans. Harry sembla lire dans ses pensées.
-De toute façon, je dors dans la même chambre que mon frère alors ça aurait été difficile, fit Harry moqueur.
Tristan rougit mais ne détourna pas le regard. Il s'approcha de Harry, effleura son jean avec une main, la passa dans son dos et l'attrapa par la nuque avant de poser ses lèvres contre les siennes. Sa langue força rapidement les lèvres de Harry et prirent possession de sa bouche. Puis il s'éloigna et remonta sur sa moto.
-J'ai vraiment envie de coucher avec toi Harry Potter, dit-il.
Puis il passa son casque et démarra en trombe. Un peu étourdi par ce qui venait de se passer, Harry passa la porte de chez lui. Fatigué il s'écroula sur le canapé le plus proche et s'endormit rapidement alors que la lumière au dehors déclinait lentement.
Il fut réveillé par un insupportable bruit de marteau et grogna en s'apercevant qu'il avait mal à la tête. Il se traîna alors pitoyablement jusqu'à la cuisine et attrapa un cachet qu'il fit rapidement diluer dans de l'eau avant d'avaler le tout avec une grimace.
Kathaline entra dans la pièce à ce moment là et le regarda avec pitié. Harry tenta de lui rendre son regard mais il ne fut pas sûr de l'effet produit.
-T'as une tête de déterré, morpion, déclara-t-elle tout sourire, visiblement pimpante comme une rose.
-Qu'est-ce que t'as, t'as bouffé des carottes râpée à la cocaïne et ça t'a mise de bonne humeur ? demanda-t-il agressivement.
-J'ai toujours trouvé que tu avais un sens de la répartie particulièrement déplorable, mais en fait je suis particulièrement heureuse parce que Roméo a cassé toute sa collection de cd de Damien Saez après s'être enfilé une bouteille de Martini.
-Et alors ? T'es heureuse parce qu'il s'est fait engueulé ?
-Et aussi parce que je ne supporte pas Damien Saez…
Elle sortit de la pièce en dansant presque, toute guillerette et Harry eut envie de se taper la tête contre les murs pour avoir si mal. Il fallait absolument qu'il se souvienne que les dolipranes n'avaient absolument aucun effet sur lui. Il grimpa lourdement les escaliers, décidé à aller s'enfermer dans sa chambre mais tomba sur un obstacle. Rambo à quatre pattes en haut des escaliers s'apprêtant à descendre tout seul les marches. Il vivait dans une famille d'inconscients. Il attendit un peu, pour voir ce qui se serait passé s'il n'était pas monté et rattrapa Rambo au moment pile où il allait dégringoler jusqu'en bas. Famille de fous. Il le porta à bout de bras jusqu'à sa chambre et le posa dans sa parc avant d'y entrer lui aussi pour jouer avec Roudoudou, crocodile en plastique, et ABDCD j'apprend les chiffres (avertissement : une véritable contradiction est présente dans ce paragraphe.)
Le mal de crâne avait tendance à le faire retomber en enfance.
Il finit par se rendre compte de l'absurdité de sa posture et s'extirpa tant bien que mal du parc pour enfant et cette fois-ci décida que rien ne se mettrait en travers de sa chambre et de lui. Il fonça à travers la chambre, traversa le couloir à grande vitesse, monta les escaliers qui menaient au grenier, claqua la porte derrière son dos et s'écroula sur son lit.
Il venait d'écraser quelque chose. Une poupée vaudou à son effigie trônait fièrement sur son oreiller, des clous avaient été enfoncés un peu partout et Harry fit le lien avec le bruit du marteau un peu plus tôt. On pouvait lire un message sur un bout de papier posé à côté de la poupée :
« Notre peuple vaincra ».
Il médita quelques instants sur ces mots, puis regarda à nouveau la poupée vaudou, tentant vainement de trouver le rapport entre les deux. L'exercice intellectuel n'était pas à sa portée et il décida plutôt de faire son devoir sur Tonio Krüger de Thomas Mann. Devoir qui serait évidemment parfait.
...
Après le cours où il avait reçut sa mauvaise note de la main de Malefoy, Harry n'avait plus mit les pieds dans son cours. Ca ne servait à rien de toute façon, peut être qu'il n'était pas persévérant, mais il devait se faire à l'idée que Draco ne voulait pas de lui et que sa décision était irrévocable.
Et puis, il avait un petit ami maintenant, c'était sérieux ces trucs là apparemment.
...
Au même moment, seul , dans sa grande maison, Draco tentait de faire comme si tout allait très bien, mais malgré ses efforts, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à un de ses étudiants, aux yeux verts et au regard un peu trop insolent.
C'était lui qui avait choisi de virer Harry Potter de sa vie. Et c'était une décision tout à fait normale et rationnelle et tout autre choix aurait été peu judicieux… pourtant. Pourtant, après être sorti, avoir ramassé un mec (trop âgé pour faire partie de ses élèves cette fois-ci), et avoir baisé avec lui, la seule image qui lui venait à l'esprit à travers la fumée de sa cigarette était les putains de yeux verts de Harry Potter. Il songea qu'il aurait aimé connaître le jeune homme. Quel gâchis.
Il n'était qu'un pauvre imbécile.
...
Il commençait à se faire tard quand Harry termina enfin son devoir, rédigeant avec brio une conclusion absolument remarquable (tout ça pour souligner son brillant et excellent génie). Il rangea les feuilles dans son sac (en les froissant sans faire exprès) et sortit de son antre, voir comment s'en sortait le monde sans lui. Presque toute la famille était réunie dans la cuisine en mangeant des nouilles au thon. Lily était passé maîtresse dans l'art d'assaisonner les nouilles à n'importe quel aliment.
-Ben merci de m'avoir prévenu que c'était l'heure de la boustifaille, après tout c'est pas comme si j'étais un être humain et que j'avais besoin de manger moi aussi…
-Tu veux dire que t'es pas un extra-terrestre venu me pourrir la vie sur terre ? demanda Kathaline faussement estomaquée.
Roméo recracha une bouchée de pâte prémâchée dans son assiette pour ne pas s'étouffer de rire.
-Un rien amuse les pauvres d'esprit, fit alors doctement remarquer Harry en direction de Roméo qui ne s'en remettait toujours pas.
Il décida qu'il n'avait pas envie de manger avec eux et sortit dans le jardin évitant de justesse une pomme que lui lança son père pour qu'il ne meurt pas de faim.
-C'est pas grave, je vais manger de l'herbe, grommela Harry avant de refermer la porte du jardin.
Dehors il faisait frais mais Harry se sentit mieux, son mal de tête était passé, il venait de boucler un excellent devoir, il avait un petit copain… finalement, sa vie était parfaite. Il remarqua que Jimmy gesticulait non loin de lui et il se demanda ce qu'il faisait. Il était en train de sauter sur l'herbe en essayant d'attraper quelque chose qui était invisible pour Harry.
-Qu'est-ce que tu fais espèce de nuisible ? demanda-t-il intrigué malgré lui.
-J'attrape des cousins, mais c'est difficile paske je veux les attraper sans les tuer.
Considérant que c'était un passe-temps somme toute assez inoffensif, Harry décida de l'aider. Ils en attrapèrent pleins qu'ils mettaient ensuite dans des bocaux. Au bout de quelques minutes Harry demanda :
-Qu'est-ce qu'on en fait maintenant ?
-Viens je vais te montrer…
Il entraîna Harry dans un coin sombre, derrière la cabane plantée au fond du jardin. Il sortit un cousin du bocal de verre et le jeta sur une toile d'araignée. Harry vit alors une araignée plus vive que l'éclair sortir et se ruer sur le pauvre cousin qui tentait désespérément de se dégager, pour le ligoter progressivement avec ses fils. Le cousin, à présent, ne bougeait presque plus et au moindre mouvement qu'il faisait, l'araignée se ruait sur lui pour renforcer l'étau. Il finit finalement par rendre l'âme et l'araignée s'éloigna laissant la chrysalide digérer le pauvre moustique.
-C'est affreux…, souffla Harry incrédule.
-Oui, renchérit Jimmy, c'est pour ça que je les veux vivants, c'est plus drôle.
Sur ces paroles, il balança des poignées d'autres cousins sur toutes les toiles d'araignées de l'endroit, cautionnant un véritable carnage.
...
Harry émergea d'un cauchemar absolument affreux et incompréhensible qu'il n'arriva plus à se rappeler deux minutes après et jeta un coup d'œil sur l'immense horloge poussée dans un coin de sa chambre. Il était 6h15, le lever officiel avait lieu dans un quart d'heure et il décida de ne pas se recoucher. Se levant précautionneusement, il tenta de ne pas trébucher dans le noir, mais l'exercice ne fut pas aisé. Il s'accapara la salle de bain n'étant, pour une fois, pas obligé de se dépêcher et barbota 10 minutes dans l'eau avant d'entendre une lourde cloche résonner dans toute la maison, une invention de son père. Il sortit de la baignoire avant d'avoir le bout des doigts flétris et courut jusqu'à la cuisine, espérant ne pas arriver trop tard pour avoir un croissant.
Malheureusement Jimmy et Roméo était déjà en train de mener une guerre acharnée pour savoir qui aurait droit au dernier croissant. Dépité, il se laissa tomber sur une chaise, regardant passivement le combat. Roméo était plus fort et plus grand, mais Jimmy était une petite teigne qui griffait et mordait. Les deux avaient une chance. Lily qui arriva en même temps dans la cuisine leur arracha le croissant des mains et le donna à Rambo qui piailla joyeusement sur sa chaise haute. Les trois garçons de la pièce regardèrent le petit monstre. Un de plus à éliminer.
Une heure plus tard tout le monde était prêt et Harry réussit à se faire accompagner par James à l'université. Une question lui vint soudainement à l'esprit, mais que faisait donc son père de ses journées ? Il n'eut pas le temps de lui poser la question que celui-ci était déjà reparti et qu'il avait une autre question à l'esprit… pourquoi était-il venu en cours aujourd'hui ?
Il se dirigea vers un bâtiment au hasard, n'ayant nullement l'intention de rejoindre le sien. Visiter la fac lui paraissait être une idée plutôt bonne. Il s'arrêta devant une machine à café et commanda un chocolat chaud avec trop de sucre. Il se promena dans les couloirs, s'arrêta une demi heure à la bibliothèque, assista 5 minutes à un cours de médecine puis s'installa sur un banc avec un bouquin de Garry Kasparov Et le fou devint roi.
Il sursauta quand quelqu'un s'installa tranquillement à côté de lui... et passa un bras autours de ses épaules.
-Comment vas-tu ? Susurra Tristan.
-Ou comment tomber dans la niaiserie incommensurable…, rétorqua Harry avec un sourire.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je lis, avant j'ai fais les 27 couloirs du bâtiments, monté 92 marches et descendu 57 plus un ascenseur qui correspondait à 35 marches.
-Rien que ça, fit Tristan visiblement impressionné. Et qu'est-ce que tu lis ?
-Un livre sur les échecs. Dis, roucoula Harry en rangeant son bouquin, tu veux pas sécher aujourd'hui et me faire visiter ton appartement ?
-La proposition me paraît tentante… malheureusement j'ai un devoir très important cet après-midi, je suis sur que tu t'en voudrais de me faire louper mon année.
Harry bouda un peu, par pur principe, mais comme Tristan semblait aussi déçu que lui sous ses airs, il n'insista pas. Et finalement, ce n'était pas une si mauvaise chose car il avait soudainement une envie irrépressible d'apprendre à jouer aux échecs. Il discuta encore un peu avec Tristan avant de lui fausser compagnie :
-Bon c'est pas l'tout, mais puisque tu veux pas coucher avec moi aujourd'hui, j'ai des trucs à faire…
-Plus importants que de passer du temps avec moi, demanda Tristan légèrement suspicieux.
-Ce n'est pas comparable, répondit Harry avec un sourire.
Tristan jeta un coup d'œil autour de lui et comme il n'y avait personne, poussa Harry contre un mur.
-Ais-je le droit à un baiser d'encouragement, pour ce travail si difficile qui m'attend ? demanda-t-il au brun avec des intonations théâtrales dans la voix.
-C'est dans mes cordes, souffla Harry en réponse.
Tristan approcha alors doucement ses lèvres de celle d'Harry et arrivé à quelques centimètres seulement de son objectifs les écrasa soudainement sur celles de son petit copain. Il franchit la barrière de ses lèvres et leurs deux langues se rejoignirent et Harry étouffa un gémissement. Le baiser continua encore quelques secondes avant que Tristan, essoufflé, ne se recule, apparemment satisfait.
-A plus tard, dit-il en s'éloignant.
Harry le regarda partir, un léger sourire sur les lèvres, avant de croiser avec stupéfaction les yeux gris de son enseignant honnis. Il rougit subitement jusqu'à la racine des cheveux et son regard ne put quitter celui de Draco qui semblait plus furieux que jamais. Harry tenta une retraite, espérant que le beau blond partirait de son côté mais ce ne fut pas le cas et il se retrouva, encore une fois, acculé contre un mur, à l'abri des regards.
-M. Potter, grinça Draco des éclairs dans les yeux mais avec une retenue à toute épreuve. Je veux bien croire que vous soyez habitué à ce genre de petite sauterie, mais vous seriez aimable d'épargner aux étudiants de tels…spectacles.
Il avait prononcé le dernier mot d'une manière dégoutée. Et Harry se demanda un instant s'il n'était pas jaloux… Et même s'il était surpris de sa réaction, il ne voulut pas rester en position de faiblesse.
-Pourquoi ? Ca te gêne ? demanda-t-il en le provoquant ouvertement. Je ne fais rien de répréhensible, aucun article du règlement de l'université n'interdit les marques d'affections au sein de l'établissement.
Il le savait très bien parce qu'il avait lu le règlement et le connaissait par cœur. Draco fronça les sourcils, à court d'arguments, mais toujours aussi furieux. Il aborda pourtant un sujet qui n'avait rien à voir.
-Vous ne venez plus à mes cours.
Harry soupira lourdement, il détestait vraiment que Draco le vouvoie. Et il détestait aussi vraiment ce genre de remarque.
-Je croyais que tu m'avais clairement signifié ce que tu pensais de ma présence à tes cours, lui rappela Harry, assez sèchement.
- Arrête. Tu sais très bien que j'étais sous le coup de la colère ce jour-là, se défendit Draco. Je ne pensais pas vraiment ce que je disais.
- Ah bon ? C'était pourtant très bien imité.
-Quoiqu'il en soit, et malgré toutes les divergences qui nous séparent (Harry ricana), je ne veux pas que vous mettiez en danger votre année par ma faute…
Harry arrivait difficilement à croire que Draco s'inquiétait réellement pour lui… c'était vraiment bizarre. Peut être qu'il lui disait ça seulement parce que sa déontologie d'enseignant le travaillait et qu'il se sentait coupable ? Ca paraissait plausible.
-Ne t'inquiète pas, soupira-t-il alors, je ne mets en danger rien du tout. Je n'ai simplement pas besoin de venir à tes cours pour avoir mon année.
Cette fois-ci ce fut au tours de Draco de ricaner. C''était au moins une réaction, et puis ils avaient enfin une conversation, ce qu'attendait Harry depuis pas mal de temps.
-Je vous trouve bien présomptueux, malheureusement pour vous M. Potter, les connaissances ne s'acquièrent pas par voie divine.
Bon ça va, il était pas débile non plus.
-Je ne plaisante pas Draco, mais ce serait quand même bien que tu me préviennes la veille pour me dire sur quoi vous avez bossé pendant le semestre, et je lirais ce qu'il faut pour le lendemain. De toute façon j'ai une mémoire immédiate alors ça m'arrange.
Draco ne répondit rien, se demandant intérieurement ce qu'avait pris Harry Potter avant de venir sur le campus. Ca devait être une drogue particulière car il semblait sain d'esprit, parfaitement calme, il ne tremblait pas… non en fait il divaguait juste.
-Je pense que vous devriez rentrer vous reposer.
Okay, alors maintenant Draco le prenait vraiment pour un débile, super.
-C'est mignon de t'inquiéter pour moi, on dirait que c'est récurent en ce moment…
Il eut la fugace impression que Draco perdait ses moyens, mais crut avoir rêvé puisque la seconde d'après son enseignant était parfaitement calme.
-Et vous devriez faire plus attention à vous M. Potter, dit-il simplement, et surtout vous devriez faire attention à qui vous fréquentez en ma présence…
Est-ce que c'était une menace ? Ils se jaugèrent quelques secondes du regard, puis Draco fit demi tour, s'éloignant dans le couloir. Il décida tout de même d'avoir le dernier mot :
-Ouais et ben de toute façon, je fais encore ce que je veux, ET JE N'AI PAS A TENIR COMPTE DES PROPOS D'UNE GIROUETTE ÉMOTIONNELLE, QUAND TU SAURAS CE QUE TU VEUX, ME FAIS PAS SIGNE CE SERA TROP TARD.
Il ne fut pas sûr que Draco ait tout entendu, mais son sourire avant de disparaître au bout du couloir lui disait que si. Son cœur battait lourdement dans sa poitrine et il eut du mal pendant quelques instants à se rappeler qui était Tristan.
...
Rentré chez lui, Harry avait appris les règles des échecs sur internet et il s'entraînait maintenant à jouer contre un ordinateur. C'était un jeu composé de quatre niveaux. Le premier étant destiné aux jeunes débutants, le deuxième au bons amateurs, le troisième aux grands amateurs et le quatrième aux professionnels (du niveau des grands maîtres). Il expédia le premier niveau très rapidement, se prenant de passion pour les différentes combinaisons ; celles que l'ordinateur utilisait, celles qu'il utilisait et toute celles qu'il entrapercevait et qui le laissait fasciné devant les compositions infinies du jeu. Bien qu'il remarqua la différence entre le premier et le second niveau, il n'eut pas non plus beaucoup de mal à s'engouffrer dans les failles que l'ordinateur laissait transparaître (et qui lui paraissait être de grossières évidences). Une heure après s'être installé derrière son poste, il s'attaquait au troisième niveau.
A ce niveau-là, il remarqua tout de suite que l'ordinateur était plus puissant que lui, mais seulement parce qu'il venait juste de commencer. Il calcula que la machine devait avoir enregistré plus de 4000 combinaisons de jeux possibles alors que lui n'en connaissait pratiquement aucune. Il finit par comprendre que pour gagner les parties, il lui suffisait de retenir de tête l'attaque de l'ordinateur puis d'aller chercher une combinaison sur internet pour répondre à l'attaque. Appliquant cette méthode, il n'eut aucun mal à terminer le niveau et passa au dernier du jeu.
Le principe était exactement le même, mais en plus soutenu. Il joua 10 parties, et en gagna 9 (dont une à l'aide d'une combinaison utilisée par Bobby Fisher lui-même lors d'un championnat). Une des parties lui résista et il fit une nulle, mais c'était à cause de Roméo qui l'avait déconcentré en essayant de jouer de la guitare alors qu'il n'avait jamais appris.
Au final, le niveau n'était pas si élevé que ça, il en chercherait un plus élevé la prochaine fois. Satisfait de son résultat il alla se faire cuire des saucisses pour se rassasier un peu.
… après tout, il ne pouvait pas savoir que Kasparov (champion du monde des échecs de 1985 à 1990) était le seul à ce jour à avoir atteint la performance qu'il venait de réaliser face à un jeux électronique.
...
-… Bachelard renverse l'ordre des choses, considérant que la poésie a un bonheur qui lui est propre quelque soit le drame qu'elle illustre…
Le ventre d'Harry grogna subitement. Probablement à cause du parallélisme Bachelard/vache/steak.
...
Lucius Malfoy entra à grand fracas dans la pièce où ses espions opéraient.
-Alors, qu'avez-vous appris ? demanda-t-il en guise d'introduction.
Les deux hommes présents restèrent tout d'abord muets mais se reprirent bien vite, ne voulant pas causer la mauvaise humeur de leur employeur. Métier de merde.
-Alors Josh, notre contact sur place, nous a dit que c'était un peu la … heu, que la situation était un peu embrouillée pour lui.
-Quoi ? rugit Lucius. Je vous paye dix dollar de l'heure, JE VEUX DES RÉSULTATS ! C'est fou ça !
-Apparemment les Potter ont des protecteurs très hauts placés, c'est presque impossible d'avoir le moindre renseignement sur eux ! intervint l'autre espion en parlant à toute vitesse.
Lucius fronça les sourcils. Mais qui donc pouvaient bien être ces satanés Potter ? Il fit les cents pas dans la salle sous les regards un peu paniqués des deux autres, qui s'attendaient au pire.
-Au boulot ! beugla-t-il une dernière fois avant de quitter la pièce en claquant la porte.
...
Le téléphone sonna chez la famille Potter et ce fut Hector qui décrocha.
-C'est pour toi, dit-il à Harry en lui tendant le combiné.
-C'est qui ?
-J'en sais rien moi, vis ta vie.
Harry n'aimait pas beaucoup parler au téléphone, c'est une habitude qu'il n'avait jamais réussi à prendre.
-Ah Tristan ! Non désolé, mais ta voix elle est pas pareil…ha d'accord… heu ce soir ? Mais on a école demain non ? c'est pas très raisonnable… nan ça va je déconne…attend je note l'adresse, 2 RUE QUALITY STREET… ah trop drôle tu sais que y a des chocolats qui s'appelle comme ça aussi ?.. oui forcément… bon, bah écoute, j'arrive dès que je peux…oui…oui…okay.
Puis il raccrocha sous les yeux hébétés de son frère qui lui demanda :
-Mais comment tu fais pour avoir des amis ?
Il ne répondit pas et se précipita dans sa chambre pour trouver ce qu'il allait bien pouvoir mettre. Finalement, il se dit qu'il n'était pas une putain de fille et décida de rester comme il était, c'est à dire avec un jean et une chemise bleu foncé. De toute façon, il aurait été parfait quoiqu'il mette, hum hum.
Harry partit à la recherche de sa mère pour la prévenir qu'il dormait chez un ami ce soir et attrapa son sac à dos dans lequel il fourra rapidement le minimum syndical (pyjama, brosse à dent, caleçon et Tonio Kruger de Thomas Mann). Il claqua la porte de chez lui sans un regard en arrière et attrapa la premier bus qui passait et qui pourrait l'emmener dans le centre. D'après les brèves explications de Tristan, celui ci avait son appartement pas très loin de la Fnac et donc en plein centre ville. C'était la classe.
Il ne mit pas longtemps à trouver la rue puis le numéro de l'immeuble. Arrivé devant il chercha le nom de Tristan et par la même occasion apprit quel était le nom de famille de ce dernier : Decalou. Il sonna à l'interphone et presque immédiatement entendit la voix de son petit copain.
-Je t'ouvre.
Il monta à pied jusqu'à l'étage indiqué sur l'interphone et sourit en voyant que Tristan l'attendait à l'entrée de chez lui. Il s'approcha de la porte et Tristan l'attira à lui lorsqu'il arriva à sa hauteur pour l'embrasser profondément.
-Bienvenue chez moi, dit simplement Tristan en l'invitant à entrer.
Et Harry n'hésita qu'une fraction de seconde avant d'entrer. Après tout, il ne faisait rien de mal. Tout ce qui arrivait c'était de la faute de Draco.
...
Harry observa l'appartement, fasciné. Cet endroit était parfait, en bordel juste ce qu'il fallait, chaleureux, une bibliothèque en bois s'étalait tout le long d'un mur donnant une atmosphère tranquille et sereine. Harry s'assit sur l'accoudoir d'un canapé d'une profonde couleur rouge, légèrement élimé sur les dossiers.
-C'est agréable chez toi, dit-il en attrapant un magasine qui traînait sur la table basse, en bois elle aussi.
-Merci, tu veux boire quelque chose ?
-Hum, oui, un whisky si t'en as, répondit distraitement Harry en feuilletant les pages du magasine qui s'était avéré être un magasine de pédale.
Tristan s'éclipsa pour aller chercher deux verres et une bouteille de whisky. Il en profita pour respirer longuement, voir Harry chez lui le rendait fébrile et très heureux en même temps. Après s'être reprit, il retourna dans le salon. Le brun avait posé la revue et le regardait revenir en souriant étrangement. Il allait le rendre fou.
-Tiens, dit-il en lui tendant son propre verre et en l'entraînant avec lui pour qu'il s'asseye dans le canapé.
-Alors, bien travaillé cet après-midi ? lui demanda Harry en faisant allusion à son devoir.
-Oui, c'était relativement facile, enfin sauf une question, mais ça m'étonnerait que ça me pénalise vraiment…
-Comment tu fais pour te payer cet appart', c'est pas en étant étudiant que tu dois avoir les moyens…
-Je me fais aider par papa et maman je te rassure, ils veulent le meilleur pour que leur fils chéri réussissent ses études.
Harry rigola légèrement.
-Ils habitent où ?
-Pas très loin d'ici mais en campagne, je n'aurais jamais pu faire le trajet tous les matins pour la fac.
-Ca doit être bien d'avoir son indépendance.
-Mieux que ça même, répondit Tristan en le regardant fixement de manière à ce qu'il comprenne son sous-entendu.
Harry ne répondit rien, mais ses joues se colorèrent légèrement. L'alcool aidant aussi très certainement. Tristan se leva pour aller mettre une musique de fond (Pink Martini) et revint s'installer auprès de Harry, lui arrachant son deuxième verre des mains.
-Je ne veux pas que tu sois saoul ce soir Harry, dit-il en guise d'explication.
-Pourquoi ? je serais consentant de toute façon…
Harry s'était rapproché de Tristan et avait posé une main sur son torse, l'enflammant brusquement.
-Je te préfère lucide, articula Tristan.
Le brun caressa doucement la peau de Tristan à travers sa chemise et se pencha vers lui pour que leurs lèvres se frôlent. Les mains du blond se placèrent automatiquement derrière la nuque d'Harry pour l'empêcher de se reculer et approfondir le baiser. Sa langue s'engouffra dans la bouche du jeune homme au dessus de lui et il entendit Harry gémir contre ses lèvres, achevant d'affoler ses sens-
-Harry…, souffla-t-il alors que ce dernier s'était détaché de ses lèvres et mordait le lobe de son oreille avant de descendre vers son cou et sa clavicule brûlant sa peau à chaque contact. Un des genoux d'Harry s'intercala entre les jambes de Tristan et leurs érections se pressèrent avidement l'une contre l'autre à travers le tissu de leur jean. N'en pouvant plus, Tristan bascula le plus jeune sur le canapé et se retrouva en position de domination. Leurs jambes toujours entremêlées, il se pencha sur Harry et ils frottèrent langoureusement leurs érections dans un rythme aussi lent qu'affolant. Leurs gémissements de moins en moins contrôlés.
Ils se débarrassèrent de leurs chemises, et le contact de leur peau les laissa haletant. Tristan descendit lécher le torse du brun, suçant avec force ses tétons, lui faisant perdre la tête.
-Encore, gémit Harry dans la brume opaque où il se trouvait actuellement.
Tristan descendit encore plus bas jusqu'à arriver au niveau de l'érection d'Harry qui déformait visiblement son jean. Il le lécha à travers le tissu, arrachant des cris de plaisirs et de frustration au jeune homme, et sous ses supplications se décida enfin à lui retirer le vêtement. Harry était maintenant nu sous lui et Tristan s'arrêta quelques secondes pour le contempler, ayant l'impression de n'avoir jamais rien vu de plus beau de sa vie. Harry, se rendant bien compte de sa position rougit brusquement et implora Tristan de continuer ce qu'il avait si bien commencer.
Les phéromones lui faisant rapidement oublier toute honte. Tristan se rapprocha de l'excitation d'Harry et le prit dans sa bouche, lui arrachant un cri rauque. C'était si bon… et Tristan le suçait si bien… Perdu dans l'extase il ne put s'empêcher de comparer ses talents avec ceux de Draco. Il n'y avait malheureusement aucun doute, son professeur avait beaucoup plus d'expérience. Mais Harry ne voulait pas penser à lui et exhorta Tristan à aller plus vite, ses mains perdues dans les cheveux blonds.
Il vint en gémissant sourdement et laissa reposer sa tête et ses mains sur le canapé, laissant l'endorphine l'envahir. Il ferma les yeux pendants quelques minutes, Tristan étroitement couché contre lui (c'est que le canapé ne laissait pas non plus énormément de place), puis laissa sa main voyager sur la propre érection de Tristan, toujours bien présente, et pour cause puisqu'il n'avait pas encore joui. Il le masturba en prenant tout son temps, histoire de le rendre fou, et Tristan, de longues minutes plus tard, vint à son tours dans la main du brun.
Ils s'endormirent rapidement, bercés par la basse mélodie qui sortait de la chaîne. Leurs jambes restèrent entremêlées toute la nuit et Tristan, dans son sommeil, passa un bras protecteur autours du ventre d'Harry qui soupira de satisfaction.
Désolée pour cette fin qui va sûrement en enrager plus d'un ^^ Draco a qu'à se bouger les fesses aussi ! A très bientôt pour la suite ;) |